Lionel Dricot (alias Ploum) candidat du Parti Pirate aux élections en Belgique

Temps de lecture 6 min

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De l’informatique à la politique…

Lionel Dricot, alias ploum, vient de temps en temps rédiger dans nos colonnes (clavier Bépo, monnaie Bitcoin, histoire d’OpenOffice). Plus généralement c’est un acteur engagé en faveur de la défense et promotion du logiciel libre, et ce depuis bien longtemps déjà.

Il se présente sous la bannière du Parti Pirate (Brabant-Wallon) pour les élections communales et provinciales du dimanche 14 octobre prochain.

Il a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à quelques une des nos questions. Et je suis certain qu’il trouvera malgré tout le temps de répondre aux vôtres dans les commentaires ;)

Lionel Dricot - Ploum

Bonjour Lionel. Tu es contributeur occasionnel au Framablog mais peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas  ?

Je m’appelle Lionel Dricot mais, sur la toile, vous me verez surtout sous le pseudonyme de Ploum. Je suis un ingénieur en informatique de 31 ans, belge une fois et actif dans le logiciel libre depuis 2001.

J’aime beaucoup réfléchir, écrire et remettre en question, sous une lumière purement rationnelle, ce qui est considéré comme acquis. Je me suis passionné pour Linux et XMPP à une époque où Windows et MSN étaient des acquis. Pour la même raison, j’ai remis en question l’Azerty pour passer au Bépo et j’ai remis en question le principe monétaire avec Bitcoin.

Et tu es candidat aux élections qui vont avoir lieu en Belgique…

La Belgique est un pays très complexe. Cette année, nous allons élire nos représentants à la province (l’équivalent des départements français) et à la commune. Les élections provinciales passionnent peu mais les élections communales sont très importantes car elles auront des conséquences immédiates sur la vie quotidienne des habitants. Le bourgmestre (équivalent du maire) est en effet nommé pour six ans suite à ces élections.

Je suis candidat du Parti Pirate, en première position dans la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et en 9ème position pour la province du Brabant-Wallon.

Sont-ce tes premiers pas en politique  ?

Pas vraiment. J’ai toujours trouvé important de suivre la politique de près. Comme beaucoup de jeunes, j’ai voté pendant des années pour Ecolo, équivalent des Verts en France, avant d’être très déçu. J’ai été quelques temps membre actif du MR, parti libéral de centre-droit, souhaitant défendre les libertés individuelles. J’ai aussi été déçu par certains aspects conservateurs ou ultra-capitalistes.

J’ai découvert que, dans tous les partis, il y a des gens extraordinaires et des gens insupportables avec des idées dangereuses. Et que, malheureusement, la particratie belge lissait le tout, rabrouant ceux qui sortent un peu du lot et qui sont pourtant ceux que je voulais voir en politique.

Tu t’es alors tourné vers le Parti Pirate. Alors pourquoi lui et pas un autre  ?

En fait, avec plusieurs amis, on se morfondait devant les partis politiques traditionnels. Par exemple, nous avions trouvé une erreur fondamentale dans le programme Ecolo pour sortir du nucléaire. Une erreur qui multipliait par 10 la puissance des éoliennes. Nous avons donc contacté les responsables du parti et il nous a été répondu qu’on nous répondrait après les élections.

Dans nos discussions, nous avons lancé l’idée d’un parti politique qui ne serait pas idéologique mais qui tenterait une approche pragmatique des problèmes, reconnaissant si nécessaire ses erreurs et n’hésitant pas à faire marche arrière quand une solution donnée s’avère défaillante. On avait appelé ça le Parti Intellectuel ou un truc du genre, je ne sais plus trop.

Mais quand le Parti Pirate est arrivé, j’y ai retrouvé exactement cet état d’esprit. Et je n’ai pas été le seul vu que mes amis Nicolas Ykman, blogueur sur artimuses.be, et Gauthier Zarmati s’y sont aussi retrouvés.

De là à être candidat, il y a pourtant une sacrée marge. Pourquoi s’investir autant  ?

Parce qu’il n’y avait personne d’autres dans notre province. Sur le forum du Parti Pirate, je tentais de savoir qui seraient les candidats pour le Parti Pirate, demandant pourquoi il n’y avait pas quelqu’un pour lancer tout. J’ai un jour reçu un mail de Paul Bossu, coordinateur du Parti Pirate pour la Wallonie, qui m’a dit  : «  Tu es quelqu’un comme un autre, tu n’as pas besoin de notre permission, lance-toi  !  ». Nicolas et Gauthier m’ont dit  : «  Si tu te lances, je me lance  » et on a fondé la section locale du Parti Pirate.

Étant en mars 2012, on s’est dit qu’on était trop tard pour les élections d’octobre, on ne se préoccupait pas de ça. Mais notre section locale s’est rapidement développée, avec des membres de tous horizons, apportant chacun leur motivation. Paul nous a dit que ce serait une bonne expérience de se présenter aux élections.

Et il avait raison  : refaire le monde, avoir des idées c’est bien. Mais refuser de se présenter aux élections, c’est un peu de la lâcheté. Il faut se confronter à la vraie vie.

Mais qu’est-ce qu’un geek libriste peut trouver dans la politique  ? Le logiciel libre et le Parti Pirate ont-ils le moindre rapport  ? Surtout à un niveau extrêmement local.

Oui, les deux sont complètement liés. Il y a tout d’abord la volonté de remettre en question l’existant, d’essayer de nouveaux modèles. Mais le logiciel libre m’a appris que, grâce aux nouvelles technologies, des centaines voire des milliers de personnes pouvaient collaborer pour gérer des projets extrêmement complexes. Et ce, malgré l’éparpillement géographique, les différences de cultures, de langues.

Si c’est possible pour de tels projets, cela doit a priori l’être pour une commune. C’est pourquoi nous proposons d’utiliser des logiciels de suivi de problème (genre Bugzilla) pour permettre aux habitants de signaler les problèmes  : trottoir abîmé, égout bouché, dégradation du mobilier urbain, etc.

Nous souhaitons également que tous les projets, les règlements soient accessibles sur un wiki avec un suivi des révisions et où chacun pourrait apporter sa modification. Le tout en insistant également sur la transparence du processus politique et ce y compris jusque dans les détails du budget de la commune et du salaire des politiciens.

Tout cela est très expérimental mais Ottignies-Louvain-la-Neuve est une ville à part, un ovni dans le paysage belge. C’est donc l’endroit idéal pour tenter de renouveler le terrain politique.

Crédit photo  : Adrien le Maire (Creative Commons By-Sa)

50 Responses

  1. untel

    Il y a une coquille dans ce texte.
    A la place de:
    « J’ai été quelques temps membre actif du MR, parti libéral de centre-droit »
    il faut lire:
    « J’ai été quelques temps membre actif du MR (équivalent de l’UMP en France) »

    Je crois qu’il faut donner à chaque parti, un traitement syntaxique égal.

  2. untel

    @Bender: un pirate de droite, pourquoi pas… Ce n’est pas pas forcément contradictoire, si on considère le quadrant inférieur-droit du diagramme de Nolan (http://fr.wikipedia.org/wiki/Diagra…)

    Je précise de plus qu’il l’a quand même quitté… 🙂

    Le but mon post précédent n’était que de pointer une formulation qui me semblait intellectuellement malhonnête compte-tenu du discours de ce parti (certains nomment son président le « caniche de sarkozy » tant la régulalrité avec laquelle il cale son discours sur l’affreux petit bonhomme confine au ridicule) et de la politique qu’il promeut.

  3. Amarok

    @untel : Comparer deux partis politiques est toujours hasardeux. Par exemple, en France, on sait que « même la gauche est de droite »… ce qui est à relativiser bien sûr, mais le fait est qu’il y a un léger décalage entre les partis Français et Belges (pour la Wallonie tout du moins. Et même outre l’alignement des partis, ils n’ont pas les même réprésentants de part et d’autre de la frontière. Le FN belge étant un ramassi de guignols n’ayant rien à envier à Marine et sa bande (ce qui n’est pas une si mauvaise nouvelle, en fait).

  4. Ploum

    Je tiens à préciser que, à l’époque, le MR était plus proche de Bayrou que de sarkozy. Mais que de toutes facons, les pirates considèrent le clivage droite/gauche comme obsolète.

  5. Odysseus

    « Et que, malheureusement, la particratie belge lissait le tout, rabrouant ceux qui sortent un peu du lot et qui sont pourtant ceux que je voulais voir en politique. »

    La politique belge résumée en une phrase. Bien vu !

  6. MaitrePylos

    Il est où le bugZilla, parce que je voudrais poser des questions moi :
    – Comment allez vous faire pour refinancer votre Cpas ?
    – Comment allez-vous travailler, pour faire mieux que l’excellent résultat du bourgmestre actuel ?
    – Comment puis-je envisager sereinement que mes filles dans dix ans puissent avoir un Kot (Louvain la Neuve est une ville universitaire), sans que je fasse un prêt sur cinquante ans?

    – Où se trouve votre programme ?

    Dire que le MR était plus proche de Bayrou que de Sarkozy, Ouais, autant dire que Di Ruppo est plus proche de Eva Joly que de Hollande !

  7. Ploum

    MaitrePylos >

    1. et 2. > Vous partez du principe que le bourgmestre a un excellent résultat. C’est vrai dans certains domaines, ça l’est moins dans d’autres. Par exemple dans la frénésie urbanistique qui s’est emparé de la ville et à cause de laquelle beaucoup d’habitants se sentent abandonnés.

    Cependant, nous n’avons pas la prétention d’avoir la majorité absolue ou d’avoir la place de bourgmestre. Ni même n’avons nous la prétention de tout connaître : nous nous lançons avec nos idées et avec l’espoir de pouvoir contribuer à faire avancer les choses.

    Le CPAS a été, il semblerait, très bien géré cette année. Nous nous proposons de rendre cette gestion plus transparente afin que vous, moi et tous les citoyens puissent apprendre et tirer des leçons de cette gestion. Car nous n’hésitons pas à saluer les réussites des autres partis.

    3 > Quels sont les points du programme des dernières élections qui ont été respectés ? Lesquels ont été oubliés ? Nous sommes par essence contre la constitution d’un programme en 150 points pour lequel les électeurs se prononcent tous les 6 ans et qui est ensuite oublié. Le monde change, les personnes changent : un programme théorique ne sert à rien.

    Nous sommes dans la pratique. Exemple : nos comptes de campagne, nos réunions, nos discussions et nos décisions sont transparents. Ce n’est pas une parole en l’air, c’est un fait qui est là, vérifiable. Nous militons pour obtenir cette transparence des autres partis afin d’informer les gens. Et si nous sommes élus, nous nous battrons pour apporter cette transparence dans la gestion de la commune.

  8. Tumulte

    « Dans nos discussions, nous avons lancé l’idée d’un parti politique qui ne serait pas idéologique mais qui tenterait une approche pragmatique des problèmes »
    « Je tiens à préciser que, à l’époque, le MR était plus proche de Bayrou que de sarkozy. Mais que de toutes facons, les pirates considèrent le clivage droite/gauche comme obsolète. »

    Argh et re-argh ! C’est exactement ce que je repproche aux « pirates »… Tant qu’on reste dans la micro-sphère technologique le discours est cohérent, mais cette cohérence ne s’étend pas au reste des sujets (politique économique, écologie etc…). Précisément, le flou idéologique règne dès qu’on sort du PC.

    La politique EST idéologique. Prôner le libre EST idéologique. La démocratie EST idéologique. Le « pragmatisme » est traditionnellement une tentative du pouvoir en place de transformer leur idéologie en valeur objective (on parle souvent de « technocrates » sensés appliquer des politiques « pragmatiques »… alors qu’eux et leurs politiques sont clairement marqué par l’idéologie de la droite la plus dure)

    La même remarque pourrait être formulée pour le « clivage droite/gauche ». Il existe bel et bien et possède un sens. Le discours d’aller « au délà des clivages » sert quasi systématiquement à valider l’idéologie dominante (soi-disant « pragmatique »,
    donc « au delà des partis » etc.)

    L’idéologie du libre telle qu’elle est portée par la FSF porte fondamentallement en elle une idéologie de gauche. Très à gauche. La primauté du bien commun sur le bien individuel est l’une des différence fondamentale entre la gauche est la droite. Ajoutons à cela une critique sous-jacente du système marchand et nous voici définitivement à gauche (et je pourrais aller loin).

    Du coup, il est facile de cantonner l’idéologie du libre à la micre-sphère technologie en rejettant en bloc la mise en perspectives avec les autres problématiques… néanmoins, à mon sens c’est précisément là où le libre commence à être intéressant…

  9. albatros

    +1 a Tumulte.

    La gauche a fini son boulot ? C’est vrai qu’on a fait déjà énormément par le passé. Un petit rappel de ce que nous avons apporté ( contre la volonté de la droite evidemment)

    En 36:
    La semaine de 40 heures
    Les congés payés
    Augmentation du pouvoir d’achat des ouvriers
    Conventions collectives
    reconnaissance du roles des syndicats et des délégués ouvriers
    Nationalisation de la banque de France et des industries d’armement

    En 81:
    Abolition de la peine de mort,
    Abrogation de la loie anticasseur,
    Augmentation des minimas sociaux (et augmentation drastique pour les handicapés),
    Augmentation du Smic,
    Augmentation du pouvoir des communes,
    Creation de l’impot sur les grandes fortunes,
    Dépénalisation de l’homosexualité,
    Passage de la retraite de 65 à 60 ans
    Autorisation des radios locales privées

    Bon, il y en a pour la journée. Maintenant, une vraie question a Ploum (ça m’interresse vraiment, c’est pas pour troller. Le rejet du clivage gauche droite dans le parti pirate reste une énigme pour moi, tant il me semble qu’il a sa place à gauche).
    Si les clivages gauches-droites sont dépassés, Fait ton shopping dans la liste au dessus, et dis-moi ce que tu aurais combattu. Où se trouve dans le cœur des programmes de gauche ton rejet ?

    Dis-moi comment va tu résoudre les trois plus importantes questions de notre époque (écologie, répartition du pouvoir, répartition de la richesse), sans froisser la droite, et sans tisser des liens avec la gauche. (si ça fait long en commentaire, peut-être connaît-tu un lien qui traite de ce sujet)

  10. Ploum

    Tumulte > « La même remarque pourrait être formulée pour le « clivage droite/gauche ». Il existe bel et bien et possède un sens. »

    Alors je te propose de me donner une définition claire de ce que tu entends par droite et par gauche et je te dirais si je suis de droite ou de gauche selon ta définition.

    Problème : il existe autant de définitions que d’individus. Ce clivage complètement obsolète a divisé en deux la société. Les élections se jouent sur la frange de 10% d’indécis qui oscillent entre les deux camps. Mais cette division est fondamentalement néfaste et, à mon sens, empêche les personnes différentes de s’unir sur des objectifs communs fondamentaux.

    Donc je suis complètement en désaccord avec ton commentaire.

  11. Ploum

    Éric > En Allemagne, il est pour. En Belgique, il n’y a pas de position officielle mais on dirait qu’il y a une énorme tendance pour. Personnellement, c’est un sujet qui me passionne.

  12. j-c

    @ Ploum:

    La définition « gauche »/ »droite » sur laquelle je me base est:
    – gauche: considérer que la société forme une entité différente de la simple somme des individus, et que des principes qui n’avantagent pas les individus particuliers peuvent toutefois profiter au bien commun.
    – droite: considérer que c’est en maximisant l’intérêt des individus particuliers qu’on arrive à une société plus agréable.

    Ces deux approches sont exclusives.
    Il existe évidemment des cas où on peut être « plus à gauche » sur un point et « plus à droite » sur un autre, pour deux raisons:
    – on fait un compromis: tout en étant « de gauche » ou « de droite », on accepte d’appliquer une solution qui ne correspond pas à son principe pour des raisons de compromis ou de pragmatisme.
    – on est incohérent avec soi-même: on applique un principe de société sur un sujet tout en reconnaissant par ailleurs que ce principe de société est foireux.

    Au final, même si les actes peuvent être « de droite » ou « de gauche », la personne, elle, est censée se trouver d’un côté ou de l’autre.
    Deux personnes peuvent avoir le même programme concret et pragmatique, mais avoir une idéologie différente. Même si le programme est le même, seule l’une d’elle correspond à mes valeurs et mérite mon vote, car faire de la politique ne correspond pas à appliquer bêtement la liste des points sur son programme, mais ça consiste également à être confronté à de nouveaux problèmes et à devoir faire des compromis. Dans ce cas, la personne qui a une vision de la société similaire à la mienne est plus apte à me représenter.

    Voilà pourquoi je n’aime pas quand on parle de « clivage obsolète ». C’est juste une excuse facile pour ne pas répondre à la question « quel est votre vision de la société » (ou alors, c’est qu’on n’a pas compris qu’il y a une différence entre la vision de la société et les actes en eux-mêmes).

  13. Tumulte

    @Ploum

    Ca n’est pas parce que la différence est floue dans la tête des gens qu’elle n’existe pas ! Bien au contraire, elle est plus marqué aujourd’hui que jamais ! Quitte à me répéter : ce flou fait le jeu des gens au pouvoir, et leur permet de faire passer leur idéologie pour objectivité (alors qu’il n’y a pas plus idéologique que l’oligarchie Européenne – majoritairement de droite !).

    Au sens strict, la droite pense que le changement vient des individus (mise en avant des « grands hommes », valorisation des initiatives individuelles au dépend de changements de système, justification des inégalités…) la gauche favorise l’action collective, le bien être commun, et le changement des règles socio-économiques.
    En conséquence de ce qui à été dit plutôt, la droite est pour une diminution de l’état et un laissé faire des marchés, la gauche prône l’exact inverse. La droite travail pour les pouvoirs déjà en place (la France du Fouquet’s), la gauche tend a rééquilibrer les choses et menace les intérêts des puissants au profit du peuple…

    Pour être plus concis, voir un peu provocateur : la gauche, c’est Liberté Égalité Fraternité (qui sont aussi les valeurs du libre selon RMS), la droite c’est Travail Famille Patrie.

    « [le clivage droite gauche] empêche les personnes différentes de s’unir sur des objectifs communs fondamentaux »

    Oui, sauf que tout le monde n’a pas les mêmes intérêts, et pour citer Warren Buffet (qui n’est pas exactement un marxiste) « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Etre de gauche, c’est prendre clairement position dans l’autre camps.

    Après j’entends bien que la latéralité du paysage politique est un bordel pas possible. Je me retrouve plus proche d’un type de droite (Dupont-Aignan) que d’un type soi-disant de Gauche (Hollande). Les raisons de ces mutations sont en parties dû à l’adoption du paradigme néo-libéral et à l’internationalisation et l’homogénéisation des « élites ». Le souci c’est que les étiquettes « droite/gauche » n’ont pas été réajustées après la mutation idéologique… elles ne sont plus au bon endroit, mais elles restent un marqueur idéologique extrêmement pertinent.

  14. Sébastien C.

    Bonjour à tous,

    Je rédigeais et j’ai réactualisé avant de publier ; la stéréo se fera donc augmentée…

    @ploum
    > Alors je te propose de me donner une définition claire de ce que tu entends par droite et par gauche et je te dirais si je suis de droite ou de gauche selon ta définition.

    C’est amusant cette façon de se positionner face à l’électeur potentiel : dis mois qui tu es, je te dirais ensuite qui je suis… Vous devriez prendre des leçons de pédagogie ; ça aiderait les gens qui ne vont pas forcément voter pour vous à se sentir un peu moins pris pour des imbéciles (et notez qu’en cette occurrence, je reste infiniment courtois).

    @Tumulte
    Juste un grand merci, ami de GAUCHE. Tout est dit dans votre première réflexion ; je la garde comme une perle rare qu’il faut lire et relire, aussi parce qu’elle est très simple à comprendre dans les rappels fondamentaux qu’elle renouvelle, quitte à ne pas être entendue par les gens qui, justement, la refuse pour ne pas y adhérer en conscience. Par là-même, ils démontrent à quel point leur idéologie ne se place pas ailleurs qu’à droite, fort peu centrée en vérité. Le cosmétique est toujours superficiel et les masques tombent donc en conséquence plus vite qu’on le présume ; c’est là un point rassurant dont il faut se réjouir.

    Parce que c’est tellement facile de dire qu’il « existe autant de définitions que d’individus » et de taxer d’obsolescence (programmée ?) ce qui, quand même, fait le ciment d’une société… Ces revers de main qui s’économisent la réflexion en prônant un nouveau paradigme dont l’ébauche à peine entamée nous démontre le conservatisme est finalement assez plaisant dans les sourires polis qu’ils nous inspirent en répons. La Politique se fait aussi de réciproque et notre jeune ami semble avoir encore beaucoup à apprendre en ces domaines où il reconnaît lui-même être finalement assez novice.

    Allons ; encore un effort jeune homme, votre discours nous intéresse : poursuivez donc !
    😎

  15. Ploum

    J’ai découvert qu’il est impossible de convaincre un militant acharné « de gauche » que le monde n’est pas binaire. (je n’ai pas rencontré de militant de droite acharné donc je ne sais pas si c’est symétrique).

    Je relève tant de contradictions et de caricatures dans les propos précédents qu’ils en sont risibles.

    La droite serait favoriser l’individu et la gauche favoriser le groupe. Avec une telle définition, il est évident qu’on ne peut être de gauche ou de droite. Tout est au cas par cas. On ne peut pas faire une généralisation ou alors, on est très dangereux.

    Ailleurs, la gauche serait « liberté, égalité, fraternité » et la droite « travail, famille, patrie ». C’est marrant parce que la patrie, c’est le groupe par essence. Et « égalité, liberté » sont des droits purement individuels. Donc les deux définitions sont complètement contradictoires.

    Et je pense qu’il n’y a plus beaucoup de réactionnaires pour défendre « travail, famille, patrie » face à « liberté, égalité, fraternité ». Ce serait comme dire la droite pollue et la gauche est écologique. Dans tous les messages ci-dessus, on peut d’ailleurs lire une ligne moralisatrice et manichéenne « la droite c’est mal, la gauche c’est bien » qui me répugne profondément.

    Bref, beaucoup de lieux communs, un aveuglement idéologique et l’exemple même de ce que je reproche au clivage gauche-droite : l’abrutissement quasi-religieux des militants qui, au lieu de se poser la question de savoir si une solution est adaptée ou pas au problème se pose de savoir si elle est de gauche ou de droite et ensuite la soutiennent ou la rejettent aveuglément.

    Et à cela, on m’a déjà répondu « ceux qui disent n’être ni de droite ni de gauche sont des gens de droite qui n’osent pas le dire ».

  16. Sébastien C.

    Il semble donc que la profondeur du débat ne puisse se poursuivre de par nos incompréhensions respectives (sauf à troller honteusement, ce qu’aucun d’entre nous ne désire, je crois).

    Qu’il me soit pourtant encore permis de souligner encore un point : que nous nous relevions ici « de gauche », la chose est entendue et vous n’avez pas manqué de la noter tant il est clair qu’elle vous dérange. Pourtant, quand un « Tumulte » vous écrit : « Je me retrouve plus proche d’un type de droite (Dupont-Aignan) que d’un type soi-disant de Gauche (Hollande). », vous lui répondez « Dans tous les messages ci-dessus, on peut d’ailleurs lire une ligne moralisatrice et manichéenne “la droite c’est mal, la gauche c’est bien” ».

    À chacun, donc, ses manichéismes, sa morale mais, surtout, ses subtilités… Sans avoir de conseils politiques à donner à quelqu’un d’aussi incroyablement sourd que vous, j’aurais quand même envie de vous suggérer de faire un peu plus « semblant », juste parce qu’il me semble que l’engagement politique que vous prenez n’a, lui, rien, absolument rien, de nouveau, même s’il vous est, sans doute, donné d’être profondément convaincu du contraire.

  17. untel

    Désolé de te le dire Ploum, mais tu t’enfonce:

    citation : « je n’ai pas rencontré de militant de droite acharné donc je ne sais pas si c’est symétrique »

    Il est évident que pour toi:
    pensée de gauche = idéologie
    pensée de droite = pragmatisme

    Merci d’avoir répondu pour moi en clonclusion de ton post…

  18. Tumulte

    @Ploum

    Aucun militant de gauche ne considère que le monde est binaire ! Bien au contraire la plupart des gens de gauches passent leur temps à rajouter de la subtilité dans la binarité ambiante (français vs étrangers, travailleurs vs chômeurs, fonctionnaires vs salariés du privé etc…). De plus, je peux affirmer que la plupart de militant que j’ai rencontré passent leur temps à se renseigner et à être curieux pour remettre en cause les idées reçus et essayer de comprendre le monde.

    Après, le fait est que je ne partage absolument rien avec l’UMP, et que je considère leur idéologie néfaste à tout point de vue. En revanche, comme je l’ai déjà dit, Dupont-Aignan est un politique qui a toute ma sympathique, fut-il de droite. Si il avait été a la tête de l’UMP à la place de Sarkozy (il a eu 15% si mes souvenirs sont bons) je serais probablement moins radical vis-à-vis de cette formation politique.

    Enfin, je vais être obligé de me mettre en porte-à-faux avec la « contradiction » que tu pense avoir levé. A mon sens, la Patrie implique une notion de masse et de hiérarchie, non une notion de communauté. or, la masse n’est pas l’opposé de l’individu, ce sont les deux faces de la même médaille.

    De plus, la liberté et l’égalité ne sont pas des notions individuelles ! L’égalité, c’est évident, car ça n’est applicable que relativement au reste de la société.
    Concernant la liberté, il en va de même ! La liberté est également quelque chose qui se construit socialement et non individuellement. Par exemple, lorsqu’une société décide de laisser d’avantage de liberté aux entrepreneurs en cassant les outils de régulations, cela va effectivement augmenter la liberté des gens qui sont en mesure d’agir (qui ont un patrimoine financier, intellectuel, un réseau etc…)… mais dans le même temps ça à objectivement considérablement dégrader la liberté de l’immense majorité du reste des travailleurs qui se voient privé des outils qui les protégeaient (et qui compensaient leur état de subordination).

  19. j-c

    @ Ploum:

    Réponds-tu également à mon commentaire ?

    Je pense que mon commentaire est relativement neutre, et évite donc les reproches que tu fais là.

    La question qui permet de déterminer l’orientation est relativement objective:
    parmi les deux modèles de société proposés (« la société se fonde sur une interaction complexe des individus qu’il faut gèrer différemment que l’individu lui-même » ou « la société est la somme des individus, et répondre aux besoins individuels répondra aux besoins de la société »), quel est celui que tu as derrière la tête lorsque tu es confronté à un problème politique ?
    (et tu noteras qu’aucun des deux choix n’est a priori ‘meilleur’)

    Mon explication concernant la différence entre les actes et l’idéologie est pour moi très importante. Lorsqu’on « rejète le clivage » ou la « binarité », j’ai l’impression qu’on nie un fait simplement parce qu’on ne l’identifie pas.
    L’idéologie ne se détermine pas sur les faits ou les points de programme (même si ceux-ci correspondent souvent à l’idéologie de leur instigateur), il s’agit de la vision politique du politicien.
    Chaque politicien prend ses décisions en évaluant si c’est « bien » ou « pas bien », et pour savoir si c’est « bien » ou « pas bien », il doit forcément se réferrer à ce qu’il pense être la meilleur façon d’améliorer la société.
    Un parti politique peut contenir des gens ayant des idéologies différentes. Mais en tant que représentant de ton parti, tu as une responsabilité de représentation qui t’aménera à défendre des opinions selon ton idéologie. Et cela, c’est important de le savoir pour quelqu’un qui veut voter pour toi.

  20. Ploum

    j-c > Ta définition est effectivement parait neutre mais je la trouve néanmoins assez peu pertinente.

    « répondre aux besoins individuels répondra aux besoins de la société » : si la société pouvait répondre à tous les besoins individuels, sans contrainte, alors ce serait bien sûr l’idéal.

    Cependant, il est évident qu’il faut parfois faire des compromis, simplement car les besoins individuels sont parfois exclusifs. Je ne peux pas fumer sans empiéter sur le besoin de respirer de mon voisin.

    Donner à manger et un toit à tous est donc, selon ta définition, une vision de droite vu que c’est la satisfaction des besoins individuels. En ce sens, le revenu de base répond exactement à cette définition et devrait donc être de droite.

    En fait, tes deux définitions ne sont pas spécialement en opposition. On peut imaginer gérer une société selon la première définition avec le but de répondre aux besoins individuels. Je n’arrive pas à trouver un seul exemple où on va tenter de ne pas répondre aux besoins individuels.

  21. Ploum

    @tumulte : « Aucun militant de gauche ne considère que le monde est binaire ! Bien au contraire la plupart des gens de gauches passent leur temps à rajouter de la subtilité dans la binarité ambiante »

    Tu insinues que les gens de droite sont, eux, binaire. Il y a donc deux types de personnes : ceux de gauche, pas binaire, et ceux de droite, binaire.

    Avoue que c’est complètement risible. Déjà, c’est quoi « quelqu’un de gauche » ? C’est quoi cette étiquette qu’il faut absolument coller ?

  22. j-c

    @ Ploum:

    > « Cependant, il est évident qu’il faut parfois faire des compromis, … »
    Cela correspond exactement à ce que je disais quand je parlais de « la différence entre les actes et l’idéologie ».
    C’est pour moi un point essentiel: au niveau des actes, une personne de gauche (resp. de droite) peut choisir de faire une action de droite (resp. de gauche).
    Ce n’est pas ça l’important.
    L’important, c’est de savoir si, face à un nouveau problème, lorsque la solution « de droite » et la solution « de gauche » sont toutes les deux envisageables à égalité, est-ce qu’il va choisir celle « de droite » ou celle « de gauche ».

    La politique ne se limite pas du tout aux points du programme (au contraire, les points de programme ne se présentent jamais de manière aussi simple: que vas-tu faire si on te dis: « ok, on veut bien du point 1, mais à condition que tu abandonnes ton point 2 et que tu acceptes notre point 3 qui est légérement en contradiction avec ton point 1 »).
    Un citoyen X qui vote pour toi considère que tu vas le représenter, c-à-d que quand tu seras confronté à un nouveau problème (et tu le seras), tu vas faire un choix qui correspond à ce qu’aurait fait X. Si X n’est pas capable de connaitre ta vision de la société parce que tu ne donnes que des cas concrets qui correspondent à 0.001% de ce que tu vas devoir gérer lorsque tu seras élu, il sera incapable de dire si tu es un bon représentant pour lui ou non.

    > « Donner à manger et un toit à tous est donc, selon ta définition, une vision de droite … »
    Donner à manger et un toit à tous n’est ni de droite ni de gauche (la vision de gauche n’implique pas que l’intérêt individuel ne peut pas aller dans le même sens que l’intérêt commun). Par contre, les priorités sur les moyens employés sont différents. Une personne de droite aura tendance à favoriser l’indépendance de la personne vis-à-vis de son toit et de sa nourriture, tandis qu’une personne de gauche aura tendance à favoriser une structure sociale pour y parvenir (mais de nouveau, en fonction des circonstances, cela ne veut pas dire qu’ils feront ça).
    Pour le coup, c’est toi qui raisonne de manière un peu binaire: un problème n’est jamais noir ou blanc, il y a des tas d’enjeux et une échelle continue d’arguments pour ou contre le choix de certaine solution.
    Les gens de gauche ont une approche différente que les gens de droite pour résoudre un problème. Le citoyen X ne peut pas voter pour toi s’il ne sait pas quelle approche tu comptes adopter.

    > « En fait, tes deux définitions ne sont pas spécialement en opposition. On peut imaginer gérer une société selon la première définition avec le but de répondre aux besoins individuels. Je n’arrive pas à trouver un seul exemple où on va tenter de ne pas répondre aux besoins individuels. »
    La question ne concerne pas le but. On est tous d’accord: le but est d’arrivée à une société harmonieuse, qu’on soit de gauche ou de droite.
    La question est de savoir comment on pense que la société fonctionne.
    Est-ce que tu penses que sous le capot invisible qui fait tourner la société, il y a un moteur à essence ou un nain qui pédale ? En fonction de ce que tu crois, tes solutions seront différentes. Et tu ne peux pas croire les deux à la fois, car les deux hypothèses impliquent des approches et des solutions différentes.

    Ces deux approches sont bel et bien exclusive: on ne peut pas à la fois donner priorité à A et donner priorité à B. C’est un peu comme dire: je crois en Dieu, mais en même temps, je n’y crois pas. C’est quelque chose qui peut se faire, mais dans ce cas, comment vas-tu répondre aux problèmes ? En tirant à pile ou face pour savoir si tu vas traiter le cas selon A ou selon B ? Comment peut-on représenter qlq’un si lors de chaque choix, on a 50% de chances de faire le choix contraire à celui qu’il aurait fait ?

    Ce qui me gène le plus, c’est que cette distinction « gauche » / « droite », je la vois bel et bien au quotidien. Lorsque certains politiciens font un choix qui ne corresponds pas à ce que j’aurais fait, je peux dire: ok, ce type n’a pas agit comme ça parce que c’est un imbécile, mais parce qu’il a une vision de la société qui est différente de la mienne.
    Et je constate bien 2 familles, une basée sur la notion de principe social comme moteur de la société, une autre basée sur la notion de liberté individuelle comme moteur de la société.
    Comment réagis-tu quand un politicien fait un choix que tu n’aurais pas fait ? Considères-tu qu’il se trompe (et donc qu’il est bête) ?
    Si ce n’est pas le cas, force est de constater que l’existence d’idéologie est réelle, et que la notion de gauche/droite n’est donc pas totalement fantaisiste.

  23. j-c

    @ Ploum:

    > « Tu insinues que les gens de droite sont, eux, binaire. Il y a donc deux types de personnes : ceux de gauche, pas binaire, et ceux de droite, binaire. »

    Wouho ! Petit dérapage, là.
    Tumulte répondait à tes propres propos:
    « J’ai découvert qu’il est impossible de convaincre un militant acharné « de gauche » que le monde n’est pas binaire. »

    C’est comme si je voyais:
    – les chiens, je sais pas, mais tout les chats sont gris
    – non, tout les chats ne sont pas gris. au contraire, les chats aiment bien se rajouter un peu de couleur vive de temps en temps.
    – quoi ! tu prétends que tout les chiens sont gris ! risible !

  24. Tumulte

    Bon, Ploum, plutôt que de nier en bloc ce qu’on essaie d’expliquer gentiment, je t’invite a te renseigner sur les concepts de « droite » et de « gauche ». Tu constateras que ces termes ont une histoire et un sens. Tu constateras également que la droite et la gauche opposent des visions de la société qui n’ont ni les mêmes origines philosophiques, ni les mêmes objectifs ni les mêmes moyens.

    Enfin, je ne vais pas me contenter de critiquer l’absence de mise en perspective du Parti Pirate sans donner quelques conseils de lectures : http://j-ai-du-louper-un-episode.ha… (c’est un blog de gauche qui cite un blog de droite – dingue, non ?)

    J’ai pris beaucoup de plaisir à lire la plupart des commentaires ici, mais je suis un peu déçu par l’argumentaire que tu mets en avant Ploum ; que je trouve, je dois bien l’avouer un peu adolescent.

  25. sIMdLR

    Je dois bien reconnaître à mon grand étonnement, Ploum, que tu est tout doucement en train de revêtir les atours du politicien classique dans tout ce qu’il a de plus énervant : langue de bois, manière très élégante mais assez condescendante d’éluder les questions qui te sont directement adressées et surtout facilité déconcertante d’entretenir ce flou artistique autour de ton projet politique, des valeurs que tu prônes et de l’idéologie à laquelle tu adhères.
    Je pense tout simplement que tu as du mal à assumer le fait qu’au fond de toi, tu es socio-économiquement ancré à droite (pour des raisons que je respecte tout à fait) alors que tu prônes des idéaux libertaires flirtant gentillement avec la gauche politicienne (ce n’est un secret pour personne).
    C’est un perpétuel exercice d’équilibre mais il convient à chacun d’assumer ses contradictions. Cela ne nous rend que plus humain.
    Bon courage dimanche !

  26. Ploum

    Si j’étais langue de bois, je dirais tout simplement que oui, je respecte le valeurs des deux camps, etc.

    Je ne les comprends juste pas. Et aucun commentaire ici ne m’a paru sensé. C’est pour moi une définition complètement abstraite.

    Je prends l’exemple de j-c : « au niveau des actes, une personne de gauche (resp. de droite) peut choisir de faire une action de droite (resp. de gauche). »

    Mais qu’est-ce qui définit une personne de gauche si elle peut choisir de faire une action de droite ?

    Simon > Je tiens à rappeler que les idéaux libertaires sont eux-mêmes très autonomes par rapport à la gauche/droite. La majorité des anarchistes que je connais et que j’ai fréquenté ne se réclamait ni de l’un, ni de l’autre. J’en ai également rencontré beaucoup qui se disent de droite. Exemple : libéral, libertarien. Or, exemple extrême, le communisme est vu de gauche et est l’antithèse des libertaires.

    Cela prouve bien que vouloir réduire le débat à deux pôles est non seulement absurde mais dangereux.

    Je trouve aussi très « bac à sable » les insinuations « en fait t’es de droite mais t’assume pas ». Demande-moi ce que je pense d’un problème concret, je te le dis. Demande-moi si je suis de droite ou de gauche, je te réponds que je ne comprends même pas le concept.

    Exemple très concret : je suis passionné par le concept de revenu de base. Et bien pour certains, c’est un concept de gauche. Pour d’autres, c’est ultra-libéral (ben oui, ça donne les mêmes chances à tout le monde mais après, tu te démerdes et c’est l’individu qui fait la différence).

    Le logiciel libre lui-même, dont on dit plus haut qu’il est de gauche (communauté, tout ça) est vu par certain comme très à droite : c’est une méritocratie et les meilleurs ont plus de pouvoir dans les projets (Eric Raymond, et il me semble avoir entendu RMS le dire).

    Pour moi, un type de gauche, c’est un type qui prend ce qui lui plait et, après dit : « ça c’est de gauche ».

    Puis, lorsque je réfléchis à ce qu’on vient de dire, je rigole doucement : être de droite serait favoriser l’individu. Vous pensez sincèrement que Sarkozy a favorisé l’individu et les libertés individuelles ? Vous pensez sincèrement qu’il répond aux définitions de « droite » que j’ai vu plus haut ?

    Peut-être que c’est plus facile de se positionner face à des situations. Si j’avais été français, par exemple, j’aurais sans hésité voter pour Hollande plutôt que Sarkozy. Est-ce que ça fait de moi une personne de gauche ? Ou de droite effectuant une action de gauche ?

  27. Sébastien C.

    @Ploum
    > « Pour moi, un type de gauche, c’est un type qui prend ce qui lui pla[î]t et, après dit : « ça c’est de gauche » »
    Ouawh ! Merci de vos éclaircissements ! Perso, je n’en demandais pas tant !

    @Tumulte
    Deux citations du blog auquel vous nous conviez toujours aussi justement :
    « J’aime les gens qui réfléchissent » et « Prenez le temps, regardez, lisez ! »

    Or, dès le deuxième paragraphe de la présente interview, notre ami Ploum nous dis : « J’aime beaucoup réfléchir » ; donc ÀMHA, « ça devrait le faire ».
    Par contre je ne suis pas d’accord avec Pascale Fourier :

    « Le temps ne fait rien à l’affaire ».

    Allez, sans rancune !
    😎

  28. j-c

    @ Ploum:

    > « Mais qu’est-ce qui définit une personne de gauche si elle peut choisir de faire une action de droite ? »
    De la même façon: qu’est-ce qui définit un libriste si il peut utiliser des logiciels non-libres tels que opera, flash ou certains drivers ?
    La réponse est simple: le libriste a un certain idéal, qu’il va tenter de réaliser avec des méthodes compatibles avec ces valeurs.
    Il va parfois devoir faire des choix qui ne correspond pas à son idéologie, mais lorsqu’il aura le choix, il va avoir tendance à faire le choix libre plutot qu’un autre.

    C’est identique avec le politicien de gauche: celui-ci a un idéal de société, où les règles sociales ont une plus grande importance que les libertés individuelles.
    Cela ne veut pas dire que lors d’actes concrets il va à 100% faire des choix de gauche.
    Lorsque tu parles de l’absence de réalité de clivage gauche/droite, j’ai l’impression que c’est de ça que tu parles. J’ai l’impression que tu dis: lorsqu’on regarde les actes des politiques, aucun d’eux fait 100% d’actes de gauche et 100% d’actes de droite, donc, personne n’est de gauche ou de droite.

    > « La majorité des anarchistes que je connais et que j’ai fréquenté ne se réclamait ni de l’un, ni de l’autre. »
    La majorité des mangeurs de pâtes que je connais ne se réclamait ni de droite ni de gauche.
    Le mot « anarchisme » en soi n’est ni de droite ni de gauche, c’est simplement le nom donné aux mouvements « anti-hiérarchiques », qui eux, peuvent être de gauche ou de droite.
    De la même façon qu’on peut être mangeurs de pâtes de gauche ou mangeurs de pâtes de droite, on peut être anarchiste de gauche ou de droite, les deux n’ayant pas la même vision de la société.
    Le fait qu’un anarcho-syndicaliste se considère comme idéologiquement très éloigné d’un libertarien prouve justement qu’il existe une différence entre les gens « de gauche » et « de droite ».
    Et tu remarques qu’on ne peut pas être à la fois anarcho-syndicaliste et libertarien.

    > « Demande-moi ce que je pense d’un problème concret, je te le dis. »
    C’est bien ça le problème: impossible de savoir comment tu vas réagir face à un problème concret à moins de te le demander (et encore, comment être sur que ta réponse sera identique à celle que tu donneras lorsque tu seras confronté à la situation réelle, bien plus subtile et complexe qu’une question abstraite ?).
    Si tu me dis quel est ton idéologie, là, je n’ai pas besoin de te poser la question sur chaque cas concret: je sais que tu partages certaines valeurs avec moi et que tu répondras aux questions en prenant compte de ces valeurs, comme je l’aurais moi-même fait, ce qui fait qu’il y a de grande chance pour que nos deux avis sur la question soient similaires.

    > « Et bien pour certains, c’est un concept de gauche. Pour d’autres, c’est ultra-libéral »
    Bien sûr: le revenu de base en soi n’est ni de gauche ni de droite.
    Pour un adepte du revenu de base de gauche, son utilisation et sa mise en place doit être totalement différente que ce qu’attend un adepte du revenu de base de droite. Les buts et les moyens sont différents.
    C’est un exemple concret où on voit que l’idéologie est importante.
    Si je suis pour un revenu de base de gauche, et que tu dis « je suis pour le revenu de base », je ne PEUX PAS voter pour toi, car il se peut que tu sois pour le revenu de base de droite.

    Un exemple concret de différence entre le revenu de base de gauche ou de droite:
    Friedmann (droite) était pour le revenu de base car on peut alors laisser tomber les aides sociales. C’est évidemment inacceptable pour qlq’un de gauche.
    Inversement, si le revenu de base est financé par un impot sur le revenu des plus riches, c’est en contradiction directe avec le modèle libéral, où celui qui a fait la différence est ensuite punit et une partie de sa propriété lui est prise pour être redistribuée aux autres.

    Lorsque tu dis être pour le revenu de base, à quel condition es-tu prêt à le faire passer ? Pour avoir la réponse à cette question, il faut te la poser dans tout les cas de figure (est-ce que tu es pour un revenu de base avec taxe sur les grande fortune ? si oui, à quel niveau ? est-ce que tu es prêt à voir les aides sociales diminuer en contre-parties ? Si un impact est visible sur le travail, comment vas tu gèrer ça ? …). Et que se passe-t-il si j’ai oublié de poser une question subtile mais fondamentale ?
    Si tu dis, « je suis de gauche (ou de droite) et je suis pour le revenu de base », tu réponds pratiquement à toutes ces questions.

    > « Pour moi, un type de gauche, c’est un type qui prend ce qui lui plait et, après dit : « ça c’est de gauche ». »
    Sur le coup, tu sembles avoir pris la gauche en grippe sans réelle raison: le même raisonnement est valable pour la droite, évidemment.
    Par contre, je pense que ta vision des choses est faussée par le fait que tu n’identifies pas bien les idéologies.
    Lorsqu’un type de gauche dit: « je suis pour le revenu de base », « je suis anarchiste » ou « je suis pour le logiciel libre », il ne prend pas ce qui lui plait: il parle du revenu de base de gauche, de l’anarchisme de gauche, du logiciel libre de gauche.
    Le logiciel libre de gauche est fondamentalement différent du logiciel libre de droite. Quelqu’un qui défend le logiciel libre de droite comme Raymond ou Wales ne soutient pas le logiciel libre de gauche, il ne s’y retrouve pas. Preuve qu’il existe une différence.

    > « Vous pensez sincèrement que Sarkozy a favorisé l’individu et les libertés individuelles ? »
    De nouveau, tu confonds l’idéologie et les faits concrets.
    La vision de société de Sarkozy était clairement en faveur de la libre-entreprise et de l’indépendance de l’individu face à l’État.
    Comment fais-tu pour voter pour quelqu’un ? Tu n’as aucun outil pour pouvoir prévoir quelle sera sa position face à un nouveau problème, et à partir de quand il va accepter ou non un compromis. Comment fais-tu pour savoir que les décisions qu’il prendra correspond aux décisions que tu souhaites ?

    Lorsque tu rejettes la question du clivage gauche/droite, c’est comme si tu disais:
    moi, je vais défendre les logiciels comme vlc, firefox, libreoffice, …
    et que lorsqu’on te demande « oui mais t’es libriste ou open-source ? » et que tu réponds « pour moi, ce clivage est dépasser ».
    Comprends bien que pour nous, qui voyons des différences claires entre des comportements de gauche ou de droite (ou libriste et open-source), c’est un peu comme acheter un chat dans un sac: comment te faire confiance pour nous représenter alors qu’avec ce que tu nous dit, tu fais en sorte qu’on ne sache pas quel est ton idéologie.

  29. Odysseus

    J’avoue être un tantinet circonspect à propos de ce billet.

    Même si le candidat est connu dans le monde libre, est-ce bien l’endroit pour ouvrir une tribune politique (telle que celle-ci)?

  30. Ploum

    j-c >c’est très intéressant ce que tu dis. Je ne suis pas d’accord mais c’est intéressant.

    Notamment tu dis que selon l’idéologie de qqn, tu sais comment il va réagir face à une situation donnée mais que, justement, une personne de gauche peut parfois réagir à droite. Bref, c’est un jugement incohérent.

    Au Parti Pirate, notre version est la suivante :

    – Quand un problème se pose, il est analysé rationnellement (c’est à dire jusqu’au niveau où tout le monde est d’accord).
    – Des solutions sont proposées et, pour chacune, on essaye de prévoir les avantages et les désavantages de cette solution.
    – On l’applique et on observe le résultat, quitte à revenir en arrière ou à tester d’abord à petite échelle.

    Les décisions prises par les élus sont justifiées et cette justification est transparente.

    Il s’en suit qu’on casse un le côté idéologique.

    Au Parti Pirate en Brabant-Wallon, nous avons des gens qui viennent depuis des anciens du Parti Populaire à des militants sociaux très à gauche. Ces gens, par réflexe, se serrait détesté.

    Et lors de nos débats, tu sais quoi ? Ils se sont rendus compte qu’à 99% ils étaient d’accord avec les solution proposées.

    Le problème de la politique traditionnelle, c’est qu’on y voit très très rarement des gens de droite et de gauche débattre ensemble et surtout pas en ayant un objectif commun. C’est généralement un affrontement.

    J’en suis donc arrivé à la conclusion que le clivage gauche/droite s’auto-entretient par cloisonnement.

    Ceci dit, je me rends compte que la portée de notre débat est limitée par le format « commentaire ». Si il y a des gens dans ma région, ce serait avec plaisir que j’en discuterais de vive-voix.

  31. Ploum

    Odysseus > Le Framablog a un faible pour le Parti Pirate. Un billet très similaire a été posté lors des législatives en France 😉

  32. j-c

    @ Ploum:

    > « mais que, justement, une personne de gauche peut parfois réagir à droite. »
    Bien sûr. Les situations politiques sont très compliquées, nécessitent des compromis et des choix pragmatiques.

    Un politicien qui possède une idéologie va se présenter en tant que représentant de cette idéologie, en affirmant faire de son mieux pour la défendre dans tout les cas.
    Lorsqu’un politicien s’étant présenté à gauche réagit à droite, soit il ne respecte pas son engagement (ce qui peut toujours arriver, mais c’est pareil avec un politicien du parti pirate), soit il a agit pour le mieux étant donné les circonstances.

    Un politicien qui ne se présente qu’avec un programme, lui, ne peut jamais rien garantir. Lorsque son point de programme sera confronté à la réalité, il subira forcément des pressions de compromission, de pragmatisme, …
    Au final, un tel politicien, quoi qu’il fasse au final, peut toujours expliquer que la situation ne correspondait pas à ce qui était écrit sur son programme et que donc il a respecté ses engagements.

    C’est pour ça que tu ne sais pas comment il va réagir:
    – tu sais que le politicien ayant une idéologie va essayer de suivre au mieux son idéologie.
    – tu sais que le politicien ayant un programme ne va pas le suivre à la lettre car la réalité est complexe, et qu’il va donc, à ce moment là, faire n’importe quoi, car il ne se sera engager sur rien une fois qu’il est en situation « hors programme » comme c’est le cas 99% du temps.

    > « Au Parti Pirate, notre version est la suivante : »

    Aïe. Je n’aurais pas du lire ça, cela ne me parait plus du tout crédible. (mais ce n’est que mon opinion)

    « il est analysé rationnellement (c’est à dire jusqu’au niveau où tout le monde est d’accord) »:
    donc, d’après toi, quand le PS et le MR ne sont pas d’accord sur un point, c’est parce que qlq’un a « rationnellement faux » ? Par exemple, si tu as un budget de 100 euros et que tu dois le diviser entre: des aides aux entreprises, des aides aux personnes en difficulté, des aides à l’éducation, des aides à la recherche, des subsides pour la création d’emploi, … tu penses réellement qu’il existe une formule magique « rationelle » ?
    Non, le « niveau où tout le monde est d’accord » dépend des sensibilité politiques de « tout le monde ». Et ce « tout le monde » sont les élus du PP. Voilà pourquoi je veux savoir la sensibilité politique des membres.

    « on essaye de prévoir les avantages et les désavantages de cette solution. »:
    Même chose. Si tu as un keynesien dans la salle, il criera à la catastrophe sur une solution où un chicago boy affirmera qu’elle n’a que des avantages.
    Si tu penses savoir résoudre « objectivement » les choix économiques, je pense que tu peux revendiquer le « prix de la Banque de Suède en science économique en mémoire d’Alfred Nobel ».

    « On l’applique et on observe le résultat, quitte à revenir en arrière ou à tester d’abord à petite échelle. »:
    mais de nouveau, une personne de sensibilité de gauche ne concluera pas la même chose qu’une personne de sensibilité de droite.
    Par exemple, si une action produit 100 nouveaux emplois mais affaiblit un autre secteur provoquant 10 licenciements ailleurs tout en dépensant 100’000 euros qui auraient pu être dépensé à l’éducation, est-ce un échec ou une réussite ?
    Ça dépend fortement de l’idéologie.

    « Les décisions prises par les élus sont justifiées et cette justification est transparente. »:
    le problème, c’est que les élus sont élus sans expliquer comment ils vont prendre leur décision.
    C’est comme je disais plus tôt: si tu es d’accord pour un revenu de base mais en acceptant une réforme des aides sociales, tu peux justifier ça de manière totalement transparente. Reste que pour certains qui défendent le revenu de base, la perte sur les aides sociales fait que le bilan est négatif.
    Du coup, avant de voter pour toi, il faut qu’il sache comment tu vas évaluer la situation.

    « Ils se sont rendus compte qu’à 99% ils étaient d’accord avec les solution proposées. »:
    de la même façon que Raymond et Stallman s’accorde sur le principe du logiciel libre en général, mais ensuite, lorsque les choses se mettent en place, ils se rendent compte que non, leur idéologie ne sont pas compatibles, même si certains buts/moyens étaient communs.
    Si ce n’était pas le cas, cela signifierait qu’il n’y a pas de différence entre les deux milieux politiques d’où ils sont issus. Or ce n’est pas le cas.

    « c’est qu’on y voit très très rarement des gens de droite et de gauche débattre ensemble et surtout pas en ayant un objectif commun »:
    cela est vrai au sein même du parti. Par contre, les actes politiques sont toujours fait au niveau collégial. À ce niveau, il y a énormément de débat. La vie politique ne se passe pas dans le bureau du parti, c’est 95% en échangeant les idées avec les autres partis que se font les lois.

  33. Ploum

    « donc, d’après toi, quand le PS et le MR ne sont pas d’accord sur un point, c’est parce que qlq’un a « rationnellement faux » ? »

    Oui. On ne compte plus les décisions qui sont purement idéologiques et qui sont une catastrophe, qui n’ont pas été pensées plus loin que la prochaine échéance électorale ou qui sont faite car, sinon, cela reviendrait à reconnaître qu’on a fait une erreur.

    Là, j’avais détaillé quelques exemples mais ça devenait vraiment long. Il y en a tellement qui viennent que, au fond, j’ai du mal à trouver la moindre décision vraiment rationnelle faite récemment. C’est à pleurer.

    « La vie politique ne se passe pas dans le bureau du parti, c’est 95% en échangeant les idées avec les autres partis que se font les lois. »

    Tout à fait. Et ce que le Parti Pirate défend c’est que ça ne se passe plus entre les partis mais entre les citoyens.

    « Du coup, avant de voter pour toi, il faut qu’il sache comment tu vas évaluer la situation »

    Tu souhaites te baser sur des promesses purement théoriques ? Moi je propose de se baser sur des faits. C’est le cœur de la transparence. Si je suis élu, je rendrai des comptes de mon action politique en justifiant mes choix et en débattant publiquement des points importants. Cela permet non seulement de mieux comprendre mais surtout de participer. Après un mandat, cette transparence donne une meilleure idée de qui je suis que n’importe quel programme.

    Tu vas me dire que c’est trop tard ? Non, car il est évident que le Parti Pirate ne va pas obtenir une majorité absolue. Sans doute pas d’élu du tout. Mais si il y a un élu, sa capacité de nuisance sera très fortement limitée parce qu’il sera seul dans un conseil. Par contre, il aura l’occasion de faire ses preuves, de montrer qui il est réellement.

    Bon nombre de politiciens font exactement le contraire de leur propre programme et retournent la situation d’une pirouette verbale la veille des élections. Mon idéal, c’est un système politique qui soit sous surveillance constante des citoyens, où les changements d’opinions devraient être réellement justifiés.

    En un sens, tu as parfaitement raison : tu ne sais pas comment je vais agir face aux réels problèmes pour la simple raison que je ne le sais pas non plus vu que je n’y ai jamais été confronté.

    Peut-être que si je suis élu un jour (on y est pas encore mais admettons), je me casserais la gueule royalement. Ce sera une belle leçon. Mais au moins, et c’est la seule chose que je peux vous promettre, vous serez tous au courant.

  34. Stéphane Klein

    @untel
    > Désolé de te le dire Ploum, mais tu t’enfonce:
    >
    > citation : « je n’ai pas rencontré de militant de droite acharné donc je ne sais pas si c’est symétrique »
    > Il est évident que pour toi:
    > pensée de gauche = idéologie
    > pensée de droite = pragmatisme

    Il n’a pas dit cela… il n’a pas rencontré de militant de droite acharné… il ne dit pas que ça n’existe pas.

  35. j-c

    @ Ploum:

    > « On ne compte plus les décisions qui sont purement idéologiques et qui sont une catastrophe, »:
    Le système de participation des citoyens proposé par le PP est lui aussi pas mal idéologique (j’ai l’impression qu’il considère que les « bons choix » sont forcément les choix de la majorité des individus). Est-ce que vous serez prêt à renoncer à ce point crucial de votre programme pour montrer que vous, vous ne prenez pas des décisions purement idéologiques ?
    Concernant l’idéologie des décisions, je vais revenir sur ça plus bas.

    > « qui n’ont pas été pensées plus loin que la prochaine échéance électorale ou qui sont faite car, sinon, cela reviendrait à reconnaître qu’on a fait une erreur. »:
    oui, ça, ça arrive, mais il ne faut pas généraliser non plus. La majorité des politiciens ont une conscience professionnelle.

    > « ‘ai du mal à trouver la moindre décision vraiment rationnelle faite récemment. »:
    non, tu as du mal de trouver une décision qui correspond à ton idéologie politique. Tu crois que « ce qui te parait logique » = « ce qui est rationnel ». Or, ce qui te parait logique, c’est ce qui est cohérent avec la façon dont tu considères que la société fonctionne, c-à-d ton idéologie.

    > « c’est que ça ne se passe plus entre les partis mais entre les citoyens »:
    Pour 2 citoyens ayant des idéologies différentes, une solution rationnelle pour l’un sera une solution idéologique qui ménera à la catastrophe pour l’autre.
    La démocratie a résolu ce problème en via l’existence de parti qui regroupe des citoyens de même idéologie. Le problème du PP, c’est qu’il ne propose aucune idéologie, juste des propositions de fonctionnement différent. C’est bien en soi, mais ça ne fait pas de lui un groupe digne de représenter les citoyens.
    Une meilleure solution serait que ces nouveaux outils soient introduit dans les partis existants.
    C’est un peu comme dire: nous allons peindre un tableau. Tout ceux qui aiment le rouge votent pour A, tout ceux qui aiment le bleu votent pour B, et tout ceux qui veulent qu’on utilise un nouveau pinceau votent pour le PP.
    Le nouveau pinceau est p-e une bonne idée, mais cela ne permet pas d’obtenir un tableau au couleur représentative (et le fait de dire: « non mais les couleurs c’est dépassé », ça n’arrange rien).

    > « Après un mandat, cette transparence donne une meilleure idée de qui je suis que n’importe quel programme. »:
    c’est bien ça le problème: on ne peut connaitre ton idéologie qu’après ton mandat. Dans ce cas, comment pourrait-on voter pour toi ? Voter pour quelqu’un, c’est dire « cette personne me représente ».

    > « Tu vas me dire que c’est trop tard ? »:
    Non seulement je dis qu’il est trop tard, mais je dis aussi que c’est une perversion du système démocratique. Imagine un peu un monde où 100% des personnes se présentant déclarent « votez pour moi. vous ne savez pas si je vais vous représenter ou non, mais vous verrez bien ». Tu penses réellement que c’est comme ça qu’on arrive à un gouvernement représentatif.
    Par ailleurs, la question ne se réduit pas à toi: tu prétends que les décisions du PP sont faites par consensus de tout les élus. Je dois donc aussi connaitre l’idéologie de tout les membres.

    > « Mon idéal, c’est un système politique qui soit sous surveillance constante des citoyens, où les changements d’opinions devraient être réellement justifiés. »:
    C’est quelque chose de bien, que je soutiens. Mais cela n’efface pas le problème principal d’immaturité idéologique.

    Je reviens sur ton problème de « décisions rationnelle » vs « idéologie »:

    Pour résoudre un problème de société, on procède de la façon suivante:
    1) voici le problème
    2) voici comment fonctionne la société
    3) par conséquent, voici la solution pour résoudre le problème.
    Or, le point numéro 2, c’est ce qu’on appelle l’idéologie.
    Tu ne peux pas répondre objectivement à un problème sans identifier ses tenants et aboutissants dans le fonctionnement global.
    Pour qlq’un qui pense que le fonctionnement de la société est le résultat de la volonté des dieux, il identifiera le problème comme étant le fait que les dieux sont fachés et qu’il faut faire un sacrifice.
    Pour qlq’un qui pense que le fonctionnement de la société est le résultat de la recherche des intérêts individuels, il identifiera le problème comme étant le fait que certains individus n’ont pas eu la liberté de jouer leur rôle régulateur.
    Pour qlq’un qui pense que le fonctionnement de la société est le résultat de la gestion par une entité étatique des interactions entre individus, il identifiera le problème comme étant le fait que certaines règles sont manquantes ou ont été contournées pour permettre à certains de réaliser des actions qui ont déséquilibré le système.

    Parmi ces 3 cas (uniquement 3 cas, en réalité, il y a en des centaines), chaque solution est différente. Parmi ces 3 cas, peux-tu me dire quelle est la solution rationnelle ?

  36. 1138

    Je comprends Ploum quand il demande « C’est quoi ta définition de la gauche et de la droite ? » On n’a parlé ici que de la dualité société/individu (du moins il me semble, je n’ai pas tout lu). Mais on peut le voir autrement.

    Ainsi, on peut définir la gauche comme étant pour le progrès social et la droite pour le conservatisme (voire la réaction). Bien entendu, on peut être progressiste pour certains point et conservateur pour d’autres.

    Autre définition, sensiblement proche de la précédente : le rapport aux puissants. Les libéraux, dans l’ancien régime, luttaient contre le pouvoir détenu par une minorité. « Liberal » signifie encore « de gauche » aux États-Unis. Actuellement, une grande part du pouvoir est détenu par les puissances économiques, soutenues par les héritiers des libéraux, qui sont, dès lors, passés à droite.

    Encore une définition : celle basée sur l’électorat. Prenons l’exemple des petits indépendants. Traditionnellement, ils sont la chasse gardée de la droite. Pourtant, elle favorise plutôt les grandes sociétés. Résultat : les petits indépendants doivent soit se mettre en faillite soit devenir faux indépendant (franchisé, sous-traitant exclusif…) Si un parti vert propose de soutenir les petits indépendants, dans un but de relocalisation de l’économie, est-il de droite ? Voire d’extrême-droite (« les produits bien de chez nous ») ?

    Allons-y gaiement ! encore une définition possible : la gauche s’occupe des « petites gens » et la droite des fortunés. Dans ce cas-ci, ce serait à la gauche de s’occuper des petits indépendants.

    Le petit jeu, ensuite, est de placer chaque parti ou candidat sur chacune de ces lignes gauche-droite (ou d’autres lignes que vous ne manquerez pas de définir) et de s’y placer soi-même.

    (Si on ajoute le fait qu’on puisse également voter pour sanctionner une équipe en place qui souffre de l’usure du pouvoir, cela complique le choix de l’électeur. Je ne sais d’ailleurs toujours pas pour qui, exactement, je vais voter demain. Déjà pas pour un pirate : il n’y en a pas chez moi.)

  37. j-c

    @ 1138:

    C’est le problème de l’approche « factuelle » de la définition.
    Je pense que c’est le résultat du fait que les médias désignent tel ou tel groupe comme « de gauche » ou « de droite », en se basant sur l’idéologie, mais que le grand public lui, essaie de trouver une définition factuelle sans réfléchir plus loin.

    C’est pour moi comme dire:
    le logiciel libre, c’est un logiciel qu’on trouve sur sourceforge et qui est gratuit.
    En effet, quand je regarde, je constate que ce qui est désigné par « logiciel libre » est souvent sur sourceforge et est souvent gratuit. Mais cela ne veut pas dire que c’est comme ça qu’il faut procéder pour savoir si un logiciel est libre ou non.

    De la même manière, on a des anarcho-syndicaliste, de gauche, et des libertariens, de droite, certains partisans du libre qui sont de gauche et certains partisans de l’open-source qui sont de droite, …
    Comment distinger ceux de gauche et ceux de droite dans ces conditions. Très simple:
    on leur demande « selon vous, quel est la meilleur façon d’améliorer la société ? »
    Les gens de droite (qu’ils soient anarchistes, libristes, écologistes, …) auront tendance à répondre:
    « je pense que le principal, c’est de permettre aux individus de s’exprimer et d’exprimer et subvenir à leur besoin »
    Les gens de gauche auront tendance à répondre:
    « je pense que le principal, c’est de s’inquièter de la structure de la société, en l’encadrant avec une entité spécifique qui s’occupe de cela »

    Évidemment, cela ne veut pas dire que qlq’un de gauche refuse la liberté individuelle, mais simplement qu’il lui accorde moins d’importance (et inversement).

    Ploum disait par exemple:
    « c’est une méritocratie et les meilleurs ont plus de pouvoir dans les projets (Eric Raymond, et il me semble avoir entendu RMS le dire). »
    Cela ne suffit pas pour dire, par exemple, que RMS est de droite.
    Si RMS dit « l’aspect communautaire est plus important que l’aspect méritocratique des projects libres », alors, il est de gauche, tout en étant d’accord avec l’aspect méritocratique des logiciels libres.

    Quelqu’un de droite peut être pour le progrès social si celui-ci permet de donner plus de liberté à certains individus pour s’exprimer.
    Quelqu’un de gauche peut être pour un certain conservatisme à l’encontre par exemple d’une dérégulation.

    C’est toute la subtilité: les solutions proposées / méthodes utilisées ne sont pas toujours exclusive, mais la vision de la société (ce qu’on appelle l’idéologie) l’est (on ne peut pas à la fois croire que A est plus important que B et que B est plus important que A).
    Du coup, difficile de classer qlq’un en fontion des solutions et des méthodes.

  38. dnr

    Quel triste débat qui porte sur une puérile question : ‘es-tu de droite ou de gauche’, sur un nombre impressionant de commentaires. Sans doute pour plus facilement mettre Ploum dans une case. On aurait pu lui demander des choses plus concrètes : que penses-tu de la politique actuelle de densification de l’habitat, peut-on gérer autrement les relations étudiants-résidents, quid des nuisances du RER ou du futur quartier-ghetto Athena…

    La définition même de gauche et de droite varie entre la France et la Belgique, et même entre Wallonie et Flandre. Elle perd d’ailleurs pas mal de son intérêt une fois arrivé en Vallonie où le parti traditionnel le plus à gauche (PS) peut s’allier au parti le plus à droite (MR). Mais si!

    Tiens, j’ai un ami libéral au sens éthymologique du terme et partisan de la démocratie directe. Ca veut dire pour lui, si j’ai bien compris : liberté des individus (idée de gauche), pas d’assistanat (idée de droite), l’Etat n’intervient qu’au minimum (pas de droite en tout cas, mais pas de gauche non plus), démocratie directe (hmmm… gauche? Non, droite. Ou gauche?), changement institutionnel radical (pas de droite car pas conservateur).

    Zut, ça rentre pas dans des cases / définitions /clivages. Est-ce grave; dois-je encore lui parler, et quelle attitude adopter s’il se présente aux élections sans pouvoir me dire s’il est de gauche ou de droite?

  39. j-c

    @ dnr:

    Si tu avais lu ce que j’ai écris, tu verrais que:

    1) la majorité des questions concrètes servent à rien: si je lui demande s’il est « pour A » et qu’il me dit oui, à quoi ça me sert de savoir ça si lorsqu’il devra choisir entre A et B, il choisira B et donc laissera tomber A.
    Pire, il dit que les décisions seront prises après discussion avec les autres -> son avis personnel ne l’engage à rien.
    Il est bien plus intéressant de connaitre la vision politique du parti pirate* plutôt que des réponses concrètes qui se manipulent très facilement.

    (*: d’après les réponses de Ploum, ce serait d’ailleurs: on n’en sait rien, ça dépend de la composition majoritaire des membres du parti)

    2) l’histoire du « liberté des individus » -> gauche est STUPIDE. Un type de droite peut évidemment être pour la liberté des individus. Simplement, sa vision de la société n’est pas la même (et par conséquent, la façon de résoudre les problèmes n’est pas la même).
    En quoi est-ce difficile à comprendre ?

    3) J’aime bien ce nouveau « wouai-je-me-fais-pas-avoir-par-le-système » qui consiste à dire « j’ai entendu à la télé un type dire que le clivage gauche / droite était dépassé, donc, c’est surement vrai et tout ceux qui raisonnent en ces termes sont ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-même ».
    Ce qu’il faut faire, c’est regarder si le clivage a encore lieu d’être.
    Or, quand on demande aux gens quels sont leur vision de la société, ça continue à être soit:
    – euuuh, j’en sais rien (= je n’ai même pas pris le temps de me rendre compte de quel est mon idéologie, mais si je le fais, je répondrais un truc correspondant au deux tirets en dessous)
    – blahblah finalement, ce qui prime, c’est la liberté individuelle … -> droite
    – blahblah finalement, ce qui prime, c’est la structure sociale … -> gauche
    Donc oui, le clivage a encore lieu d’être.

  40. dnr

    @jc J’avais bien lu tes commentaires qui mettent le doigt sur un point fondamental : qu’allez vous décider pour telle ou telle matière?

    En fait, j’ai déjà posé des questions similaires aux tiennes aux pirates, sans avoir reçu de réponse convaincante. En cas de victoire, je me demande s’ils vont simplement se transformer en proxy pour la population, nous demandant notre avis sur toutes les grandes orientations à prendre. Une sorte de dernière étape avant une démocratie directe, mais là je crois que je m’emballe car je n’ai rien lu à ce sujet.

    Au-delà de ce vide regrettable, ne pas se proclamer de gauche ou de droite n’est pas forcément une échappatoire. Encore une fois, pour reprendre le cas de mon ami, je suis bien incapable de le dire de gauche ou de droite.

    Tu simplifies énormément en disant liberté individuelle … -> droite et structure sociale … -> gauche. Les contre-exemples abondent, mais à quoi bon? Ca peut être commode, pour l’esprit, de classer un parti à gauche ou à droite, et ça marche vaguement bien avec les partis traditionnels. Mais quand cette classification n’apparaît pas pertinente parce qu’une approche radicalement différente est proposée, pourquoi insister?

    (Encore une fois, je rappelle que la « droite » n’a pas la même acceptation en France qu’en Belgique, et encore moins qu’ailleurs…)

  41. j-c

    @ dnr:

    « Les contre-exemples abondent »:
    Je pense que ce dont tu parles, ce sont soit:
    – les faits qui ont l’air de droite et qui sont fait par des gens de gauche (ou inversément). Mais ce n’est pas sur les faits qu’il faut classer, c’est sur la vision politique
    – les partis historiquement « classés à droite » qui en fait comportent de plus en plus des gens ayant une vision de gauche (ou inversement). Et là, c’est juste parce que certains essaient de définir gauche et droite sur les faits et non pas l’idéologie.

    En ce qui concerne ton ami, tu n’es pas capable de le classer à gauche ou à droite car tu regardes ses opinions sur des points concrets. Comme je l’ai expliqué, une personne de gauche et une personne de droite peuvent avoir les mêmes opinions sur les points concrets, ce qui compte, c’est leur vision politique, et donc les moyens et les priorités qu’ils auront. Par contre, ton ami a forcément une vision politique orientée à gauche ou à droite (ou éventuellement qlq chose de totalement nouveau, mais personne n’a jamais expliqué une telle vision en sortant réellement du système gauche / droite. En général, ils disent juste « je suis ni de gauche ni de droite » sans pour autant être capable d’expliquer leur vision de la société sans tomber dans l’un ou l’autre)

    D’ailleurs, la démocratie représentative a été justement conçue parce qu’une action qui a l’air de gauche n’est pas toujours réellement de gauche. Le travail d’un politicien est d’étudier une situation avant de prendre une décision, ce que ne peut souvent pas faire le grand public (le principe de la démocratie représentative est: mieux vaut 10 experts sur chacun des 10 sujets différents que 10 amateurs devant se prononcer sur 10 sujets). En ayant une vision plus précise de la situation, il peut parfois se rendre compte qu’une action a priori de gauche ne va pas aider à atteindre l’objectif de la vision de gauche (et il peut parfois aussi se tromper).

    « Mais quand cette classification n’apparaît pas pertinente parce qu’une approche radicalement différente est proposée, pourquoi insister? »:
    Sauf qu’en pratique, tout ceux qui ont prétendu être ni de gauche ni de droite ont finalement été identifié à gauche ou à droite (à force d’actions et de discours sur la stratégie, on obtient petit à petit des indices sur la vision politique et les priorités).
    Donc, pour moi, la classification reste pertinente.

    Ce qui est différent entre la droite française et la droite belge, ce sont les méthodes qu’ils utilisent, mais leur vision de la société est similaire, ce qui permet de les classer tout les deux à droite.

  42. aKa

    L’exploit tout proche ne doit pas faire oublier le succès. Je relaie ici un message que Lionel a publié « ailleurs » (ça commence par F et ça se termine par K :P) :

    « Merci à tous les pirates en BW et à Ottignies-Louvain-la-Neuve.

    Forte déception émotionnelle hier soir car nous avions un siège assuré, annoncé à la RTBF et dans Le Soir, jusqu’au dépouillement du dernier bureau où, dégringolade, il nous a manqué 14 voix.

    C’est extrêmement rageant de faire 5,16% des voix et de n’avoir aucun siège mais c’est le jeu. Il y a 3 mois, ces 5% nous aurait paru complètement impossible à obtenir. Et voilà que, dans un retournement assez incroyable, j’en arrive à être déçu de ce score 🙂

    Merci à tous et félicitations à tous les candidats. J’observe de très beaux scores personnels sur toutes les listes et j’ai envie de féliciter les candidats individuellement, surtout ceux que j’ai eu l’occasion de pas mal fréquenter mais, sans transition, je repars à Berlin pour la conférence LibreOffice. La vie normale reprend ses droits 😉 »

  43. voz

    Bitcoin ne remet pas en question le principe monétaire. C’est juste une monaie de plus avec un taux de change, etc.

  44. nicoals

    Droite et gauche sont des concepts trop flous et fluctuants ; ils constituent en des assemblages hétérogènes d’idéologies politiques — souvent contradictoires entre elles*. Ils ne perdurent que parce que les appareils politiques et les média en ont besoin. En tout état de cause, ils ne sont efficaces que pour l’enfumage des citoyens.

    Nous nous comprendrons mieux (ne se serait-ce qu’en nous-même) lorsque nous bannirons ces termes de nos esprits pour les remplacer par d’autres plus précis : libéral, communiste, individualiste, anarchiste, royaliste, républicain etc.

    Notre réflexion n’en sera que plus concise et je parie que nous découvrirons que pensons tous globalement la même chose.

    Donc +1 avec Ploum et le parti pirate.

    Mon avis personnel sur le libre est qu’il peut être «de gauche» comme «de droite» — on peut toujours voir midi à sa porte, n’est-ce pas ? En tout cas, il me semble fondamentalement libéral et individualiste… et c’est très bien comme ça !

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Indivi
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Droite…)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gauche…)

    * quelques exemple ? À droite, on peut regrouper les républicains avec les royalistes ! À gauche aujourd’hui, on conspue le libéralisme alors qu’il s’agit de l’idéologie fondatrice de la gauche.

  45. dnr

    > Sauf qu’en pratique, tout ceux qui ont prétendu être ni de gauche ni de droite ont finalement été identifié à gauche ou à droite (…) Donc, pour moi, la classification reste pertinente.

    La classification semble être une fin en soi pour que tu te fasses une représentation de la personne. Bien que je ne sois pas parvenu à catégoriser mon étrange ami parce qu’il présente des caractéristiques de gauche et de droite, je sais exactement ce qu’il compterait faire s’il était représentant d’une collectivité et cette vision fine me semble infiniment plus riche qu’une échelle gauche-droite. Ce qui n’engage bien entendu que moi.

    > D’ailleurs, la démocratie représentative a été justement conçue parce qu’une action qui a l’air de gauche n’est pas toujours réellement de gauche

    Ah bon? Conçue pour cette raison là? Mon ignorance est grande.

    > le principe de la démocratie représentative est: mieux vaut 10 experts sur chacun des 10 sujets différents que 10 amateurs devant se prononcer sur 10 sujets

    C’est curieux, je n’ai absolument pas l’impression d’avoir à faire à des experts quand je vois les élus locaux, provinciaux, régionaux et fédéraux. En fait, on retrouve pas mal de clowns, d’attrape-voix en raison de leur origine ou de leur célébrité avant d’apparaître sur des listes. Certains sont des gens bien mais pas forcément plus qualifiés que d’autres citoyens. D’ailleurs, les ministres (surtout au fédéral), experts surtout dans l’art de passer d’un poste à un autre au gré de ramaniement du gouvernement plutôt que pour la matière à traiter, sont aidés par leurs cabinets qui font leur cheville ouvrière, le polique donnant la direction… politique à prendre.

    Si certains sont des experts, c’est le fruit du hasard.