L’échec des DRM illustré par les « Livres numériques » de Fnac.com

Temps de lecture 14 min

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Cher Framablog,
En raison de l’absence du maître de céans,
Les lutins qui veillent à ton bon fonctionnement,
Ont œuvré pour publier le billet suivant,
Par votre serviteur, introduit longuement.

Témoignage d’un lecteur loin d’être débutant,
Il retrace un épique parcours du combattant,
Pour un livre «  gratuit  » en téléchargement,
Que sur son site web, la Fnac, propose au chaland.[1]

xverges - CC by Récemment[2] sur rue89.com, on pouvait lire  : «  Nothomb, Despentes  : la rentrée littéraire se numérise un peu  ». Et pour un fan de technologie comme je suis, ce titre résonnait plutôt comme «  la rentrée littéraire se modernise un peu  ». En effet, des livres numériques il en existait déjà au siècle dernier…

Côté libre, il faut avouer qu’on est plutôt bien servi. Citons par exemple cette excellente trilogie de Florent (Warly) Villard «  le Patriarche  » débutée en 2002, à l’occasion de son «  pourcentage de temps réservé aux projets libres personnels  » chez MandrakeSoft à l’époque. Citons encore la collection Framabook et ses 7 ouvrages[3], citons aussi la forge littéraire en-ligne InLibroVeritas.net et ses 13500 œuvres sous licence libre[4], ou encore le projet Gutenberg et ses 33 000 œuvres élevées au domaine public, Wikisource.org et ses 90 000 œuvres réparties sur plus de 10 langues et pour finir le portail Gallica de la BnF donnant accès à plus d’1,2 millions d’œuvres numérisées[5]… Ces livres, on peut les télécharger en un clic depuis son navigateur, les transférer dans son téléphone portable[6] en un glissé-déposé, et les lire tranquillement dans le métro, même là où ça ne capte pas[7].

Dans ces conditions, que demander de plus que de faire sa rentrée littéraire sur un écran d’ordinateur  ? Pourtant, ces conditions, elles ne sont pas évidentes à rassembler. Évacuons tout de suite la question du matériel. Alors que la plupart des téléphones de dernière génération sont dotés d’un navigateur web, tous ne sont pas utilisables comme de simple clé USB, et y transférer des fichiers peut s’avérer impossible pour certains  ! Je n’insisterai pas non plus sur les autres équipements proposés spécifiquement pour cet usage, et qui se révèlent le plus souvent considérablement limités. Après tout, n’importe quel ordinateur devrait pouvoir faire l’affaire.

Mais concernant l’œuvre elle même, il faut qu’elle soit libre, ou librement téléchargeable, ou au moins librement «  lisible  » pour que ça marche. Et pour le coup, on s’attaque à une pelote de laine particulièrement épineuse à dérouler. Avant qu’on les propose sous forme numérique, pour lire les livres d’Amélie Nothomb il fallait en acheter une copie papier, un objet physique qui coûte à produire, transporter, stocker et présenter dans des rayons. Il fallait donc payer pour obtenir un feuilleté de cellulose, qui s’use, se perd, se brûle… et se prête aussi. Et de cette somme d’argent, après avoir largement rémunéré les intermédiaires, une petite portion était finalement reversée à l’auteur. Et ça, la rémunération de l’auteur, c’est le petit détail qui manque au tableau dépeint quelques paragraphes plus haut. Si je lis «  Le Prince  » de Nicolas Machiavel, mort en 1527 à Florence, l’ouvrage s’est élevé au domaine public depuis fort longtemps maintenant, et la question ne se pose pas. L’auteur n’aurait plus l’usage d’une rémunération aujourd’hui. Par contre, après avoir lu «  Le Patriarche  » de Florent Villard, j’ai tellement aimé le bouquin que j’ai spontanément envoyé un chèque à l’auteur, pour l’encourager à écrire la suite[8]. Mais dans le cas d’Amélie malheureusement, sa maison d’édition n’a pas voulu parier sur la philanthropie des futurs lecteurs.

Les autres maisons d’éditions non plus d’ailleurs, et cette question de la rémunération des auteurs, elle se pose en France et partout dans le monde depuis des années, depuis l’arrivée du numérique. Il y a eu des hauts et débats (selon la formule consacrée) pour y répondre, mais il y a malheureusement aussi eu des bas, comme les lois DADVSI et HADOPI 1 et 2…

Les lois HADOPI, on peut les évacuer rapidement  : pas une ligne de leur texte ne porte sur la rémunération des auteurs, contrairement à ce qui a pu être clamé. Avec cette initiative législative, les représentant des ayants droit et de la distribution tentèrent juste une fois de plus de plier l’économie numérique de l’abondance aux lois qui régissent l’économie des biens physiques, basée sur le contrôle matériel de l’accès aux œuvres. Au lieu de s’adapter à un marché qui évolue, les moines copistes de DVD[9] tentent encore et toujours de retenir le progrès des technologies de diffusion pour rester rentiers.

Manu_le_manu - CC by nc sa

La loi DADVSI était elle encore plus simple à comprendre. Elle avait déjà pour objectif, 4 ans plus tôt, d’essayer d’imposer une forme de contrôle à la distribution d’œuvres sur Internet, via l’utilisation de verrous numériques aussi nommés DRM. Un procédé saugrenu, consistant à couper les ailes de l’innovation, en tentant de limiter les possibilités des ordinateurs et l’usage de certains fichiers, de telle sorte qu’on ait à considérer ces fichiers comme autant d’objets unitaires et non comme une simple suite d’octets duplicables plusieurs millions de fois par secondes, d’un bout à l’autre de la planète[10], ce qu’ils sont pourtant. En permettant à chaque distributeur de restreindre le nombre de copies possibles pour un fichier, on nous promettait le décollage des offres légales de contenus numériques. Ce fut un échec assez cuisant, rien n’a décollé et encore moins côté bouquin. C’est pourtant pas faute d’avoir expliqué, déjà à l’époque, que mettre des bâtons dans les roues de ses clients n’est pas un plan d’affaires viable.[11]

Ce fut un échec mémorable, chaque distributeur ayant adopté son propre système de «  complication d’usage  », tenu secret et dont l’étude était punie d’emprisonnement[12], et donc bien évidement incompatible avec ceux des autres distributeurs. Des systèmes à la fois contournables en s’en donnant la peine, et compliqués à mettre en œuvre dans le cadre d’une «  consommation  » courante… Microsoft à même réussi la prouesse de commercialiser à l’époque des lecteurs incompatibles avec son propre système de verrous numériques[13].

Du côté «  pas libre  » donc, la situation des livres numériques a souffert d’une orientation stratégique contraire à l’intérêt général, d’une mise en œuvre partielle et désorganisée et globalement d’une incompréhension des technologies numériques. Des caractéristiques qui ne sont pas sans rappeler le fiasco des porte-monnaie Monéo, lancés en 1999. Vous vous souvenez sûrement de ce nouveau moyen de paiement qui devait permettre aux banques de gérer votre monnaie en plus de votre épargne (au lieu de la laisser dormir dans un fourre tout près de la porte d’entrée), et qui fut conçu de manière à coûter moins cher aux banques qu’une carte de crédit classique. Il n’était donc pas sécurisé (pas de code à taper), mais surtout, il rendait l’argent de votre compte en banque «  physique  », dans la carte. Si elle tombait dans une flaque d’eau, vous perdiez le montant de son rechargement. Sans parler du fait que la carte se mettait dès lors à intéresser des voleurs potentiels, attirés par les 100€ que son porte monnaie intégré (de gré ou de force) pouvait contenir. Évidemment, ce système n’a pas, non plus, rencontré le succès escompté par ses créateurs.

Et pourtant, ces deux fantômes du début de la décennie, DRM et Monéo, reviennent hanter notre univers dématérialisé ces jours-ci. Le premier dans les offres de livres numériques de cette rentrée littéraire, le second imposé dans les restaurants universitaires. Et il ne serait pas étonnant de voir bientôt à la Fnac des bornes de distribution de livres numériques infestés de DRM, et imposant (comme dans les restaurants universitaires) les paiements par Monéo.

Aujourd’hui, alors que des systèmes alternatifs et innovant se mettent en place pour permettre la rémunération des auteurs dans une économie numérique, nous avons testé pour vous l’enfer dans lequel s’entêtent les entreprises «  majeures  » de la distribution de culture.

Livre numérique sur Fnac.com  : le parcours du vieux con battant

D’après l’expérience de Fredchat – 13 septembre 2010

J’ai testé pour vous (avec un succès modéré) le service «  Livres numériques  » de la Fnac.

Cherchant sur le site de cet important distributeur français un livre de Maupassant, je suis tombé sur une annonce pour un «  ebook  » en téléchargement gratuit. L’offre a l’air honnête et puis c’est le livre que je cherchais, alors je me dis  :

«  Essayons voir ce service épatant que tout le monde marketing nous pousse à consommer  : le livre électronique.  »

Aussi simple que télécharger un fichier  ?

Je me lance donc dans l’aventure et il faut, pour commencer, valider une commande sur le site Fnac.com, pour débloquer le téléchargement d’un fichier gratuit. Ça commence donc bien, il faut avoir un compte à la Fnac. Bon, ce n’est plus vraiment gratuit, mais c’est presque de bonne guerre.

Une fois passé ce premier écueil, et une fois la commande validée, le site me donne un lien vers une page de téléchargement. À ce point-là, moi qui aime faire les choses simplement quand c’est possible, je découvre avec désarroi que ce n’est pas le livre qu’on me propose de télécharger sur cette page. Point de fichier PDF, ePub ou d’un quelqu’autre format standard et reconnaissable (voire normalisé), comme les petites icônes vantaient dans les rayons du site. Au lieu de cela, on me propose un tout petit fichier, affublé de l’extension exotique .amsc et qui se révèle ne contenir que quelques lignes de XML. Ce fichier ne contient en fait pas grand chose de plus que l’URL d’un autre fichier à télécharger, un PDF cette fois. J’ai alors l’impression d’avancer vers le but, même si je m’embête rarement autant, dans la vie, pour télécharger un simple fichier, gratuit qui plus est. Seulement voilà, on ne peut pas le télécharger directement ce PDF  ! Ils sont très forts à la Fnac, leur fichier gratuit m’a déjà coûté plus de vingt minutes… et je suis toujours bredouille.

Je me renseigne plus avant sur la procédure à suivre, et au cours de cette petite séance de lecture j’apprend qu’il faut obligatoirement passer par un logiciel Adobe, lui-même tout aussi gratuit mais uniquement disponible sous Microsoft Windows et Mac OS X… Linuxiens passez votre chemin.

Mais ce n’est pas tout…

Le logiciel Adobe en question interprète le XML, détecte les informations qui vont bien et, alors que le suspens est à son comble et que l’on croit toucher au but, surprise, le texte qui apparaît enfin n’est pas celui du livre. À la place, on tombe sur un charabia composé d’explications toutes aussi surprenantes que liberticides, avec un bouton «  Accepter  » en bas de l’écran. Pour un téléchargement gratuit, je me retrouve donc à vendre une deuxième fois mon âme au diable.

En substance, on m’explique que pour avoir accès au livre il me faut en autoriser la lecture sur l’ordinateur en cours d’utilisation, et pour cela, je dois obligatoirement avoir un identifiant Adobe. Cet identifiant, on l’ obtient en s’inscrivant à un «  club  » géré par l’éditeur du logiciel et qui requiert pour son inscription toute une bordée d’informations personnelles que l’on ne m’a jamais demandées pour acheter un livre… (qui devait être gratuit, excusez-moi d’insister).

Cela fait maintenant près de 40 minutes que je m’acharne sur ma commande Fnac.com d’un livre gratuit et à ce stade, je me surprends moi-même d’avoir trouvé à franchir tous les obstacles. Mais ça y est, je le vois le livre et il commence à en avoir de la valeur à mes yeux ce fichier PDF vu le temps que j’y ai consacré. Toutefois, téléchargeable et lisible uniquement via un logiciel propriétaire Adobe, ce n’est plus vraiment un fichier PDF…

D’ailleurs, alors que je m’apprête à copier ledit fichier vers un périphérique plus adéquat à sa lecture, une petite voix me prévient que je ne peux en autoriser la lecture, via le logiciel propriétaire, que sur un maximum de 6 périphériques, et qu’il faut donc que je m’assure de vouloir vraiment le copier quelque part et entamer le décompte. Je ne suis plus à ça près.

Conclusion

Résultat des courses, je suis fiché chez deux grandes entreprises (avec les dérives d’exploitation de mes données personnelles que cela permet), je ne peux pas lire le livre sous Linux. J’ai perdu mon après-midi et je ne peux pas partager le fichier gratuit, d’une œuvre libre de droits, avec mes amis pour leur épargner l’improbable et complexe procédure de téléchargement que j’ai subie. C’est sûr, avec Fnac.com on comprend vraiment la différence entre gratuit, et libre.

Toutefois, si vous êtes séduit, vous pourrez bientôt acheter le Petit Prince dans cet alléchant format, pour la modique somme de 18€…

Épilogue

Finalement, je crois que je vais rester un vieux con et garder mes livres papier. Au moins, dans ce format je peux les lire où je veux (dans un fauteuil, dans mon lit, sur les toilettes, au bord d’une piscine, etc.), quand je veux, que je sois en-ligne ou pas, et les prêter à mes amis.

Sinon, quand je serai remis de cette mésaventure, j’irai jeter un œil sur Wikisource ou sur le projet Gutenberg, il paraît qu’on y trouve des livres numériques libres, téléchargeables en un clic et dans des formats ouverts et normalisés…

Notes

[1] Crédit photo  : xverges (Creative Commons By)

[2] Introduction rédigée le 23 septembre 2010.

[3] Attention, ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue  : bientôt 10 ;-)

[4] Libres à divers degrés suivant les variations permises par les licences Creative Commons, rendant l’œuvre modifiable ou non et commercialisable ou non.

[5] Pour la plupart du domaine public, librement lisibles, mais pas librement réutilisables. Il faut en effet s’acquitter d’une licence auprès de la Bibliothèque nationale de France pour pouvoir faire un usage commercial des fichiers obtenus depuis le portail. Ça fait quand même une sacrée bibliothèque… Merci à Christophe de l’avoir rappelé dans les commentaires.

[6] Par exemple sous la forme de pages webs, débitées en tranches de 450ko, sinon le téléphone en question sature sa mémoire vive s’il s’agit d’un N95…

[7] Ou encore, en réponse anticipée à un bout de la conclusion du texte présenté, partout où un chargeur solaire parviendra à maintenir l’engin allumé…

[8] Pour la petite histoire, j’ai même envoyés deux chèques, un après la lecture du 1er tome, et un autre à la fin de la 1ère trilogie (c’est prévu pour être une longue histoire). Or, l’auteur se sentant coupable de délaisser son ouvrage n’a encaissé que le 1er chèque, et c’était il y a plus d’un an maintenant. Toutefois, de récentes mises à jour sur le site du livre laissent espérer que la suite pourrait venir sous peu.

[9] Pour reprendre l’expression de Nicolas Dupont-Aignan.

[10] Oui, je sais qu’une sphère n’a pas à proprement parler de bouts, mais elle n’a pas non plus de côtés, et … revenons à nos moutons.

[11] Crédit photo  : Manu_le_manu (Creative Commons By NC SA)

[12] Peine disproportionnée que les juges n’appliquèrent pas, et qui fut limitée par le Conseil d’État deux ans plus tard, interrogé par l’April sur le sujet

[13] Comme l’analysaient Formats-Ouverts.org, PCINpact.com, Clubic.com, Numerama.com

31 Responses

  1. Yannick

    il y a aussi l’excellent feedbooks.com, qui, je trouve, a une mise en forme plus sympa que gutenberg.

  2. Bejazzy

    Retour d’expérience intéressante. Je me doutais que le chemin du livre gratuit de Mister FNAC serait semé d’embûche, mais pas à ce point là.
    Ça me rappelle une expérience très vite abandonnée qui consistait à télécharger de la musique sous le format MP3 gratuitement et légalement. Le business model de ce site était de vous "imposer" une pub avant le téléchargement du dit fichier. Va pour la pub, j’ai juste envie de me prendre un p’tit morceaux sans pour autant m’acheter l’album. Un avantage: pas besoin de s’inscrire.
    Téléchargement effectué, je veux l’ouvrir avec mon lecteur favori, et là, paf, lecture impossible. "Il me manque des codecs", je cherche sur la toile. Je découvre sur le site qu’il faut Windows Media Player pour lire les fichiers téléchargés (accessible gratuitement en téléchargement + un lien). Je ne me démonte pas. Puis je lis que le message que m’envoie mon lecteur concerne les fichiers protégés via DRM ! Grosse question: j’abandonne mon GNU/Linux pour lire ce MP3 ou …
    Conclusion: gratuité d’un contenu illisible, c’est moins grave que de payer un truc qu’on peut pas lire, mais quand même ! En plus, je me suis fait enfler d’une pub !

  3. AnTurs

    Je rencontre le même problème auprès des éditeurs de manuels scolaires. Ils sortent tous des versions numériques de leurs bouquins, mais un seul le propose sous la forme d’un bête pdf. Pour les autres, c’est soit encapsulé dans un logiciel prévu uniquement pour Mac et Win, soit comme à la FNAC lisible avec le fameux logiciel Adobe. Et je vous passe les séances d’inscription en ligne pour créer un compte et toussa … Bref, c’est vraiment usant de vivre dans ce monde-là.

  4. zoltan

    9a m’apprends deux choses :

    1) l’auteur de l’article est un imbécile fini,
    2) la fnac a bien appris ses classiques de marketing.

  5. Siltaär

    @zoltan, peut être pourrais-tu préciser un peu ta pensée, car en l’état elle est « grossière », peut être interprétée de manière blessante et ne te met pas en valeur du coup…

  6. Siltaär

    Précisions que les livres du site LittératureAudio.com restent la propriété de leurs auteurs respectifs comme signalé dans les informations légales : http://www.litteratureaudio.com/aid

    « 5.2. Quels sont les droits d’utilisation de vos fichiers audio ?

    Les fichiers audio que nous proposons ne sont pas dans le domaine public mais restent la propriété intellectuelle de leurs auteurs respectifs, le site Litterature audio.com ne disposant que d’un droit de diffusion.

    Toute utilisation de ces fichiers audio est donc soumise à l’accord préalable des donneurs de voix.

    Sachez néanmoins que le plus souvent, cet accord ne pose pas de problème dès lors que votre demande va dans le sens d’une utilisation intelligente et non commerciale.

    Merci de nous adresser vos demandes à l’adresse : contact_@_litteratureaudio.com. »

    Je suis certain que cette belle initiative gagnerait à se voir présenter les licences Creative Commons By-NC-SA.
    Après seulement, on pourrait parler de l’intérêt de la clause NC et de son incompatibilité avec une licence libre…

  7. Elessar

    @zoltan : Déstresse, man ! Personne ne t’agresse, ici…

    C’est quoi 9a, au fait ? Ah, c’était une tentative de C cédille majuscule, sans doute. Il faut être sous GNU/Linux pour pouvoir écrire en français, désolé : sous les autres systèmes, on est obligés de faire des fautes. 🙂

  8. eBouquin

    Pour trouver des livres électroniques, gratuits, payants, en français et en anglais, voici une liste établie par nos soins :
    http://www.ebouquin.fr/2010/02/27/o

    Profitez en également pour jeter un coup d’œil sur les autres contenus de notre site, nous revenons régulièrement sur la question des DRM 😉

  9. lordikc

    J’ai eu la même expérience avec un DVD qui proposait de télécharger le film en DivX gratuitement. C’est mot pour mot la même aventure…
    Et ils s’étonnent qu’il y ait du piratage après ça…

  10. le_jax

    Hello,

    Moi, je suis l’auteur d’un livre. Il existe en version papier et en version numérique. Dans aucun des formats il n’est gratuit. En effet l’écriture de ce livre me prend du temps (même si j’aime l’écriture), et des moyens plus ou moins matériels (logiciels, ordinateurs, etc.).

    J’ai mis sur la version numérique des DRM… Au bas de chaque page se trouve la phrase "Ce fichier a été généré pour <nom de l’acheteur>" et c’est tout. Le fichier reste copiable sur autant de périphérique que l’on veux. Le PDF peut être prêté… revendu même (ce que je déplorerais mais bon).

    Que pense les partisans du tout libre de mon initiative dans ce domaine ?

    Jacques Foucry

  11. modagoose

    le_jax : "ans aucun des formats il n’est gratuit. En effet l’écriture de ce livre me prend du temps (même si j’aime l’écriture), et des moyens plus ou moins matériels (logiciels, ordinateurs, etc.)."

    Tu n’as pas besoin de te justifier, c’est ton choix, tu as le droit de monnayer ton travail. Mais si la version papier justifie un tarif de vente parce que le papier et l’imprimerie ont un coût, la version numérique, non. Sache qu’il existe tout un tas de tutoriels trés détaillés et pointus disponibles gratuitement sur le net, en pdf et .odt.

    "J’ai mis sur la version numérique des DRM… Au bas de chaque page se trouve la phrase "Ce fichier a été généré pour <nom de l’acheteur>" et c’est tout. "

    Il n’ s’agit pas d’un DRM. Un DRM est un procédé anti-copie, ce n’est pas le cas là.

    "Le fichier reste copiable sur autant de périphérique que l’on veux. Le PDF peut être prêté… revendu même (ce que je déplorerais mais bon)."

    Si on peut effectivement copier ton fichier, légalement, sans ton assentiment, ça reste problèmatique. En effet ton bouquin-fichier n’est accompagné d’aucune licence de libre diffusion. Et on ne peut absolument pas le vendre. Ton bouquin est sous droit d’auteur fermé ne permettant que son téléchargement et rien d’autre. L’exception pour copie privée ne s’étend pas aux livres ( je ne crois pas ), je ne peux donc pas en faire la copie même pour moi ( légalement je veux dire ) et encore moins le vendre sans un accord préalable et écrit avec toi.

    Tu pourrais mettre la version numérque sous une licence de type Creative commons : by-nd-nc.

    Ca permettrait à ceux qui te téléchargent de savoir ce qu’ils ont légalement le droit de faire avec ton fichier. Mais le revers de la médaille, c’est que tu autorises aussi, avec ce type de licence à ce qu’on mette des copies de ton livre en téléchargement gratuit sur le Web. De toute façon, rien n’empêche de le faire déja, sauf que c’est illégal.

    Donc ce que j’en pense c’est que tu devrais mettre une licence ouverte sur ton fichier numérique.

  12. modagoose

    Pour ce qui est de l’article.

    La fnac démontre une fois de plus qu’on peut s’autoproclamer "agitateur de curiosité" et être complètement en décalage avec son temps. Dans son cas, le drm est contreproductif et comme pour sa tentative de plateforme de vente de fichiers mp3, il y a fort à parier qu’elle passera à autre chose, comme ses clients du reste. Peu importe…

    Pour ce qui est du DRM sur les livres numériques, malheureusement, ça fonctionne, et même plutôt bien. Amazon et Apple en usent et en abusent. Et là, c’est presque transparent pour l’utilisateur puisqu’on lui propose le lecteur hardware "tout beau, tout design" pour lire ses fichiers plein de DRM, qu’il n’aura pas besoin de transférer sur un autre matériel, sauf si il veut le prêter bien sûr. Mais on est de plein pied dans une société où on ne prête plus rien, chacun chez soi, dans son petit cocon blanc nacré. ^

    Comme pour les images, les vidéos ou le son, les leaders de la distribution des fichiers payants et "légaux" sont aussi ceux qui utilisent les DRM et rendent captifs leurs clients via des lecteurs fermés, qui sont eux-mêmes des DRM "solides".

    Mais on pourrait aussi fustiger l’utilisation massive de players flash en ligne qui ne permettent pas de télécharger un bouquin et vous oblige à être connecter à Internet. Lire un livre en ligne, je ne sais pas si vous avez déja essayé…

    Pour ma part, lire un livre sur un écran est un effort que je ne veux pas faire et imprimer 400 ou 900 pages revient plus cher qu’acheter le livre, donc le papier reste mon support favori.

    Néanmoins, il y a des ouvrages introuvables dans le commerce qui se trouvent sous forme numérique même si cela ne respecte pas la volonté des éditeurs.

  13. FreejackJC

    Un autre site d’Ebook :

    http://www.ebooksgratuits.com/

    Concenant le_jax: si vous êtes auteur, il est normal que votre travail soit rémunéré. Néanmoins,le prix de vente devrait être inférieur au prix papier puisqu’il n’y a pas tous les intervenants à rémunérer.

  14. Dd

    C’est vrai que Monéo, c’est vraiment la galère si on perd sa carte, mais pour le "debit sans code", ça se comprend, c’est pour que ça aille plus vite dans les queues de la cantine.

  15. Zorro

    Faut le faire exprès, aussi, de vouloir télécharger des domaine public sur le site de la Fnac, alors qu’ils sont tous sur http://ebooksgratuits.com , gratuit, sans inscription, et en téléchargement direct, quand même.

  16. Zorro

    @modagoose :
    Il est FAUX de dire que la diffusion numérique ne coûte rien.
    Et puis même si la diffusion ne coûte rien, on peut tout à fait vouloir faire payer pour un travail, au prix qu’on estime correct pour en vivre.
    Je dirais même plus qu’en économie, le prix d’une chose n’est que très rarement corrélé à ce qu’elle coûte matériellement à produire.

  17. YG

    @modagoose
    Citation : "L’exception pour copie privée ne s’étend pas aux livres"
    Un petit tour sur legifrance : Loi n°57-298 du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique; article 41
    Citation : "Lorsque l’oeuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :
    1° Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ;
    2° Les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, à l’exception des copies des oeuvres d’art destinées à être utilisées pour des fins identiques à celles pour lesquelles l’oeuvre originale a été créée ;
    3° Sous réserve que soient indiqués clairement le nom de l’auteur et la source :
    Les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information de l’oeuvre à laquelle elles sont incorporées ; Les revues de presse ;
    La diffusion, même intégrale, par la voie de la presse ou de la télédiffusion, à titre d’information d’actualité, des discours destinés au public prononcés dans les assemblées politiques, administratives, judiciaires ou académiques, ainsi que dans les réunions publiques d’ordre politique et les cérémonies officielles ;
    4° La parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre."

    Est il besoin de le préciser : la référence d’une loi sur l’exception du droit de copie pour usage privé datée de 1957 me permet d’élaborer la théorie suivante : le législateur se préoccupait essentiellement d’écrits. Le texte de l’article ne laisse aucun doute sur la question.

    Donc OUI l’exception au droit de copie a la française, modifiée depuis plusieurs fois ( la dernière modification en date étant celle du 12 juin 2009) s’applique au droit d’auteur. Auteur de livre, auteur de logiciel, auteur de peinture, de musique ou encore de vidéo..

  18. castor63

    Y a pas qu’à la fnac chef !! J’ai tenté un parcours équivalent, mais je suis trop p’tit je me suis arrêté en route, avec le délicieux papiel2. Ouais mon gars ! l’adresse ? un peu de google et vos 40′ de bonheur

  19. LP

    YG : hum, non. Le juge est passé par là et il sait bien que cette exception au droit de copie (celle de l’alinéa 2) est vouée à devenir un prétexte au téléchargement illégal. En l’état actuel des choses, elle n’a plus guère de valeur.

  20. popart

    Pour ceux qui ont payé leurs PDF lisibles uniquement dans Adobe Digital Edition, et uniquement sur le PC sur lequel les PDFs dotés de leur DRM ont été téléchargés (c’est sympa, les DRM), il existe une manière de les porter sous Linux pour pouvoir les lire tranquillement (voire mieux), il faudra cependant passer du côté obscur de la force quelques minutes.
    Il est possible de les déplomber (virer la protection pour pouvoir les lire sur l’OS qu’on veut, sur le PC qu’on veut).
    Petite note: il faut obligatoirement avoir payé le pdf pourri (eh oui, ce n’est pas strictement du piratage, les fans d’économie peuvent passer leur chemin).

  21. Siltaär

    Personnellement, je me doutais bien que ce soit possible, dans la mesure où je ne connais pas un seul système de verrou numérique ou de protection de jeu vidéo qui ne soit rapidement et facilement contourné.

    Même les algorithmes de chiffrement des transactions bancaires sont légers par rapport aux puissance de calcul des états.

    C’est un argument de plus pour encourager la réflexion vers une société où l’on vit avec les outils numériques, en en tirant parti, plutôt qu’en essayent d’en nier les particularités.

  22. Juu

    Si Moneo est plein de contraintes, il a l’avantage d’être un moyen de paiement permettant de conserver un peu de son anonymat, à l’instar de l’argent liquide, contrairement à la carte bancaire qui permet de tracer tous vos achats.
    Pour nous qui sommes sensibilisés à la sauvegarde de notre vie privée/informations personnelles, ce n’est pas négligeable.

    Pour le coup, ça me donne envie d’essayer le système pour voir 🙂

  23. Fanch

    C’est un peu n’importe quoi cet article…
    J’ai téléchargé un grand nombre des titres gratuits sur le site de la Fnac parmi les 200 libres de droits que l’on trouve ici : http://www4.fnac.com/livre-numeriqu
    Oui il faut s’identifier (et donc avoir ou créer un compte Fnac), ce qui ne me choque pas, c’est un site marchand, vous espérez quoi ?
    Mais ensuite, j’ai pu faire le parcours d’achat qui a assez peu de clics, et en moins de 30 secondes on récupère ses eBooks. Mais surtout, ce sont tous des fichiers ePub, sans DRM, donc qu’on peut envoyer et partager, ou même transférer sur son iPad.
    Vous êtes vraiment sûrs que vous avez utilisé le site http://www.fnac.com ou cet article est juste un grand pipeau écrit sans avoir fait un vrai test ? C’est clair que le développement du livre numérique en France n’est pas gagné si tous les utilisateurs sont aussi perdus devant un téléchargement simple sans DRM…

  24. Siltaär

    Il est tout à fait possible que seuls les livres proposés au téléchargement en pseudo-PDF soient affectés de DRM.

    Sinon, la seule explication que je vois est que piqués aux joues par le rouge de la honte ils aient décidé d’amender leur offre pour la débarrasser de ses entraves… 🙂

  25. Christophe

    Je m’étonne que personne n’ait mentionné l’énorme travail de numérisation de la BNF (gallica.fr) et, je crois, d’un bon nombre de Bibliothèques nationales. Il existe par ailleurs un projet européen d’envergure : http://www.europeana.eu/portal/

  26. Siltaär

    Le portail Gallica de la BNF http://gallica.bnf.fr est effectivement encore un cran au dessus du reste avec ses 1,2 millions de contenus numériques élevés au domaine public. Toutefois, la réutilisation commerciale des contenus obtenus depuis le portail est soumis à une licence payante, ce ne sont donc pas à proprement parler des œuvres libres. Je vais toutefois ajouter la référence dans l’introduction.