Vivre libre ou mourir, ou s’adapter pour survivre ?

Wili Hybrid - CC byQuand un petit malin demande à Richard Stallman ce qu’il pense de la piraterie, on peut s’attendre à une réponse bien sentie… et on aura raison ! Avec l’humour qu’on lui connaît, Stallman en profite pour dénoncer les licences restrictives, les pratiques intrusives des éditeurs de logiciels propriétaires (ou comme il se plaît à les appeler, "privateurs"), et l’amalgame entre partage et vol.

Mais la question, plus vaste, que pose cet article du Deccan Herald, est celle du rapport entre logiciel libre et logiciel propriétaire, et de l’opposition entre deux conceptions assez opposées. À l’avis tranché de Stallman (rejet pur et simple des logiciels propriétaires), s’oppose celui de Jimmy Wales, créateur de Wikipédia, selon qui l’un doit se nourrir de l’autre.[1]

Alors, refus de tout compromis ou adaptation pour la survie de l’espèce, tel est le sujet de réflexion que nous vous proposons avec cette traduction signée Framalang.

Darwinien ou marxiste ?

Darwinian or Marxist

L. Subramani – 17 décembre 2008 – Deccan Herald
(Traduction Framalang : Goofy, Don Rico et Olivier)

Que pensez-vous de la piraterie ? Richard Stallman, considéré comme le père du mouvement pour le logiciel libre, a donné à cette question une réponse amusante et qui donne à réfléchir. « La piraterie, » a déclaré Stallman lors d’une conférence à Bangalore au mois de décembre 2008, « c’est très mal, parce que c’est mal de s’attaquer à des bateaux en mer. »

Comme la personne qui l’interrogeait était tenace et précisait que la question portait sur la piraterie dans le sens de piratage de logiciels et de musique, Stallman a donné une réponse meilleure encore : « Les pirates ne s’attaquent jamais à des navires avec des logiciels et de la musique, mais avec des canons. »

D’après Stallman, le piratage est un des termes inventés pour attaquer la liberté et la « solidarité d’une communauté », et ce terme doit être rejeté. « Rompre un accord n’est pas correct, mais si un distributeur de logiciels assimile votre désir de partager ce que vous aimez avec vos amis à l’attaque d’un navire, cette idée mérite d’être dénoncée. » a-t-il déclaré, sous les applaudissements de l’assistance.

Sans nul doute, l’idée de logiciel « libre » invite à concevoir le développement et la distribution de logiciel du point de vue de l’utilisateur. La liberté d’utiliser le code, d’en étudier la source, de la modifier, de la partager, d’en distribuer des copies à d’autres, voilà qui s’adresse à l’utilisateur. Mais dans quelle mesure de telles libertés peuvent-elles être exigées dans une ère dominée par les marques déposées et les technologies « juteuses », voilà une question toujours en suspens après tous les arguments convaincants donnés çà et là.

En fait, Stallman lui-même n’a rien contre l’idée de faire du profit en vendant des logiciels, mais il veut que ceux qui développent et distribuent ces produits s’en tiennent rigoureusement à cet ensemble de « libertés ». Il est possible qu’il ait raison de prétendre que les gens sont tellement préoccupés d’acheter ce qui peut tourner sur leur machine qu’ils en oublient leurs droits. Mais on ne peut s’empêcher de se demander s’il est vraiment condamnable que des vendeurs de produits surveillent le système de leurs clients pour s’efforcer de mieux les satisfaire ou pour les empêcher de distribuer leur copie – ce qui est le seul moyen dont ils disposent pour s’assurer de la vente du logiciel.

Comme le fait remarquer Stallman lui-même, on ne se soucie que trop rarement des implications de la licence d’un logiciel. Jusqu’à une période assez récente, beaucoup ne se préoccupaient pas, lorsqu’ils revendaient leur vieux PC, de ce qu’ils risquaient en négligeant d’effacer toutes leurs données personnelles de disque dur. Les experts ont souvent signalé les dangers encourus en signant la « politique de confidentialité » des services en ligne sans la lire vraiment. Mais devrions-nous être « radicaux » dans notre réaction, comme le suggère Stallman, au point de rejeter les logiciels propriétaires et de nous abandonner corps et âme au logiciel libre ? La réponse est venue le même soir de Jimmy Wales, le fondateur de Wikipédia, la plus grande base de connaissance au monde. Wales a élaboré la meilleure application pratique des idées de Stallman en faisant de Wikipedia une plateforme ouverte pour créer, partager et modifier des contenus.

Bien que Wales admette être tout à fait « Stallmanien » dans ses convictions, il reconnaît être moins radical dans le développement d’un système d’accès au savoir en ligne qui comporte des contenus en plus de 200 langues, et rivalise avec de très puissantes institutions comme l’Encyclopædia Britannica.
« Le logiciel libre est une façon de concevoir la création et la distribution de contenu », déclare Wales. « Il existe souvent une tension entre les deux modèles (le libre et le propriétaire). Nous ne pouvons concevoir, par exemple, qu’un individu seul puisse créer un système de logiciels qui serait vendu des millions de dollars. C’est aussi absurde que de croire que de grands distributeurs vont créer des logiciels complètement Open Source. Donc d’une manière ou d’une autre ils doivent apprendre à co-exister. »

Et il existe des raisons de penser que les modèles du logiciel libre et celui du logiciel propriétaire peuvent co-exister. Il est difficile, par exemple, de rejeter l’argument de Stallman suivant lequel l’enseignement dispensé aux enfants à l’école devraient s’appuyer sur les logiciels libres de telle manière qu’ils ne soient pas excessivement dépendants d’un seul système propriétaire.
De la même façon qu’ils apprennent ce que sont les feuilles des plantes en les observant de près, ils peuvent apprendre le fonctionnement d’un logiciel en étudiant son code source, ce qui est possible avec un logiciel libre.

Mais il est aussi difficile de concevoir le développement de logiciels sans un modèle propriétaire. Une solution serait qu’une majorité d’utilisateurs insistent auprès des fabricants de logiciels pour qu’ils soient moins intrusifs. Stallman prétend que les entreprises commerciales devraient faire plus que protéger leurs propres intérêts.

« Les entreprises commerciales doivent fournir des produits utiles aux utilisateurs sans les tenir en otage au moyen de pratiques inacceptables », dit Stallman. « Aujourd’hui, les logiciels installent des programmes espions pour savoir ce que fait l’utilisateur, et les fabricants contraignent les usagers à créer du contenu avec leurs programmes, au lieu de leur vendre une copie de leur logiciel. De telles pratiques compromettent les droits de l’utilisateur, et nous devons insister auprès des fabricants pour qu’ils soient au contraire respectés. » À quel point les fabricants seront-ils réceptifs à ces propos, voilà ce que tout le monde se demande.

Notes

[1] Crédit photo : Wili Hybrid (Creative Commons By)




La tête dans les nuages mais les pieds sur terre

Nicholas T - CC byGMail, Google Apps, Zoho, Flickr, Del.icio.us, Box.net, Wuala, DropBox, Plaxo… Ça vous parle ? Vous savez, ces applications en ligne (ou Web Apps) pratiques et séduisantes qui poussent comme des champignons aux quatre coins de la Toile, souvent accompagnées de la mention beta pour faire hi-tech. On a même trouvé un terme pour englober tout ce petit monde, le très à la mode Cloud Computing, soit l’informatique dans les nuages ou dématérialisée[1].

Que celui qui n’a pas un compte chez l’un de ces services en ligne me jette la première pierre. Reconnaissons qu’il est fort commode, notamment pour qui travaille sur plusieurs postes ou de façon nomade, de pouvoir accéder à ses courriels, à ses documents et à certaines données depuis n’importe quel PC (voire téléphone mobile) à condition de disposer d’une connexion Internet.

Mais n’est-on pas en droit de s’inquiéter de savoir que tant de nos données se baladent on ne sait trop où dans l’espace virtuel ? Plaxo, par exemple, avait été critiqué à ses débuts car assez porté sur le spam et l’exploitation peu scrupuleuse des carnets d’adresses qu’on lui confiait (même si ce service a depuis redressé la barre). Quid des documents créés avec Google Docs, des fichiers conservés chez Box.net, des mails échangés avec GMail ? De plus en plus de grands groupes ou de start-ups se lancent sur ce marché apparemment juteux et se battent pour posséder nos données.

Il y a quelque temps déjà, plusieurs voix s’élevaient contre contre ces services en ligne : Larry Ellison, le fondateur d’Oracle, qualifiait le Cloud Computing de mode, et Richard Stallman, dans un entretien accordé au quotidien anglais The Guardian, allait plus loin en taxant ces services en ligne de pièges. Stallman mettait en garde les utilisateurs contre ces Web Apps et le stockage de données personnelles sur les serveurs d’entreprises commerciales : selon lui, confier ses données à de tels services revient à en perdre le contrôle et pose donc les mêmes problèmes que l’utilisation des logiciels propriétaires.

Stallman, qui n’a pas l’habitude de faire dans la nuance, recommandait donc de n’utiliser aucun de ses services et de leur préférer nos bonnes vieilles applis en dur sur lesquelles nous gardons tout contrôle. (Nul doute qu’il pensait par là à la Framakey…)

Tim O’Reilly, dans son blog, s’est lui aussi penché sur la question et a publié un billet assez fourni, dans lequel il estime qu’il faudrait appliquer au Cloud Computing les principes de l’Open Source et rappelle qu’il avait déjà mis en garde contre le verrouillage du Web, pourtant basé sur des programmes et outils Open Source, par des applications Web 2.0.

Cette question de la confidentialité, du contrôle des données et de l’indépendance de l’utilisateur face au logiciel concerne tous ceux qui ont un usage intensif du Web et de l’outil informatique, mais semble cruciale pour les adeptes du logiciel libre, très sensibles à ces questions. Comme dans le software classique, certains acteurs du Cloud Computing proposent des solutions libres. C’est le cas de Clipperz, qui a développé un gestionnaire de mots de passe et d’informations personnelles sous licence GPL.

Sur le blog de Clipperz , un des auteurs appelle les utilisateurs et les développeurs à agir pour préserver la liberté et la confidentialité dans les nuages, et propose quelques mesures pour que les applications Web 2.0 soient en accord avec les valeurs du libre, du point de vue des licences et du comportements des navigateurs Internet par exemple. On y retrouve par billet interposé Richard Stallman, avec qui l’auteur s’est entretenu et qui y va lui aussi de ses conseils.

Histoire de redescendre un peu sur terre après tant de temps passé dans les nuages, nous vous présentons donc la traduction de ce billet, réalisée par notre équipe Framalang.

Liberté et protection de la vie privée en ligne : agissez !

Freedom and Privacy in the Cloud – a call for action

Marco – 30 mai 2008 – Clipperz
(Traduction Framalang : Olivier, Burbumpa et Don Rico)

Ce message traite de la liberté. La liberté de posséder vos données et la liberté d’utiliser des logiciels libres. Vous devriez aussi pouvoir exiger ces libertés et en jouir quand vous utilisez des applications web.

Si vous soutenez le mouvement du logiciel libre, vous pouvez facilement opter pour Gimp au lieu de Photoshop, pour Firefox au lieu d’Internet Explorer. Vous pouvez également protéger le caractère privé de vos données en utilisant les outils de cryptage disponibles (GPG, TrueCrypt…). Mais dès qu’il s’agit d’applications web, tout se complique.

Les avantages des applications web – ou web apps – (accessibles partout et tout le temps, mises à jour transparentes, stockage fiable, …) sont nombreux, mais bien souvent les utilisateurs perdent la liberté d’étudier, de modifier et de discuter du code source qui fait tourner ces web apps.

De plus, nous sommes contraints de confier nos données aux fournisseurs de ces web apps (marque-pages, documents rédigés, copies des discussions, informations financières et désormais… dossiers médicaux) qui ne résident alors plus sur nos disques durs mais qui sont rangés quelque part dans les nuages. Ce n’est pas vraiment une situation confortable de devoir choisir entre aspect pratique et liberté.

Que l’on soit clair : les web apps sont formidables et je les adore. Mais je pense que le moment est venu de réclamer plus de liberté et de confidentialité. Voilà comment nous pouvons obtenir ces deux résultats en trois étapes.

1. Choisissez l’AGPL

Quelle est l’importance de l’AGPL ? Si vous êtes un fournisseur de services et que vos services s’appuient sur des logiciels placés sous licence AGPL, vous devez rendre le code source disponible à toute personne utilisant ce service. La FSF suggère dans ses directives de placer un lien Source qui renvoie à une archive contenant le code source directement dans l’interface de l’application web.

(Ne me demandez pas pourquoi la communauté des logiciels libres a mis tant de temps à réagir !)

Mesures
  • Aider Clipperz à mettre au point une suite AGPL : un ensemble d’applications web répondant aux besoins les plus courants.
  • Cette suite devrait comprendre : un traitement de texte, un logiciel de discussion, un gestionnaire de mots de passe, un carnet d’adresses, un pense-bête, un calendrier, un gestionnaire de marque-pages … Et chaque web app devra être soumise à la licence AGPL ! Vous pourrez alors oublier Google, del.icio.us, Plaxo, Meebo … à moins qu’ils ne se mettent à l’AGPL aussi.
  • Nous avons déjà deux candidats pour certains postes (Ajax Chat pour les discussions en ligne et, bien sûr, Clipperz pour le gestionnaire de mots de passe), mais la plupart des places sont encore à pourvoir !
  • Aider Clipperz à diffuser les bienfaits de l’AGPL auprès des développeurs de projets web open-source. Demandez-leur de se convertir à l’AGPL.

2. Ajoutez-y une pointe de divulgation nulle de données

Les développeurs Web, comme les utilisateurs, connaissent encore assez peu les possibilités offertes par le chiffrage via un navigateur pour rendre les applications web aussi sécurisées et confidentielles que les logiciels classiques.

Chez Clipperz, nous voulons apporter une nouvelle vision que nous appelons les web apps à divulgation nulle de données (description plus détaillée ici) qui associe l’idée d’un hébergement auquel même l’hébergeur n’a pas accès et un ensemble de règles basées sur le credo confidentialité absolue.

Ce nom est aussi bien un hommage au chiffrage (une garantie de divulgation nulle de données est un protocole de chiffrage standard) que la promesse d’une relation particulière entre l’utilisateur et le fournisseur d’application. Le serveur hébergeant la web app peut ne rien savoir sur ses utilisateurs, pas même leurs identifiants ! Clipperz applique cette vision pour mettre en œuvre son gestionnaire de mots de passe en ligne.

Mesures
  • Appliquer les techniques divulgation nulle de données à chaque composant de la suite AGPL. Convertir une application web à l’architecture divulgation nulle n’est pas simple, mais chez Clipperz nous avons développé un savoir-faire important et nous serons heureux de partager aussi bien ces connaissances que le code de base.

Nous pourrons ainsi finalement jouir d’un traitement de texte en ligne qui ne pourra pas lire nos documents, un logiciel de discussion qui n’enregistrera pas nos conversations, un wiki sur lequel on pourra conserver sans crainte des données importantes, etc.

  • Établir et maintenir à jour une liste des Fournisseurs de Service d’Application (NdT : ASP pour Application Service Provider en anglais) qui hébergent la suite complète sous AGPL. Cette référence sera utile à tous ceux qui attachent de l’importance aux logiciels libres et à la confidentialité mais ne possèdent pas les compétences et les ressources pour faire tourner des web apps sur leur propre serveur.

3. Créer un navigateur plus intelligent

On y est presque, mais il nous reste encore à fournir aux utilisateurs de web apps un environnement encore plus flexible et sécurisé. Dans la pratique, du fait de l’architecture des web apps à divulgation nulle de données, le serveur réalise de façon générale les tâches suivantes :

  • charger le code Javascript dans le navigateur de l’utilisateur (charger le programme) ;
  • authentifier l’utilisateur (optionnel et par un protocole à divulgation nulle de données)
  • rapatrier et stocker les données chiffrées demandées par le navigateur de l’utilisateur.

Logiciel libre est synonyme de contrôle total de ce qui se passe sur mon ordinateur. Se posent alors deux questions :

  • Comment faire tourner une version modifiée du code Javascript à la place de celui chargé par le serveur ?
  • Comment être alerté des modifications apportées au code Javascript que le serveur envoie à mon navigateur ?

J’ai récemment eu l’immense honneur d’échanger mes idées avec Richard Stallman lui-même au sujet de ces problèmes, et il a suggéré une solution futée pour les résoudre tous les deux.

Stallman propose d’ajouter une fonctionnalité au navigateur qui permette à l’utilisateur de dire : « Quand tu charges l’URL X, utilise le code Javascript de l’URL Y comme s’il venait de l’URL X ». Si l’utilisateur fait appel à cette fonctionnalité, il peut utiliser sa propre copie du code Javascript et peut toujours échanger des données avec le serveur hébergeant l’application web.

Un navigateur possédant cette capacité pourrait aussi facilement vérifier si le script Java de l’URL X est différent du script Java sauvegardé à l’URL Y. Si l’utilisateur fait confiance à la version courante du code Javascript de l’URL X, il peut en faire une copie à l’URL Y et sera ainsi alerté de tout changement. Cette solution protège l’utilisateur du code malveillant qu’il pourrait exécuter sans le savoir dans son navigateur, du code qui pourrait voler ses données et détruire l’architecture à divulgation nulle d’information.

Mesures :
  • Écrire des extensions pour les principaux navigateurs libres (Mozilla, Webkit, …) qui mettent en œuvre l’idée de Stallman.

Militer pour l’adjonction de la "suite AGPL" et des navigateurs améliorés pré-cités dans les distributions GNU/Linux.

  • Continuez à lire ce blog où je posterai de nouveaux articles régulièrement.
  • Faites-moi part de vos commentaires et suggestions.
  • Faites passez le message au travers de vos blogs, de vos messages sur les forums, …
  • Faites un don.

Et le meilleur pour la fin : comment nommeriez-vous cet ambitieux projet ? Faites-moi part de vos idées dans les commentaires !

Notes

[1] Crédit photo : Nicholas T (Creative Commons By)




Maximum respect for the Ubuntu french team

Voici une petite interview de Christophe Sauthier, président de la french LoCo team à savoir l’association Ubuntu-fr, réalisée début décembre à Mountain View (oui, oui, chez Google) lors du récent Ubuntu Developer Summit, UDS chez les initiés.

Il a beaucoup impressionné l’assemblée, c’est-à-dire ses petits camarades ubunteros venus du monde entier pour l’occasion, avec ses 4000 visiteurs de la récente Ubuntu Party de Paris à la Villette (d’ailleurs il est désormais surnommé 4K, c’est vous dire). Il évoque également tous les avantages de devenir Masters of the Universe (MOTU) chez Ubuntu et son souci de faciliter la tâche et l’accueil des nouveaux contributeurs.

PS : C’est en anglais mais comme c’est un français qui parle anglais on comprend encore mieux que d’habitude 😉

—> La vidéo au format webm

Si jamais il vous venait l’envie d’en savoir plus sur Christophe Sauthier et son rôle au sein d’Ubuntu, vous trouverez ci-dessous un entretien paru dans la lettre hebdomadaire Ubuntu n°121 (7 au 13 décembre 2008) sous licence GNU FDL.

Entretien avec huats, leader de l’équipe d’Ubuntu-fr

Qui es-tu ? Où habites-tu ? Que fais-tu dans la vie ?

Je m’appelle Christophe Sauthier et mon pseudo IRC est huats. J’ai 31 ans, j’habite à Toulouse et je vis en couple. Je travaille pour une société de service (makina corpus) qui travaille exclusivement dans le monde de l’open-source. Je suis impliqué dans tout ce qui est formation, assistance, migration à Ubuntu, ainsi que sur certains dévelopements en PHP (Drupal) ou Python (Plone). Je suis impliqué directement dans Ubuntu en tant que président de la LoCo française. Mon autre rôle dans la communauté est de coordonner les tutorats des MOTU, dont le but est d’aider les nouveaux venus dans le monde du développement pour Ubuntu. J’essaye aussi d’être actif au niveau développement en aidant au packaging de quelques applications, essentiellement autour de l’environnement GNOME.

Comment es-tu entré dans le monde de Linux et d’Ubuntu ?

Il y a très très longtemps (quelque chose comme 1996), j’avais demandé son avis à quelqu’un au sujet d’un script Perl sur lequel je bossais (un CGI pour site web en l’occurence) et il m’avait dit : « Si tu veux coder un peu en Perl, fais-le sous Linux. Tu peux faire comme ça pour l’installer… » Ça a été mon premier contact avec Linux. À cette époque, j’utilisais surtout Suse et Debian. Et puis un beau jour, je tombe sur quelque chose basé sur Debian, mais qui n’avait pas encore de nom. C’est devenu Ubuntu. C’était en 2004, et depuis ce jour, Ubuntu est l’unique distribution que j’utilise.

Comment as-tu démarré avec la communauté française ?

Je faisais depuis un moment quelques traductions pour des logiciels (essentiellement dans GNOME) et je suis tombé un jour sur un billet du wiki de la LoCo française qui mentionnait des projets sur le point d’être lancés. L’un d’eux était l’organisation d’entretiens (puis leur traduction) avec quelques membres clés de la communauté. Ce projet a évolué plus tard en diverses choses comme BehindUbuntu.

Qu’est-ce qui t’a amené à prendre la tête de la LoCo française ?

Après cette première expérience dans la communauté française, j’ai décidé de rester dans les parages, fréquentant différents chats IRC francophones, ou passant de temps en temps sur les forums. C’est là que j’ai vu la campagne pour vendre des t-shirts pour la LoCo. Ma première pensée a été « j’en veux un ! », et ma deuxième « je suis sûr que je peux les aider à organiser ça »… après avoir commandé le mien, j’ai pris contact avec le gars qui s’occupait de ce projet, et il y avait tellement de boulot que mon coup de main a été le bienvenu… Il s’est trouvé que Yann (le gars que j’avais contacté) était le président de la communauté française, et après pas mal de discussions, il m’a dit qu’un coup de main serait bien utile aussi pour le développement du site web. Il m’a demandé de montrer que je pouvais aider en codant un module pour PunBB (le forum que nous utilisons). J’ai pris en charge de plus en plus de choses dans la LoCo, et quand le président a décidé de passer la main, on m’a demandé si je me sentais de relever le défi : monter une nouvelle équipe, avec une nouvelle organisation. C’est ainsi que je suis devenu le président d’Ubuntu-fr, et que j’ai essayé de changer l’organisation en me basant sur le concept de «travail d’équipe».

Quels sont les défis dans la gestion d’une grande LoCo? Comment votre LoCo fait-elle pour communiquer et couvrir un si grand territoire ?

Il y a de nombreux défis, mais c’est aussi un boulot passionnant. Le premier défi est, bien sûr, d’en faire le maximum tous les jours. Il y a beaucoup de sollicitations et nous ne pouvons satisfaire tout le monde, même si nous essayons. A la fin, certains peuvent croire que nous ne sommes concentrés que sur un domaine et que nous nous fichons des autres. En fait, nous manquons tout simplement de main-d’oeuvre et de temps, et pour le montrer, nous communiquons de plus en plus au travers d’un blog pour les rapports. Ce blog fait partie du Planet francophone et donc tout le monde peut y accéder. Mais nous ne voulons pas seulement nous limiter au blog, nous essayons d’être aussi transparents que possible sur les décisions prises. Environ une fois par mois, nous tenons une réunion publique sur IRC. Nous essayons de nous occuper de chaque aspect de notre communauté : nous parlons des actions passées (depuis la dernière réunion), des actions en cours, et de celles à court et moyen terme. Nous consacrons aussi du temps à répondre aux questions et tout le monde peut proposer un nouveau sujet de discussion. Je pense que cette transparence intéresse les gens, ainsi à la dernière réunion, environ 60 personnes étaient présentes.

Comment la LoCo française est-elle organisée? Est-elle centralisée ou décentralisée ?

C’est un mélange. Il y a bien sûr un groupe de personnes qui forme le noyau de la LoCo, mais avec la nouvelle organisation de l’équipe, ce groupe s’est quelque peu agrandi. Le but est que chaque personne ait une vue d’ensemble de tout ce qui se passe dans la LoCo, ou du moins qu’elle en sache autant que possible. De cette manière, si quelqu’un se désiste, il est plus facile de le remplacer. Autour du noyau, il y a un plus grand cercle d’individus qui sont plus particulièrement investis dans un ou deux domaines. Ce deuxième groupe peut être considéré comme plusieurs équipes vouées à un domaine en particulier. Donc, pour résumer : un noyau de moins de 10 personnes, qui mène des activités de groupe indépendantes les unes des autres. Chaque équipe a une grande liberté d’action, même si nous aimons être tenu au courant des décisions importantes.

Parfois, les communautés connaissent des périodes creuses, pendant lesquelles la motivation ou la participation peuvent retomber. Comment fait la communauté française pour remédier à cela ?

Je pense que nous avons également eu un tel épisode, mais son effet a été amoindri par les changements d’organisation que j’ai mentionné plus tôt. C’était perceptible lorsque les principaux protagonistes de la communauté ont ralenti un peu, mais il n’y a pas eu de gros ralentissement de nos activités. C’est le signe distinctif des communautés les plus importantes, qui peuvent s’autogérer sans dommage majeur… Tant que cela ne dure pas trop longtemps bien sûr… Depuis, la communauté est revenue sur les rails, et elle très active. Les séances que nous avons eu dans tout le pays pour Intrepid, ainsi que l’évènement de Paris avec plus de 4000 visiteurs dans le week-end en sont de bons exemples. Puisque nous ne voulons plus ralentir, nous avons lancé quelques petits projets qui devraient nous aider à aborder des sujets qui nous intéressent. Cela devrait nous aider à maintenir la croissance de notre communauté. Il y a quelques projets qui m’ont donné envie de m’investir dans la communauté, donc vous pouvez imaginer que j’y suis très attaché. Nous avons le sentiment que, de cette façon, nous pourrons compenser une décroissance, ou un ralentissement de la participation en ajoutant de nouveaux centres d’intérêts dans lesquels s’impliquer.

Quels sont les projets de la LoCo à court et long terme ?

Je dirais continuer le travail actuel que nous avons juste initié : compléter les diverses équipes (certaines sont encore un peu floues, ou commençent seulement à prendre forme). Par exemple, il n’y avait pas vraiment d’équipe de développement web, puisque nous nous contentions de réunir les ressources au besoin. Aujourd’hui, un groupe de personnes très talentueuses travaille sur divers aspects de l’utilisation à long terme, pas seulement à la demande. C’est nécessaire si nous voulons pouvoir continuer à innover. Donc pour le court terme, cela signifie trouver une nouvelle apparence pour l’ensemble des sites ubuntu-fr (site web, documentation, forum et planet), utiliser au mieux notre nouveau site web (drupal), et donner à nos éditeurs les droits pour plusieurs équipes (celles de kubuntu ou d’edubuntu). Nous espérons être capables de faire ceci dans les prochains mois. Pour le long terme, nous voulons vraiment continuer nos efforts de diffusion d’Ubuntu en France, ce qui demande l’organisation de sessions supplémentaires dans tout le pays (en continuant sur notre lancée après tous les évènements accompagnant la sortie d’Intrepid). Nous souhaitons aussi organiser des colloques réguliers, où les gens pourront se rencontrer physiquement plutôt qu’à travers IRC. Cela permettrait d’aider les novices à ressentir une appartenance à la communauté. Cela pourrait aussi se traduire par des ateliers de débuggage, des ateliers de documentation (comme un atelier de débuggage mais pour vérifier la documentation disponible), ou même quelques ateliers de traduction. Enfin, nous essaierons de définir une réelle politique pour la participation aux évènements pour permettre aux gens de rencontrer l’équipe personnellement pour poser des questions et obtenir des réponses.

Une des idées que vous avez évoquées avec le conseil de la communauté est le jumelage. Qu’est-ce que c’est? L’avez-vous déjà mis en pratique?

Le jumelage des LoCo peut prendre plusieurs significations. Celle qui me tient à coeur est l’aide qu’une communauté importante, comme la communauté française, peut apporter aux plus modestes. Cette aide pourrait être de l’expérience, ou l’organisation de campagnes à grande échelle, ou même des dons pour les aider à lancer leurs évènements. C’est quelques chose à laquelle notre équipe a du faire face à ses débuts, et sans l’implication financière de quelques membres, nous n’aurions jamais pu faire autant de choses. Comme la communauté française est plus puissante maintenant, cela pourrait être une bonne chose d’aider les autres équipes à se lancer. En fait, c’est plutôt proche des concepts clés qui menèrent à la création de Ubuntu-eu il y a quelques années. Ubuntu-eu est un effort commun pour partager l’hébergement de leur site web. Depuis, plusieurs communautés ont trouvé un hébergement à cet endroit, ce qui est clairement une aide fort utile pour les équipes les plus récentes. Pour revenir au processus de jumelage, nous avons commencé à travailler un peu sur le sujet, avec la communauté tunisienne, mais nous n’avons pas avancé beaucoup dans le processus par manque de temps. Je suis sûr que nous travaillerons bientôt à nouveau là-dessus.

L’équipe française Ubuntu a organisé une Ubuntu Party à laquelle ont participé 4000 personnes. Pouvez-vous la décrire ? Comment l’avez-vous préparé ? Combien de temps cela a-t-il pris?

Cet évènement, qui a eu lieu à Paris, était un mélange de tous les différents types d’atelier qu’on peut avoir : installation, nouvelle version, conférence… C’est pourquoi on peut simplement l’appeler un “atelier Ubuntu”. On prépare cet évènement tous les 6 mois, pendant le week-end, un mois à peu près après la sortie d’une nouvelle version. Pendant l’atelier, les gens viennent pour avoir une installation d’Intrepid ou parce qu’ils ont des problèmes avec leur installation. On a aussi présenté plus de 14h de conférences, et un atelier débuggage…une station de radio a même émis depuis l’Ubuntu Party pendant tout le week-end. L’équipe préparait cet évènement depuis la fin du précédent (c’est-à-dire début juin), donc on a assisté au résultat de 6 mois de travail par l’équipe toute entière. Certains travaillaient sur la communication (les médias et le public visé), d’autres sur les besoins matériels de l’évènement, et d’autres sur les conférences. Maintenant, on fait l’analyse de cet évènement, ce qui nous aidera à préparer le suivant en mai 2009.

Que fais-tu dans ton temps libre ?

À part mes activités LoCo, je fais aussi du développement pour Ubuntu. Même si je sais que cela est lié a notre communauté, je considére cela clairement comme une activité à part. Cependant, je fais aussi pas mal de sport : du basketball et de la randonnée dans les Pyrénées (les montagnes près de chez moi). À part cela, j’aime cuisiner pour mes amis. D’ailleurs, je pense qu’il y a clairement un point commun entre cuisiner pour les autres et participer à des activités liées aux logiciels libres…




Les bonnes résolutions du logiciel libre pour 2009 ?

Foxypar4 - CC byNous pouvons nous réjouir du succès croissant que connaît le logiciel libre depuis quelques années, emmené par quelques projets phares tels que Firefox, Wikipédia, OpenOffice.org et Ubuntu pour les plus connus d’entre eux.

Les solutions Open Source sont de plus en plus utilisées sur les ordinateurs personnels et plus seulement dans le monde des serveurs, et entre le fiasco Vista et la crise, on se prend à rêver de jours radieux pour le libre…

Sauf que… Tout n’est pas rose au royaume du code ouvert ! Ces belles réussites cachent parfois des problèmes plus ou moins inquiétants : Firefox, fort de son record de téléchargements pour sa version 3.0, pourrait voir sa juteuse alliance avec Google menacée par les ambitions du géant de la recherche dans le domaine des navigateurs. Wikipédia mène en ce moment même une campagne d’appel aux dons massive pour lui permettre de poursuivre son développement. OpenOffice.org, adoptée par de plus en plus d’administrations et de particuliers, connaît quant à elle quelques couacs en coulisses, où des tensions se créent entre Sun et la communauté (nous traiterons de ce sujet dans un prochain billet).

Alors même si l’heure n’est pas à l’alarmisme[1], il convient de ne pas se laisser griser par le succès et de garder à l’esprit qu’il y a encore du boulot…

L’excellent Bruce Byfield, dont nous avons déjà traduit plusieurs articles dans les colonnes du Framablog, a publié un billet où il dresse avec une grande pertinence une liste de neuf problèmes de comportement qu’il a relevés chez les partisans du libre (et chez lui…) qui nuisent au développement des projets Open Source et à la communauté. Il y parle entre autres de l’acharnement aveugle contre Microsoft, de l’hostilité envers les nouveaux venus, et de la tentation d’accepter des compromis qui au bout du compte, pour quelques parts de marché en plus, risquent de nuire à long terme au mouvement du libre.

Bien sûr, en homme raisonnable, il propose à chaque fois une solution pour y remédier et faire en sorte que le libre poursuive sa marche vers "la domination du monde", comme il l’évoque en plaisantant dans les lignes que vous allez lire.

Neufs bonnes résolutions pour bien commencer l’année 2009, donc… (J’en profite au passage pour adresser mes meilleurs vœux aux lecteurs du Framablog).

Neuf problèmes de comportement qui font du tort au logiciel libre

Nine Attitude Problems in Free and Open Source Software

Bruce Byfield – 15 octobre 2008 – Datamation
(Traduction Framalang : Don Rico et Goofy)

Le logiciel libre et Open Source (NdT : Free and Open Source Software ou FOSS), j’adore ça. C’est une cause, une extension de la liberté d’expression, que je peux défendre en tant qu’auteur, et les membres de la communauté, en plus d’être brillants, sont à la fois passionnés et pragmatiques. C’est un domaine stimulant, et celui dans lequel j’ai choisi de travailler.

Parfois, néanmoins, le pire ennemi de la communauté, c’est la communauté elle-même. Certains comportements, souvent enracinés, nuisent à son unité et à ses objectifs communs, tels que fournir une alternative au logiciel propriétaire ou prêcher la bonne parole du FOSS. Au sein de la communauté, presque tout le monde s’est un jour rendu coupable d’un de ces comportements fâcheux, moi y compris, mais nous en discutons rarement. C’est pour cette raison que ces comportements perdurent et gênent les efforts de la communauté.

Admettre l’existence de ces comportements me semble être un bon début pour y remédier, alors voici neuf de ceux que j’ai le plus souvent constatés chez moi comme chez d’autres.

1) Se tromper d’ennemi

Chaque fois qu’une communauté se construit sur un certain idéalisme ou des convictions, les luttes intestines semblent être la norme. Cela s’applique aux groupes religieux et politiques, et il n’y a donc rien de surprenant à ce que ce soit aussi la norme au sein du FOSS, où les opinions de beaucoup sont souvent très tranchées.

Trop souvent, hélas, les conflits internes semblent l’emporter sur les objectifs communs. Plusieurs grands pontes professionnels ou semi-professionnels se forgent un nom en s’en prenant à d’autres membres de la communauté (peu importe leur nom, si vous vous intéressez à la question, vous savez de qui il s’agit, et je me refuse à les encourager dans leur démarche en leur faisant de la publicité gratuite).

Parfois, comme le mentionne Jeremy Allison, ces pontifes osent émettre des critiques que nul autre n’oserait exprimer. Mais la plupart du temps, leur motivation semble n’être que d’attirer l’attention sur eux, sans se soucier des divisions qu’ils créent au sein de la communauté, et en lisant les propos de ces pontes, nous encourageons ces divisions.

Pis encore, les dissensions entre les défenseurs du logiciel libre et ceux du logiciel Open Source. Certes, ce sont deux philosophies différentes : le logiciel libre (free software) s’attache à la liberté de l’utilisateur, alors que l’Open Source se soucie surtout de la qualité du logiciel. Pourtant, malgré ces distinctions fondamentales, les membres des deux camps travaillent sur les mêmes projets, avec les mêmes licences, et ont beaucoup plus de points qui les unissent que de points qui les opposent.

Alors pourquoi s’attarder sur les différences ? À l’évidence, les partisans du logiciel libre et ceux de l’Open Source ne trouveront personne d’autre avec qui ils ont plus en commun.

2) Ennuyer le monde avec des histoires de logiciels

Le logiciel étant l’un des éléments centraux de la communauté du FOSS, ses membres passent logiquement beaucoup de temps à en discuter. Pourtant, si vous essayez d’intéresser quelqu’un au FOSS, parler de logiciel ne fonctionne que si vous vous adressez à un auditoire de développeurs. Pour les autres, même la gratuité du FOSS n’a pas grand intérêt, sinon les partagiciels ou shareware seraient beaucoup plus utilisés.

Pour la plupart des gens, le logiciel en soi n’a pas grand intérêt, même s’ils passent de dix à douze heures par jour devant leur ordinateur.

Comme l’a signalé Peter Brown, le président de la Free Software Foundation, il y a quelques années, le FOSS doit s’inspirer des méthodes des partisans du recyclage. Ces partisans du recyclage ne défendent pas leur cause en expliquant où sont amenés les matériaux recyclables pour leur donner une seconde vie, ni en expliquant comment on fait fondre le verre pour le réutiliser plus tard… non, ils présentent les bénéfices du recyclage dans le quotidien de tout un chacun.

De la même façon, au lieu de parler du logiciel ou de ses licences, la communauté du FOSS doit davantage évoquer les problèmes tels que les droits, la protection de la vie privée et de la liberté d’expression des utilisateurs, des questions qui vont bien au-delà du clavier et de l’écran.

3) Se contenter d’imiter d’autres systèmes d’exploitation

Pendant des années, le FOSS a dû s’efforcer de rattraper le développement de Windows et d’OS X. C’était une nécessité incontournable, parce que le FOSS a commencé plus tard, et pendant longtemps, a disposé de moins de ressources que ses rivaux du monde propriétaire.

En outre, les utilisateurs changent d’autant plus facilement de système d’exploitation pour passer au libre que ce dernier ressemble à ce qu’ils connaissent. Et les développeurs ne vont pas non plus perdre leur temps à réinventer l’ordre des entrées de menu dans une fenêtre ou les raccourcis clavier pour copier ou coller.

Cependant l’imitation pose aussi des problèmes. Elle peut mener à copier à l’aveugle, par exemple à placer le menu principal en bas à gauche alors que c’est en haut à gauche qu’on le trouve le plus vite. Cela signifie aussi qu’on a toujours un train de retard, ce qui n’attire guère de nouvelles recrues – après tout, qui voudrait s’embarrasser d’un système d’exploitation qui n’est pas à jour ?

La vérité, c’est que dans un nombre croissant de domaines, y compris celui du bureau d’ordinateur et de la suite bureautique, le FOSS a déjà rattrapé les systèmes propriétaires, ou est en passe de le faire. Dans certains cas, tels que KDE4, le FOSS a pris la tête en ce qui concerne l’expérimentation. Mais la majeure partie de la communauté n’est pas encore passée de l’idée d’imitation à celle d’innovation, et cette absence de prise de conscience risque d’entraver les progrès du FOSS.

Comme l’indiquait justement Mark Shuttleworth de Canonical l’été dernier, il ne suffit pas d’égaler Apple. Le but devrait être de le dépasser.

4) Se méfier des nouveaux venus

Toute communauté tend à se replier sur elle-même. Du fait qu’elle est constituée de réseaux d’associations qui existent depuis des années, et que le statut de chacun y dépend de ses contributions, la communauté FOSS est probablement plus insulaire que la plupart. Un nouveau venu au FOSS doit à la fois maîtriser un certain volume d’expertise technique mais aussi tout un répertoire de connaissances et de principes implicites, avant de pouvoir espérer intégrer la communauté.

Tout cela est compréhensible, mais ne peut justifier l’impatience affichée ni le dédain que beaucoup de membres de la communauté infligent aux nouveaux venus. Trop souvent, j’ai vu des débutants animés de bonnes intentions, même s’ils étaient trop peu informés, perdre tout intérêt pour le FOSS parce que leurs questions basiques déclenchaient des répliques cinglantes dans lesquelles le commentaire dominant était : « RTFM » (NdT : Read The Fucking Manual, soit « Lisez Le Putain De Mode d’Emploi »).

Apparemment, beaucoup de membres de la communauté doivent encore prendre conscience que la plupart des gens ont pour premier réflexe de demander l’aide de quelqu’un avant de se documenter, ou que poser une question au lieu de se renseigner par soi-même est souvent autant une tentative d’établir le contact qu’un appel à l’aide.

Certes, tout le monde n’a pas la capacité d’assurer une aide technique. Mais si l’on créait un code de bonne conduite traitant spécifiquement de l’accueil des nouveaux venus, la communauté pourrait accueillir quelques recrues supplémentaires au lieu de les faire fuir. Ce serait aussi davantage en accord avec les quatre libertés du mouvement du logiciel libre, et avec la définition de l’Open Source, comme le soulignait récemment un blog sur GNUMedia.

5) Accorder aux développeurs un statut privilégié

Le mouvement du FOSS a pris naissance chez les développeurs, et leur travail reste un élément central du mouvement. Mais ce qui semble échapper à beaucoup, c’est que la communauté s’est étendue bien au-delà de son cercle d’origine. En ce qui concerne les projets d’envergure, en particulier, responsables de la documentation, testeurs, artistes, responsables du marketing et chefs de projet – sans parler des utilisateurs finaux – sont devenus des rouages essentiels. De plus en plus, la conception d’un logiciel libre prend la forme d’une collaboration entre personnes issues de divers domaines de compétence.

Malgré ce changement, néanmoins, on traite dans de nombreux projets les non-développeurs comme des collaborateurs de second ordre. Souvent, ils ne peuvent devenir membres à part entière du projet et n’ont pas voix au chapitre. Si un non-développeur émet une suggestion susceptible d’améliorer le projet, trop souvent la réponse qu’il obtiendra d’un développeur sera "Nous attendons ton code avec impatience", le développeur sachant très bien qu’il ne s’adresse pas à un codeur.

En de telles circonstances, difficile de reprocher aux non-développeurs de perdre leur enthousiasme pour un projet. Et sans eux, la plus grosse partie du travail nécessaire à un logiciel moderne ne sera simplement pas effectuée.

6) Passer son temps à cracher sur Microsoft

La communauté tout entière se méfie de Microsoft, et ce à juste titre, nulle autre entreprise de logiciel propriétaire n’a fait preuve d’autant d’hostilité à l’égard du FOSS, et ses tentatives récentes pour un réchauffement diplomatique sont trop hésitantes pour convaincre qui que ce soit. Toutefois, certains au sein de la communauté semblent plus motivés par l’envie exprimer bruyamment leur hostilité inébranlable à l’encontre de Microsoft que par le souci de défendre la liberté informatique.

Il serait bon de s’élever contre cette hostilité, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle se révèle contre-productive et ne contribue en rien à promouvoir les objectifs du FOSS. Comme le fait remarquer Joe Brockmeier, chef de file de la communauté openSUSE, et qui fut aussi mon collègue chez Linux.com, il semblerait que ceux qui passent leur temps à cracher sur Microsoft ne contribuent jamais à aucun projet.

Plus grave encore, ces râleurs patentés criant plus fort que tout le monde, on les prend souvent à tort, vu de l’extérieur, pour la majorité de la communauté, et l’on s’imagine que tout le monde dans l’univers du FOSS est gueulard et parano. Une telle perception ne risque pas d’encourager grand monde à s’impliquer. Et de nos jours, s’en prendre à Microsoft est tellement à la mode que les gueulards, et donc le FOSS tout entier, risquent d’être noyés dans la masse.

Mais la principale raison pour laquelle il faut rejeter ces violents préjugés anti-Microsoft, c’est qu’à cause d’eux la communauté risque de ne se montrer assez vigilante à l’égard d’autres adversaires aussi dangereux. Personne, par exemple, ne semble s’inquiéter des actes liberticides d’Apple, même si à bien des égards cette entreprise est en train de devenir le principal ennemi du logiciel libre.

En bref, quel que soit l’angle sous lequel on le considère, cet acharnement contre Microsoft est un frein dont la communauté doit se débarrasser, ou qu’elle doit reléguer au second plan.

7) Prendre comme modèle de croissance le mode de développement des entreprises commerciales

Avec le succès viennent les problèmes d’échelle. Lorsqu’on les identifie, il faut rapidement s’atteler à les résoudre, aussi est-il peut-être naturel aux projets FOSS de s’inspirer des procédés de développement des entreprises commerciales pour gérer leur croissance.

Quelles qu’en soient les raisons, les gros projets FOSS agissent de plus en plus comme des entreprises commerciales de logiciels. Les dates de publication fixes, par exemple, sont devenues la norme pour de nombreux projets, tels que GNOME, Ubuntu et Fedora, qu’il y ait ou non nécessité de publier une nouvelle mouture. Depuis peu, Mark Shuttleworth propose en outre une publication synchronisée pour les projets les plus importants, de sorte qu’il soit plus facile aux distributions de prévoir leur dates de publication, même si jusqu’à présent cette idée n’a pas trouvé un écho très favorable.

Dans certains cas, emprunter des idées aux entreprises commerciales peut se révéler utile. Il faut néanmoins garder à l’esprit que, même si le FOSS peut s’accorder avec un mode de fonctionnement commercial, ses objectifs sont différents. Qu’advient-il, par exemple, de la politique propre à l’Open Source (ne publier un logiciel que lorsqu’il est prêt) si un projet s’engage à des dates de sortie régulières ? Tôt ou tard, on ne pourra échapper à des problèmes de contrôle de qualité.

Plus important encore, le développement du FOSS reste dans la plupart des cas fondamentalement différent du développement d’un logiciel commercial. Dans de nombreux cas, les développeurs du FOSS comptent parmi eux une forte proportion de bénévoles, et sont souvent dispersés en davantage de lieux que les membres d’une équipe de développement d’un projet commercial. Étant donné ces circonstances, le FOSS doit, comme depuis ses origines, organiser le déroulement de ses travaux au fur et à mesure. Par exemple, comment mener à bien des phases de test lorsque les testeurs sont tous bénévoles ? En ce domaine, comme dans bien d’autres, le FOSS doit innover plutôt qu’emprunter ses idées ailleurs.

8) Placer les parts de marché en tête des priorités

Une blague bien connue dans l’univers du libre dit que l’objectif du FOSS est de devenir le maître du monde. Et qui, au sein de la communauté, ne ressent pas une certaine fierté quand un gouvernement ou une entreprise choisit de passer au libre, ou qu’une application comme Firefox gagne quelques points de parts de marché ?

Toutefois, comme je l’ai déjà écrit, attirer de nouveaux utilisateurs n’a aucun intérêt si on le fait au détriment des idéaux du libre, ou si ces nouveaux utilisateurs ne les défendent pas. Même s’il est grisant d’obtenir enfin la reconnaissance qui lui est due, la communauté ne doit pas oublier que le but du jeu n’est pas seulement de fournir des logiciels alternatifs, mais aussi une philosophie et un rapport à l’informatique alternatifs.

Si l’on emploie seulement ses efforts à gagner des parts de marché, ce qui semble être le cas d’un nombre croissant d’acteurs de la communauté, alors le libre assure sa défaite au moment même où il semble connaître le plus de succès.

9) Se contenter d’un système d’exploitation qui ne soit pas complètement libre

Maintenant que la communauté touche au but et qu’elle est à deux doigts de pouvoir proposer un système d’exploitation complètement libre, on pourrait croire que tout le monde voudrait donner un dernier coup de collier pour transformer l’essai. Pourtant, comme le montrent les réactions à la liste de priorités principales que la Free Software Foundation a récemment réactualisée, un nombre étonnant de membres de la communauté ne ressentent pas le besoin d’atteindre cet objectif final. Peu importe, disent-ils, s’ils doivent utiliser des pilotes propriétaires pour leur carte vidéo ou le Flash Player d’Adobe sur YouTube. D’après eux, nous sommes arrivés assez près du poste de travail libre pour ne pas chercher à combler les derniers trous, et au moins on peut télécharger gratuitement les éléments qui manquent.

Penser que la situation actuelle est assez satisfaisante n’est pas cohérent avec le souci d’excellence qui est la clé de voûte de l’Open Source. Plus important encore, cela signifie qu’on accepte l’échec, et qu’on abandonne le projet de fournir des systèmes d’exploitation alternatifs 100% libres. Pourquoi jeter l’éponge alors qu’on est si près du but ?

Débattre de ces problèmes

Ces comportements qui entravent le mouvement du logiciel libre sont bien sûr bien sûr une question de point de vue. J’imagine sans mal un défenseur de l’Open Source me rétorquer que se focaliser sur la liberté de l’utilisateur nuit à la diffusion en masse, ou le chef d’une entreprise dont l’activité est fondée sur le logiciel libre me répondre que considérer le libre comme un projet d’abord non commercial constitue un frein à la réussite.

Mais mon propos va au-delà de ces points précis. Le message que je veux vraiment faire passer, c’est que le libre a tellement gagné en importance, et si vite, qu’il n’a pas eu le temps de se demander si les comportements des débuts étaient encore pertinents ou si les nouvelles approches s’accordaient avec ses valeurs essentielles. Avant de croître davantage, la communauté doit se pencher sur ses modes de fonctionnement et les évaluer. Si elle ne le fait pas, elle risque, sinon de s’effondrer sous le poids des contradictions, du moins de se créer sans nécessité de lourds handicaps.

Notes

[1] Crédit photo : Foxypar4 (Creative Commons By)




Le logiciel libre profitera-t-il de la crise ?

Powderruns - CC byLe logiciel libre : on y vient pour le prix, on y reste pour la qualité, ironise Nat Torkington dans cette traduction issue de site d’O’Reilly. Sachant que nous traversons actuellement une période difficile où les investissement se font plus rares (et donc plus tâtillons), n’y a-t-il pas là comme une opportunité pour le logiciel libre ? Et d’ailleurs il faudrait peut-être aussi se mettre d’accord car il s’agit bien plus d’économie ici que de liberté. Donc je reformule la question : n’y a-t-il pas là comme une opportunité pour l’Open Source ?

C’est le sujet du jour. L’article est certes américano-centrée mais la crise l’était également au départ, ce qui ne nous a pas empêché d’être nous aussi touchés[1].

Conséquences de la crise sur les technologies

Effect of the Depression on Technology

Nat Torkington – 7 octobre 2008 – O’Reilly Radar
(Traduction Framalang : Olivier, Daria, Don Rico)

Voici comment je vois les choses : emprunter de l’argent devient coûteux et difficile, et ce n’est pas près de changer puisque la dette des États-Unis progresse au lieu de diminuer, entraînée par la guerre en Irak et par notre dépendance aux produits chinois qui n’est pas réciproque. Et tout ceci s’accumule dans une période qui est déjà difficile pour les affaires aux États-Unis depuis au moins trois ans, voire plus. En partant de ce constat, il est possible de faire une tentative de prévision de ce que nous réserve l’avenir (en gardant à l’esprit que chaque jour apporte son lot de nouvelles révélations concernant l’état inquiétant de la finance mondiale, notre boule de cristal est donc, au mieux, trouble).

En premier lieu, l’innovation profitera de la récession, parce que c’est ce qui se produit en général. Durant les périodes de forte croissance, les entreprises limitent la recherche et développement et gâchent de grands talents à n’apporter que des améliorations minimales aux produits dernier cri. Les entreprises sont douées pour s’équiper en nouveautés, mais elles sont souvent médiocres dès qu’il s’agit d’en concevoir. En temps de crise, les technologues ne sont plus payés des mille et des cents pour répliquer le travail réalisé par d’autres. L’explosion de la bulle Internet en 2001 a donné naissance à 37Signals, Flickr, del.icio.us, et l’on peut avancer sans crainte de se tromper que de nombreuses entreprises ont depuis passé six ans à suivre le mouvement.

En deuxième lieu, la crise profitera au libre et à l’Open Source à cause du manque de liquidités. La dernière crise a fait entrer les systèmes d’exploitation Open Source dans les mœurs (petite note pour les plus jeunes d’entre vous : il fut un temps où il n’était pas forcément bien vu d’utiliser Linux dans un service informatique) car ils offraient le meilleur rapport qualité/prix, et de loin. J’aime utiliser l’expression « Venez pour le prix, restez pour la qualité ». Cette crise affectera peut-être le même des logiciels (CRM, finance, etc.) hauts placés dans la chaîne. (En revanche, je ne m’avancerai pas à prédire que 2009 sera l’année du bureau Linux).

Troisièmement, les services Open Source et le cloud computing profiteront de la conjoncture économique actuelle, laquelle favorisera les dépenses de fonctionnement sur les dépenses d’investissement. Il sera presque impossible d’emprunter de l’argent pour acheter du matériel ou une licence logicielle importante. Adopter un logiciel Open Source est gratuit, et les services qui y sont associés font partie des dépenses de fonctionnement et non des dépenses d’investissement. De même, le cloud computing permet à une entreprise de payer peu pour se servir des investissements énormes effectués par quelqu’un d’autre. À en croire les rumeurs, il semblerait que Microsoft soit prêt à sortir Windows Cloud juste à temps. Ce n’est pas demain la veille que d’autres entreprises installeront de nouveaux centres de données, car les temps où des investisseurs aux fonds inépuisables couvraient ce genre de frais énormes sont révolus et ne reviendront pas avant un certain temps.

La plupart des logiciels clients auront du mal à se vendre tant que le dollar sera aussi bas et que le pays continuera de déverser tout son argent à l’étranger. Ce n’est pas une bonne chose, mais cela ne signifie pas qu’il sera impossible d’engranger des bénéfices, il suffira de proposer quelque chose qui réponde à un réel besoin des consommateurs. Des logiciels comme Wesabe trouveront un nouveau public en temps de crise (NdT : O’Reilly est un investisseur de Wesabe). L’heure n’est pas aux acquisitions spéculatives, attendez-vous à voir un retour aux sources comme on y a assisté (brièvement) après l’éclatement de la bulle Internet en 2001. Désolé, mais vos rêves de trouver acquéreur pour votre réseau social de collectionneurs de cure-dents devront patienter jusqu’en 2013 et un éventuel retour de l’argent employé à tort et à travers.

Comme le dit Phil Torrone, on aura plus de temps que d’argent, ce qui est profitable aux logiciels Open Source, mais cela favorisera aussi un nouvel intérêt pour les objets et le matériel informatique qui nous entourent, inspiré par le magazine Make. Les rencontres que nous avons créées (Ignite, hacker meetups, coworking spaces, foo/bar camps), qui ne coûtent pas grand chose mais qui ont une portée importante, vont se multiplier, alors que les grosses conférences pâtiront de cette période de vache maigre. La killer app du futur proviendra peut-être de l’un de ces bidouilleurs qui emploiera son temps libre à combler un manque.

Telle est ma vision du monde et des conséquences de la crise. Quel est votre point de vue ? Qu’est-ce qui m’échappe ? Faites-moi part de votre opinion dans les commentaires – le commentaire le plus perspicace vaudra à son auteur un aimant « Head first SQL » qu’il pourra coller sur son frigo.

Notes

[1] Crédit photo : Powderruns (Creative Commons By)




Largage de liens en vrac #9

Meanest Indian - CC byBon ben c’est bientôt Noël, les bons baisers de Fort-de-France, tout ça… Dans ma besace, et comme c’est désormais devenu une tradition, j’ai tous les liens logiciels deliciousés depuis un bon gros mois. J’aurais pu les sortir un à un en prenant soin de les étudier méticuleusement mais faute de temps j’ai tout vidé en vrac à même le sol (c’est assez joli dans la neige remarquez). Ce serait bien le diable si vous ne trouviez pas au moins une chaussure à votre pied dans le tas[1].

  • Oxite : Commençons par la toute fraîche plate-forme CMS/Blog de… Microsoft. C’est bien entendu fait avec les technos de la maison (ASP et .NET) et avec la licence libre maison mais ne boudons pas notre plaisir car c’est tout de même un bonne nouvelle de la part de ceux qui affublaient hier encore le logiciel libre de noms d’oiseaux comme cancer ou pire encore communiste !
  • OpenXML Document Viewer : Dans le même ordre d’idée, c’est-à-dire toujours chez Microsoft, signalons cette extension Firefox capable a priori de lire les document sous le controversé format de la suite MS Office l’OOXML (.docx, etc.). La sortie est en HTML, donc c’est plus un convertisseur qu’un viewer. Une extension pour le navigateur libre concurrent (et bientôt, semble-t-il, la lecture/écriture native de l’ODF dans MS Office), jusqu’où n’est-on pas prêt à aller pour, au choix, assurer l’interopérabilité ou… ne pas perdre la guerre des formats !
  • Ecofont : Il fallait y penser, une police de caractère écologique parce qu’il y a des trous blancs dedans (et donc on use moins d’encre vous me suivez). Écologique et logique que le choix se soit porté sur une licence libre. Signalons en passant que l’Open Font Library commence à être vraiment bien fourni.
  • FUSBi : Acronyme de Free USB Installer, permet d’installer sa distribution GNU/Linux bootable sur une clé USB. Sauf que attention, pas n’importe quelle distribution, les seules véritablement libres selon la FSF ce qui donne ici : gNewSense, UTUTO, Dynebolic, BLAG and GNUstep.
  • Kiwix :  : Un logiciel pour utiliser Wikipedia sans connexion Internet. Pour la version française il vous faudra 2 Go d’espace mais c’est somme toute logique vu la dimension prise par l’encyclopédie (dans tous les sens du terme). Pratique aussi pour lutter contre la fracture numérique.
  • Tiny Tiny RSS : Un aggrégateur de flux RSS en ligne qui pourrait bien devenir le Google Reader killer du libre. Tout comme Piwik avec Google Analytics, il est fort important de disposer d’outils libres marchant sur les plate-bandes de Google.
  • Abiword : Belle mise à jour (avec l’intégration de l’OOXML de Microsoft par exemple) pour cet adorable petit traitement de texte qui a su trouver sa place dans PLLM (Paysage du Logiciel Libre Mondiale), surtout si vous trouvez qu’OpenOffice.org est trop pataud par rapport à vos modestes besoins.
  • Songbird : Autre très belle mise à jour, rien moins que la 1.0 (toujours très important de passer le seuil psychologique du 1.0 pour un logiciel). iTunes a désormais un réel concurrent libre. Et que même qu’il sait en faire beaucoup plus et se marie à merveille à grands coups d’extensions avec Firefox (celle que je préfère affiche l’article Wikipédia de la musique du moment). Bref, mériterait un billet à lui tout seul.
  • OpenGoo : Toujours dans la série émouvante des 1.0 (et toujours dans les concurrents potentiels à Google, ici Google Docs), signalons donc la mise à jour de cette suite bureautique en ligne qui commence à faire son trou.
  • Elgg : Et pour en finir avec les mises à jour majeures, celle de Elgg (1.2) qui devient très certainement la meilleure solution actuelle pour faire son propre site en réseau social (propose peu ou prou la même chose que Facebook, tout du moins les fonctions basiques).
  • Multi Theft Auto : Je connais pas bien mais à ce que j’ai compris c’est open source et ça permet de jouer à plusieurs à Grand Theft Auto : San Andreas (GTA : SA). Les adeptes s’y retrouveront (mais ils peuvent aussi laisser un commentaire pour dire ce qu’ils en pensent).
  • LoseThos : Rien moins qu’un système d’exploitation complet ne dépassant pas les 20 Mo et mis par son auteur dans le domaine public. Ne tourne que sur les IBM PC x86_64. Didactiquement c’est un formidable jouet pour les développeurs en herbe puisque vous avez d’office tous les droits sur tout 😉
  • XMind : Un logiciels pour faire du mind mapping (ou carte heuristique) qui semble assez puissant si l’on en juge par la présentation du site officiel.
  • Kaltura : Se veut être un peu le YouTube du libre (mais je peux me tromper) avec de plus des fonctions d’édition collectives a priori intéressantes. Collabore déjà avec Wikipédia et est proposé comme extension sur Drupal, WordPress ou Mediawiki.
  • OpenProj : Un outil de planification de projet, concurrent direct de solutions propriétaires comme Microsoft Project.
  • CockingIT : Même fonction que le logiciel précédent mais en plus simple et sexy (Ajax inside) et surtout en ligne.
  • Animata : De la création d’animation tout à fait originale et semble-t-il simple d’accès (non disponible sous Linux).
  • Translate.Net : Un logiciel qui se connecte aux plus populaires des services de traduction en ligne pour vous proposer plusieurs résultats et vous faciliter la tâche.
  • OTRS : Pour l’entreprise, un logiciel de gestion de tickets simple et efficace. Dans la même catégorie, j’ai noté également SiT! (à bien prononcer).
  • Cloud (gOS) : Un OS hybrique entre GNU/Linux (Ubuntu avec Enlightenment) et l’informatique dans les nuages à base principalement d’applications Google. Candidat aux netbooks, et très sexy sur le papier (voir la présentation diaporama sur le site). Fait beaucoup parler de lui sur le toile anglophone en ce moment.
  • Instalinux : Je ne connaissais pas. Permet de se faire, étapes par étapes, une image ISO d’un CD d’installation personnalisée de GNU/Linux à commencer bien entendu par le choix de la distribution (Ubuntu, Fedora, OpenSUSE, etc.)
  • Conky : Pour les geeks (et d’ailleurs que pour Linux), permet de faire afficher de manière très clair et agréable sur votre bureau plein d’informations systèmes.
  • Ubuntu Eee : Ubuntu sur votre Eee PC. Fort bien fait et téléchargeable puis installable directement à partir d’une clé USB.
  • Appnr : Pour installer des programmes sous Ubuntu, Synaptic c’est très pratic sauf que c’est tout de même assez frustre. Ici tout se fait à partir du web avec copies d’écrans et tout le tralala.
  • Go-oo : Le saviez-vous chers amis ubunteros ? Il y a un peu de Go-oo dans votre OpenOffice.org.
  • Toutou Linux : Basé sur Pupy Linux (lire par exemple ce test plus qu’enthousiaste), cette mini, moins de 100 Mo, distribution Linux est tout sauf un gadget. Il faudra aussi en reparler (ne serait-ce que parce qu’on tient un excellent candidat pour les machines soit-disant obsolètes de l’Education Nationale).
  • pure:dyne : Une distribution GNU/Linux spécialement dédiée aux artistes-hackeurs (et je sais qu’il y en a ou qui souhaitent le devenir). Il va sans dire qu’il y a plein d’outils pour l’audio et la vidéo dedans.
  • LotoEduc : Création de cartes de loto éducatives (qui ne devrait pas tarder à se trouver dans l’annuaire Framasoft, non, mais !).
  • Xerte Project : Nous vient de l’Université de Nottingham. Pour créer des applications web éducatives en Flash (un peu comme Mathenpoche en fait). Les démos sont assez impressionnantes de qualité graphiques comme seul Flash peut le proposer actuellement (et malheureusement).
  • Sage : On ne parle pas peut-être pas assez de ce logiciel de mathématiques capable de rivaliser, excusez du peu avec Magma, Maple, Mathematica et Matlab réunis !
  • ClamXav : Enfin une déclinaison Mac pour le célèbre outil anti-virus issu du monde du libre.
  • simpleCart : Si vous souhaitez créer une boutique en ligne pour quelques produits, et si ni le JavaScript ni Paypal ne vous pose problème, alors c’est certainement la meilleure des solutions (avec un look tout de suite très pro, ce qui fait jamais de mal quand on veut que les visiteurs deviennent aussi clients).
  • SimplePie : Une solution super élégante pour aggréger des flux RSS dans vos sites web (avec extensions pour WordPress, Drupal, Joomla, etc.).
  • GameJS : Un moteur de développement de jeu 2D en JavaScript. Le Tetris en exemple est fort bien fait.
  • today’s timetable : Toujours du JavaScript en code libre, une très esthétique (et valide W3C) frise chronologique pour vos sites.
  • WysiHat : Un éditeur WYSIWYG en JavaScript. Une petit demo pour bien comprendre.
  • Vfront : Vous voulez un truc plus sexy-web-2.0-ajax que PhpMyAdmin pour gérer vos bases SQL ?
  • Blackbird : Une console en JavaScript sur vos pages web. C’est très joli et en plus ça doit certainement servir à quelque chose !
  • The Beta (tbeta) : Popularisé par l’iPhone, les écrans tactiles sont en pleine évolution. Le libre n’est pas en reste.

Notes

[1] Crédit photo : Meanest Indian (Creative Commons By)




Drupal : entretien avec Dries Buytaert

Gabor Hojtsy - CC by-saQuel est le point commun entre l’APRIL, Ubuntu-fr et Framasoft ? Une volonté commune de faire avancer le logiciel libre francophone, oui, certes, mais plus pragmatiquement ces trois vénérables institutions ont décidé, sans se concerter, de migrer cette année leur site vers Drupal. Enfin pour être précis, Framasoft n’y est pas encore mais on y travaille en coulisses.

Ce CMS, connu pour sa grande souplesse et modularité a en effet le vent en poupe actuellement[1]. Du coup nous avons eu envie d’en savoir plus en traduisant cette interview de son créateur, le belge Dries Buytaert.

Le créateur de Drupal imagine l’avenir de la publication Web en plug-and-play

Drupal’s Creator Envisions Web Publishing’s Plug-and-Play Future

Entretien conduit par Michael Calore – 19 juin 2008 – Webmonkey.com
(Traduction Framalang : Vincent, Olivier et Don Rico)

L’aventure de Dries Buytaert[2] commence à l’université quand il code un forum privé pour sa résidence étudiante. Neuf ans plus tard, ce modeste logiciel de forum est devenu Drupal, l’un des systèmes de gestion de contenu Open Source le plus populaire sur le Web, qui compte des milliers de contributeurs actifs. En mars 2008, Dries Buytaert se rapproche de l’entrepreneur Jay Batson, et ensemble ils fondent Acquia, entreprise commerciale qui propose un support technique aux inconditionnels de Drupal et la promotion, l’adoption ainsi que le développement de la plate-forme.

Webmonkey a rencontré Dries et Jay pour discuter de l’histoire de Drupal, des nouveautés à venir et du rôle que leur société va jouer dans l’avenir du projet.

Webmonkey : Dries, peux-tu nous raconter l’histoire de Drupal ? La naissance de l’idée et comment la plate-forme a pris corps ?

Dries Buytaert : C’est arrivé un peu par accident. En 1999, j’étais étudiant à l’Université d’Anvers en Belgique. Je faisais du développement Web en CGI et avec des « server-side includes » (programmation côté serveur), mais je voulais en savoir plus sur des technologies telles que PHP et MySQL. Au même moment, nous avons eu besoin d’un système de messagerie interne pour notre résidence étudiante. J’ai alors écrit un forum de discussion simple. Et une fois mon diplôme obtenu, j’ai décidé de mettre mon forum interne sur Internet.

Quand j’ai enregistré un nom de domaine pour ce projet, j’ai voulu inscrire le nom « Dorp », qui veut dire « petit village » en néerlandais. Mais à cause d’une faute de frappe je me suis retrouvé à enregistrer le nom de domaine Drop. Ça peut paraître étonnant, mais Drop.org était disponible, et comme c’est un mot anglais qui a plusieurs significations, j’ai décidé de le conserver.

Notre communauté d’utilisateurs originelle s’est éteinte assez rapidement, mais j’ai continué à y travailler en apportant de nouvelles fonctionnalités comme les flux RSS ou un système de notation du contenu par les utilisateurs. Les visites sur le site ont été de plus en plus nombreuses, et chacun apportait idées et des suggestions, comme par exemple modifier l’algorithme qui gère la modération des commentaires. À un moment, je recevais tellement de suggestions que j’ai décidé d’ouvrir le code source. C’était la version 1.0 de Drupal, qui est sortie début 2001.

Au moment de la sortie, j’étais assez sûr d’avoir un bon système. Je pensais qu’il tenait la comparaison avec les autres technologies Open Source telles que PHP-Nuke, et que c’était donc la bonne décision.

Webmonkey : L’un des aspects clés de la conception de Drupal est sa modularité. Les utilisateurs installent un noyau logiciel et ajoutent ensuite des fonctionnalités en installant des modules spécialisés. D’où vient cette idée d’architecture modulaire ?

Buytaert : Ça faisait partie de l’idée de départ. J’étais presque choqué que la plupart des autres systèmes ne proposent pas de conception modulaire – pour moi, avec mon background d’étudiant en informatique, ça me semblait très naturel. En ce temps-là, j’étais aussi impliqué dans le noyau Linux, à travailler sur les pilotes de réseau sans-fil. C’est à l’évidence aussi un système modulaire, j’y ai certainement puisé mon inspiration.

Jay Batson : Moi qui ai eu à faire à pas mal de systèmes de gestion de contenu avant de rencontrer Dries, je peux dire que la plupart des autres CMS ne viennent pas de personnes qui sont diplômés en informatique. Ils ont été élaborés par des web-designers ou des programmeurs qui étaient peut-être autodidactes et avaient bidouillé un système qui fonctionnait plus ou moins. Ils n’émanaient pas de personnes qui ont une réelle formation en informatique. C’est là une des grandes différences entre Drupal et les autres systèmes.

Webmonkey : La popularité de Drupal auprès de ceux qui cherchent à construire un site autour d’une sorte de réseau social n’est plus à démentir. Est-ce parce qu’il offre un contrôle précis de la gestion des utilisateurs, ou est-ce parce que Drupal est devenu populaire en même temps que les réseaux sociaux prenaient leur essor ?

Buytaert : À mon avis, la gestion des utilisateurs en est bel et bien la raison principale. Drupal est un système multi-utilisateurs depuis le début, mais la plupart des autres systèmes ne sont pas au niveau de Drupal pour ce qui est de la gestion des utilisateurs et des droits d’accès.

C’est un système très communautaire de par sa conception. Par exemple, le site d’origine Drop.org ressemblait beaucoup à Digg, où l’on pouvait soumettre des liens et voter pour chaque suggestion. Ce type d’interaction entre les utilisateurs a été une fonction clé de Drupal dès le départ. Au fil du temps, nous nous sommes éloignés de ces fonctionnalités. Le système de vote a été retiré du cœur du système, mais il existe toujours sous forme de module. À la place, nous évoluons vers une plate-forme capable d’en faire plus, aussi bien pour ce qui concerne la gestion de contenu Web traditionnelle que pour la partie « sociale ».

Batson : Ils ont aussi eu un coup de booster parce que Drupal 5 avait comme slogan « Plomberie pour la communauté ». Au moment où les sites communautaires gagnaient en importance, le système se vendait lui-même comme étant optimisé pour cette fonction.

À ce moment là également, beaucoup de monde est venu grossir les rangs de la communauté Drupal et contribuer au code. Ainsi, une part importante du code a été écrite autour de ces fonctionnalités communautaires. Je sais qu’à cette époque Dries consacrait l’essentiel de son temps à la gestion de ces contributions, afin de garder un noyau Drupal réduit tout en s’assurant que les fonctions clés étaient présentes et, en même temps, en insistant sur l’importance des modules.

Buytaert : J’ai toujours encouragé les autres à être créatifs dans leurs contributions au code de Drupal. Je pense qu’il est extrêmement important de ne brider personne. Ainsi, pour ceux qui veulent bâtir un réseau social ou un clone de Flickr, il est à mon sens essentiel que Drupal, en tant que plate-forme, les y aide. C’est ce que permet la conception modulaire.

Webmonkey : Parlez-nous d’Acquia, la société que vous avez fondée ensemble.

Batson : Notre but est de devenir pour Drupal ce que sont Red Hat et Canonical pour Linux. Si vous cherchez une version de ce logiciel Open Source avec support technique, vous venez nous voir et vous payez un abonnement. Pour le prix de l’abonnement, vous obtenez une distribution, un ensemble de services pour la maintenance et les mises à jour, plus un accès à notre centre de support technique. Si par exemple vous êtes responsable d’un site de média important dont toute la partie logicielle est construite autour de Drupal et que vous avez une question, vous aurez alors la possibilité de nous contacter directement par téléphone. Vous obtiendrez votre réponse en moins d’une heure, au lieu d’envoyer un courriel et de patienter une journée ou d’attendre sur IRC que la personne qualifiée se connecte. À l’opposé, notre service est également adapté aux petits sites qui ont besoin d’aide pour l’installation des modules ou pour gérer les mises à jour. C’est un modèle économique qui a déjà fait ses preuves dans l’Open Source.

L’autre rôle que peut jouer Acquia, c’est le support de la communauté des développeurs Drupal. Drupal a une merveilleuse croissance organique. En gros, la communauté double chaque année. C’est impressionnant, mais nous voudrions la voir croître d’un facteur dix.

Webmonkey : Combien de développeurs travaillent sur Drupal à l’heure actuelle ?

Buytaert : Pour Drupal 6, la dernière sortie importante en date, 900 personnes environ ont contribué au cœur. À titre de comparaison, c’est équivalent au nombre de personnes qui contribuent au noyau Linux. Il y a plus de 2000 modules additionnels et chaque module est maintenu par un ou plusieurs développeurs. Le site Drupal.org compte entre 250000 et 300000 utilisateurs enregistrés. Ils ne sont pas nécessairement développeurs, mais ces personnes participent à la communauté d’une façon ou d’une autre.

Webmonkey : Que nous réserve Drupal pour l’avenir ?

Buytaert : Nous travaillons en ce moment même sur Drupal 7. Nous aurons une meilleure couche d’abstraction pour les bases de données, un meilleur support pour les outils WYSIWYG, et des améliorations dans la facilité d’utilisation pour les administrateurs, ce qui rendra Drupal plus facile à configurer.

Nous développons une nouvelle fonctionnalité essentielle, appelée Kit de Construction du Contenu (CCK). Celle-ci vous permet de définir de nouveaux types de contenu en passant par une interface Web. Par exemple, si vous avez un site de vélo et que vous voulez que vos utilisateurs puissent partager leurs balades favorites, vous pouvez créer un nouveau contenu que vous appellerez "parcours". Ce contenu pourra inclure un point de départ, un point d’arrivée, un lien vers Google Maps, quelques photos de la route, du texte décrivant le parcours. Une fois que vous avez toutes ces données, vous pouvez choisir de visualiser ce parcours sur une carte Google, de l’afficher dans un tableau, ou d’en faire ce que bon vous semble. Plusieurs vues différentes peuvent être extraites de ce grand sac de données utilisateur, et tout ceci à partir d’une simple interface Web.

Avec Drupal, notre objectif à long terme, c’est de vraiment démocratiser la publication en ligne grâce aux contributions de la communauté, de rendre possible, pour tout un chacun, la création de sites Web puissants et intéressants, en quelques clics seulement. Drupal vous permet d’avoir un prototype opérationnel en quelques heures, sans avoir à écrire une seule ligne de code. C’est vraiment un outil très puissant.

Notes

[1] Qu’il me soit tout de même permis de remercier vivement la communauté Spip pour l’extraordinaire service rendu et de saluer comme il se doit la toute nouvelle version 2.0.

[2] Crédit photo : Gabor Hojtsy (Creative Commons By-Sa)




Le jeu Yo Frankie ! dans la hotte du Père Noël

C’est Noël avant l’heure. Le jeu Yo Frankie! de la Fondation Blender est enfin disponible en téléchargement (mais vous pouvez aussi acheter le DVD pour soutenir le projet). Sous licence Creative Commons By, ça a l’air mignon comme tout !

En voici une présentation vidéo :

—> La vidéo au format webm

La Fondation Blender s’occupe du fameux logiciel du même nom. Elle est aussi à l’origine des deux films d’animation Elephant Dream et Big Buck Bunny.