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Chaque jeudi à 21h, rendez-vous sur le framapad de traduction, le travail collaboratif sera ensuite publié ici même.
Traduction Framalang :
Laisser le champ libre
Lydia Pintscher
Lydia Pintscher est une femme naturellement douée pour apprivoiser les gens, les geeks et les chatons. Entre autres, elle est en charge des programmes de mentors de KDE (Google Summer of Code, Google Code-in, Season of KDE), membre fondateur des groupes de travail de la communauté KDE et membre du conseil de KDE e.V.
Le logiciel libre a un ennemi. Ce n’est pas celui auquel pensent la plupart des personnes sur Internet. Non, l’ennemi, c’est le manque de participation active.
Chaque jour des milliers de personnes se mettent à chercher ce qui pourrait bien donner un sens à leur vie, et se demandent comment réaliser quelque chose qui compte vraiment. Tous les jours des milliers de lignes de code pour des logiciels libres sont en attente d’écriture et de débogage, des programmes attendent d’être mis en avant et traduits, des éléments artistiques attendent de voir le jour et ainsi de suite.
Malheureusement, il arrive beaucoup trop souvent que la connexion ne s’établisse pas entre tous ces individus et tous ces projets. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout commence avec des personnes qui ne connaissent rien au logiciel libre, à tous ses avantages et à ses valeurs. Mais on commence à y arriver. Les gens commencent à utiliser et peut-être même à comprendre le logiciel libre à grande échelle. Les projets de logiciels libres vivent de la conversion de certains de leurs utilisateurs en contributeurs actifs. Et c’est là que les problèmes sérieux commencent.
J’ai accompagné des centaines d’étudiants avec des programmes de tutorat et je suis allée sensibiliser de diverses façons aux projets de logiciels libres. J’ai travaillé avec des gens enthousiastes dont la vie a pris un tour bien meilleur grâce à leurs contributions aux logiciels libres. Mais il y a un leitmotiv que je vois encore et toujours et ça me brise le cœur parce que je sais maintenant à côté de quels talents nous passons à cause de ça : ne pas se sentir autorisé à faire quelque chose d’extraordinaire. Un collègue tuteur du Google Summer of Code a mieux résumé ceci en disant : « on a rarement l’impression que les contributeurs de l’open source n’ont pas eu la permission de travailler sur des trucs mais plutôt qu’ils ne se sont pas précipités assez vite au bon moment ». Les contributeurs potentiels pensent souvent qu’ils ne sont pas autorisés à contribuer. Les raisons en sont nombreuses et reposent toutes sur des malentendus. Voici les préjugés les plus courants d’après mon expérience :
- « Je ne sais pas coder. Pas moyen pour moi de contribuer. »
- « Je ne suis pas vraiment bon pour ça. On n’a pas besoin de mon aide. »
- « Je serais rien qu’un boulet. Ils ont des choses plus importantes à gérer. »
- « On n’a pas besoin de moi. Ils doivent avoir déjà assez de gens bien plus brillants que moi. »
Ces préjugés sont presque toujours sans fondement et j’aurais aimé savoir il y a bien longtemps qu’ils sont si répandus. J’aurais dès le début abordé très différemment mon travail de sensibilisation.
Le plus simple, pour sortir quelqu’un de cette situation, c’est de l’inviter en personne. « Cet atelier que nous proposons ? — Oui, bien sûr, tu devrais venir ». « Ce bogue remonté dans le traqueur de bogues ? — Je suis sûre que tu es la personne idéale pour essayer de le corriger ». « Ce communiqué de presse qu’il faut préparer ? — Ce serait super si tu pouvais le relire et t’assurer qu’il est bon ». Et si ce n’est pas possible, assurez-vous que votre matériel de promotion — vous en avez bien un peu, non ? — précise clairement quel genre de personnes vous recherchez et ce que vous estimez être les prérequis.
Assurez-vous surtout de toucher les personnes en-dehors du cercle des contributeurs habituels, car la barrière est encore plus haute pour eux. À moins de dépasser cette limite, vous ne recruterez que vous-même — c’est-à-dire que vous aurez davantage de contributeurs semblables à ceux que vous avez déjà. Les personnes semblables à celles déjà présentes sont géniales, mais pensez à toutes les autres personnes extraordinaires à côté desquelles vous passez et qui pourraient apporter de nouvelles idées et de nouvelles compétences à votre projet.
mech
je sais pas écrire en anglais (grosse restriction pour les reports de bug et pour communiquer avec les développeurs de mes logiciels préférés)
juanito
Souvent je souhaiterais aider dans la traduction ou les tests, mais j’ai très peu de temps libre. Il faudrait inventer la formule qui permette d’aider à plein temps et pouvoir en vivre en même temps !
Réchèr
@juanito :
elle existe, la « formule ». Elle ne se mettra pas en place en un claquement de doigt, mais elle est possible (techniquement, économiquement et humainement).
Ça s’appelle le Dividende Universelle
Article d’intro : http://appelpourlerevenudevie.org/
Pour en savoir un peu plus, tout en restant dans le framablog : http://www.framablog.org/index.php/…
Pour en savoir beaucoup plus :
http://revenudebase.info/
Éric
Je développe car j’aime ça. Autodidacte, j’ai appris les langages java, perl, php, shell grâce à internet. Pour me perfectionner, j’aide sur des forums des étudiants à résoudre leurs problèmes. Pour les traductions, j’utilise translate.google.com et j’apprends en même temps l’anglais. Pour la disponibilité, j’ai pas la télé et au lieu de faire 1 heure de jeux vidéo, je fais 1 heure de développement open source. Si tu veux, tu peux.
P.S. Je suis maçon.