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Gee utilise souvent ses BD pour critiquer assez vertement les GAFAM… mais aujourd’hui, il a préféré nous résumer la vie de John P. Barlow, un grand monsieur d’Internet qui nous a quittés il y a peu.
Hommage à John P. Barlow
Bon, soyons honnêtes : cette rubrique a une certaine tendance à ressembler à l’inventaire mensuel des cyber-trous-du-cul (et de leurs derniers étrons numériques). Mais aujourd’hui, je fais une entorse à la tradition pour vous parler d’un mec bien qui vient de nous quitter à 70 ans :
John P. Barlow
Né en 1947 dans le Wyoming, il s’éloigne sensiblement de son éducation mormone lorsqu’il découvre le LSD et devient parolier pour le groupe Grateful Dead.
Il rejoint en 1986 The WELL, une communauté virtuelle qui deviendra par la suite l’un des premiers fournisseurs d’accès à Internet (et qui est à l’époque remplie de fans des Grateful Dead).
Cette entrée dans le numérique sera le début d’une grande aventure pour lui. Il devient le co-fondateur en 1990 de l’Electronic Frontier Foundation qui reste aujourd’hui l’une des principales ONG de défense des libertés sur Internet.
Anecdote belle et tragique qui, de son propre aveu, aura été fondatrice dans sa conception de l’âme et dans sa façon de vivre : il rencontre en 1993 Cynthia Horner, docteur diplômée en psychiatrie qui se rendait à une convention médicale parallèle à celle où lui-même devait intervenir…
Le « roast » est un cassage public, un exercice humoristique étatsunien qui consiste à se moquer d’un invité d’honneur (présent et riant alors de lui-même).
C’est le coup de foudre immédiat et le couple se fiance très rapidement. Mais en 1994, Cynthia décède brutalement dans son sommeil lors d’un vol Los Angeles-New York d’une myocardite non-détectée.
Barlow en garde une profonde douleur mais aussi une empathie accrue envers ses semblables et une obsession pour les vols en avion qu’il enchaîne ensuite sans jamais s’arrêter.
En 1996, énervé par une loi étatsunienne cherchant à mettre Internet sous tutelle (oui, déjà…), il publie un texte qui devient vite culte et même fondateur : la Déclaration d’Indépendance du Cyberespace.
Il aurait aussi été le colocataire de Sean Parker, le célèbre créateur de Napster de 32 ans son cadet (je vous laisse imaginer la coloc’).
À part cela, le bonhomme aura été un des grands penseurs de l’Internet libre. Utopiste et résolument libertaire mais bien moins béat et naïf qu’on ne l’a parfois décrit…
Allez, salut à toi, John. Je crois pas spécialement au paradis, mais j’espère quand même que t’as retrouvé ta Cynthia.
Gros bisous de la part d’Internet.
Lire aussi :
- Décès de John Perry Barlow, auteur de la déclaration d’indépendance du cyberespace (Numerama)
- Déclaration d’indépendance du Cyberespace (Hache)
- Interview de Barlow où il raconte l’histoire de Cynthia [EN] (This American Life)
Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)
Mijak
Merci pour m’avoir fait connaitre ce monsieur 🙂
Tim-X
Merci Gee autant pour ces dessins toujours excellents et marrants et le contenu, parce que moi aussi ça m’a permis de découvrir ce monsieur et de lire cette déclaration dont j’avais très vaguement entendu parler !
Jonathan
Merci pour cet hommage et merci pour ce que vous faites ! 😉