Je ne sais plus ce que « J’aime » si ce n’est de moins en moins Facebook

Temps de lecture 11 min

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Oui, c’est mal  : Framasoft a une page Facebook  !

Mon falacieux argument, sujet à caution et non partagé par tous en interne (et je vous attends dans les commentaires), est le suivant  : en l’an 2000 nous n’avions pas de scrupule à aller chercher les utilisateurs sur Windows pour leur parler du Libre. Windows étant au système d’exploitation ce que Facebook est aujourd’hui à Internet, pourquoi en aurions-nous davantage 10 ans plus tard  ?

Bon, ceci étant dit, cette page Facebook a toujours été en mode passif de chez passif. On a fait en sorte que, via les flux RSS, les billets de ce blog et nos gazouillis Identica/Twitter soient relayés automatiquement dessus et c’est tout.

Sauf que pas mal de choses ont changé dernièrement selon le bon vouloir du paramétrage des maîtres du lieu. La syndication automatique a semble-t-il été supprimée (je suis preneur d’une solution pour faire apparaître à nouveau les billets). Et pire encore, lorsque vous postez quelque chose sur votre page, vos fans (c’est-à-dire ceux qui ont cliqué benoîtement sur «  J’aime  » votre page) ne reçoivent plus l’information. Ou alors quelques uns oui, mais pas tous. Enfin c’est le bordel quoi  !

Pour résumé, le «  J’aime  » d’avant n’est plus du tout le «  J’aime  » de maintenant. Heurement qu’il n’en va pas de même dans la vraie vie

C’est fâcheux je vous l’accorde. Mais ouf, pour ce qui nous concerne on a d’autres canaux d’information. Je connais cependant des associations (de bénévoles) qui avaient tout misé (ou presque) sur Facebook et qui se retrouvent bien em…bêtée parce que maintenant il faut passer à la caisse des «  billets sponsorisés  » si vous souhaitez à nouveau toucher tout le monde d’un coup.

C’est ce qui est arrivé à l’auteur du blog Dangerous minds ci-dessous. Ayant l’habitude de poster beaucoup, et donc de relayer beaucoup sur Facebook, il a calculé que pour atteindre tous ces fans, il lui faudrait désormais payer 672 000 $ pour quelque chose qui était totalement gratuit quelques jours auparavant  !

Tout ceci porte un nom simple  : capitalisme. A fortiori lorsqu’on s’appelle Facebook, qu’on a raté son entrée en bourse et qu’on se retrouve sous la pression de ses actionnaires.

Et la trappe est en train de se refermer sur nous. Tout le monde est coincé. Car tout le monde a accepté volontairement d’aller s’enferrer et s’enfermer sur Facebook. Combien de structures ne prennent même plus la peine désormais d’indiquer l’adresse de leur site Web pour préférer signaler leur page Facebook dans leur communication  ? (d’autres vont encore plus loin dans l’intégration comme La Poste avec cette publicité tellement emblématique de mon propos, photographiée d’ailleurs ci-dessous).

Les gros vont peut-être accepter de régler la nouvelle note mais pas les petits, créant un service à deux vitesses qui n’est pas dans les saines et ouvertes habitudes d’Internet.

Sauf à vivre dans le monde des bisounours, n’oubliez jamais qu’un certain gratuit se paye tôt ou tard…

N’oubliez pas non plus, si tout ceci vous fatigue, vous étouffe ou vous exaspère, que le Libre vous accueille en toute confiance à bras ouverts. Vous y perdrez sûrement quelques fans au début mais y gagnerez peut-être une communauté dans lequel votre «  J’aime  » sera actif et engagé en prenant du sens et de l’authenticité.

En réponse aux critiques, Facebook ajoute un moyen de vraiment, vraiment «  aimer  » quelque chose

Responding to criticism, Facebook adds a way for you to really, really ‘like’ something

Joel Johnson – 2 novembre 2011 – NBC
(Traduction  : GPif, KoS, Yuston, RN, Robin Dupret, Gatitac, LuD-up, PM, bashr, RN, Tchevengour)

Richard Metzger n’est pas très content de Mark Zuckerberg.

Fondateur de Dangerous minds, un blog culturel peu connu au départ, Metzger a rassemblé plus de 50 000 fans sur sa page Facebook au cours de ces trois dernières années. Mais depuis l’introduction en bourse de Facebook en mai dernier, les changements d’algorithme du géant des réseaux sociaux ont rendu l’apparition du contenu publié par Dangerous Minds dans les fils d’actualités de ses fans de plus en plus rare.

Quand vous cliquez sur «  J’aime  » telle ou telle page, vous pensez peut-être que cela veut dire que votre «  journal  » recevra toutes les mises à jour postées par le détenteur de cette page. Et c’est bien ce que cela faisait avant. Mais dans sa tentative de soit-disant améliorer l’utilité des informations affichées sur votre journal, par exemple en masquant le contenu qui ne vous intéresse pas, Facebook a aussi semé le trouble chez les utilisateurs et les fournisseurs de contenu quant à la signification du «  J’aime  ». Pour essayer de clarifier cela, Facebook a ajouté un menu déroulant sous le bouton «  J’aime  », avec «  Recevoir les notifications  » et «  Afficher dans le fil d’actualité  », nécessitant maintenant que les utilisateurs modifient un à un les paramètres de ce qu’ils avaient déjà «  aimé  ».

Dans un billet passionné et public, Metzger a accusé Facebook d’avoit conçu «  le plus gros leurre de l’histoire  » en introduisant les «  publications sponsorisées  ». En somme, Facebook demande aujourd’hui à Dangerous Minds de payer pour mettre en avant ses billets auprès de ses propres fans, pour un montant pouvant dépasser 672 000 $ par an selon Metzger — alors que la même chose était totalement gratuite auparavant.

Metzer détaille son calcul  :

Chez Dangerous Minds, on propose entre 10 et 16 publications chaque jour, un peu moins les week-ends. Pour atteindre 100 % de nos plus de 50 000 fans (c’est-à-dire l’affichage de l’information sur leur «  journal  »], Facebook demanderait désormais 200 $ par publication. Ce qui nous coûterait entre 2 000 $ et 3 200 $ par jour, mais retenons uniquement la fourchette basse, plus facile à multiplier. On publie du contenu tous les jours de la semaine, soit 14 000$ par semaine, 56 000$ par mois… pour un total de 672 000 $ par an  ! Pour quelque chose que nous pouvions faire gratuitement avant que Facebook ne ferme les vannes cet automne, comme par hasard juste au moment de leur entrée en bourse mal gérée  !

Selon Metzger, Dangerous Minds a perdu ainsi entre la moitié et les deux tiers des visites provenant de Facebook, avec pour seul recours apparent de payer Facebook pour promouvoir les messages destinés aux fans. Un porte-parole de Facebook a déclaré à NBC News que Metzger a «  mal interprété  » l’idée sous-jacente de billets sponsorisés  : ils concernent la qualité des billets, et non leur quantité.

«  Nous continuons à améliorer le fil d’actualité pour mettre en avant les messages que les fans sont les plus enclins à consulter activement, de manière à leur assurer qu’ils lisent les nouvelles les plus intéressantes  » a ajouté le porte-parole. «  Cela coïncide avec notre vision que tout contenu publié devrait être aussi attrayant que les messages provenant de la famille ou des amis.  »

Le sponsoring réalisé par Facebook est conçu — et tarifé — de manière à ce que «  le contenu le plus attractif  » soit promu, mais pas de la manière qu’on imagine  : plus «  l’activité naturelle  » du contenu est importante (le temps effectif durant lequel les utilisateurs le consultent, le commentent, ou cliquent sur «  J’aime  ») moins Facebook facture le promoteur du message pour le mettre en évidence.

Le fait qu’un utilisateur clique sur «  J’aime  » sur une page ne signifie pas que cette personne, cet éditeur, cette organisation ou cette marque puisse envoyer ses infos sans entrave sur le «  journal  » de l’utilisateur (même s’il n’ y a pas si longtemps, c’est plus ou moins ainsi que Facebook fonctionnait).

Et cela est donc déroutant aujourd’hui pour des utilisateurs ou des éditeurs qui avaient pris l’habitude d’utiliser les précédentes versions de Facebook un peu comme Twitter ou comme un flux RSS, en montrant l’intégralité du contenu publié par les éditeurs ou les marques «  aimées  » dans le «  journal  » personnel.

Mais alors que peut bien signifier ce«  J’aime  » fluctuant  ? Comme me le disait Allen Tingley sur Twitter, «  le simple fait que «  J’aime  » quelque chose ne veut pas dire je veux votre publicité (de merde) à longueur de journée dans mon fil d’actualité. L’aspect «  social  » du réseau ne signifiant pas publicité gratuite  ». Mais pour d’autres utilisateurs, cliquer sur «  j’aime  » peut signifier qu’ils veulent recevoir autant de mises à jour que possible de la part de la page choisie.

Cette confusion ne vient pas uniquement d’une nouvelle perception des utilisateurs de ce que signifie cliquer sur «  J’aime  », mais aussi des modifications que Facebook a faites ces dernières années (et continue de faire), sur le fonctionnement de l’algorithme qui fait apparaître les contenus sur le «  journal  » des utilisateurs.

Cliquer sur «  J’aime  », représente seulement «  un dixième de ce qui est compté comme de l’engagement  » selon Facebook (la seule façon de compter les désengagements pour ainsi dire, c’est de cliquer sur le bouton qui masque les publications de votre «  journal  »).

Ecrire une publication sur un mur, marquer une photo, commenter une page, toutes ces choses s’additionnent dans les coulisses pour informer Facebook de ce qu’il devrait ou ne devrait pas poster sur votre «  journal  ». Il tente alors de vous présenter en théorie le contenu qu’il estime le plus pertinent à vos yeux.

Plus vous vous engagez auprès d’une marque, une organisation, ou une personne, plus il est probable que vous voyiez son contenu dans votre «  journal  » (malheureusement, c’est un à peu près le seul contrôle que vous ayez sur votre journal puisqu’il n’existe pas de fonction «  Tout voir de Untel ou Untel  »).

À moins, bien sûr, qu’un annonceur, de la grande marque au petit éditeur comme Metzger en passant par l’un des vos amis, ne paie pour faire apparaître certains contenus sur votre «  journal  ». Comme Google, Facebook est fondamentalement une régie publicitaire. Ou du moins, tel semble être le désir des actionnaires qui veulent leur retour sur investissement.

Pour un petit éditeur comme Metzger, qui a passé des années à investir temps et ressources pour construire sur Facebook une communauté qui engendrait en retour du trafic vers son site, la récente commercialisation par Facebook de son travail sonne comme une trahison. «  L’idée que la direction générale de Facebook n’ait pas prévu cela — une réaction très négative de ses utilisateurs les plus engagés — laisse pantois  » a affirmé Metzger à NBC News. Selon lui, ces 50 000 personnes sont des amis — ou à tout le moins des «  amis  » — alors que Facebook les considère comme des clients partagés.

Mais, on le sait, Facebook ne peut continuer à offrir indéfiniment des services gratuitement, du moins pas à tout le monde. Comme il est peu probable que les particuliers paient pour leurs comptes Facebook, il ne reste que les annonceurs. Même si, dans le cas de Metzger et de Dangerous Minds, le réseau social ne le considère pas comme un annonceur, mais bien comme un utilisateur lambda.

C’est une nouvelle version du vieil aphorisme «  si tu ne paies pas la marchandise, c’est que tu es la marchandise  ». Cette fois, Dangerous Minds est à la fois la marchandise et le client. Le blog a construit une communauté et a fourni du contenu à Facebook  ; Facebook a construit un réseau social qui, en retour, fournit gratuitement du trafic et des outils à Dangerous minds, jusqu’à ce que la communauté que Metzger a construite ait pris assez de valeur pour être vendue à des publicitaires, y compris Metzger.

Alors qu’il est peu probable que Facebook ne revienne à la version précédente «  partage sans entrave  » de son algorithme, la société a confirmé que les utilisateurs pourraient dorénavant choisir de recevoir toutes les publications d’une page «  aimée  » en activant la fonction Recevoir les notifications directement sur le bouton «  J’aime  ». Sauf que cela nécessite que les fans se rendent une à une sur les pages «  aimées  » et fassent eux-mêmes le réglage, ce que la plupart ne feront probablement pas…

Metzger voit cela comme une amélioration. «  Evidemment, quelle que soit la façon dont je regarde la chose, c’est tout de même un changement positif important, mais si l’algorithme de Facebook avait été conçu initialement en «  opt-in  » (choix d’engagement et donc de tout recevoir par défaut) et non «  opt-out  » (choix du refus par défaut), Facebook ne se serait pas attiré les foudres de l’opinion lors de la mise en place des billets sponsorisés.  » Metzger qualifie l’implémentation originale de «  vautour capitalisme amateur  ».

Toujours est-il que Metzger a peut être réveillé l’attention des autres utilisateurs de Facebook, car il a affirmé à NBC News qu’en 24h son coup de gueule a été «  aimé  » plus de 20 000 fois sur Facebook.

19 Responses

  1. aucuneimportance

    «Metzger voit cela comme une amélioration. « Evidemment, quelle que soit la façon dont je regarde la chose, c’est tout de même un changement positif important »» !!!

    Bref, au fin du fond, c’est pas tellement facebook qu’il n’aime pas/plus, c’est juste la notion de changement… Comme tout le monde quoi.

    Il n’est quand même pas scandaleux que pour passer d’un état « généralement pourri » à un état « généralement propre » ben il faut « généralement faire du ménage » …

    Perso, FB, j’aime bien, utilisé avec modération et en faisant bien gaffe aux réglages, c’est un outils de comm’ relativement efficace. Mais rien n’oblige à mettre tout ses oeufs dans le même panier 😉

  2. jsupejve

    De mon point de vue il faut être particulièrement idiot ou inconséquent pour confier l’unique clé de sa visibilité et/ou de sa rentabilité à facebook.

    C’est pourquoi dans cette histoire je trouve que celui qui est le plus à blâmer c’est Dangerous Minds et non facebook.

  3. Errata

    Je rejoins jsupejve et j’ajoute: Je revois plusieurs fois cette opinion publié par différente personne, le texte et les arguments varient peu, le fond reste le même.

    J’aimerais tout de même que l’on se pose quelques questions:
    Est-ce que tous vos messages sont si essentiel que tous le monde devrait être informé ?
    Si les utilisateur restent, c’est bien que les messages qui s’affiche suivent leurs intérêts, il faut croire que votre publication n’est pas si primordiale ?

    Pourquoi décider de rester sur Facebook ? Des 10aines d’autres moyen de communication existent, personne n’est prisonnier, autres que ceux qui le décident.
    Bref, j’invite a arrêter de se focalisé sur la quantité et les chiffres mais plutôt sur la qualité du contenue et l’interactivité. De cette façon votre visibilité sera plus grandes et tous le monde en sortira gagnant.

  4. Olivier (Stocker-partager.fr)

    Dommage que les lecteurs de flux RSS soient en perte de vitesse (d’où sans doute l’arrêt d’iGoogle). Pour moi, une bonne gestion des flux RSS, c’est la meilleure manière de suivre nos sites préférés. J’utilise Gregarius, mais il existe beaucoup d’autres solutions, en ligne ou hors ligne. Dommage que les flux RSS ne soient pas d’un abord très facile pour le grand public.

    Pour moi, Facebook n’est indispensable :
    – ni pour promouvoir nos articles de blogs
    – ni pour notre activité « sociale » de tous les jours (partage photos, etc.).
    Il existe toutes sortes d’alternatives. A nous de les faire vivre, voire d’en inventer. Mon dernier article porte d’ailleurs sur ce sujet. J’avais aussi écrit un article sur « le prix de la gratuité » (http://stocker-partager.fr/service-…).

  5. shokin

    Je n’aime plus FaceBook. 😆

    A force de promettre, les attentes augmentent. What a stress ! C’est ça, la monnaie : un marché de promesses, entre autres, ces figures de styles qui ressemblent à des mises en abîme, auxquelles n’échappe pas non plus la monnaie, car elle-même forme de langage.

    Il n’est jamais trop tard, jamais trop tôt : si vous voulez vous désinscrire de FaceBook et GMail, c’est toujours le bon moment (quel pied de nez à la « loi » de Murphy !).

    YOU are automatically updated, information is NEVER. Certaines informations deviennent plus rapidement obsolètes (inévitable obsolescence de l’information). Elles bouffent votre temps de cerveau disponible autant que vous vous consacrez à les mettre à jour. Un peu comme, vous changez de numéro de téléphone et de téléphone : non seulement VOUS perdez du temps à remettre toutes les données de vos contacts dans votre nouveau téléphone, mais vous faites AUSSI perdre du temps aux personnes qui doivent mettre à jour votre numéro dans leur téléphone (ou leur bloc-note sur papier). Créer de l’obsolescence (surtout de l’information obsolète) fait perdre du temps. FaceBook fait parmi des champions.

    Parlant d’authenticité, ce n’est pas seulement FaceBook qui la tue, c’est l’universalité ou le mythe selon lequel l’universalisation des choses serait bénéfique. L’universalisation s’immisce dans le singulier avant même que celui-ci ne se développe.

  6. Sébastien C.

    @aka
    « pourquoi aurions-nous davantage [de scrupules] 10 ans plus tard ? »

    Parce que, ci ce n’est pas le cas, vous faites alors la démonstration que vous ne prenez aucune leçon des erreurs du passé, que pour vous, il n’y a aucune conscience de vos faits et gestes, que vous prouvez alors qu’ils ont une origine plus esthétique (romantique ?) que philosophique ou politique, ce qui peut alors donner à l’altérité quelques bâtons pour vous battre…

    Ce serait évidemment faire insulte à votre intelligence que d’imaginer un iota de cela ; aussi, ce n’est pas un écueil dans lequel vous me ferez tomber. À votre décharge donc, il me semble évident de prendre en compte le « poids social », celui qui fait sourire à la lecture de ce récent billet
    http://www.framablog.org/index.php/
    qui laisse le lecteur que je suis pantois face à l’absence quasi totale de RESPONSABILITÉ.

    J’ai compris ce dernier mot en français quand j’ai eu à l’utiliser en allemand. Dans « verantwortung », il se trouve le mot « antwort », soit « réponse ». Et bien entendu « respons » vient du latin qui laisse voir l’idée de « répondre ». Donc quand vous nous dites : « la trappe est en train de se refermer sur nous », on pleure de voir à quel point vos propres réponses (loin d’être nulles, la chose est acquise) ne portent pas davantage le sceau de la conviction. Ce n’est pas la publicité de La Poste qui est « horrible », c’est le fait qu’elle est à l’exacte image du « système social », effectivement capitaliste, mais surtout accepté par nous tous. Sauf à ressembler à ces Églises tartuffes qui croulent sous les ors en prêchant la pauvreté, la « réponse » effective ne doit pas se limiter à la seule dénonciation ; elle doit obligatoirement être étayée par les faits. Dans le cas contraire, il est alors possible à vos contradicteurs de prendre la « responsabilité » à votre place, ce qui fait plus que vous discréditer.

    En cela, il arrive à Framasoft d’être « irresponsable », par exemple en cédant aux sirènes de Facebook alors que vous êtes largement référencés partout et que vous n’avez absolument pas besoin de ce machin aux relents totalitaires comme porte voix de votre philosophie. De même pour les « Google Analytics », « Google Custum Search Engine » ou « Twitter Button » dont la présente page (comme toutes les autres) s’affuble alors qu’elle ferait grand fruit de s’en faire l’économie…

    Tout ceci résume, je crois, le point de vu des commentaires glanés autant dans ce billet que dans celui intitulé « Une vie moins « affichée » » dont le lien est donné plus haut. Les commentateurs de vos billets brillent par la maîtrise de leurs choix qu’ils assument pleinement sans s’en faire de névroses inutiles…

    Très cher Alexis, on aimerait que ce soit plus votre K…
    🙂

  7. pyg

    @Sébastien C. : Merci pour ce commentaire très interessant, mais qui pour moi tombe à côté de la plaque.
    Vous dites : « En cela, il arrive à Framasoft d’être « irresponsable », par exemple en cédant aux sirènes de Facebook alors que vous êtes largement référencés partout et que vous n’avez absolument pas besoin de ce machin aux relents totalitaires comme porte voix de votre philosophie. »
    En êtes-vous si sûr ?
    Je sais qu’on va me reprocher de faire une généralité, mais être bien référencé sur Google (ou autre) avec « logiciel libre », c’est bien beau, mais il faut déjà que « les gens » tapent logiciel libre dans le champs de recherche.

    L’intérêt pour Framasoft d’être sur Facebook (ou de s’adresser aux utilisateurs Windows), c’est justement de garder cette spécificité qui fait que Framasoft est un « réseau d’accueil grand public ». Framasoft ne souhaite pas devenir un expert du libre, ou un site où l’on resterait dans son entre-soi. Si je prends par exemple LinuxFr (que je lis quasi-quotidiennement et dont je reconnais la grande qualité des contenus), on reste entre libristes, quand même. Difficile pour moi d’y envoyer mon cousin, qui pourrait potentiellement s’interesser au libre, mais sans forcément avoir envie d’être jeté dans le grand bain d’un coup.

    Pour moi (et justement le débat est ouvert), Framasoft est et devrait rester une « porte d’entrée » pour les personnes qui ont envie d’en savoir plus sur le libre et sa philosophie. Et qui dit porte d’entrée dit jeter des ponts avec les deux mondes. Cela oblige Framasoft à faire des compromis, à être parfois dans le paradoxe, et nous oblige à assumer parfois aussi une étiquette de « social-traître » à la cause (même si parfois c’est tres bien tourné, comme ta réponse).

    Vous l’aurez compris, mon point de vue est encore plus radical que celui d’Alexis : on doit aller chercher le grand public là où il est, y compris sur Facebook. Et pour l’instant, je doute même que l’on en fasse assez.

  8. Recher

    Pour automatiser des trucs sur internet, il y a ce site :
    https://ifttt.com/wtf

    C’est pas forcément très souple d’utilisation. Ce ne sont que des triggers et des actions prédéfinies, à associer comme on peut. Mais peut-être que vous y trouverez votre bonheur.

  9. aKa

    @Sébastien C. : Pyg me l’ôte de la bouche 😉

    Framasoft est un réseau d’initiatives autour du Libre. On se situe souvent en amont de la communauté en le faisant découvrir au « grand public ».

    Cf ces témoignages récurrents par exemple :
    http://www.framablog.org/index.php/

    Que ce « grand public » devienne ensuite « plus libre » que nous n’est pas un problème, bien au contraire 😉

    C’est différent de l’April par exemple qui porte un discours et qui fait attention à être la plus exemplaire possible pour ne pas donner du grain à moudre à ses contradicteurs. C’est différent mais tout à fait complémentaire selon nous.

    Cela ne nous empêche de « tendre vers le 100% » mais aller trop vite c’est prendre le risque de s’isoler et perdre une grosse partie des gens en route.

    Notre « responsabilité », si responsabilité il y a, c’est avant tout de poursuivre notre action de sensibilisation, quitte à ce que l’on casse quelques oeufs pour faire notre omelette 😉

    Et ce n’est pas pour rien que notre mantra est « la route est longue mais la voie est libre » 😉

  10. Sébastien C.

    @aKa, pyg

    Petite rectification de ma part qui me semble s’imposer : par mes différentes interventions en ce lieu, je ne pense pas avoir manqué de comprendre les motivations de vos « traîtrises » (qui n’en sont pas, on se rassure) tant je peux aisément souligner que commencer ce billet par la parenthèse « je vous attends dans les commentaires » me laisse croire que vous ne manquez absolument pas de conscience de vos actes.

    Mais il arrive aussi qu’à force de demander à vos lecteurs une critique un tant soit peu construite, notre propre sadisme (sardonique, cynique et méchant, s’entend…) nous pousse à vous la servir sur un plateau, fut-il doré et ouvragé à une mode dont vous ne semblez pas avoir souvent l’usage. Et les commentaires sont aussi fait pour cela : vous appelez la contradiction parce que vous savez bien que vous n’adoptez pas forcément une rigueur limpide, ceci étant imposé par la nécessité. Mais si le « fondamentalisme » de ma réponse fait bouger ne serait-ce qu’une personne à la lecture de mes propres lignes, j’aurai, moi aussi, et de mon côté, fait avancer les choses. Donc ni vous ni moi ne sommes dupes de la scène que nous jouons sur le théâtre de nos échanges ; chacun est simplement à sa place dans le rôle qui est le sien, avec un respect que je crois réciproque parce que, justement, la route « longue et libre » est aussi suffisamment large pour nous conduire, vous et moi, dans la même direction.

    Je corrigerai donc encore un ou deux points :

    Que « Framasoft ne souhaite pas devenir un expert du libre » peut relever de vos désirs ; mais la réalité est toute autre et je ne serai pas de ceux qui s’en plaignent : Framasoft EST un expert du libre dans l’espace francophone, certes moins aiguë que l’April ou Linuxfr (pour ne citer qu’eux) toutefois suffisamment affûté et allant dans un sens que je juge excellent. Et ce n’est pas parce que les témoignages qui vous réduisent vos « coups de mou » proviennent effectivement plus de gens moins avertis de la notion du « Libre » que vous devez pour autant vous persuader de l’absence de gratitude émergeant de ceux qui en sont plus instruits. C’est la raison pour laquelle vous n’ignorez pas, non plus, que vous n’êtes pas lu QUE par le « grand public » ; loin s’en faut. « Répondre » à celui-ci ne vous économise donc pas le regard de gens plus au fait du sujet qui nous touche, à fortiori, quand vous en faites la demande…

    Pour répondre à « Pyg » (« En êtes-vous si sûr ? »)
    Oui ; Google est un système épouvantable et vous aurez un jour (pas exactement demain, s’entend) à faire un choix, même avec l’option « grand public ».

    Car je ne peux pas croire que des gens qui font votre boulot avec la passion qui est la vôtre ne puissent se détacher de l’idée « Minitel 2.0 » ; c’est donc inéluctable même si cela prendra, comme le reste, énormément de temps tant la pression est forte. Aussi quand je parle de « relents totalitaires », je veux encore souligner à quel point ce n’est pas, de mon point de vue, céder à je ne sais quel « point godwin » ; je suis intimement convaincu que nous avons, tous autant que nous sommes, un travail énorme à faire pour nous détacher de ces réflexes qui font notre société ce qu’elle est. Jamais, je ne soulignerai assez l’attachement que je porte aux dernières réflexions de Benjamin Bayart dans sa conférence, maintenant fort connue
    http://www.fdn.fr/internet-libre-ou
    La fin est une apothéose et je veux la citer ici, même si vous savez bien que ce n’est pas vous deux que je cherche à convaincre :

    ___________________________________________________________

    « Quand moi j’ai installé Linux sur mon PC, j’ai rien changé au monopole de Microsoft et j’ai rien changé à l’informatique moisie. À force qu’on soit plusieurs à l’avoir fait, à force qu’on soit plusieurs à avoir réfléchi à comment le faire mieux, comment le faire plus simple, comment le faire plus vite, on a fini par prendre des parts de marché comme disent les business men. Donc si, quand tu mets tes pages perso sur ton PC et que tu te dis « putain c’est chiant à installer Apache il faudrait faire plus simple » tu fais avancer le truc. Quand tu réfléchis à « comment je pourrais faire un autre chose qu’un PC c’est-à-dire un machin qui brûle pas 150 watt mais plutôt 12 watt pour héberger mes pages perso », tu fais avancer le merdier. Si vous êtes 2000 à faire avancer le merdier il avancera plus vite que si je suis tout seul. Donc je t’accorde que pour le moment mon site web qui est sur mon PC à la maison, ça va pas changer la face du monde. Quand on sera 10 millions en France à faire ça, quand les 5 millions de gamins qui skybloguent ils skyblogueront chez eux, c’est-à-dire qu’au lieu d’aller mettre leur contenu chez les autres ils feront un aptitude-install-skyblog et plouf alors on aura progressé. »
    ___________________________________________________________

    Je trouve ce passage extraordinaire, moins pour ce qu’il prêche (nous sommes d’accord et ce n’est pas la peine d’y revenir), mais parce qu’il est très clairement conscient du but à atteindre pour ce que vous appelez plus haut : le « grand public ». Là, la question n’est pas de savoir si « J’aime » ou si je n’aime pas : le « Minitel 2.0 », quelle que soit sa déclinaison, c’est ab-so-lu-ment détestable, même à la sauce Kim Dotcom (qui ne récolte que ce qu’il sème) ; cela détruit toutes les « humanités » possibles, mais aussi et surtout, toutes les « responsabilités ». Le Libre, le vrai, a ceci de fantastique qu’il est très clair entre la notion de « service humain » qui engage un effort réciproque sans lequel sa signifiance s’anéantit, et un « service facile » toujours payé par l’asservissement et la lobotomie.

    Il y a une urgence énorme et un travail gigantesque pour informer le grand public et même si je veux bien croire que le faire sous la forme de questionnement relève d’un principe pédagogique qui vous est cher, il importe aussi que des gu-gus dans mon genre en accentuent le contraste.

    Même dans des commentaires sensé être « grand public ». Et même si cela doit vous procurer des « coups de mou » pour paraître trop éloigné de vos pédagogies ; c’est aussi cela, la pluralité.

  11. aKa

    @Sébastien C. : Tout d’abord merci pour ce qui est de la forme. Non seulement c’est fort bien écrit mais cela permet de poursuivre le débat en toute sérénité.

    Sauf qu’il n’y pas vraiment débat puisque comme vous le dites, chacun serait à sa place.

    Vous avez raison, mais il arrive toutefois sur ce blog que les rôles soient totalement inversés. Ce pourrait même faire partie de son charme, si charme il y a.

    Nous publions en effet, parfois, souvent, des articles plus « radicaux » ou « stallmaniens ». Et à ce moment là les commentaires peuvent nous accuser d’aller trop loin, d’être devenus des « ayatollahs du Libre », de perdre le contact avec les « vrais gens », etc.

    Prenons l’exemple de Google puisque vous le citez et le qualifiez de système « épouvantable ».

    Googe souffle le chaud et le froid avec le logiciel libre (on pourrait presque dire qu’il souffle le chaud avec « l’open source » et le froid avec le « free software »). Google a une taille et une puissance démesurées et met en danger nos données dans « le cloud ».

    Je ne sais si nous y arrivons, mais nous essayons globalement de décrire cela dans le choix de nos articles et traductions.

    Android étant l’exemple emblématique puisque il a « libéré » le « marché » des smartphones en pouvant que l’ouverture avait du bon, mais qu’il est faussement libre du point de vue des utilisateurs de logiciels libres en les enfermant chaque jour un peu plus dans son « walled garden ».

    Toujours est-il que vous trouverez un certain nombres du billets critiques son égard. En voici une sélection non exhaustive :

    – Qu’allons-nous faire si le diable Google sort de sa boîte ?
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Aussi belles soient vos apps, nous on reste sur le web !
    http://www.framablog.org/index.php/
    – L’ordinateur personnel est mort pour laisser place à des prisons dorées ?
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Android et la liberté des utilisateurs par Richard Stallman
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Google m’a tuer
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Google Chromebook ou le choix volontaire du confortable totalitarisme numérique
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Le temps de cerveau disponible des utilisateurs de Google Chrome
    http://www.framablog.org/index.php/
    – J’ai mal à mon Gmail ou le piège du code JavaScript non libre
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Ce que pense Stallman de Chrome OS et du Cloud Computing
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Ouvrir ses logiciels mais fermer ses données à l’ère du cloud computing
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Un cas d’école : Quand trois étudiants de l’université Yale résistent à Google
    http://www.framablog.org/index.php/
    – Google attendra pour attirer nos enfants dans sa Toile
    http://www.framablog.org/index.php/

    Si vous avez la curiosité d’en parcourir certains commentaires, vous constaterez que ce n’est plus nous ici qui n’allons pas assez loin 😉

    Un autre exemple, peut-être plus signifiant encore que Google ou Facebook : GitHub.

    En ce moment, « tout » le code part se « partager » ou se « forker » sur GitHub (fini le temps de Sourceforge). Il y vont tous (ou presque), même les libristes avertis des dangers du cloud, même ceux qui sauraient très bien déposer leur code sur leur propre serveur.

    Framasoft ne déroge pas « à la règle » :
    https://github.com/framasoft

    Cela ne nous a pas empêché de dénoncer le risque et le danger de tout centraliser sur une plateforme propriétaire (et nous ne sommes pas nombreux à avoir évoqué cela) :
    – Tout est libre dans le logiciel libre, sauf sa maison !
    http://www.framablog.org/index.php/

    Est-ce que GitHub est au développeur libre ce que Facebook est à l’internaute lambda ? Tiens, ça ferait un bon titre d’un futur billet ça ! 😉

    Toujours est-il que vous trouverez ici des billets qui interpellent Facebook, Google ou GitHub et pourtant Framasoft a une page Facebook, utilise les services Google et a un compte GitHub.

    On peut effectivement y voir une certaine forme de schizophrénie. Mais pourquoi sommes-nous présents sur GitHub ? Pour y mettre les contributions de nos récents projets que sont Framapad, Framacloud, Framadate, Framacalc, Framindmap, Framavectoriel, etc. Pour inviter et aider les utilisateurs à installer chez eux leur propre version de ces services Web (nous comptons bientôt mieux documenter tout cela pour faciliter plus encore le mouvement). En résumé : pour participer nous aussi à lutter modestement contre le « Minitel 2.0 ».

    Donc là encore, on n’hésite pas à aller en « terrain hostile » pour y proposer plus ou moins le contraire des règles du jeu proposées par l’hôte (même si parler de « terrain hostile » pour GitHub est un peu exagéré). C’est peu ou prou la même « stratégie » qu’avec Windows ou Facebook.

    Oui, nous faisons chaque jour l’expérience des tensions (voire des contradictions) entre éthique et efficacité. Mais nous assumons et sommes toujours prêts à en discuter 🙂

  12. ttoine

    @aka et pyg, pensez à Twitterfeed.com pour diffuser un flux rss automatiquement vers Facebook, Twitter et LikendIn. Ca vous aidera pas mal.

  13. Sébastien C.

    @aKa
    Si cela peut vous rassurer seul trois ou quatre articles de vos liens m’étaient inconnus… Et je lis généralement les commentaires, sauf quand ils s’éternisent en trollitude. En cela, je n’ai jamais manqué de me rendre compte à quel point vous cheminez toujours dans une direction que je trouve saine malgré des cris d’orfraies que peuvent parfois pousser certains de vos commentateurs dès qu’une position se trouve un peu trop encline à la « stallmattitude »… En conséquence, c’est donc bien parce qu’ils prétendent avoir conscience des dangers de vos schizophrénies qu’il arrive à des chieurs dans mon genre de mettre leur grain de sel (okay, parfois de poivre, sinon de piment), en utilisant leur langue (et sa forme, consciente) comme d’un bazooka pour rectifier certains tirs…

    Encore une fois, je comprends parfaitement votre raison d’utiliser les armes de l’autre en vue de le zigouiller. Aller se balader dans les tranchées de l’ennemi en revêtant son uniforme (car Dieu sait à quel point l’unicité de la forme est importante pour lui) et parlant couramment sa langue n’est pas la pire des tactiques ; elle peut même être très productive si vous avez bien conscience que ce n’est qu’une couverture qui ne reflète en rien votre identité. Mais vous ne pouvez jouer à ce jeu qu’en étant très clair sur le sujet à l’endroit de votre Patrie, sans doute encore plus que vous ne l’êtes à ce jour, car, ci ce n’est le cas, vous prenez le risque que l’on réponde à votre place (ce que ma première intervention dans les commentaires de ce billet me semble faire). Donc, dans cet « Art de la Guerre », vous devez toujours rappeler à vos protégés les mensurations de vos largeurs d’épaules ; sinon, ils finiront par refuser votre paternité.

    Et il n’y a pas plus détestable de voir quelqu’un penser à votre place, usant de votre identité parce que vous en aurez cédé ne serait-ce qu’une partie. C’est la raison — consciente — qui me fait assumer sans complexe le rôle de l’emmerdeur de service, à fortiori parce que je suis convaincu qu’il serait dommage, pour avoir voulu cibler trop large, que vous perdiez peu ou prou ce qui fait quand même votre moteur, et qui n’est pas grand public. Que de subtilités à maîtriser pour contenir tant de contradictions ! Mais je vous rassure encore sur ce point capital : la trempe de mes critiques ne doit pas vous laisser croire à une flexion de la confiance que je vous porte ; bien au contraire : en bon connaisseur des forces en jeu dans cette architecture, elles l’étayent…

    J’avais, par contre, complètement loupé l’article « Tout est libre dans le logiciel libre, sauf sa maison ! ». Je prendrais ça dorénavant tous les matins, en intraveineuse en retenant évidemment la chute plus qu’aucun autre passage : « Nous ne seront pas bien servis d’un point de vue technique, pragmatique ou éthique en compromettant la liberté des outils que nous utilisons pour const[r]uire un monde libre ». Sur ce point précis de stockage de code libre sur des plate-formes propriétaire, après vous avoir lu me dire « même ceux qui sauraient très bien déposer leur code sur leur propre serveur », j’ai un poilibus tendance à me vautrer goulûment dans la position la plus ayatollesque qui puisse être… En effet, dans l’état actuel du développement, vous aurez quand même beaucoup de mal à me convaincre que ce que vous cacatez sur github soit du ressort du grand public et utilisable par lui. Sachant de surcroît que : 1) vos projets en ce lieu sont actuellement au nombre de neuf ; 2 ) vos membres font littéralement exploser le nombre zéro ; 3) qu’il existe des forges libres, il est assez aisé d’en déduire : A) la place de stockage ; B) la bande passante nécessaire C) le ridicule de la contradiction du propos. Le professeur de mathématique que vous êtes établit-il naturellement les relations logiques des deux énumérations susmentionnés ?

    Bon, je sais bien que j’ai l’amour vache ; donc prenez ça avec le recul nécessaire… Mais quand même, c’est LE point sur lequel j’achoppe systématiquement, évidemment parce que cela touche un point de vue philosophique et sociétal beaucoup plus large que celui qui regarde le seul « logiciel libre ». Nous avons des comportements de moutons et nous ne voyons presque jamais à moyen terme, c’est vous dire au long…

    Cela me fait répondre à votre propos « Je ne sais si nous y arrivons […] »
    La réponse est « non » ; pas dans ce siècle ni certainement le suivant. Déçus Alexis ? Vous ne devriez pas : l’Histoire est toujours là pour nous apprendre le long terme. Ça n’empêche pas l’urgence de commencer et d’y être mais, vous le savez bien : la route est (vraiment) longue…

  14. aKa

    Pour ce qui concerne notre présence sur GitHub, elle est toute récente (activement parlant). Nous la « médiatiserons » justement quand nous aurons fini d’y migrer notre code et pondu quelques tutoriels ad hoc.

    Après il y a la question de la centralisation propriétaire. Oui, c’est mal. Mais, ultime provocation (qui ferait là encore un potentiel bon billet), on va sur Facebook pour y trouver des « amis », on va sur GitHub pour y trouver des contributeurs. Sinon on est libre seul et libre sans communauté.

    Oui mais LIBRE dirait tout le panache de la tradition culturelle française !

    Désolé pour le troll final, je fatigue en cette fin de journée 😉

  15. Alexeo

    Personnellement, je pense que Facebook court à sa perte. Il va se passer le même phénomène qu’avec MSN, abus de publicités, objectifs de rentabilité à 500%, résultat = les utilisateurs vont fuir.
    Tout le monde aime tout le monde et on se rend compte que l’on rentre dans une bulle du « j’aime » et à la fin on ne sait même plus ce que ça veut dire !

  16. athome

    suite au blocage de mon compte facebouk pour demande vérification d’identité par téléphone portable (je n’en n’est pas et je ne veut pas faire assumé mes postes à quelqu’un d’autre).
    je voudrai savoir si
    1- il existe un réseau social libre ? « oui? »
    2- si il y en à plusieurs, lequel serai à même d’être, dans la mesure du possible, un remplaçant simple pour le grand publique et efficace pour la mise en commun d’infos, de liens … en gardant la maitrise de ses données ???
    yann athome