Métacartes, des communs pédagogiques pour accompagner les accompagnateurs de transition numérique

Nous vous avons déjà parlé à plusieurs reprises du projet « Métacartes » que nous trouvons très pertinent pour aborder des sujets complexes de façon simple (et collective !).

Mélanie et Lilian, les créateur⋅ices de cette initiative (et des personnes fabuleuses par ailleurs), reviennent aujourd’hui nous partager un point d’étape important. Nous sommes ravi⋅es de leur laisser la parole.

Rappel des épisodes précédents

À tout point de vue, le modèle actuel du numérique est catastrophique (si vous en doutez lisez chaque semaine le fabuleux Khryspresso où la réalité dépasse souvent la fiction). Pourtant, même quand on est conscient qu’il faut changer de modèle, il est difficile de passer à l’action car c’est un problème complexe qui nécessite des changements à la fois individuels et collectifs.

Pour soutenir les professionnels qui accompagnent des collectifs dans des démarches vers un numérique plus éthique, ainsi que les formateur.ice.s et médiateur.ice.s numériques, nous avons conçu les Métacartes Numérique éthique : une boite à outils sous forme de cartes papier reliées à des fiches en ligne (rappel des épisodes précédents sur le Framablog ici, ici et ici).

 

Aperçu des cartes Numérique éthique
Aperçu des cartes Numérique éthique

Un outil d’animation participative et d’apprentissage coopératif

Les Métacartes ont été conçues pour offrir une multitude de possibilités :

  • structurer les échanges et les réflexions sur le numérique grâce à un outil de médiation synthétique qui tient dans la poche
  • apprendre et réfléchir au numérique en sortant la tête des écrans
  • faciliter l’échange et le partage des connaissances avec des publics de tous âges, à travers la manipulation d’un support physique
  • faciliter la coopération et l’apprentissage par les pairs (pas seulement via le formateur.ice),
  • mettre en action les individus et collectifs sur des projets concrets (pas juste du théorique),
  • mobiliser tous les styles d’apprentissage, visuels, auditifs, kinesthésiques, en utilisant le visuel, l’écoute, la manipulation et le mouvement (pas de journée complète en position assise).
  • consulter et proposer des ressources en lignes actualisées et enrichies régulièrement.
  • consulter et proposer des tutoriels complémentaires adaptés à des publics ou contextes particuliers

 

Fruit d’un travail de plus de deux ans en coopération ouverte avec un groupe d’acteur·ice·s du libre et de la société civile, cet outil constitue un commun pédagogique qui peut être personnalisé pour vos usages et enrichi par vos contributions.

Deux ans après, il s’est passé plein de choses : on vous raconte.

De nouveaux outils, complémentaires

Au fur et à mesure des retours et de nos propres usages, nous avons complété les cartes avec une série d’outils téléchargeables sur le site.

Un tableau récapitulatif des cartes Numérique Éthique

Pensé pour les animateur·ice·s et les formateur·ice·s, ce tableau offre une vue d’ensemble des cartes et de leur utilisation. Lors de la conception de vos séquences pédagogiques, vous serez guidé sur les cartes à choisir en fonction de votre objectif, les objectifs étant reliés aux différentes étapes du canevas “vous êtes ici” :

  • prendre conscience des enjeux
  • faire le point
  • définir ses critères
  • découvrir des alternatives
  • faire évoluer ses pratiques
  • évaluer

tableau récapitulatif des cartes numériques éthiques classées par objectifs
 tableau récapitulatif des cartes numériques éthiques classées par objectifs

 

Une base de données de ressources libres sur le thème du Numérique éthique

Lors de la conception des cartes Numérique éthique, nous avons collecté beaucoup de ressources et de contenus de grande qualité sur le sujet. Nous avons mis à jour et catégorisé cette base de ressources afin de vous aider à trouver des contenus pertinents pour enrichir vos ateliers ou vos formations.

base de données de ressources
base de données de ressources

 

Pour cela, vous pouvez filtrer les ressources par objectifs précédemment cités (prendre conscience des enjeux, faire le point,…) par l’un des critères du set (intimité numérique, accessibilité, transparences algorithme…).

tri des ressources par critères éthiques
tri des ressources par critères éthiques

 

Tableau récapitulatif des Usages et sous-usages Numérique Éthique

Dans Numérique éthique, nous avons un parti pris : rien ne sert de remplacer un outil non-éthique par un outil éthique si l’usage demeure problématique. Outils et usages sont intrinsèquement reliés, alors quitte à changer d’outil autant profiter de ce moment pour prendre du recul sur ses usages.

Les cartes ingrédients catégorie #usages, servent à cela : se poser des questions sur ses pratiques et ses besoins avant de tester et éventuellement d’adopter de nouveaux outils.

 

carte ingrédient usage audio et visio conference

Pour chaque usage, il y a plusieurs propositions de sous-usages plus précis et à chaque fois, un lien vers un outil ou un tutoriel.

proposition d’usages et d’outils

 

Si les cartes sont utiles pour travailler avec un groupe, ce tableau destiné lui aussi aux animateur·ice·s et les formateur·ice·s, offre un panorama complet de l’ensemble des propositions d’alternatives éthiques classées en 20 familles d’usages (correspondant aux 20 cartes INGRÉDIENTS #usages).

 

tableau récapitulatif de l’ensemble des usages et sous usages (et des outils).

 

Inspirés de la base d’alternative proposée initialement par Degooglisons Internet, nous l’avons enrichie pour montrer les nombreux usages et outils existants en proposant à chaque fois une alternative éthique.

Au total ce sont plus de 130 propositions d’usages et d’outils dans lesquelles vous pouvez piocher pour transformer vos usages personnels ou enrichir vos ateliers et formations.

Des remix et des tutos

Ce qui est chouette avec le libre, c’est que d’autres peuvent s’emparer de votre travail pour leur propre besoin et inventer de nouvelles choses ! Depuis la sortie des cartes, nous avons récolté plusieurs retours d’usages dans différents contextes et nous les avons postés dans la section mode d’emploi sous forme succincte afin de montrer d’autres usages possibles.

Formation de conseiller-es numériques – Julie Brillet

Une activité pour faire réfléchir de futurs conseillers numériques aux enjeux éthiques et leur faire découvrir des outils/usages plus éthiques.

Animation par des étudiants d’un atelier sur les « Questions éthiques autour du Web » – Stéphane Crozat :

L’objectif de cette activité est de faire animer des petits ateliers par des étudiant·e·s à propos de questions éthiques autour du numérique en général et du Web en particulier.

Animation d’un atelier «usages numériques et réflexivité des étudiant·e·s» – Gabriel Trouvé

Une amélioration de l’éthic-o-test expérimentée pour un Atelier usages numériques et réflexivité des étudiants : comment développer un esprit critique et porter les enjeux éthiques des usages numériques auprès des étudiant·e·s ?

Animation d’un atelier de sensibilisation au Numérique éthique dans un contexte de recherche en éducation et numérique – Mathieu Payn

Dans ce format simple, les participant·e·s sont amené·e·s à découvrir les cartes et à les utiliser pour débattre de leurs intérêts et priorités.

Animation d’un atelier “Outils collaboratifs et travail en équipe” pour des professionnels de l’action sociale et médico-sociale – Morgane Quilliou-Rioual

Dans cet atelier, des cartes recettes et ingrédients ont été utilisées pour faire prendre du recul sur les outils, les usages et les enjeux éthiques à des professionnels de l’action sociale et médico-sociale ayant des fonctions de coordination ou en passe de les avoir.

Des retours sur la méthode et la stratégie

Ce qui est intéressant c’est que dans la plupart de ces ressources, les auteur·ice·s partagent non seulement la recette (le déroulé), mais aussi une analyse réflexive sur ce qui a marché ou serait à améliorer. ce qui est au moins aussi intéressant que le déroulé.

Un commun pédagogique qui peut être enrichi

En concevant numérique éthique, nous avons essayé de le penser comme un commun pédagogique polyvalent, une base solide qui peut être enrichie et personnalisée selon les contextes.

Nous sommes très intéressés de voir comment les cartes sont utilisées dans différents contextes et nous aimerions beaucoup que demain il existe des recettes annexes adaptées à différents publics (enfants, ados, adultes, …) ou contextes (professionnels du numérique, de la médiation, de la formation, associations, centre sociaux, collectivités…)

Des formations pour cheminer (ou aider à cheminer) vers un Numérique éthique

5 ans après la sortie de Faire Ensemble et 2 ans après la sortie de Numérique Éthique, nous avons remis à plat notre offre de formations.

Formation et accompagnement à distance : Pour l’instant nous proposons un format unique de mini formation/accompagnement d’une heure. D’un temps de “simple décoinçage” à du temps de conseil sur un sujet très spécifique, ce format est polyvalent et s’adapte aux différents besoins. Nous sommes en train de réfléchir à proposer une offre d’accompagnement sur plusieurs mois.

Formations en présence : En tant que formateur.ice·s, nous avons à cœur de proposer des moments de formations qui développent le pouvoir d’agir des individus et des organisations, favorisent les actions concrètes et l’autonomisation, sans créer de dépendances. Nous souhaitons que nos formations, comme nos conceptions et animations d’évènements, contribuent à un changement positif en remettant du sens dans toutes vos actions.

En pratique, pour les formations, cela implique que :

  • l’apprentissage se fait aussi par les pairs (pas seulement via le formateur.ice),
  • nous pratiquons une mise en action sur du concret (pas juste théorique),
  • nous apprenons en manipulant un support physique qui permet l’échange et le partage des connaissances, à destination de tous les âges,
  • nous utilisons le visuel, et le mouvement (pas de journée complète en position assise) et cela mobilise tous les styles d’apprentissage, visuels auditifs, kinesthésiques.

Nous proposons maintenant deux formations en présence :

niveau 1 – Cheminer vers des outils et des usages numériques éthiques

niveau 2 – Accompagner des collectifs dans leur réflexion autour de l’éthique du numérique.

La première formation s’adresse à des collectifs souhaitant évoluer vers des pratiques plus éthiques en utilisant les cartes, tandis que la seconde s’adresse plus à des professionnels de la transition numérique qui souhaite mieux prendre en main les cartes pour les utiliser dans leurs accompagnements.

Et bien sur, les formations pourront aussi servir à co-créer des communs complémentaires 😉

Prochaines idées et envies

Nous sommes à l’écoute de la communauté, des besoins, mais nous faisons attention à ne pas tomber dans la démesure et dans la course en avant. Nous essayons donc prendre soin de la ressource, de nous, et faire les choses pas à pas, ce qui n’est pas toujours facile. Pour autant nous aimons partager nos envies, car elles peuvent résonner avec celles d’autres personnes.

Rendre les cartes interopérables avec le référentiel CRCN/PIX

Pix est le service public en ligne pour évaluer, développer, et certifier ses compétences numériques. Ce référentiel français pour l’évaluation des compétences numériques est lui-même basé sur le référentiel européen DigComp.

Notre outil pouvant être utilisé pour de la formation ou de la médiation numérique, nous sommes en train de réfléchir à une intégration entre ce référentiel et nos outils.

Rendre interopérable le référentiel PIX avec les Métacartes pourrait faciliter l’appropriation des Métacartes par les formateur·ice·s, mais aussi, peut-être, mettre plus de réflexion éthique dans les parcours proposés par PIX.

Traduire les contenus Numérique éthique en anglais

Nous avons présenté (à distance) les Métacartes Numérique éthique lors de LibrePlanet, la conférence annuelle de la Free Software Foundation. Le projet a suscité intérêt et plusieurs participants ont manifesté leur volonté de participer à une traduction en anglais du contenu des cartes si un jour nous allions dans ce sens. Faute de temps et soucieux de stabiliser nos travaux actuels, nous n’irons pas dans cette direction pour l’instant, mais l’idée reste et nous espérons pouvoir y travailler quand les conditions seront favorables.

Metacartes: a free/libre toolbox to chart the course to an ethical digital technology :

Concevoir des fresques éthiques du numérique

La fresque du numérique et les autres fresques ont eu beaucoup de succès ces dernières années. Pourtant si la méthode d’animation participative présente un certain intérêt, plusieurs choses nous ennuient/déplaisent. Malgré le nom fresque la dimension dessinée est minimaliste, l’atelier représente un “jeu fermé” (il y a un nombre limité de “bonnes réponses” détenues par les animateur·ice·s), la méthode n’est pas sous licence libre, le format consacre beaucoup de temps à la prise de conscience qui peut être très anxiogène et les solutions de petits gestes présentées occultent les enjeux systémiques et politiques et réduisent notre pouvoir d’agir. À la place nous proposons d’inventer une/des alter (anti?) fresque(s) qui pourraient être animées/personnalisées/remixées sur le numérique éthique en général ou certains sujets plus ciblés.

L’occasion de travailler avec des copain.e.s et d’apprendre à mieux se connaître, coopération entre Mélanie et Lilian de Métacartes et Romain et Julie de L’établi numérique.

Nous avons ainsi testé notre premier prototype sur le thème de l’hébergement web éthique avec un premier atelier test animé par Romain et Lilian lors du camp CHATONS 2023.

Organiser des ateliers thématiques d’échanges de pratiques :

Nous aimerions organiser des ateliers d’échanges de pratiques (à distance) autour de Numérique éthique pour différents contextes (médiateurs, pour les enseignants, centre sociaux, pour les collectivités, pour les professionnels de l’action sociale, …) ou publics (enfants, ados, adultes, …). Ces ateliers pourraient servir à partager des pratiques, mais aussi les documenter pour enrichir la base de ressources communes.

Animer des discussions et réflexions sur les questions éthiques

Une autre de nos envies serait d’animer ou de contribuer à l’organisation de discussion sur les questions éthiques. Par exemple poser des questions comme « Le Libre est il éthique ? ». Le libre des origines répondait à un certain besoin éthique. Mais aujourd’hui où en est on ? et où veut-on aller ? Nous n’avons pas la réponse, mais nous avons des questions et nous pensons qu’il est extrêmement important de les explorer collectivement en utilisant un format participatif qui favorise l’expression de toustes.

Ou encore organiser le « procès de chatGPT » comme un prétexte pour créer des espaces de discussion sur les enjeux de l’IA, sujet sur lequel il serait essentiel de rendre intelligibles les enjeux pour avoir un vrai débat de société. Ça pourrait être un atelier d’échange basé sur des cartes ou bien une conférence gesticulée, peu importe, mais il est urgent d’avoir des discussions là-dessus car cette technologie va bouleverser nos sociétés et risque de faire beaucoup de dommages si nous ne nous posons pas de vraies questions sur son usage.

Se relier à d’autres acteur·ice·s

Enfin une envie que nous avons depuis le début et qui demeure essentielle pour nous : se relier avec les autres acteur·ice·s qui œuvrent pour plus d’éthique, rendre visibles les initiatives qui vont dans ce sens à la fois dans le monde du numérique (Res numérica, l’établi numérique, libérons nos ordis, l’april, les CHATONS) mais aussi dans d’autres domaines afin casser les silos et rompre la tragédie du LSD (l’isolement entre différentes cultures comme les libristes, les solidaristes,les durabilistes, les artistes … qui ont des problèmes et des solutions différents et complémentaires, mais communiquent peu entre eux).

Rêver et agir dans un archipel de communs

Tout cela fait beaucoup. Nous sommes une petite structure (deux personnes à temps partiel) et nous ne souhaitons pas grossir, car au-delà d’une certaine taille il y a le risque de perdre le sens.

Mais nous aimons rêver et nous pensons qu’en partageant nos envies cela peut donner envie à d’autres de s’y relier et d’avancer sur ces sujets, que ce soit avec nous ou bien simplement de leur coté. Car, comme Framasoft nous croyons beaucoup à l’idée d’archipelisation, une coopération qui se nourrit de la diversité et des différences.

 




Bilan des actions de Framasoft en 2020 (hors confinement)

Nos actions sont financées par vos dons, amplifiées par vos contributions et utiles parce que vous les partagez et vous en emparez. Nous voulions donc prendre le temps de poser ici un bilan des principales actions que nous avons menées en 2020.

Car même si l’année n’est pas encore tout à fait finie, on peut d’ores et déjà voir ce que notre association (35 membres, 10 salarié·es) a fait des ressources que vous nous confiez.

À noter :

Graver les libertés dans le code

Dans le monde numérique, le code fait loi : les personnes qui dirigent le code ont le pouvoir et la responsabilité de déterminer ce qu’il sera possible de faire, ce qui sera impossible.

Voilà pourquoi nous avons pris la responsabilité de développer quelques logiciels : dans le but d’expérimenter d’autres manières d’ouvrir des possibles, pour proposer des façons alternatives d’organiser nos échanges numériques.

Coder ces logiciels en les plaçant sous licence libre, cela nous permet de limiter cet énorme pouvoir sur le code (donc sur ce qui fait loi dans nos écrans) grâce à des mécanismes de transparence, d’ouverture à la communauté et grâce à la possibilité de gouvernances alternatives.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Renforcer Framaforms pour faire rempart à Google Forms

Lorsque nous l’avons ouvert en 2016, nous n’imaginions pas que Framaforms, notre alternative à Google Forms, serait le service le plus utilisé de la campagne Dégooglisons Internet !

À l’époque, le défi était de montrer que les briques existantes du logiciel libre (ici Drupal et Webforms) permettent à des non-développeurs de bidouiller une alternative honorable à Google Forms en 14 jours de travail et en n’ajoutant que 60 lignes de code !

Depuis, des centaines de milliers de personnes se sont emparées de cet outil. Nous avons donc demandé à Théo, en stage chez nous, d’améliorer cet outil. Grâce à lui, Framaforms est passé en v1, une version qui corrige de nombreux bugs, permet l’effacement automatique des formulaires expirés et l’affichage d’une page pour contacter la personne qui a créé le formulaire.

Suite à son stage, Théo a rejoint notre équipe salariée pour quelques mois afin de poursuivre le travail sur Framaforms. La dernière version, la v1.0.3, permet d’installer le logiciel Framaforms dans d’autres langues que le français, et inclut de nombreux outils pour lutter contre le spam.

C’est peut-être un détail pour vous… Mais si vous saviez le nombre de personnes qui contactent notre support dans l’objectif de parler aux personnes qui ont créé un form.

Mobilizon, pour gérer groupes et événements hors de Facebook

Mobilizon, c’est notre outil libre et fédéré pour libérer nos événements et nos groupes des griffes de Facebook. Évoqué en décembre 2018 et financé par une collecte au printemps 2019, Mobilizon a été en développement tout au long de 2020.

Suite à un retard de développement (dû à une pandémie mondiale), la première version de Mobilizon est sortie en octobre, accompagnée d’une instance de démo, d’un site de présentation, d’une documentation complète, d’un roman photo relatant un cas d’usage, de notre instance publique (réservée aux francophones) et surtout du site Mobilizon.org pour vous aiguiller selon vos besoins, et vous y retrouver parmi tous ces outils !

Depuis la publication de cette première version, les contributions à Mobilizon sont nombreuses. Parmi elles, on peut noter une application Android (à retrouver ici sur le Playstore de Google et là sur Fdroid, le catalogue d’applications libres) réalisée par Tom79.

De nombreuses autres contributions (retours, questions, traductions, code et aide à l’installation etc.) ont fait qu’une mise à jour (la version 1.0.2) règle de nombreux bugs tout en ajoutant la possibilité de rejoindre les groupes en un clic, d’installer Mobilizon via Docker, et d’utiliser le logiciel dans 14 langues différentes.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

PeerTube, en route vers la diffusion live dans la v3

Cet été, nous avons lancé une collecte pour financer la route vers la troisième version de PeerTube, notre alternative libre et fédérée qui démocratise la diffusion de vidéos en ligne.

Alors qu’une pandémie touchait (et touche toujours) la France et le monde, nous avons choisi de casser les codes du crowdfunding, en affirmant que nous développerions les fonctionnalités annoncées pour la v3 (que l’on récolte l’argent ou non) et en laissant à qui veut la possibilité de participer au financement des 60 000 € que nous coûtera le projet.

Le pari a été réussi, puisque près de 68 000 € ont été récoltés, avec des dons importants de structures comme Octopuce, Code Lutin ou encore la Fondation Debian, qui nous offre en plus une belle reconnaissance de l’utilité de PeerTube.

Depuis juin, nous avons développé et ajouté de nombreuses fonctionnalités à PeerTube : la recherche globale des vidéos et des chaînes (disponible sur la barre de recherche des instances ainsi que sur notre moteur de recherches SepiaSearch), de nombreux outils de modération, des améliorations significatives pour les playlists, le système de plugin… la liste est longue !

La diffusion de vidéos en direct et en pair à pair est codée, mais il faut encore la tester, l’affiner… Car même si ce live sera minimaliste (pas d’outil de chat, de réactions, etc.), le plus gros du travail reste dans les détails et finitions. Nous estimons publier une version quasi-finie (la « Release Candidate » ou « RC ») à la mi-décembre et publier la v3 stable en Janvier 2021.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Décentraliser, c’est politique

Depuis le lancement de la campagne Dégooglisons Internet en 2014, l’association Framasoft travaille à :

  • sensibiliser sur les enjeux de la centralisation de nos données par des acteurs monopolistiques (GAFAM, etc.) ;
  • proposer des services alternatifs sur ses serveurs, pour démontrer que le logiciel libre offre des outils éthiques et pratiques ;
  • essaimer, diffuser ces outils afin de multiplier les options d’hébergement de services éthiques, et aider les internautes concerné·es dans leur effort d’émancipation numérique.

En 2020, nous nous sommes concentré·es sur la partie essaimage, dans l’objectif que les services proposés par Framasoft ne soient plus une solution par défaut mais bien une première marche dans son émancipation numérique.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Dégoogliser en gardant des services à taille humaine

Maintenir plus de 30 services en ligne, cela implique de suivre les mises à jour de tous les logiciels libres qui propulsent ces services, chacun développé par sa communauté, à des rythmes très variés. Cette année encore nous avons veillé à tenir à jour les services que nous proposons, avec des mises à jour notables pour Framadrive/Framagenda, Framatalk, Framaforms, Framapiaf, Framateam et ce matin même Framadate.

Plus nos services sont connus, plus ils deviennent attractifs pour les usages malveillants, dont le spam. L’inventivité des escrocs qui veulent afficher à tout prix leurs liens frauduleux est sans borne. Nous avons consacré de longs mois (et un article de ce blog) à la lutte contre les usages indésirables.

Début 2020, nous estimions qu’environ un million de personnes utilisaient nos services chaque mois. C’est beaucoup pour une petite association de 35 membres et 10 salarié·es. Comme nous l’avons expliqué dans l’article dédié à nos actions durant le premier confinement français, les besoins ont été décuplés et nous avons dû changer nos manières de faire pour accompagner vos usages.

Cela s’est concrétisé par une refonte des sites web et outils qui nous permettent d’échanger ensemble. Notre page de contact, notre page de dons, et le menu contextuel présent sur tous nos sites ont été complètement repensés. L’objectif est de vous autonomiser en vous apportant directement des réponses adaptées, et de favoriser l’entraide collective de notre forum.

Toutes ces complexités ont un point commun : la sur-utilisation de nos services par rapport à la taille de notre équipe, qui a fait le choix de modérer sa croissance. Pour compenser cela, nous allons continuer de transformer certains de nos services en portails vers les mêmes outils, mais installés chez d’autres hébergeurs de confiance, le plus souvent membres du collectif CHATONS.

Dégooglisons Internet, vu par Péhä (CC-By)

Le Collectif d’Hébergeurs Alternatifs CHATONS

Le collectif CHATONS, dont les membres proposent des services hébergés dans le respect des valeurs de leur Manifeste et des engagements de leur Charte, grandit et évolue. Framasoft y a consacré, tout au long de cette année, des heures d’animation, et la belle dynamique interne montre que cela a porté ses fruits.

Durant l’année, les CHATONS ont tenu une réunion mensuelle entre les membres disponibles, en plus des échanges sur le forum. Cela leur a permis de mieux s’organiser pour accueillir de nouveaux membres dans le collectif, pour réviser et mettre à jour la charte, ou pour alimenter la « litière », le wiki où les CHATONS partagent des informations techniques, légales, administratives, etc.

Notons que, durant le confinement français, les CHATONS ont ouvert la page « Entraide », qui donne accès à neuf services en ligne, sans inscription et hébergés de manière éthique. Cerise sur le gâteau, ces services sont décentralisés sans que vous n’ayez rien à faire : utilisez un service, et le site vous mènera aléatoirement vers un des membres du collectif qui propose cet outil.

Aujourd’hui de nombreuses actions sont en cours : des améliorations notables pour le site web chatons.org, des outils de récolte statistique dans l’objectif de valoriser ce que proposent les membres du collectif, et, bien entendu, l’accueil de la nouvelle portée des futurs membres du collectif prévue pour cette fin d’année !

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0
Edit : on nous demande où sont les stickers de ce visuel… C’est sur la boutique de David Revoy

Les partenariats dans notre archipel

Tout au long de l’année, nous avons continué à entretenir les liens qui nous unissent aux partenaires constituant notre archipel, tout en nouant de nouvelles relations.

Les échanges avec plusieurs organisations (ArtyFarty, Alternatiba, le réseau de l’Information Jeunesse, WebAssoc, LentCiné, Exodus Privacy, Designers Ethiques, l’Institut de Recherche et d’Innovation, les gilets jaunes etc.) sur leur démarche de passage à des outils libres nous font dire que de plus en plus de structures sont sensibles à la nécessité de mettre en cohérence leurs outils numériques avec les valeurs qu’elles prônent. Afin de montrer que cette mise en cohérence est possible, nous avons publié 3 billets de blogs pour documenter cette démarche et nous continuerons à le faire en 2021.

Avec certaines de ces organisations, nous allons même plus loin que les simples échanges, et nous tentons de les accompagner activement autant que nous le pouvons dans cette démarche. Par exemple nous accompagnons et soutenons la démarche du collectif InterHop qui promeut l’usage des logiciels libres dans le domaine de la santé (et sur ce vaste sujet qu’est le Health Data Hub). Nous avons fourni gracieusement pendant un an un serveur PeerTube de grosse capacité à ImagoTV. Enfin, nous travaillons directement avec Résistance à l’Agression Publicitaire sur le logiciel de pétitions libre Pytition.

De plus, sous l’impulsion du mouvement Colibris et en partenariat avec AnimaCoop et Ritimo, nous avons participé à la réalisation et à l’animation de la formation en ligne Créer un projet collectif : méthodes et outils éthiques à destination des organisations. Cette formation qui s’est déroulée du 2 novembre au 3 décembre a permis à 55 personnes de découvrir de nombreux outils collaboratifs libres. Nous avons aussi accepté avec joie de faire partie du groupe de travail du futur MOOC sur la contribution au logiciel libre qui sera produit par Telecom Paris.

Enfin, nous avons poursuivi tout au long de l’année notre partenariat avec Mélanie et Lilian qui sont en train de produire les Métacartes Numérique Éthique. Ce jeu de cartes physiques (toutes reliées à une page web) permet aux personnes qui promeuvent le numérique éthique d’expliquer des concepts, d’accompagner les usages, d’animer des discussions et de se questionner sur les critères de confiance en un outil numérique.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Émanciper par l’éducation populaire

En quelques années, Framasoft est passée de « association qui promeut le logiciel libre et sa culture » à « association d’éducation populaire aux enjeux du numérique ». Ce n’est pas anodin.

Au fil de nos expériences de dégooglisation et de décentralisation, nous avons compris qu’à nos yeux, le logiciel libre n’est pas une fin en soi : c’est un moyen (nécessaire et insuffisant) pour servir l’émancipation des humain·es qui utilisent ce logiciel. Et cela vaut pour tout outil numérique : logiciel, culturel, etc…

Nous avons pu constater, au fil de nos interventions et accompagnements, que la transmission des connaissances, des savoirs-faire et des concepts est beaucoup plus efficace lorsqu’elle advient dans une relation d’égal à égal, où chacun·e apprend de l’expérience de l’autre et sort enrichi·e de cet échange.

C’est pourquoi nous croyons que contribuer à l’émancipation numérique implique, pour nous, d’essayer d’appliquer (quand on le peut et si on y arrive) les valeurs et méthodes de l’éducation populaire.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Diffuser la culture du libre et des Communs

L’équipe de bénévoles de notre maison d’édition Framabook a publié, en mai dernier, quatre recueils de nouvelles écrits par Yann Kervran dans son univers médiéval Hexagora. Ces Qit’a (volume 1 à 4) permettent de mieux explorer ce temps des croisades que l’auteur évoque de façon si vivante. Allez sur Framabook pour vous procurer les Qit’a volume 01, volume 02, volume 03, volume 04.

C’est le quatrième volume de Grise Bouille que Framabook a publié cette année. « En quoi le profilage de code peut-il nous aider à lutter contre la fraude fiscale ? Quel est le rayon d’un atome de Savoie ? Faut-il refuser de rendre visite à des personnes qui possèdent une enceinte connectée ? La société industrielle va-t-elle bientôt s’effondrer ? » Dans ce livre, Gee répond à ces questions (et bien plus) en regroupant les BD, aquarelles et textes publiés entre juillet 2018 et septembre 2020 sur son blog grisebouille.net. L’anthologie est disponible sur Framabook.

Cette année encore, le Framablog a été très actif. Le Khryspresso, revue de web hebdomadaire concoctée par Khrys, est servi chaque lundi, et fait les joies des fidèles de ce rendez-vous informatif. Le groupe de traduction Framalang a publié de nombreuses traductions dont la série « Détruire le Capitalisme de Surveillance » de Cory Doctorow. Enfin, en décembre, nous allons dévoiler une bien belle contribution avec la lecture audio de certains articles du Framablog.

Nous avouons le plaisir de travailler de plus en plus régulièrement avec David Revoy, auteur du web comic libre Pepper & Carrot, qui produit de nombreuses illustrations pour nous. Nous avons demandé au papa de Sepia (mascotte de PeerTube) et Rȯse (mascotte de Mobilizon) de nous aider à illustrer régulièrement ce que nous faisons, comme par exemple cet article du Framablog.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Faciliter l’accompagnement au numérique éthique

C’est en février que nous avons pu publier le premier module du MOOC CHATONS : « Internet, pourquoi et comment reprendre le contrôle ? ». Co-conçu avec la Ligue de l’enseignement, ce cours en ligne et ouvert peut se pratiquer en toute autonomie pour découvrir comment s’est construit notre paysage numérique, comment il a été envahi et cloisonné par les géants du web, et quelles sont les pistes pour s’émanciper.

En mars, nous avons expérimenté un librecours pour acquérir les clés de la culture libre, et en particulier celles des licences libres. Que vous soyez créateur, prescriptrice, spectateur, étudiante, ou tout ça à la fois, ce cours permet de savoir comment exploiter un contenu culturel en ligne et diffuser les siens. Proposé par Stéphane Crozat (membre de Framasoft et prof à l’UTC), et animé par certain·es de nos membres, cette première expérience fut très enrichissante !

En juin dernier nous avons dévoilé [RÉSOLU]. C’est un projet hautement contributopique puisqu’il est le fruit du travail collaboratif de Framasoft, du Chaton Picasoft et de la Mission Libre-Éducation Nouvelle des CEMÉA. [RÉSOLU], c’est un ensemble de fiches didactiques, sous licence libre et aux formats PDF, web et papier… pour accompagner vers le Libre les organisations qui agissent pour l’Économie Sociale et Solidaire.

Réalisé en partenariat avec le collectif d’éducation populaire La Dérivation, l’annuaire des acteurs et actrices de l’accompagnement au numérique libre a été publié en septembre dernier. Même si ce n’est qu’un instantané, il permet de recenser les personnes, structures et organisations réalisant des accompagnements au numérique libre et de publier leurs coordonnées dans un annuaire pour celles qui le désirent.

Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Se parler, quelle que soit la distance

Avant que la pandémie n’éclate, nous avons été fidèles à notre habitude d’aller parler de nos sujets dans de nombreux événements. En début d’année, nous avons participé (entre autres) aux 100 ans de la société des Nations à Genève, aux WebAssembly days, au festival des libertés numériques, à un mini-village Alternatiba à Toulouse ou au café des sciences de Chambéry.

Les contribateliers sont des ateliers où l’on peut venir et contribuer au Libre sans écrire une seule ligne de code (sauf si on aime ça :p !). Alors qu’ils se sont multipliés début 2020 (Lyon, Tours, Toulouse, Paris, Nantes…), l’équipe qui les organise s’est adaptée à la pandémie et a proposé des Confinateliers. Grâce au logiciel libre de visio conférence BBB, deux confinateliers se sont organisés cette année, chacun permettant à près de 80 personnes de se réunir en divers salons de visio conférence pour contribuer à des projets libres.

Quant à Framasoft, nous avons continué d’intervenir, à distance, pour présenter les enjeux du numérique et les outils pour s’émanciper. Que ce soit pour partager en anglais nos expérimentations franchouillardes lors des 35 ans de la FSF, ou pour défendre la dignité du modèle associatif dans le festival en ligne EthicsByDesign, nous avons répondu à de nombreuses invitations à nous exprimer en ligne.

…et sinon, en 2020, on a aussi fait des prouts.

Traverser 2020 grâce à votre confiance

Cette année fut complexe et difficile, pour tout le monde, et en faire le bilan n’est pas un exercice aisé (à tel point qu’il nous a fallu faire deux articles, dont un expliquant nos actions durant le premier confinement).

Ce que nous avons fait cette année, si nous avons pu le réaliser en gardant l’esprit libre, c’est grâce à vous. Le soutien et la confiance que nous recevons, chaque année, sous formes de dons, de mots gentils, d’attentions et de contributions… tout cela donne un sens et une portée à nos expérimentations.

Nous vous remercions, vraiment, de nous accompagner dans ces cheminements.

C’est le moment de l’année où nous nous devons de rappeler que ces actions ont un coût, et que Framasoft est financée, quasi exclusivement, par vos dons. Avec la défiscalisation (disponible pour les contribuables français·es), un don de 100 € à Framasoft revient, après déduction, à 34 €.

Ainsi, si vous souhaitez soutenir nos actions et que vous estimez en avoir les moyens, n’hésitez pas à cliquer sur le bouton ci dessous ;).

Soutenir Framasoft




Review of Framasoft’s actions in 2020 (excluding the lockdown period)

Our actions are funded by your donations, increased by your contributions and are useful because you share them and make them your own. Therefore we wanted to take the time to make an review of our main actions carried out in 2020.

Even though the year is not over yet we can already see what our association (35 members, 10 employees) has done with the resources received.

Note:

Setting freedoms in code

In digital world, code is law: people running the code have the power and responsibility to determine what will be possible or impossible to do.

That’s why we have taken the responsibility to develop some softwares: in order to experiment other ways to open up possibilities, to offer alternative ways to organize our digital exchanges.

Coding these softwares under free licenses allows us to limit this huge power over the code (so what makes the rules on our screens) thanks to transparency mechanisms, works for opening up to the community and to the possibility of alternative governances.

Illustration by David Revoy – License: CC-by 4.0

Reinforcing Framaforms to face Google Forms

When it opened in 2016, we didn’t imagine that Framaforms, our alternative to Google Forms, would be the most used service of the De-google-ify the Internet campaign!

At this time, the challenge was to show that Free Libre Open Source Softwares (FLOSS) plugins (here Drupal and Webforms) allows non-developers to hack a respectable alternative to Google Forms in 14 working days by adding only 60 lines of code!

Since then, hundreds of thousands of people have been using this tool. We asked Théo, our intern, to improve this tool. Thanks to him, Framaforms has been upgraded to v1, a version correcting many bugs, allowing the automatic erasure of expired forms and the display of a page to contacta form creator.

Following his internship, Théo has joined our salaried team for a few months to continue his work on Framaforms. The last version, v1.0.3, enables to install Framaforms software in other languages than French and includes several tools to fight against spam.

It may be a detail for you… But if you knew how many people contact our support service to talk to forms’ creators…

Mobilizon: to manage groups and events out of Facebook

Mobilizon is our free and federated tool to free our events and groups from Facebook. Mentioned in December 2018 and financed by a fund-raising in the spring of 2019, Mobilizon has been developed throughout 2020.

Following a delay in development (due to a global pandemic), the first version of Mobilizon was released in October, with:

  • a demo instance,
  • a presentation site,
  • a complete documentation,
  • a photo novel telling a case study,
  • our public instance (for the French speaking only)
  • and Mobilizon.org: a website to guide you according to your needs and find your way among all these tools!

Since the publication of this first version, there are many contributions to Mobilizon. Among them, an Android application has been created by Tom79 and you can find it on Google’s Playstore and on Fdroid, the free app catalogue.

Many other contributions (feedbacks, issues, translations, code and assistance to the installation, etc.) allow an update (version 1.0.2) that corrects many bugs while adding the possibility to join groups in one click, to install Mobilizon via Docker and to use the software in 14 different languages.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

PeerTube: on its way to live streaming in the v3

That summer, we launched a fundraising to finance PeerTube’s third version, our free and federated alternative that generalizes video broadcasting.

While France and the world were affected (and still are) by a pandemic, we have chosen to break the codes of crowdfunding by assuring that we would develop v3 announced features (whether we raise the money or not) and giving whoever the possibility to participate to the financing of the 60 000€ that the project will cost.

The bet was achieved because almost €68 000 were raised thanks to important donations of structures as Octopuce, Code Lutin or the Debian Fondation that also gives us a great recognition of PeerTube’s usefulness.

Since June, we have developed and added many features to PeerTube: videos and channels global search (available on the search field of instances and on our search engine SepiaSearch as well), several moderation tools, significant improvements for playlists and to the plugin system… the list goes on!

Live and peer-to-peer video broadcasting is encoded but still needs to be tested and refined… Because even though this live will be minimalist (no chat or reaction tools, etc.), most of the work is in the details and finishing touches. We are planning to publish a nearly-finished version (the « Release Candidate » or « RC ») in mid-December and the stable v3 in January 2021.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

Decentralizing is political

Since the launch of the De-google-ify Internet campaign in 2014, Framasoft works towards to:

  • raise awareness on data centralization by monopolistic actors (GAFAM, etc.);
  • offer alternative services on its servers to show that FLOSS presents ethical and practical tools;
  • swarm, spread these tools to increase ethical service hosting options and help internet users in seeking of digital emancipation.

In 2020, we focused on the swarming part with the objective that the services offered by Framasoft wouldn’t be a default solution anymore but a first step in its digital emancipation.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

 

De-google-ify while keeping services on a human scale

Maintaining more than 30 online services involves to keep track of updates of all the free-libre softwares behind these services, while each one is developed by its community at their own pace. Once again this year, we have ensured to keep the offered services up to date, with important updates for Framadrive, Framagenda, Framatalk, Framaforms, Framapiaf, Framateam and this morning Framadate.

The more our services are known, the more attractive they become for malevolent uses, including spam. The cheats’ inventiveness is limitless, they want to show their fraudulent links at all costs. For months we have dedicated ourselves (and an article of this blog) to fight against such unwanted uses.

It was estimated early 2020 that about one million people were using our services every month. That’s a lot for a small not-for-profit of 35 members including 10 employees. As explained in the article about our actions during the first French lockdown, needs for online services skyrocketed, we had to change our ways of helping users.

That’s why we completed the work on our websites and tools to exchange with each other. Our contact page, our donation page and the contextual menu on all of our websites have been completely redesigned. The aim is for you to be autonomous by giving you directly adapted answers, and to favor mutual aid on our forum.

All these issues have a common trait: the overuse of our services compared to our team size, who has decided to moderate its growth. To compensate for this, we will continue to transform some of our services into portals to the same tools but that are installed in other trusted hosts, most often members of the CHATONS collective.

De google-ify the Internet, seen by Péhä (CC-By)

 

CHATONS, the Collective of Alternative Hosters

The CHATONS collective, whose members offer ethical online services according to the values of their Manifesto and the commitments in their Charter, grows and evolves. Throughout this year, Framasoft has been spending hours to coordinate the collective. The pleasant internal dynamic proves that it pays off.

During the year, in addition to the forum exchanges, the CHATONS held a monthly audio-meeting between available members. The collective was thus better organized to welcome new members, to revise and update the charter, or to contribute to the « litter »(the wiki where the CHATONS share technical, legal and administrative information, etc.)

Let’s note that during the French lockdown, the CHATONS opened a new website that offers nine online services without registration, and hosted ethically. Icing on the cake, these services are decentralized and you have nothing to do: choose one service and the website will transfer you randomly to one of the collective members offering this tool.

Today many actions are in progress: important improvements for the chatons.org website, statistical collecting tools in order to improve what the collective members offer, and of course, the welcoming of the future collective members planned for the end of the year!

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0 Edit: stickers of this picture are available on David Revoy’s shop

Partnerships in our archipelago

Throughout the year, we kept maintaining the links that unite us to the partners composing our archipelago while creating new relationships.

Exchanges with many organizations (ArtyFarty, Alternatiba, Le réseau Information Jeunesse (the Youth Information Network), WebAssoc, LentCiné, Exodus Privacy, Designers Ethiques, L’Institut de Recherche et d’Innovation (Institute for Research and Innovation), the Gilets Jaunes (Yellow Vests movement), etc.) on their conversion to free-libre tools show that more and more organizations wish to match their digital tools with the values they uphold. In order to show that this consistency is possible, we published 3 blogposts to document this process and we will keep doing it in 2021.

With some of these organizations, we go even further than simple exchanges and try to actively support them as much as we can in this methodology. For example, we help and support the InterHop collective approach that promotes the use of FLOSS in the health field (and especially on the French Health Data Hub). For a year, we freely provided a PeerTube server of high capacity to ImagoTV. And we work directly with Résistance à l’Agression Publicitaire (a French nonprofit fighting against aggressive advertisement) on Pytition, a software for free-libre petitions.

Moreover, driven by the Colibris movement and in partnership with AnimaCoop and Ritimo, we took part in the realization and organization of the online training course Créer un projet collectif : méthodes et outils éthiques (Create a collective project: ethical methods and tools for organizations). This online course that took place from November 2nd to December 3rd allows 55 persons to discover many free-libre collaborative tools. We have also gladly accepted to be part of a working group tht is developing content for a MOOC produced by Telecom Paris about How to contribute to FLOSS.

Finally, throughout the year, we have continued our partnership with Mélanie and Lilian who are producing the Métacartes Numérique Ethique (Ethical Digital Metacards). This physical card game (each linked to a website) helps people promote ethical digital technology by explaining concepts, encouraging new uses, presenting discussions and questioning the criteria for trust in a digital tool.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

Emancipating through popular education

In a few years, Framasoft went from an « association promoting free-libre softwares and its culture » to « a popular education association on digital issues ». That’s not insignificant.

As our degooglization and decentralization experiments went by, we have figured out that FLOSS is not an end in itself. It’s a mean (necessary and insufficient) to favor software users’ emancipation. It is true for every digital content: sotfwares, cultural works, etc.

In the course of our interventions and supports, we have noticed that knowledge, know-how and concepts transmission is much more effective when it happens in equal relationships, where each learns from the experience of others and comes out enriched from this exchange.

That’s why we believe that contributing to digital emancipation means trying to apply (when you can, and if you succeed) popular education values and methods.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

Spreading FLOSS and Commons’ culture

Last May, the volunteers of our publishing house, Framabook, published four short story collections written by Yann Kervran in his medieval universe, Hexagora. His Qit’a (volume 1 to 4) let us explore the time of the Crusades that the author evoke so vividly. Go to Framabook to download the first, second, third and fourth volume of the Qit’a (in French).

This year, Framabook published the fourth volume of Grise Bouille. « How code profiling can help us fight against tax evasion? Should we refuse to visit people owning a smart speaker? Is the industrial society about to collapse? » In this book, Gee answers these questions (and much more) by gathering the comic books, watercolors and texts published between July 2018 and September 2020 on his grisebouille.net blog. The anthology is available on Framabook (French).

This year again, the Framablog has been really active. The weekly web review Khryspresso is released by Khrys every Monday and is the joy of every follower of this informative rendezvous. Framalang translation group published many translations including the collection « Détruire le Capitalisme de Surveillance » by Cory Doctorow. Finally, in December we are going to reveal a great contribution with the audio reading of some Framablog articles.

We had the pleasure to work more often with David Revoy, the author of Pepeer & Carrot, the free-libre open source webcomic, who draws a lot of illustrations for us. We asked the father of Sepia (PeerTube mascot) and Rose (Mobilizon mascot) to regularly help us illustrate what we do, such as this Framablog article.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

 

Sharing how to adopt ethical digital tools

In February, we published (in French) the first MOOC CHATONS module: « Internet: why and how to take back control? ». Co-conceived with the French organization La Ligue de l’enseignement, this online and open course can be followed in autonomy to discover how our digital landscape was built, invaded and walled by tech giants, and learn the ways to emancipate.

In March, we experimented a « librecours » to acquire the keys to FLOSS culture, especially those of free license. Whether you are a creator, a prescriber, a spectator, a student or all of the above, this course teaches you how to use online cultural content and spread your own. This first experience was lead by Stéphane Crozat (a Framasoft member and a teacher at UTC) and organized by some of our members. And it was very rewarding!

Last June, we revealed [RESOLU] (a guide to accompany organizations towards the adoption of free alternative solutions). It’s a highly contributopic project since it’s the result of the collaborative work of Framasoft, the « chaton » Picasoft and the « Mission Libre-Education Nouvelle des CEMEA ». [RESOLU] is a set of didactic sheets, under free-libre license and in PDF, web and paper format… to accompany towards FLOSS use organizations that act for the Social Solidarity Economy.

Created in partnership with the popular education collective La Dérivation, we published in September a directory of French actors of free digital accompanying. Even though it’s just a snapshot, it draws up an inventory of people, structures and organizations providing free digital accompanying with their contact details.

Illustration by David Revoy – Licence: CC-by 4.0

Talking to each other despite distance

Before the pandemic, we were faithful to our habit of speaking out in many events. At the beginning of the year, we participated (for example) to the hundredth anniversary of the League of Nations in Geneva, to the WebAssembly days, to the Digital Freedoms Festival, to an Alternatiba mini-village in Toulouse and to the Café des sciences of Chambéry.

The « contribateliers » are workshops where people can contribute to FLOSS without writing a single line of code (except if you like it!). While the contribateliers events spread in early 2020 (Lyon, Tours, Toulouse, Paris, Nantes…), their creators adapted themselves to the pandemic and offered « confinateliers », the online version of the « contribateliers ». Thanks to BBB, the free video conference software, two confinateliers took place this year, each gathering around 80 people in various video chatrooms to contribute to free-libre projects.

Framasoft kept intervening, remotely, to present digital issues and tools to get emancipated. Whether it’s to share in English our typically French experiments during the 35th anniversary of the FSF (Free Software Foundation), or to defend the dignity of the associative model during the online festival EthicsByDesign, we responded to many invitations to express ourselves online.

Free software activism successes in France with Pouhiou and Eda Nano – FSF 35th birthday

… by the way in 2020 we also farted.

 

Going through 2020 thanks to your trust

This year was complicated and difficult for everyone and it’s not easy to review it (to the extent where two articles were needed, including one explaining our actions during the first lockdown (French)).

If we were able to keep a free mind while doing what we did this year, it’s thanks to you. The support and trust we receive every year in donations, kind words, sympathy and contributions… all give meaning and significance to our experiments.

We truly thank you for accompanying us in this developments.

It’s the time of the year where we have to remind you that these actions have a cost and that Framasoft is almost exclusively funded by your donations. With tax relief (available for french taxpayers) a €100 donation to Framasoft represents €34 after deduction.

Thus, if you wish to support our actions and think you can afford it, don’t hesitate to click on the button below 😉

Support Framasoft