Des prothèses libres pour mieux vivre

Classé dans : Communs culturels | 3

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OpenProtheticsProject - CC-By-SA

Dans notre exploration de la «  culture du libre  » et de son expansion, nous avons déjà longuement parlé d’une encyclopédie libre, d’un atlas géographique communautaire, d’un long-métrage d’animation insurgé contre l’avidité d’héritiers ayant droit, d’un opéra libre illustré en BD, du mouvement des bidouilleurs d’électronique libre, et même d’un concept de téléphone portable réaliste et novateur, à peine en avance sur son temps, émanant d’un forum sur Internet…

Nous continuons aujourd’hui cette exploration avec un projet quelque peu insolite  : l‘Open Prosthetics Project, ou littéralement «  Projet pour des Prothèses Libres  ». Au regard de l’éthique propre à la profession médicale, on pourrait presque s’étonner que le libre n’y soit pas encore en pointe, en particulier si l’on oppose le fait que les bourses du monde entier s’y soient déjà mises. Toutefois, si les logiciels libres dédiés commencent à arriver dans ce secteur, il était moins évident d’afficher son optimisme quant au matériel médical.

Et pourtant, avec le foisonnement et la créativité propre aux projets libres, ouverts à tous et montés sur Internet, l’OPP remporte progressivement son pari de faire évoluer le monde des prothèses, passant d’une assistance en plastique gris à un carnaval de fonctionnalités intégrées à ce qui devient alors un atout pour son porteur.

Enfin, au delà du sujet de fond, cette traduction d’OpenSource.com (effectuée par Framalang) est également un témoignage candide mais juste de la réussite d’un projet, a priori pas grand public, dans le rassemblement d’une communauté en ligne de contributeurs.

Se prendre au jeu des prothèses libres

Getting hooked on open source prosthetics

Jason Hibbets – 3 novembre 2010 – OpenSource.com
Traduction Framalang  : Zitor, RaphaelH, Goofy, Siltaar

Il y a quelques mois, je me suis posé la question  : Est-ce que le libre peut permettre la création de meilleures prothèses  ? J’avais aujourd’hui l’intention de revenir sur le sujet pour constater les progrès accomplis par le projet. Lors de la rédaction du premier article, j’avais appris que les développeurs principaux du projet éprouvaient des difficultés avec les outils de collaboration et les multiples projets disséminés sur le web. Qu’ont-ils fait pendant ces derniers mois afin de se regrouper et de focaliser les efforts et la motivation dans la bonne direction  ? C’est ce que nous allons découvrir.

L’Open Prosthetics Project (OPP) est maintenant plus organisé, et prêt à encourager une collaboration mondiale autour de leurs efforts. Ils utilisent le site principal comme un portail permettant d’orienter les visiteurs vers les différentes possibilités de participation. Mais ce n’est pas tout. L’OPP utilise également un wiki pour héberger les différents projets actifs, ainsi qu’un réseau social personnalisé pour la communication et le partage d’informations.

C’est la participation de ses membres qui définit une communauté. Une des meilleures façons d’inciter les gens à participer est de fournir une liste de choses à faire. Focaliser l’énergie des gens sur un sujet qui les passionne, ou demander de l’aide à ceux qui ont les compétences spécifiques nécessaires pour atteindre un but en particulier. Le projet OPP a travaillé sur la façon de présenter les différentes façons d’aider, et a astucieusement détaillé sur son site dans quels domaines un besoin a été défini. Que vous soyez un nouveau ou un habitué de la communauté, il est facile de comprendre par où commencer. Sur leur site web, on peut participer très facilement, que ce soit en tant qu’utilisateur, donateur, rédacteur de demandes de subventions, fournisseur de services, chercheur ou membre de l’équipe juridique.

Je ne peux terminer cet article sans mentionner un projet qui a retenu mon attention  : Pimp my arm (littéralement Arrange ton bras). Que diriez-vous d’une prothèse qui pourrait diffuser de la musique et des vidéos  ? Envoyer et recevoir des SMS ou se connecter en Bluethooth  ? Pimp my arm est le projet où les bénévoles et les gens qui ont des besoins spécifiques pour leur prothèse peuvent échanger leurs idées et envisager des solutions.

Je pense que c’est un endroit où le brassage d’idées peut profiter d’expertises et d’intérêts variés, en réalisant ainsi des progrès rapides dans le domaine des prothèses libres. C’est le genre de projet qui permet à des bénévoles (n’ayant pas nécessairement besoin d’une prothèse) de mettre en pratique leurs compétences et leur passion pour le bidouillage et le perfectionnement de bras, leur ajoutant des accessoires modernes et sympas pour les rendre plus fonctionnels.

Même si la conception de prothèses ne vous intéresse pas, je pense que ce projet montre clairement comment il est possible de développer une communauté en étant transparent sur ses besoins. Il montre comment donner de l’ampleur à une communauté, comment explorer de nouvelles voies pour tirer profit de la base de connaissances existante, et comment tisser davantage de liens avec les groupes qui pourront apprécier le travail que vous vous efforcez de mener à bien.

Ressources  :

3 Responses

  1. sergio

    Une situation paradoxale dans l’industrie médicale :
    Alors que les recherches sont souvent financées par le public (qui n’a jamais donné au Téléthon, Sidathon, recherche pour le cancer etc. ? sans oublier les recherches payées par les différents états), les médicaments et autres soins issus de ces recherches sont vendus par les labos pharmaceutiques, à prix fort, avec interdiction de les copier.

    Si Microsoft ne s’émeut pas d’une concurrence, libre ou pas, à ses produits, qu’en est-il de l’action des laboratoires interdisant l’utilisation de génériques dans les pays pauvres ?

  2. K.

    * Opensource Drug Discovery[50] : Recherche des médicaments opensource et libre, et en collaboration. Les Découvertes résultant de ces recherches ne seront pas breveté, mais plutôt, ils sont mis à la disposition de tous, dite «pharma virtuelle», comme d’autres initiatives tel que Institute for OneWorld Health[51] et la Drugs for Neglected Diseases Initiative[52], ainsi le développement et la production, et sera possible dans les pays touchés eux-mêmes permettant la production locale.