Pour que la démocratisation du logiciel libre ne soit pas un rendez-vous manqué

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Extranoise - CC by«  …ils auraient tout aussi bien fait d’être restés sous Windows.  »

Voici un sujet souvent traité ici comme ailleurs  : la risque de dilution de certaines valeurs du libre dans son processus en marche de démocratisation.

Parce que si le nouvel utilisateur de logiciels libres est avant tout préoccupé par son propre confort matériel (pris dans tous les sens du terme) alors il se pourrait bien que l’occasion offerte devienne un rendez-vous manqué[1].

De la domination de GNU/Linux pour de mauvaises raisons

GNU/Linux World Domination for the Wrong Reasons

Bruce Byfield – 11 mars 2008 – Datamation
(Traduction Framalang  : GaeliX)

A chaque fois que j’entends les gens parler des opportunités qu’a GNU/Linux de devenir de plus en plus populaire, je me souviens d’une réflexion de Tommy Douglas[2], le social-démocrate qui est devenu un héros pour la création de la couverture sociale universelle au Canada  : «  Si je pouvais appuyer sur un bouton et gagner un million d’électeurs qui n’ont pas compris ma politique  », a-t-il dit, «  je n’appuierais pas sur ce bouton  ». Il voulait dire par là qu’il ne faisait pas de la politique simplement pour être élu, mais pour amener d’autres personnes à partager ses idéaux – et qu’il était déterminé à ne pas perdre de vue ses objectifs à long terme tout en poursuivant ceux à court terme.

Cette reflexion a du sens pour moi parce que, de plus en plus, dans la hâte de s’attribuer des parts de marché, beaucoup de gens semblent perdre de vue que l’objectif de GNU/Linux et des logiciels libres n’est pas en soi d’être populaire, mais de faire accepter un ensemble d’idéaux à une plus grande audience.

A la base, le logiciel libre est là pour aider les utilisateurs à prendre le contrôle de leurs ordinateurs afin qu’ils puissent participer sans entrave aux communications numériques sur les réseaux et Internet. Il s’agit de pouvoir installer un logiciel librement, plutôt qu’encadré par un fabricant. Il s’agit de pouvoir utiliser votre ordinateur comme vous le voulez, plutôt que d’en céder le contrôle à des boites noires installées par les éditeurs de logiciels sans votre autorisation.

On pourrait qualifier cet objectif d‘activisme de consommateurs si cela vous fait plaisir, mais une description plus adéquate serait extension de la liberté d’expression, et peut-être même extension de la liberté d’association, qui sont des droits fondamentaux sur lesquels les sociétés industrielles modernes sont censées être construites.

Toutefois, ce sont rarement ces objectifs qui sont décrits par les bloggers et chroniqueurs quand ils évoquent les possibilités que GNU/Linux devienne plus populaire. Selon eux (et leurs critères n’ont pas beaucoup évolués entre 2002 et 2008), ce dont ce système d’exploitation a besoin c’est de plus d’applications commerciales, d’un meilleur support matériel, de l’amélioration de l’interopérabilité avec Windows, et de plus de machines pré-installées. Et quand ils évoquent l’embellie dans l’utilisation de GNU/Linux pour cause de résistance à Vista, ils vont plus se servir du mot «  libre  » (NdT  : free en anglais) pour parler de prix ou de coût total d’acquisition, que pour parler de politique ou de philosophie.

Ils abordent le sujet, en résumé, d’un point de vue business ou technique, plus fondé sur la facilité que sur les idéaux. Et, sur le court terme, il n’y a rien de vraiment gênant là dedans (même si je ne peux m’empêcher de penser que l’interopérabilité avec Windows est l’une des excuses pour le tristement célèbre accord Microsoft-Novell en novembre 2006).

Ceci dit, j’apprécie l’excellence technique autant que tout un chacun et si tout ce que vous souhaitez est une excellente alternative à Windows, alors OS X fera votre bonheur (et peut-être plus encore, d’après certains). Comme GNU/Linux, c’est un sytème dérivé d’Unix mais dont la facilité d’utilisation est inégalée. Si votre priorité est la performance technique, le fait qu’il soit propriétaire ne devrait pas trop vous poser de problèmes.

De la même façon, si les graticiels vous intéressent, il y a suffisamment d’applications à disposition pour que vous n’ayez jamais à payer un cent, sans parler d’Acrobat ou des lecteurs Flash qui sont téléchargeables gratuitement.

En fait, au moins autant de gens se tournent vers ces solutions de rechange que vers GNU/Linux du fait de leur ressentiment envers Windows. Sans trop réfléchir, je pense à au moins une douzaine de consultants qui distribuent des solutions de serveurs libres basées sur Drupal ou Joomla et qui utilisent OS X sur leurs ordinateurs portables.

De la même manière, il vous suffit de jeter un coup d’œil sur les forums des principales distributions comme Fedora ou Ubuntu pour voir que les utilisateurs sont plus intéressés par obtenir les pilotes vidéos propriétaires que d’avoir le contrôle de leurs ordinateurs. Après tout, les pilotes propriétaires sont disponibles, gratuitement, tout comme les pilotes libres qui le sont par choix éthique, alors pourquoi ne pas les utiliser, surtout quand ils sont technologiquement plus au point  ? J’ai même vu certains utilisateurs reprocher à Fedora de ne pas fournir les pilotes propriétaires dans ses dépôts.

Il ne leurs viendrait jamais à l’esprit que le faire serait contraire à la politique de Fedora de ne mettre à disposition que des logiciels libres. Avec ces utilisateurs, l’avantage à court terme d’avoir des pilotes propriétaires techniquement supérieurs l’emporte sur l’éthique de la liberté. D’ailleurs, la plupart de ceux qui se plaignent semblent ne jamais avoir entendu parler des idéaux défendus par les logiciels libres. Pas plus qu’ils ne se fatiguent à écouter quand ces idéaux sont évoqués.

Certes, certains d’entre eux utilisent temporairement les pilotes propriétaires en attendant que des pilotes libres performants soient disponibles. Mais l’attitude générale donne à penser qu’ils n’ont aucune compréhension des objectifs à long terme. Peut-être qu’ils pourraient aider à augmenter suffisamment le nombre d’utilisateurs GNU/Linux pour encourager les fabricants à mettre à disposition des pilotes libres, mais je crains que leur contribution réelle ne fasse que conforter les fabricants dans leurs pratiques habituelles. En terme de bénéfice à long terme, pour eux-mêmes ou pour les autres, ils auraient tout aussi bien fait d’être restés sous Windows.

On retrouve le même manque de perspective dans d’autres raisons à court terme d’utiliser GNU/Linux. Toute personne ayant le sens l’équité se doit de s’interroger sur Microsoft ou tout autre logiciel en situation de monopole. Bien que le refus ou la règlementation des monopoles puisse conduire à des victoires à court terme, sur le long terme, de telles attitudes ou efforts font très peu de différence. Détruisez un monopole, et un autre se précipitera pour combler la brèche. Plus important encore, qu’importe la société qui a le monopole, il y a de fortes chances qu’elle soit propriétaire.

«  Le problème quand on parle des monopoles  », m’a dit il y a quelques années Peter Brown, directeur exécutif de la Free Software Foundation : «  C’est qu’on laisse à penser que si il ne s’agissait pas d’un monopole, si il y avait de la concurrence entre les sociétés propriétaires, alors cela ne nous poserait pas de problème. Mais c’est faux, ce ne serait pas satisfaisant notre point de vue.  »

Et Brown de continuer, «  Nous ne voulons nous battre pour une victoire à court terme, car cela focalise les gens sur de mauvaises questions. Nous avons toujours eu à cœur de nous concentrer sur les plus gros problèmes, de façon à ce que si des gens s’orientent vers les logiciels libres, ils les fassent pour de bonnes raisons.  »

Ou, comme Richard Stallman me l’a expliqué en 2007, «  L’objectif du mouvement logiciel libre est de vous donner le contrôle du logiciel que vous utilisez. Ensuite, si vous voulez le rendre plus puissant, vous pouvez travailler à le rendre plus puissant  ».

Oubliez ces priorités, et ce n’est même pas la peine de vous ennuyez à configurer un poste de travail ou un portable sous GNU/Linux. Vous avez perdu de vue ce qui est important et différent.

Comme Peter Brown a déclaré au nom de la Free Software Foundation, «  A la fin de la journée, nous ne cherchons pas à être l’organisation la plus populaire du monde. Beaucoup d’organisations examinent leur situation et se disent  : Quelle est la meilleure façon d’être en avance sur les autres  ? Comment allons-nous composer avec notre ligne de conduite pour réaliser quelque chose, pour devenir plus populaire et réussir  ? Mais quand vous avez un chef de file comme Richard Stallman, ces considérations ne sont jamais de mise. Il n’y a pas de considérations à court terme. Notre travail consiste élever le logiciel libre au statut de question éthique. Et à partir de là, nous pouvons aller de l’avant  ».

Voir GNU/Linux passer de l’ombre à la lumière est passionnant, aucun doute là dessus. S’impliquer dans cette transformation l’est plus encore. Pourtant, dans la joie rebelle de regarder ces paradigmes évoluer, il nous faut prendre en compte que l’acceptation se fait parfois à un prix trop élevé. Il est vrai qu’insister pour que l’éthique de partage à la base de ce système d’exploitation fasse partie de son succès peut retarder ou même de mettre fin à ce même succès. Pourtant si cette éthique ne survit pas ce succès ne vaudra rien.

Notes

[1] Crédit Photo  : Extranoise (Creative Commons By)

[2] NdT  : Tommy Douglas sur Wikipédia.

14 Responses

  1. Omnislver

    Merci pour cette traduction très intéressante ! Je suis d’accord sur le fond, c’est pourquoi j’utilise les drivers libres sur mon ordi alors que les drivers propriétaires me permettraient d’avoir de meilleurs performances.

  2. Gimli_36

    Ce que ça peut m’énerver ces tirades idéalistes….

    Pourquoi je suis passé au libre.. ?
    – parce que ça marche,
    – parce que ça marche bien,
    – parce que ça me "libère" un peu : je ne remets plus mon informatiques entre les mains de voyous internationaux, mais entre les mains d’une communauté de gens qui avancent… il n’empêche que je ne suis pas l’artisan de mon système, et de fait, je ne le contrôle pas, comme 99% de la population mondiale incapable d’écrire une ligne de code.
    – parce que j’adhère à l’éthique libre,
    – parce que pour moi et dans tous les domaines, c’est le partage libre et volontaire de méthodes, d’informations (et si possible de moyens) qui fait avancer l’ensemble.

    Alors oui, pour moi il est important que le monde adopte l’informatique libre, et oui, je me fiche des raisons du passage de la majorité (pécuniaire, anti-M$, etc.).

    Pour moi ces raisons initiales n’ont que peu d’intérêt, car adopter volontairement quelque chose permet après-coup de se poser des questions qu’on n’aurait pas eues si on n’avait pas adopté.

    N’a-t-on pas vu moultes films romantiques où un pari ("va-s-y, t’es pas cap’ ") engage une personne dans une relation (volontairement pour de "mauvaises" raison donc…) qui se pose par la suite des questions et adopte finalement "l’éthique du produit" (haaa, l’amûrr…)?

    Allez, pensons bien que trèèès peu de gens codent, donc très peu de gens sont de fait reéllement "libres" mais dépendants d’une communauté à l’éthique encourageante.

    Avoir le choix en connaissance de cause est déjà une avancée extraordinaire.
    Les raisons du baptême peuvent ne pas être les raisons de la communion 😉

  3. Shimegi

    Je pense que ce texte parle surtout aux acteurs de monde libre plutôt qu’aux simples utilisateurs; les acteurs ne doivent pas, sous peine que leur mouvement perde tout son sens, oublier les valeurs même du libre pour attirer plus d’utilisateurs : utilisateurs qui, quelque soit leur raison de migration, seront ainsi tôt ou tard amené à partager ces même valeurs (ou pas :p)

  4. ng

    D’abord, un petit commentaire sur la traduction: "a la fin de la journée" vient sans doute de l’expression "at the end of the day", que j’aurais sans doute traduit par "au bout du compte" (cela dit, j’apprécie évidement bcp le travail de traduction).

    Ensuite, tant que j’y suis, mon opinion sur le fond: J’adhére entièrement aux propos.
    Concernant les raisons qui doivent pousser les utilisateurs à changer d’OS, cela me paraittrait effroyable s’il ne s’agissait que de raisons techniques: Imaginez un monde ou les méthodes de conception propriétaires produiraient tout simplement de meilleurs logiciels que les méthodes libres. Dans ce cas, cela voudrait dire qu’on serait condamné à utiliser du proprio.
    Petite analogie stupide: Est-ce que cela ne reviendrait pas à dire que certains ont choisi la religion chrétienne uniquement parce qu’il y a du pain et du vin? Que penser de ceux qui promeuvent (consciemment ou non) le christianisme en faisant des pubs: "venez chez nous, il y a du pain et du vin" en oubliant le véritable but originel?

  5. plf

    Oui. Mais attention aux dérives sectaires, intégristes, voire fascisantes. Dois-je être idéologiquement pur pour installer une distribution GNU/Linux sur ma machine ? Il faudra aussi me dire laquelle choisir "librement" ! Et puis, à quand les suicides collectifs dans les LUG ?

    Bon, sérieusement. Plutôt que d’y mettre un peu de colle époxy, je vais foutre le feu à mon vieux canoë bois des années 30. Vous trouvez ça con ?

  6. Earered

    Pour l’analogie (enfin je crois?) de plf http://www.hempel.com/Internet/inec

    Sinon, je crois que ce journaliste devrait prendre avec plus de pincette ce que disent les personnalité de la FSF. Dans le développement et la promotion de logiciel libre, ils sont très bon. Mais au delà, ça dérive (les mouvements anti-truc s’adressant à l’exécutif plutôt qu’au législatif avant le vote d’une loi, la notion de tirer la corde pour arriver à un juste milieu).

    Surtout que la FSF soutient du mieux qu’elle peut les utilisateurs qui cherchent à regarder youtube (gnash). Ce format étant propriétaire, la notion de modification amélioration du logiciel au delà de la conformité est perdu. Dans un cas comme celui là, difficile de voir clairement ce que l’on gagne par rapport à une licence de type java (hors version GPL) ou "shared source": les sources sont disponibles pour l’étude, le logiciel peut être redistribué, et utilisé pour n’importe quel usage. Rien de choquant à ce qu’on utilise des graticiels dans ce cas, puisque les logiciels libre n’apporte rien de plus (modification du logiciel et amélioration du standard)

    Par contre pas de soutien apparent de la FSF à
    https://helixcommunity.org/ (format SMIL), ou http://sun.com/javafx
    (ou même http://www.mono-project.com/Moonlig… , mais là, c’est un peu pousser mémé dans les orties).

    </devilsadvocate> ;-P

  7. demonlight

    Merci pour cet excellent article qui m’amène à me (re)poser les bonnes questions…

  8. André Cotte

    Question de raisons qui mènent au libre, je me souviens du Framasoft du début… Du gratuit sous Windows, c’était ça le slogan.

    Cela a mené au libre et puis… à Linux. Pourquoi ne pas avoir la même tolérance pour les nouveaux usagers de Linux?

  9. VV666

    Bonjour, je suis d’accord avec cette article mais aussi avec la réflexion de "Gimli_36". Car je pense que des idéalistes à la limite de l’extrémisme comme R.Stallman sont utiles et même OBLIGATOIRES, c’est eux qui nous pondes des grands principes qui permette d’avoir une idéologie solide et sans faille.
    C’est grâce à cela que nous avons des logiciels libre.
    Cependant, il ne faut pas penser que tout le monde passera au libre pour de bonnes raisons, la plus part passe au libre pour une raison X ou Y, ce n’est qu’en suite qu’il découvre l’idéologie du libre et ce pose les bonnes questions.
    Personnellement, je suis passé au libre pour de mauvaises raisons : Windows -> Emule -> Virus ->1 fois, 2 fois 3 fois -> pétage de plomb -> OS sans virus ? -> Linux.
    Est-ce que c’est une bonne raison ? Surement pas, est-ce que cela fait de moi un type qui retourner sous WInodws ? SUREMENT PAS ! Car, j’ai appris petit à petit les bienfait du libre, et maintenant, je prêche dans la bonne église. Je fais mon possible pour que le libre ce développe (socialement, je ne suis pas codeur) de la meilleur façon possible.

    Oui, il ne faut en aucun cas oublier les grands principe du libre, oui il faut des Stallman pour nous les rappeler tous les jours, mais on peut pas demander à tous les futurs utilisateur de logiciels libres de comprendre D’ABORD cet idéologie. Laissons les gens passer au libre pour LEURS raisons, ils comprendrons ensuite d’eux même (enfin, si la communauté du libre leur explique gentiment et les pousse sur la bonne voix).

  10. aKa

    @ André Cotte

    Ce n’est pas pour me défausser mais je n’adhère pas forcément aux traductions publiées ici.

    Je vois bien plus le blog comme un espace qui soulèverait quelques questions que comme un tribune pour y soutenir une quelconque thèse.

    Quant au gratuit sous Windows, ce n’était pas un slogan mais une "stratégie" 😉

  11. Grunt

    Bravo !

    Une telle mise au point commençait à faire cruellement défaut. Enfin un article qui met les points sur les "i" de "Linux" sans oublier le "GNU" qui le précède.

    @plf: Quelles dérives sectaires, intégristes et fascisantes?
    Celles des webmasters qui disent "Vous devez utiliser Adobe Flash pour lire mon site"? Celle des fabricants qui disent "Vous devez utiliser notre pilote pour profiter de notre matériel"?
    Les sectaires sont partout. Le logiciel propriétaire est sectaire dans sa quasi-totalité.
    Promouvoir le libre en retournant aux "sources", dans tous les sens du terme, en dénonçant la promotion du soi-disant libre qui ne l’est pas, on peut y voir une forme de propagande.
    Mais aucun acteur du libre, à ma connaissance, n’a interdit à quelqu’un d’utiliser un logiciel propriétaire.
    Quand on compare cela à l’attitude d’un diffuseur de contenu, ou d’un fabricant, qui IMPOSE l’utilisation d’un logiciel propriétaire, on voit qui est le plus sectaire.

    Moi aussi je veux être libre de choisir entre libre et propriétaire. nVidia me refuse ce choix. Flash me refuse ce choix. As-tu déjà vu un seul site, un seul fabricant, un seul défenseur du libre qui te dit "Je refuse que tu choisisses entre libre et propriétaire"? Moi non.

  12. bailchanis

    Bonjour,
    Merci pour cette traduction.
    Je suis globalement très convaincu par les arguments de fond de RMS.
    Je trouve cepedant certains arguments (les arguments de certains pour etre plus exact) très jusqu’au-bout-istes … parfois trop. Notamment lorsque se glisse parfois dans le débat la confusion entre la liberté des logiciels et la liberté des utilisateurs.
    En effet, à force de tomber dans des grandes considérations phylosphiques on fini par tomber sur des limitations pratiques qui pourraient presque remettre en cause de grands et nobles principes.
    Par exemple, Comme l’a déja fait remarqué gimli, la différence entre logiciel libre et propirétaire c’est une différence de "en qui je place ma confiance" pas de "je suis libre ou pas". C’est une différence importante, mais de là à vouloir faire croire que c’est la différence entre la liberté de l’utilisateur ou non … il y a une limite entre la vérité et le mensonge.
    Par ailleurs, la démarche d’utiliser la solution libre même si elle ne fonctionne pas parfaitement relève de l’action militante. Les idées de RMS sont très interessante et très bien construites mais il ne confond pas encouragement et obligation au militantisme actif. Il laisse la liberté de choix à chacun. Probablement une des limites potentiellement "sectaire et fascisante" à laquelle plf faisait référence…
    dernière remarque sur le fond "historique", tant qu’à faire l’honorable distinction entre llinux et GNU/linux penchez vous sur l’avis du créateur de linux à propos des logiciels libres… Ce pourrait presque justifier de plutot parler de GNU (sans le linux) quand il est question de choisir le modèle libre pour de bonnes raisons :p Non pas que je trouve que L.Torvalds ait de mauvaise raisons mais je ne crois pas que ce soit exactement celles préchées par la FSF…

    @Grunt,
    "As-tu déjà vu un seul […] défenseur du libre qui te dit "Je refuse que tu choisisses entre libre et propriétaire"?"
    Oui, hélas, certains sont ainsi… celui qui utilse flash parce qu’il ne veux pas faire une croix sur youtube devient parfois un "hypocrite" ou un "profiteur" qui n’ "a que faire de l’esprit du libre" … bref des fanatiques.
    Il y en a dans le logiciel libre comme dans tout mouvement. Mais, comme j’adhère aux idéaux de liberté des logiciels et des personnes et que je sais que les dérives partent toujours des « ultas » ça me chagrine.

  13. Grunt

    @bailchanis:
    Je n’utilise pas Flash, mais je n’ai absolument rien contre le fait que d’autres l’utilisent.
    Par contre, supposer que je l’utilise et essayer de me l’imposer en me proposant un lien qui pointe vers une page contenant du Flash et rien pour le remplacer, ça m’énerve: Je n’aime pas les "intégristes", les "ultras" du Flash. Est-ce que je poste des liens vers des sites qui n’acceptent que le navigateur Konqueror sous prétexte que j’utilise ce navigateur? Non.