Khrys’coronalungo du lundi 8 juin 2020

Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.


Brave New World

Spécial France

Spécial StopCovid

Spécial médias et pouvoir

  • Camélia Jordana : le débat sur les violences policières n’aura pas lieu (acrimed.org)
  • Convocations judiciaires de journalistes (ldh-france.org)

    La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a pris connaissance avec stupeur de la convocation de Pascale Pascariello, journaliste de Mediapart, en qualité de suspect pour des faits de recel de secret professionnel, s’inscrivant dans le cadre de l’affaire Geneviève Legay. […] La convocation de cette journaliste, qui a réalisé ses investigations en parfaite adéquation avec les textes et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) protégeant les investigations journalistiques, constitue une nouvelle violation évidente de la liberté de la presse visant à contourner le principe essentiel du secret des sources en intimidant ces dernières pour paralyser la manifestation de la vérité dans de tels scandales.

  • Covid 19 : les économistes de Bruno Le Maire saturent l’espace médiatique (acrimed.org)

Spécial Coronavirus – données (plus ou moins) scientifiques

Spécial mauvaise gestion et casse du système de santé

Spécial travail et inégalités par temps de coronavirus

Spécial répression, racisme, violences policières…

Spécial la démocratie et nos droits en prennent un coup

  • Deuxième tour du 28 juin : un forçage antidémocratique (vududroit.com)
  • Coronavirus: Macron veut sa commission, Larcher “stupéfait” (huffingtonpost.fr)

    “On voit bien qu’on est dans un pouvoir qui essaie d’avoir une commission à sa main.” Une commission créée par le gouvernement “est une bizarrerie institutionnelle” “ce qui m’inquiète dans cette pseudo commission indépendante, au-delà de la supercherie, c’est surtout qu’on voit bien finalement l’objectif, c’est d’étouffer les choses par des comités d’experts”

  • Le gouvernement envisage de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’en octobre (francetvinfo.fr)
  • Dominique Rousseau : «Maintenir l’état d’urgence, c’est permettre de réprimer les manifestations» (publicsenat.fr)

    on ne va pas vivre en permanence sous état d’urgence, ce n’est pas possible. Il faut s’habituer à vivre avec le virus, mais à vivre de manière libre. Il ne faut pas que la société française s’habitue à demander l’autorisation pour sortir. Il ne faut pas que la société française s’habitue à ne plus se regarder en face, mais derrière un masque. Il faut retrouver une normalité. On ne peut pas jouer avec la Constitution. On ne peut pas jouer avec les libertés. On a beaucoup joué avec les libertés pendant l’état d’urgence. […] Mon intime conviction, c’est que la prolongation de l’état d’urgence, alors qu’on va à l’école, alors qu’on a repris le travail, alors qu’on va dans les bars, alors qu’on vote, ne trouve de justification que dans la facilité pour le gouvernement de réprimer les manifestations, de limiter les libertés de réunion et les libertés de manifestation.[…] Mais souvenez-vous, c’était la même chose lorsqu’il y a eu le débat sur la prorogation de l’état d’urgence sécuritaire au moment des attentats où cette prorogation a beaucoup servi pour réprimer les rassemblements écologistes. Donc, je pense que le maintien de cet état d’urgence ne pourrait se justifier que par ce souci du gouvernement de garder directement la main et de pouvoir réprimer et empêcher les manifestants.[…] La démocratie, c’est aussi une question de temporalité. Je pense que notre société, devenant complexe, a besoin de temps pour prendre du recul, pour réfléchir sur des mesures qui, spontanément, peuvent paraître bonnes et justes, mais qui, à la réflexion, vont apparaître comme finalement contraires à l’intérêt général de la société. Les ordonnances, c’est une manière de légiférer à la va-vite, elles ne permettent pas d’associer l’ensemble des acteurs à l’élaboration des lois. Jean-Jacques Rousseau disait : on obéit à la loi, mais pourquoi obéit-on à la loi ? Parce que ce sont les citoyens qui font la loi. Si ce n’est pas eux qui font la loi, ils ne vont pas obéir à la loi. On va désobéir. On n’obéit qu’à la norme à laquelle on a participé. […] Oui, la démocratie, ça prend du temps. Alors évidemment, dans une dictature, ça va plus vite.

  • Coronavirus: Faut-il déconfiner le droit de manifester? (huffingtonpost.fr)

    “Pourquoi ne pas déconfiner la démocratie en même temps que les parcs, les jardins, les bistrots?” “Ce qui me pose problème ce sont les incohérences du gouvernement. On nous dit que les choses vont mieux, mais on a encore des mesures qui me paraissent complètement attentatoires aux libertés et disproportionnées à ce qu’on nous présente comme une situation améliorée”

  • Démocratie. Une brèche dans le droit constitutionnel (humanite.fr)

    Lentement mais sûrement, l’État de droit est chaque jour un peu plus attaqué dans notre pays. De façon très discrète, le Conseil constitutionnel vient d’ouvrir une brèche monumentale dans la séparation des pouvoirs en France. Dans un avis rendu le 28 mai, il accepte qu’une ordonnance non ratifiée par le Parlement ait tout de même valeur de loi.

  • Invisibiliser les violences policières jusqu’à interdire de les filmer? (huffingtonpost.fr)

    Le droit de filmer les policiers n’est pas la panacée, il ne remplacera pas une transformation profonde de la police nationale […]. Mais il est aujourd’hui indispensable et permet au moins aux citoyens d’exercer un minimum de contrôle sur les actes de ceux qui sont censés les protéger et dont, malheureusement et légitimement, ils ont parfois peur.

  • La Technopolice progresse, la Cnil mouline (laquadrature.net)
  • Crise du Covid-19 : la technopolice profite de la stratégie du choc (laquadrature.net)

    Tout est mis en œuvre dans l’idée que l’ennemi est le peuple. On lui ment, on le surveille, on le trace, on le verbalise s’il sort de chez lui. On rend responsables les malades, car ce sont certainement ceux qui n’ont pas respecté le confinement. On rend le peuple responsable individuellement en lui faisant porter le poids de la mort des autres. Pas une fois le pouvoir politique, durant cette crise, ne fera amende honorable sur ses manquements.

  • Télésurveillance des examens : HEC enregistre les mouvements des yeux de ses étudiants (francetvinfo.fr)

    Alors que les examens des étudiants se déroulent à distance, la prestigieuse école de commerce HEC a mis en place un système de surveillance qui détecte le moindre mouvement des yeux. Des élèves dénoncent un logiciel intrusif.

  • Lobbying : l’épidémie cachée (multinationales.org)

    S’abritant derrière la crise sanitaire, les industriels ont multiplié les attaques contre les régulations sociales et environnementales et joué de leur proximité avec les décideurs et de l’urgence pour capter des aides publiques sans véritable contrepartie.

  • Compétitivité, retraites, Etat : Emmanuel Macron choisit le risque (lesechos.fr)
  • Baisser les salaires ? La dangereuse hypothèse émise par Muriel Pénicaud (noslendemains.fr)
  • Baisser son salaire pour garder son emploi ? Le gouvernement dénonce un «chantage» que ses lois ont permis (liberation.fr)

    Que pèse l’«esprit» revendiqué d’une loi quand sa lettre, elle, a pour effet direct de renforcer le pouvoir patronal ? La question risque de se poser très concrètement à de nombreux salariés dans les prochains mois. […]en vertu de la loi, l’alternative sera simple : accepter les sacrifices, ou être licenciés pour les avoir refusés. Mais ça n’est pas du «chantage».

  • Gagner moins ou être licencié ? Tout comprendre des accords de performance collective (cnews.fr)
  • Consommez plus, travaillez plus, gagnez moins (rapportsdeforce.fr)

    Lorsqu’un accord de performance collective est signé, ses dispositions remplacent celles figurant dans le contrat de travail, même lorsqu’elles sont en contradiction avec le Code du travail. […] Et ne sont pas si temporaires que cela, puisque par défaut, la durée d’un accord est de 5 ans.Avec ce type d’accords, tout devient possible pour les employeurs…

Spécial résistance

Spécial GAFAM et cie

Les autres lectures de la semaine

  • Clusters (mondediplo.net)

    Il faut être capable de le reconnaître : il y a des clusters en France. Des clusters de violence institutionnelle, de racisme, de mensonge et de déni. Nous ne sommes pas complètement démunis : nous pouvons les localiser avec une grande certitude : la préfecture de police, la Place Beauvau, l’Élysée — on a repéré également des super spreaders Quai du Point du Jour (CNews, LCI), dans le 15e (France Télévision, BFM) et à Radio France (notamment à l’étage de France Info). Nous devons aussi admettre que nous n’avons pas été assez vigilants pendant trop longtemps : nous n’avons pas appliqué convenablement les gestes barricades, pas assez porté nos masques. Et voilà où nous en sommes. Mais nous pouvons nous ressaisir. Nous le devons même : nous sommes en guerre.

  • Je suis un algorithme local (affordance.info)

    quiconque vous expliquera que l’avenir d’un être est inscrit tout entier dans un CV de bachelier, dans une lettre de motivation ou dans un bulletin de terminale est soit un idiot, soit un menteur, soit un manager. Une sélection est une élection. Et à ce titre elle est à la fois totalement subjective et irrévocablement multi-factorielle. […] Fiche avenir. […] nous en tenons autant compte que Christophe Castaner des violences policières. C’est à dire qu’on s’en cogne velu. Pardon, c’est à dire que notre “algorithme local” s’en cogne velu. […] Voilà ce que c’est, un “algorithme local”. Rien d’autre qu’une suite de décisions, locales, prises par des équipes d’enseignants et de chercheurs, selon des critères différents à chaque fois et spécifiques à leur formation, à leur niveau d’exigence, à leurs contraintes budgétaires et aux restrictions encaissées depuis des lustres. Ben oui.[…] La “rationalité” de Parcoursup c’est l’ajout de formules mathématiques arbitrairement décisionnelles coupées de toute subjectivité et donc de toute humanité. Ce n’est pas ainsi que l’on lutte contre les injustices ou les inégalités, mais c’est au contraire la meilleure manière de les entretenir. Toute automatisation est d’abord celle des inégalités

  • Travail gratuit et guerre des valeurs (laviedesidees.fr)

    Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat ne sont pas des nouveautés historiques. S’adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie.

  • La part sombre de l’industrie : la relocalisation industrielle à l’heure du capitalisme numérique (atterres.org)
  • L’odyssée de l’espace (monde-diplomatique.fr)
  • Le chiffrement est nécessaire pour nos enfants dans l’Internet d’aujourd’hui (tutanota.com – en anglais)

    Le chiffrement, et non les backdoors, est le meilleur outil dont nous disposons pour protéger nos enfants.

  • Origines de la police – David Whitehouse (libcom.org – en anglais)

    En Angleterre et aux États-Unis, la police a été inventée en l’espace de quelques décennies seulement, entre 1825 et 1855 environ. La nouvelle institution n’était pas une réponse à une augmentation de la criminalité, et elle n’a pas vraiment conduit à de nouvelles méthodes pour faire face à la criminalité.
    […]
    Pour résumer : Les autorités ont créé la police en réponse à des foules nombreuses et provocantes.[…]
    La police est donc une réponse aux foules, pas au crime.

  • L’illégitimité de la violence, la violence de la légitimité (crimethinc.com)
  • Les grandes dames du syndicalisme mondial et Les grandes dames du syndicalisme 2e partie (force-ouvriere.fr)

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les autres trucs chouettes de la semaine

Deux personnages prennent le café. Le personnage de gauche dit : Eh ben, toujours aussi long ! - la personne de droite répond : Yep, et ça risque de durer encore un petit bout de temps, vu comment nos dirigeants
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