L’informatique doit-elle rester un simple outil à l’école ?

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Laihiu - CC byIl y a un réel débat actuellement qui traverse l’Éducation Nationale autour de la «  culture informatique  » à transmettre à nos enfants. Pour les uns, on donne une culture à travers l’utilisation des outils (savoir se servir de la messagerie, du traitement de texte…) et c’est ce qui est proposé actuellement, notamment avec le B2i. Pour les autres cela ne suffit pas et il faut un enseignement en tant que tel, comme il y a un cours de français ou de mathématiques. J’en suis,(même si après il convient de voir avec précision ce que l’on met dedans).

Jean-Pierre Archambault, que le monde du libre éducatif français connait bien, fait clairement partie lui aussi de la deuxième catégorie comme en témoignent les deux articles que nous avons choisi de reproduire ci-dessous[1].

Rappelons que Xavier Darcos a dans l’intervalle finalement reporté sa réforme du lycée. Le module informatique dont il est question dans ces deux articles se trouve donc lui aussi suspendu aux futures décisions.

L’acquisition par les lycéens des fondements de la science informatique…

URL d’origine  : Médialog (décembre 2008)

Le Ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, a annoncé le 21 octobre dernier, lors d’un point d’étape sur la réforme du lycée, qu’un module «  Informatique et société numérique  » sera proposé en classe de seconde à la rentrée 2009. Nous nous félicitons de cette initiative qui correspond à un besoin profond de la société du XXIème siècle dans laquelle l’ordinateur, l’informatique et le numérique sont omniprésents.

L’informatique irrigue la vie quotidienne de tout un chacun. Elle modifie progressivement, et de manière irréversible, notre manière de poser et de résoudre les questions dans quasiment toutes les sciences expérimentales ou théoriques qui ne peuvent se concevoir aujourd’hui sans ordinateurs et réseaux. Juristes, architectes, écrivains, musiciens, stylistes, photographes, médecins, pour ne citer qu’eux, sont tout aussi concernés.

L’informatique s’invite également au Parlement. Ainsi, on s’en souvient, en 2006, la transposition de la directive européenne sur les Droits d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI), suscitait des débats complexes dans lesquels exercice de la citoyenneté rimait avec technicité et culture scientifique. S’il fut abondamment question de copie privée, de propriété intellectuelle, ce fut sur fond d’interopérabilité, de DRM (Digital rights management), de code source… La question est posée des représentations mentales, des connaissances incontournables qui permettent d’être un citoyen à part entière.

Par ailleurs, il y a de plus en plus d’informatique dans la société, mais les entreprises ont du mal à recruter les informaticiens qualifiés dont elles ont besoin, et cela vaut pour l’ensemble des pays développés. Le Syntec, la chambre syndicale des sociétés de service en informatique et des éditeurs de logiciels, se plaint du manque d’attractivité chez les jeunes pour les métiers de l’informatique.

Il y a donc pour le système éducatif, au nom de ses missions traditionnelles, un enjeu fort de culture générale scientifique et technique qui passe par une discipline scolaire en tant que telle, en complémentarité avec l’informatique outil pédagogique, de plus en plus présente dans les autres disciplines.

Répondant à une commande du Recteur Jean-Paul de Gaudemar, qui pilote la mission sur la réforme du lycée, le groupe «  Informatique et TIC  » de l’ASTI (Fédération des Associations françaises des Sciences et Technologies de l’Information) et l’EPI (Enseignement public et informatique) ont élaboré, pour ce module «  Informatique et société numérique  », une proposition de programme qui se veut contribution constructive. Elle comprend de l’algorithmique et de la programmation, la représentation des informations, l’architecture des ordinateurs et des réseaux, et vise également à ce que les élèves aient une idée plus globale de ce qu’est l’informatique.

Un chantier institutionnel majeur s’ouvre qui vise l’acquisition par les lycéens des fondements de la science informatique au service de leur compréhension et de leur action dans la société numérique  : une ardente obligation  !

Maurice Nivat
membre correspondant de l’Académie des Sciences
Jean-Pierre Archambault
président de l’EPI

Culture informatique et culture numérique

URL d’origine  : EPI (décembre 2008)


L’année 2008 se termine qui a vu l’EPI prendre de nombreuses et diverses initiatives en faveur d’un enseignement disciplinaire de l’informatique au lycée. Nous pouvons donc exprimer notre satisfaction de la création à la rentrée 2009 d’un module «  informatique et société numérique  » en classe de seconde. Cette décision, annoncée le 21 octobre dernier par le Ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos, correspond aux exigences de la société dans laquelle nous vivons. Elle s’inscrit dans une vision globale de l’informatique éducative. L’enjeu est clair, conforme aux missions traditionnelles de l’École  : former l’homme, le travailleur et le citoyen de la société numérique.

Sur le plan économique, le défi est majeur. Lors de la table ronde organisée par notre association à l’occasion du salon Educatice 2008, Gérard Berry a souligné la différence essentielle qui existe entre la «  consommation  » et la «  création  » d’informatique. Il a rappelé que, dans le monde, plus de 30  % de la R&D était consacré à l’informatique (la France est en deçà). Il a posé la question de savoir si notre pays se destinait à utiliser des produits conçus et réalisés par d’autres. Dans cette même table ronde, Gilles Dowek a rappelé que les sciences physiques étaient devenues une matière scolaire car elles sous-tendaient les réalisations de la société industrielle (mécanique, électricité…). Or le monde moderne «  se numérise  » à grands pas. Ce qui a valu, et vaut toujours pour la physique, vaut aujourd’hui pour l’informatique (et ses fondamentaux  : algorithmique, programmation, théorie de l’information, architecture des matériels et réseaux). Lors du récent Forum Mondial du libre, Roberto Di Cosmo indiquait qu’«  écrire un programme  » et «  bien écrire un programme  » étaient deux choses fort différentes  ! Or l’on sait que le lycée est à la fois un moment de la vie et un lieu où naissent bien des vocations…

Il est bien connu que nous avons toujours considéré qu’un enseignement de l’informatique en tant que tel était indispensable et complémentaire de l’utilisation de l’informatique dans les autres disciplines. L’informatique est objet d’enseignement et outil pédagogique, mais aussi facteur d’évolution des autres disciplines, dans leur «  essence  », leurs objets et leurs méthodes, comme dans les enseignements techniques et professionnels ou dans les sciences expérimentales avec la simulation. L’informatique est aussi bien sûr outil de travail personnel et collectif de la communauté éducative dans son ensemble, par exemple avec les ENT. Ces différents statuts loin de s’opposer se renforcent mutuellement.

La culture informatique, scientifique et technique, est une composante nécessaire de la culture numérique.

Le citoyen éclairé participe aux débats de société sur le nucléaire ou les OGM. Pour cela il dispose d’un appareillage conceptuel que les enseignements des sciences de la vie et de la terre et des sciences physiques lui ont donné. Dans la société numérique, il doit pouvoir intervenir pleinement dans des problématiques comme les «  droits d’auteurs et droits voisins dans la société de l’information  » ou droits et libertés. Ce sont des domaines compliqués (interopérabilité, DRM, code source, adresse IP…), inaccessibles si l’on ne s’est pas approprié le noyau de connaissances stables et transmissibles qui sous-tendent la société numérique, si l’on ne s’en ait pas fabriqué une représentation mentale opérationnelle. Cela vaut également pour les usages des objets du quotidien qui intègrent de plus en plus des ordinateurs et de l’information numérique.

Répétons-le, en matière de formation solide et durable, la simple utilisation «  spontanée  » d’outils ne suffit pas. Il ne faut pas faire un sort particulier à l’informatique. Maîtriser sa langue maternelle, acquérir la culture mathématique nécessaire sont des processus longs où les élèves apprennent des notions que l’humanité a mis des siècles à élaborer. Les notions de lettre, mot ou nombre sont des abstractions difficiles pour un jeune enfant. Et pourtant… La culture scolaire au lycée est aussi faite de probabilités, de fonctions… et d’algorithmique, programmation, information, réseaux. Et, bien entendu, faut-il le répéter, la pédagogie impose de s’appuyer sur l’environnement des élèves, leurs pratiques du numérique, pour mieux les dépasser.

L’on entend parfois dire que, l’informatique ayant beaucoup changé en vingt ans, des concepts enseignés il y a vingt ans n’auraient plus cours aujourd’hui. Bizarre. Le monde bouge plus vite que les fondamentaux de la connaissance scolaire. C’est la nécessaire loi du genre. Le théorème de Pythagore est vieux de 25 siècles, ce qui n’empêche pas les collégiens d’encore l’étudier de nos jours  ! Socrate et Platon n’ont pas été rendus caducs par Descartes et Kant. Molière est toujours très actuel car universel et «  éternel  ». La programmation est partie intégrante de l’informatique, moyen irremplaçable pour comprendre l’intelligence de la science informatique et outil pertinent pour les autres disciplines. Si elle s’enrichit en permanence, pour autant, du point de vue de la culture scolaire en classe de seconde, elle n’a pas vieilli.

L’EPI a été auditionnée par le groupe d’experts ministériel pour l’élaboration du module «  Informatique et société numérique  » pour la classe de seconde. La rencontre a donné lieu à des échanges riches et approfondis. L’EPI, association d’enseignants, se propose d’«  accompagner  », à sa manière et avec sa spécificité, la mise en œuvre du module de seconde. Avec l’objectif qu’il soit une «  belle  » réussite pérenne.

En attendant, bonnes fêtes de fin d’année à toutes et à tous.

Jean-Pierre Archambault
Président de l’EPI

Notes

[1] Crédit photo  : Laihiu (Creative Commons By)

23 Responses

  1. Damien

    C’est évident qu’il faut un minimum de culture informatique (en plus de la fameuse "culture numérique"). Que rien ne soit proposé aux gamins avant le BAC pour ce qui concerne l’algorithmique, le fonctionnement d’un ordinateur, les entrées/sorties etc. est véritablement incompréhensible.

    Surtout que le B2i est un fiasco et donc à l’arrivée les mômes se retrouvent à ne faire de l’info qu’en techno au collège et là encore "en tant qu’outil".

    Ca aidera d’ailleurs beaucoup à comprendre ce qu’est un logiciel libre, car le code source, la compilation, la forme binaire, etc. les gens n’ont absolument aucune idée de quoi il en retourne.

    Sinon on va continuer à être entouré de technologies sans rien y comprendre ce qui facilite grandement les manipulations et les comportements moutonniers et consuméristes.

  2. vincent

    ok, d’accord sur le fond: l’informatique est bien un outil, mais, comme une langue ou des mathématiques, il doit être maîtrisé; il a donc sa place à l’école.
    Deux bémols cependant :
    1) Quelle informatique? Doit-on enseigner sur des logiciels libres (qui ne sont employés que par une minorité de la population) ou sur des logiciels commerciaux? Ce problème ne se pose pas en maths, et la plupart des auteurs que les élèves étudient en cours de français sont morts depuis longtemps (moins d’enjeux économiques, donc). La formation aux logiciels libres, si elle a mes préférences, pose des problèmes dans le monde économique de 2009. Un exemple : là où je travaille, je suis le seul utilisateur d’Inksacape au milieu d’une bande de fan d’un logiciel propriétaire. Concrètement, seul le logiciel commercial me permet pour le moment de faire mon boulot.
    2) L’éternel problème, quand on ajoute des matières à l’école, est de savoir ce qu’elles remplacent (en volume horaire) : l’informatique, ça signifie moins de maths, de français, d’histoire, de géographie, de physique? Mais toutes ces matières sont au moins aussi nécessaires pour "former l’homme, le travailleur et le citoyen de la société numérique".
    Alors, qui sacrifie-t-on?

  3. Olivier K.

    @vincent qui a dit : Alors, qui sacrifie-t-on ?

    Au collège, tu regroupes SVT et Sciences Physiques. Et tu fais comme dans d’autres pays, tu relègues l’EPS (sport), la musique, les arts plastiques, l’après-midi et sous forme de modules (j’ai connu des élèves qui enchainaient 2h de Maths de 16h à 18h après 2h d’EPS). On peut même remettre en cause la deuxième langue vivante puisque l’anglais est désormais langue universelle d’échange. Et puis tu peux virer toutes les "heures de vie de classe" et autres joyeusetés pédagogogico-sociales.

    Au lycée, du moment que c’est proposé en module optionnel il n’y a pas de problème.

    Le problème c’est qu’il est impossible de toucher aux disciplines à l’Educ Nat (à cause des syndicats mais surtout des mentalités). Tout comme il est impossible de toucher au fait qu’elles sont toutes sur un même pied d’égalité alors que par exemple un prof de français en lycée bosse trois fois plus chez lui qu’un prof d’anglais en collège.

  4. VV666

    Complètement d’accord avec la nécessité d’avoir un cour d’info au lycée, et d’info "dure".
    Cependant, quelques remarques :
    Qui enseignera ça ? Qui en à les capacités ? Y a des prof de BTS info qui peuvent, mais ils sont déjà pris pour enseigné en BTS et peu nombreux.
    Ensuite, j’ai lu tout le programme… Aucun notion, de logiciel libre et propriétaire. Pourtant, c’est très important, ça fait partie de la culture infos de base à avoir, au même titre que l’algo…
    Enfin, sur quelles horaires ? Le gouvernement, réduit les postes à coup de hache ainsi que les horaires, alors, si on rajoute une matière (très utile), que va ton viré à la place ? Je suis d’accord que les horaires de "vie de classe" et toutes ces conneries pseudo socio-éductative servent à rien, on peut les virer, mais ça ne fera pas le compte d’heure ….

    Bref, si l’idée et super et je la soutiens, j’ai peur que ça vire encore au cauchemar pour ceux qui seront concerné : profs et élève….

  5. Steed

    @ Olivier K : Je pense que tu n’es pas prof pour tenir des propos aussi stupides sur l’enseignement !
    Impossible de toucher aux disciplines?? L’informatique a été supprimé il y a quelques années, tout le domaine technologique est en train de disparaitre discrètement, laissant sur le carreau des centaines de profs qui sont ensuite répartis n’importe où.
    Quand à la comparaison prof de lycée, prof de collège, on dirait du Darcos déguisé. Autant le dire tout de siute, les profs de sport n’ont rien à faire et sont payés comme les autres !!! Le méga troll
    Pour ma part, prof de lycée en génie mécanique, je me retrouve cette année en collège à faire de la techno.
    C’est certain, je ne puise pas dans mes connaissances pour faire cours, mais la difficulté est ailleur.
    Oui il faudrait revoir le fonctionnement de l’EN et mettre des gens compétents à sa tête.
    Oui, le B2i est une vaste fumisterie, car les élèves m’ont demandé: "Aujourd’hui on fait du B2i?"
    9a veut dire que c’est un jeu pour valider les items! Et ces mêmes élèves ne sont pas foutus d’écrire correctement une adresse de site dans un navigateur, pire, et je l’ai vu, ils lancent Google et tape l’adresse dans la barre de recherche, et rales parce que "ça marche pas votre truc Monsieur !"
    Et puis avoir une belle salle pupitre, c’est bien, mais avec 25 élèves, je ne vois pas ce qu’on peut faire de sérieux (sur 1 heure, le temps de s’installer lancer le travail etc, il doit rester environs 30s d’échange possible avec chaque élève !!!)
    Il faudrait bien de vraies séquences de cours dédiées à l’informatique et le monde numérique, mais fait par qui?
    Les profs formatés Microsoft qui ne connaissent que Word et Outlook et IE?
    Combien de profs ont déjà montré à leurs élèves un live CD de distro Linux ?
    Le débat risque encore d’être long ………

  6. Rémi Thibert

    Mouais. Autant je suis l’actu de l’EPI et je partage ce qui y est dit souvent, autant sur cette question de l’enseignement, je ne suis pas vraiment d’accord. Qu’il y ait un module, assez pointu et spécialisé, oui, j’en vois l’intérêt. Par contre je crois bcp plus à une formation aux usages (en cherchant à comprendre ce qui se cache derrière quand c’est possible, of course).
    Je suis prof d’anglais, je n’ai aucune formation informatique. J’avais bien essayé au tout début lorsque les premiers PC sont arrivé, j’étais en 6ème, et ça m’a gavé. Depuis, j’ai jamais pris de cours.
    Par contre, je suis formateur en matière de TICE. Effectivement, à force, je sais aller dans une base de donnée, je saisis quelques trucs un peu techniques. Je fais donc de la formation, assez poussée parfois. Mais en me centrant sur l’aspect "utilisation pédagogique". Mon portable est 100% linux, je sais taper une ligne de code (trouvée sur un forum) dans une console, je dépanne souvent bcp de monde, que ce soit sous windows ou linux. Pourtant je n’ai aucune formation technique.

    J’irai plus loin, au risque de déplaire à certains collègues. Je cotoie des profs d’enseignement professionnel tertiaire, responsables des réseaux, dont l’outil informatique est leur outil de travail. D’un point de vue technique, ils en savent plus que moi. Sauf que niveau transférabilité, c’est nul. Va essayer de leur parler logiciels libres ("mais non, on peut pas, en entreprise ils vont utiliser word, alors on peut pas les former à autre chose", et je pourrais citer d’autres remarques).
    Donc la compétence informatique ne fait pas le bon informaticien, ne rend pas forcément plus apte à utiliser les nouvelles technologies, ni à mieux comprendre le monde numérique dans lequel on va vivre de plus en plus.
    Par contre, avoir une approche d’utilisation "intelligente", au sens où on forme à une logique, où on peut percevoir l’intérêt d’une telle utilisation plutôt que telle autre, là oui. Et ça, en tant que prof d’anglais, je crois que j’arrive à faire passer des messages aux élèves.

    Pour résumer : oui à une formation proposée, il faut des techniciens. Mais il faut surtout insister sur une formation transversale aux TIC. Et donc former les collègues de toutes les matières. Et on a du retard en France ! On pourra avancer davantage quand on aura un organisme type Becta en Angleterre….

  7. viking

    Je ne pense pas que des cours d’informatique soient utile. Je m’explique :

    – je suis en deuxième année d’IUT informatique et j’ai passé un BAC S, autant dire que l’éducation et l’informatique je baigne dedans.
    A l’heure actuelle grâce à internet n’importe qui peut accéder à l’information. Pour ceux qui ne savent pas se servir d’un ordinateur, après quelques explications, une personne pas trop idiote sais se débrouiller.
    Elle ira chercher des informations et les utiliseras comme bon lui semble.
    D’ailleurs, je connais un couple de personnes âgée qui a appris à se servir d’un ordinateur tout seul, avec des livres, en quelques mois. Certes ils ne vont pas se mettre à rédiger une synthèse en Latex, mais ils n’en ont pas besoin.

    – Pour ce qui est des autres fonctionnalités, comme le traitement de texte, des professionnelles sont déjà payé pour ça. Au lycée je devais rendre des rapports de tp rédigé sur ordinateur. Notre prof. nous avais expliqué comment se servir de Open Office Writer.
    Certes tous les profs ne donnent pas d’explications, mais dans une classe de 25/30 il y a bien 1 ou 2 élèves qui savent utiliser un logiciel de traitement de texte et qui vas l’expliquer aux autres.
    Certes je n’ai pas fait tous les BAC qui existent et il y a sans doutes des filières ou aucun rapport numérique n’est demandé. Mais, dans ce cas, est-ce que c’est vraiment utile de prendre des heures de cour pour inculquer à des élèves des connaissances "qu’ils n’ont pas besoin". Il faut savoir que dans la plupart des lycées les élèves sont idiots. J’en étais un aussi. Je veux dire que si un élève ne voit pas l’utilité immédiate de ce qu’on lui apprend il ne va pas faire l’effort de s’y intéresser.

    Pour ce qui est des élèves "pas idiots", je ne m’inquiète pas pour eux.

    Et pour les personnes salariés qui ont dû se mettre à l’informatique "sur le tas", elles n’ont pas le choix. Soit elles prennent leur courage à deux mains et elles y arrivent, soit elles changent de poste.
    Il existe des patrons crapuleux certes, mais généralement si une personne est obligée de se mettre à l’informatique c’est qu’elle en a les capacités. Il n’y a donc pas de problème non plus de ce côté la.

    – Pour ce qui est des aspects du logiciel libre, des algorithmes et de l’histoire de l’informatique, c’est exactement la même remarque que précédemment.
    La plupart des utilisateurs se foutent de savoir si le code source du logiciel est disponible, si l’algo est optimisé et qui est Alan Turring. Ils veulent que ça marche sans savoir pourquoi.
    Quand bien même un utilisateur est amené à se poser ce genre de questions, c’est qu’il connait déjà deux ou trois trucs en informatique est dans ce cas un tour sur wikipédia sera suffisant.
    (Je rappelle que wikipédia à un effet pervers : on cherche une information on y reste la journée en allant d’articles en articles, pas parce qu’on ne trouve pas, mais parce qu’on trouve tout justement ^^)

    – Enfin, je pense que les heures de vie de classes seraient presque plus utile que des heures d’informatique. Je me souviens de ces heures de cour, c’étais certes chiant mais on traité des sujets d’actualité qui faisaient réfléchir sur, la France et le monde. Ces cours amènent à une plus grande ouverture d’esprit.
    Il y a un dernier point à évoquer : plus ça vas, plus il y a de personnes qui ne sont pas capable d’aligner trois mots sans une faute. Qui ne savant pas leurs tables de multiplication, les éléments de base.
    Il serait peut-être temps de remettre ces valeurs au gout du jour.
    Déjà quand j’étais au collège/lycée je trouvais qu’on ne faisait rien, mais plus les années passent plus je trouve que des matières deviennent obligatoire au détriment du principal !

    Voila, j’espère en faire réfléchir quelques-uns.

  8. Steed

    Je suis assez d’accord avec Remi. Il faudrait que beaucoup de collèges s’y mette, pour ne pas être de simples "pousse boutons" s’ils veulent faire passer des connaissances en informatique aux élèves.
    Dans le technique, nous nous sommes baptisés "profs de clics", parce que les inspecteurs veulent faire du travail prémaché, juste du superficiel où tu cliques et basta. Je suis d’ailleur certain que beaucoup ont un niveau plus que minable en info, et ils viennet nous donner des conseils "faut faire un powerpoint vous savez !". Pathétique. Leur évolution est de tenter d’imposer TPWorks un cms spécial éducation, très cher dont les profs sont les (gros) béta testeurs, alors que tant de libre existe. Mais on rejoint le sujet précédent du blog sur le choix massif de MS à l’école ……

  9. David (prof de svt)

    Je trouve que certains ont tout à fait raison de citer Microsoft qui fait partie de ceux qui ont tout intérêt à faire en sorte que rien ne bouge et que tout le monde continue à voir l’ordinateur comme une "boite noire" dont non seulement on ne comprend rien mais dont il n’est pas intéressant de se poser la question de ce qu’il y a à comprendre !

    Et ce n’est pas absolument pas étonnant de voir les amis de Microsoft du Café Pédagogique nous pondre un éditorial condescendant allant à fond dans le sens de "l’outil".

    "Informatique, TIC, société et système éducatif : La question de la culture numérique dépasse celle de la culture informatique" :
    http://www.cafepedagogique.net/lesd

    Au moins les lignes de front sont assez claires.

  10. KnOpSy

    Bonjour, je suis globalement d’accord avec les réponses apportées ici. Je suis actuellement en formation pour devenir enseignant et je trouve que la remarque sur les arts, les sports et la deuxième langue vivante d’olivier K. n’est pas une bonne chose, au même titre que la non inclusion d’une matière ayant trait à l’informatique et son usage.

    En effet, il me semble important que l’école, gratuite et obligatoire ne devienne pas une école du minimum. Il faut laisser la possibilité aux jeunes de s’enrichir culturellement de manière approfondie et pas en diminuant / supprimant les matières dites "non fondamentales". Après, tout est principalement une affaire de budget, que ce soit pour des installations (locaux et matériel) ou des enseignants de qualité…

    Donc oui pour un apprentissage de l’informatique, ses usages et ses possibilités, non a une sous éducation au détriment de l’élève.

  11. J

    les 2 articles ci-dessus font reference aux bases de l’informatique, l’informatique en tant qu’outil technique, l’informatique en tant qu’outil technologique.

    les bases sont tres importantes, comme le sont la grammaire, la conjugaison, l’orthographe, la lexicale, l’etymologie, etc pour maitriser les fondamentaux de la langue francaise.

    j’ai initie des adultes a l’informatique il y a quelques annees; le plus difficile ce n’est pas de leur enseigner la bureautique ou toute autre fonction logicielle, le plus difficile est de leur enseigner des notions d’informatique de base (qu’est-ce un micro-processeur, une memoire, … ,); le moins difficile mais tout aussi ardu car relevant de la patience et de l’exercice de l’observation, sont les notions systemiques du systeme d’exploitation (fenetrage, un ou deux clics et pourquoi ?, la notion de commande virtuel, etc).

    tous les commentaires ci-dessus demontrent a quel point il y a un manque dans la maitrise de l’informatique parce que les fondamentaux n’ont pas ete acquis.

    beaucoup de gens ont appris des manipulations par coeur sans savoir pourquoi, ni d’en connaitre toute la chaine de fonctionnement; les techniciens sortant de bts, les ingenieurs sortant des ecoles privees superieures en informatique, les doctorants d’universites, peu d’entre eux ont acquis les bases ou ont ete formes aux fondamentaux.

    consequence, peu d’entre eux formes a la pedagogie de transfert de connaissances sont operationnels sur le terrain, consequence la qualite de l’enseignement en informatique s’en ressent de partout.

    la proposition http://asti.ibisc.univ-evry.fr/grou… manque d’une etude sur les systemes d’exploitation, le systeme ideal et les systemes utilises actuellement; de plus l’ouverture de la boite pour le chapitre architecture ne suffit pas, il existe un livre de reference au cnam pour cela "Achitecture de l’ordinateur" de A. Tannenbaum, professeur chercheur au Massachussett Institute of Technology, et un ancien professeur de Linus Torvalds (celui qui s’est inspire de minix pour creer linux).

    pour conclure, l’informatique en tant que matiere enseignee est absolument indispensable, mais avant d’etre B2isee ou d’etre TICee, elle se doit d’etre enseignee comme le sont les sciences ou les maths, en commencant par le debut… ie le debut commence par les ampli-operationnels, composant de l’unanimite de nos electroniques aujourd’hui. (ce qui je l’avoue, consiste en des notions absolument et parfaitement soporifiques).

  12. Philippe-Charles Nestel (Charlie)

    "ok, d’accord sur le fond: l’informatique est bien un outil"

    1. Hors du champ métaphorique (Signification propre d’un mot transportée à une autre signification qui ne lui convient qu’en vertu d’une comparaison sous-entendue) où l’on peut, à l’occasion de, dans un contexte local particulier, qualifier l’usage de tel ou tel logiciel en vue d’une activité bien déterminée – d’outil -, ne peut porter qu’à confusion.

    Est-ce la finalité de l’école ?

    "Doit-on enseigner sur des logiciels libres (qui ne sont employés que par une minorité de la population) ou sur des logiciels commerciaux?"

    1. Merci de démontrer que la notion d’outil appliquée à l’informatique, ne peut que déboucher sur la promotion des logiciels privateurs de liberté.
    S’il ne s’agit que d’utiliser des applications, je ne vois que peu d’intérêt de promouvoir les logiciels libres à l’école (école prise dans son sens générique, je ne parle pas des écoles primaires).
    Un logiciel libre se caractérise par 4 degrés de liberté. Le degré zéro, c’est celui de pouvoir utiliser un logiciel sans restrictions (droit de copie, pas de menottes numériques dites DRM, etc. ).
    Mais le premier de ces degrés de Liberté c’est celui de pouvoir étudier librement le logiciel, ce qui implique pour les amateurs avertis, d’accéder à son code source.
    De ce fait, s’il n’est pas possible d’étudier au sein du système éducatif un minimum de fondamentaux informatiques, ce qui n’est pas sans évoquer "Le nom de la rose", alors l’usage de logiciels libres en tant que produits ne peut être qu’une négation des 4 degrés de liberté des logiciels libres qui seront au mieux : considérés comme des "freewares".

    D’où la confusion entre "logiciel libre" et "logiciel commercial". Jusqu’à preuve du contraire, un logiciel libre peut très bien être s’inscrire dans une logique commerciale, de la même manière qu’un logiciel privateur de libertés, par exemple un freeware, peut très bien ne pas être considéré comme "commercial".

    2. Il fut un temps question, durant l’ère Allègre, de diminuer l’horaire d’enseignement du Français au prétexte que la langue, en tant qu’outil de communication, était parlée dans toutes les disciplines. Réduire l’informatique, la langue, les mathématiques au seul rang d’outil débouche effectivement sur le B2i, le remplacement progressif des connaissances par des compétences d’usage, occasionnelles et éphémères.

    "l’informatique, ça signifie moins de maths, de français, d’histoire, de géographie, de physique? "

    En ce qui concerne les collèges : absolument pas !
    Existe dans les collèges une discipline intitulée : technologie.
    33% des horaires fléchés étaient dans les anciens programmes de technologie explicitement dédiés à l’apprentissage de quelques fondamentaux informatiques et en classe de quatrième une partie des programmes était basée sur la production d’un service.
    De ce fait, apprendre à distinguer le matériel des logiciels abordé dès la sixième, comme pré-requis des notions permettant de distinguer un système des applications, pouvait rebondir, dans le cadre du scénario "production d’un service" sur la distinction à opérer entre production d’un objet technique (objet physique) et production d’un service : d’une prestation.

    Tous ces repères ont été rayés des programmes.

    Désormais la technologie n’est plus définie qu’en tant que science des objets techniques, ce qui est aberrant si l’on considère que des oeuvres de l’esprit fonctionnelles comme les logiciels sont en tant que produits logiciels : des objets technologiques mais pas des objets techniques (des outils).

    Pour info, lorsqu’on a mis en place le B2i il était clairement défini que si les logiciels pouvaient être utilisés dans toutes les disciplines en tant qu’outils et si toutes les disciplines pouvaient valider des "compétences" d’usage, le professeur de technologie devait quant à lui, coordonner le B2i dans un apprentissage des notions sous-jacentes à ces usages.

    On a donc commencé en 2006 par virer du B2i toutes les compétences qui nécessitaient des connaissances sous-jacentes, puis en 2008 : supprimer ces connaissances des programmes de techno au seul profit de l’usage des TICE.

    L’apprentissage de l’informatique, du point de vue d’une approche technologique (étude des produits logiciels, modes de production, de distribution, connaissances juridiques, données et méta-données (formats de fichiers, interopérabilité) etc) pouvait donc se faire sans moyens horaires supplémentaires.

    Quant au lycée. Il fut un temps où existait dans les lycées : une option informatique. Elle fut supprimée sur l’argumentaire suivant : si toutes les disciplines utilisent l’ordinateur comme outil, elles pourront intégrer les connaissances sous-jacentes, il n’y a donc plus besoin d’un enseignement spécifique.
    Malheureusement ce n’est pas ce qui s’est passé.
    Même l’Académie des sciences a été obligée de constater qu’on ne pouvait pas utiliser des outils sans apprendre un minimum de concepts. Elle a donc recommandé un enseignement de l’informatique en tant que science dans le pôle sciences de la réforme des lycées.

    Cordialement

  13. Philippe-Charles Nestel (Charlie)

    @VV666

    "Ensuite, j’ai lu tout le programme… Aucun notion, de logiciel libre et propriétaire. Pourtant, c’est très important, ça fait partie de la culture infos de base à avoir, au même titre que l’algo…"

    Bien vu !

    Il y a même un académicien, membre de l’ASTI (L’ASTI a proposé une ébauche de programme au Recteur Jean-Paul de Gaudemar et à l’Inpection générale de mathématiques) qui considère que Bill Gates est aussi important que Ford.

    On y retrouve également de profondes bêtises quant à la grammaire générative de Chomsky…

    Mais qu’importe !

    La France est sans doute le seul pays industrialisé où l’informatique est proscrite.

    Que pouvons-nous faire ?

    Devons-nous considérer que le système éducatif Français est totalement foutu et investir le terrain de l’Education populaire ou considérer, compte de notre culture commune, que l’école de la République, fille des Lumières et de Condorcet, ne peut pas prôner l’obscurantisme ?

    C’est en ce sens que je soutiens le module informatique de la réforme des lycées qui fut stoppée par les manifestations lycéennes.

    Jusqu’à l’avènement des premiers logiciels obscurantistes, l’informatique a toujours été libre. Il n’y a donc pas de différence épistémologique entre l’informatique libre et l’informatique tout court.

    Nous pouvons donc considérer que si ce module informatique est mis en place, son enseignement ne pourra pas être limité aux seules mathématiques appliquées, aux algorithmes, sans qu’à un moment donné ne soit pas abordée leur écriture => d’une manière ou d’une autre, l’usage de la ligne de commandes, d’un shell, d’un éditeur et de l’écriture de petits programmes y compris dans des langages compilés.

    Si le module informatique atteint ces objectifs, la notion de logiciel libre surgira d’elle même comme une évidence.

    Amicalement Charlie

  14. eriquesse

    ATTENTION ceci n’est pas un troll !!!

    Logiciel Libre ou pas libre = je suis libre d’utiliser un logiciel commercial si je veux sans avoir mauvaise conscience car je lis TROP ce framablog !!!

    Enseigner l’informatique => rendre libre l’enfant/étudiant = lui permettre de penser ET lui permettre d’apprendre/savoir par lui même (l’adulte/protecteur/conseillé ne sera plus là quand il sera adulte !).

    Pensez voitures
    – est-vous capable d’améliorer votre voiture ?
    – de comprendre le fonctionnement de toutes les technologies embarquées ?
    – de les modifier ?
    – de le faire sur celle de votre voisin ?
    Je pense que NON
    Par contre vous avez envie de choisir son style, sa consommation, sa vitesse …
    Vous connaissez les risques et vous adaptez votre comportement grâce à cette connaissance = réduction de votre vitesse devant une école, …
    Vous pouvez multiplier les exemples: maison, services publics, alimentation, …

    Concevoir un programme ne me parait être indispensable au citoyen (Liberté, égalité, fraternité)
    Savoir utiliser la société de l’information me parait être BEAUCOUP plus important.
    Dois-je diffuser mes données personnelles dans un réseau social ?
    Ais-je droit "moral" de pirater un logiciel ou de la musique ?

    Il restera toujours des fondus (j’en fais partie!) qui se plongerons dans le code/moteur de voiture, … parce c’est dans leur tripes de savoir "comment ça marche ?".
    Et cela n’a rien à voir avec l’enseignement de méthodes.

    Mais la grande partie des gens doivent "savoir comment utiliser ?" et je ne parle pas du raccourci clavier, je pense à la réflexion à mettre en œuvre pour atteindre son objectif.

    Je ne souhaite pas pour mes enfants d’en faire des presse-boutons.
    Mais je ne souhaite pas plus en faire des geeks.

    Lisez bien le message de viking:
    – le cours informel (qui ne sert à rien parce il n’apprend aucune méthode) est très utile car il lui permet de réfléchir.

    Réfléchissez et vous deviendrez libre.

  15. Philippe-Charles Nestel (Charlie)

    @Rémi Thibert

    "Par contre je crois bcp plus à une formation aux usages (en cherchant à comprendre ce qui se cache derrière quand c’est possible, of course)."

    Pourquoi cela n’a-t-il jamais marché ; et ce, depuis plus d’une vingtaine d’années, à chaque fois qu’est posée la question d’un enseignement spécifique de l’informatique ?

    Déjà, en 1991,dans l’ouvrage "Quel lycée pour demain ? Propositions du Conseil National des Programmes (présidé par Didier Dacunha-Castelle)", on pouvait lire exactement le même type de proposition.

    Il s’agissait, dans l’esprit du Conseil National des Programmes, "d’acquérir des bases de compréhension des concepts et mécanismes informatiques utilisés" à travers "la familiarisation avec des outils" : "l’acquisition des bases de compréhension des concepts et mécanismes informatiques utilisés sont plus efficacement enseignés et aisément compris lorsqu’ils s’appuient sur les exemples concrets d’outils dont l’utilité est directement perceptible. Il conviendra donc d’introduire dans chaque voie les notions informatiques de base qui sous-tendent les outils utilisés.".
    http://www.epi.asso.fr/revue/editic

    Or ce type de raisonnement occulte, à mon humble avis, deux facteurs :

    a) En premier lieu, il n’est pas rare de constater dans l’histoire technologique de l’humanité qu’un "outil" n’est pas utilisé pour l’usage pour lequel il a été conçu.

    Que l’on songe au téléphone qui n’avait pas été conçu au départ pour que des gens échangent des banalités de la vie quotidienne à distance ; que l’on songe au Minitel qui n’avait pas été du tout prévu pour des usages de messagerie ; que l’on songe aux fameux textos des téléphones portables dont l’usage a complètement pris de cours les fabricants de téléphones portables…

    Que l’on songe aussi à la Wiimote qu’un professeur de technologie, reprenant l’idée de Johnny Chung Lee, a détourné pour construire un tableau interactif à moins de cinquante Euros. Que l’on songe à la note de service du pôle juridique du CNDP, expédiée dans le workflow de toutes les listes académiques indiquant : "le bidouillage de la wiimote pour faire un tableau interactif viole un brevet définissant son usage"… Cette note de service était bien sûr totalement infondée. Mais elle témoigne que la notion d’usage et de droit d’usage ne sont pas neutres.

    Je note au passage, en ce qui concerne les logiciels libres, que le degré zéro de liberté c’est précisément la possibilité d’utilisation pour tous les usages, sans restrictions.

    On peut donc considérer que telle ou telle application trouve à être employée pour tel ou tel usage, dans tel contexte particulier, mais elle pourrait très bien l’être pour d’autres usages auxquels nous n’aurions pas pensé.

    Or le rédacteur de l’article sur le jésuite Michel de Certeau qui fut l’un des théoriciens du détournement d’usages nous rappelle à juste titre, dans Wikipédia :

    "Certeau assimile les producteurs de sens à des propriétaires terriens (donc de textes) qui imposent le sens des biens culturels aux consommateurs, grâce à la règlementation des usages et accès. Il compare ainsi les consommateurs à des "braconniers" qui viennent sur les terres pour voler des biens en toute illégalité pour composer leur quotidien. En fait, ils sélectionnent ce qui les intéresse dans les textes.

    Les propriétaires élaborent des stratégies, des actions de contrôle de l’espace pour piéger les dominés qui, eux, mènent des actes de résistance (par exemple, zapper, débarrasser) consistant à des micro libertés face au pouvoir.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel

    Il faut donc se méfier, surtout en matière d’éducation, de la seule approche des logiciels par leurs usages.

    b) En second lieu, tu dis que tu es "formateur TICE". On n’est donc pas tout à fait dans le même cas de figure que le professeur d’anglais que tu fus.

    Je ne vois pas comment quelqu’un qui enseigne une discipline – langue vivante, lettres, EPS, sciences de la vie et de la terre, etc – pourrait trouver le temps, en plus de l’enseignement de sa propre discipline, d’enseigner ce qui se cache derrière l’usage d’un OS ou d’une application.
    Cette formation transversale aux TIC n’a jamais marché et ne peut pas marcher.
    Le concept de TIC lui-même mériterait d’être soumis à l’analyse critique, principalement en ce qu’il englobe le matériel et le logiciel.
    Quitte à l’employer, je préfère l’expression ITIC : Informatique et TIC.

    Amicalement Charlie

  16. JosephK

    Pensez vélo
    – est-vous capable d’améliorer votre vélo ?
    – de comprendre le fonctionnement de toutes les technologies embarquées ?
    – de les modifier ?
    – de le faire sur celle de votre voisin ?
    Je pense que OUI

    Faut arrêter avec l’exemple des voitures, les voitures se sont "privatisées" avec le temps, comparer des logiciels avec des voitures quand la majorité des voitures sont construites avec du "code" fermé (électronique, pièces uniques, etc) ça ne tient pas.
    Aujourd’hui les seules choses qu’on a le droit de faire, c’est une vidange, remplir le liquide de frein, remplir le lave-glace, changer le filtre à air ou une roue… et faire le plein d’essence…
    Autrefois, les agriculteurs savaient comment réparer leur tracteurs, ils n’étaient pourtant pas mécaniciens. Aujourd’hui seuls les constructeurs savent réparer votre voiture, le mécanicien, lui, s’occupe de brancher la voiture sur un ordinateur pour détecter la panne et applique la procédure fournie par le constructeur (bon, je ne généralise pas, il y en a aussi qui sont très doués pour réparer des vieilles voitures).

    Par analogie, ça revient à peu près à faire une défragmentation sous Windows. Ce n’est pas ça qui permet d’avoir une connaissance globale du fonctionnement de l’ordinateur ou d’acquérir une certaine culture sur l’informatique.

  17. Philippe-Charles Nestel (Charlie)

    @ eriquesse

    1. "Logiciel Libre ou pas libre = je suis libre d’utiliser un logiciel commercial"
    Un logiciel peut être "libre" et "commercial" et/ou "libre" et "gratuit".
    L’opposition induite en filigrane est mensongère.

    2. "Pensez voitures"
    Le programme de technologie en sixième a pour thème le transport. Il s’agit, à partir de 3 objets techniques différents de dégager dans une approche dite par investigation, le principe technique et/ou scientifique qui produit leur mouvement.

    Pourquoi devrait-on seulement, en technologie, étudier le fonctionnement des objets techniques, et l’obligation de n’utiliser les ordinateurs exclusivement en tant qu’outils, sans avoir la possibilité légale d’enseigner le moindre principe informatique ?

    Réduite à la seule science des objets techniques, la technologie que l’on se propose d’enseigner à nos gamins c’est celle du XIXème siècle.

    3. Savoir que toute application, avant d’être un fichier exécutable, a d’abord été écrit par des êtres humains dans un langage compréhensible par d’autres êtres humains avertis, me semble effectivement digne d’être enseigné à tous les élèves de France et Navarre au cours de leur scolarité.
    Est-ce à dire pour autant de les transformer en geeks et/ou en informaticiens ?

    De la même manière que tous les élèves qui apprennent les mathématiques ne vont pas tous devenir mathématiciens, que tous les élèves qui étudient la littérature ne vont pas tous devenir des écrivains, que tous les élèves qui étudient de la physique ne vont pas tous devenir physiciens, idem pour les arts plastiques, la musique, le chant choral, l’EPS, le Latin, les langues vivantes, les sciences de la vie et de la terre, etc.

    Historiquement on a introduit l’enseignement de la physique dans l’enseignement secondaire de la plupart des pays avec le développement de l’électricité. A-t-on pour autant considéré qu’il fallait juste apprendre à appuyer sur un bouton ?

    C’est pour le moment, principalement ce que l’on propose. Quant à la société dite de l’information, vous limitez votre approche à deux points de vue :

    – Dois-je diffuser mes données personnelles dans un réseau social ?
    – Ai-je droit "moral" de pirater un logiciel ou de la musique ?

    En ce qui concerne la protection des données personnelles, permettez-moi de vous dire que l’item du B2I qui s’y référait explicitement a été rayé au profit d’un item se référant à la propriété intellectuelle et qui sera à son tour remplacé, si la loi Hadopi passe, par un item mettant en garde sur les sanctions pénales liées au téléchargement et la mise à disposition illicite d’oeuvres culturelles :

    L’article L. 312-9 du code de l’éducation est complété par un alinéa ainsi rédigé :

    « Dans ce cadre, ils reçoivent une information, notamment dans le cadre du brevet informatique et internet des collégiens, sur les risques liés aux usages des services de communication au public en ligne, sur les dangers du téléchargement et de la mise à disposition illicites d’oeuvres culturelles pour la création artistique, ainsi que sur les sanctions encourues en cas de manquement à l’obligation définie à l’article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle et de délit de contrefaçon. Les enseignants sont également sensibilisés. »
    http://www.senat.fr/leg/tas08-008.h

    On viole là, l’un des principes fondateurs de l’école de la République :

    "La puissance publique ne peut pas établir un corps de doctrine qui doive être enseigné exclusivement."

    "La puissance publique ne peut même, sur aucun objet, avoir le droit de faire enseigner des opinions comme des vérités".

    http://209.85.129.132/search?q=cach

    Obliger les enseignants à présenter les oeuvres culturelles sous le seul aspect du catalogue des "oeuvres protégées" (qui est un viol du droit d’auteur) de la loi Hadopi, sans que ne soient mentionnées les oeuvres sous licence libre est contraire à la neutralité scolaire et à ses principes fondateurs.

    Ce que vous présentez comme étant "savoir utiliser la société numérique" est donc une opinion.

    Cordialement,
    Charlie

  18. mdrechsler

    Je partage la remarque de Rémi Thibert par rapport à un module d’enseignement "informatique"" : "Par contre je crois bcp plus à une formation aux usages (en cherchant à comprendre ce qui se cache derrière quand c’est possible, of course)."

    C’est dans ce sens que j’avais répondu au journaliste du monde de l’éducation qui m’avait interviewé l’an dernier. « …La création d’une discipline ne me paraît pas antagoniste avec ce qui existe aujourd’hui. Il est nécessaire d’avoir un lieu de réflexion, d’abstraction, par rapport à une pratique quotidienne. Il ne doit pas se réduire à un cours dénué de sens. Il doit y avoir un va-et-vient entre les usages dans chaque discipline et cet enseignement plus général.»

    Il y a les usages de l’informatique quotidiens en classe, et en dehors de l’école… Il y a l’étude de l’objet, lieu de conceptualisation et de compréhension pour une bonne maîtrise éclairée de l’informatique.
    Il y a les usages de la langue, outil de communication. Il y a l’objet d’étude de la langue qui est la grammaire par exemple … pour mieux communiquer à l’écrit. Pourquoi étudier la grammaire me direz-vous … Pour écrire sans faute, communiquer, comprendre le fonctionnement de la langue.
    Usages et études de l’objet sont indissociables si on veut agir et comprendre les phénomènes, les fonctionnements. Tout l’art de la pédagogie est de construire des notions et des concepts avec progression "en perçant les boîtes noires" à bon escient et en proposant des situations appropriées.

    Il faudrait définir une "grammaire" de l’informatique permettant la construction progressive des concepts qui sont associés.
    Cf mon article.
    http://www.ludovia.com/news/news_14

    Ou encore des exemples de ce que j’ai pu mettre en place.
    http://www.eprep.org/colloques/coll

    Le problème reste posé aussi pour tout apprentissage. En mathématiques avec des notions abstraites à construire… en physique avec des notions abstraites comme l’énergie. L’énergie ne se construit pas en un jour. La notion de "graine" non plus en biologie.
    L’informatique ( domaine de la boîte noire) avec le traitement de l’information est concernée aussi, au même titre que la mécanique, les procédés d’engrenages, ‘l’électricité … ou le volcanisme.

    Je suis pour le développement d’une culture informatique à l’école avec la mise en place d’un parcours à construire, intégrant des notions.
    Pour ma part, je ne partage pas les modules d’informatique comme ils sont proposés par l’EPI pour le lycée. Ce n’est pas en mettant subitement du Pascal au programme en seconde qui arrive là subitement que l’on pourra donner un éclairage suffisant aux élèves qui peuvent être "handicapés" par ailleurs ave des usages qui leurs manquent ou des expériences qu’ils n’auront jamais faites. Je suis pour la mise en place de l’informatique dans les programmes mais je ne suis pas d’accord avec l’approche qui est proposée par l’EPI pour le lycée.

    La programmation oui … dès le primaire.
    Cf le lien
    http://www.eprep.org/colloques/coll

    Avec des projets associés qui ont du sens pour les élèves
    Avec du "visible".
    Avec du "palpable"
    Des questions
    Des démarches de découverte.
    Des reformulations, des représentations
    Pour aller vers les notions progressivement

    Il faudrait "des cours" , ( ou des moments de "regroupements" ) ou encore mieux, des plages régulières de synthèse liées à des usages et non pas à des cours "artificiels" déconnectés de la réalité qui vous arrivent d’une façon "artificielle" et "aseptisée." . Eh hop .. un p’tit peu de Pascal vous fera du bien ! Et puis un petit cours de Java vous montrera un autre langage.
    Ah je me souviens d’un certain cours mémorable sur le cycle de Krebs de terminale.
    Complètement indigeste car pas construit didactiquement, sans progression. ( Personne ne connaissait le rôle des mitochondries dans cette classe-là…alors que c’était fondamental pour comprendre.) Mais on faisait comme si on savait. Nous étions à côté de la notion. Bon, j’ai bifurqué sur la chimie et la biologie des échanges gazeux ( monde invisible à décrypter) là aussi.
    Il faudrait définir une didactique de l’informatique au même titre qu’une didactique des sciences, en s’inscrivant dans les théories de l’apprentissage de Papert, de Karl Bereiter avec des pédagogues formés pour pouvoir progresser, tout au long de leur carrière. Il y a la formation technique mais il y a surtout la formation continue pédagogique à assurer. La mise en place de communautés de pratiques peut aider.

    Je pense qu’il n’y a pas que l’EPI qui se penche actuellement sur cette question.
    Les IG sauront bien se prononcer à ce sujet et accompagner le programme de seconde.
    Cela fait partie de leurs missions.

    Cordialement
    Michèle Drechsler

  19. Philippe-Charles Nestel (Charlie)

    @Michèle Drechsler

    Michèle,

    Ce n’est pas parce que ton discours est séduisant que ton argumentaire n’en est pas pour autant pondérable.

    Quand tu dis que la création d’une discipline ne te semble pas antagonique à ce qui existe déjà, la question que j’ai envie de te poser c’est : qu’est-ce qui ‘existe déjà ?

    Jusqu’à preuve du contraire, depuis l’instauration du "socle commun des connaissances et des compétences", ce qu’existe déjà : c’est le fameux B2i nécessaire, notamment en collège depuis 2008, à l’obtention du brevet des collèges.

    Ce que tu occultes dans ton raisonnement, hormis le fait que "ça" ne marche pas malgré tous les efforts déployés par Microsoft, c’est que pour instaurer le septième pilier du socle commun – la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication (concept qui mériterait d’être soumis à un examen critique) – on a précisément modifié les items du B2i en 2006, en rayant les compétences qui nécessitaient un certain nombre de connaissances informatiques.

    En ce sens, lorsque tu énonces : "Il est nécessaire d’avoir un lieu de réflexion, d’abstraction, par rapport à une pratique quotidienne. Il ne doit pas se réduire à un cours dénué de sens. Il doit y avoir un va-et-vient entre les usages dans chaque discipline et cet enseignement plus général", tu oublies que c’est exactement ce qui avait été projeté en 2000, lors de l’instauration du B2i en collège.
    Pour mémoire, le professeur de technologie devait coordonner le B2i pour permettre ce "va-et-vient entre les usages dans chaque discipline et cet enseignement plus général" que tu appelles de tes voeux.

    Ce qui existait déjà en lycée, c’est l’option informatique que l’on a supprimé ; et en collège : l’éducation technologique qui incorporait jusqu’en août 2008, un certain nombre de notions informatiques, supprimées, sans oublier les options "nouvelles technologies appliquées" que pouvaient choisir, en classe de quatrième, les élèves motivés.

    A l’instar de nombreux professionnels de la pédagogie ton discours m’apparaît donc "idéal" sur le papier, mais ne correspond pas à la réalité au sein de laquelle devait être créé ce module informatique des lycées.

    Quand tu dis : "Il y a les usages de l’informatique quotidiens en classe, et en dehors de l’école.. ", je me demande si tu te réfères à l’école primaire ou au lycée ?
    A-t-on affaire dans ces deux cas de figure aux mêmes dispositifs, aux mêmes finalités, aux mêmes classes d’âge ?

    En ce qui concerne l’école primaire, il est d’autant plus difficile d’avoir un point de vue global que les équipements dépendent des communes. On a donc une disparité et une hétérogénéité d’usages bien plus forte que pour les collèges et les lycées qui sont dotés par des entités territoriales plus étendues.

    De plus, l’accroissement des programmes s’est paradoxalement traduit, en primaire, par une diminution hebdomadaire de l’horaire d’enseignement (2 heures selon le ministère, 3 selon les professeurs des écoles).
    Faut-il être grand clerc pour prévoir qu’un certain nombre d’activités vont être délaissées, ce qui semblerait normal, au profit d’un recentrage sur les fondamentaux : savoir lire, écrire et compter ?

    Quant au collège, la diminution de la dotation horaire globale qui accroît un peu partout le nombre d’élèves par classe a pour effet de limiter l’usage de l’ordinateur par les élèves au profit d’un retour au cours magistral agrémenté, dans le meilleur des cas, par le vidéoprojecteur et le tableau blanc interactif.

    Aussi, avant d’évoquer les usages, faudrait-il les lister, dans leur contexte réel d’accomplissement, par des enquêtes de terrain…

    Pour autant, je ne partage pas, en totalité, ton analyse pédagogique. Tu assois ton discours sur un raisonnement analogique, amalgamant des objets physiques, mécaniques, des organismes vivants, des oeuvres de l’esprit.
    Et si je peux partager l’intention qui t’anime : que les cours soient vivants, ne soient pas déconnectés de la réalité et des pratiques sociales informatiques des élèves ; il n’en demeure pas moins que nous sommes confrontés, avec l’informatique, à deux problématiques de taille :

    – la problématique de l’interface ;
    – l’appréhension de notions qui ne peuvent pas être phénoménologiquement appréhendées de la même façon que les objets physiques.

    C’est la raison pour laquelle, lors des Rencontres de l’Orme où tu participais également, je disais :

    "l’informatique et les technologies de l’information, en inversant le processus de pensée posé par Descartes – celui du bâton dans l’eau que mon œil voit cassé et que la raison voit, d’un savoir étranger à mes sens, dans sa rectitude – dédoublent la perception : celle du corps qui se déplace dans un espace réel, celles d’images mentales qui se déploient dans un espace virtuel. Ce qu’elles donnent à voir n’est plus le reflet d’un bâton brisé, mais une représentation numérique médiatisée par une interface.".
    http://www.orme-multimedia.org/r200

    C’est la raison pour laquelle je souhaite que l’on puisse apprendre à distinguer dès le plus jeune âge : le matériel des logiciels. Il s’agit là, non seulement d’un paradigme informatique mais également de l’un des principes axiomatiques de la philosophie des logiciels libres.
    Sur le plan sociétal, il débouche sur le refus de la vente subordonnée, comme il débouche également sur le refus des brevets logiciels, comme il débouche encore sur des modèles économiques spécifiques.
    Mais sur le plan didactique, il débouche aussi sur une approche spécifique sur le plan perceptif.

    Un élève de sixième faisait très justement remarquer la semaine dernière que lorsqu’on parle de l’arborescence du disque dur, le disque dur en lui-même ne ressemble pas à un arbre mais à quelque chose de rond.

    Autant l’objet physique, mécanique, je peux le toucher, l’observer, le décomposer en sous-ensembles fonctionnels et tenter d’en dégager des principes de fonctionnement, autant la notion même d’arborescence ne peut pas seulement être appréhendée à partir du support physique sur laquelle elle est figurée.

    On peut donc s’appuyer sur du vécu, des usages ; ce n’est pas suffisant.

    Aussi, je te trouve bien dure et un peu caricaturale avec ce module informatique des lycées. Sur le plan "politique", institutionnel, compte tenu du B2i en lycée que le rapport Assouline tente de modifier dans une coloration "média", il n’y avait pas d’autre choix de faire entrer un peu d’enseignement informatique ailleurs que dans le futur pôle sciences de la réforme des lycées.

    Bien amicalement,
    Charlie

  20. Frilouz

    Je pense que l’algorithmique et de la programmation n’ont rien à faire dans l’enseignement général. C’est pour les études supérieures, pour ceux qui ont choisi d’en faire leur métier. Je suis ingénieur en mécanique et j’utilise l’ordinateur tous les jours. Je suis incapable d’écrire la moindre ligne de code (même pas une macro excel) et je m’en fout! Chacun son métier.
    Il y a déjà dans les programmes du lycée des tas de notions qui pourraient n’être abordées que dans l’enseignement supérieur. Un ami de mon fils, ayant un an d’avance, a choisi de passer une année scolaire en Finlande après une première S. Je précise que c’est un élève moyen, ni un cancre, ni un sur-doué. En début d’année, on lui a fait passer une évaluation en math. Résultat : "Si tu veux apprendre de nouvelles choses en math, tu dois aller à l’université"
    Voir : http://louisstory.skyrock.com/6.htm
    (Bon. C’est écrit avec les pieds, mais il a un clavier qwerty…)
    Mais imaginez un peu le tollé si un ministre suggérait que le calcul différentiel, c’est peut-être pas utile au lycée…

  21. goom

    En tant que parent, j’ai une question, peut être un peu brutale, mais c’est quoi le but d’enseigner l’informatique ? Et d’ailleurs c’est quoi l’informatique ?

    Je comprends très bien le pourquoi de certains enseignements du primaire puis du secondaire mais j’avoue avoir du mal avec l’informatique, d’où ma question sur la finalité de l’enseignement, qui devrait d’ailleurs s’élargir à "à quoi sert l’école" ? Je ne sais pas si l’école sert à former de futurs citoyens ou de futurs travailleurs.

    Il me semble bien que l’informatique, enfin l’idée que j’en ai (un outil, comme le stylo, le dictionnaire, l’encyclopédie, outils auxquels on est formé à l’utilisation mais pas comment un stylo fonctionne, comment on fait un dictionnaire) devrait être abordé tout au long de la scolarité, et dans différentes matières. Tout au long de la scolarité parce qu’un enfant de 6 ans en CP est à même d’apprendre à se servir de l’ordinateur (Gcompris est un bel outil), et dans différentes matières parce que c’est un outil transverse pas forcément propre à une matière mais qui peut servir dans plusieurs matières (science, mathématique, histoire géographie, français, langues, même arts plastiques ou musique). Est-il donc nécessaire de créer une matière "Informatique" ?

    Une autre question me taraude, peut-on enseigner "l’informatique" (encore une fois quand ce terme sera bien défini 😉 ) quand on ne sait pas ce que sera l’informatique dans 10 ans ? A l’époque du plan informatique pour tous, dans les années 80, se servir de l’informatique c’était utiliser un TO7 pour faire ben … pas grand’chose de ce qu’on fait actuellement ! Les seuls points communs avec les PC de maintenant sont le clavier (avec des touches en plus), l’unité centrale (même s’il n’y avait pas de disque dur, de disquette, de prise usb, réseau, etc … ) et l’écran, la notion de logiciels existait (via les cartouches), pas vraiment celle de système d’exploitation.

    Un point abordé dans le module est l’enseignement de l’algorithmie. La programmation n’est elle pas abordée dans le secondaire avec la programmation des calculatrices ? N’est ce pas un moment idéal pour parler algorithme ?

    Il me semble que l’enseignement de l’informatique devrait plus se faire au travers des usages dans diverses matières qu’au sein d’une matière propre, un peu à la manière de Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans le savoir.

  22. J

    qu’est-ce que l’informatique ?
    je pourrais dire information et techniques associees, ca n’avance pas beaucoup car englobant tous les domaines (ex: votre oeil fait du traitement informatique, c’est donc un informaticien !)…. haha qu’elle est bonne la blague ! Helas non c’est la realite toute crue.

    dans les techniques associees, il y a l’ordinateur qui est une machine physique avec un programme intelligent qui reproduit a peu pres ce que nous savons de nos processus cognitifs.

    l’ecole enseigne ce qui fait de nous des etres humains (expression artistique, communication, innovation, organisation, societe, culture etc). Nous les etres humains avons invente des machines intelligentes qui deviennent de plus en plus sophistiques; de meme que nous consacrons des heures d’etudes sur nous-memes, nous devrions en consacrer autant a l’etude de ces machines qui sont indispensables a notre evolution dans tous les domaines.

    l’ordinateur est en effet la seule machine intelligente inventee par l’homme qui ne se restreint pas au seul domaine pour lequel il a ete pense a l’origine (a savoir les calculs scientifiques).
    aujourd’hui, l’ordinateur vous donne l’heure, la meteo de demain, la cotation en bourse, il fait le cafe, il vous transporte, il surveille votre maison, il gere la circulation routiere, il diffuse vos messages personnels, publicitaires, commerciaux, politiques etc, il dessine les plans des batiments et constructions de nos villes et campagnes, il redessine votre jardin, votre decoration d’interieur etc, il aspire vos saletes, lave votre linge et vaisselle, diffuse vos programmes tele, il surveille votre compteur d’eau et d’electricite, il cuit vos legumes et rotit votre viande a la perfection, il imprime nos journaux, ……….

  23. fremen10

    Bonjour,
    Je suis prof de SVT au collège et je crois que l’enseignement de l’informatique devrait commencer bien avant la seconde. Et celui-ci aurait pu être initié dès l’année prochaine puisque les programmes de 5eme, 4eme et 3eme vont être modifié en Techno.
    Il est important de rapporter cet enseignement à deux besoins fondamentaux, le premier est effectivement de sortir classiquement de l’apprentissage à l’utilisation pur, le second est de parvenir par ce biais à un intérêt pour toutes les matières.

    Cela serait possible si dès la 4ème il était convenu de faire de la programmation. Et la programmation ne consiste pas seulement à écrire en Pascal ou en C++ mais également avec les connecteurs logiques "ou" et "et". Cela permettrait d’aborder sereinement la programmation et d’inculquer aux mômes la rigueur nécessaire qui leur manque cruellement aujourd’hui. Cela serait profitable à toutes les matières et aux enfants qui aborderaient alors plus facilement la programmation informatique en tant que telle. Cependant, il reste un problème… c’est la formation des enseignants à cet enseignement. Et là on peut rêver!!!

    Allez sur ce petit morceau de réflexion m’en vais baiser une binouze.