Renault ZOE : une voiture avec DRM est-elle encore une voiture ?

Temps de lecture 3 min

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Lorsque nos voitures ressembleront définitivement à des iPhones, nous ne pourrons les conduire que sur des autoroutes Apple…

Renault Zoé

Renault verrouillera à distance ses voitures électriques

Renault will remotely lock down electric cars

Gerloff – 31 octobre 2013 – FSFE Blog
(Traduction  : Jeff_, Dimitri, chr, MFolschette, Catalaburro, Penguin, ttoine, P + anonymes)

Longtemps, les voitures ont été un symbole de liberté et d’indépendance. Plus maintenant. Dans sa voiture électrique Zoe, le fabricant automobile Renault a apparemment la possibilité d’empêcher à distance la batterie de se recharger. Et c’est plus inquiétant qu’il n’y paraît.

Lorsque vous achetez une Renault Zoe, la batterie n’est pas incluse. Au lieu de ça, vous signez avec le constructeur un contrat de location pour la batterie. Sur un forum de possesseurs de Zoe, l’utilisateur Franko30 dénonce le fait qu’une clause de ce contrat donne le droit à Renault d’interdire à la batterie de se recharger lorsque la durée de location contractuelle prend fin. D’après un article du journal Der Spiegel, le constructeur peut aussi le faire en cas de défaut de paiement de votre part.

Cela signifie que Renault a les moyens de contrôler à distance le processus de rechargement de la batterie. Selon le même article, la Zoe (et la plupart des autres voitures électriques) collecte une multitude de données concernant votre utilisation du véhicule, et les envoie au constructeur à votre insu. Ces données indiquent au constructeur où vous allez, quand et à quelle vitesse, où vous rechargez la batterie, et plein d’autres choses encore. Nous savions déjà que Tesla faisait cela depuis la prise de bec publique avec un journaliste qui avait publié une critique de leurs voitures dans le New York Times. Voir un constructeur grand public comme Renault faire la même chose révèle à quel point cette pratique est dangereuse.

Ce genre de choses cadre bien avec le tableau dystopique que brossait Cory Doctorow dans son discours de 2011 «  La guerre imminente contre nos libertés d’utilisateurs  » (que vous devriez absolument regarder, si ce n’est pas déjà fait, d’autant que traduit en français par le Framablog NdT), au cours duquel il dit que «  nous n’avons plus de voitures, mais des ordinateurs que l’on peut conduire  ». La question est alors de savoir qui contrôle cet ordinateur. Vous, le constructeur, ou quelqu’un d’autre  ?

S’il y a un mécanisme qui permet de contrôler à distance ce que fait votre voiture, certains feront usage de ce mécanisme à un moment donné. Il pourrait s’agir du constructeur qui verrouille votre voiture car vous ne pouvez pas poursuivre la location de la batterie parce que vous avez perdu votre emploi, ce qui signifie qu’il devient plus difficile pour vous de trouver du travail. Il pourrait s’agir du gouvernement, qui forcerait le constructeur à faire ce qu’il lui demande. Dans son post sur le forum, Franko30 prédit que les gouvernements pourraient simplement demander aux constructeurs de voitures de bloquer le rechargement des batteries à proximité d’événements politiques controversés (un sommet du G8 par exemple) afin d’empêcher la participation à des manifestations. Sans oublier la possibilité pour une personne malveillante d’obtenir l’accès à ce mécanisme en soudoyant un employé de chez Renault.

Le seul moyen de se prémunir de tout cela est de se tenir éloigné des voitures et autres ordinateurs que vous ne pouvez pas totalement contrôler, et de créer des systèmes qui responsabilisent les utilisateurs. À la Free Software Foundation Europe, nous soutenons les personnes qui créent des systèmes donnant le contrôle à l’utilisateur.

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23 Responses

  1. Guix

    Ça sent bon le hack de voiture électrique dans nos labfabs et autre Hackerspace. On appellerait ça du tuning électrique ?

  2. Freudo

    Et vous oubliez un point « iPhonesque » de la Zoe : son câble de recharge ne fonctionne qu’avec les véhicules Renault et il faut un boîtier spécifique pour la charger (non compatibles avec les autres marques).

    À comparer avec les C-Zéro et Ion chez PSA, qui chargent sur des prises standard. Ça ferait sourire si Renault n’était pas dominant sur le marché du véhicule électrique en Europe …

  3. ttoine

    C’est bien que la FSF dise qu’elle soutient les développeurs de systèmes donnant le contrôle à l’utilisateur. Mais c’est dommage de ne pas proposer un lien vers un projet lié à l’automobile…

  4. Julius22

    Cet article (que j’avais déjà lu, mais merci pour sa publication ici 🙂 ) confirme les craintes que j’ai avec tous les nouveaux objets connectés.
    Mais que faire face à cette évolution ? À moins de vivre avec des objets du passé (ça va pour certaines choses, mais pour des voitures…), nous allond devenir « contraints » d’utiliser des objets qui nous enferment. C’est pour ça que je pense qu’il faudrait concevoir des objets libres tels que de voitures. Malheureusement, c’est loin d’être une tâche simple. Quelqu’un a-t-il connaissance d’un groupe/projet visant à la conception d’objets libres tels qu’une voiture ou un vélo (en dehors des sites recensés sur http://wiki.april.org/w/Materiel_Li…) ?

  5. Cédric

    Historiquement les logiciels embarqués dans les calculateurs des véhicules sont tous propriétaires et fermés, que ce soit les calculateurs qui pilotent le moteur, ou ceux qui gèrent l’habitacle.

    Au point que – paradoxalement – les constructeurs automobile eux-même n’ont souvent pas accès au code, achetant un calculateur fermé à un fournisseur sur la base d’un cahier des charges fonctionnel. La situation est cependant assez disparate : certains constructeurs ne sont pas du tout conscient de l’enjeu (ou préfèrent ouvertement se décharger de cette responsabilité), d’autres en sont conscient mais n’ont pas forcément le poids suffisant – ou les moyens financiers – pour imposer à leur fournisseur l’accès au code pour eux même.

    Pour revenir au sujet initial, cet environnement fermé est exploité depuis longtemps déjà par les constructeurs pour freiner l’accès aux API de communication de leurs calculateurs (fonctions de diagnostic et de debug) et obliger les clients à passer par leur réseau pour toute intervention technique un peu complexe.
    Même si la communauté européenne tente d’imposer des standards de communication entre calculateurs et outil de diagnostics, les constructeurs font le service minimum.

    En terme de contrôle les boites noires finiront par arriver dans les véhicules, sous la pression du régulateur, et d’autres fonctionnalités plus intrusives ont déjà été expérimentée, comme la limitation automatique de la vitesse maximale en fonction de la route sur laquelle le véhicule circule (basée sur la localisation GPS+cartographie).

    Le parallèle entre l’industrie automobile et l’industrie informatique est d’ailleurs très intéressant : il y a un demi-siècle beaucoup d’utilisateurs étaient capables de prendre un tournevis et réparer/hacker le moteur de leur voiture (par goût ou même par nécessité). Aujourd’hui c’est devenu quasi impossible, en partie en raison de la technicité, en partie en raison de la fermeture des calculateurs.

    Les optimistes y verront un avertissement sur ce qui risque de se passer aussi dans l’industrie informatique si on ne se bat pas contre cette tendance ; les pessimistes y verront la certitude que l’industrie marchande saura exploiter toutes les opportunités technologiques pour – in fine – nous mener par le bout du nez.

  6. Gourmet

    C’est intéressant. Il devient plus qu’urgent de pénétrer ce domaine du logiciel fermé en démontrant à grand renfort de conférences que l’on peut écouter, détruire, mettre en péril des vies humaines en continuant ainsi.
    L’idée est la même depuis 50 ans : rendre captif le client. Ce n’est pas nouveau.
    Mais à présent les enjeux sont plus nébuleux. On peut en effet comprendre pas mal de choses : droit d’auteur, propriété intellectuelle, nécessité de se conformer à la réglementation.
    Mais, prétexter remonter des données pour « améliorer l’expérience utilisateur » à l’instar de nombre de logiciels que nous utilisons tous les jours (navigateurs web par exemple) ne tiendra pas longtemps, je l’espère.
    Déjà que nous sommes sensibles au fait que les tablettes android remontent tout ou presque tout chez Google et que nous savons qu’Apple, uSoft ou Google sont en mesure de supprimer tout fichier de leurs équipements nomades …
    Toutefois cela ne concerne qu’une tablette et un téléphone.

    Faire la même chose avec une bagnole c’est mettre potentiellement en péril la vie de ses passagers : impossibilité de s’échapper, être obligé de s’arrêter sur le bas-côté d’une autoroute et d’être remorqué à grand frais.
    NON, NON et NON !
    Le gros souci c’est que la plupart des gens ont actuellement autre chose à défendre (leur boulot) que de défendre leurs libertés individuelles.
    Ça se terminera en émeute civile tout ça.
    db

  7. Recher

    Non mais le pire, c’est pas qu’ils fassent des voitures non libres. C’est qu’ils ont réitéré la même connerie qu’avec la Mégane, en donnant un prénom de fille à une voiture.

    http://www.lefigaro.fr/actualite-fr

    Entre ça, la Renault Clito et la Renault Koleos : http://archives-lepost.huffingtonpo

    Je peux d’ores et déjà vous prédire que le nom de leur prochaine voiture sera soit « Inès », soit « Ovaria ».

    Il faudrait pas aussi libérer les noms ?

  8. Tanguy

    le contrôle à distance dans les voitures; Si on transposez ça au domaine de l’informatique ça revient plus ou moins à prendre le contrôle à distance de son PC par le technicien HP ou Dell. Je ne vois pas trop la différence entre les deux. Maintenant dans les deux cas une utilisation abusive pourrait en être faite… Je reste perplexe de mon côté et je préfère voir les fantastiques opportunités que nous offrira ce type de technologie dans le futur…

  9. aem34

    @Tanguy :
    le contrôle à distance d’un pc par un technicien HP ou Dell
    n’empêche à aucun moment de pouvoir maintenir soi-même
    ou de pouvoir disposer du contrôle de ton pc.
    le technicien n’a pas le droit de t’en empêcher l’usage.
    alors qu’ici, ce contrôle est exclusif.

  10. Grogrognon

    Y a qu’à arrêter d’acheter des bagnoles tous les 4 matins (à croire nos pontes économistes, le marché de l’auto reprend ! Y en avait pas déjà assez sur les routes). C’est dingue ce culte de la caisse dans nos contrés évoluées, on ne sait même plus faire quoi que ce soit sans; bientôt on bouffera à table avec et on viendra se plaindre que tout ce merdier devient trop intrusif. Objet individuel sacralisé par dessus tout: symbole de liberté… de mouvement.
    Et c’est pas en optant pour du libre que ça va régler un problème bien plus global; on peut foutre du libre dans n’importe quel matos prévu pour surveiller, aliéner ou tuer des individus (sous l’emprise de l’alcool, ça fait quoi de plus d’être avec tux au volant ?). Quel est l’intérêt du libre ou de l’open ici quand toute la surveillance est bien plus importante avec des caméras et autre portiques à scanners, vos cartes à puces sans contacts, etc. à l’extérieur ?

  11. slowbrain

    Le probléme reste globalement l’alternative comme c’est souvent le cas sur ce type de probléme. On peu dire autant que l’on veux qu’il faut éviter ce type de chose, a un moment ça commence a avoir de fortes implication sur notre vie.
    – Ne pas utiliser de voiture de moins de 15 ans (Ordinateur de bord fermé qui nous piste potentiellement sur des paramétres inconnus)
    – Pas de train / bus / métro, possiblitité de pistage également important, et gestion avec des technologies propriétaire et fermées.

    Il me reste quelques moyens de propultions mécaniquement simple (vélo) ou me déplacer a pieds. ça reste assez limité. Il est important d’être informé et d’être attentif. Mais il faut encore avoir des alternatives viables, c’est bien la le centre de tout le probléme.

  12. Grogrognon

    Que ce soit clair en effet: les moyens de transports « mécanisés » par rapport à ses propre petons, n’apportent dans l’absolu aucun gain de liberté (le soutenir n’est qu’un mensonge, les horaires, les entretiens, les règles, etc, ne peuvent être un « plus de » liberté), mais un gain de temps (auquel on s’aliène volontiers, puisque la croyance populaire « le temps c’est de l’argent » a le cuir très coriace, et que la consommation libèrerai).
    Un vélo et a fortiori un train n’apporte plus de liberté dans ses déplacements, ni l’un ni l’autre ne peuvent vous emmener au beau milieu d’une boutique de porcelaine ou dans la mer à 50m d’un plage bien sableuse.

  13. Ginko

    @Grogrognon,

    Je ne sais pas où tu habites ni où tu vas pour dire des bêtises dans ce genre, mais reviens sur Terre :
    – un trajet interbanlieue en région parisienne le dimanche c’est la plupart du temps plus de 2h en transports en commun contre 30min en voiture (et encore, lorsque les départs et arrivées ne sont pas trop loin de la gare… ça peut vite enfler…) => prendre 3h heures pour voir 2h un pote, c’est ok, prendre 6h (mini), soit, près d’une journée, c’est pas forcément possible.
    – dans la campagne c’est encore pire, y’a certains trajets qui sont seulement faisables en voiture, à moins d’avoir 2 jours devant soit pour y aller à pied (quand en bagnole on y est en 45min)
    – je pourrais multiplier les exemples à l’infini…

    Alors oui, avoir un véhicule motorisé à disposition (le sien propre, en location, celui d’un pote, etc), c’est plus de liberté, car ça permet de faire des choses impossibles sinon. Ensuite, ça vient forcément avec son lot de contraintes, c’est sur, mais nier son potentiel à la base, en prenant 99% des gens pour des abrutis, faut pas pousser mémé dans les orties !

  14. Grogrognon

    J’ai vécu tant en campagne qu’en RP. Évitez de sous-estimer votre interlocuteur dès qu’il n’a pas le même angle de réflexion que le votre. De cette très riche expérience, je maintiens; et donc merci de confirmer, par vos exemples, ce que j’ai écrit: tout ça, c’est juste un gain de temps.

    Un moyen de faire une chose en 1h plutôt qu’en 10 ou 100, rien à voir avec de la « liberté »/impossibilité d’exécution. Réfléchissez quelques secondes et vous pourrez vous dire que même si on pouvait, du jour au lendemain, se « téléporter » à l’aide d’un appareil que ça ne nous rendra absolument pas plus libre qu’aujourd’hui. Et ce gain, soyez donc prêts à le payer très cher !

    Alors soit, multipliez… les publicitaires le font déjà. Peut-être auriez-vous la chance de lessiver à votre tour.

  15. Ginko

    Bien alors j’en déduis que nous ne sommes pas d’accord sur la définition de la liberté. Tant que vous ne l’avez pas définie, je ne peux que l’estimer d’après vos propos. Je suppose donc que vous pensez en termes de liberté abstraite. Du genre : la loi le permet, donc je suis libre. La loi l’interdit, donc je suis pas libre.

    C’est une vision très répandue, mais également totalement inutile (je dirais même stupide, voire dangereuse). S’il m’est théoriquement possible de faire un acte A, mais que ça me coute tant que ce cout est prohibitif (5 ans de ma vie / l’équivalent de 20 ans de salaire / le sacrifice de mes valeurs éthiques), alors il est stupide de continuer à considérer que je suis libre d’effectuer l’acte A. C’est une notion qui ne sert à rien. La vérité, c’est que je ne suis **quasiment pas** libre de l’effectuer.

    De même, si la loi m’interdit d’effectuer l’acte B. Mais que cet acte est éthique (y compris selon la « norme », pas seulement de mon unique point de vue) et que je ne risque que, mettons une réprimande si jamais je me fais prendre sur le fait, alors je suis **très** libre de faire cet acte B.

    Alors oui, il faut se faire douleur, renoncer à ce que l’on vous a raconté depuis tout petit : la liberté « universelle » ou encore « inconditionnelle », ce n’est qu’une notion abstraite vide de sens. Toute liberté est relative, attachée à une personne, conditionnée par sa situation.

    Je continue donc à le soutenir : « Un moyen de faire une chose en 1h plutôt qu’en 10 ou 100 » m’apporte incontestablement de la liberté. Et si je considère un être humain lambda qui a une vie limitée dans le temps et qui cherche au moins modérément à profiter de sa vie, alors je peux dire sans trop de risques qu’ « Un moyen de faire une chose en 1h plutôt qu’en 10 ou 100 » lui apporte également de la liberté. (Attention, je ne parle pas de qualité de vie ou de bonheur, seulement le liberté.)

    Il me semble d’ailleurs assez significatif que la démocratie soit apparue dans un société où les citoyens s’étaient justement dégagé du **temps** (grâce à l’esclavagisme, certes) pour faire autre chose que les tâches nécessaires, mais peu enrichissantes de la vie quotidienne.

  16. Grogrognon

    Je suppose donc que vous pensez en termes de liberté abstraite.
    => Absolument pas. Ni de liberté politique à suivre vos suppositions et votre dernier paragraphe.

    « Un moyen de faire une chose en 1h plutôt qu’en 10 ou 100 » m’apporte incontestablement de la liberté.
    => Assouvir davantage de désirs dans un temps imparti, la « liberté » de tout tyran. Ou bien votre propre nécessité obstrue votre jugement devant tant d’embarras liées à vos contraintes, de temps en l’occurrence, et de vos objectifs de profitabilité; ainsi serai votre vie ? Je me permet de m’en libérer au maximum si tel est le cas, en évitant autant que possible de généraliser. Il faut être bien plus pragmatique, et là où je vous rejoins, c’est que votre affirmation n’en est pas moins très individuelle. Courage, la discipline ne manque pas de diversité; moi, elle m’a découragée.

    Au passage, je ne vous prendrai pas comme conseiller sexuel. N’y voyez que de l’humour avec une grosse pincée de méchanceté gratuite pour l’occasion, pure détente mutuelle; je ne vous veux pourtant aucun mal.

  17. Ginko

    >Assouvir davantage de désirs dans un temps imparti, la « liberté » de tout tyran. Ou bien votre propre nécessité obstrue votre jugement devant tant d’embarras liées à vos contraintes, de temps en l’occurrence, et de vos objectifs de profitabilité; ainsi serai votre vie ?

    Admettons que votre mode de vie, et surtout votre mode de pensée ignore les contraintes temporelles. De ce fait n’intègre pas la quantité de temps que « couterait » l’entreprise d’une action dans sa démarche de choix. Alors effectivement, je vous le concède, « Un moyen de faire une chose en 1h plutôt qu’en 10 ou 100 » ne vous apporte pas plus de liberté.

    Cependant, je me pose vraiment la question de l’existence honnête d’une telle personne. Qui peut prétendre avoir atteint un tel état ? Le Dalaï-lama lui même prend l’avion, si je ne m’abuse.
    Plus encore je m’intérroge sur les motifs qui mèneraient quelqu’un à rechercher un tel état. Le bonheur n’est selon mes constatations qu’un état interne que l’on peut manipuler avec un peu d’expérience et de concentration. Peu importe que l’on soit libre. Les deux sont peu liés.
    Si je prends ma propre définition de la liberté (« la liberté, c’est la vision sociale de l’étendue du choix d’action » pour plus de détails, cf. http://www.framablog.org/index.php/…), alors un personne recherchant la liberté (autrement dit à maximiser sa liberté), recherche en fait à maximiser son étendue du choix d’action. Si un moyen (pondéré par les contraintes internes et externes) augmente cette étendue, alors il est plus libre. La manoeuvre mentale constituant à enlever tout poids à un critère pour ne pas contraindre l’étendue de son choix est valable dans le cas où ce critère est superficiel : par exemple une construction sociale sans fond. La même manoeuvre pratiquée sur un critère « physique » (donc pas franchement superficiel a priori !) relève de mon point de vue d’une acrobatie mentale assez curieuse.

    En bref, si mon point de vue est personnel, je pense que le votre l’est bien plus encore, que non seulement peu de gens le partagent, mais qu’en plus, peu de gens probablement le souhaite (il faut déjà qu’ils puissent appréhender l’idée).

    PS : j’avoue n’avoir pas même eu vent de cette notion de « conseiller sexuel ». Est-ce un métier ? Ou bien seulement une fonction remplie par un proche quelconque ou un magazine « lifestyle » qui vous indique comment vous comporter en fonction de l’image que vous souhaitez renvoyer / votre classe ou groupe social de préférence ? Ou encore un partie du métier de coach de couple ? Je ne vous en veux pas de ne pas me faire confiance là-dessus, bien que j’aie du mal à discerner vos motifs.

  18. Grogrognon

    « un personne recherchant la liberté (autrement dit à maximiser sa liberté), recherche en fait à maximiser son étendue du choix d’action. Si un moyen (pondéré par les contraintes internes et externes) augmente cette étendue, alors il est plus libre »
    => votre définition est donc la fameuse maxime « ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui » ou encore « ma liberté commence là où s’arrête celle d’autrui ».

    La tire, la caisse, le tacot, cet objet ici, embarque son « monde ». Recherchons le prix de cette liberté au delà du reflet marxisant, celui qui aurait libéré les forces productives, et jusqu’à la limite de ce que nos yeux et notre cortex permet de voir sans autre voile : les guerres commerciales ou armées pour les matériaux de construction et énergétiques, donc aussi par extension sa pollution globale; récemment la production d’agrocarburants (je me rappelle que F.Nicolino avait sortie un bon papier sur ce sujet) et de nouvelles ressources pour l’électronique, les saccages réguliers du paysage pour ses routes avec ses merveilleux bitumes, ses parkings bétonnés et autres nuisances, et tout ces fléaux associés comme le stress, divers sentiments de puissance/domination dont les comportements qui en découlent sont très souvent catastrophiques (oui, perdre des amis dans des accidents de la circulation ne fait pas toujours partie de cette équation avec le même facteur) et aussi la pollution directe de la combustion du carburant, sans compter le relargage d’autres éléments macro, micro, nanométrique de façon aléatoire dans les airs, les eaux, les sols pour aboutir tôt ou tard dans notre organisme.

    La « liberté » que semble vous procurer ces moyens a un tribut indissociable, et vous l’indiquez bien dans votre commentaire en lien: vous avez une bien trop grande confiance (sur la minimisation de son impact social et écologique global ?); avec ça, d’ailleurs, comment avoir la certitude que vous n’êtes pas vous-même sous l’effet d’une manipulation mentale pour le culte de la bagnole ?
    L’histoire ne finira pas si mal, après tout, dans combien de temps une « google car » automatisée vous rendra votre liberté inaliénable de pouvoir téléphoner au volant de manière définitive et vous fera oublier la TCU opaque de la marque au losange ? Notre vision ne semble pas conciliable sauf sur ce point central: c’est subjectif, très personnel; la dynamique de nos sociétés peut tout de même très bien estimer qu’à terme, cette liberté valait ces maux/ces sacrifices ou bien n’était qu’en carton. Et je me permet de porter ma voix, cette liberté est en carton.

    PS: vous ignorez à ce point le monde dans lequel vous vivez mon petit lapin ? Ou n’avez-vous pas la chance d’avoir une telle connaissance ? Ce n’est pas dramatique, juste que vous vous privez de bonnes rigolades. Oubliez tout.

  19. Ginko

    J’ai beau retourner ça dans tout les sens, je ne vois pas comment vous faites rentrer ma définition dans cette maxime simpliste « ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui ».

    >La « liberté » que semble vous procurer ces moyens a un tribut indissociable, et vous l’indiquez bien dans votre commentaire en lien: vous avez une bien trop grande confiance (sur la minimisation de son impact social et écologique global ?); avec ça, d’ailleurs, comment avoir la certitude que vous n’êtes pas vous-même sous l’effet d’une manipulation mentale pour le culte de la bagnole ?

    Vous marquez évidemment un point 😉 (bien que votre phrase soit bizarrement construite : de quel confiance parlez vous donc ?)

    >la dynamique de nos sociétés peut tout de même très bien estimer qu’à terme, cette liberté valait ces maux/ces sacrifices ou bien n’était qu’en carton

    Sans vouloir être fataliste, la communication des personnes, biens et informations de plus en plus rapide, de plus en plus massive, de plus en plus fluide est un mouvement qui date des origines de l’homme. C’est celui qui fait le progrès. C’est celui (n’y voyez aucune allusion à une quelconque théorie fumeuse new-age) qui donne corps à Gaïa en tant qu’entité humaine à l’échelle terrestre. Vous vous en doutez, je vote pour l’alternative.

    PS: je crois que vous vous fourvoyez mon chaton. Il n’y a pas de nécessité de clamer sur tous les toits ses exploits (du moins pour ceux dont l’égo est correctement dimensionné), ni d’embaucher des tiers pour se faire dire ce que l’on veut se faire dire sans oser le penser (bien que ce soit un business très répandu…), si drôle que cela puisse être (mais ça, je vous fait confiance pour m’en dire plus).

  20. aieaieaie

    J’ai une ZOE depuis 3 mois. Que du bonheur. Prévue comme 2ème voiture, elle est en fait la première: déjà 5000 km parcourus. et l’autre voiture familiale ne sert que pour les rares longs trajets. Bien sûr je loue la batterie mais cela a diminué le coût d’achat et offre une assistance dépannage. Bien sûr il faut une wall-box: je l’ai simplement considérée comme faisant partie du prix, et je ne crois pas à la charge sur « prise rasoir ». Par ailleurs, le premier entretien, c’est dans… 3 ans.
    Et enfin, surtout: pas de saloperies envoyés dans l’air: NOx, SOx, particules fines!
    Quand à la connectivité réseau, elle me permet de contrôler et programmer la charge et le chauffage à distance, et elle est … désactivable!