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Il y a quelques semaines, nous tentions une nouvelle escapade parmi les Hors-sujet… ou presque du blog en vous parlant de Couchsurfing, cette pratique sociale et solidaire qui prend le contre-pied des canons de la société de consommation, et remise au goût du jour par le réseau des réseaux.
Aujourd’hui, nous poursuivons l’exploration en évoquant une autre pratique solidaire aux valeurs humanistes proches de celles portées par le logiciel libre.
Il ne s’agit pas d’un site ou d’un projet, mais d’un véritable phénomène de société, émergeant enfin en France : les AMAP. Ces Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, poussent en effet comme des champignons et il est fortement probable qu’elles soient déjà plus nombreuses que les GUL[1] en France comme on peut s’en convaincre en se promenant sur le site Réseau-AMAP.org[2].
Les AMAP proposent tout simplement une autre façon de faire ses courses alimentaires. À l’image de l’émergence de GNU/Linux et des logiciels libres face à Windows et aux logiciels privateurs, les AMAP se composent d’hommes et de femmes qui ont décidé de s’organiser pour ne plus subir un système jugé déloyal, représenté par les coopératives agricoles et la grande-distribution, qui imposent aux paysans une agriculture intensive et polluante, tout en achetant à des prix irresponsablement bas des denrées que le consommateur paye au prix fort.
Ensemble, ils ont imaginé une autre solution, et elle fonctionne tellement bien qu’aujourd’hui, que l’on profite de l’air pur de la campagne, ou du bruit des villes, on a sûrement une AMAP à proximité. Et si elle se révèle trop éloignée, c’est qu’il y a la place pour en créer une nouvelle plus près :)
D’ailleurs, une fois qu’on a pris l’habitude de ne plus consommer passivement, tout s’illumine !
Voyez par vous-même : en se rapprochant du G.U.L. le plus proche, on installe un système d’exploitation libre sur sa machine, et rapidement au fil des discussions, on lance le site FDN dans son Firefox. De là, on libère sa connexion Internet et on commence à produire l’Internet qu’on consomme… Dès lors, pour peu qu’on aide à tenir le stand de l’association (par exemple au Village du Libre de la fête de l’Huma) on risque fortement de rencontrer d’autres membres qui vous présentent à leur tour : Énercoop, la coopérative d’intérêt collectif des producteurs et consommateurs d’électricité 100 % renouvelable, qui permet de s’affranchir d’EDF. Et finalement, lorsqu’on a décidé d’avancer tant que la voie serait libre, on se rend compte que la route s’allonge sous les pieds, sans cul de sac, jusqu’à trouver naturel de prévenir son AMAP qu’on ne viendra pas chercher son panier pendant deux semaines puisqu’on s’évade en co-voiturage pour des vacances à l’aventure en Couchsurfing, ou avec les enfants en club CPN…
Je vous présente donc « Framap », l’innocent nouveau projet de Framasoft, qui tient en un billet de blog…
Un article rédigé à Kervelgan près de Baud en Bretagne, par mon frère Denys. Et attention, Daphné K. n’a qu’à bien se tenir car il est lui aussi guitariste et poète à ses heures !
Framap : Favoriser la Reconnaissance des « Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne »
Denys Descarpentries – 19 août 2010
Dans un monde où les entreprises seraient délocalisées pour augmenter les profits des grands actionnaires, dans un monde où les agriculteurs n’auraient d’autre choix pour survivre que de s’agrandir et de produire de façon intensive, à grand renfort d’engrais et de pesticides ; dans un monde qui ressemblerait étrangement au nôtre donc, quels seraient les leviers d’action des consommateurs non consentants ?
Une piste qui a fait ses preuves est celle des « consom’acteurs » qui se réunissent en AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et s’émancipent des circuits de grande-distribution, tout en mangeant bon et bio.
Le principe des AMAP est relativement simple. Il s’agit de mettre en relation un groupe de consommateurs et une ou plusieurs fermes locales, pour organiser une distribution hebdomadaire de paniers, composés de « produits de la ferme ». C’est un contrat solidaire entre d’un côté des producteurs qui s’engagent à nous fournir toutes les semaines des produits bio et d’un autre des consommateurs qui paient à l’avance la totalité de leur consommation pour une période donnée[3].
En ce qui me concerne, je suis adhérent d’une AMAP avec mon amie depuis deux ans. Nous nous fournissons en légumes, lait, produits laitiers (beurre, fromages, crème fraîche, desserts…), en pain, œufs, miel, jus de pomme et en cidre (et oui, nous habitons en Bretagne ^^). Nous avons un contrat avec chacun des 7 producteurs membres de l’AMAP et les intérêts que nous y trouvons sont nombreux. Je vais les classer en trois catégories : les aspects économiques, environnementaux et sociaux (les initiés remarqueront au passage qu’il s’agit là des trois piliers du développement durable… !).
L’aspect économique
Pour les producteurs adhérents, l’aspect économique est le plus important. Le fait de recevoir la totalité des paiements au début de chaque période permet aux agriculteurs de compter sur une trésorerie suffisante pour réaliser des investissements lourds. Ces investissements sont nécessaires pour faire évoluer leur outil de travail, et à plus forte raison en agriculture biologique où les techniques d’élevage et de culture sans « produit artificiel » et dans le respect du bien-être des animaux demandent des outils spécifiques.
Pour les « amapiens » que nous sommes, il s’agit en revanche du point le plus délicat. En effet cela demande de faire un chèque environ tous les 6 mois, ce qui représente une grosse sortie d’argent à prévoir dans le budget. En fonction des AMAP, il est tout de même possible de faire plusieurs chèques pour un même producteur et d’étaler ainsi les versements.
Concernant le budget alimentation, il faut bien se rendre compte d’une part que les produits bio achetés à l’AMAP ne sont pas plus chers que sur les marchés et si vous habitez en ville, ils sont même moins chers que dans les grandes surfaces. Et ensuite, que même s’il faut toujours se rendre dans les magasins pour acheter les produits qui ne sont pas proposés par l’AMAP (tout bonnement le « non alimentaire »), les passages en supermarché sont beaucoup moins fréquents. Cela entraîne des économies de déplacement et une baisse notable des achats impulsifs des lots en super promo exposés en tête de gondole ou des produits qu’on ne pensait pas acheter avant d’entrer dans le magasin mais sur lesquels on craque quand on a le malheur d’aller faire les courses le ventre vide… Au final, nous observons que notre budget pour les courses n’a pas changé, alors que désormais nous mangeons bio et que nous contribuons activement à tous les autres aspects développés dans cet article.
Le dernier aspect économique (et non le moindre) c’est que les producteurs de l’AMAP sont des producteurs locaux. Cela permet de maintenir un tissu économique autour de chez nous, évite de passer par des intermédiaires qui s’enrichissent sur notre dos et celui des agriculteurs et cela réduit les coûts environnementaux liés aux transports des marchandises par camion ou pire, par avion. Il s’agit donc de lutter à notre échelle contre une forme de délocalisation bien réelle : celle des productions agricoles. D’ailleurs, soit dit en passant, lorsqu’on achète des produits en supermarché la logique reste la même : mieux vaut accorder sa préférence aux fruits et légumes du terroir, ou à défaut « origine France », par rapport aux autres provenances. Mais nous débordons déjà là sur le second aspect.
L’aspect environnemental
Il s’agit de l’aspect le plus facilement identifiable des AMAP. Les producteurs qui nous fournissent s’inscrivent dans une démarche d’agriculture biologique. Ils conduisent leurs cultures sans utiliser de produits synthétiques polluants tels que les engrais de laboratoire et les pesticides (herbicides, insecticides, fongicides, etc…). Pour la conduite des animaux, les hormones et les antibiotiques sont interdits et le bien-être animal est également un critère d’évaluation à respecter pour être labellisé.
Une autre facette de l’aspect environnemental se trouve dans la sauvegarde de la biodiversité. Les producteurs n’étant pas soumis aux contraintes de la grande distribution, ils peuvent « se faire plaisir » en cultivant des légumes méconnus[4] ou d’anciennes variétés presque oubliées (à l’heure des productions intensives et uniformisées) malgré leurs qualités. Je vous recommande de tester certaines espèces de tomates roses et biscornues[5] absolument délicieuses mais délaissées car ne répondant pas aux standards « toute ronde et bien rouge » ! Ou encore les délicieuses chips de panais, une espèce de grosse carotte blanche et savoureuse. Cette découverte de nouveaux légumes dans les paniers s’apparente un peu à ouvrir les « dragées surprises de Bertie Crochue » dans Harry Potter : on ne sait pas sur quoi on va tomber ! Des fois on aime, et parfois moins… Heureusement, il y a un panier d’échange où l’on peut remplacer ce qu’on n’aime pas par des légumes qu’on préfère, à condition d’y avoir goûté au moins une fois ! D’ailleurs nous sommes régulièrement surpris avec mon amie par la saveur des légumes bio, tellement meilleurs que ceux qu’on trouve dans le commerce (et ce n’est pas un cliché).
Quand le panier contient des espèces méconnues, notre producteur (qui est un passionné), accompagne toujours le sac d’un petit mot pour expliquer de quelle variété de légume il s’agit, préciser son histoire et indiquer comment le cuisiner facilement. Ainsi, il s’agit non seulement de faire revivre certaines espèces mieux adaptées à nos sols et à nos climats, mais également de piquer les curiosités, ajoutant toujours un peu de surprise à la découverte de la composition du panier de la semaine.
L’aspect social
Après avoir détaillé les aspects les plus matériels de l’affaire, abordons maintenant ce volet, un peu plus « bonus », un peu moins quantifiable, mais où pour ma part, je trouve aussi mon compte : l’aspect social. Tout d’abord, quand on est enfermé toute la journée chez soi et que l’on ne voit quasiment personne (quand on travaille à domicile par exemple, ou quand on cherche du travail), c’est pas plus mal d’avoir rendez-vous avec son panier de courses et donc avec les autres adhérents de l’AMAP par la même occasion. Comme ça on sort un peu de la maison (au moins une fois dans la semaine…) et on rencontre des personnes qui partagent des valeurs communes. Comme la distribution en elle-même est assez rapide, ça laisse du temps pour engager des discussions. Les profils classiques que l’on rencontre sont des couples d’enseignants (souvent à l’origine de la création de l’AMAP), beaucoup de jeunes dans la trentaine [6], des actifs de la classe moyenne (si si, il y en a encore) et bien sûr des écologistes convaincus.
Ensuite, pour approfondir les connaissances et surtout pour faciliter le bon déroulement des distributions, tous les adhérents sont conviés à s’inscrire à tour de rôle pour prêter main-forte aux agriculteurs, au moins une fois par semestre. On s’inscrit par trinôme, en fonction des places disponibles, ce qui nous amène à passer l’heure de distribution avec d’autres personnes et à voir défiler l’ensemble des adhérents (dont certains qu’on ne verrait pas autrement à cause des impératifs horaires propres à chacun). Les missions des « amapiens » de permanence sont : d’aider les producteurs à installer les tables, de porter les produits (cagettes, bidons de lait…) des camionnettes jusqu’aux tables, de peser les légumes et de les mettre en sachet pour gagner du temps pendant la distribution, puis de tout débarrasser à la fin. Cela nous permet également de voir l’envers du décors et de participer au groupe.
Enfin, nous sommes invités occasionnellement (une à deux fois par semestre) à venir apporter notre aide directement sur la ferme d’un des producteurs adhérents. Cela présente plusieurs avantages pour chaque partie. Tout d’abord c’est un renfort bienvenu pour l’agriculteur (arrachage de mauvaises herbes, récolte de plants de pomme de terre…). C’est également l’occasion pour l’agriculteur de nous présenter sa ferme et comment il travaille, et on est bien entendu invité à poser toutes nos questions. Mais c’est surtout un bon prétexte pour prendre l’apéro tous ensemble après le travail et la visite, puis de sortir les salades, les tartes au fromage de chèvre ou les pains d’épices que chacun a préparé chez lui la veille (avec les produits de l’AMAP évidemment) et de se faire un bon repas dans une ambiance conviviale, au soleil (même en Bretagne) à la campagne, en échangeant nos convictions associatives (et nos meilleures recettes).
C’est dans ce contexte et dans cette ambiance qu’en fonction de l’âge et du dynamisme de l’AMAP, d’autres services peuvent se mettre en place. Nous avons par exemple commencé cette année un service de « prêts de matériel » pour des outils qu’on n’a pas forcément tous chez soi (taille-haies, perceuses…). C’est vraiment le côté associatif de l’AMAP qui ressort. D’ailleurs dans le même état d’esprit, un des derniers courriels en date qui a circulé dans notre AMAP proposait de s’intéresser à la possibilité d’héberger soi-même sa boîte aux lettres électronique via une connexion Internet du fournisseur d’accès « dont vous êtes le héros », un certain FDN.fr[7].
Conclusion
Pour conclure ce billet, je ne serais pas tout à fait honnête si je ne vous faisais pas part des quelques inconvénients que j’ai pu constater au cours de mes deux années d’AMAP. Tout d’abord, comme je l’ai déjà mentionné, il faut payer tous les paniers au début du semestre. Au moins le budget est fixe, et puis c’est un réel atout pour les petits producteurs, mais il faut pouvoir sortir l’argent.
Ensuite, on ne sait pas à l’avance ce qu’on va avoir dans son panier… Mais une chose est sûre, ce sont des produits bios et ce sont des produits de saison (ce qui permet au passage d’apprécier à nouveau le rythme des saisons : non, on ne mange pas de haricots verts en hiver !).
Enfin, il n’y a presque pas de pause dans les distributions. Les agriculteurs prennent rarement de vacances et donc il faut être là toutes les semaines pour la distribution car on n’est pas remboursé d’un panier que l’on n’a pas pu venir chercher. Une solution consiste à proposer son panier à quelqu’un d’autre quand on n’est pas là… on peut donc faire passer un mot à l’AMAP la semaine précédente pour savoir si quelqu’un est intéressé pour le racheter, mais c’est quand même quelque chose à prévoir. Avec mon amie, on préfère offrir le panier à nos voisins, pour leur faire découvrir le concept et peut être les compter prochainement comme de nouveaux adhérents :)
Car, si la voie est libre, la route est encore longue…
Gilles
Mmm ça reste cher quand même.
Et tant que ça sera comme ça, la Grande Distrib aura de beaux jours devant elle, surtout que, parfois, les fournisseurs GD sont locaux.
cameleon
Tout à fait d’accord pour le lien en alimentation libre et logiciel libre, qui est d’ailleurs souvent fait aussi lorsque on parle "agir local / penser global".
Pour avoir fréquenté 2 AMAPs, les prix peuvent être très variable de l’une à l’autre, selon la taille de la structure:
– un maraicher seul en région Parisienne distribuant une cinquantaine de paniers
– une asso en province d’aide par le travail employant près de 40 personnes et distribuant plus de 650 panier!
Il va de soit que les prix sont plus élevés dans le 1er cas!
antistress
très interessant
Ploum
Autre avantage, et non des moindres : on choisit pour toi, pas besoin de se creuser la tête.
J’emballe !
Est-ce qu’il y a qqch de similaire en Belgique ?
1138
@ Ploum
Il y a les GAS (ou GASAP : Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne). Voir, par exemple, à Bruxelles :
http://www.gas-bxl.collectifs.net/
pyg
Dans la famille "initiatives locales invitant à repenser les réflexes production/consommation", je me permet de citer les AMACCA ( Associations pour le Maintien des Alternatives en matière de Culture et de Création Artistique ) http://www.technature.org/dossieram…
Le principe est le même que celui de l’AMAP (un collectif de citoyens s’engage dans la durée avec un producteur qui, en contrepartie, redistribue sa production), si ce n’est qu’il s’agit là de culture (artistique) et non culture (paysanne). On mutualise donc la production de spectacles plutôt que celle de patates.
Antonin MOULART
Ce que je constate, que l’on parle d’agriculture ou de logiciel, on a le même type d’acteur monopolistique qui tire des rentes des brevets.
Le logiciel libre et l’agriculture paysanne, c’est le même combat. Un combat pour l’autonomie, un combat sur la conception de la propriété intellectuel.
Cela fait un an que je cherchais une AMAP. Enfin, il y en a une qui est en train de se monter près de chez moi ! La difficulté en région parisienne, c’est de trouver des agriculteurs près à assumer ce mode de distribution.
Flow
Merci pour ce bon article. Je trouve très efficace de faire ces passerelles entre 2 mondes finalement très proches, mais qui ne se connaissent pas forcément (geeks d’un côté, et monde paysan, eco-responsables de l’autre).
Petite précision toutefois : les AMAP, c’est pas nécessairement du Bio dans les paniers. Parfois il s’agit de produits issus de l’agriculture raisonnée, qui ne s’interdit pas d’utiliser certains produits, mais qui les réservent aux absolues nécessités.
@Ploum : selon Wikipedia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Amap) "Groupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne (GASAP ou GAS) en Belgique". Rien de précis à te proposer, mais je crois savoir que dans ce pays, le (un) gouvernement encourage directement la population dans cette voie. Nous avons fait une émissions traitant des AMAPs et des logiciels libres lors des RMLL : http://radio2010.rmll.info/ep/devel… On y apprends notamment que des efforts sont fait par la communauté pour proposer des logiciels libres qui aideraient les AMAP dans leur gestion quotidienne…
Christophe
Concernant les produits bio, je suis actuellement en vacance dans le Berry et j’ai eu du mal à me procurer des produits bio (locaux et de qualité).
Au pays de la pomme, du crotin et du Sancerre, Intermarché propose des pommes bio du Chili ou d’Italie et les produits classiques (Biorg) , et aucun Sancerre , Qincy, Menetou Bio .
La bouteille de Bourgogne Bio achetée au hasard chez Casino était imbuvable …
Les petites épiceries ne vendent pas grand chose en Bio (faute de clients disent elles) . Il faut passer pas mal de temps sur Internet pour dénicher enfin les quelques producteurs Bio.
Je pense que le référencement local est très mal assuré et que nos producteurs ne savent pas bien utiliser Internet ou les T.I.C. pour leur publicité.
J’ai quand même trouvé (et acheté) du Sancerre Bio (très bon, pas cher et que j’ai pu gouter) mais rien concernant des crottins (sauf quelques fromages "importés" du loiret) et quelques pommes Bio rachitiques de l’année dernière (Un peu normal pour la saison).
J’ai quand même trouvé une fabrique de pâtes Bio locale …
Existe t il une appli ANDROID permettant de référencer les produits Bio Locaux (en fonction de ses coordonnées) avec la possibilité d’y ajouter une appréciation 🙂
Samuel
Sur un blog parlant de Logicieil libre, cet article est volontairement hors-sujet et revendiqué comme tel. Du coup, si dans mon commentaire je parles moi de Logiciel Libre, çà me rend hors-sujet , non ? … mmh … dans le doute, je ne vais pas commenter cet article, ce sera plus prudent.
usufruit
produisez vous même
30 mètre carré, culture vertical serre automatique : multiple plantation : 4 personnes nourrit à 80%
Plus de mettre carré ou plusieurs étage ? revendez ou DONNEZ !
billou
@Christophe une appli ANDROID est inutile, autant utiliser un site web !
Lumpy
Merci pour cet article sympa.
Ce que j’ai vraiment beaucoup apprécié, c’est comment vous avez réussi à lancer, dans les premmiers paragraphes, un tas d’initiatives à connaître, du GUL au Club nature !
Voilà de quoi creuser pour tout un chacun…
Christophe
@billou
Oui, enfin trouver une borne wifi ouverte dans le Berry quand on est en vacances, c’est pas gagné , c’est pour ça que je suggérai un truc mobile de geek plus à la mode car si on est pas obligé de prendre l’avion pour s’éclater en vacances, on peut se permettre d’allier la technologie et la préservation de la terre… Enfin, commençons effectivement par un site web ou une agrégation de flux de différents sites permettant de trouver un peu plus facilement le contenu de son panier Bio !
Philippe Scoffoni
Ca fait plus de trois ans que je participe activement à ce mouvement. Il y a plein de liens entre le principe des AMAP et les LL. je trouve même cela complémentaire : La tête dans les nuages et les mains dans la Terre 🙂
Une AMAP c’est une association militante, pas une centrale d’achat commode où on vient chercher son panier (cf les "inconvénients"). Il y a eu des dérives consuméristes dans certaines AMAP. Mais c’est en cours de reprise en main et c’était presque inévitable avec le succès. Les AMAP sont désormais dans le collimateur de notre administration par l’intermédiaire de la DSV : http://www.alliancepec-rhonealpes.o…
Comme quoi là aussi le combat continue…
pscoffoni
Statut de pscoffoni sur Sunday, 22-Aug-10 00:09:25 CEST
Les #AMAP : c’est quoi ? c’est bien ! chez @framasoft http://bypsc.fr/0ck et chez Philippe http://bypsc.fr/fl (plus ancien même thème)…
Céline
Je fais partie des "filles dans la trentaine" qui ont converti toute leur famille aux plaisirs des "paniers à la Bertie Crochue" proposé par les Amap du coin. Résultat : des enfants qui aiment découvrir de nouvelles saveurs et manger des légumes (quitte à passer pour des extra-terrestres à la cantine : les seuls qui reprennent de ces délicieux brocolis devant le regard médusés de leurs condisciples…), et l’envie de compléter les paniers avec les produits-maison d’un petit potager familial.
Il y a quelques mois, devant les difficultés rencontrées par les producteurs dans leur organisation et les nombreux "oui, ça m’intéresserait bien, mais où est ce qu’il y a une Amap près de chez moi ? Je ne trouve rien sur internet !", l’équipe de développeurs de l’entreprise où je travaille s’est penchée sur la question.
Le projet Amapy ( http://www.amapy.fr/ ) est né avec pour objectif de faciliter la vie des producteurs et d’augmenter la visibilité des Amap sur la toile.
Je ne me permettrais pas d’en parler ici si ce projet n’était pas intégralement constitué de briques de logiciels libres (comme tout ce que nous développons d’ailleurs) : Symfony, Diem et WordPress 3.0.
En ce moment, nous sommes en pleines cogitations pour mettre en ligne une version libre.
Si quelqu’un a des idées de partenariat, nous sommes preneurs ! (vous pouvez nous joindre au 03 89 333 889)
Et le projet Framap, il consiste en quoi exactement ?
Cyprien
Un peu HS mais puisqu’on parle de Bio, de partage et de communautés, j’ai découvert sur TF1 (Oui sur TF1) qu’il existait un village en Inde appelé Auroville un peu utopique créé en 1968 basé sur le partage (tout le monde est volontaire …).
Il y a en lien sur Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aurovi…
Je suis vraiment étonné de ne pas en avoir entendu parlé avant car je suis en général ce genre d’actualité ! Sans doute nos médias capitalistes n’apprécient pas forcément la publicité autour de ce monde non marchand !
Je m’étonne tout de même que Framablog n’aie jamais relayer jusqu’ici cette initiative …
Allez , au moment ou on maltraite les gens du voyages, c’est peut être le moment de se réinstaller en Ardèche avec une bonne liaison Internet (Satellite pour pas être contrôlé par un gouvernement hostile) et propager un mode de vie plus paisible et moins agressif.
Siltaär
Quelques informations sur la région Parisienne…
Ayant déménagé récemment, je ne suis actuellement que sur la liste d’attente de l’AMAP de Poissy, le jardindepoissy.free.fr, par contre, étant tenu au courant de l’avancée de la liste d’attente, j’apprenais ce soir que les prochains producteurs de cette AMAP sont actuellement occupés à … terminer leurs études !
Et personnellement, je trouve assez révélateur et encourageant d’apprendre que la prochaine génération d’agriculteurs cherche à participer aux AMAP.
Ensuite, @Cyprien c’est amusant car nous avons justement discuté, cette année aux RMLL, avec un Indien venant précisément d’un village utopique en Inde, et dont l’histoire nous a captivé. On pourrait lui proposer de nous parler, dans un entretien, du fameux aquarium de son étrange mais prestigieuse école gratuite auto-gérée…
jean-christophe
Je suis tout à fait partisan de cette idée de s’approvisionner localement avec des produits de saisons, et aussi d’aller à la rencontre de ceux qui produisent ce que nous consommons.
Par contre, je trouve les contraintes des AMAPs en France assez fortes pour être trop dissuasive.
1. n’ayant pas de véhicules motorisés, il m’est compliqué d’aller chercher (parfois à une distance importante) le caisson de fruits & légumes (N.B. je fait 22 à 24 km par jour en vélo pour les trajets maison/boulot, mais une caisse à vélo c’est pas pratique…)
2. quand on vit seul, ou même à deux, les caissons sont souvent trop important
3. comme indiqué dans l’article, le fait de devoir payer à l’avance pour une période longue. Ce qui peut se révéler une grosse somme d’argent.
4. le manque de flexibilité de certaines AMAPs quand on part en vacances ou en déplacement
Mon travail m’amène a venir de temps en temps en Allemagne pour des périodes plus ou moins longues. L’Allemagne n’est pas toujours le pays tant en avance que nous vantes à nausée les médias, et il est juste maladroit de rapporter mon expérience dans ce pays quand on connait la déformation que subit la comparaison France/Allemagne dans nos journaux et dans la bouche d’hommes/femmes politiques. Mais bon, c’est mon expérience et elle se situe dans ce pays…
Bref, pour les mêmes avantages qu’en France (le producteur s’ouvre un nouveau débouché, l’agriculture locale se maintient, une tarification équitable pour les 2 parties, le consommateur déguste des produits locaux donc ayant une empreinte écologique plus faible que ceux produits à des milliers de km, etc.), j’ai les 4 points précédents couverts ou presque :
1. livraisons à domicile,
2. même souci qu’en France, grande quantité 😉
3. on paye chaque semaine, un caisson à la fois
4. on peut signaler une semaine à l’avance que l’on ne veut pas de caisson et pour combien de temps. Ces caissons ne sont pas facturés.
Denys
Merci à tous pour vos commentaires et vos remarques constructives.
@Céline:
merci pour ton témoignage et félicitations pour le projet Amapy 😉
Concernant le projet Framap, il s’agit d’un « projet de Framasoft, qui tient en un billet de blog… ». Donc voilà, c’est juste un article pour parler un peu des AMAP. Bien moins ambitieux que le projet Amapy.
@Jean-Christophe:
– Concernant les déplacements, je préfère faire la démarche d’aller chercher mon panier et de rencontrer les producteurs plutôt que de me faire servir passivement. Sur notre territoire nous ne sommes jamais à plus de 10km d’une AMAP (ceci dit, c’est vrai qu’à vélo il faut un bon porte-bagage ;-)).
– Concernant les quantités, pour les produits laitiers par exemple, on peut choisir entre grand panier, moyen ou petit. Pour les légumes en revanche, on n’a pas le choix de la taille du panier. Une parade consiste à prendre un panier pour deux familles. En plus comme ça quand l’une des deux familles ne peut pas venir, c’est l’autre qui s’en charge pour ne pas le perdre, tout le monde y gagne.
– Pour l’avance de l’argent enfin, il est possible de faire 3 chèques par producteurs et de régler en « 3 fois sans frais » comme on dit (mais pas possible de se faire rembourser d’un panier non récupéré).
Ce qui est sur c’est que nous pouvons encore nous améliorer et progressivement nous le ferons !
Manu
Bel article sur les AMAP !! je participe depuis 5 ans à l’aventure, et je suis enchanté.
A noter à propos des logiciels libres pour la gestion au quotidien d’une AMAP :
le logiciel AMAPJ, entièrement libre et gratuit, disponible ici
http://amapj.fr/
Nous l’utilisons depuis 6 mois et cela a vraiment simplifié notre gestion
Bon vent à tous
Manu
Jean-Marc
J’approuve tout à fait le lien entre AMAP et LL.
Pour moi, depuis des années, c est l’évidence même.
Dans la même famille, on trouve aussi les objecteurs de croissance (c.f; http://www.framablog.org/index.php/… )
qui préfèrent mettre les mains dans la bécane, et la restaurer (c.f. les ordinosaures sous Emmabuntüs) que d acheter des iTrucs jetables tous les 6 mois.
Et tous les autres mouvements autour du Do It Yourself,
des jardins ouvriers, jardins partagés et guerilleros jardiniers,
en passant, dans le transport, dans la mécanique non électronique, par les vélos auto-réparés du réseau L’Heureux Cyclage (lheureuxcyclage.org).
L AMAP permet d’utiliser les légumes / une distribution faite par d autres, par des agriculteurs libres/codeurs libres
les jardins, et l auto-production, sont de la production de légumes / code libre
(les freegans… c est de la récup, du recyclage de pièces obsolétes ?)
De même, de très nombreuses associations de l Economie Sociale et Solidaire ont un arbre des valeurs proches de celui du libre :
accessibilité, interopératibilité, accès aux handicapés et pauvres,
plutôt que compétition et rejet des moins bons et des pauvres par l entreprise et la société du commerce.
Cependant, dans l intro de cet article,
je trouve que le couchsurfing est mal plaçé :
ce n est pas du LL, mais, tout au plus, de l Open Source, tout comme le co-voiturage
(avec même du proprio, pour les gros sites spécialisés en couchsurfing ou covoit) :
le LL, niveau transport, c est le vélo (et autres modes actifs), la cyclo-randonnée, avec le warmshower (une douche offerte aux cyclorandonneurs), ou le camping sauvage, ou chez l habitants, trouvé le jour même (comme dans « j irai dormir chez vous » ou « nus et culottés »).
Bien sûr, la marche en GR, voire le stop (coté stoppeur et preneur de stoppeurs), s’en approchent aussi
Et, pour les vacances, la visite d autres lieux, d autres personnes, le LL, ce n est pas le couchsurfing, qui permet d avoir des vacances moins chères qu’à l hotel/camping, ou de rentabiliser une sous-location,
mais c est le woofing :
le logement-nourriture en échange d’un peu de travail (à la ferme)
un système de SEL, limité au travail à la ferme, contre logement-nourriture, et l inverse.
c.f. http://www.framablog.org/index.php/…
Je cite (en enlevant les parties sur les monnaies virtuelles électroniques, qui me semble les moins pertinentes : tout le monde peut échanger un service, ou une tarte aux pommes, c-à-d un peu de son temps, en général, mais la monnaie électronique s apparente bcp plus à la monnaie classique, avec les même défauts possibles) :
« Le passage des monnaies uniques, c’est-à-dire de l’économie propriétaire et centralisée, à l’économie diverse et ouverte pourrait valoir un prix Nobel. Mais comme les autres transitions en cours, elle n’est pas l’œuvre d’une personne mais d’une multitude d’acteurs. […] dans nos vies lorsque nous rendons services à un ami qui nous rend plus tard service…
[…]La réappropriation de nos existences passe aussi par la réappropriation des monnaies d’échange. [..] Avec ces nouvelles monnaies, la notion de croissance vole en éclat.
[…] Tous nos échanges ne se fondent pas sur l’argent ni sur la valeur monétaire de ce que nous échangeons, expliquent les auteurs du forum. En échange d’une photo qu’on offre à la communauté Flickr, nous n’attendons pas nécessairement de l’argent en retour, mais plutôt un sentiment d’appartenance à une communauté, une visibilité, le plaisir de faire plaisir à ceux avec qui on l’a partage… Ce type d’échanges non monétaires n’a rien de nouveau, mais la question est de savoir si nos outils numériques peuvent favoriser leur renouveau ?
[…] Dans un scénario post-monétaire, quels autres types de biens et de services pourrions-nous échanger ? Comment persuader les gens de rejoindre votre économie alternative ? Comment expliquer ses bénéfices aux autres ? »