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Ne faisant pas confiance à Facebook et autre Twitter et dans la foulée d’Occupy Wall Street, une bande de geeks cherchent à mettre en place un réseau social dédié aux mouvements d’activisme et de protestation[1].
Ils nous expliquent ici le pourquoi du comment d’un tel ambitieux projet.
Les geeks du mouvement Occupy construisent un Facebook pour les 99 %
Occupy Geeks Are Building a Facebook for the 99 %
Sean Captain – 27 décembre 2011 – Wired
(Traduction Framalang/Twitter : Lolo le 13, AlBahtaar, Destrimi, HgO, Marm, Don Rico)
« Je ne cherche pas à dire que nous créons notre propre Facebook, mais c’est pourtant ce que nous sommes en train de faire, » explique Ed Knutson, un developpeur web et applications mobiles qui a rejoint une équipe de geeks-activistes qui repensent le réseautage social pour l’ère de la contestation mondialisée.
Ils espèrent que la technologie qu’ils sont en train de développer pourra aller bien au-delà d’Occupy Wall Street pour aider à établir des réseaux sociaux plus decentralisés, une meilleure collaboration en ligne pour l’entreprise et, pourquoi pas, contribuer au web sémantique tant attendu – un internet qui soit fait non pas de textes en vrac, mais unifié par des métadonnées sous-jacentes que les ordinateurs peuvent facilement analyser.
Cet élan est compréhensible. En 2010 et 2011, les médias sociaux ont permis aux manifestants du monde entier de se rassembler. Le dictateur égyptien Hosni Mubarak a eu tellement peur de Twitter et Facebook qu’il a coupé l’accès internet de l’Égypte. Une vidéo Youtube publiée au nom des Anonymous a propulsé le mouvement Occupy Wall Street, jusqu’alors confidentiel, aux actulalités nationales. Enfin, apparaître parmi les hashtags Twitter les plus populaires a fait passer #Occupy d’une manifestation ennuyeuse organisée le 17 septembre 2011 à un mouvement national, et même international.
D’après Knuston, il est temps pour les activistes de passer un cap, de quitter les réseaux sociaux existants et de créer le leur. « Nous ne voulons pas confier à Facebook les messages confidentiels que s’échangent les militants », dit-il.
La même approche s’applique à Twitter et aux autres réseaux sociaux – et ce raisonnement s’est trouvé justifié la semaine passée, lorsqu’un procureur de district du Massachusetts a enjoint Twitter de communiquer des informations sur le compte @OccupyBoston, et d’autres, liés au mouvement de Boston. (À son crédit, Twitter a pour politique de permettre aux utilisateurs de contester de tels ordres quand c’est possible.)
« Ces réseaux peuvent rester parfaitement fréquentables,jusqu’au jour où ça ne sera plus le cas. Et ça se produira du jour au lendemain », déclare Sam Boyer, un militant passé développeur web, redevenu militant, qui travaille avec l’équipe technique des occupants de New York.
À plusieurs niveaux au sein des mouvements Occupy, on commence déjà à prendre ses distances avec les principaux réseaux sociaux – que ce soit par les réseaux locaux déjà mis en place pour chaque occupation, par un projet de réseau international en cours de création appelé Global Square, à la construction duquel Knutson collabore. Il est problable que ces réseaux soient la clé de l’avenir du mouvement Occupy, car la majorité des grands campements aux États-Unis ont été évacués – supprimant de fait les espaces physiques où les militants communiquaient lors d’assemblées générales radicalement démocratiques.
L’idée d’une alternative ouverte aux réseaux sociaux détenus pas des entreprises privées n’est pas nouvelle – des efforts pour créer des alternatives à Facebook et Twitter moins centralisées et open source sont à l’œuvre depuis des années, Diaspora* et Identi.ca étant les plus connus.
Mais ces projets ne s’articulent pas spécifiquement sur les mouvements de protestation. Et la montée inattendue du mouvement Occupy aux États-Unis a renouvelé le désir d’une version open source pour une catégorie de logiciels qui joue un rôle de plus en plus important dans la mobilisation et la connexion des mouvements sociaux, ainsi que dans la diffusion de leur action dans le monde.
Les nouveaux mouvements sont tous confrontés à un défi particulièrement ardu pour des services non centralisés : s’assurer que leurs membres sont dignes de confiance. C’est un point crucial pour les militants qui risquent des violences et des arrestations dans tous les pays, voire la mort dans certains. Dans les projets de Knutson et Boyer, les réseaux locaux et internationnaux utiliseront un système de cooptation pour établir une relation de confiance. Les participants ne pourront devenir membres à part entière par eux-même comme c’est le cas avec les réseaux sociaux Twitter, Facebook et Google+.
« Il faut connaître quelqu’un dans la vraie vie qui te parraine », explique Knutson.
Selon Boyer, il est plus important d’identifier une personne comme étant digne de confiance que de s’assurer que son identité en ligne corresponde à son passeport ou à son acte de naissance.
« Je respecte les pseudonymes tant qu’on les considère comme un simple pseudonyme et non comme un masque », explique Boyer. En d’autres termes, nul ne devrait se cacher derrière un faux nom pour mal se comporter en toute impunité – ou dans un cas extrême, infiltrer le mouvement pour l’espionner ou le saboter.
Agé de 36 ans, Knutson, qui vit à Milwaukee dans le Wisconsin, a commencé l’année en tant qu’observateur politique avant de devenir un militant d’OWS convaincu. Sa métamorphose a débuté lors des grèves des fonctionnaires en février contre certaines propositions de loi du gouverneur Scott Walker, lesquelles rogneraient sur leurs traitements et affecterait les acquis de leur convention collective.
« Avant cette année, nous pensions que les choses allaient un peu vers le mieux », raconte-t-il. « Mais quand ça a commencé à bouger, en février, on s’est rendu compte que c’était de pire en pire. »
Alors qu’il organisait un camp de protestation « Walkerville », au mois de juin, Knutson a rencontré, grâce à Twitter, des membres du mouvement de protestation espagnol du 15M. Ils venaient de mettre en place un site web, « Take the Square » (Investis la Place), pour suivre les différentes occupations dans le monde, de la Tunisie à Madrid. Il a également rencontré Alexa O’Brien, fondatrice de l’organisation US Day of Rage, pour la réforme du financement des campagnes électorales, et co-fondatrice du mouvement Occupy Wall Street. Après les débuts d’OWS, Knutson a passé quelque temps sur la Côte Est, où il s’est rendu à New York, Boston et Philadelphie et s’est joint aux techniciens de ces villes.
Grâce à toutes ces rencontres, Knutson s’est attelé au développement de la technologie nécessaire à la mise en place d’un réseau support pour les occupations internationales. Mais la politique est une affaire complexe. « Certaines personnes en Espagne en veulent à OWS, parce qu’ils ont accaparé l’attention médiatique », explique-t-il, rappelant que les occupations espagnoles ont été les premières et rassemblent encore bien plus de monde.
Homologue de Knutson, Sam Boyer se concentre sur les occupations américaines, en mettant au point les technologies qui permettent de rassembler par interconnexion ces réseaux sociaux à travers le pays avec le titre adéquat de « Federated General Assembly » (NdT : Assemblée Générale Fédérée), ou FGA. Son travail sur Occupy lui a donné une vue globale du mouvement.
Lorsqu’il était étudiant en 2005, Boyer, qui a maintenant 27 ans, s’est impliqué au sein de la « Student Trade Justice Campaign », une organisation qui concentre ses efforts sur la réforme de la politique commerciale. En 2007, il voulait mettre en place une plateforme en ligne pour organiser en groupe les sections locales, et relier ces groupes pendant les discussions nationales – grosso modo la fonction de la FGA. Mais Boyer n’a pu la mettre en place, relate-t-il. « Quand j’ai commencé, je ne savais même pas programmer. »
Boyer s’est donc lancé dans l’apprentissage du développement web, pour lequel il s’est pris de passion. D’abord principalement activiste, il s’est ensuite surtout consacré au code. Sa spécialité est le CMS libre Drupal, sur lequel fonctionnera la FGA.
Knutson, Boyer et les autres geeks d’Occupy n’ont cependant pas à tout construire eux-mêmes. « Il existe des standards déjà depuis longtemps, et nous ne réinventons pas la roue », explique Boyer.
Par exemple, les projets s’appuieront sur un ensemble de technologies connues sous le nom d’OpenID et OAuth, grâce auxquelles un utilisateur peut se connecter sur un nouveau site en utilisant son identifiant et mot de passe d’un réseau social comme Facebook, Google ou Twitter. Ces technologies permettent de s’inscrire à un nouveau service, en se connectant à un compte Twitter ou Google, lequel vous identifie sur le nouveau site sans transmettre votre mot passe tout en vous évitant de devoir vous souvenir d’un énième couple identifiant/mot de passe.
Dans la nouvelle technologie OWS, le réseau d’occupation locale d’un militant peut se porter garant d’un utilisateur auprès d’un autre réseau, et l’ensemble des réseaux locaux se faisant mutuellement confiance, ils peuvent se fier à ce militant. Quelqu’un peut se connecter à un réseau, publier et commenter sur tous les autres.
Certains messages sensibles, concernant par exemple la désobéissance civile, seraient privés. D’autres, comme une liste de revendications ou un communiqué de presse, seraient publics, mais seuls les membres reconnus du réseau pourraient les créer.
FGA veut se distinguer du « Moi, moi, moi » narcissique de Facebook, et se destine surtout aux groupes, pour travailler collectivement sur des sujets définis tels que les banques et monnaies alternatives, ou encore une réforme du mode de scrutin.
Et il y a de quoi faire. Actuellement, la gestion des groupes dans les sites liés à Occupy est une vraie cacophonie.
« En arrivant, la première chose tu vois, c’est un flux de messages inutiles », selon Boyer. Chaque commentaire – qu’il s’agisse d’une idée brillante, d’un troll ou du dernier message d’une ribambelle de « moi aussi » -, apparaît dans le fil et se voit validé. « La seule garantie que vous avez, c’est qu’une personne seule – et pas le groupe dans son ensemble – a jugé ce message digne d’intérêt », déplore-t-il.
Dans le système de la FGA, chaque groupe discute des informations à publier sur sa page d’accueil, comme la description d’un événement, un article de blog ou le procès-verbal d’une rencontre. « De la même manière que, lorsque vous consultez Reddit, vous savez que les premiers articles sont ceux qui sont les mieux notés, l’utilisateur peut savoir que les messages apparaissant sur une page d’accueil résultent de l’accord concerté du groupe », déclare Boyer.
Les codeurs militants veulent également être en mesure d’obtenir et publier des infos, de les partager avec le reste du mouvement. L’idée, c’est qu’ils disposent de systèmes disparates classant les infos avec des mots-clé communs qui permettront un jour d’effectuer une recherche sur n’importe quel site et d’acceder précisement à des résultats provenant de partout dans le monde.
Le travail d’Ed Knutson consiste à permettre à ces sites de communiquer, même si le contenu peut être en langues différentes (anglais, espagnol, arabe, etc.) et généré par différents systèmes de gestion de contenu (ou SGC) comme Drupal ou WordPress. Le réseau social Global Square sera connecté non pas à travers ces systèmes, mais à partir des standards du « web sémantique » conçus pour lier des technologies disparates.
Un standard clé dans ce domaine porte le nom verbeux de Cadre de Description de Ressource, ou CDR, un système d’étiquetage universel.
Si un indigné veut poster le procès-verbal d’une réunion, par exemple, il peut les entrer dans la boîte texte appropriée, grâce au logiciel de gestion de contenu qui motorise le site. Ce logiciel envoie l’information à une base de données CDR et lui associe un certain nombre de mot-clés universels – par exemple « procès-verbal », ou quelque autre terme sur lequel les mouvements d’occupation se seraient mis d’accord. L’occupant local pourrait aussi sélectionner « Groupe : Alternatives Bancaires » dans une liste déroulante de propositions et ce mot-clé y serait ajouté aussi. Utiliser les mêmes étiquettes permet à tous les sites d’échanger de l’information. Ainsi, une recherche portant sur un procès-verbal de la part d’un groupe Alternative Bancaire afficherait les entrées de n’importe quel mouvement d’occupation comportant un groupe de ce genre.
Avec CDR, les sites peuvent interagir même s’ils fonctionnent avec différents logiciels de gestion de contenu, comme Drupal (utilisé par la FGA), ou WordPress (utilisé par le groupe espagnol M15).
« La clé, c’est que tout passe par CDR », explique Knutson. « Qu’importe s’ils utilisent Drupal ou un truc à la Frankenstein qui combine différents outils. »
Les codeurs seront toutefois confrontés au problème qui affecte le web depuis des années – les uns et les autres devront se mettre d’accord sur des standards et les adopter. Un projet de longue haleine qui cherche à accélérer ce processus s’appelle Microformats – une façon d’inclure dans le HTML des balises de données invisibles pour le visiteur humain, mais qui peuvent être comprises par leur navigateur ou par un moteur de recherche. Cela permet notamment de marquer des informations de contact de sorte que le lecteur puisse les ajouter à son carnet d’adresse d’un simple clic, ou d’annoter une recette pour qu’un moteur de recherche permette de chercher les recettes contenant l’ingrédient « épinards ».
Ces moyens de liaison et de collaboration seraient utiles bien au-delà du mouvement Occupy.
« Je pense que n’importe quel groupe de petite ou moyenne taille, ou une équipe constituée d’un membre dans huit villes différentes, pourrait l’utiliser pour collaborer », explique Knutson. Et il ne voit aucune raison de ne pas répandre cette technologie dans les entreprises.
« Tous les propriétaires de PME font partie des 99 % », poursuit-il. « Par ailleurs, chercher à établir des relations avec les entreprises… c’est assez important si l’on veut un impact tangible. »
« Notre projet, c’est en grande partie de permettre une meilleure communication, afin que cette discussion cacophonique soit mieux coordonnée », précise Boyer, en évoquant à titre de comparaison l’atelier OWS d’une conférence ayant eu lieu le 18 décembre à New York, au cours duquel le modérateur avait demandé à chacun de crier sa meilleure idée pour le mouvement.
Toutes étaient sans doute de bonnes idées, raconte Boyer. Mais il n’a pu en entendre une seule, car elles étaient noyées dans le brouhaha.
La toile de confiance entre réseaux, les étiquetages CDR qui lient les données entre les occupations, les consensus des groupes de travail sur le contenu à publier, tout est conçu pour aider les personnes à se connecter les unes aux autres et accéder à la bonne information. « Que la multitude de gens qui si’ntéressent au mouvement comprennent l’ampleur de ce qui se passe », dit Boyer. Mais pour l’instant, tous ces projets restent au stade des idées. Et quoi qu’il en émerge, cela viendra par fragments.
Sam Boyer espère un lancement dans les prochaines semaines de ce qu’il qualifie de tremplin – une liste des mouvements d’occupations à travers le monde, appelé en toute simplicité, pour l’instant, directory.occupy.net. Le site Take the Square du mouvement M15, fournissait, comme d’autres, quelque chose d’équivalent depuis mai. Mais directory.occupy.net sera unique dans son utilisation des CDR et autres technologies pour étiqueter l’ensemble des données. Il permettra aussi aux participants de tous les mouvements d’occupation d’être maîtres de leurs contributions et de les mettre à jour.
« Ce répertoire devrait être utile, mais ce n’est pas encore notre lancement en fanfare », tempère Boyer. Il espère qu’il aura lieu quelque part au printemps, lors du lancement d’une version rudimentaire de FGA.
Le réseau Global Square que Knutson contribue à mettre en place est en voie de finalisation et devrait être lancé en janvier, avec des liaisons basiques entre divers sites Occupy qui permettront d’échanger des messages, republier des articles et poster des commentaires inter-réseaux.
« Selon moi, ce serait déjà un succès considérable que d’amener quelques-uns de ces outils de conception web utilisés par tout le monde, comme Elgg, Drupal, MediaWiki et peut-être WordPress, à travailler ensemble », explique-t-il.
Mais le simple fait d’organiser cette discussion n’a pas été une mince affaire. « C’est difficile d’amener les uns et les autres à se pencher sur ce genre de question. »
JosephK
Ce qui est dommage c’est que l’article soit partagé 23 fois sur twitter mais pas sur identi.ca d’après les compteurs bien que les comptes @framaka et @framasoft aient publiés chacun une dent :
http://identi.ca/notice/88731413
http://identi.ca/notice/88728184 Je viens d’essayer d’utiliser le bouton en remplaçant identi.ca par ma propre instance de statusnet et ça n’a pas l’air de marcher, bien que ma « dent » soit reprise indirectement sur identi.ca via le hashtag #occupy ou via mes 3 followers 🙂
[digression au sujet de l’article]
Comme quoi les interactions entre les groupes sont tout à fait possible avec statusnet… encore faut-il qu’on prenne la peine de l’installer. C’est un des points soulevés par l’article que j’ai du mal à comprendre. Autant l’interaction entre un drupal et un wordpress ok mais pour le microblog statusnet est assez efficace il me semble. Comme dit scoffoni « on utilise mal identi.ca », « installer statusnet c’est facile » : http://philippe.scoffoni.net/instal…
[/digression] Je reviens au problème du bouton. Déjà, avant même de publier, il y a une erreur : il traîne un http://www.tildehash.com dans le texte de la notice au lieu de l’url de la page.
Mais en plus, d’après ce que j’ai compris, le bouton identishare, va chercher le nombre de fois où l’url de l’article apparaît sur identi.ca. Chez moi, le moteur de recherche d’identi.ca ne fonctionne pas.
Or le script ne tient pas compte des urls raccourcies (cf partie « help me out » : http://www.tildehash.com/?article=n… ) du coup, même si le moteur de recherche fonctionnait, ça limiterait pas mal son efficacité. Bref, j’ai l’impression que le compteur risque de rester tout le temps à 0.
Quelqu’un a déjà vu autre chose sur le framablog ?
samy
A rapprocher des objectifs du projet Freedombox [1] (intimité, contrôle, facilité d’utilisation, dé-hiérarchisation)
[1] http://wiki.debian.org/fr/FreedomBo…
libre fan
«Par exemple, les projets s’appuieront sur un ensemble de technologies connues sous le nom d’OpenID et OAuth, grâce auxquelles un utilisateur peut se connecter sur un nouveau site en utilisant son identifiant et mot de passe d’un réseau social comme Facebook, Google ou Twitter. Ces technologies permettent de s’inscrire à un nouveau service, en se connectant à un compte Twitter ou Google, lequel vous identifie sur le nouveau site sans transmettre votre mot passe tout en vous évitant de devoir vous souvenir d’un énième couple identifiant/mot de passe.»
C’est justement des trucs comme OpenID qu’il faut fuir car tout devient alors centralisé, comme d’ailleurs il est expliqué dans la citation. C’est contradictoire de vouloir que tout se connecte à tout et de vouloir protéger la vie des gens.
Ce serait bien aussi d’arrêter de dire que Facebook ou Twitter font peur aux tyrans alors que c’est simplement la protestation qui leur fait peur. Autrement, FB et T passent pour des instruments de libération alors que ce sont des instruments de privation de liberté.
GPMseb
Article très intéressant, j’ai appris plein de choses bien que j’avais déjà lu la news autre part.
Ça fait plaisir de voir l’émergence de nouveaux moyens de communication libres et décentralisés, qui respectent les standards. On entre dans une ère où il va falloir se mettre à l’abris des autorités, et où la collaboration est indispensable ; ces outils seront sans doute utiles à plus d’un mouvement.
J’espère que cela portera les problématiques de vie privée et du logiciel libre à un plus large public.
rj
J’ai du mal à comprendre concrètement ou ça veut en venir. Je ne comprends pas ces histoires d’interconnexion, interconnexion sur quoi ?
sans vouloir troller sur les technologies, il me semble qu’il existe déjà des moyens similaires. Pour l’interconnexion, XMPP/Jingle et PubSub me semblent globalement le mieux indiqué. Pour la protection des données et la confirmation de l’identité, GPG et OpenPGP, et pour être indépendant des serveurs, l’idéal reste le P2P.
Donc l’idéal serait XMPP en P2P signé/chiffré par OpenPGP. Je trouve que les projets Movim, Jappix, Salut à Toi et Retroshare s’approchent beaucoup plus de cet objectif.
Gelnior
En effet, il y a déjà plein d’alternatives similaires. Par exemple, Jappix est déjà fonctionnel et semble bien correspondre à ce qui est décrit. Dans le même style, pour prêcher pour ma paroisse et dans une optique plus P2P, Newebe avance bien aussi. Bref c’est un peu dommage…
nicoals
Personnellement, je trouve que cette idée pue bien plus que facebook.
Ce concept de parainage me fait plus penser aux sociétés secrètes du 18ème et du 19ème. Et celui de privilégier les groupes plutôt que les individus, ça me fait plutôt penser à ce bon vieux communisme cru Moscou 1917 qu’à du libre.
Et avec cette phrase : « supprimant de fait les espaces physiques où les militants communiquaient lors d’assemblées générales radicalement démocratiques. », on imagine très bien les votes à main levé où l’électeur n’ose jamais aller contre ce qui semble a priori être l’avis général, c’est à dire l’avis des plus grandes gueules ! Ces méthodes n’ont strictement rien de démocratique en pratique !
Bref, pour moi, cette idée est complètement obsolète. Elle ne profite pas des nouveaux concepts permis par l’informatique et internet. Elle relève donc plus d’un retour en arrière, les projets diaspora et autres me paraissant bien plus modernes.
rj
@Gelnior bien sûr ma liste n’avait rien d’exhaustif, je ne connaissais pas newebe, je viens de regarder le site web, ça a l’air vraiment bien !
EymericM
@nicoals Je pense que cette « fermeture » est plus une volonté de protection des échanges que de créer un groupe totalitaire, qui pourraient être interceptés par la police et les services de renseignements, qui peuvent aller réclamer des données personnelles aux réseaux sociaux sous couvert d’une enquête, comme expliqué dans l’article… Cela s’est déjà vu et déjà fait.
Après, il est clair que cela constitue un réel obstacle pour le quidam qui souhaite participer ou simplement se faire entendre, sans être très actif dans le mouvement. Et sur ce point il ne faut pas oublier que ce quidam, fait partie des 99% que représente ce mouvement, et que quand on prétend représenter ces 99%, il faut être le plus ouvert possible aux paroles et aux idées extérieures.
Diaspora est un bon projet également, mais le soucis c’est qu’il ne se présente que comme un « Facebook libre », un substitut gentil, là où il aurait du développer des fonctionnalités radicalement différentes du n°1 des réseaux… Parce que c’est malheureux mais les 3/4 des gens se désolent de l’utilisation de leurs données personnelles sur Facebook mais c’est comme les drames à la TV, ça nous choque sur le coup pour être oubliés ensuite… Et on reste sur Facebook parce que c’est confortable, et parce qu’on y a déjà tous nos contacts: va t-on prendre le risque de déménager d’un endroit où on a tout ses amis pour un meilleur endroit où on sera obligés de recréer son cercle? Si Diaspora avait en revanche développé une approche totalement différente du réseau social, comme Twitter est différent de Facebook, le grand public aurait adhéré. Enfin, ce n’est que mon avis 🙂
Niavlys
Je trouve ça dommage moi aussi de mettre des efforts dans quelque chose qui n’apportera pas forcément quoi que ce soit de vraiment nouveau, entre Diaspora et les technologies citées dans d’autres commentaires.
@EymericM : je comprends l’idée pour Diaspora, c’est peut-être vrai. Mais Google+ par exemple a encore moins innové que Diaspora (surtout, ils leur ont piqué leurs idées). Après, c’est vrai que ce n’est pas encore le grand succès pour Google+ non plus ^^ Dans l’idéal il faudrait que Diaspora offre tout ce que propose Facebook (pour qu’on ne puisse pas dire « mais ça, c’est sur Facebook et pas sur Diaspora »), et en même temps offre des choses en plus. Mais c’est déjà un peu le cas, j’ai l’impression, et c’est en constante évolution. Ce que j’aime bien, moi c’est que ça combine le côté « privé » de Facebook avec le côté « public » de Twitter.
Philby
Merci pour l’article, idée très intéressante, mais la question qui me taraude est: « Comment un réseau social sur le web pourrait faire mieux que les meilleurs services secrets, qui malgré leurs moyens et le savoir dans le domaine ne sont jamais à l’abri d’une taupe? ».
haunted
Slt,
Trouve également l’article bizounours et contradictoire; rien que le titre : pour qui est fait facebook sinon pour les 99% ?
+1Fan Libre : ce n’est pas les réseaux sociaux qui leur font peur mais la contestation.
Pour ce qui est du travail militant en commun, il existe la plateforme crabgrass du collectif américain riseup http://crabgrass.riseuplabs.org/
Et pour une meilleure analyse du rôle des réseaux sociaux, je propose le n°37 d’Ecorev « réseaux et société de l’intelligence », bimensuel d’écologie politique dans la lignée d’André Gorz : http://ecorev.org/spip.php?article8… (bientôt lisible en ligne)
Pourquoi ne pas publier un de leurs articles sur le framablog ?
Indigné-e-s
Bonjour, une tentative de réseau social à vu le jour sur Marseille. Le site http://indigne-e-s.net est une plateforme multiblogs WordPress (open source) combiné avec les plugins sociaux de Buddypress, qui permettent de transformer le site en véritable petit réseau social des indigné-e-s. Tout nouveau il est encore expérimental mais chaque utilisateur peux apporter son soutient par ses idées.
Alex
Il existe déjà Diaspora depuis un certain temps. Mais les gens preferent rester sur FB, et le critiquer.
C’est la théorie de l’elephant.
http://leveil2011.syl20jonathan.net…
smart Tricks, Facebook Tricks 2014,
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