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Comme nous l’avions annoncé il y a un mois ici, demain c’est la journée d’action The Day We Fight Back.
On peut toujours gloser sur la réelle portée d’un tel événement, mais il a le mérite de mettre le focus sur un sujet fondamental, pas assez relayé par les médias et peu pris à bras le corps par nos politiques. L’occasion justement d’en parler autour de nous et de faire avancer la sensibilisation.
Le jour de la contre-attaque : un appel à la communauté internationale pour lutter contre la surveillance de masse
The Day We Fight Back : A Call To the International Community to Fight Against Mass Surveillance
Katitza Rodriguez – 27 janvier 2014 – EFF.org
(Traduction : nitot, Asta, amha, piero, GregR, maxauvy)
Les révélations de Snowden ont confirmé nos pires craintes au sujet de l’espionnage en ligne. Elles montrent que la NSA et ses alliés ont construit une infrastructure de surveillance globale pour « contrôler Internet » et espionner les conversations mondiales. Ces groupes de l’ombre ont sapé les normes de chiffrement de base, et criblé la dorsale Internet avec des équipements de surveillance. Ils ont collecté des centaines de millions d’enregistrements téléphoniques de personnes qui n’étaient soupçonnées d’aucun crime. Ils ont écouté les communications électroniques de millions de personnes, chez elles et à l’extérieur, sans distinction aucune, en exploitant les technologies numériques que nous utilisons pour échanger et nous informer. Ils espionnent les populations alliées, et partagent ces informations avec d’autres organisations, au mépris le plus complet des lois.
Nous n’allons pas laisser la NSA et ses alliés détruire Internet. Inspirée par la mémoire d’Aaron Swartz, alimentée par la victoire contre SOPA et ACTA, la communauté numérique tout entière est unie pour retourner au combat.
Le 11 février, le jour de la contre-attaque (NdT : The Day We Fight Back), le monde va exiger la fin de la surveillance de masse dans tous les pays, tous les états, quels que soient les frontières et les régimes politiques. Les manifestations contre SOPA et ACTA ont été un succès car nous avons tous participé en tant que communauté. Comme le disait Aaron Swartz, tout le monde est devenu « le héros de sa propre histoire ». Nous pouvons choisir une date, mais nous avons besoin de tout le monde, de tous les utilisateurs de l’Internet, pour faire de ceci un mouvement.
Voici une partie de notre plan (mais ce n’est que le début). L’an dernier, avant qu’Ed Snowden ne fasse ses révélations au monde, les militants des droits numériques se sont entendus sur 13 Principes. Ces Principes expliquaient clairement en quoi la surveillance généralisée représente une violation des Droits de l’Homme, et donnaient aux législateurs et juges une liste de correctifs qu’ils pouvaient appliquer aux barbouzes de l’Internet. Ce jour de la contre-attaque, nous voulons que le monde adhère à ces principes. Nous voulons que les politiciens s’engagent à les respecter. Nous voulons que le monde voie que nous sommes concernés.
Voici comment vous pouvez rejoindre le mouvement :
1. Nous encourageons les sites web à faire un lien vers le site The Day We Fight Back. Cela permettra à des personnes du monde entier d’apposer leur signature sous nos 13 Principes, en riposte à la surveillance de masse de la NSA, du GCHQ et d’autres agences de renseignement. Si vous pouvez informer vos collègues sur cette campagne et le site avant la fin de la journée, nous pourrons envoyer de l’information à ce sujet dans chaque pays.
2. Dites à vos amis de signer les 13 Principes ! Nous (NdT : EFF) sommes en train de nous organiser pour nous associer à la journée d’action. Nous allons continuer à utiliser ces Principes pour montrer à ceux qui nous gouvernent que le respect de la vie privée est un droit pour chacun et doit être protégé sans tenir compte des frontières.
3. Courriels : Si vous avez besoin d’un prétexte pour en parler à vos collègues ou à vos proches à ce sujet, le 11 février est pile le bon moment pour leur dire de contacter les politiques locaux sur des sujets comme l’espionnage via Internet. Il faut les encourager à agir et à comprendre l’importance du combat contre la surveillance de masse.
4. Réseaux sociaux : touittez ! Postez sur Facebook et Google Plus ! Nous voulons faire autant de bruit que possible. Nous voulons vraiment une campagne à l’échelle du globe, où tous les pays sont impliqués. Plus nous serons nombreux à signer les Principes, plus ceux qui nous gouvernent entendront nos exigences visant à arrêter l’espionnage de masse chez nous et dans d’autres pays.
5. Outils : développez des mèmes, des outils, des sites web et tout ce que vous pouvez pour encourager d’autres personnes à participer.
6. Soyez créatifs (NdT : exemple) : préparez vos propres actions et vos propres engagements. Descendez dans la rue. Faites la promotion des Principes dans votre pays. Ensuite, dites-nous ce que vous comptez faire, de façon à ce qu’on fasse un lien vers vos efforts et qu’on leur donne de la visibilité.
Ce serait génial si vous participiez de ces six façons (ou plus encore !) mais franchement, tout ce que vous pourrez faire aidera le mouvement.
Les espions d’Internet ont passé trop de temps à écouter nos pensées et peurs les plus privées. Il est maintenant temps qu’ils nous entendent vraiment à leur tour. Si vous partagez notre colère, partagez aussi nos principes et contre-attaquez.
Crédit photo : Greenoid (Creative Commons By-SA)
Moul
Petite erreur dans le lien the day we fight back 😀
atom
Il manque un principe
rien ne se fait sans le consentement de facebook google et consort, a nous de nous passer de google facebook et consort, sinon on manque de cohérence je crois …
pyg
@Moul : woops, boulette corrigée, merci !
Cristophe
Heu… Poster sur les réseaux dits sociaux, c’est une blague ?
Bussy
Même si ça peut paraître incohérent au premier abord, allez sur les réseaux sociaux qui nous espionnent pour diffuser ce message est hélas, nécessaire, ou au moins utile.
Ce sont des lieux où beaucoup (encore beaucoup trop) de personnes échangent, et celles qui s’en sont passées sont souvent déjà convaincues, donc si nous voulons qu’un tel message soit entendu, il faut hélas aller sur le terrain de l’ennemi. Le mouvement qui est le nôtre n’est pas le premier à souffrir de ce problème, lorsque l’on dénonce un lieu populaire d’expression, il faut je pense accepter d’aller sur ce terrain :/.
Valerie
Bonjour,
Savez-vous comment déjouer une éventuelle surveillance dans votre chambre d’hôtel ? Le blog d’hotel.info s’est amusé à vous donner les réponses 🙂
tizef
@Cristophe :
> Heu… Poster sur les réseaux dits sociaux, c’est une blague ?
Hé non… surtout si c’est pour y poster une clé publique (PGP) !
tizef
Bon sérieusement, les rézosociaux ne sont certainement pas le meilleur endroit pour publier une « vraie » clé PGP : pour ça il y a les serveurs de clés, éventuellement le courrier électronique, les « key signing parties » et la « vraie vie » en général (hé oui). Dans un article tout récent, Stéphane Bortzmeyer explique comment « créer une clé conforme aux bonnes pratiques de 2014 » : http://www.bortzmeyer.org/nouvelle-… (je ne le considère pas comme un gourou mais ses articles sont toujours argumentés et documentés).
Spread OpenPGP ! Spread GnuPG !
http://www.framablog.org/index.php/…
http://www.framablog.org/index.php/…
IriDos
Bonsoir,
J’ai publié l’info sur Facebook, même si je n’y vais que rarement. C’est important de partager sur ce genre de réseau social, lorsqu’il y a quelque chose d’intéressant à diffuser. Il n’y a eu aucune réaction, mais ce n’était pas une surprise : les statuts plaintifs ou au contraire survoltés sont plus accrocheurs (mais peut-être quelqu’un a lu et même participé, qui sait ?). Y aura-t-il « la suite au prochain épisode » pour savoir ce que ça a donné ?