Le Logiciel Libre : Une bougie dans la pénombre

Ola Wiberg - CC byNe point nous haïr mais au contraire se rassembler pour ensuite envisager en confiance de construire ensemble.

Tel est le court et optimiste message de ce membre grec de la FSF Europe[1].

Vous y verrez peut-être un excès d’idéalisme voire de la naïveté. Possible… mais il n’est pas anodin que constater que le logiciel libre est capable de susciter de tels espoirs, dans un monde qui en a bien besoin.

PS : Il semblerait qu’il y ait un mouvement de contestation intéressant qui prend forme en ce moment même en Espagne. Vous avez plus d’informations ?

Logiciel Libre : Une bougie dans la pénombre

Free Software & Digital Rights Noopshere

Kostas Boukouvalas – 19 mai 2011 – FSFE Blog
(Traduction Framalang : Pandark)

C’est certain, nous vivons des temps troublés, et la crise financière n’est point la dernière à blâmer. C’est une situation fort tendue que connaît mon pays actuellement, où colère et discorde se répandent parmi le peuple.

La communauté du logiciel libre fait partie intégrante de la société. C’est pourquoi elle est également affectée par ces phénomènes.

Or bien des gens ne réalisent pas une chose. Les logiciels libres, de leur origine jusqu’à nos jours, ne sont pas seulement une alternative aux logiciels infectés de virus ou des logiciels donnés gratis. C’est une autre art de vivre. Un autre façon de voir les choses. Un autre modèle de développement, qui peut participer à aider à combattre le fléau de la crise. Une crise dont le cœur est avant tout culturel et éthique ; une crise des valeurs, et accessoirement, une crise financière.

Que peut-on apprendre des logiciels libres ?

Premièrement, à ne point haïr son prochain. Cela ne va pas de soi aujourd’hui. C’est pourquoi je n’irais pas jusqu’à dire « Aimez-vous les uns les autres ».

Deuxièmement, à se rassembler. Non pas dans l’angoisse et l’adversité, mais tranquillement, sereinement, un pas après l’autre.

Troisièmement, à travailler volontiers ensemble, de concert.

Et même si des erreurs ou des incompréhensions surviennent, nous aurons la patience de nous asseoir et de discuter en évitant les critiques inappropriées.

Après tout, nous ne sommes pas si nombreux, et le logiciel libre est une bougie dans la pénombre.

Faisons en sorte qu’elle brille !

Notes

[1] Crédit photo : Ola Wiberg (Creative Commons By)




Nouveau Framabook : Un monde sans copyright… et sans monopole

Framabook - Un monde sans copyrightOn fait souvent, et à juste titre, le procès du droit d’auteur à l’ère de l’avènement du numérique. Une manière de résoudre le problème est alors de l’assouplir, en garantissant certains droits ou certaines libertés aux utilisateurs. Et cela donne par exemple la licence GNU/GPL pour les logiciels libres et les licences Creative Commons pour les œuvres culturelles.

Oui, mais allons encore plus loin et imaginons qu’il n’y ait plus du tout de droits d’auteur !

Tel est le sujet (et le débat) de notre dernier framabook « Un monde sans copyright… et sans monopole » Vous le trouverez en pdf et source sur notre site dédié, en lecture en ligne grâce à la Poule ou l’Œuf, et disponible à l’achat sur notre boutique EnVenteLibre.org au prix de 10 €.

Le droit d’auteur est-il un système archaïque ?

Dans cet ouvrage audacieux et polémique, les néerlandais Joost Smiers (professeur de science politique à l’École Supérieure des Arts d’Utrecht) et Marieke van Schijndel (directrice du Musée Catharijne Couvent à Utrecht) répondent par l’affirmative et élaborent un dossier à charge contre le droit d’auteur et les mécanismes économiques qui en découlent.

En formulant l’hypothèse qu’un monde sans copyright (le droit d’auteur et autre droit de propriété intellectuelle) est possible, les auteurs explorent méthodiquement les secteurs où le protectionnisme et les conglomérats culturels créent une distorsion du marché au détriment des artistes, de la création et de la diversité culturelle. Imaginez un terrain de jeu équitable où les artistes pourraient vivre de leur art et où la créativité et les connaissances pourraient intégrer (à nouveau ?) le domaine public pour être partagées… librement.

Nous en avons reproduit la préface et nos commentaires ci-dessous.

Le livre est sous licence Creative Commons Zero 1.0, également traduite pas nos soins, et se retrouve être particulièrement adaptée à la thèse de l’ouvrage.

Préface

Joost Smiers et Marieke van Schijndel – Amsterdam / Utrecht, janvier 2011

Si les systèmes de droits d’auteur et de copyright n’existaient pas, faudrait-il aujourd’hui les inventer ? Probablement pas : ils sont difficiles à maintenir, ont une tendance protectionniste et privilégient essentiellement les grandes stars. Ils suscitent des investissements massifs dans des productions qui dominent le paysage culturel, et, finalement, sont contraires à la démocratie.

Pourquoi cela ? Le droit de propriété intellectuelle nous interdit de modifier la création proposée par l’artiste – c’est-à-dire d’entamer un certain dialogue avec l’œuvre –, et nous condamne au statut de consommateur passif face à l’avalanche des expressions culturelles. Le droit d’auteur est un système archaïque.

Il est difficile de remettre en question la situation actuelle des marchés culturels, complètement dominés par de – trop – grandes entreprises. Certes, il s’agit d’un héritage du néolibéralisme, mais le prix que nous avons encore récemment payé pour les maux causés par cette idéologie confirme, à l’évidence, que nous devons la dépasser.

Nous devons nous sentir libres de nous demander s’il est juste que seuls quelques propriétaires de moyens de production, de distribution et de réception des expressions culturelles influencent et contrôlent substantiellement ce que nous voyons, entendons et lisons. Pour ce qui nous concerne, cela est inacceptable et contraire à l’idée démocratique de la multiplication des sources de créativité cinématographique, musicale, visuelle et théâtrale… en opposition avec les germes de notre imagination, ainsi qu’avec nos rêves, nos plaisirs, nos moments de tristesse, nos désirs érotiques, et tous les débats qui concernent notre vie. Nous devrions pouvoir choisir librement entre toutes les sources et expressions culturelles différentes.

L’objectif de notre ouvrage est d’aller vers un monde sans copyright …. et sans monopole, de construire des marchés culturels plus justes pour la plupart des artistes, et de donner un plus large choix aux citoyens en faveur de notre communication culturelle.

Quelques commentaires

Christophe Masutti, coordinateur de la collection Framabook – Benjamin Jean, administrateur de Framasoft et président de la SARD

Au travers des Framabooks et de multiples autres projets, Framasoft ne promeut pas seulement le logiciel libre, mais œuvre plus généralement pour l’avancement de la culture libre. Un mouvement qui étend les principes fondateurs du logiciel libre à tous les aspects de la création et de la culture, un partage organisé favorisé par le monde numérique dans lequel nous évoluons aujourd’hui.

À notre niveau, nous nous inscrivons ainsi dans une réflexion nouvelle sur les rapports entre la création et l’économie, suivant en cela le chemin ouvert par d’illustres penseurs avant nous. Le juriste Lawrence Lessig, par exemple, laissera sans nul doute une empreinte dans l’histoire pour avoir théorisé et généralisé la nouvelle conception du droit d’auteur amorcé par l’informaticien Richard Stallman[1], et joué un rôle déterminant dans le succès du « mouvement Creative Commons »[2]. En France, nous pouvons citer de même Philippe Aigrain et son regard éclairé sur la liberté des échanges, une liberté sublimée par Internet et qui conditionne la créativité, ou encore Antoine Moreau, artiste, chercheur et initiateur du mouvement Copyleft Attitude, qui avait compris en précurseur l’intérêt d’étendre le copyleft à toutes les sphères de la création. Plus récemment, de nombreux auteurs et artistes ont proposé de réelles alternatives (réfléchies et réalistes) au monde de la privation – considérée contraire à la créativité – dont l’HADOPI en France représente un archétype frappant[3].

Dans ce registre, la collection Framabook s’enrichit présentement d’un essai pour le moins audacieux et polémique. Le livre de Joost Smiers et Marieke van Schijndel s’inscrit en effet dans cette tradition des essais engagés, qui n’hésitent pas à remettre en cause les paradigmes les plus ancrés, pour nous exposer les méfaits du droit d’auteur et des mécanismes économiques qui en découlent. Dans le même temps, nos deux auteurs s’inscrivent dans une autre tradition, cette fois beaucoup plus ancienne, initiée par le philosophe Thomas More et sa description de l’île-république d’Utopia, porte ouverte à la modernité européenne, invitation à l’action et au changement social. Ainsi, non satisfait de remettre en question, ils proposent un réel système de substitution qui illustre et rend tangible leur proposition – bien loin de l’acception péjorative et anticréatrice qu’a le mot utopie aujourd’hui, serait-ce un signe des temps ?

À les écouter, cependant, Smiers et van Schijndel ne proposent pas exactement une utopie, mais un remède concret aux maux des artistes – précarité et instrumentalisation sont les qualificatifs qu’ils utilisent bien souvent – et de leur public – qui, tel un consommateur, ne dispose que d’un choix d’artistes limité et n’a pas son mot à dire. Ils s’arment ainsi d’audace et imaginent une rupture pleinement assumée avec le modèle actuel afin de faire table rase (abolition des lois relatives au droit d’auteur, mais aussi suppression des « conglomérats culturels » qui pervertissent le système par leur présence) et laisser la place à une nouvelle économie culturelle. Néanmoins, à la radicalité de la suppression (autoritaire) du copyright et des monopoles répond une analyse fine et détaillée des bases sur lesquelles une économie de la création égalitaire et rétributive pourrait se construire de manière durable.

Qu’elles convainquent ou non, ces réflexions méritent indubitablement d’être largement partagées. Le caractère incitatif du droit d’auteur (et autre droit de propriété intellectuelle) se voit mis à mal dans notre société où l’auteur ne peut vivre de son art tandis que celui qui exploite ses droits en tire un monopole grâce auquel il domine le marché. La doctrine juridique elle-même est réservée quant à l’évolution actuelle des différents droits de propriété intellectuelle et, même si elle reste généralement protectrice des auteurs et de leur propriété (bien qu’il soit précisé que cette dernière ne doive pas nécessairement être aussi absolue que celle du Code civil), elle devient très critique à l’encontre des exploitants, de leurs monopoles et lobbing[4]… précisant, s’il le fallait, qu’ « à tout vouloir protéger, on passe d’une logique de l’innovation à une logique de la rente »[5].

Nous sommes donc dans une période assez propice à la réflexion, voire à la contestation, et ce n’est pas une surprise si de nouveaux modèles incitatifs sont proposés afin de remplacer ou rééquilibrer le système actuel – telle la SARD[6] qui a pour objet de favoriser le libre accès à la culture, grâce à un système de financement par le don (modèle économique très en vogue sur Internet[7]).

Enfin, la question de la licence de cet ouvrage illustre parfaitement le décalage entre le droit positif et le système imaginé par les auteurs. Selon ces derniers, les licences libres et open source sont davantage focalisées sur les œuvres à partager que sur la réalité économique et sociale à laquelle se confrontent les artistes. Elles participeraient ainsi à la constitution d’une classe souvent dévalorisée et parfois démunie. Néanmoins, publier cet ouvrage sans mention de licence aurait eu pour conséquence d’empêcher sa diffusion, ce qui nous a conduit à proposer l’utilisation de la licence CC-Zero[8] – un beau clin d’œil puisque cette licence reconnaît les droits avant d’organiser leur abandon…

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, Imagine there is no copyright… fut choisi pour une traduction collective lors des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre tenues à Bordeaux en juillet 2010. Initié par l’équipe Framalang, ce « Traducthon » fut un essai réussi. Même si le résultat ne pouvait évidemment pas être publié tel quel sans quelques mesures éditoriales, on peut souligner la force avec laquelle il démontra qu’un projet collaboratif, sur une période très courte d’une semaine intensive, permet de produire un résultat de premier ordre en conjuguant les compétences et les motivations. Forts de cette nouvelle expérience, ne doutons pas que les prochains « Traducthons » contribueront eux aussi au partage des connaissances en produisant de nouveaux Framabooks.

Nous tenons à remercier ici Joost Smiers et Marieke van Schijndel pour leur disponibilité et leur écoute, ainsi que toute l’équipe Framalang, les relecteurs de l’équipe Framabook, la Poule ou l’Œuf et In Libro Veritas, toutes les personnes ayant contribué à ce projet et sans qui le partage ne serait qu’un vain mot.

-> La suite sur Framabook…

Notes

[1] Stallman, Williams et Masutti, Richard Stallman et la révolution du logiciel libre. Une biographie autorisée, 2010.

[2] Lessig, The Future of Ideas. The Fate of the Commons in a Connected World, 2002.

[3] À ce sujet, voir notamment : Nestel, Pasquini and collectif d’auteurs, La Bataille Hadopi, 2009.

[4] Gaudrat, Les modèles d’exploitation du droit d’auteur, 2009.

[5] Vivant, L’irrésistible ascension des propriétés intellectuelles ?, 1998, p. 441.

[6] La Société d’Acceptation et Répartition des Dons, fondée en 2009 (sard-info.org).

[7] Ce modèle se généralise avec des initiatives comme Yooook, Flattr, Ullule, Kachingle ou « J’aime l’info » (ce dernier étant dédié à la presse en ligne).

[8] Elle aussi traduite pour les besoins du livre (voir un article du Framablog à ce propos).




Pourquoi je contribue et ne contribue pas au logiciel libre

Yasuhiro - CC byPour un débutant participer au logiciel libre peut être si intimidant qu’on n’hésite pas à évoquer « un aquarium à requins » pour qualifier la communauté !

Un blogueur explique pourquoi il ne contribue pas au logiciel libre (alors qu’au fond de lui il le souhaite sincèrement). Un autre lui répond, en théorie mais aussi en pratique en s’appuyant sur GitHub (qui a le vent en poupe actuellement chez les développeurs). Telle est la petite passe d’armes que nous vous proposons traduite ci-dessous[1].

En ce qui nous concerne, c’est aussi pour cela que l’on a publié notre framabook Produire du logiciel libre. Afin de participer à ce qu’il y ait de plus en plus de développeurs francophones, notamment parmi les plus jeunes qui ne reçoivent pour le moment aucune sensibilisation ou formation pendant leur cursus scolaire.

Pourquoi je ne contribue toujours pas à l’open source

Why I still don’t contribute to open source

The Daily Flux – 3 mai 2011 – Brandonhays.com
(Traduction Framalang : Pandark)

Je suis tellement hypocrite. Il y a quelques mois, je me demandais dans un billet comment surmonter ma peur de contribuer aux logiciels open source ?¹?.

Depuis, je n’ai toujours pas vraiment participé. Sur Twitter, j’ai écrit que les FOSS ressemblent à un aquarium de requins pour les newbies, et il faut que je le confirme.

Le fait est que je contribue activement d’une manière ou d’une autre à plusieurs projets open source. Cependant, je me sens toujours extérieur au projet, car mes contributions ne sont généralement pas liées au code. Alors pourquoi est-que je ne m’implique pas complètement dans le FOSS (et je pense, beaucoup d’autres comme moi) ?

Au risque de prêter aux autres mon ressenti personnel, j’aimerais vous faire part des obstacles qui peuvent, selon moi, intimider les nouveaux devs qui voudraient contribuer à des logiciels open source.

Il n’y a pas de certification, de cérémonie ou de badge du mérite disant « Tu es prêt à contribuer au FOSS ». (Il y en a cependant un pour après)

Il n’est pas évident de savoir par où commencer. D’après ce que j’entends, beaucoup de contributions aux FOSS surviennent parce que quelqu’un a besoin d’une fonctionnalité qui n’existe pas dans un logiciel, ou trouve un bug. Il peut proposer une procédure de test reproductible, voire un patch. Dans mon utilisation quotidienne, je ne croise pas beaucoup de ces situations. Il n’y a pas beaucoup de devs qui agitent les bras en demandant spécifiquement de l’aide sur un projet, et encore moins qui voudraient prendre un nouveau développeur sous leur aile.

Les règles de participation (guidelines) rendent souvent la vie d’un mainteneur plus facile, et compliquent la mienne. Oui, maintenir un projet open source est une tâche ardue et ingrate. Cependant, j’ai vu des règles/lignes de conduite pour contribuer qui transformaient une simple idée de correction en un mur de brique bureaucratique digne de Microsoft. La page d’accueil aux contributions accompagnée d’un tutoriel vidéo de Wayne Seguin est une exception remarquable à cela.

L’open source est pour les gens qui sont meilleurs que moi. J’ai bien conscience que c’est une excuse pour ne pas me lancer, mais je ne suis simplement pas à l’aise de me retrouver à un endroit où je pourrais publier des logiciels suffisamment bons pour que de véritables développeurs les utilisent.

Essayer de contribuer et échouer me donne le sentiment d’être stupide. J’ai déjà soumis plusieurs requêtes de pull et aucune n’a été acceptée, sans commentaire expliquant pourquoi. C’est comme si l’univers confirmait que oui, je suis un idiot, et mon « aide » n’est pas utile. Quelle perte de temps profondément déprimante !

J’ai pas le temps. J’ai des enfants, un nouveau boulot, et un nombre grandissant de responsabilités. Cela me prend entre 3 et 10 fois plus de temps pour écrire du code qu’un développeur plus expérimenté. Maintenant, mes contributions non liées au code mangent le temps que je passais à coder. Oui, tout le monde a la même excuse, du genre qui se dissipe si les autres excuses disparaissent, mais ça vaut le coup de le mentionner.

C’est une activité solitaire. Je pense que la plupart des gens comprennent ces choses par eux-même, et que ce serait donc un peu trop demander que d’attendre d’être pris par la main. Mais est-ce vraiment une démarche spirituelle où personne ne peut vous accompagner, de crainte que vous n’appreniez rien ?

Donc oui, le FOSS peut sembler intimidant, voire autant qu’un aquarium de requins. Je n’ai pas toutes les réponses à ces problèmes, mais je voudrais voir plus de mainteneurs cherchant des contributions avec une certaine spécificité, et répondant ensuite aux requêtes de pull, un appel pour des cas de tests supplémentaires, des corrections de bugs et, oui, de la documentation.

Github a beau être on ne peut plus ouvert, il n’y a pas de système type Quora/StackExchange qui permette de savoir quel projets ont besoin de quelque chose qui correspond à ce que vous pouvez faire. Ça pourrait être une bonne fonctionnalité.

Toi (oui, toi !), tu devrais contribuer à l’open source

You (yes, you!) should contribute to open source

Steve Klabnik – 10 mai 2011 – TheChangelog.com
(Traduction Framalang : Pandark)

Si vous lisez ce blog, vous vous souciez évidemment de l’open source. Si vous n’avez jamais contribué à un projet open source, cependant, vous êtes peut-être frileux à ce propos. Donc, inspiré par le concours de documentation Ruby 1.9.3, j’ai écrit un billet pour mon blog à propos de la manière de contribuer à la documentation de Ruby. J’ai reçu des retours comme celui-ci :

TheChangelog.com

@steveklabnik Hé, c’est génial. Il est temps pour moi de m’engager et de me mettre au boulot. Merci pour la motivation supplémentaire !

Je me suis donc dit que quelque chose de plus général pourrait vous encourager à vous impliquer dans n’importe lequel des projets open source que vous utilisez, même si ce n’est pas en Ruby. Tout projet peut avoir besoin d’un coup de main supplémentaire, en particulier les petits.

Un petit aparté à propos du fait d’être frileux.

Si vous ne contribuez pas parce que vous pensez que vous n’êtes pas prêt, ne vous inquiétez pas pour ça ! Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, mais vraiment, vous êtes prêt. Un de mes amis a publié un article à propos des raisons pour lesquelles il ne contribue pas, et je suis sûr que beaucoup de personnes partagent ce genre de peurs. Greg Brown a répondu et a dissipé certaines de ses inquiétudes, mais la plupart des gens auxquels j’ai parlé s’y refusent principalement pour deux raisons :

  • C’est trop dur
  • Je ne suis pas assez bon pour contribuer
  • Je n’ai pas le temps

Parlons de chacun de ces points dans l’ordre inverse. C’est vrai, vous pouvez avoir une vie remplie. Je ne connais pas votre emploi du temps personnel. Cependant, je suis sûr que vous pouvez trouver une heure ou deux, peut-être un week-end ? Il n’en faut pas plus pour commencer. La plupart des projets sont construits sur la base de milliers de minuscules commits. Vous n’avez pas besoin de faire une grosse contribution, même les petites sont importantes.

Si vous avez peur que la qualité de votre code ne soit pas suffisante, eh bien la seule manière de vous améliorer est de pratiquer. Alors lancez-moi cet éditeur et soumettez un patch ! En général, si quelque chose ne va pas dans votre soumission, il y aura une discussion à son propos sur GitHub et tout le monde peut y apprendre quelque chose.

Prenez cette demande de pull, par exemple. À l’origine, Colin a soumis un patch qui faisait un lien vers la mauvaise url ; wilkie l’a mentionné, et Colin a mis le code à jour. Cela sera intégré dès que j’aurai fini d’écrire ce billet pour The Changelog. 🙂 Mais c’est généralement ce qui arrive si votre première proposition est un peu inexacte. N’ayez pas peur ! C’est comme ça que l’on a tous appris, les uns des autres.

Cette lamentation « c’est trop dur » débouche souvent sur un « je ne suis pas assez bon ». Cela peut aussi arriver si vous essayez de contribuer à un gros projet ayant beaucoup de règles. Les lignes de conduite pour contribuer, obligation de relecture du code, mise à jour des fichiers AUTHORS et CHANGELOG… les gros projets doivent avoir des procédures pour gérer le grand nombre de contributeurs, mais cela peut certainement créer une barrière à l’entrée pour les nouveaux venus. Si ces procédures vous intimident, j’ai une suggestion : commencez petit ! Les petits projets ont généralement peu, voire pas du tout de procédure. De plus, vous vous sentirez incroyablement bien. Pensez à ça : Python reçoit un tas de patchs tous les jours, mais si vous avez un petit outil que vous avez écrit sur GitHub, et que soudainement vous recevez un courriel « Hé, quelqu’un a un patch pour vous, » je parie que vous en serez rudement content.

Le B.A BA

Lorsque l’on contribue à un projet open source sur GitHub, il y a un processus que presque tous les projets suivent. Trois étapes : fork, commit, demande de pull.

GitHub rend l’étape du fork très simple. Cliquez simplement sur le bouton « fork » trouvé sur la page de n’importe quel projet. Utilisons Ruby comme exemple. La page du projet est ici. Vous pouvez voir le bouton fork en haut à droite. Il ressemble à ceci :

TheChangelog.com

Cliquez dessus, et vous verrez certaines « hardcore forking action, » puis vous serez dans votre propre fork ! C’est votre propre version du projet, et elle apparait sur votre page GitHub. Par exemple, voici mon fork de Ruby. Vous verrez une URL sur la page, qui vous permettra de cloner ce projet lui-même.

$ git clone git@github.com:steveklabnik/ruby.git

Cela crée un répertoire « ruby » avec tout le code à l’intérieur. Ensuite, ajouter un lien vers le projet parent pour pouvoir suivre les modifications qu’il fait.

$ cd ruby
$ git remote add upstream https://github.com/ruby/ruby.git
$ git fetch upstream

À partir de maintenant, à n’importe quel moment, nous pouvons récupérer les modifications du dépôt Ruby principal en faisant un rebase :

$ git rebase upstream/master

Une petite remarque : ruby continue d’utiliser à la fois svn subversion et git, ils appellent donc leur branche maîtresse trunk. Si vous faites cela pour Ruby, vous devrez faire git rebase upstream/trunk. Maintenant que vous avez cloné, vous pouvez faire votre boulot ! J’aime travailler dans des branches par fonctionnalités, parce que cela rend les choses plus propres et jolies, et que je peux travailler sur deux fonctionnalités à la fois.

$ git checkout -b feature/super-cool-feature
$ vim something
$ git add something
$ git commit -m "Fixed something in something"

Une fois que vous avez obtenu des commits qui fixent votre problème, envoyez les (faites un push) sur GitHub :

$ git push origin feature/super-cool-feature

Ensuite, vous cliquez sur le bouton pull request :

TheChangelog.com

Choisissez votre branche, modifiez la description comme vous le souhaitez, et vous êtes prêt à vous lancer ! Le mainteneur du projet y jettera un coup d’œil et vous aurez peut-être droit à une discussion, et bientôt vous aurez quelque chose accepté quelque part !

À quoi devrais-je contribuer ?

Le meilleur moyen de contribuer est d’aider un projet que vous utilisez effectivement. De cette manière, vous arriverez à tirer profit du fruit de votre labeur. Vous serez plus motivé, vous comprendrez déjà le projet et ce qu’il fait, ce qui vous rendra tout ça plus facile.

Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas trouver comment fonctionne quelque chose que vous utilisez, le deuxième meilleur moyen est de commencer à utiliser de nouveaux logiciels ! Continuez à lire The Changelog et choisissez un projet qui a l’air intéressant, utilisez le quelques semaines, puis contribuez !

Nous sommes tous dans le même bateau

J’espère que ceci vous encouragera à vous salir les mains, vous retrousser les manches, et contribuer. Même le plus petit des patchs est important, alors s’il vous plaît, trouvez un moment dans votre emploi du temps, choisissez un projet et faites un essai. Mais attention, vous pourriez vite vous retrouver accro !

Notes

[1] Crédit photo : Yasuhiro (Creative Commons By)




Un professeur d’Université titularisé grâce à ses contributions dans Wikipédia ?

Un professeur d’Université qui n’hésite pas à glisser son travail pour Wikipédia dans le dossier de candidature à sa titularisation, voilà un fait assez rare pour être signalé.

Cela signifie non seulement qu’il est gros contributeur de l’encyclopédie libre mais qu’il doit également faire comprendre sa démarche auprès de ses collègues composant le comité de recrutement.

Il a même poussé l’audace jusqu’à inclure quelques articles dans le champ Recherche de son dossier, champ le plus important puisqu’il contient les publications du candidat. Il s’agissait en l’occurrence d’articles ayant obtenu le label Article de qualité, ce qui nécessite une validation de la part des autres contributeurs de Wikipédia, une validation par les pairs en quelque sorte.

Les temps changent et il se pourrait bien que cette initiative pionnière se banalise à l’avenir. Tel est du moins notre souhait.

Un article qui vient faire écho à notre dossier Wikipédia et éducation : un exemple de réconciliation relatant un projet qui mériterait lui aussi de faire jurisprudence dans le milieu académique.

Un professeur nommé titulaire en partie grâce à son travail pour Wikipédia

Tenure awarded based in part on Wikipedia contributions

LiAnna Davis – 6 avril 2011 – Wikimedia Community Blog
(Traduction Framalang : Don Rico)

Le palmarès Wikipédia de Michel Aaij est impressionnant : plus de soixante mille modifications, quelques « Bons articles », une « Liste de qualité », et presque cent cinquante « Le saviez-vous ? » publiés. Mais la distinction dont il est le plus fier, c’est sa titularisation à l’université.

Pour les universitaires d’Amérique du Nord, la titularisation représente l’un des points culminants d’une carrière. Pendant des années, les maîtres de conférence construisent un dossier où ils démontrent leur expérience de l’enseignement, leur qualité de chercheur et leur apport à leur discipline.

Une des clés de la titularisation de Michel à été son implication dans Wikipédia.

Michel collabore à l’encyclopédie en ligne depuis des années, surtout en contribuant à des biographies de personnalités vivantes, à des articles académiques ou ayant trait aux Pays-Bas (pays dont il est originaire). Il consacre aussi énormément de temps au travail de relecture et de correction, à la résolution de conflits et à l’accueil de nouveaux rédacteurs. Par ailleurs, en tant que Campus Ambassador (NdT: Ambassadeur Wikipédia dans son université), et dans le cadre de la Public Policy Initiative (Initiative pour la Politique publique), il aide les étudiants à devenir contributeurs. En tant que chercheur, Michel a d’abord publié des articles pointus dans des revues universitaires et s’est lancé dans l’écriture d’un livre, le tout en enseignant dans la section lettres et philosophie à l’université Auburn-Montgomery, en Alabama.

Il y a un peu plus d’un an, Michel a commencé à parler de sa participation à Wikipédia avec ses collègues.

« Au début, ils se sont montrés sceptiques », reconnaît-il. Mais il a réussi à disperser leurs doutes en expliquant le système de validation par les pairs ainsi que le procédé de sélection des bons articles et des articles de qualité. Il a aussi contribué à des articles particulièrement utiles à l’université d’Auburn-Montgomery, notamment l’article sur la faculté et la biographie d’un de ses collègues, qui l’en a chaudement remercié.

« J’ai rédigé des articles dans de nombreux domaines, et bien des fois j’ai pu montrer à mes confrères ce que j’avais accompli dans leur spécialité », explique Michel. « Je me plais à penser que désormais, la plupart d’entre eux a une opinion favorable de Wikipédia. Il faut voir la vérité en face : concernant Guillaume de Dole, contenu qui a obtenu le label « Bon article », on ne trouve aucune base de données ni aucun article encyclopédique qui soit aussi complet que l’article de Wikipédia sur ce poème (ce qui en dit aussi long sur Wikipédia que sur les autres encyclopédies). »

Drmies -CC by-sa

Michel Aaij contribue aussi à Wikimédia Commons par ses photos, comme ce cliché de l’église baptiste de Montgomery, en Alabama. C’est sa fille que l’on voit sur les marches.

Michel a estimé que ses contributions à Wikipédia méritaient de figurer dans son dossier de titularisation. Selon lui, il était alors logique de les inclure dans la partie « Service ». Sur les trois rubriques du dossier, cette partie est celle qui a le moins d’importance, mais elle permet aux professeurs d’expliquer en quoi leurs travaux ont contribué à un champ de recherche particulier. Michel a donc rédigé quelques pages présentant le fonctionnement de Wikipédia, ses contributions, et en quoi sa participation à des articles précis a bénéficié à l’étude de la littérature médiévale.

Mais quelques semaines avant la date de remise de son dossier, deux de ses collègues (le poète dont il avait rédigé la biographie et un spécialiste du XVIIIe siècle) lui ont suggéré, après l’avoir entendu évoquer à plusieurs reprises le processus de validation par des pairs en vigueur pour les Articles de qualité, qu’il devrait aussi en parler dans la section « Recherche » du dossier. En effet, dans de nombreuses universités, l’obtention de la titularisation repose en grande partie sur cette section – c’est d’ailleurs de là que vient l’expression « publie ou péris » (NdT : Publish or perish). Les candidats doivent prouver qu’ils ont publié dans des ouvrages soumis à une évaluation par les pairs.

Dans la rubrique Recherche, Michel a alors ajouté ses articles distingués par le label « Contenu de qualité », deux autres en cours d’évaluation, ainsi que ses articles qui avaient paru dans la rubrique « Le saviez-vous ? » de la page d’accueil, sur des sujets de littérature ou d’histoire médiévale, ou encore sur sa ville de Montgomery, en Alabama.

« Ça m’a demandé un peu de travail d’arrangement et d’organisation, mais ça m’a permis d’inclure une section fournie sur mes contributions à Wikipédia dans la partie recherche de mon dossier, en partant du principe que les « Le saviez-vous ? », les « Bons articles » et les « Articles de qualité » sont tous soumis à une évaluation par les pairs,» explique Michel. « Pour qu’on puisse me juger sur pièce, j’ai ajouté mes articles dans les sections Recherche et Service. Enfin, j’ai suggéré (sur les conseils de trois collègues) que les articles de Wikipédia ne valent pas moins, par exemple, que ceux publiés dans les bases de donnés GALE (NdT : bases de données pour les bibliothèques) – il convient de préciser que nous venions d’attribuer une chaire en partie en appuyant notre décision sur ce genre d’articles bibliographiques. »

Les collègues titulaires de Michel l’ont approuvé à l’unanimité, et le comité universitaire lui a accordé sa titularisation au mois de mars. Pour la première fois peut-être, un professeur était titularisé en partie grâce à ses contributions à Wikipédia.

Michel estime que son CV universitaire était assez solide pour lui valoir la titularisation sans l’apport de ses contributions à Wikipédia, mais il se félicite de les avoir incluses. Si de plus en plus de professeurs candidats à la titularisation suivent l’exemple de Michel, les comités vont devoir ajuster leurs critères d’évaluation pour donner un poids plus juste aux contributions à Wikipédia.

À présent, Michel songe déjà à l’étape suivante : assumer des fonctions d’homme d’entretien, en devenant administrateur Wikipédia.

Un professeur titulaire désireux de nettoyer les plaisanteries et les âneries publiées sur Wikipédia ? Si seulement ils pouvaient être plus nombreux !




Peut-on encore sortir du labyrinthe des brevets ?

Opensourceway - CC by-saEn février dernier nous mettions en ligne un extrait du film Patent AbsurdityRichard Stallman prenait appui sur la musique pour illustrer les dangers d’une dérive des brevets.

Au départ, il s’agissait de protéger et développer l’innovation, mais aujourd’hui, à force d’avoir laissé breveter un peu tout et n’importe quoi, on ne peut que constater la stricte inversion des rôles. Et ceci est particulièrement vrai dans le domaine des brevets logiciels[1].

Il va falloir continuer à faire pression sur le politique pour qu’il cesse de démissionner face à l’économique, sinon c’est bien un monde bloqué et sous contrôle que l’avenir nous réserve…

Les start-ups dans le labyrinthe des brevets

Chris – 28 mars 2011 – StormDriver.com
(Traduction Framalang : Brandelune)

Start-ups in the maze of software patents

Vous est-il déjà venu à l’idée de breveter une fenêtre popup, un système de sondages en ligne, un tableau de score pour jeu en réseau ou un système d’ouverture d’application en cliquant une icône ? J’ai de mauvaises nouvelles pour vous, c’est impossible. Non parce que les revendications sont stupides, mais parce que ces systèmes sont déjà brevetés (voir ici, ici, ici et ici).

Et tout ça est très rigolo jusqu’au jour où vous vous trouvez dans le rôle d’une start-up informatique à galérer dans le long tunnel des brevets logiciels qui va vousun mener de la station Tout Est Super à la station Prend Toi Le Mur.

Galère de start-up

Les débats sur le système des brevets logiciels vont et viennent, prennent parfois de l’ampleur lors de brèves controverses quand deux géants se mettent à se jeter leurs brevets au visage lors de batailles rangées en public. On en fait des films (et vous devriez vraiment voir celui-ci), on en écrit des articles et le public a petit à petit appris à considérer ces brevets comme quelque chose qui fait partie du paysage, comme la guerre des navigateurs ou le lancement de nouvelles machines. En apparence, rien ne change.

Malheureusement, les brevets ont une propriété qui semble avoir échappé à tout le monde : ils se multiplient. Et ils le font avec une rapidité qui surprendrait nos plus chauds lapins comme ce tableau vous le démontre.

Si vous développez une application et que vous souhaitez le faire en toute légalité, je vais vous décevoir. Il est strictement impossible que vous puissiez créer quoi que ce soit qui ne soit pas en violation d’au moins un brevet existant puisqu’ils vous interdisent désormais d’utiliser la plupart des techniques de base. Il est même probable que vous avez déjà violé une douzaine de brevets tout simplement en pensant à votre application. Chaque jour, le Bureau américain des brevets publie près de 3000 nouveaux brevets, une grande partie d’entre eux étant à portée excessive, génériques ou tout simplement ridicules. Une grande partie de ces brevets ont créé des labyrinthes légaux où il est impossible de trouver son chemin même pour les entreprises qui emploient des armées de clones génétiquements modifiés de super-avocats. Il vous suffit de regarder la tempête de papiers qui souffle devant le nez de l’Android de Google.

La vie d’un dévelopeur de start-up n’est même plus une course à l’aveuglette à travers un champ de mines, parce que même les yeux fermés, vous avez au moins une chance de traverser un champ de mines sain et sauf.

Breveter l’évident

Le problème vient du fait que la plupart des brevets logiciels attribués sont sans intérêt. Par exemple, Amazon a réussi à obtenir un brevet pour une caisse d’achat en-ligne qui est violé par pratiquement tous les magasins en-ligne du monde. Une petite entreprise possède un brevet pour créer un fichier unique à partir de plusieurs fichiers source. Aussi bien WinZip que WinRAR violent ce brevet sans doute possible. Il existe même un brevet pour des réponses courriel automatiques, son propriétaire a fait un procès à AOL, Amazon, Yahoo et de nombreux autres.

Les acteurs importants sur le marché du logiciel contournent ce problème en s’autorisant réciproquement l’utilisation de leurs brevets. C’est leur seul moyen de fonctionner. Par exemple, Microsoft a dû « emprunter » des brevets pour de nombreuses parties de l’interface homme-machine de Windows ou de son code. Mais ces autorisations réciproques créent d’autres problèmes car quand il s’agit des conditions d’utilisation de leurs paquets de brevets, les entreprise sont particulierement ingénieuses. Les accords brevets de Microsoft interdisent aux autres entreprises d’utiliser une forme quelconque du noyau Linux à moins qu’elles payent Microsoft pour quelque chose que Microsoft n’a pas créé et qui est de fait un logiciel libre.

Laissez-moi vous donner un example clair de ce qui ne va pas avec le système actuel de brevets. Microsoft est un géant du brevet : il en possède 17258 valables alors qu’il n’a développé aucune inovation logicielle significative dans toute son histoire, n’hésitez pas à consulter cette liste très intéressante.

Mais ce n’a pas toujours été comme ça. Il y a longtemps, au début de l’âge des technologies de l’information, il n’était pas possible de breveter un algorithme. Depuis, les entreprises ont découvert qu’elles pouvaient faire passer leur brevet en substituant au terme « algorithme » les termes « système et méthode » ou en brevetant un ordinateur qui exécute l’algorithme, une manière sournoise de donner la forme d’une invention à un morceau de code trivial. Elles ont aussi appris à déposer leurs brevets là où les juges fédéraux sont connus pour laisser passer n’importe quelle revendication. Petit à petit, les digues qui nous protégeaient des mauvais brevets ont été rompues.

Il ne peut y en avoir qu’un

La meilleure analogie pour ces brevets sauvages est la création musicale. Un programme informatique et une composition musicale partagent de nombreuses similarités. Ils reflètent tous deux des lois fondamentales et mathématiques. Ils sont tous deux créés à partir de blocs de base qui peuvent être combinés de certaines manières. S’il est possible de breveter une fenêtre pop-up ou un algorithme de vérification de boîte à lettres alors pourquoi ne serait-il pas possible de breveter des crescendos, tremolos et autres combinaisons de notes ? S’il est possible de breveter des « systèmes et méthodes » pour créer un tableau de score, pourquoi pas un brevet de « systèmes et méthodes » pour créer un morceau de rock ?

Imaginez un monde où Elvis ne pourrait pas jouer à cause d’un brevet Rock and Roll possédé par Jackie Brenston, un monde où Eric Clapton aurait été condamné à la non-existence par la Fondation pour l’héritage de Lonnie Mack, un monde où Iron Maiden n’existerait pas parce que Black Sabbath n’aurait pas autorisé l’utilisation du brevet pour le Heavy Metal.

Dans le monde des brevets, il ne peut y avoir qu’une idée. Bien souvent, la meilleure implémentation d’une idée n’est pas celle qui est apparue la première. J’en ai déjà parlé plus haut. Avant Facebook il y a eu quantité de réseaux sociaux qui n’ont pas pris. Le problème c’est que dans quelques années, un début à la Zuckerberg ne sera plus possible à cause de la multiplication infinie des brevets.

Une course à travers un champ de mines

Retournons à notre start-up. Il est clair que quoi que vous fassiez, vous allez violer la propriété intellectuelle de quelqu’un. Dans l’idéal, avant même de commencer à travailler, vous devriez déposer quelques brevets à portée excessive pour avoir des munitions pendant les batailles de paperasses que vous allez avoir à mener. Et même avec ça, soyez prêt à affronter vague sur vague de trolls à brevets. Il sera impossible de négocier une utilisation réciproque avec eux ou de les menacer de vos propres brevets, car ils ne produisent rien. Il vous sera impossible de négocier des accords raisonnables avec eux car ils vous demanderont des millions de dollars en compensation. Certains d’entre eux sont particulièrement vicieux, comme une certaine entreprise texane qui a finalement révélé un ancien brevet pour le géo-marquage et qui a porté plainte contre 397 entreprises différentes, y compris Google et Microsoft.

Même si vous avez une taille suffisante pour ne pas craindre ces trolls, des poissons plus gros vous attendent dans la mare. Un peu comme Unisys l’a fait à des entreprises qui utilisaient les formats TIFF ou GIF parce qu’ils utilisaient une méthode de compression brevetée par Unisys. Ou comme Yahoo l’a fait à Xfire pour permettre d’envoyer des messages à ses amis lorsqu’ils se connectent à un jeu en réseau, même si la plupart des jeux en ligne massivement multijoueurs font exactement la même chose sans payer un centime à Yahoo.

Alors, comme les start-ups peuvent-elles gérer cette situation ? Elle ne le font pas. Car le seul moyen d’avancer c’est d’ignorer l’existence du droit des brevets. Et il semble que ceci soit même recommandé par les experts de l’industrie. J’ai beau essayer de trouver une autre activité économique où le non respect de la loi fait partie du « business model » et à part une longue liste d’activités louches qui peuvent vous amener droit en prison, je ne trouve rien. À part écrire des logiciels.

Bien sûr, votre situation sera considérablement plus sûre si vous développez à l’étranger, dans des environnements plus libéraux mais cela ne fera que différer vos problèmes jusqu’au jour où vous passerez à l’international, parce qu’il ne faut pas se leurrer, la base utilisateur américaine est d’une importance clé pour la plupart des start-ups.

La morale de cette histoire est qu’après des années d’autorisation de brevets à portée excessive ou évidents, tout ce que qui peut vous passer par la tête est déjà breveté et tout ce que vous faites est très certainement illégal. La seule chose que vous puissiez espérer est que personne ne fera attention ou ne s’intéressera à votre application de start-up, ou que les trolls à brevet meurent sous les coups de ses propres armes – Haliburton a fait le premier pas vers un brevetage du trollage par brevet.

Vous pourriez probablement contribuer à la lutte en brevetant l’idée de breveter l’évident. Mais soyez rapide, parce que mon dépot est déjà parti en direction du Texas.

Notes

[1] Crédit photo : Opensourceway (Creative Commons By-Sa)




Un kit libre pour démarrer une civilisation !

Dans un récent billet intitulé Open Source Ecology ou la communauté Amish 2.0 nous nous faisions l’écho d’un projet assez extraordinaire consistant à placer sous licence libre les spécifications d’une cinquantaine de machines agricoles permettant théoriquement à un village d’accéder à l’autosuffisance.

Un projet qui méritait bien les honneurs d’une conférence TED que nous avons choisi de vous reproduire ci-dessous.

Soit dit en passant, les conférences Ted, au format court caractéristique et de plus en plus souvent sous-titrées en français, constituent avec le temps une véritable mine d’or pour tout internaute curieux de mieux comprendre et appréhender les enjeux d’aujourd’hui et de demain. Je suggère fortement à tout enseignant d’indiquer cette ressource à leurs étudiants et de leur en montrer quelques unes en classe (les interventions sont placées sous licence Creative Commons By-Nc-Nd).

Leur slogan est : « des idées qui méritent d’être diffusées ». Celle-ci, comme les autres, le mérite amplement.

PS : Une ressource signalée par l’excellente revue de presse hebdomadaire d’InternetActu.

—> La vidéo au format webm
—> Le fichier de sous-titres

Transcript

Marcin Jakubowski – Avril 2011 – Open Source Ecology

Marcin Jakubowski: Open-sourced blueprints for civilization

Salut, je m’appelle Marcin, fermier, ingénieur. Je suis né en Pologne, je vis désormais aux États-Unis. J’ai lancé un groupe intitulé « Open Source Ecology » (« Écologie en Accès Libre ») Nous avons identifié les 50 machines les plus importantes qui, selon nous, permettent à la vie moderne d’exister, depuis les tracteurs et les fours à pain aux graveuses de circuits imprimés. Nous avons essayé de créer une version accessible, FLVM, une version « faites-le vous-même » que n’importe qui pourrait construire et entretenir en ne supportant qu’une partie du coût. Nous appelons cela le Kit de Construction du Village Global.

Laissez-moi vous raconter une histoire. J’ai fini à trente ans avec un doctorat en fusion énergétique, et j’ai découvert que j’étais inutile. Je n’avais aucune compétence pratique. Le monde m’a offert des options, et je les ai prises. On pourrait appeler cela un style de vie consumériste. J’ai créé une ferme dans le Missouri et appris les choses en rapport avec l’économie de la ferme. J’ai acheté un tracteur, qui cessa de fonctionner. J’ai payé pour qu’on me le répare, et puis il cessa à nouveau de fonctionner. Alors peu de temps après j’étais moi aussi financièrement incapable de fonctionner.

J’ai réalisé que les outils bon marché, vraiment appropriés, dont j’avais besoin pour établir une ferme durable n’existaient tout simplement pas encore. J’avais besoin d’outils robustes, modulaires, hautement efficaces et optimisés, peu chers, fabriqués à partir de matériaux locaux et recyclés qui dureraient toute une vie, non conçus pour l’obsolescence. Je me suis rendu compte que j’allais devoir les construire moi-même. Et c’est ce que j’ai fait. Je les ai ensuite testés. Et je me suis rendu compte que la productivité industrielle peut être atteinte sur de petites échelles.

Alors j’ai publié les plans en 3D, les schémas, les vidéos d’explication et les budgets sur un wiki. Des participants du monde entier sont apparus, réalisant des prototypes de nouvelles machines à l’occasion de visites de projet dédiées. Jusque-là, nous avons prototypé 8 des 50 machines. Le projet commence à grandir de façon autonome.

Nous savons que l’accès libre a réussi avec les outils de gestion de la connaissance et de la créativité. Le même phénomène est en train de se produire avec le matériel. Nous nous concentrons sur le matériel parce que c’est lui qui peut changer la vie des gens de manière réellement tangible. Si on peut baisser les barrières autour de l’agriculture, de la construction, de la production, nous libèrerons une quantité énorme de potentiel humain.

Cela ne vise pas seulement les pays en développement. Nos outils sont conçus pour le fermier, l’ouvrier, l’entrepreneur ou le producteur des États-Unis. Nous avons vu beaucoup d’intérêt chez ces gens-là, qui peuvent maintenant lancer une société de construction, de fabrication de pièces détachées, d’agriculture bio ou simplement revendre de l’électricité. Notre but est de devenir un répertoire en ligne de plans si clairs, si complets, qu’un simple DVD peut servir de kit de démarrage.

J’ai planté une centaine d’arbres en une journée. J’ai compacté 5000 briques en une journée en utilisant la terre sous mes pieds et j’ai construit un tracteur en six jours. De ce que j’ai vu, ce n’est que le commencement.

Si cette idée est vraiment solide, alors les implications sont considérables. Une meilleure distribution des moyens de production, une chaîne logistique respectueuse de l’environnement, et une nouvelle culture du “faites-le vous-même” pourrait espérer venir à bout d’une rareté artificielle. Nous explorons les limites de ce que nous pourrions faire pour rendre le monde meilleur avec des technologies physiques en accès libre.

Merci.




Nouveau Framabook : La BD Geektionnerd Rencontre du troisième type

GKND - Simon Gee Giraudot - CouvertureQue se passe-t-il lorsque l’on a une vie d’étudiant geek bien tranquille et que tout d’un coup une… fille débarque dans le club info ?

Une fille pas comme les autres, et pas seulement parce qu’elle est absente de Facebook « pour ne pas confier sa vie privée à des entreprises sans scrupules ».

Vous le saurez en achetant et/ou parcourant notre nouveau framabook « GKND tome 1 : Rencontre du troisième type », deuxième BD après les Geekscottes de Nojhan,

Vous y retrouverez un style et un humour familier puisque son auteur n’est autre que Simon « Gee » Giraudot, qui sévit depuis un certain déjà sur le Framablog tous les vendredis. Mais cette fois-ci c’est une histoire complète qu’il nous propose. Une histoire qui nous a tant et si bien plue qu’on a décidé qu’il méritait ô combien de venir s’ajouter à notre petite collection (qui avec le temps commence à ressembler à quelque chose soit dit en passant).

L’auteur précise : « J’ai commencé une histoire qui débutait par une journée type du personnage du Geek, sans trop savoir ce que j’allais en faire. Finalement, après avoir développé une intrigue, je me suis dit que cela pouvait faire une BD longue sympa, en gardant à l’esprit la formule un dessin = un gag (ou plus). Ainsi, la forme est assez spéciale, il n’y a que 3 cases par pages (ce qui est très peu par rapport à une BD classique) avec beaucoup de texte, et notamment un texte narratif qui suit les pensées du Geek à la première personne. »

Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir que nous à sa lecture…

Une chouette idée de cadeau aussi, quel que soit le degré de geekitude de son destinataire. Le livre est disponible sur notre boutique EnVenteLibre au prix de 12 euros.

-> Découvrir Geektionnerd T.1 : Rencontre du troisième type sur le site Framabook.

GKND - Simon Gee Giraudot - Extrait

PS1 : Nous avons bien de la chance puisqu’il ne s’agit que d’un tome 1, le tome 2 est déjà là et fera lui aussi l’objet d’une publication.

PS2 : Simon sera présent aux RMLL de Strasbourg pour une séance de dédicaces sur le stand Framasoft.




Ubuntu 11.04 et son interface Unity : l’ordinateur idéal pour l’éducation ?

Okubax - CC-bySortie tout récemment, la dernière version 11.04 de la distribution GNU/Linux Ubuntu offre une spectaculaire nouvelle interface graphique baptisée Unity (cf cette vidéo) que Mark Shuttleworth lui-même n’hésite pas à qualifier de « changement le plus important jamais réalisé sur Ubuntu ».

Et si cette interface[1] se révélait être idéale pour le monde de l’éducation ?

C’est l’hypothèse avancée ci-dessous par Christopher Dawson (ZDNet) en appuyant ses dires par la similarité d’usage avec les smartphones dont nos étudiants sont friands et familiers.

Mais vous ne serez peut-être pas d’accord, d’autant que le chroniqueur s’aventure également à affirmer (ce qui ressemble un peu à un argument pro Mac) que les étudiants sont « des consommateurs peu intéressés à comprendre ce qu’il y a sous le capot » et que « moins ils en voient et mieux ça vaut ».

PS : Pour info, Framasoft sera présent « en force » à la prochaine Ubuntu Party de Paris du 27 au 29 mai prochain.

Ubuntu 11.04 : l’ordinateur idéal pour l’éducation ?

Ubuntu 11.04: The ultimate educational desktop?

Christopher Dawson – 5 mai 2011 – ZDNet Education
(Traduction Framalang : Don Rico et Goofy)

J’utilise Ubuntu 11.04 depuis la version alpha, et c’est mon système d’exploitation principal sur les divers netbooks qui vadrouillent chez moi. Mes lecteurs réguliers savent que j’utilise Ubuntu depuis un bout de temps, que ce soit comme serveur ou comme système d’exploitation pour mon ordinateur. Ces temps-ci, je passe beaucoup de temps sur mon Mac, qui est génial, mais c’est plus fort que moi : je me dis que la dernière version d’Ubuntu pourrait bien être l’ordinateur idéal dans le domaine de l’éducation, pour un tas de raisons.

D’ailleurs, il pourrait bien damer le pion à OS X et devenir mon système d’exploitation favori, mais pour l’instant la question n’est pas là. Le monde de l’éducation a plus à gagner que moi avec Ubuntu 11.04. Voici pourquoi.

La première fois que j’ai essayé Ubuntu, c’était sur de vieux ordinateurs de mon lycée, il y a quelques années, pour tenter d’économiser de l’argent avec des logiciels gratuits et prolonger un peu la vie de quelques ordinosaures. Ça a fonctionné, mais depuis, Ubuntu a fait bien du chemin. Et nos utilisateurs aussi, qu’ils soient adultes ou étudiants. Nous utilisons tous couramment des téléphones sous Android ou des iPhones et naviguons dans une interface qui assume sans complexe n’être pas du Windows. C’est là qu’intervient la nouvelle interface Unity. Steven J. Vaughan-Nichols a interviewé le fondateur de Canonical, Mark Shuttleworth, qui l’évoque en ces termes :

Shuttleworth a commencé par préciser que selon lui, le point le plus important avec Unity dans Ubuntu 11.04, c’était « d’apporter à un large public de consommateurs ce qui a toujours été au cœur de la plateforme Linux : du plaisir, des libertés, de l’innovation et des performances… »

Dans le domaine éducatif, bien plus que dans la plupart des industries, nos utilisateurs sont très consommateurs (du moins la plupart ont-ils une approche de consommateurs pour les nouvelles technologies). Il existe des exceptions remarquables, bien sûr. Je me garderais bien de ranger Karl Frisch parmi les consommateurs, par exemple, et beaucoup de ceux qui utilisent les technologies de manière vraiment innovante ne le sont certainement pas plus.

Mais nos étudiants, qui sont pourtant connectés en permanence, ignorent en général tout de ce qui se passe sous la coque de leur iPhone ou de leur PC sous Windows 7, et qui plus est, ils s’en fichent. Qu’on l’aime ou le déteste (partisans et détracteurs sont également nombreux), Unity remplit fort bien sa mission en masquant les entrailles de Linux pour attirer les accros de Windows comme des abeilles sur le miel. Avec Unity, la partie visible, c’est tout ce dont vous avez besoin.

Dans les établissements scolaires, cela revient à pouvoir choisir son navigateur Web, des logiciels de bureautique si vous n’avez pas opté pour une application en ligne, et tous les logiciels éducatifs que vous déciderez d’utiliser. Moins les étudiants et les professeurs en voient et mieux ça vaut (en-dehors des cours qui exigent d’en savoir ou d’en faire plus). Après tout, ils devraient surtout concentrer leurs efforts sur l’apprentissage et pas sur les joujoux high-tech, les gadgets ou autres sources de distraction qu’ils auraient sous la main.

En fait, Unity se rapproche d’Android plus que n’importe quel système d’exploitation avant lui. Ubuntu a enfin cessé de vouloir à tout prix imiter Windows ou OS X avec les bureaux Gnome et KDE, et c’est à présent le seul système de bureau à offrir une expérience proche de celle des appareils mobiles, ce qui parle à une vaste catégorie d’utilisateurs. Ces utilisateurs de téléphones Android ou d’iPhones basculent avec facilité entre les espaces de travail et les écrans où sont regroupées les icônes des applications qu’ils utilisent le plus fréquemment. On retrouve ce même fonctionnement avec Unity, qui simplifie l’utilisation d’un système stable et gratuit.

Et voilà qu’on reparle de gratuité. Il y a presque six ans, lorsque j’ai installé Ubuntu pour la première fois dans ce labo de misère, c’était parce qu’il était gratuit et ne craignait pas les programmes malveillants. Aujourd’hui, les programmes malveillants ne présentent dans l’ensemble toujours aucun danger, et le système d’exploitation reste libre et gratuit.

À l’évidence, si votre établissement a besoin d’applications essentielles à son activité qui ne sont pas disponibles sur Ubuntu, il faudra aller voir ailleurs. Sans même se pencher sur Edubuntu et les tonnes de logiciels éducatifs libres disponibles dans les dépôts d’Ubuntu, la grande majorité des établissements trouveront de quoi satisfaire pleinement leurs besoins dans l’interface épurée d’Unity. Pour ne rien gâcher, Ubuntu 11.04 démarre en un clin d’œil, sa prise en mains est facile quel que soit le niveau de l’utilisateur, et il fonctionne à merveille sur tous types de machines, de l’ordinateur de bureau le plus complet au plus petit des netbooks. Finies les versions remixées pour netbooks, juste une interface « unifiée » d’une machine à l’autre.

Shuttleworth sera le premier à reconnaître qu’il reste du chemin à faire, mais c’est un projet qui a franchi un pas décisif pour marquer sa différence. Et cette différence peut profiter directement aux professeurs et aux élèves, s’ils désirent retrouver sur leur ordinateur de bureau et leur laptop l’utilisation intuitive de leur smartphone.

Notes

[1] Crédit photo : Okubax (Creative Commons By)