DRM et e-book : la preuve par l’absurde

Temps de lecture 7 min

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La gestion des droits numériques ou (DRM) a pour objectif de contrôler par des mesures techniques de protection, l’utilisation qui est faite des œuvres numériques, nous dit Wikipédia. Dans la pratique il s’agit surtout ici de rendre artificiellement sa rareté à un produit culturel qui se diffusait auparavant sur support physique (disque, dvd, livre…) afin, pense-t-on, de lui conférer ainsi une plus grande valeur commerciale.

Le problème c’est que le contrôle finit toujours par compliquer la tâche de l’utilisateur qui avant même de songer à partager souhaite juste jouir de son bien sur le périphérique de son choix (ordinateur, lecteur, baladeur, smartphone…). On ne sait plus trop alors ce qu’on achète finalement car on est plus dans la location temporaire fortement balisée que dans la propriété sans entrave[1].

Et d’aboutir à ce témoignage absurde et révélateur où ce sont ceux-là mêmes qui placent les DRM qui décident de tenter illégalement de s’en débarrasser une fois passés de l’autre côté de la barrière, c’est-à-dire simple client.

La mémoire étant courte, et les mêmes causes produisant les mêmes effets on attend avec impatience le Napster ou le Megaupload du livre numérique

PS  : Chez Framabook non seulement il n’y a pas de DRM mais la version électronique des livres est librement téléchargeable sur le site du projet :)

Daniel Sancho - CC by

«  Pourquoi je casse les DRM sur mes e-books  »  : un cadre du monde de l’édition s’exprime

“Why I break DRM on e-books” : A publishing exec speaks out

Laura Hazard Owen – 24 avril 2012 – paidContent.org
(Traduction Framalang  : e-Jim, Evpok, Goofy)

Les appels aux poids lourds de l’édition pour qu’ils abandonnent les DRM se sont multipliés ces dernières semaines, coïncidant avec le procès antitrust intenté par le Département de la Justice (NdT : à Apple et plusieurs éditeurs) pour entente sur les prix. Beaucoup d’observateurs craignent que ce procès n’ait en réalité pour effet de réduire la compétition sur le marché de l’e-book, en bétonnant la position d’Amazon comme acteur dominant  ; et ils se demandent si les DRM ne sont pas simplement une arme supplémentaire de l’arsenal d’Amazon, puisqu’ils enferment les consommateurs dans leur Kindle Store.

Emily Gould et Ruth Curry, de la librairie électronique indépendante Emily Books ont estimé dans nos colonnes que les DRM étouffent les libraires en ligne indépendants. Et la vice-présidente d’Hachette Digital, Maja Thomas, a récemment décrit les DRM comme des «  ralentisseurs  » n’empêchant pas le piratage.

Pourtant il pourrait se passer un sacré bout de temps entre ce débat et le moment où la première des grosses pointures de l’édition supprimera effectivement les DRM de ses e-books.Pour l’instant, de nombreux lecteurs savent qu’ils peuvent télécharger des outils gratuits qui leur permettent de lire un livre provenant de chez Barnes & Nobles sur un Kindle, ou un ouvrage issu de l’iBookstore d’Apple sur un Nook, ou encore un Google book sur un Kobo. J’ai utilisé ces outils. J’ai récemment acheté un Google book sur le site d’une librairie indépendante, cassé les DRM, et l’ai converti pour pouvoir le lire sur mon Kindle.

Récemment, j’ai commencé à discuter de ce problème avec un cadre de l’industrie de l’édition. Cette personne, appelons-là Cadre, voulait apprendre comment casser les DRM des e-books. Environ un mois plus tard, Cadre était converti et désireux de témoigner de son expérience, à la condition que son anonymat soit préservé. Je ne pense pas que Cadre soit la seule personne dans l’industrie de l’édition à casser les DRM des livres qu’elle achète… et celles qui ne le font pas encore pourraient être tentées d’essayer, ne serait-ce que pour voir ce que les lecteurs endurent.

Voici son histoire  :

«  J’en arrivais à la conclusion que je voulais commencer à casser les DRM sur les e-books que j’achetais afin de pouvoir les lire sur n’importe quelle liseuse, mais ce qui m’a fait franchir le pas, c’est un formidable article intitulé Cutting their own throats (NdT : Ils se coupent eux-même la gorge) que l’auteur de science-fiction Charlie Stross a publié sur son blog. Il y soutient que les DRM sont une façon pour tous les Amazon du monde d’enchaîner les utilisateurs à leur plateforme.

À l’époque, j’avais déjà acheté plusieurs dizaines d’e-books chez Amazon, et comme les plateformes importantes avaient toutes des applications Kindle, je ne me sentais pas enfermé. Mais qu’arriverait-il si Amazon décidait de ne pas prendre en charge une plateforme particulière. Ou si de nouvelles fonctions étaient rendues disponibles pour les liseuses Kindles, mais pas pour les applications  ?

J’avais aussi acheté un e-book chez Apple, et j’avais vite compris que les options étaient encore plus limitées. On ne verra pas d’application iBook pour Android de sitôt, par exemple. J’ai décidé qu’il était temps pour moi de reprendre le contrôle, et d’empêcher les vendeurs de me limiter.

J’avais déjà pensé à casser les DRM, mais je n’avais jamais sauté le pas. La raison principale était que je ne voulais pas bafouer les droits des éditeurs. Mais en y pensant à deux fois, j’ai réalisé que puisque j’avais acheté ce livre,il était légitime de vouloir le lire sur l’appareil de mon choix.

Je veux qu’il soit bien clair que je ne partage ces livres avec personne. Ils sont juste destinés à mon usage personnel. Je n’en fais pas de torrents et je ne les partage ni avec ma famille, ni avec mes amis.

Je pense que c’est justifié  : quand j’achète un livre à Amazon, j’achète en fait une licence, pas le contenu. C’est assez stupide d’ailleurs. J’ai l’impression que les vendeurs d’e-books se servent de cet argument pour forcer l’utilisation des DRM et décourager les éditeurs qui les refusent. Je ne veux pas dire où je travaille, ou quoi que ce soit à propos de ma société, mais je peux dire que je ne pense pas que les DRM soient une bonne chose, ni pour l’éditeur, ni pour l’auteur, ni pour le lecteur. Pourquoi les éditeurs pro-DRM ne se rendent-ils pas compte que c’est la principale source de mécontentement de leurs clients  ? Énormément de consommateurs me disent à juste titre que le prix des e-books devrait être plus bas puisqu’ils n’achètent qu’un accès au contenu sans en être propriétaire. Cette situation doit changer.

En pratique, casser les DRM est assez simple. Il y a quantité de tutoriels, qui ne demandent qu’une simple recherche Google pour les trouver. J’ai ainsi déverrouillé des livres d’Amazon et Apple. Il y eut bien apparition de quelques bugs mineurs mais là encore Internet et quelques amis de confiance m’ont facilement permis de les résoudre. Ces livres sont maintenant lisibles sur tous les appareils que je veux. Mon conseil aux petits nouveaux est de surtout ne pas renoncer. Si vous rencontrez un problème, regardez autour de vous, je suis sûr que vous trouverez la réponse sur le web. La plupart des lecteurs peuvent y arriver facilement. Il faut juste être préparé à mener l’enquête, et ne pas renoncer devant les difficultés.

Est-ce que je me sens coupable  ? Non, pas vraiment. Si je distribuais ces livres, oui  ; mais je suis le seul à m’en servir.

Je ne sais pas si d’autres éditeurs le font. Mais je suis certain que, comme moi, ils préfèrent que cela reste confidentiel. Et je pense que tous devraient essayer, pour voir quel gâchis sont les DRM. En l’espace de quinze minutes, n’importe qui peut déverrouiller n’importe quel e-book.

Depuis un mois, casser les DRM fait partie de ma routine d’e-lecteur. Je ne me pose même plus la question de savoir si je peux lire mes livres sur une autre plateforme. Je peux le faire. À partir de maintenant, je déverrouillerai tous les livres que j’achète.  »

Notes

[1] Crédit photo  : Daniel Sancho (Creative Commons By)

18 Responses

  1. qwerty

    J’achète que des livres papiers, la question se pose pas pour moi pour l’instant. Mais si j’en achèterai, je ferai pareil, j’applique le même raisonnement.

  2. Bastien

    Juste une remarque, j’ai des amies dans les ebooks jusqu’au cou, et ôter les protections DRM d’un ebook est encore plus facile que décrit dans cet article, il y a des programmes qui le font pour vous, vous lui dites « ouvre ce fichier », il l’ouvre, le débloque, et c’est fini en quelques secondes.

    Mais vu que je veux faire dans le constructif, j’ajouterai une autre remarque, le phénomène du piratage d’ebooks ne prendra probablement pas l’ampleur du piratage de mp3s ou de films.

    L’essort récent du piratage est lié à ce qu’il est devenu commercialement rentable, ça n’est pas aisé de télécharger un film qui pèsera au moins 700 Mega-octets, ou un CD audio qui pèsera facilement 100 Mo. Donc, les sites web listant des liens de téléchargement multiples deviennent populaires, et accueillent les « soumissions » de nouveaux partages, de nouvelles listes de liens, ça fait beaucoup de visiteurs pour voir et cliquer des pubs, et davantage d’incitation à continuer à poster davantage de contenus pirates.
    Les hébergeurs des fichiers eux-mêmes ont toujours une offre gratuite lente et pénible, avec très forte incitation à devenir client payant et pouvoir enfin télécharger rapidement et sans limitations. Les plus gros d’entre eux ont un programme d’affiliation par lequel ils partagent une partie de leurs revenus avec les uploadeurs : vous me faites gagner des clients, une partie de ce qu’ils paient en abonnements vous revient, copaing !

    Le piratage de gros fichiers ? Côté offre, c’est quelques pirates voulant casser le système et haïssant les « majors », et une énorme majorité de partageurs voulant gagner des sous dans l’affaire.

    Mais un ebook ? Grands dieux, 1 Mo maximum le livre !

    Qui s’en fiche de payer un abonnement afin de le télécharger plus rapidement, le téléchargement se finira en une minute de toutes façons ! Ça n’est pas « rentable », de les partager massivement avec autrui, les ebooks !
    Les fans vont partager des repacks d’une centaine d’ebooks à la fois, réunis dans une seule archive .zip ou .rar pour en faire un fichier de 100 Mo, et en quelques clics, les potentiels clients auront téléchargé de quoi lire une année entière !

    Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de piratage, mais il sera beaucoup, BEAUCOUP plus marginal que pour les films et les mp3. L’essentiel du piratage pour le profit laissera les ebooks tranquilles, il n’y aura « que » du piratage « pour la cause », par principe. Cela fera une offre d’ebooks pirate beaucoup moins étoffée et réservée à un public bien plus averti.

    Et dans ce contexte, ôter les DRM revient à moins provoquer les pirates « pour la cause ».
    Enfin, voilà mon opinion, de la part de quelqu’un connaissant bien le « marché » des pirates uploadeurs de gros fichiers, observateur de ce marché depuis plusieurs années.

  3. chris

    J’aime beaucoup les livres papiers et les conserver aussi.
    Mais je n’ai pas envie de payer pour des œuvres du domaine publique aussi ais je pu lire L’iliade et L’Odyssée grace a ma liseuse sur mon android
    Mais l’écran est petit, par contre je sais que je n’achèterais pas de liseuse qui ne soit pas universel.
    C’est comme pour la musique, j’aime partager et prêter un CD qui me plaît, un livre aussi
    les DRM c’est le retrait du droit de partager une œuvre qui me plaît

  4. marcf

    Bonjour,

    J’ai craqué pour une liseuse a Noel, lisant beaucoup et n’ayant pas la place de stocker mes livres.
    J’ai pris un Kindle car il est pas cher et léger.

    J’ai découvert les DRM et depuis je n’allume plus le wifi de mon Kindle et n’achète plus sur Amazon. J’achète des ebooks sans DRM et les convertit par calibre.

  5. Ginko

    @Atom,

    >Sympas comme article, mais pourquoi une telle phobie du partage ?

    C’est pour montrer à quel point les DRM sont l’idée la plus stupide du monde : même un mec du côté obscur (les éditeurs) qui évite toute forme de partage, considère que cracker ses DRM est légitime.

    Si même ce mec considère les DRM comme nuisible, il ne reste plus que la mauvaise foi et/ou la stupidité pour les justifier.

  6. popart

    « Mais vu que je veux faire dans le constructif, j’ajouterai une autre remarque, le phénomène du piratage d’ebooks ne prendra probablement pas l’ampleur du piratage de mp3s ou de films. »

    Vu le tarif des ebooks, c’est pas du tout certain, le Mo est bien plus cher 🙂

  7. popart

    « il ne reste plus que la mauvaise foi et/ou la stupidité pour les justifier »
    Stupidité au sens où ils ne servent à rien puisqu’ils peuvent être très facilement contournés alors… Mais outre cet aspect technique, le principe est légitime, le partage-piratage, c’est pô bien, dsl. et le gars a raison de préciser qu’il le fait à une fin bien précise, pouvoir lire SES bouquins d’où il veut, comme il veut quand il veut.
    Le seul problème du DRM, c’est qu’il fait chier (pas longtemps) l’acheteur, c’est mal foutu, et perso j’ai fait comme lui m’étant très vite retrouvé coincé, et je ne les partage pas (je dois être un *ñ*+&%?+]!º</* fini).
    Le mieux, c’est encore le papier, pas de DRM inside, lisible VRAIMENT où on veut, et si le livre est nul, on peut se chauffer avec ou caler une chaise, chose que ne permet pas le pédéaif.

  8. cyr_b

    @ bastien :
    Je n’en suis pas si sûr.
    Le problème n’est pas technique (une simple masse de Mo, comme tu semble le dire). Je connais des amis qui lisent des livres à la chaîne (genre polar-Dan-Brownien-qui-se-lisent-à-la-pelle-et-dans-la-journée). Ces livres avant, ils les empruntaient par paquet de 12 à la bibliothèques. Maintenant, hop téléchargé vite fait bien fait, plus besoin de perdre du temps dans les transports et dans les rayons de la bibliothèque. Donc, SI, le téléchargement de bouquins à de l’avenir.

    Il faudrait peut-être réfléchir à ce que le mediathèques proposent en ligne de télécharger leurs fonds (musique – film – livre) . Les DRM en seraient exclu, vu que ce serait de la copie privée ( je rappelle à ce propos la copie-partie dont framablog avait fait écho récemment).

  9. Eric

    Avec le streaming en voie de généralisation tout ceci ne sera bientôt qu’un lointain cauchemar! Les bus Québec-Montréal, Montréal-New-York sont équipés de WiFi et la lecture en streaming sur iPad est un vrai plaisir!

  10. snspy

    J’aimerais ajouter quelques petites choses. Un livre, une fois acheté, vous en faites ce que vous voulez. Attention, je ne veux pas dire que vous pouvez le photocopier, de toute façon, ça revient toujours plus cher que de l’acheter. Par contre, une fois lu, vous pouvez le donner, le revendre, l’échanger, le détruire, … J’estime que les livres électroniques (qui souvent, sont presque aussi cher que les livres papier) doivent permettre la même chose. Je dois pouvoir le lire sur la liseuse de mon choix, une fois lu, le donner, l’échanger, le revendre … Je ne dis pas qu’il faut en faire des copies, là, on entre dans les droits d’auteurs. Et le problème est là : on peut en faire un tas de copies, ou une seule et la mettre à disposition de tout le monde.
    La solution pour éviter le piratage à tout va ? Donner des prix normaux. On utilise plus de papier, on utilise plus d’impression coûteuse. On va me dire qu’on a un fichier électronique, et qu’il a fallu le rentrer. Oui, bien sûr ! Et lorsque l’on demandait de l’imprimer, il n’y avait qu’un document papier, fait sur une vieille machine à écrire… Bien sûr ! Faut pas pousser non plus, ce qu’il se passe, c’est que les éditeurs essayent d’obtenir les bénéfices plus importants en se disant que les marges dépensées avant pour l’imprimerie, ils vont pouvoir l’empocher. Stop, arrêter de penser ainsi. Faites votre travail, éditer, même sur l’internet, et faite payer le juste prix, c’est-à-dire pas grand-chose. Et à ce moment-là, avec des prix normaux, donc démocratiques, plus personnes ne pensera à « pirater » des livres.
    )

  11. JM

    @Atom
    >Sympas comme article, mais pourquoi une telle phobie du partage ?

    N’oublions pas que nous vivons dans une société qui a fait l’hypothèse d’une croissance infinie. Or partager, c’est tuer des échanges commerciaux et donc tuer la croissance. De ce fait il vaut mieux supprimer des fonctionnalités pour créer artificiellement un besoin ou de la valeur, et ainsi générer de la croissance, ce que font très bien les DRM. Après il y a l’aspect politique : DRM ? contrôle des données ? comtrôle d’Internet…

  12. pierrre

    « je ne les partage ni avec ma famille, ni avec mes amis » ?!
    QUEL MUFLE !

  13. deadalnix

    Non monsieur, casser les DRM n’est pas acceptable. Si je dois être dans l’illégalité, Alors autant ne pas donner le moindre centime à ceux qui me poussent dans cette direction.

  14. Bornerdogge

    @bastien: Je ne suis pas d’accord… Prends pour exemple les sites de Torrent comme The Pirate Bay: ces gens ne font ça pour s’en mettre plein les poches, il le font par idéologie. Qu’il s’agisse de musique, de films ou de livres ne changera rien à l’affaire.

    C’est d’autant plus vrai que si piratage il y a pour la musique et les films, c’est à cause du prix trop élevé des formats matériels (CD, Blu-Ray) et de la pauvreté de l’offre en magasins. Idem pour l’offre en ligne: prix du même ordre que pour le hors-ligne (alors que le coût est bien plus bas), donc bien trop cher, et catalogue encore trop souvent décevant (surtout dans les petits pays, où le marché légal est moins développé).

    Vu le prix des ebooks, le piratage va exploser… S’il ne l’a pas encore fait, c’est tout simplement que les livres papiers restent très bien placés par rapport aux ebooks, que les gens lisent moins (en moyenne, combien de films vus, combien d’albums écoutés par an et par personne, comparé au nombre de livres lus?), que les livres sont édités dans une multitude de langues différentes (films tous en VO sur le net), etc, etc.

  15. adnstep

    Bonjour,
    réponse un peu tardive, mais je viens de découvrir le fil.
    Un autre argument contre les DRM :
    – les auteurs « récents » sont protégés par les DRM.
    – les auteurs « anciens » sont tombés dans le domaine public.

    On a donc d’un côté des auteurs récents, dont les livres sont protégés et chers, et de l’autre Hugo, Zola, Chateaubriand, Proust, Baudelaire, Verlaine, Voltaire, Rousseau, Boileau, La Fontaine, Molière, et tous les autres…dont les écrits sont libres d’accès.

    Sacré concurrence pour les auteurs protégés. Pas sur qu’on en entende beaucoup parler dans 50 ans, de cette littérature là, puisque presque personne ne la lira.
    Peut-être les découvrira-t-on dans 80 ans, quand ils seront tombés dans le domaine public ?

    Un dernier point sur le piratage : un sondage américain réalisé à la demande d’une société d’ayants droits a révélé que 80% du piratage se faisait hors ligne, par échange de disques durs ou clés USB dans les cours d’école et autre lieux très fréquentés. En bref, c’est ce qu’on appelait avant du partage. Car quand j’ai acheté quelque chose, ça m’appartient et j’en fais ce que je veux. Notamment, puisque ça m’appartient, je le donne à qui je veux (usus, fructus et abusus), c’est l’essence même de la propriété privée. Et les industries du divertissement ont essayé de remettre en cause ce droit fondamental (article 17 de la déclaration universelle des droits de l’Homme) en louant un droit d’usage. La technologie vient juste remettre en cause cet état de fait, qui n’aura duré quelques dizaines d’années.

  16. Lolo le 13

    Tout petit détail qui a son importance au niveau de la sémantique :
    Une œuvre tombe dans l’oubli, mais elle s’élève au domaine public.

    Le dernier « pas sage en seine » de B. Bayart explique bien ça (comme d’habitude).

  17. axel

    « Je ne dis pas qu’il n’y aura pas de piratage, mais il sera beaucoup, BEAUCOUP plus marginal que pour les films et les mp3. L’essentiel du piratage pour le profit laissera les ebooks tranquilles, il n’y aura « que » du piratage « pour la cause », par principe. Cela fera une offre d’ebooks pirate beaucoup moins étoffée et réservée à un public bien plus averti. »

    Je pense que tu as tort. Le piratage des films, de la musique est certes développé au niveau de l’offre mais on ne trouve que du récent donc un catalogue limité et dont la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Téléchargé un film c’est lourd, complexe pour quelqu’un qui n’est pas conseillé et adepte de la technologie. Va dire à ton papy qu’il faut installer utorrent en mode crypté, chercher un hébergeur de torrent…….
    Téléchargé un ebook prend 5 secondes maximum, 1 clic, pas besoin d’avoir bac+4 et surtout les ebooks c’est 1 MO max. Stockage illimité très simple quand la plus petite USB fait 4 GO, on peut même en envoyé une quinzaine par mail en RAR.
    Offre limité!!!! non tu es pas sérieux
    Une célèbre team en propose déjà 2000 en HQ+ au moins autant fait par ses membres donc on est déjà sur du 4000. Sur ebooks gratuit si la qualité est pas toujours top on doit au moins en avoir encore 4000 facile!!!
    Donc 8000 ebooks facilement téléchargeable même si tu en enleve les 3/4 qui ne sont pas dans tes gouts tu en as pour 5 ans et demi de lecture à 1 livres par jours.
    Perso je lis 10 livres par mois en moyenne donc j’en ai pour au moins 15 ans de lecture!!! Les livres ne se démode pas avec le temps comme les films.
    Il doit au moins sortir 10 ebboks piraté par jours, toutes les nouveautés sont piratés.
    Les DRM c’est juste réservé pour les gens honnête ce qui est dommage
    Ensuite gros avantage pour ceux parlant en anglais car on peut trouver des dizaines de milliers d’ebook donc il n’y a de marginal que ton commentaire qui montre que tu ne connais pas les bons sites qui pourtant ont pignon sur rue et apparaissent dans de nombreux articles sur le piratage d’ebook!!!
    Tous les gros lecteurs de ma connaissance je les aient convertis aux ebooks et personne ne s’est jamais plein de pas trouver son bonheur