Pour ou contre l’iPad à l’école ? Le cas de la Corrèze

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Fin 2010, François Hollande annonçait (sans cacher sa fierté pour son département) que la Corrèze avait décidé de mettre un iPad entre les mains de tous les élèves de Sixième dans le cadre du projet Ordicollège.

On peut voir ici en vidéo l’intégralité de son allocution. On y parle d’«  égalité  », de «  meilleur outil pour réussir  », on y parle aussi d’un «  coût de 1,5 million d’euros  ».

Cette opération ayant été reconduite cette année, l’association P.U.L.L.CO (Promotion de l’Utilisation des Logiciels Libres en COrrèze) a décidé de réagir en convoquant la presse et surtout en publiant une lettre ouverte au président du Conseil Général. Ce dernier y a répondu en apportant ses propres arguments.

Cet échange nous a semblé suffisamment intéressant et révélateur pour que nous décidions de le reproduire ci-dessous.

Brad Flickinger - CC by

iPads au collège  : lettre ouverte au président du Conseil Général

URL d’origine du document

Association P.U.L.L.CO – 26 janvier 2013

Lettre ouverte adressée au Président du Conseil Général de la Corrèze Gérard Bonnet.

Monsieur le Président,

C’est avec une grande déception et une pointe de colère que nous apprenons que le Conseil Général a reconduit la distribution d’iPad aux collégiens corréziens dans le cadre de l’opération Ordicollège.

Lors de son lancement en 2008, l’opération Ordicollège avait fait le choix courageux et intelligent d’équiper les collégiens en matériel informatique fonctionnant grâce à des logiciels libres. Ce choix est depuis 3 ans remis en cause par l’arrivée des iPads, un produit sans clavier, dont les qualités pédagogiques restent à démontrer.

Les logiciels libres reposent sur les libertés que confère la licence d’un logiciel à ses utilisateurs. Ils sont alors libres de les utiliser, de les copier, de les étudier, de les adapter et de les redistribuer, en version originale ou modifiée. Les logiciels libres mettent le plus souvent en œuvre des standards ouverts qui garantissent l’accessibilité aux données et leur réutilisation à des fins d’interopérabilité entre systèmes et logiciels actuels et futurs.

Ce modèle revêt de nombreux intérêts. Tout d’abord il permet une libre circulation des logiciels et le partage du savoir. Chacun peut ainsi s’approprier la connaissance accumulée et l’enrichir de son propre savoir, faisant du logiciel libre un bien commun. Ce modèle rend de fait la distribution de logiciels gratuits possible, ce qui permet leur diffusion au plus grand nombre. Ainsi, avec le modèle du logiciel libre, nul ne peut être exclu de l’accès au savoir, ni de l’accès aux ressources numériques.

Par ailleurs, ce modèle favorise la relocalisation du développement du logiciel au plus près des utilisateurs finaux. Ainsi, l’investissement dans l’économie du logiciel libre permet des retombées économiques locales au lieu de les transférer vers les principaux éditeurs propriétaires, souvent installés aux États-Unis. ll existe des solutions libres à la plupart des usages informatiques. Si elles n’existent pas encore, il suffit d’en financer le développement pour que chacun en profite. Il est donc possible de remettre en cause les positions dominantes d’éditeurs propriétaires à l’origine de situation de dépendance technologique. Pour un investisseur institutionnel tel qu’une collectivité territoriale comme le Conseil Général, ces préoccupations nous semblent prioritaires.

C’est d’ailleurs en ce sens que va la récente réponse du Ministère des PME, de l’innovation et de l’Économie numérique, à une question écrite du député Jean-Jacques Candelier. Cette dernière rappelle les principaux avantages du logiciel libre. D’abord pour les individus, car «  chacun peut s’approprier la connaissance  » et «  nul ne peut être exclu de l’accès au savoir  » avec le logiciel libre  ; mais aussi pour l’État, pour lequel le logiciel libre «  constitue une opportunité qu’il convient de saisir  », et pour les industries européennes enfin, notamment en raison de l’indépendance technologique qu’il permet. La position du ministère de Fleur Pellerin fait d’ailleurs suite à la circulaire de Jean-Marc Ayrault sur l’usage des logiciels libres dans les administrations allant dans le même sens.

En choisissant d’équiper les collégiens d’iPad, en plus d’enrichir une entreprise privée américaine avec nos impôts, le Conseil Général de la Corrèze se rend coupable d’enfermer l’ensemble des collégiens corréziens dans le carcan d’Apple. Les usages sont ainsi limités à ce que l’entreprise a décidé ou permis. L’utilisateur n’a pas la possibilité d’explorer l’outil pour le comprendre, ni de l’adapter à ses besoins. Il est contraint d’adapter ses besoins à l’outil. Par exemple le choix volontaire d’Apple d’interdire l’usage de certaines technologies comme Flash et Java sur ses tablettes rend impossible l’accès à certaines ressources éducatives mises à disposition sur les sites web de Sesamath (en Flash) et de Geogebra (en Java).

Par ailleurs, Apple utilise des Mesures Techniques de Protection (MTP ou DRM) pour restreindre les libertés des utilisateurs de diverses manières. Pour ne citer que deux exemples, il est impossible d’installer un logiciel ne provenant pas de l’AppStore officiel, qui n’est contrôlé que par l’intérêt commercial de la firme, et l’usage des films achetés sur iTunes est surveillé. De plus, le contournement de ces restrictions est interdit et considéré par Apple comme un acte criminel.

Plus grave  : les données personnelles de tous les collégiens sont menacées. En effet, l’usage de l’iPad contraint ses utilisateurs à enregistrer des données personnelles dans des bases de données détenues par Apple aux États-Unis, c’est-à-dire en dehors du pouvoir de contrôle de la CNIL, censée protéger les données personnelles des citoyens français. De plus, l’usage de ces tablettes, de par leur manque de capacité de stockage, contraint les utilisateurs à enregistrer leurs données ailleurs, souvent dans le «  Cloud  », en utilisant des services comme Dropbox. Là encore, les données des utilisateurs échappent à leur contrôle au profit d’intérêts commerciaux étrangers et soumises à des lois qu’ils ne connaissent pas.

En outre, la société Apple exerce un filtrage arbitraire sur les logiciels (les «  apps  ») téléchargeables sur les dispositifs sans clavier qu’elle commercialise (tablettes, téléphones, baladeurs numériques…). La gestion des mises à jour des-dits logiciels est elle aussi particulièrement problématique  : les anciennes versions des logiciels ne sont pas accessibles au téléchargement, ce qui a pour conséquence de provoquer une obsolescence artificiellement accélérée des dispositifs qui les accueillent. Ainsi, alors qu’un ordinateur sous GNU/Linux n’est limité dans le temps que par la durée de vie du matériel, un iPad deviendra obsolète lorsque les applications seront déclarées comme n’étant plus installables.

Enfin, ce contrôle monopolistique forcément intéressé est déjà un problème pour les consommateurs de technologies aisés, mais c’est un désastre pour les moins nantis. Le fossé se creuse entre ceux qui ont les moyens d’acheter des applications sur le magasin en ligne d’Apple et ceux qui ne les ont pas. Est-ce le rôle de l’école que d’exacerber les inégalités économiques et sociales des familles  ? Est-ce le rôle du Conseil Général de financer ce choix discriminant  ? Est-ce le rôle du Conseil Général d’apprendre aux élèves à être les consommateurs d’Apple  ?

L’objectif est-il de mettre un appareil connecté dans les mains de chaque collégien, quel qu’en soit le prix et en dépit de leur liberté  ? Ou devrions-nous plutôt fournir des outils qui encouragent les élèves et les enseignants au partage de la connaissance en mettant à leurs disposition un environnement dans lequel ils ont la possibilité de résoudre eux-mêmes leurs problèmes  ? Pour nous, l’éducation c’est de la créativité, de l’ingéniosité et du partage  ; toutes ces caractéristiques étant bien plus puissantes dans le monde du libre que dans celui, verrouillé et rigide, de la tablette numérique du géant américain.

En choisissant de distribuer des iPad aux collégiens, le Conseil Général de la Corrèze a fait le choix politique de suivre un effet de mode, en privilégiant le paraître au bon sens. Ce choix démagogique a un prix, celui de l’aliénation des élèves et des enseignants ainsi que l’évaporation de l’investissement public au seul profit des intérêts d’une entreprise commerciale étrangère.

Ce choix aurait pu être différent, il aurait pu être celui de la liberté, de l’égalité et de la fraternité en choisissant un autre modèle de société, celui, globalisé du nord au sud, du bien commun et du logiciel libre. Les moyens investis depuis de nombreuses années l’auraient été de façon bien plus pérenne en aidant à concevoir une tablette et des ressources numériques libres. De nombreux projets existent déjà et sauraient profiter de l’aide des collectivités territoriales et de la puissance publique pour le bénéfice de tous.

Nous restons à votre entière disposition pour vous apporter plus de précisions sur nos positions et vous faire part de nos propositions pour l’avenir de l’opération Ordicollège.

Librement.

L’association Pullco

Devon Christopher Adams - CC by

Réponse à l’association Pullco

URL d’origine du document

OrdiCollège – 30 janvier 2013

Mettre en avant que la tablette est un produit sans clavier tout en argumentant sur la nécessité de faire le choix de tablettes françaises comme le fait l’association Pullco («  il existe des tablettes françaises compétitives  », La Montagne, 29/01/13), («  Pourquoi utiliser des tablettes Apple alors que nous avons des tablettes françaises, Archos  », L’Echo de la Corrèze, 28/10/13) interroge  : la tablette Apple serait donc un produit de moindre qualité que la tablette Archos (également fabriquée en Chine), alors qu’aucune des deux n’a de clavier physique  ?

Les collectivités locales sont soumises à une réglementation précise et contraignante dans le cadre des marchés publics. Pour Ordicollège, il s’agit d’un appel d’offres européen, qui a été remporté par une société française et non par Apple. Aucune offre de matériel «  français  » n’a été déposée, pas plus que d’offres sous environnement «  libre  ».

Le budget engagé par le Conseil général n’est pas uniquement destiné à l’acquisition du matériel, il revient pour une bonne part à la société française qui a remporté le marché. La chaîne de préparation, la logistique, la gestion administrative, représentent des emplois. La fabrication de la coque de protection a été confiée à une société française, les équipes techniques du constructeur le sont également.

L’association Pullco défend le logiciel libre selon quatre principes  : la liberté d’exécuter le programme sans restrictions, la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, la liberté de redistribuer des copies du programme, la liberté d’améliorer le programme et de publier ses améliorations. Cette approche, parfaitement recevable, ne répond pas pour autant aux objectifs fixés dans le cadre d’Ordicollège.

Le Conseil général de la Corrèze a fait le choix, depuis 2008, d’équiper les collégiens dans le but de favoriser les apprentissages et la réussite scolaire, notamment pour les élèves en difficulté, et de réduire la fracture numérique. Sans conditions de ressources, ni contraintes liées à la nécessité d’un abonnement internet au domicile. Objectif atteint, comme en atteste le rapport réalisé par la mission d’évaluation de l’Inspection générale de l’Education nationale. Rapport qui souligne également le choix judicieux de la tablette.

Pédagogiquement, cette opération s’inscrit dans la mise œuvre au Collège des compétences définies par le référentiel Education nationale B2i (brevet informatique et internet, mis à jour en décembre 2011).

Le B2i porte sur les pratiques, «  les évolutions d’Internet et le développement des usages pédagogiques du numérique afin de mieux préparer les élèves à un usage responsable de ces technologies  »  ; les objectifs sont les suivants  : acquérir, stocker et traiter des informations pour produire des résultats, être un utilisateur averti des règles et des usages de l’informatique et de l’internet, composer un document numérique, chercher et sélectionner l’information demandée, communiquer, échanger.

L’informatique n’est pas une matière enseignée au collège. Ce sont ses usages qui sont au programme et le logiciel (ou application) ne représente qu’une infime part dans ce contexte. Il convient au passage de ne pas faire d’amalgame entre logiciels et ressources pédagogiques, ces dernières pouvant fonctionner avec un logiciel ou de façon autonome.

A partir de ce constat, il est facile de comprendre que les objectifs défendus par l’association Pullco sont éloignés du contexte d’Ordicollège.

L’exclusion de l’accès au savoir n’est pas un argument recevable, chaque collégien étant destinataire du même matériel, des mêmes logiciels. Pas plus que l’idée d’un «  enfermement dans le carcan  » d’un constructeur. Les fonctionnalités d’un navigateur internet, d’un traitement de texte ou d’un tableur sont identiques, quel que soit l’environnement système.

Au collège, ce sont les bases nécessaires à l’utilisation et à la compréhension de ces outils qui sont enseignées, sachant que plus tard, l’utilisateur sera libre de faire le choix de son environnement personnel, mais qu’il devra aussi s’adapter à l’environnement mis en œuvre dans son cadre professionnel.

L’association Pullco met en avant l’impossibilité d’utiliser les ressources en Flash, en oubliant qu’il ne s’agit pas d’une technologie libre et que celle-ci est aujourd’hui en voie de remplacement par le HTML5. Elle avance également des arguments erronés concernant les données personnelles des élèves  : les informations nécessaires sont gérées via des adresses génériques (ex.  : tab2019@ordicollege), un alias nominatif étant uniquement ajouté sur le compte de messagerie.

Concernant le téléchargement de logiciels (apps) sur les tablettes, bon nombre sont gratuites et utilisées dans le cadre d’Ordicollège. Par contre, il n’a jamais été question de faire payer des apps aux parents, l’utilisation de cartes bancaires étant interdite dans le cadre de la mise à disposition des tablettes.

Face aux arguments développés par l’association Pullco, il y a la réalité du monde des technologies. Qu’un matériel soit davantage plébiscité qu’un autre ne relève pas uniquement de la communication mise en œuvre par son fabricant. Les utilisateurs savent également faire preuve de discernement.

L’association Pullco comprend parmi ses adhérents des spécialistes des programmes informatiques et c’est tout à son honneur. Mais l’immense majorité des usagers du numérique ne sont pas des passionnés des systèmes ou des entrailles des matériels et des logiciels, ce qui ne signifie pas pour autant que l’on puisse parler pour eux d’alinéation. Cela dit, il est dommage que Pullco n’ait jamais engagé la moindre démarche envers Ordicollège ou pris contact avec ses animateurs pour se renseigner à la source sur l’opération.

Les dirigeants de l’association auraient pu recueillir des informations vraies et précises, notamment sur le travail de recherche et de développement effectué dans le cadre d’Ordicollège. Ainsi, les responsables d’Unowhy, société française ayant remporté l’appel à projets du Ministère de l’Education, qui développent une tablette française (pour l’assemblage seulement) sur la base d’un environnement Linux, étaient en Corrèze le 28/01/2013 pour une réunion de travail sur Ordicollège. Pour eux, la Corrèze est le département le plus en avance dans les usages pédagogiques du numérique et même loin devant les opérations engagées ailleurs en France.

Crédit photos  : Brad Flickinger et Devon Christopher Adams (Creative Commons By)

95 Responses

  1. VifArgent

    Il y a des choses mal informés dans ce que dit le ministère (Archos propose, me semble t il, une tablette façon Transformer de Asus), et puis des grosses conneries (les gens pas captifs: voir la difficulté des administratifs pour passer de Word à OpenOffice me semble un exemple suffisant) mais en fait c’est à un dialogue de sourd qu’on assiste, et chacun a tort, ou chacun a raison, comme vous voulez le voir:
    -> pour le Conseil General (qui gère les collèges), il n’y a que la consommation de contenu pédagogique qui est importante. Dans ce cas, je suis désolé de la dire, mais effectivement l’iPad est la tablette indiquée: de nombreuses apps sont disponibles (et souvent gratuites comme cela est rappelé), Apple propose sa suite bureautique et sa suite iLife adaptées à iOS (et il faut bien reconnaître que ces logiciels sont bigrement efficaces).
    Les professeurs seront donc (dans l’esprit du CG et sans doute aussi du Rectorat) plus enclin à adoptés ces appareils qu’ils auront moins d’efforts à fournir pour y trouver matière à enseigner (ben oui, c’est ça aussi de toujours prendre les profs pour des feignasses, l’Inconscient Collectif le prend pour un fait établi).
    -> Si je comprends la logique de Pullco (j’en profite pour m’excuser de mettre des pensées dans la tête des gens, c’est que je crois comprendre en tout cas), il me semble en avance sur leur temps: effectivement la programmation n’est pas enseignée (c’est bien dommage, je suis d’accord mais bon) et une tablette android ou un netbook sous ubuntu ne fourniront pas l’effet « Wahou » attendu (rappelons-nous également que les parents sont des électeurs).

    Pour finir, ben oui, je suis ici, je suis plutôt pour l’adoption du logiciel libre, mais je ne suis pas du tout versé dans les arcanes de l’informatique, et force est de constater que le gouffre qui sépare Pullco et le CG est assez emblématique. Je ne connais pas (ou très peu disons) de « libristes » qui ne soient pas aussi informaticiens, ou en tout cas à l’aise avec les notions de code, programmation, toussa toussa. Mais dès qu’il s’agit d’envisager les choses sous la perspective de l’utilisateur final, ben y a pu personne.
    Le monde du libre a un gros effort à fournir en direction « des masses », non pas uniquement en les informant, mais aussi en étant à l’origine de logiciel soignés, intuitifs, et esthétiques, toutes choses qui souvent semblent « annexes ».
    Ben oui, LibreOffice c’est « utile », alors que Page est agréable à utiliser. Voyez la différence.

  2. VifArgent

    … ah mince, on peut pas éditer… désolé pour les fautes…

  3. jeanphy

    « la partage du savoir « ????
    HAHAHAHAHAHHA !!
    Tu te crois chez Babar ?
    Les socialistes ne veulent surtout pas de ça !!
    Un bon dirigeant socialo impose la pensée unique, et rend les électeurs dociles et obéîssants !
    Pour cela, l’Ipad est parfait ! La corèze socialiste est dans la logique socialiste.

  4. Nicolas

    Cette réponse du conseil général est rageante. J’y ai lu « Allez vous faire voir les nerds inadaptés, nous on suit nos objectifs tout en étant à la mode ». Ca fait très beauf 2.0.
    Le seul point sur lequel on peut les comprendre serait le fait que Pullco ne se soit pas rapproché d’eux lors du lancement de l’opération. Quelqu’un pour donner plus de détails là-desus ?

    Enfin bon, on a sans doute les dirigeants qu’on mérite…

  5. taziden

    De ce que j’en sais, il y a eu rapprochement (certes timide) de Pullco. Même avant le choix des iPads, lorsqu’Ordicollège distribuait des ordis sous Ubuntu.
    Pullco n’avait pas forcément la capacité de pallier aux manquements de l’Educ Nat et de fournir l’accompagnement nécessaire aux changements imposés par le CG.
    On ne peut pas demander à une association de faire le boulot d’un ministère, même à une échelle locale.

  6. gtom

    @Nicolas
    Le fait que Pullco n’a jamais pris contact avec ordicollège est un argument fallacieux. L’association a été en contact avec Ordicollège depuis le départ de l’opération en 2008. Nous les avons rencontrés à plusieurs reprises, ils sont même venus à plusieurs Install party organisées par l’association. Mes archives de mails et des discussions sur le Forum de l’association peuvent également témoigner des différents échanges que nous avons eus avec eux…

  7. Sébastien C.

    @VifArgent : vous écrivez : « Ben oui, LibreOffice c’est « utile », alors que Page est agréable à utiliser. Voyez la différence. ».

    Je voudrais vous rassurer sur ce point : il est ici beaucoup de gens qui la voient, sans doute avec même plus de cosnscience que ce que vous en laissez entendre. Cette différence consiste en, d’un côté, un objet porteur de sens, de valeurs, de maîtrises, de responsabilités, quitte à ce qu’effectivement, il soit, de prime abord, moins séduisant par son aspect. Il est, de l’autre part, proposé un objet qui a « tout pour plaire », tellement que sa finalité réelle (mais non avouée) n’a de raison d’être que dans la manipulation des masses par le bout du net [Sic]. Ce n’est d’ailleurs pas manquer de cynisme de votre part de nous démontrer, en vérité, à quel point elles ont toujours aimé cela.

    L’éducation que vous projetez des masses passe par cette séduction que ne renierai pas la pire des catins ; il nous appartient donc, à notre tour, de vous prévenir de ne trop vous y perdre, sauf à vous voir forcé de subir nos sourires condescendants en réponse contradictoire à ce discours creux que vous nous servez, bon petit soldat, sinon politique, d’une société en décomposition avancée. Partant, il ne saurait aussi se discuter que vos réponses « qui plaisent », dégoulinant de démagogies, ne nous démontrent pas non plus l’utopie des désirs de ceux qui recherchent, tout de même, un peu plus de corps aux jouissances que celles que nous proposent vos racolages graveleux. Il est vrai que nous sommes, nous, peu sensibles aux effets « Wahou ». Puisse ce plomb que nous nous attribuons dans la tête ne pas couler dans le sang de vos réflexes ; aussi légers qu’apparaissent vos arguments, il n’est certainement pas souhaitable de vous conscientiser plus avant, tellement il est certain des conséquences anxiogènes que vous auriez alors à supporter. Restez donc idiot puisque c’est là votre désir, vous serez un idiot heureux ; la chose est vieille comme le monde, pourquoi vous en défaire ?

    De notre côté, nous nous réjouirons de peser à quel point vous êtes merveilleusement pourvu de cet esprit de « laisser aller » propre à notre temps : « […] c’est bien dommage, je suis d’accord MAIS BON […] », « […] je suis PLUTÔT pour […] ». Sauf à voir votre pseudo à l’image du mercure qui ne peut s’exposer sans aussitôt s’éparpiller, tout cela nous semble très mou pour du « VifArgent ». La masse dont vous faites donc « plutôt » partie — et dont vous me permettrez, pour l’heure, de m’extraire — m’a appris ceci : il faut l’applaudir dans ce que l’on considère ses erreurs … pour aussitôt lui rappeler le réel : le monde que vous fabriquez, celui dans lequel vous vivez, celui que vos enfants devront nettoyer, ne peut, EN AUCUN CAS, se prévaloir aujourd’hui de la moindre félicité. Vous vouliez du résultat et que celui-ci ne vous fasse trop attendre ? Pesons ensemble, je vous prie, l’état du monde au regard de votre responsabilité.

    On a bien compris que tous cela vous est PLUTÔT relatif ; MAIS BON, on vous souhaite quand même de comprendre un peu plus ce qui fait nos raisons, parce qu’aux yeux d’un temps un tout petit peu plus long que celui, très court, qui semble être le vôtre, il est des chances que vos relativités soient jugées très grossières par la postérité de notre Humanité.

  8. Yann

    « un produit sans clavier, dont les qualités pédagogiques restent à démontrer » !!!

    Il est vraiment dommage qu’un article à charge commence ainsi, parce qu’on peut reprocher pas mal de choses à l’iPad, encore plus à Apple, mais douter des qualités pédagogiques de l’iPad, c’est mal venu.
    Au passage, l’iPad a un clavier ; par Bluetooth on peut lui adjoindre un véritable clavier physique, et la masse d’applications est juste incroyable. Et toujours à propos de pédagogie, je viens de mettre en ligne une vidéo montrant ce qu’on peut faire avec un manuel créé pour iPad (http://www.ralentirtravaux.com/le_b…).
    Peut-on aussi regretter l’absence de Java ? En ce moment, c’est mal venu.
    L’hymne républicain me paraît enfin assez peu judicieux. Il ne faut pas s’emballer. Il est juste question de tablettes, là.
    Tout ça est dommage, car le texte contient quelques arguments vraiment intéressants et importants, mais noyés dans un parti pris maladroit

  9. le hollandais volant

    « Les fonctionnalités d’un navigateur internet, d’un traitement de texte ou d’un tableur sont identiques, quel que soit l’environnement système. »

    Faux.
    Rien que pour le site web, grâce à Apple et Google d’une part, Microsoft de l’autre et Mozilla & Opera au centre, on assiste à un web fracturé. Certains sites ne sont accessibles qu’avec certains navigateurs et pas d’autres, ce qui est tout sauf bon pour l’interopérabilité, la liberté (on n’a plus notre choix du navigateur et de la technologie à utiliser pour utiliser tel ou tel site) et l’égalité (un site pour Safari ou IE n’a pratiquement aucune chance de fonctionner un jour sous Linux, ce qui oblige les parents à débourser 300€ pour Windows + le prix d’un ordinateur neuf sous Windows (tous les 12 mois à cause des DRM et de l’obsolescence programmée par les grandes marques) ou 2000€ pour un ordinateur sous OS-X et un iPad…

    Le libre et le choix ne sont pas juste une question de logiciels.
    Le savoir humain et la maitrise du feu non plus ne seraient pas là si certains avaient eu l’idée de conserver leur savoir et leur maitrises et idées il y a 10’000 ans.

  10. anonyme

    Douter de la pédagogie d’une tablette?

    J’ai vaguement entendu que certains (pédiatres probablement) commençaient a dire que c’etait absolument faux et même pire, que ca rendait en fait les gamins attardé, pour aller vite.

    Ce qui est somme toute plutot logique si on y réfléchis deux seconde…

    Alors les mange boules de pomme pourris, yann ton parti pris tu te le roule et tu le le carre bien profond, merci.

  11. Fred

    « Les collectivités locales sont soumises à une réglementation précise et contraignante dans le cadre des marchés publics. Pour Ordicollège, il s’agit d’un appel d’offres européen, qui a été remporté par une société française et non par Apple. Aucune offre de matériel « français » n’a été déposée, pas plus que d’offres sous environnement « libre ». »

    C’est là le coeur du problème non ? Je ne connais ni le détail de cet appel d’offre ni les critères de choix utilisés ou obligatoires pour se décider, mais :
    – il me parait étonnant qu’aucune société n’ai pu faire mieux avec des tablettes concurrentes (en terme de coûts, j’entends. Qu’on me reprenne si l’iPad a un potentiel caché que n’aurait pas la tablette yzipro, par exemple.)
    – il semble évident que l’appel d’offre en question portait sur un lot de tablettes. Pourquoi diable avoir choisi ça ? Qu’on me reprenne encore si les tablettes ont un potentiel supérieur à un pc portable…

  12. gtom

    @ Yann
    C’est vrai que l’introduction avec le « produit sans clavier, dont les qualités pédagogiques restent à démontrer » est maladroite. C’est le genre de petites coquilles qui arrivent lorsqu’on écrit un texte à plusieurs et un peu dans l’urgence.

    Pour le reste de tes remarques je ne suis pas de ton avis. La lettre ne défend absolument pas les technologies Flash et Java, ce n’est pas du tout le propos. L’argument est plutôt que : du fait que Apple a décidé d’empêcher l’usage de certaines technologies sur sa tablette (flash et java), il prive les collégiens de l’accès à certaines ressources libres qui utilisent ces technologies (celles disponibles sur les sites web de sesamath et de géogebra par exemple) .

    Pour l’hymne républicain, je suis désolé, mais c’est justement tout le fond du problème. Apple est aux antipodes des principes de liberté, d’égalité et de fraternité avec le modèle bâti autour de l’iPad. C’est précisément cela que dénonce la lettre ouverte.

    L’espèce de « neutralité technologique » que défend le CG en ayant des objectifs minimalistes face aux enjeux des conditions d’accès aux numériques des plus jeunes est pour moi tout à fait regrettable. La technologie dans sa mise en oeuvre n’est pas neutre du tout.

    Pour illustrer les dérives que peut engendrer la mise en oeuvre de technologie sans s’interroger sur les risques que cela fait peser sur les libertés individuelles, je vous invite à lire l’article  » Une nouvelle approche de l’accompagnement technique et de la sécurité » sur le site d’Ordicollège. On peut y lire :  » l’installation d’une application de réseau social ou la modification des paramètres feront l’objet d’une alerte immédiate sur les écrans de contrôle de la plateforme. L’utilisateur sera alerté par un message s’affichant sur la tablette, la famille et le collège de rattachement seront prévenus. »

    En surveillant de manière systématique les usages, on apprend à nos collégiens qu’ils n’ont pas besoin d’interroger leurs pratiques numériques puisque quelqu’un a déjà décidé, à leur place, de ce qui est tolérable ou pas. Personnellement je trouve ça particulièrement effrayant.

  13. VifArgent

    @anonyme, @Sébastien C.
    au demeurant, un autre aspect que je n’évoquais pas dans mon message, c’est le côté « je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde » des libristes. C’est quand même lamentable de se voir insulter autant de fois en si peu de lignes, au nom, soi disant, de la défense du logiciel libre et des libertés individuelles.
    Pas franchement de quoi faire des zélotes.
    Encore une fois, et pour résumer peut-être un peu mon propos, je pense que le C.G. a fait le choix du pragmatisme (et pas certain, pour le coup, que les produits apple soient excessivement plus cher, ils savent faire un gros effort quand il s’agit de fourguer leur iBidule dans les mains des plus jeunes), avec accessibilité immédiate, retour sur investissement aussi (l’effet Wahou dont je parlais). Pour les usages de l’école aujourd’hui, l’iPad est suffisant… et apple est une société très intelligente, qui sort tout de suite sa suite bureautique et iLife pour iOS, de quoi justifier « l’empowerment » supposé de ces bidibules, et sort ensuite iBook AUthor (logiciel dont je ne connais aucun équivalent, libre ou pas d’ailleurs (et ne me sortez pas la suite Adobe hein, je parle de trucs accessibles)).
    Ils ont un coup d’avance, ce serait bête de le nier.
    Maintenant, là où pullco a raison (gtom pourra me corriger si je me trompe), c’est sur l’éthique de la chose. Ils conçoivent l’informatique comme un outil de déprolétarisation, et l’éducation comme un moyen d’accès à l’autonomie citoyenne (desole pour cet adjectif passe partout). Et il devient urgent de permettre à tous les écoliers d’apprendre les bases de la programmation.
    … mais il devient aussi urgent que la communauté libre se tourne davantage vers le grand public, et se regarde aussi un peu moins le nombril (désolé à tous, la pique finale c’est juste pour mon détracteur perso qui fait de la prose comme monsieur Jourdain).
    ^_^

  14. VifArgent

    P.S.: quand je dis « pour les besoins de l’école aujourd’hui l’ipad est suffisant », je veux dire qu’une fois les contenus élaborés (par les enseignants sur ibook author par exemple), l’ipad propose une bonne expérience utilisateur pour consommer du contenu (livre interactif, quizz, jeux éducatifs toussa toussa).
    Là où on se fait avoir, c’est que pour les besoins de demain (ceux que pullco évoque, la nécessité d’un enseignement informatique), ben là on est fait comme des bleus.
    Voir d’ailleurs la vidéo de Mitch Resnick ( http://www.ted.com/talks/mitch_resn…) sur le site de TED (dsl je sais pas faire des url propres).

  15. Sébastien C.

    @gtom : vous écrivez : « En surveillant de manière systématique les usages, on apprend à nos collégiens qu’ils n’ont pas besoin d’interroger leurs pratiques numériques puisque quelqu’un a déjà décidé, à leur place, de ce qui est tolérable ou pas ».

    C’est bien ce qui démontre qu’il est HORS DE QUESTION d’envisager le moindre apprentissage de la responsabilité. Parce qu’il faut quand même rappeler que c’est la PIRE chose qui soit. Imaginez : donner la responsabilité aux gens, c’est réduire le pouvoir politique. Et qui décide de l’attribution de ces objets ?

    Témoignage personnel : figurez-vous qu’il se trouve des gens qui, dans le nord de la Corrèze (pour ne citer qu’eux, la France est grande…), ont fini par choisir d’apprendre l’informatique (entre autres) à leurs enfants. Pour cela ils ont commencé par les retirer purement et simplement du système scolaire. C’est, bien entendu, un fait complètement marginal mais j’étais surpris, l’autre jour, d’entendre une personne que je suis loin de pouvoir soupçonner « anarchiste » reconnaître à ce type d’éducation une sociabilité depuis longtemps oubliée. C’est pourtant curieux ; quand on pense qu’ils ne peuvent même pas avoir un i-pad ! Par contre, je peux témoigner que, chez certains éléments, il s’en trouve qui sont capables de jouer avec des taux d’abstraction en programmation qui gagneraient évidemment à être étouffé dans l’œuf. Imaginez : une petite fille de douze ans capable de saisir les notions de récursivité ! Et quand on pense que ces enfants ont aussi conscience des relations sociales, du langage (beaucoup trop évolué pour leur âge), de l’altérité, de la morale et de toutes ces choses épouvantables dont, heureusement, la modernité finira par nous affranchir ! C’est une horreur cette mauvaise influence des parents et cela devrait être immédiatement condamné par la Loi !

    @VifArgent : C’est amusant ce « choix du pragmatisme » que vous attribuez au Conseil Général de la Corrèze. Pour vous, il est parfaitement clair qu’il passe APRÈS le choix moral et Républicain. Et vous vous étonnez qu’à cette insulte on puisse répondre ? Vos vœux à trouver urgent de permettre à tous les écoliers d’apprendre les bases de la programmation sont délicieusement pieux ; croyez-vous vraiment qu’un système qui choisi de tels objets pour « former » des gamins, dans le pire sens du terme, puisse imaginer un instant aller dans ce sens de transmission du savoir et de la maîtrise de l’acte responsable ? Si c’est là votre utopie, rejoignez notre propre pragmatisme ; ça nous permettra, de fait, de nous économiser l’insulte !

  16. Heres

    En lisant tout ceci, la première réaction qui me vient est que les écoliers qui profitent de ce programme vont avoir une vision erronée de ce qu’est l’informatique et surtout du monde Internet.
    Se limiter aux vues d’éditeurs tels que Apple ou Microsoft, et ne pas utiliser le potentiel des outils tournant sur Linux me désole.
    L’introduction des notions de programmation, et de l’univers Internet, même à un niveau basique
    me parait indispensable pour cette nouvelle génération numérique.
    J’espère qu’il ne s’agit içi que d’un choix basé sur la méconnaissance de l’univers numérique existant.

  17. Sébastien C.

    @Heres : vous écrivez : « J’espère qu’il ne s’agit ici que d’un choix basé sur la méconnaissance de l’univers numérique existant. »

    Vous plaisantez ????? Les politiques peuvent parfois (souvent) se présenter comme des imbéciles, il ne faudrait tout de même pas les prendre pour des cons ! C’est en parfaite conscience que ce genre de choix est fait. Et c’est, de fait, très « pragmatique », à la manière de Margaret Thatcher ; en d’autres termes « There is no alternative ».

  18. VifArgent

    @Sebastien C.
    Là où votre premier message me laissait vaguement dubitatif et, surtout, témoignait, je pense, d’un dogmatisme à faire fuir, je ne peux que souscrire à votre deuxième post (surtout la partie où vous me répondez).
    Mais n’aviez-vous pas compris que je me faisais, un instant, l’avocat du diable? (le « pragmatisme » dont je parlais est le pragmatisme thatchérien dont vous parlez).
    Et oui, vous avez raison également lorsque vous dites que ces décisions politiques sont, sans doute, faites en connaissance de cause. C’est triste mais c’est ainsi. (N.B.: je laisse toutefois le bénéfice du doute aux pouvoirs publics, sans doute mal informées, soumises au bombardement des lobbys, démunis d’alternative… je ne suis pas un grand fan des théories du complot).
    En revanche, pardonnez-moi, mais je n’applaudis pas aux écoles alternatives qui sortent du système. Parce que la casse du système public est justement la prochaine étape à venir, et présenter une sortie du système comme une solution me semble illusoire: encore une fois le nombre n’est pas pour nous et le risque est grand de voir l’éducation privatisée nous éloigner encore davantage de la généralisation des logiciels libres (voir les charter school aux usa par exemple, ou les nombreuses publications de la MacArthur Fundation, pavées de bonnes intentions).
    C’est de l’intérieur qu’il faut changer le système, aussi ardu cela soit-il.

    P.S.: cela dit, je persiste et signe, n’agitez pas ainsi des principes et des raisons pour combattre les grandes sociétés comme Apple, qui, elles, s’adressent au pulsionnel. Le neuro-marketing a, malheureusement, bien plus de poids que toutes les « raisons ». Il faut aussi donner envie aux gens de nous rejoindre. La conversion avant l’éducation si vous voulez…

  19. pat3

    Je suis incroyablement sidéré par le fait que la lettre ouverte ait un tel parti pris que ses arguments recevables sont englués dans un certain nombre d’arguments de mauvaise foi.
    Mais pire, le sectarisme des commentaire fait peine à voir.
    L’informatique est, pour la majeure partie des gens, un outil. Comme nous sommes après la révolution industrielle, la majeure partie des outils sont manufacturés, et utilisés par des usagers qui n’ont qu’une très vague notion de leur fabrication. On ne demande pas à quelqu’un qui utilise un vélo de savoir en fabriquer un, et je ne parle pas de scooter ou de voiture, d’aspirateur ou de machine à laver; à suivre cette logique, on devrait passer son temps à apprendre à réparer ET à améliorer tous les outils qu’on utilise. Or, rappelons que même dans une économie villageoise d’échange de services, il y avait des spécialisations des tâches (le forgeron, le tailleur de pierre, le charpentier…). Est-il possible de seulement essayer de maîtriser l’utilisation de ses outils (et, plus tard, si l’on s’y intéresse, de se pencher sur leur fabrication)?
    D’autre part, si le logiciel peut être libre (et encore ceux dont parlent la lettre devraient être dit « open source » – car c’est ceux-là seulement qu’on peut améliorer à sa guise … pour peu qu’on soit informaticien, et pas un informaticien lambda), le matériel est lui produit par des grosses multinationales côtées en bourse qui nourrissent des actionnaires. On devrait aussi interdire l’informatique sous processus Intel, ou AMD, ou avec de la RAM de Samsung et ne permettre à nos écoliers de n’utiliser que des ordinateurs avec des puces de STMicroelectronics (http://fr.wikipedia.org/wiki/STMicr…) sous prétexte qu’ils sont européens… Sauf qu’on ne trouve ces puces dans AUCUN ordinateur grand public, et qu’AUCUN système d’exploitation n’a écrit son noyau pour s’adresser aux puces spécifiques de ce fabricant. De la à reproduire le fiasco du plan informatique pour tous…

    Ensuite, pour ne pas être trop long parce qu’il y aurait encore beaucoup à dire, on peut reprocher des tas de choses à la politique tarifaire, matérielle et logicielle d’Apple. Mais il faut encore ne pas dire n’importe quoi sur l’iPad et sa fermeture: il est tout à fait possible de développer des logiciels pour l’iPad qui ne sont pas vendus dans la boutique d’Apple et qui pourront être installés localement: c’est le iOS Developer Entreprise Program (https://developer.apple.com/program… désolé, c’est en anglais) qui coûte la somme énorme de… 299$/an, et qui permet à toute entreprise et/ou institution de développer et déployer des logiciels pour iPhone, iPad et iPod Touch pour l’ensemble de sa flotte, sans passer par l’AppStore.

    In fine, la question qui se pose est la suivante: l’investissement a-t-il permis une amélioration des pratiques pédagogiques et des apprentissages dans le temps du programme, et son renouvellement permet-il la pérennisation des améliorations, voire leur renforcement? Deuxième question: est-ce qu’un investissement identique dans les technologies « open source » aurait produit les mêmes effets aux mêmes termes, ou de meilleurs effets?

    C’est, à mon sens, la seule vraie question qu’il faut se poser. Si c’est pour entretenir des points de vue partisans, le reste n’a pas grand intérêt.
    Au passage, et pour vraiment en terminer, j’ai été agréablement surpris de l’argumentation du Conseil Général, documenté, et, m’a-t-il semblé, honnête.

  20. pat3

    [edit] quand je disais sectarisme des commentaires, je parlais de la première salve; ceux qui suivent laissent l’espoir qu’une discussion est possible…

  21. Sébastien C.

    @VifArgent : vous écrivez : « Présenter une sortie du système comme une solution me semble illusoire. »

    À chacun ses utopies ; il est heureux que je me satisfasse des miennes, à fortiori parce qu’ayant expérimenté ces « solutions » sur moi-même, et au pesé comparatif de ce qui fait le monde dit « moderne », il puisse m’arriver de vivre ces instants furtifs de joie et de tristesse mêlées, cette chose que j’appelle « conscience » tout en étant certain, à vous lire, que vous en possédez vous-même une toute autre définition.

    Le risque n’est pas « grand » de voir l’éducation privatisée ; il est ACQUIS parce que même si ce n’est pas le cas dans la forme, ça l’est pleinement par l’esprit. Et cela n’a effectivement rien à voir avec la théorie du complot mais simplement au « lâcher prise » que chacun d’entre nous concède, par exemple en acceptant benoîtement ces appareils destructeurs de conscience qui font tellement fruit des « pragmatismes » qu’on veut bien leur accorder. Qu’il se trouve OU PAS des pratiques alternatives d’éducation ne change strictement RIEN au fait notable et constaté que le système est toujours moins digne d’y confier de la chair humaine. Vous pouvez toujours espérer, souhaiter, désirer ou attendre une solution venue du Ciel ; on vous laissera invoquer les dieux avec ce sourire compassionnel dont aurait aimé vous éviter l’affront. Pendant ce temps, les enfants grandissent, se font écraser, broyer ou lapider la conscience par ces rouleaux compresseurs, et seuls ceux qui ont suffisamment de force de caractère (j’en suis) pourront (ou ont pu) se sortir à temps d’une machine qui n’est rien d’autre qu’un paradigme de pouvoir, celui-là même qui, porté à son paroxysme comme il l’est aujourd’hui, détruit finalement la société toute entière en prétendant la soutenir. Mettez votre bouche en cul-de-poule pour vous en offenser ne changera pas plus les choses dans le réel ; là encore, c’est à mon propre pragmatisme que je vous convie.

    S’il y a une honte, — sans doute la pire à mes yeux — c’est de lire votre dernier paragraphe. Là où, dans un précédent « post » vous nous reprochiez un côté « je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde », vous n’imaginez pas ici possible de donner à la Masse la possibilité de penser par elle-même. Vous constatez, avec raison, que la rhétorique de l’adversaire fait fruit des pulsions les plus basses de l’humanité ; mais vous lui refusez la possibilité de prise de conscience par les outils d’un autre langage, celui de la pensée laissée Libre ou de la confiance en la Responsabilité. Fort de cela, vous refusez qu’Autrui puisse s’éclore par lui-même, c’est-à-dire s’éveille par autre chose que ce que vous pourriez toujours contrôler. Votre discours s’accorde donc, par essence, sur celui de ceux-là qui ne sont alors plus vos contradicteurs. C’est avec de tels arguments que vous vous placez dans la plus parfaite continuité historique, celle qui, de fait, pèse aujourd’hui encore beaucoup à l’humanité. Ces connards n’étant pas aptes à comprendre autre langage que celui des bœufs, vous leur parlerez donc celui-ci ; gardez-vous à ce jeu qu’on ne vous l’attribue comme le vôtre-propre, ou, pour le moins, gardez-nous de venir nous pleurer dans les pattes parce qu’on vous en aura fait le reproche. En prétendant convertir avant d’éduquer, vous vous placez dans la logique du prêtre avant celle de l’instituteur ; on peut parier que vous saurez-même nous souligner à quel point la République ne manque pas de vous être bien chère. Aucun Tartuffe n’est économe des pires contradictions. Mais n’attendez pas de nous voir suivre ces duperies dont vous vous nourrissez vous-même, parce qu’elles vous sont plus confortables, bien avant qu’elles ne vous dupent autant que vous voudriez qu’on le croit.

    Au contraire, puisqu’il semble vous plaire de jouer aimablement les blanches-fesses, sachant que le crochu de mon nez m’empêche, à tout le moins, de jouer les beaux princes, retournez donc à vos petits emprisonnements qui sentent le rance et la sacristie des convertis à la pomme empoisonnée. Notre air Libre est ici bien trop chargé d’oxygène ; en boire ferait éclater vos poumons.

  22. gwen.cyber

    Je ne sais pas la hauteur du coût pour chaque élève, mais 1.5 millions d’euros, en prenant comme base 500 euros par élève… ben cela fait 3000 élèves, c’est pas beaucoup pour un département…
    Et en achetant un produit portable lambda à l’unité sur internet, c’est 300 euros avec distribution ubuntu.
    Et avec un peu de temps libre devant, cela nous ferais des ordinateurs à 300 euros avec une distribution « Frama agreed »….
    Est-ce que les associations loi 1901 peuvent participer aux appel d’offres ?

  23. VifArgent

    @Sebastien C.
    Avez-vous noté que je dis « il faut AUSSI donner envie aux gens » … « aussi » quoi.
    Quant à condamner le système dans son ensemble, c’est oublier un peu vite que l’éducation nationale se compose de 800.000 fonctionnaires.
    Y a sûrement une paire d’imbéciles dans le tas, mais s’imaginer qu’il s’agit d’un tout homogène incapable de comprendre les choses, c’est un peu condescendant (au demeurant il me semble que le créateur de ce site est prof, de même qu’une partie au moins (j’imagine) des gens de chez pullco).
    À force de vouloir taper tout ce qui bouge, on finit par faire des dommages collatéraux…

    Bon j’aurai bien écrit davantage, mais je fais l’ouverture de l’AppleStore ce matin, suis déjà en retard.

    @Gwen.cyber
    Ben justement, je pense pas qu’il faille prendre 500 euros comme base. On parle d’iPad 2 ici, et sans doute la version 16 Go. Elle est au prix public de 400 euros environ (j’ai regardé hier soir sur le magasin en ligne). En plus, Apple est sans doute prêt à faire de belles ristournes pour refourguer sa camelote dans les écoles.
    Enfin bon, cela dit je n’en sais rien hein, mais il serait effectivement très intéressant de savoir le prix par unité (en incluant aussi le coût des malettes de rechargement).

  24. aKa

    C’est parfois un peu tendu mais je remercie les commentateurs parce que le sujet était polémique et que cela reste de bonne tenue avec des arguments souvent pertinents (des deux côtés).

    De plus, j’apprécie que le Framablog ne soit pas qu’un « repaire de libristes » qui vont toujours dans le même sens 😉

    Il y a un point qui m’intéresse, c’est l’apport pédagogique des tablettes en général et de l’iPad en particulier. J’aimerais avoir davantage de témoignages d’enseignants qui les utilisent avec leurs élèves et qui nous disent pourquoi ils en sont contents (ou pas).

  25. VifArgent

    Oui, mais encore faut-il savoir de quoi on parle. Parce que faut-il que l’iPad fasse preuve d’un apport supplémentaire (par rapport à un netbook sous Ubuntu disons, comme point de référence) ?
    Dans la mesure où je ne suis pas certain que le coût initial soit démesurément plus élevé que le coût desdits netbook (voir mon petit post précédent, au passage j’en profite pour remercier pat3 de m’avoir appris la possibilité de développer en dehors de l’AppStore, toutefois je crois que cela laisse supposer qu’il y a une volonté dans l’EN de mettre en place une politique de création de logiciels innovants… quand on sait que la plupart de la maintenance informatique est assurée par des profs à demi-formés (et à demi-informés), ça laisse rêveur), dans la mesure, disais-je, où le coût n’est pas tellement plus élevé, il faut considérer la différence d’usages possibles.
    Comme je le rappelais aussi, le coup de génie d’Apple (à mon avis, mais en fait ce n’est pas du génie, cela fait partie de l’adn de la boîte), c’est d’avoir de suite adapté sa suite iLife et sa suite bureautique à son OS portable (prenez en revanche Android qui n’a tjs pas d’éditeur de texte digne de ce nom (j’ai bien envie de rajouter « ou bien encore Linux », mais ce serait du troll facile ^_^ )).
    Du coup, les gamins peuvent, avec un même appareil, prendre des photos, rédiger des articles, monter de courts extraits vidéo, faire des présentations, consulter internet, consommer des médias (mp3 ou vidéo).
    Et que fait-on, en classe, avec les TICEs, mis à part les choses sus-citées ? (bon ok, on fait aussi GéoGébra ou autre, m’enfin voyez c’que j’veux dire ma p’tite dame).
    Ah, et puis on soulignera: les gamins peuvent le faire. Pas besoin de formation pour utiliser iMovie ou Page (non pas que ce soit si facile que ça, il y a une courbe d’adaptation, mais l’effet Wahou, là encore, est un puissant motivateur… et une fois qu’un gamin maîtrise un truc, tous les autres veulent le faire aussi… au demeurant c’est bien, ça met de l’enseignement horizontal). (je précise parce que la formation des gamins, c’est du temps et ça les profs n’en ont pas beaucoup, et la formation des enseignants, c’est de l’argent, et ça l’EN n’en a pas non plus).

  26. gtom

    @pat3
    Votre sympathie envers le model mise en oeuvre par Apple indique que vous êtes manifestement atteint par le syndrome de Stockholm. Je vous invite à relire « Le Loup et le Chien » de La Fontaine et peut-être parviendrez-vous à admettre que le collier que vous portez vous entrave.

    Il est quand même assez amusant que vous mettiez en avant pour démontrer la non-fermeture du système mise en oeuvre par Aplle, le fait qu’il est possible de se libérer (un peu) du joug de cette société en versant une rançon annuelle. J’aimerais bien que vous réfléchissiez 3 min à ce que vous écrivez là. Je peux vous y aider en citant Rousseau : « On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que même elles s’excluent mutuellement. Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît aux autres, et cela ne s’appelle pas un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. Quiconque est maître ne peut être libre et régner c’est obéir. »

    Les « 4 libertés » qui définissent le Logiciel Libre et non « open source » comme vous l’affirmez (je vous laisse faire une recherche sur Wikipédia), sont précisément LA définition du cadre qui permet à la fois de n’obéir qu’à moi-même (puisque la volonté générale est une partie de MA volonté), et ne pas subir la volonté d’un autre (plus fort, plus beau, plus riche, plus …).

    Par ailleurs, la lettre ouverte ne parle pas de matériel, elle parle d’économie du Logiciel Libre, tout votre laïus sur ce thème n’a aucun intérêt dans le sujet qui nous occupe. Tout comme il est complètement faux de laisser entendre qu’il est nécessaire d’être un spécialiste du code pour être un utilisateur de Logiciel Libre, c’est une affirmation qui, si elle a pu avoir un certain sens il y a encore 8 ans, est aujourd’hui complètement mensongère. Je peux vous garantir au contraire que l’utilisation de distribution Gnu/linux grand public telle qu’Ubuntu facilite grandement l’accès à l’informatique aux débutants. Ce type d’environnement n’a rien à envier à l’ergonomie des solutions propriétaires, on y retrouve le fameux « store » qui fait une des forces (en terme d’ergonomie) des produits d’Apple. Mais les solutions libres ont la bonne idée de ne pas considérer l’utilisateur comme un produit en captant tout ce qu’elles peuvent comme informations sur lui.

    Les questions que vous posez « In fine » sont intéressantes et méritent qu’on s’y attarde parcequ’on est là au coeur du problème. Il ne fait aucun doute que « l’investissement a permis une amélioration des pratiques pédagogiques et des apprentissages », en tout cas c’est ce que met en valeurs le rapport de l’IGEN sur l’opération Ordicollège (même s’il dénonce la sous-utilisation du dispositif). Ce rapport a évalué l’opération dans son ensemble sans faire de distinction en terme d’apport pédagogique dans les exemples d’utilisation qu’il cite, entre les usages des ordinateurs sous Gnu/linux et des tablettes. Donc je m’autorise à en conclure que ce n’est pas la plateforme qui permet ou pas l’amélioration des pratiques pédagogique et des apprentissages, mais bien l’investissement de l’enseignant dans la mise en pratique de ces outils dans sa stratégie pédagogique. Dès lors, mettre dans le cahier des charges de l’appel d’offre que le matériel doit pouvoir fonctionner sous un environnement libre et permettre l’usage de logiciels et de ressources libre n’est pas quelque chose d’absurde. C’est permettre au contraire l’engagement dans une spirale vertueuse qui pousse les éditeurs de logiciels, de contenu et de ressources pédagogiques à créer du bien commun avec l’investissement public. C’est précisément cela que défend la lettre ouverte.

    Enfin, vous qualifiez l’argumentation du Conseil Générale d' »honnête » et je ne suis pas de votre avis, elle est polie sans aucun doute, mais elle aussi impressionnante de non-réponse sur les problèmes de fond, voir fallacieuse sur un certain nombre de points que je viens d’évoquer ou que j’ai précisé dans mes commentaires précédents.

  27. morandim

    Question subsidiaire…..
    Vif Argent, quelle est votre profession ?
    Votre description de la tache d’huile qui se répandra dans la salle de classe ne manque pas de laisser perplexe ! Et la p’tite dame a rarement vu l’effet Wahou, puissant motivateur !…. Ce sera dans une autre vie !

    Amicalement

  28. Julienb

    Je me suis fais la même remarque que aKa, la question de fond est pour moi celle de l’intérêt
    pédagogique, avant de savoir si l’ipad est un bon contenant il faudrait connaître la demande et les besoins en contenu.

    J’ai creusé un peu, par curiosité je commencé sur le site Ordicollège, framasoft m’ayant donné la très mauvaise habitude d’entrer sur un site par les mentions légales et j’y ai lu ça :
    « Les utilisateurs et visiteurs du site web ne peuvent mettre en place un hyperlien en direction de ce site sans l’autorisation expresse et préalable d’Odicollège »
    Je passe donc du côté obscur : http://www.ordicollege.cg19.fr

    Ensuite je cherche quelques arguments du CG :
    « L’iPad a été choisi car il présente plusieurs avantages par rapport à l’ordinateur portable : il mesure 13,4 mm d’épaisseur pour un poids de 680 grammes — ce qui le rend plus fin et plus léger que n’importe quel ordinateur portable ou netbook. L’écran haute résolution et très réactif de l’iPad permet aux élèves d’utiliser du contenu tel que les manuels numériques et les applications disponibles pour les langues, le français, les arts plastiques, la musique, l’histoire et la géographie… »
    C’est sur qu’un appel d’offre basé sur ces critères techniques laisse peu de choix pour d’autres solutions. Peut-être qu’un appel d’offre intégrant support et contenu pédagogique aurait ouvert un peu les possibiités.

    Les conclusions d’un premier bilan sont reportées ici :
    http://www.ordicollege.cg19.fr/inde

    Mais je vous invite sérieusement à lire le texte complet en téléchargement, c’est très instructif !

    En quelques mots :
    – le CG de Corèze pilote l’opération Ordicollège et a décidé seul de passer des ordi portables à des tablettes, aucune concertation avec les utilisateurs
    – les collégiens étaient équipés de tablettes 3 mois avant les profs…
    – il y a maintenant trois type de matériel en service : portable acer sous ubuntu / Ipad1 / Ipad2
    – les ordi mais surtout les tablettes ne sont que très peu utilisées en classe (problèmes matériels nombreux / manque de ressources pédagogiques / de formations des enseignants…)
    – le matériel sert beaucoup pour le ludique : p26 du bilan  » Les élèves comme leurs parents déclarent que l’usage des matériels au domicile est d’ordre presque uniquement ludique »
    – les préconisations laissent songeur quand à la suite du programme…

    Mes conclusions :
    Ce programme « Wahou » du CG manque cruellement de réflexion et de retour / évaluation sur l’intérêt pédagogique. Ce n’est pas en « donnant » du matériel beau et agréable que l’on éduque. Surtout en ajoutant une surcouche verrouillage et surveillance à distance. Je me demande si une fois la fin de scolarité, le matériel devenant propriété de l’élève, ils auront la possibilité d’enlever toute les restrictions d’usages et application de suivis à distance.
    La diversité des OS et plateforme va rendre très difficile la maintenance et la production de ressources fonctionnant tout support.
    Les CRDP et EN appellent des professeurs à produire de la ressource, quelque fois sur du temps financé dans le cadre de partenariat avec des sociétés privées comme edupad (edupad.com), je ne vois nul part d’info sur les licences adoptées pour ces ressources produites grâce à de l’argent public. J’imagine / espère tout de même qu’il y en a sous licences libres.

    Encore une fois je trouve tout cela assez désolant en terme de dépense et de manque de réflexion sur l’intérêt pédagogique même.

    Et juste pour finir en réponse @Vifargent :
    Le monde du libre a un gros effort à fournir en direction « des masses », non pas uniquement en les informant, mais aussi en étant à l’origine de logiciel soignés, intuitifs, et esthétiques, toutes choses qui souvent semblent « annexes ».
    Je pense personnellement que ce que font les fondations Wikipédia, Libreoffice, et la multitudes des autres petits projets libre travaille en ce sens…
    Tiens au fait, quel CG ou CRDP soutient-il financièrement ces projets pour accélérer leur développement, et qui sont très utilisés par les enseignants de tous niveau ?

  29. André Cotte

    Une belle réponse du fonctionnaire satisfait… On a suivi le chemin de l’appel d’offres et nos « spécialistes » nous ont dit que c’est le meilleur produit. Le reste n’est pas important. Tout va pour le mieux Monsieur le Directeur.

  30. ttoine

    Assez d’accord avec Vifargent et Yann. Pour ma part, j’attend toujours qu’une suite bureautique fasse son apparition sur Android pour acheter une tablette ou une « transormers ». C’est le point fort d’Apple : avoir directement sorti sa suite bureautique pour iOS. C’est du coup la seule tablette que l’on peut utiliser aussi pour créer du contenu, et pas uniquement pour surfer sur Facebook…

    En parallèle, aucun desktop Linux n’est aujourd’hui adapté aux tablettes, directement, sans modification. Ca changera peut-être cette année avec Ubuntu pour smartphone. Mais pour l’instant, on attend.

    Quand à attendre, on se demande ce que fait Libre Office: toujours pas de version, même light, pour Android…

    Donc avant de critiquer le choix d’une tablette Apple, il faudrait être un peu pragmatique: le C.G a manifestement choisi une solution qui fonctionne avec ce qui est disponible actuellement. Et Unowhy rendra prochainement disponible une solution vraiment intéressante.

    Quand à Pullco, c’est pas le nombre d’acteurs de solutions libre qui manquent, ils auraient pu se bouger le cul.

    Un dernier mot pour M. Anonyme: quand on insulte les gens, on met un vrai nom, histoire que l’on puisse savoir à qui répondre.

  31. Sébastien C.

    « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant »
    Blaise Pascal (http://agora.qc.ca/thematiques/mort…).

    « Bon j’aurai bien écrit davantage, mais je fais l’ouverture de l’AppleStore ce matin, suis déjà en retard. »

    Aaaaaaahhh ouiiiii ; d’accoooooord ! Effectivement Alexis (aKa), sans ces apports lumineux, nous finirions par nous ennuyer en ce lieu…

    Ce qu’il y a d’extraordinaire chez les vendeurs de tout poil, c’est leur aptitude à faire du renversement sémantique. On commence par vous reprocher de prétendre en savoir plus que les autres pour démontrer aussitôt qu’on parlera un langage de crétin pour vendre à des gens que l’on considère comme de pauvres débiles une sauce dont il est très vite acquis qu’elle n’est que « Surface » (j’emploie le terme à dessein). Puis on vous dit : « c’est bien, ça met de l’enseignement horizontal ». Or il n’y a pas plus hiérarchique que ce système, contrôlé par une instance digne d’Orwell. Mais l’apothéose c’est ceci : « […] la formation des enseignants, c’est de l’argent, et ça [l’Éducation Nationale] n’en a pas non plus ». C’est quand même assez extraordinaire cette façon de pouvoir prétendre qu’un système, au demeurant des plus onéreux, fasse faire une économie à la société toute entière, sachant que, de son passé humain et humaniste, il ne lui pose aucun problème de faire table rase ! Dans un système libéral, le prix de l’individu est superfétatoire ; seule compte la machine et son aspect. Remettez-le en question et on vous taxera illico de sophiste manquant cruellement de pragmatisme. Faites en sorte de trouver des solutions locales dans ce désordre global et vous serez alors catalogué, au mieux comme partie prenante de la mouvance « ultra », au pire comme un dangereux terroriste.

    Mais n’oubliez pas de passer à la caisse quand même ; l’important n’est pas vraiment de savoir si les enfants auront été respecté dans leur humanité en devenir (m’enfin, pourquoi donc ?), s’ils se seront grandis l’Esprit à un enseignement qui puisse aller jusqu’à vous dépasser vous-même (quelle horreur !), où qu’ils aient acquis leur place d’individus responsables dans la société (abomination !).

    L’important, c’est le fric, donc plus encore : le pouvoir, c’est-à-dire la dominance sur l’Autre. Qu’un tel système puisse participer à réduire à néant celui déjà très appauvri des enseignants est, du point de vue des politiques, une très bonne chose ; ils n’en seront que plus malléables. Pour lutter contre cela, il faut applaudir le « fonctionnaire satisfait » dont parle André Cotte, non sans lui souligner aussitôt à quel point nous pensons que, par là, il participe activement à la destruction pure et simple d’une société qu’il se convainc pourtant de soutenir. Quand, tel un château de cartes, le système aura fini de s’écrouler, il restera suffisamment d’« homme de bonne volonté » pour reconstruire Librement une autre histoire sur ce champ de ruines. Et les impatiences de ceux toujours très prompts à pousser l’altérité à « se bouger le cul » seront d’autant plus satisfaites qu’ils ne pourront faire autrement que d’y participer…

    Il n’est, je crois, ni utile ni souhaitable d’accélérer ce processus autodestructeur qui va déjà largement assez vite. Il faut juste se positionner pour préparer des paradigmes à nos descendances pour qu’ils sachent bien que nous avons été conscient de l’horreur morale de cet héritage laissé malgré nous. C’est l’affaire de chacun d’entre nous, de chaque jour, de chaque geste, de chaque parcelle de conscience. Dans la petitesse de chaque brique posée, cela dépasse de beaucoup cet effet « Wahou » qui plaît tant à ceux dont la vue est trop courte pour pouvoir embrasser un plus vaste horizon que celui que leur procure leurs plaisirs infantiles. Aller plus loin, construire, espérer en l’à-venir, c’est, contrairement à eux, se poser sur les épaules de géants (http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_na…), La Fontaine, Rousseau et bien d’autres encore ; pas de faire du passé tablette rase.

    Donc oui, mille fois oui, l’enseignement est un métier et il ne peut en aucun cas se remplacer par une machine, à fortiori pour des raisons budgétaires. Les machines sont et demeurent une des plus belles production de l’humanité ; mais en aucun cas il ne peut être accepté qu’elles se substituent à ce qui fait notre essence d’Êtres pensants, car, du roseau de Pascal, on ne peut enlever la maîtrise de la pensée sans, automatiquement, subir la mort de notre humanité. L’enseignement, quel qu’en soit la nature, c’est précisément ce passage de main, cet héritage tour à tour reçu puis donné dont la fonction première est de DÉFIER la mort, celle-là qui, dans la conscience que nous nous en faisons, nous place au-delà du simple règne animal ; c’est dire si on est loin de celui des machines ! Qui sont ces individus qui prétendent par je ne sais quel pouvoir d’un effet supposé esthétique, laisser aux machines l’usage de tels concepts ? C’est là pourtant quelque chose de très simple à comprendre : ce ne sont jamais que ceux-là même qui les fabriquent ou les vendent telles qu’elles sont : des outils propres à satisfaire LEURS pulsions les plus basses, celle de la dominance reptilienne, et non celles d’une Humanité en désir de Liberté et d’émancipation de la masse.

    Qu’on ne s’y trompe donc pas : les tablettes de Corrèze ou d’ailleurs ne sont qu’un exemple parmi des milliers d’autres. Ici comme ailleurs elles font des ravages, mais on finit par croire qu’ils sont nécessaires tant c’est tout le système qui est vérolé. Par là, elles participent activement à sa destruction au-delà de laquelle il est urgent de projeter un À-venir. Celui-ci ne reniera pas les machines, il les remettra simplement à leur place, celle d’outils qui n’ont pas besoin d’être esthétiques pour servir une humanité qui les dépassera toujours.

    Aussi affûté que puisse être l’outil, on ne dégauchit pas la moindre des planches avec un ciseau à bois ; c’est ce genre d’évidence que nous avons perdu un temps, mais c’est aussi parce que c’est évident que nous y reviendrons.

  32. Yann

    @gtom

    « Apple est aux antipodes des principes de liberté, d’égalité et de fraternité avec le modèle bâti autour de l’iPad. »

    D’accord pour le principe de liberté. Pour l’égalité, je comprends moins. Pour la fraternité, pas du tout. Qu’est-ce qu’Apple vient faire là ?

  33. Yann

    @ Sébastien C.

    « Qu’on ne s’y trompe donc pas : les tablettes de Corrèze ou d’ailleurs ne sont qu’un exemple parmi des milliers d’autres. Ici comme ailleurs elles font des ravages, mais on finit par croire qu’ils sont nécessaires tant c’est tout le système qui est vérolé. »

    Des ravages ? Un système vérolé ? Ce n’est pas un tout petit peu hyperbolique ?

  34. Sébastien C.

    @Yann : « Ce n’est pas un tout petit peu hyperbolique ? »
    Au pesé de ce que cela produit comme déchet humains, autant strictement physiques que plus globalement moraux, il ne me semble pas. Mais je vous laisse sans peine croire le contraire si vous m’accordez en retour un rendez-vous dans cinquante ans pour en reparler.

    Sauf, bien entendu, si l’avenir des générations aussi éloignées de nous se trouve être le cadet de vos soucis ; auquel cas, je prends acte qu’après vous se puisse être le déluge…

    Par ailleurs, sans vouloir répondre à sa place à votre autre question posée à « gtom », on ne vous l’aura peut être pas dit mais l’école, en France, est dite « Républicaine ». Depuis 1882, avec, pour d’autres raisons, un certain soulignement en 1905, il se trouve que cela fait « sens » au sein de notre société. C’est précisément parce que ce fondement est attaqué grosso modo depuis quarante ans (et ces dernières années ne manquèrent pas d’efficience dans les écorchements de cet esprit) que l’hymne républicain me semble tout ce qu’il y a de plus judicieux au rappel. S’il s’agit bien là de tablettes, c’est aussi et d’abord d’Enseignement que l’on parle, fut-ce même avant toute prétendue « efficacité » pédagogique.

    Quand un système privé prend le pouvoir sur le service autrefois public comme ce qui est en train de se passer partout dans le monde et à tous les étages, on est parfaitement en droit, il me semble, de rappeler les principes fondateurs du dit système, à fortiori quand celui-ci démontre une évidente régression philosophique à l’égard d’acquis que les hommes ont mis des siècles à conquérir. Apple, dans son action, a largement prouvé se positionner à l’exact opposé de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Tout cela est normal ; c’est d’abord une société commerciale qui fait son beurre en nous chiant dessus, nous et nos principes qui l’emmerdent. Mais dans l’enceinte de l’École Républicaine, cela rend inacceptable l’influence éhonté qu’elle y exerce.

    Et si vous n’êtes pas encore capable de comprendre ce genre d’évidence, je vous renvoie alors à vos livres d’Histoire, souhaitant de tout cœur que vous n’ayez pas trop à payer de votre poche pour les lire sur vos i-machin multiples et variés.

  35. Sébastien C.

    Correction plus haut :

    In « on est parfaitement en droit, il me semble, de rappeler les principes fondateurs du dit système »
    lire « on est parfaitement en droit, il me semble, de rappeler les principes fondateurs du dit SERVICE »

    Et les déchets humains sont évidemment pluriel.

    Désolé.

  36. Pilou

    C’est fou ce besoin de s’exprimer…
    Je pense qu.il y a un problème de hauteur de réflexion. Si on considère la politique générale, personne ne peut nier le besoin de réflexion sur la notion du libre. Si on considère de façon pragmatique les questions à régler sur un déploiement su un petit département (3000 élevés par classe d.age) , il est nécessaire de se discuter de plusieurs points :
    – un appel d.offre de cette ampleur avec des contraintes de maintenance et de préparation va il intéresser tous les vendeurs, avez vous lu ce genre d.appel d’offre ?
    – tous ceux qui écrivent ici font partie des 20% de geeks qui ne pensent pas aux 80 % d’enseignants dotés avec des matériels tice et et qui ne savent mëme pas de quoi vous parlez.
    – pour ceux qui pensent qu.il faut que nos jeunes soient à même de faire de l’informatique je vous invite à découvrir le pilier 4 et. 5 du socle commun de compétences à acquérir par les élèves de collège.
    – pour ce qui est des usages, il se passe énormément de choses dans les collèges de Corrèze y compris l’elaboration de manuels et de ressources pour les élèves par les profs eux même.
    – les 20% de geeks corréziens sont comme vous, capables de travailler avec un ordinateur à pédales, si on veut convaincre 60% de plus de se lancer dans les usages du numériques, il faut des outils faciles, de la formation et surtout une stabilité, une fiabilité et une ergonomie de l’outil qui les invite à s’investir
    – ici le débat porte sur le choix d.une machine bleue ou d.une machine rouge, ailleurs, il porte sur la question de l’implication du corps enseignant, encore ailleurs sur l.attitude des éditeurs scolaires vis à vis des ressources numériques.
    L’opération Ordicollege n’est pas parfaite, ni du côté du CG ni du côté de l’éducation nationale, il est néanmoins un fait indéniable, c’est que cela a fait grandement avancer le débat sur les usages du numérique dans l’education, sur les ressources, sur les outils, sur les infrastructures d’accompagnement et de maintenance.
    Lorsque vous avez 800 profs, 10000 éleves, des inspecteurs, des chefs d’établissement à accompagner pour des objectifs d’usage raisonné des tice, vos problématiques paraissent extrèmement intéressantes à développer sur un plan de politique nationale mais très loin des réalités quotidiennes du terrain.
    Je suppose que le Cg rêve d.acheter des tablettes moins chères et si possible dans le domaine du libre… Mais pas au détriment de la réussite de l’operation qui dépend de bien plus de facteurs que ceux qui vous opposent
    Très cordialement à tous, les pour et les contre….

  37. Yann

    @ Sébastien C

    Ne soyez pas désagréable ou je corrige vos fautes d’orthographe. 🙂 Et laissez la République tranquille et réfléchissez. Vous parlez de l’influence éhontée (sans « e » il est vrai) d’Apple dans l’École (avec une majuscule pour être un peu plus grandiloquent sûrement). Vous voulez dire que les 10 000 iPad que possèdent les quelque 13 millions d’élèves français, ça vous empêche de dormir ? Ça engendre ce discours chianto-libro-lyrico-républicano-activiste ? Vous croyez vraiment qu’il faut prendre les armes et booter (pardon pour le jeu de mots. J’ai hésité avec rooter d’ailleurs) Apple hors de l’École attaquée depuis 40 ans ? L’École attaquée depuis 40 ans ? Vraiment ? Si ça peut servir votre propos…
    Pour en revenir à l’objet du scandale, c’est-à-dire des iPad en Corrèze (ça vaut vraiment la peine qu’on s’envoie des amabilités…), il faut quand même se convaincre d’une chose. Elles ont été choisies en raison de la facilité d’usage pour l’enseignant comme pour l’élève auquel on demande d’apprendre l’histoire, le français, la SVT, etc. Il ne sera jamais question de démonter la machine, ni même d’y avoir accès (pour un tas de raison), encore moins de chercher à la comprendre et pas du tout de faire de la programmation. On parle de gamins pour lesquels on ne s’est jamais inquiété de savoir si Hatier ou Hachette leur chiaient dessus (pour reprendre cette belle métaphore dont vous nous gratifiez).
    Bref, les futurs citoyens resteront des citoyens. Ils auront juste été instruits, hier avec un manuel papier, aujourd’hui avec un manuel sur iPad, sur Archos, sur Nexus, sur iOS, sur Androïd ou ce que vous voulez. Peut-être allez-vous même d’ailleurs participer au développement d’un OS libre et gratuit accessible aux enseignants et à leurs élèves afin d’épargner la société du flot excrémentiel et commercial qui la menace.
    En attendant, l’enseignant que je suis bosse sur iPad et produit même des ressources libres… pour iPad. Inconcevable, non ?

  38. bernard roussely

    Rappelons quand même que le Conseil général de la Corrèze n’a pas attendu après Pullco pour faire le choix du libre, cette association a été créée bien après l’opération Ordicollège

  39. bernard roussely

    Petite précision : « Fin 2011, François Hollande annonçait… »

    Il y a une coquille, c’est fin 2010. Le choix de l’iPad est aussi à rapprocher de l’offre existante à cette époque.

  40. Sébastien C.

    @ Yann
    Vous avez tout à fait raison de corriger mes fautes d’orthographe ; grâce à l’extraordinaire efficacité du système que vous servez dignement, je ne savais pas écrire (du tout) à vingt ans. Mes majuscules vous défrisent les cils ? C’est fÂcheux, vous m’en voyez nÂvré.

    Vous dîtes : « Bref, les futurs citoyens resteront des citoyens. » Ouiiiiiii, bien sûr ! Et disciplinés avec ça ! Avec un léger contrôle permanent au-dessus de leurs têtes que les pires rêves des éditeurs n’auraient jamais pu espérer… Souhaitons-leur au moins de devenir de bons petits soldats à l’instar de votre personne ; ils n’auront pas à servir la République — Dieu soit loué, elle est morte — mais une économie marchande tout de même beaucoup plus efficace pour ce qui regarde la manipulation des masses.

    Pour ce qui est de vos publications, je vous rassure : ce n’est pas parce qu’il arrive à mon orthographe de parfois défaillir que ça m’empêche pour autant de savoir cliquer sur une signature. Vous économisant la réciproque de me prendre pour un crétin, je n’imagine même pas possible qu’il ne se puisse en être de même ! Mais vos manuels n’étant disponibles, pour ceux qui n’accèdent pas à l’i-pad, que sous PDF, cela ne permet pas l’interactivité des formats prioritaires dont vous usez. Quelle merveilleuse vue élitiste de l’Enseignement et comme il est compréhensible de vous voir minorer ici la notion-même de République !

    Continuer à produire en ce sens ; c’est une bonne chose dont nous saurons faire fruit. Mais n’attendez pas qu’il soit acquis en ce lieu que vos « facilités d’usage » puissent palier à nos notions de respect de l’individu ; car s’il y a une chose que nous serons obligés de partager, c’est bien qu’elles n’ont rien à voir de chaque côté de nos points de vue respectifs.

    Ce n’est donc pas d’orthographe dont je vous parle et, rassurez-vous, nous avons parfaitement intégré l’essentielle nécessité qui est la vôtre de bien clore tous ces outils et de ne surtout pas laisser qui que ce soit en comprendre le moindre des fonctionnements !

  41. Kornfr

    En gros l’association pullco hurle car c’est pas du libre qui a été retenu, mais l’association ne s’est pas rapproché du CG, l’association avance des infos non confirmé et la cerise sur le gâteau : raller parceque l’iPad n’a pas de clavier ou par ce qu’il ne lit pas le format propriétaire fait perde beaucoup de crédibilité à Pullco

    C’est bien dommage que c’est association ne soit pas plus organisé et intéressé avant d’écrire des lettres ouvertes…
    Car ce prendre un tel réponse du CG donne l’impression pour le lecteur lambda, que le CG maîtrise mieux le sujet que cette association ….

  42. Sébastien C.

    Très cher Yann, auriez-vous sous vos fagots d’enseignant respectable un petit cours d’orthographe qui soit adapté aux zélotes de l’i-pad ? Vous y rajouteriez une annexe traitant de syntaxe et de grammaire, joliment illustrée comme vous savez le faire, que je suis certain que vous permettriez des miracles.

    Je veux dire qu’il y a des urgences qui me semblent ici se présenter nettement plus qu’ailleurs et qu’à n’en point douter, vous saurez y remédier avec vos instruments afin que s’étaye au mieux la « crédibilité » que vous coreligionnaires défendent.

    Merci d’avance.

  43. gtom

    @Kornfr
    Je ne voulais pas en arriver là, parce que ça n’avance à rien, mais il y a un moment ou la diffamation devient insupportable !

    Alors dans l’ordre :
    – Oui, Pullco hurle parce que ce n’est pas Libre, c’est l’objet de l’association, c’est écrit dans ses statuts
    – De quelles infos non confirmées parlez-vous ? Parce que là je ne vous suis pas, je veux bien quelques pistes …
    – Pullco ne râle pas parce qu’il n’y a pas de clavier, pullco râle parce que ce n’est pas Libre, vous l’avez dit vous même. L’anecdote du clavier est une maladresse que je l’ai déjà reconnu dans un commentaire précédent.
    – Pullco ne râle pas parce que ça ne lit pas de format propriétaire, Pullco râle parce que Apple ne laisse pas à ses utilisateurs la possibilité d’accéder à de *vraies* ressources Libres (pas juste des trucs gratuits pour iMachin) en empêchant l’usage de certaines technologies (propriétaire en l’occurrence). Si vous ne savez pas lire, ou plutôt si vous ne savez lire que le discours « officiel » ce n’est pas de la faute de la désorganisation de l’association.

    Enfin je vous laisse cliquer avec votre iPad « Waaahou » sur les liens suivants :
    http://www.pullco.fr/2009/06/premie
    http://www.pullco.fr/forum/viewtopi
    Vous y découvrirez que les contacts avec Ordicollège ne remontent pas à la semaine dernière et que ce qui nous occupe aujourd’hui, nous occupait déjà hier de manière plus confidentielle. Mais ça ce n’est pas dans le discours « Officiel » que vous vous empressez de relayer. Je laisse le lecteur lambda apprécier qui a la maîtrise de l’imposture.

    PS: j’essaie de trouver un peu de temps dans la soirée pour répondre aux commentaires précédents dignes d’intérêt.

  44. Philippe-Charles Nestel

    @ gtom
    Pas la peine de répondre à mon commentaire.
    Je n’ai que deux mots à vous dire : merci et Bravo.

  45. Steve Jobs

    Moi je suis un utilisateur au quotidien des ces si méchants iPads, en classe, avec toutes mes classes…
    Aujourd’hui, nous avons en cours les 6, 5, et 4iemes avec des iPads et les 3iemes avec des netbooks sous Ubuntu.
    J’invite tous ces gens qui philosophent sur les bienfaits incontestables du libre à venir dans une vraie classe avec des vrais élèves, pas ceux des écoles d’ingénieurs qui tapent du -sudo a longueur de journée (et oui, je parle en connaissance de cause, moi aussi je sais taper des lignes de code dans un terminal austère…), et venir comparer ce qu’il se passe entre des élèves sur des netbooks Ubuntu et des élèves sur iPad… Peut être ravaleront-ils leurs arguments certe complètement recevables, mais totalement inadaptés au niveau collège…
    Je les invite aussi à voir une vraie salle des profs, s’apercevoir du changement qui s’est opéré en terme d’usages entre avant l’iPad et après l’iPad…
    C’est tres facile de critiquer une opération de ce type planqué derrière sont clavier, Ordicollege n’est absolument pas parfait loin de la, mais a au moins le mérite d’exister.
    Quand à l’intérêt pédagogique qui reste à prouver comme cela à été dit, je pense qu’une fois de plus c’est aux profs de le dire, chacun son métier…

  46. Kornfr

    @gtom
    Je trouve simplement dommage qu’aucune solution libre n’est été proposé à l’époque, (surtout vu la taille du marché) et que la réponse du CG à la lettre ouverte soit si clair et argumenté ….

  47. Kalenx

    @Steve Jobs

    Deux points importants :
    – Combien coûtent les iPads? Combien coûtent les netbooks Ubuntu?

    – Qu’est-ce qu’il y a comme logiciels éducatifs sur les netbooks Ubuntu et les iPads (parce que nommer l’OS ne veut pas dire grand chose…)

    Parce que bon, au fond, l’argumentaire est philosophique. Le iPad est bon produit, c’est vrai. Mais son utilisation, fermée et propriétaire, est incompatible avec le système éducatif.
    Ce qui est dit, c’est qu’il serait possible, en y mettant un peu du sien, d’arriver au même résultats avec des produits libres.

  48. Philippe-Charles Nestel

    @Kornfr et @Pilou

    1. @ Pilou
    Vous parlez des réalités du terrain. Très bien. J’enseigne la Technologie dans le département des Bouches-du-Rhône. Depuis le début de l’opération Ordina13, plusieurs centaines de milliers d’ordinateurs portables sous MS Windows (pas loin de 500 000) ont été offerts aux collégiens.
    Cela a-t-il permis de réduire la « fracture numérique » dont se réfère également le CG de Corrèze ?
    La réponse, bien sûr, est non !
    Un enfant entouré d’une famille dotée d’une grande richesse lexicale sera mieux à même d’opérer des requêtes sur un moteur de recherche basé sur une indexeur plein texte qu’un enfant qui n’aura pas eu accès à la maison à la même richesse lexicale, quand bien même sera-t-il équipé de multiples écrans et d’un smart phone.
    Ce n’est pas l’outil qui permet de lutter contre la fracture numérique mais l’enseignement qui sera dispensé à l’école, à condition qu’il ne se limite pas au B2i, à une « évaluation » par « compétences transversales » nécessairement éphémères à chaque changement d’interface, à chaque progrès technique, qui nécessitent de plus implicitement un apport de connaissances qui ne sont enseignées nulle part.
    Lutter contre la fracture numérique, contrairement à ce qu’affirme la réponse du CG de Corrèze à l’association Pullco, nécessite un certain nombre d’apprentissages qui ne se limitent pas à des compétences d’usage.
    Ce qui m’amène à répondre à Kornfr qui se réfère à la réponse effrayante du CG de Corrèze qui restera dans les annales.

    @Kornfr

    Enseigner le logiciel libre n’entre pas dans les objectifs fixés par Ordicollège.

    Et pour quelles raisons ?

    Parce qu’enseigner le logiciel libre reviendrait à enseigner l’informatique et « l’informatique n’est pas une matière enseignée au collège » dit en substance la lettre.

    Tout est dit.

    Et pour argumenter son propos, Ordicollège se réfère aux compétences définies par le référentiel Education nationale B2i (brevet informatique et internet, mis à jour en  décembre 2011).
    Que ne se réfère-t-il pas au communiqué de presse du 7 septembre 2012 de Vincent Peillon qui énonce
    pudiquement l’échec du livret de compétences auquel est incorporé le B2i ?

    « L’évaluation actuelle des connaissances et des compétences du socle commun, qui a fait l’objet de critiques négatives de la part de l’Inspection générale de l’éducation nationale doit être revue. L’inutile complexité du Livret personnel de compétences actuel, en particulier, est un frein à son appropriation par les enseignants et les familles des élèves. ».
    http://www.education.gouv.fr/cid614

    Généralisé massivement dans les collèges depuis son intégration dans le Brevet des collèges, le B2i s’est révélé être une machine administrative, donnant lieu à des « courses à la croix » sans réalités ni finalités pédagogiques.
    Qui peut dire le contraire ?

    Pourtant, c’est sur cet échec patenté que s’appuie Ordicollège pour légitimer une opération de marketing. L’école dans ce cadre là n’est qu’un alibi.

    « Enseigner un programme non libre revient à enseigner la dépendance, ce qui est contraire à la mission de l’école » (Richard Stallman).
    http://www.gnu.org/philosophy/gover

    Il faut lire le texte d’où est tirée la citation de cet Américain qui exhorte les nations européennes à garantir leur souveraineté informatique.

    Le choix de Ipad est d’autant plus absurde, en cette période de récession économique et de désindustrialisation que cela revient à équiper les écoles françaises, les administrations, de produits vendus par des firmes qui pratiquent la technique dite de l’optimisation fiscale, en transitant par plusieurs paradis fiscaux : Luxembourg, Irlande, îles Vierges britanniques…

    D’après le site BfmTV.com Apple n’a payé que 7 millions d’impôts en France, alors, qu’en réalité, il engrange dans l’Hexagone près de 3,5 milliards d’euros de revenus.
    http://www.bfmtv.com/economie/exclu

    Et … « D’après les calculs de Bloomberg, le montant des profits encaissés par des firmes US qui sont stockés dans des paradis fiscaux s’élève à 2000 milliards de dollars. Soit un an et demi de déficit budgétaire US ! »
    Source : Canard enchaîné, mercredi 27 octobre 2010

    Il faut refuser l’Ipad à l’école parce que ce système fermé fonctionne comme une drogue addictive qui véhicule un modèle cognitif séduisant qui vend de l’ignorance en occultant le fait qu’un programme informatique incorpore des connaissances qu’il est nécessaire d’étudier à l’école, à l’aube de cette troisième révolution industrielle.

    Le rôle de l’école c’est de transmettre des connaissances.

    Tant il est vrai que la lettre d’Ordicollège a raison sur un point, sans enseignement de l’informatique dans le cursus, au collège, défendre le logiciel « libre » selon quatre principes : la liberté d’exécuter le programme sans restrictions, la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, la liberté de redistribuer des copies du programme, la liberté d’améliorer le programme et de publier ses améliorations, n’a aucun sens.

    En dernière analyse ce qui est en jeu ici, ce n’est pas d’être pour ou contre Ipad, mais de savoir si nous sommes pour ou contre la pérennité d’une école de la République fondée, en cette période de troubles identitaires, sur une culture commune qui nécessite, à l’ère du numérique, un authentique enseignement de l’informatique. Le rôle de l’école n’est pas de faire l’apologie d’une culture consumériste fondée sur les usages de la société du spectacle.

    Librement,
    Charlie

  49. gtom

    @Sébastien C. : Merci de m’avoir fait découvrir la citation de Bernard de Chartres « Des nains sur des épaules de géants ». Elle a provoqué en moi le fameux effet « Waaahou » 🙂

    @Yann
    l’iPade ne permet pas la Liberté parce qu’il ne respecte pas la liberté de ses utilisateurs d’utiliser l’appareil comme ils le souhaitent, avec les logiciels qu’ils souhaitent, aussi longtemps qu’ils le souhaitent. Ils n’en sont pas propriétaires puisqu’ils sont complètement dépendants d’Apple. Si Aplle ferme, l’iPad cesse de fonctionner.
    l’iPad ne permet pas l’Égalité parce qu’Aplle a développé un modèle vertical dans lequel il exerce son pouvoir en rendant ses utilisateurs dépendant de lui. Par ailleurs, les utilisateurs ne sont pas égaux non plus entre eux puisqu’un utilisateur riche a forcément plus de pouvoir puisqu’il sera capable d’accéder à plus d’applications que son homologue sans le sou.
    l’iPad ne permet pas la Fraternité parce qu’il n’encourage pas la solidarité et la coopération entre les utilisateurs. Apple capte à son profit tout ce qui est créé pour fonctionner sur l’iPad. Les utilisateurs sont dans ce modèle, dépendent de l’éditeur ; il ne peut pas y avoir de relation de pair à pair. Au mieux le schéma est : pair <> Apple <> pair.

    La meilleure preuve pour illustrée tout ceci est votre « Manuel de quatrième » (excellent travail au passage). Pour le télécharger l’utilisateur est obligé de passer par iTunes, et il peut le faire qu’à partir d’un appareil et de logiciels particuliers : « Configuration requise : Ce livre ne peut être consulté qu’en utilisant iBooks 3.0 (ou une version ultérieure) sur un iPad. iOS 5.1 ou une version ultérieure est nécessaire ». Pour les autres il faudra se contenter de la version PDF complètement dépourvue de l’enrichissement multimédia que vous avez fait l’effort d’y apporter. Donc votre manuel n’est pas libre, seul son contenu que vous avez publié sous licence CC l’est (merci s’enrichir le patrimoine de l’humanité au passage). Vous auriez pu (vous le pouvez encore) réaliser l’équivalent avec la chaîne éditorial libre scenari-plateforme (http://crdp.ac-amiens.fr/cddpoise/b…) et distribuer votre travail directement depuis votre blog, et ce à destination de toutes les plateformes (MS, linux, Mac).

    @Steeve Jobs
    Malheureusement pour votre argumentaire, j’ai la joie chaque année d’accueillir dans l’enseignement professionnel les élèves que vous avez eus en classe les années précédentes. Alors ce n’est pas la peine de me décrire l’ambiance des salles de classe, j’y reçois chaque année des élèves cassés par leur longue traversée du « collège unique » souvent en échec scolaire complet et en profonde détresse social. L’ambiance de la salle des profs avec les collègues en difficultés pour rentrer leurs notes dans l’ENT et leur progression dans le cahier de textes électronique, je connais aussi. Alors désolé ça ne prend pas, vous ne me la ferez pas à moi, votre histoire de « sudo » dans le terminal austère ne vaut pas un clou. Qu’il y ai une différence dans la mise en oeuvre d’une tablette et d’un ordinateur c’est incontestable, l’une demande une vraie formation ou qu’on si intéresse plus de 5min, l’autre se contente de satisfaire le degré zéro de la curiosité de l’intelligence humaine. Vous pouvez continuer de me ressortir à l’envi l’histoire de la fin de phrase « un produit sans clavier, dont les qualités pédagogiques restent à démontrer », pour laquelle j’ai déjà reconnu par 2 fois dans cette discussion, qu’elle était malheureuse, je constate que vous ne pouvez apporter aucun argument sur le fond. Que la tablette soit plus simple pour tout le monde, je veux bien le croire. Mais est-ce que c’est mieux ? Je n’en suis pas sûr. Est-ce que ça doit être libre ? J’en suis certain.

    ======
    @Philippe-Charles Nestel
    M E R C I !
    ======

    Pour conclure et ouvrir un peu:
    Ce qui est fait est fait, l’iPad sera dans les collèges corréziens jusqu’en 2017/2018 (2013/2014 + 4ans si je compte bien). Ce qui m’intéresse maintenant c’est l’éventuelle dotation 2014/2015.
    Peut-on se mettre d’accord sur une proposition ? Je propose que dans le cahier des charges de l’éventuel futur appel d’offres soit mentionné :
    * que le matériel informatique doit permettre le fonctionnement de logiciels libres, c’est à dire qu’il soit possible de porter sur l’appareil n’importe quel logiciel dont le code source est libre.
    * qu’il ne soit pas imposé une plateforme de téléchargement particulière (iTune, google play, etc.) pour le téléchargement d’applications.
    * que les logiciels installés ne devront capter aucune donnée personnelle des élèves.
    * que les logiciels installés devront enregistrer les données produites par les élèves et les enseignants sous des formats ouverts.

    Est-ce que cette proposition pose un problème à quelqu’un ?

  50. bernard roussely

    @gtom « Je ne voulais pas en arriver là, parce que ça n’avance à rien, mais il y a un moment ou la diffamation devient insupportable ! » : je ne lis rien de diffamatoire dans les différents commentaires.

    Cependant, je m’interroge sur le mode de communication mis en œuvre par Pullco, qui a fait le choix -je cite- d’un « bon gros pavé dans la mare » (twitt de @taziden du 22/01/13 à 2:36) avec une lettre ouverte et une conférence de presse.

    Cette démarche est tout à fait respectable. Oublions aussi les quelques points malheureux (clavier, flash,…) certainement liés au manque de temps de préparation : « Se retrouver à pondre un communiqué de presse à 23h30 pour une association à laquelle je n’ai pratiquement pas participé en 3 ans … CHECK » (twitt de @Taziden le 22/01/13 à 2:30).

    Ce qui m’interpelle, c’est le vide entre l’arrivée des tablettes (2010) et aujourd’hui. Ordicollège en est à la 3e génération de tablettes. Qu’a fait Pullco ? Quelles actions ?

    Je me pose donc la question de ce que cherche réellement Pullco ?

    S’il s’agit d’une soudaine envie d’exister, la démarche est maladroite. Il aurait été bien plus simple de venir frapper à la porte d’Ordicollège et de demander à discuter, à rencontrer des élus, des enseignants, etc… Il n’est pas dans les habitudes de ce service de claquer la porte au nez des visiteurs, bien au contraire.

    S’il s’agit d’action visant à relayer une opération contre Apple, il serait urgent de ne pas tout confondre. Je n’écris pas cela au hasard (et j’ai bien pris mes cachets contre la paranoïa), mon attention est simplement attirée par les propos tenus dans le courrier adressé au Conseil général, qui sont pour beaucoup similaires à ceux dont sont actuellement destinataires les collectivités mettant en œuvre des opérations avec du matériel du même constructeur.

  51. bernard roussely

    @Philippe-Charles Nestel : les opérations des Bouches-du-Rhône et de la Corrèze ne sont pas comparables. De la mise en œuvre, aux modalités de mise à disposition et d’accompagnement, rien ne peut être comparé.

    La réduction de la fracture numérique passe par l’égalité d’accès aux outils : en Corrèze, chaque collégien reçoit le même matériel, sans critères de revenus. Vous avez une meilleure idée ?

    « Un enfant entouré d’une famille dotée d’une grande richesse lexicale sera mieux à même d’opérer des requêtes sur un moteur de recherche basé sur une indexeur plein texte qu’un enfant qui n’aura pas eu accès à la maison à la même richesse lexicale, quand bien même sera-t-il équipé de multiples écrans et d’un smart phone » : ok, mais dans ce cas, il vaut certainement mieux promouvoir l’éducation aux médias plutôt que la connaissance de l’informatique.

    « En dernière analyse ce qui est en jeu ici, ce n’est pas d’être pour ou contre Ipad,…) : sauf à me tromper, il me semble que la démarche de Pullco (et la votre) s’inscrivent bien dans une plaidoirie contre l’iPad. Non ?

    Votre contribution est riche, intéressante à lire, avec certains points que je partage. Elle reflète bien votre expérience et votre engagement pour le « libre ».

    Je pourrais à mon tour vous expliquer le travail quotidien avec des enseignants engagés, avec des gamins en situation difficile, vous parler de ce que représente la gestion des problèmes de parentalité, du besoin urgent de prise en charge du handicap, etc.

    Sans tout mélanger. Le libre en mode « pensée unique » me gêne.

  52. Yann

    @ Sébastien C

    Vous prétendez que mes manuels ne sont disponibles que pour l’iPad ou dans une version amputée de tout ce qui en fait la richesse, le PDF . Puis vous ajoutez ceci « Quelle merveilleuse vue élitiste de l’Enseignement et comme il est compréhensible de vous voir minorer ici la notion-même de République ! »
    Vous pensez vraiment ce que vous dites ou, pour vous, le libre n’est qu’une posture dans laquelle vous vous drapez pour vous faire le contempteur des utilisateurs d’iPad ?
    Vous n’avez donc pas vu que mon site propose le contenu de mon manuel sur iPad ? qu’il est en HTML 5 ? que vous avez donc le code, que vous avez la possibilité de le modifier, etc. ? Et puis, comment se fait-il que vous ne pensiez pas à vous emparer du projet pour en faire un manuel lisible sur tout autre support ? Vous avez vu la licence ? La liberté vous ait donné de ne pas seulement pousse des cris d’orfraie mais d’agir et de faire un manuel totalement libre.
    Bref, j’ai fait ce manuel pour iPad quand j’en avais le temps, j’en ferais un ePub lisible partout si j’en avais le temps, et la République serait sauvée.

  53. kornfr

    actuellement dans les tablettes, il n’y a que les tablettes sous Android et sous Windows 8 (et non RT) qui permettent d’installer des logiciels libres et ou l’on est pas obliger de passer par le store « officiel » ?

  54. Yann

    @ Philippe-Charles Nestel

    Réduire la fracture numérique, c’est déjà réparer une injustice, celle qui voit des familles équipées d’un ordinateur et celles qui ne le sont pas. C’est déjà pas mal. Mais il est vrai que le simple équipement ne suffit pas. Tout reste alors à faire.

    Je suis quand même d’accord (sur ce point en tout cas) avec l’argumentaire d’Ordicollège. Il faut, en effet, se convaincre que l’on n’enseignera pas l’informatique au collège. On peut le regretter (et je le regrette), mais c’est comme ça. Et puis on ne peut pas se référer à un communiqué de presse, mais au BO, et pour le moment, on est bien obligé de s’appuyer sur le socle commun tel qu’il est aujourd’hui. Encore une fois, on peut le regretter (et je le regrette), mais c’est comme ça. Il faudra attendre que le communiqué de Vincent Peillon soit devenu décret ou inscrit au BO.
    Je suis franchement plus séduit par la suite de votre argumentation. Cela fait des années que l’on parle de faire comme le Brésil, c’est-à-dire de réclamer qu’une entreprise faisant des milliards de bénéfice en reverse d’une façon ou d’une autre au pays d’où elle les tire, par exemple en s’implantant ou en formant une main-d’œuvre. En attendant que cette possibilité voie éventuellement le jour (les calendes grecques !), on ne peut pas nier qu’en cette période de vache maigre, il vaudrait mieux se tourner vers le libre. Là, je suis d’accord, là ce me semble un argument solide, recevable, étayé.
    Je n’ai pas du tout envie de me faire le chevalier d’Apple, on peut lui reprocher un tas de choses, mais pas comme ça a été fait ici ou là.

  55. gtom

    @bernard roussely
    On peut se lancer dans un débat sémantique, mais ça va avancer à quoi ? Quand kornfr tien en publique des propos fallacieux ,(« l’association avance des infos non confirmées » et « l’association ne s’est pas rapproché du CG » je passe sur le reste) son intention est bien de nuire à la réputation de Pullco. J’appelle ça de la diffamation, je ne sais pas comment le dire autrement. Mais si quelqu’un me propose un synonyme qui accroche moins vos oreilles, je veux bien l’employer.

    Je me permets de vous rappeler que Pullco est une petite association d’une trentaine d’adhérents, tous bénévoles. Que contrairement à ce que vous laissez entendre, elle n’est pas composée que de spécialistes de l’informatique. Pour être concret, je compte 4 membres qui ont une activité professionnelle liée à l’informatique, dont 2 seulement sont liés à la production de code. Le reste des adhérents de l’association sont des utilisateurs de logiciels libres ordinaires, dont la plupart n’ont sans doute jamais ouvert un terminal pour y entrer une ligne de commande. Notre engagement est bénévole, nous participons à notre manière au mouvement d’éducation populaire, sans plus de prétention. Allez voire ce qui se passe au réseau d’échange de savoir et au FJT de Tulle, venez à nos permanences, vous verrez qu’on est très loin des réunions du Cahos Computeur Club. Voilà la réalité de Pullco.

    En 2010 nous vous avions fait quelques propositions qui sont restées sans réponses :
    http://www.pullco.fr/forum/viewtopi
    En 2011, ceux qui s’intéressent à ce dossier au sein de Pullco étaient occupés à monter d’autres projets tout aussi prioritaires au vu de l’actualité de ces dernières années (http://www.ilico.org/ et http://www.ffdn.org/ ). Quand on est bénévoles, on ne peut pas être partout.
    En 2012 le contexte politique lié à la candidature de l’ancien Président du Conseil Générale à la Présidence de la République n’était sans doute pas très favorable au « jet de pavé dans la marre ». Nous avons aussi un peu de conscience politique …

    Nous aurions sans doute pu, comme vous le suggérer venir vous rappeler gentiment, dans le huit clos dans vos locaux, les débats et propositions faites en 2010.
    Mais, très honnêtement, la discussion aussi polie et courtoise qu’elle aurait été, aurait-elle abouti à qu’elle que chose de concret ? Faudrait pas non plus nous prendre pour des lapins de six semaines de la politique. Alors, c’est vrai, pour s’adresser à vous, nous avons fait le choix de le faire publiquement et par voie de presse. Je comprends que ça vous chatouille, mais ça a le mérite d’être efficace, les débats intéressants que nous avons ici en sont la preuve.

    Je suis tout à fait convaincu que vous n’êtes pas paranoïaque. Je veux bien croire que le discourt que nous tenons là, d’autre l’on tenu en d’autres lieux et d’autres temps. Poutant, il n’y a là, ni complot, ni hasard, le monde du libre est un petit monde, très connecté., Les arguments que nous servons là on la plupart une source commune, celle qu’a rappelé Philippe-Charles Nestel et que je vous ressers : http://www.gnu.org/philosophy/gover
    Il ne faut pas aller chercher beaucoup plus loin.

    Nous avons eu notre article dans la presse, vous avez eu le vôtre, il y a des choses à dire d’un côté, il y en a aussi à dire de l’autre. Si on compte vraiment les points, je ne suis pas sûr que ça soit à votre avantage. J’ai encore en réserve quelques cartouches que j’aimerai bien ne pas avoir à utiliser en public ; ça n’avancerait à rien. Alors j’ai envie de dire 1 partout balle au centre. Maintenant qu’est-ce qu’on fait ? On continue à se chamailler sur des détails qui ne servent ni notre cause ni la vôtre ou on se met autour d’une table pour discuter vraiment et honnêtement de l’avenir d’Ordicollège avec les élus du CG ? Quand je dis « on », je pense à Pullco, mais je pense aussi à l’April et à l’Afull que je ne manquerai pas d’inviter si votre porte est toujours ouverte.
    À vous lire…

  56. Cédric

    @bernard roussely
    Je me pose une question simple : pourquoi vouloir doter tous les élèves de tablettes, pourquoi ne pas vous ‘contenter’ d’équiper en classes mobiles certains collèges qui en font la demande, à l’instar de ce que réalise le CG69 ? Ainsi, la tablette n’est pas la propriété d’un élève, il n’y a pas l’aspect ludique (les jeux ramenés de la maison), il y’a moins l’effet « Wahou » dans les familles, les profs les utilisent dès qu’ils en ont l’utilité pédagogique ?…

    Et enfin, comment se fait le partage de fichiers entre profs et élèves sur le réseau local de l’établissement ? je suppose que les fichiers élèves partent dans le cloud Apple ? mais alors, qui a la maîtrise de ces données ?

  57. william

    Bonjour à tous,
    cet échange est bigrement intéressant mais je pense que gtom a assez simplement résumé le reste : que fait-on maintenant ?
    Il me semble que la piste donnée de modifier les cahiers des charges de ces appels d’offres avec les propositions de gtom ne sont ni coûteuse, ni privatives et restent une possibilité d’évolution intéressante.
    Je serais d’ailleurs curieux de voir comment ces grandes entreprises privatrices s’adaptent à :
     » * que les logiciels installés ne devront capter aucune donnée personnelle des élèves. »
    à laquelle je modifierais juste « donnée personnelle » par « donnée » tout court. Pas même statistique…
    Cela me semble même hallucinant que ça n’ait même pas été évoqué ou envisagé par les rédacteurs de cet appel d’offre. Cela montre la méconnaissance de ceux-ci vis-à-vis des acteurs pouvant répondre à ces appels ou bien s’il connaissent ces problématiques cache alors de sombres desseins … déjà évoqués/décrits ci-dessus
    Compte tenu des futurs cahier des charges appelés à voir le jour, à n’en pas douter, ces questions méritent d’être portées sur la place publique afin que les décideurs mesurent peut-être mieux les enjeux de ce genre d’actions … et agissent !
    Cela ne coûtera rien et fera pourtant avancer le schmilblick
    Librement votre

  58. william

    Ah oui !
    Dernier point pour compléter mon précédent post : comment se fait-il que de telles modifications du cahier des charges n’aient pas été prises en compte après de telles évaluations :
    « – les ordi mais surtout les tablettes ne sont que très peu utilisées en classe (problèmes matériels nombreux / manque de ressources pédagogiques / de formations des enseignants…)
    – le matériel sert beaucoup pour le ludique : p26 du bilan  » Les élèves comme leurs parents déclarent que l’usage des matériels au domicile est d’ordre presque uniquement ludique »

    Moi j’y lis surtout « argent public » => « ludique » …

    Cela montre une fois de plus que le numérique n’entrera dans l’école que par la formation des enseignants à produire des ressources et leur permettre de les partager aisément sans les contraindre dans tel ou tel système, ce qui, si je ne m’abuse, est l’objectif du Libre …..

  59. william

    Bon cette fois c’est mon dernier post …
    encore une chose pour pat3 qui comparait l’ordinateur/tablette (oui je les rassemble volontairement) à l’aspirateur ou la voiture : il n’aura échappé à personne que la différence fondamentale se trouve en cela que l’ordinateur et/ou la tablette permettent l’a production, le partage et le stockage de connaissances et j’aime assez me demander ce que nous serions devenus si Gutenberg avait agi comme ces grandes firmes ….
    Fin 😉

  60. bernard roussely

    @gtom – Ce que dit @kornfr n’est ni faux, ni fallacieux : il n’y a pas eu de démarche de l’association en direction du CG, les échanges du forum sont uniquement liés au fait que j’essaie, à titre personnel, de prendre le temps de suivre, de lire et de discuter. Si je n’avais été sur le forum Pullco de ma propre initiative, les pages ne contiendraient que vos échanges.

    Et @kornfr n’a pas tort non plus lorsqu’il évoque des informations non vérifiées. A commencer par l’année de la première dotation qui était, jusqu’à ce que je demande correction, mentionnée avec 2011 alors que c’est 2010. Vous êtes-vous posé la question de l’offre existante en tablettes en 2010 ? A priori, non.

    Affirmer que les propos de cet internaute sont enclins à « nuire à la réputation de Pullco », cela me laisse rêveur… Dans ce cas, je dois penser quoi de votre « stratégie de communication » ? Par exemple, de ces deux twitt d’avant conférence de presse dans lesquels j’ai même l’honneur d’être ciblé avant même de m’être exprimé ?

    Association PULLCO ?@pullcofr
    @KareneBellina @taziden ça va donner Rappel Circulaire + F. Pellerin/arguments vs Apple + rôle éducation/arguments tablettes France 1/2
    Hide conversation
    11:07 AM – 25 Jan 13

    Association PULLCO ?@pullcofr
    @KareneBellina @taziden 2/2 nécessité autre appel offre/avantages LL/ Aspects coûts/ réponses-skuds sur réponse B.R. et joli sourire
    11:09 AM – 25 Jan 13

    Votre stratégie ne chatouille personne. Elle interroge simplement sur ce que vous cherchez réellement. Et je crains, hélas, que cela n’intéresse grand monde, ce que je regrette tout autant que vous.

    Je n’écris pas ici pour faire la démonstration que j’ai raison et que vous avez tort. Encore moins pour compter les points. Cette approche un peu puérile pourrait me faire douter, une fois de plus, de votre démarche. J’en fait abstraction. Je souhaite simplement que l’on aborde les choses dans leur contexte et sans procès d’intention.

    Sur le rôle d’une association et la difficulté de mobiliser et de disposer de temps, je suis d’accord avec vous. Ce n’est pas facile.

    Par contre, concernant les propositions faites en 2010, je vous rappelle que vous vous trompez d’interlocuteur en vous adressant au Conseil général, qui n’est pas compétent, ni ne matière de pédagogie, ni en matière de formation. C’est à l’Education Nationale qu’il faut vous adresser.

    Pas plus que je ne suis un perdreau de l’année, je ne vous prend pour des lapins de six semaines. Votre conscience politique est tout à votre honneur. Pour autant, rien ne vous permet d’écrire qu’une discussion polie et courtoise n’aurait pas aboutie. Là encore, vous portez un jugement sans même avoir fait la démarche.

    Je vous sens un peu agacé, notamment pour écrire « J’ai encore en réserve quelques cartouches que j’aimerai bien ne pas avoir à utiliser en public ; ça n’avancerait à rien. »

    Je vous invite à les utiliser. C’est dangereux de se promener armé. Il ne suffit pas de menacer, il faut le faire.

    Quand à la discussion, elle reste ouverte. Les chamailleries ont au moins l’avantage de réchauffer les esprits en hiver. La porte reste ouverte, je vais organiser une rencontre pour le printemps, la saison est fertile.

  61. bernard roussely

    @Cédric – Ordicollège dote les élèves dans le cadre d’une convention de mise à disposition définissant les usages et les conditions d’utilisation. L’idée de la classe mobile n’a pas été retenue pour des raisons de mise en œuvre et de gestion dans des établissements ou il aurait été quasi impossible de les déplacer. L’objectif d’Ordicollège c’est aussi que tous les collégiens disposent d’un outil dont ils deviennent propriétaire après les années collège.

    Concernant l’utilisation « ludique », il me semble que cela fait aussi partie du développement de l’enfant.

    Le partage des fichiers ne passe pas par le Cloud. Il transite en majorité via les échanges de mails sur l’adresse @ordicollege attribuée aux élèves et enseignants.

  62. bernard roussely

    @william – Modifier un cahier des charges, cela signifie qu’il faut préalablement relancer un appel d’offres. Ce sera le cas d’ici un an, après la fin légale de celui en cours.

    Sur les clauses évoquées, je ne suis pas en mesure d’affirmer qu’elles puissent être inscrites au CCTP, dont l’écriture est encadrée et réglementée de façons stricte.

    Il faut également s’assurer qu’une offre répondant à ces critères existe… Et il y a aujourd’hui quelques inquiétudes à avoir si l’on s’en tient à ça par exemple http://linuxfr.org/news/ubuntu-sur-

    « comment se fait-il que de telles modifications du cahier des charges n’aient pas été prises en compte après de telles évaluations : » : William, avant de prendre des raccourcis, commencez par lire le rapport en entier. Vous y trouverez un passage indiquant que la tablette est un meilleur choix que le portable et qu’il convient de ne pas changer de matériel…

    « il n’aura échappé à personne que la différence fondamentale se trouve en cela que l’ordinateur et/ou la tablette permettent l’a production, le partage et le stockage de connaissances et j’aime assez me demander ce que nous serions devenus si Gutenberg avait agi comme ces grandes firmes …. » : tout d’abord, la tablette permet de faire toutes ces choses, et pour avoir cité Gutenberg, je vous invite à approfondir sur le sujet. Vous y apprendrez que le personnage n’était pas si partager que ça 🙂

  63. gtom

    @bernard roussely
    « La porte reste ouverte, je vais organiser une rencontre pour le printemps, la saison est fertile. »

    C’est une proposition officielle de rencontre avec l’April et l’Aful du responsable du programme Ordicollège du Conseil Générale de la Corrèze ? Ou vous nous inviter à titre personnel à boire un verre de Freebeer chez vous ?

  64. bernard roussely

    Je vais organiser une réunion officielle en demandant aux élus de participer.
    Et je vous inviterai ensuite personnellement (c’est à dire sur mes deniers, vu que je n’ai pas de budget pour ça) à boire une applebeer 😉

  65. gtom

    @bernard roussely
    Formidable \o/
    Pour la bière gardez vos deniers, je suis sure que le trésorier de l’association se fera un plaisir de régler la note 🙂

  66. fabio

    Bonjour à tous,

    Je viens de lire l’ensemble de ces participations : l’échange est riche et passionne !

    Je suis assez surpris de voir des opérations de cette envergure (achat massif de tablettes) sans des années d’expérimentation avec du personnel volontaire : procédé courant quand on manie des deniers publics.

    Il est vrai que c’est une opération de communication qui peut sembler pertinente mais qui a ses revers ! La question de la légitimité sera certainement posée au sein du conseil général (à son renouvellement ?)

    Je ne préjugerais pas de l’avenir et du devenir de ce type d’action, mais il est plutôt surprenant de ne pas avoir un regard plus critique sur certains écueils supplémentaires que l’on pourrait pressentir :
    – l’adhésion des personnels enseignants
    – la dérive de l’utilisation vers un aspect uniquement ludique
    – le peu d’attention porté aux conditions générales d’utilisation des outils utilisés.

    Ce dernier point est certainement le plus difficile à percevoir, mais c’est aussi un des plus significatifs en ce qu’il façonne le monde de demain ! La position du libre est à ce sens des plus intéressantes !

    Restant attentif. Cordialement.

  67. william

    @bernard roussely
    est-ce à dire que ces « clauses » vous semblent inutiles dans un cahier des charges rédigé par une autorité publique et visant à fournir un matériel utilisable pour nos(vos) enfants ?
    Pour ce qui est de « l’offre répondant aux critères », je vous suggère de vous rapprocher de l’académie de Versailles (rectorat) pour sa démarche : elle a fait le choix du libre pour un ENT (Lilie) certes pour une partie uniquement logicielle et non matérielle mais je suis sûr qu’il existe des entreprises telles Unowhy (pour ne pas la citer) qui seraient intéressées par ces marchés et seraient prêtes à proposer des solutions …
    Avant que vous énonciez les défauts de cette opération, notez qu’elle a le mérite d’exister et perdurer … il a pourtant fallu se lancer …

    De plus, ces clauses n’entraînent pas d’énormes contraintes en termes de production de l’outil dans ce cas précis des tablettes. Juste des droits à accorder, des actes à permettre et des attitudes à proscrire.
    En toute logique, Apple a la capacité de pouvoir s’y adapter pour obtenir le marché.

    Alors ? Tirez vous définitivement un trait sur la possibilité d’intégrer de telles clauses dans l’appel d’offre suivant ?
    Une autre question pourrait être : quelle justification pouvez-vous avancer pour refuser d’inclure ces 4 clauses dans un appel d’offre ?

    Pour ce qui est de Gutenberg, ce n’était qu’un homme parmi d’autres avec ses qualités et ses défauts mais force est de constater que les imprimeurs ne doivent pas de redevance à sa famille …

  68. Sébastien C.

    Bonsoir à tous,

    J’avais envie de répondre à bien d’autres (c’est sans doute reporté) mais ce serait dommage de dévier un débat dont la tournure est trop intéressante. Alors je m’associe aux dernières questions de William à l’attention de Bernard Roussely, questions qui me semblent d’une rare pertinence et auxquelles nous serons donc (au moinsà deux à attendre réponse…

  69. bernard roussely

    @william @Sébastien C. – Non, je n’ai pas parlé d’inutilité. J’ai indiqué « Sur les clauses évoquées, je ne suis pas en mesure d’affirmer qu’elles puissent être inscrites au CCTP, dont l’écriture est encadrée et réglementée de façons stricte. » La rédaction d’un appel d’offres européen est soumise à de nombreuses contraintes.

    Lorsque vous écrivez « En toute logique, Apple a la capacité de pouvoir s’y adapter pour obtenir le marché. », vous vous trompez : Apple ne répond pas en direct aux appels d’offres. Ce sont des sociétés commercialisant leur gamme qui répondent (dans notre cas, une société française).

    En ce qui concerne des sociétés comme Unowhy?, nous n’avons pas attendu les conseils des uns et des autres… Je vous invite à relire la réponse du CG à Pullco, le dernier paragraphe en parle : les dirigeants d’Unowhy? étaient en Corrèze le 28/01/13. Ordicollège a vocation à évoluer. Mais pour cela, il faut aussi que des solutions soient disponibles. L’exemple d’Unowhy est particulièrement intéressant, mais non disponible (sauf à titre expérimental) aujourd’hui.

    Concernant l’ENt, c’est un choix qui n’a pas été retenu pour Ordicollège. L’ENT engendre la nécessité pour la famille de disposer d’une connexion internet et d’un outil pour se connecter. Le CG19 a fait le choix de l’outil, en considérant que l’égalité d’accès à internet serait assuré dans les collèges.

    Pour conclure, je veux bien répondre et alimenter le débat. Mais évitez les procès d’intention et les interprétations. Lisez, analysez, vous appréhenderez mieux la complexité de mise en oeuvre de ce type d’opération.

  70. bernard roussely

    @fabio – Effectivement, nous pourrions aborder le développement des usages par des micros expérimentations et regarder défiler les années scolaires en se disant « chouette, d’ici 10 ans on généralisera ».

    Nous pourrions aussi passer pas mal de temps à comparer la tablette R12 et sa double sortie USB à la tablette Fuego dont l’affichage rafraichit plus vite que son ombre.

    Je fais preuve de dérision, mais je ne suis pas si loin de la vérité. Dans le cas d’Ordicollège, ce sont les usages qui sont au centre des préoccupations. Allez, histoire de faire bondir certains dès le petit matin, je dirais même, « peu importe la tablette, pourvu que l’on ait les usages ».

    Vous parlez d’une opération de communication. Ah? Vous trouvez que la Corrèze fait beaucoup parler d’elle au travers Ordicollège ? Vous pouvez m’en faire une analyse précise ? J’aurais plutôt tendance à penser que parmi les opérations mises en oeuvre sur le territoire, c’est bien la plus discrète. C’est un choix, celui de travailler.

    Je ne suis pas qualifié pour parler au nom des enseignants. La formation est au cœur de toutes les discussions et il faut aussi considérer que le temps nécessaire à la mise en œuvre des usages est long. Trop long pour ceux qui attendent des résultats immédiats. Trop court pour la plupart de ceux qui en sont les acteurs quotidiens.

    Vous parlez de dérive vers des usages uniquement ludiques. Oui, les usages ludiques sont plus importants dès lors qu’il n’y a pas d’usages pédagogiques. Ce n’est pas une découverte, c’est un des axes de travail sur lequel l’ensemble des acteurs de cette opération essaient d’apporter des réponses.

    Sur « le peu d’attention porté aux conditions générales d’utilisation des outils utilisés », vous parlez de quoi ? des conditions générales du constructeur ou de celles définies par la convention de mise à disposition ? Je vous invite à lire ces dernières, qui limitent les effets des premières.

    Sur l’envergure de l’opération, il est nécessaire de prendre en compte la taille du département : avec environ 2700 élèves par niveau, c’est à peine la taille nécessaire pour une expérimentation permettant des retours de qualité.

    Cordialement

  71. Yann

    @ fabio

    Quelle dérive ludique ? Il n’y en a aucune que je sache, en tout cas pas dans la conception que je me fais de l’usage de la tablette. J’espère que mes élèves en seront équipés l’an prochain, et il n’est nulle part question de ludique. Si l’élève utilise un manuel sur iPad, s’il utilise le Petit Robert (au passage, il faut bien le consulter quelque part celui-là, sur l’iPad en l’occurrence), s’il consulte le net, etc., cela n’a rien de ludique.

  72. marcusmau

    La contrainte du code des marchés publics existe certes mais la rédaction des appels d’offres permet largement de mettre en musique les injonctions des décideurs en l’occurence du président du CG lorsqu’il a annoncé q’un iPad serait mis à disposition de chaque collégien du département ! La rédaction peut très facilement être faite de manière à ce que le résultat soit conforme à l’annonce !

  73. fabio

    @bernard roussely

    Je ne suis pas convaincu qu’il faille faire à tout prix : avancer n’est pas se ruer !
    Ceci étant, rien n’est noir ou blanc, et il y aura certainement des retombées bénéfiques.

    La réussite d’un projet repose toujours sur l’humain, et donc au départ sur l’adhésion en premier chef d’une partie significative des enseignants qui vont accompagner la préhension des outils. C’est un véritable challenge, je souhaite bien sûr que cela réussisse, mais c’est beaucoup plus facile quand ceux-ci sont massivement associés au projet. C’est pourquoi on expérimente souvent avec un petits nombres de volontaires. Voilà pour le premier point.

    J’apprécie que vous évaluez à sa juste mesure les risques de dérives ludiques.

    Pour le dernier point, qui me semble au coeur du débat sur ce forum, que j’ai évoqué à travers les CGU (bien maigre rempart), je pense qu’il faut bien se garder de livrer ce type de produit collectivement sans en mesurer le caractère « intrusif ». Une tablette ou un outil technologique PEUT apporter une plus-value à l’enseignement mais aussi entraîner des comportements porteurs d’une vision de la société mal mesurés. Il me paraît essentiel d’en jauger l’impact sur nos jeunes élèves qui baignent déjà dans des tas d’outils (facebook, msn, …) sans en comprendre toutes les incidences.

    Pour finir, pour reprendre le ton humoristique du début de votre correspondance : « la première dose est toujours gratuite ». 😉

    Bonne journée,
    Fabio

  74. aKa

    Merci à Bernard Roussely de participer avec ce petit côté « seul contre tous » 😉

    C’est dommage du reste qu’on ne voit pas passer ici des enseignants de Corrèze qui utilisent l’iPad au quotidien avec les élèves.

    Pour alimenter le débat je vous propose ce lien de la Dépêche :
    – L’académie de Toulouse est pionnière en matière d’école connectée
    http://www.ladepeche.fr/article/201

    Extraits :

    « Onze heures. Les élèves de seconde rentrent encours de physique-chimie. Ils s’installent et sortent leurs affaires du sac. Sur les tables, ni classeurs, ni cahiers. Simplement un iPad par élève. Le lycée Pardailhan de Auch expérimente depuis un an l’utilisation des tablettes en cours.

    « Connectez-vous sur le blog, je vous ai préparé un exercice ». Avec son iPad, le professeur de physique, Didier Blanqui, projette le questionnaire sur le tableau blanc. Quatre questions pour réviser la structure des molécules. Les lycéens y répondent directement sur leur tablette. Du bout des doigts, Camille dessine une molécule sur son iPad, elle la fait tourner. Bonne réponse. La physique-chimie devient ludique et visuelle. »

    (…)

    Mais pour ne pas que la technologie prenne le pas sur la pédagogie, Didier Blanqui et ses collègues ont dû adapter un peu leur manière d’enseigner. Finis les cours magistraux, les professeurs de la classe pilote privilégient les exercices ludiques, et interactifs, avec la vidéo, ou le son par exemple.

    «En ce moment, on doit enregistrer une série de dialogues en anglais», se réjouit Romain, 16 ans, qui manie sa tablette avec la dextérité d’un informaticien. Ces exercices vidéos, parfaitement adaptés à l’apprentissage des langues, semblent faire l’unanimité chez les lycéens. « On s’amuse beaucoup, tout en apprenant à parler anglais », renchéri Kenza, qui aime faire des mises en scène vidéo avec sa copine. Elle redoute déjà le dernier jour de classe où elle devra rendre son iPad. Un crève-cœur. »

    Cette phrase est particulièrement révélatrice d’une certaine confusion : « Romain, 16 ans, qui manie sa tablette avec la dextérité d’un informaticien. »

  75. pilou

    @fabio
    j’ai lu l’intégralité des commentaires et je pense sans me tromper de beaucoup qu’il y a 99% des contributeurs qui ont une philosophie du libre (Même Bernard R…) mais le débat est tronqué par la nécessité. Je suis convaincu qu’il faut avancer, c’est comme cela que les mentalités évoluent. je suis contre le principe de précaution et pour le principe de réalité. Si vous alliez en Corrèze vous vous rendrez compte que l’important n’est pas dans l’outil ni dans l’OS mais bien dans le changement de pratiques et dans l’évolution des ressources et de leur construction. Des enseignants aujourd’hui fabriquent des ressources sur ibook Author mais aussi sur Opale et que ce soit dans un format ou un autre, la plupart les mettent en créative commons. Le débat sur le libre est important pour l’avenir, aujourd’hui le débat porte sur les usages et ceux ci se développent de façon importante. Les contraintes du CG qui a fait avec ce qu’il avait à l’instant T ne peuvent être l’unique objet de vos discussions qui ne reflètent pas l’évolution… la révolution des usages qui est en marche. Si on donne dans un an ou deux des outils aussi ergonomiques à des enseignants qui se seront approprié les usages, il n’y aura plus de débat… grâce à l’arrivée il y a deux ans de l’iPad.

  76. ttoine

    @Sebastien C: je te rappelle que bon nombre de livres scolaires actuels ont un contenu non libre, édités par des grosses boites qui ont un quasi privilège exclusif sur le secteur… En quoi ça change d’avoir un iPad, où des gens comme Yann peuvent proposer du contenu libre ? Et ça n’empêchera pas les éditeurs « à l’ancienne » de proposer du contenu restrictif, sous forme d’applications ou autre.
    Je te propose qu’on retourne à la tablette en ardoise avec une craie à la place du stylet. Là, c’est sûr, pas de risque de devenir neuneu.

    Des projets comme Open Sankore on quand même montré que l’on peut animer un cours devant 60 élèves en Afrique, quand un prof en France a du mal avec 25. Les TIC, c’est de la balle. Et au lieu de favoriser les élèves capables de réciter par coeur leur leçon, on peut apprendre à retrouver du contenu, à l’améliorer, et surtout, à le comprendre pour s’en servir!!

  77. Sébastien C.

    @ttoine ; merci du rappel de la suprématie des éditeurs ; parfait illettré de toutes ces choses, c’en était une que j’ignorais totalement. J’aime aussi beaucoup les arguments du type : « Je te propose qu’on retourne à la tablette en ardoise avec une craie à la place du stylet. Là, c’est sûr, pas de risque de devenir neuneu. » C’est extrêmement constructif et ça s’adapte bien à la hauteur du débat ou l’économie de points de vue trop binaires que demandait Bernard.

    Pourtant, à lire ce genre de choses, je me dis que je n’ai jamais eu l’impression, avec une ardoise, d’avoir en permanence sur moi un œil orwellien ce qui, pour le présent débat, et parce que je ne crois plus qu’il puisse vraiment évoluer, m’impose illico de retourner à l’âge du silex tant il est, pour moi, signifiant de Liberté. Pour ce qui est de la Responsabilité, je ne me souviens pas non plus que ce soit une machine qui m’en ait donné ou retiré le sens. Mais je suis sûr d’une chose : c’est que ces choix, qui, à la lecture de leurs arguments, ne m’apparaissent, cette fois, plus autrement que seulement politiques, bien avant d’être technologiques, me confortent dans le mien qui se porte à une marginalisation radicale. En cela, je ne saurais jamais trop vous adresser suffisamment de remerciements pour tant d’éclairages et d’évidences. C’est sans doute beaucoup trop passéiste pour pouvoir être pleinement entendu par des gens qui nous affirment ici sans ciller être « contre le principe de précaution et pour le principe de réalité », avec ces même mots dont on usait au XIXe siècle (bonjour-la-référence) pour magnifier « le progrès ». Mais ce n’est pas grave tant la société va bien et tant est radieux son à-venir. C’est donc effectivement très bien résumé : « peu importe la tablette, pourvu que l’on ait les usages ». Si, d’aventure, les retours de cuites font un peu mal à la tête, on trouvera bien quelques acides acétylsalicyliques pour compenser et ne pas passer pour un poivrot ; les bourgeois sont les plus aptes à masquer leurs éthylismes. Du reste, cela s’appelle être « au diapason » d’un temps, le nôtre, et Bernard à raison de souligner à quel point c’est là quelque chose de peu d’importance, une sorte de « détail », noyé dans la masse.

    Une société est à construire puisque celle-ci s’achève ; un peu pauvrement tout de même.

    Mais à chacun sa notion-propre de la « modernité ».

  78. william

    @Bernard roussely (notamment)
    vous m’avez certes repris sur quelques points de manière intéressante mais toujours pas clairement répondu aux deux questions (tout au moins la première) :

    Alors ? Tirez vous définitivement un trait sur la possibilité [d’envisager ?] d’intégrer de telles clauses dans l’appel d’offre suivant ?
    Une autre question pourrait être : quelle[s] justification[s] pouvez-vous avancer pour refuser d’inclure ces 4 clauses dans un appel d’offre ?

    Par suite, j’apprécie à sa juste valeur que ce soit une entreprise française qui joue les intermédiaires, en ces temps si gris, c’est toujours ça de pris. Pour autant je maintiens que d’autres entreprises, de type SSII d’ailleurs, et françaises pourquoi pas sont en mesures de fournir d’autres solutions pour peu que les marchés s’ouvrent.
    Je pense qu’effectivement, les marchés actuels sont sciemment ou pas (pas de procès d’intentions qui ne mènent nulle part) taillés pour un produit et non pas un usage. Or si Apple en l’état n’est pas capable de fournir une réponse adaptée (ce dont je doute fortement si, là aussi, ils trouvent un intérêt à investir un nouveau marché ..) d’autres le pourront tout autant, n’en doutez pas. Mais encore faut-il leur ouvrir la porte et leur donner une chance d’être concurrentiels vis-à-vis de ces grandes entreprises justement en incluant ce genre de clauses qui ont tout à fait leur place venant d’une entité POLITIQUE.
    Pour ce qui est de l’ENT dont vous n’avez pas fait le choix, je ne vous jette pas la pierre car je suis toujours partagé sur son intérêt pour les mêmes raisons que vous évoquez d’accès par tou(te)s notamment. Mais par contre, je sais que par exemple : fournir de « vrais » administrateurs réseaux (diplomés en tant que tel !) chargés seulement d’UNE POIGNEE d’établissements, capables d’installer des salles informatiques, les gérer et faire en sorte que les ordinateurs fonctionnent seraient déjà d’une grande aide aux enseignants (dont je fais partie) qui souhaitent utiliser les TICE mais sont bridés par des « pseudos » administrateurs réseaux devant gérer comme ils le peuvent à 4 ou 5 un parc de milliers d’ordinateurs répartis sur de nombreux sites en n’y passant qu’une fois par çi ou par là (réalité du terrain !). Je ne parle pas d’AED recrutés à la va-vite et placés là pour dire que. Et je ne vise pas nécessairement la Corrèze la dedans.

    @ttoine : je doute de la pertinence de la comparaison Afrique/France que vous faites. En tant qu’enseignant, je peux plus aisément concevoir que pour ces enfants l’école représente un idéal mais je demanderais tout de même à assister à ces cours. Mais ici, je peux vous assurer que l’idéal est surtout dans la tête des enseignants (au moins une partie …) et peut être de quelques élèves mais de ce point de vue « aussi » les classes sont très hétérogènes et le suivi d’un cours par ceux qui seraient intéressés est devenu souvent problématique et je pèse mes mots.
    Chaque année nombre d’établissements proposent à leurs élèves des « formations aux addictions des réseaux sociaux » preuve s’il en est que le constat est fait de la dangerosité de cette « modernité ».

    Je m’égare et pour en revenir au sujet qui nous occupe, je note avec plaisir l’offre de rencontre de Mr Roussely et souhaite qu’elle soit prolifique. J’ose espérer que votre présence sur ces forums laisse supposer votre intérêt pour ces questions.

    Cordialement

  79. aucuneimportance

    Pour info, un (nouveau?) lieu de réflexion sur le même type de sujet…

    http://respire.eduscol.education.fr

    «Ce groupe a pour objectif de proposer un espace d’échanges et d’informations national permettant de coordonner tous les savoirs et les savoir-faire tant techniques que pédagogiques en matière de tablettes numériques en milieu éducatif.
    Ce groupe a pour vocation d’informer ainsi tous les acteurs de la communauté éducative désireux de rentrer en expérimentation, mais aussi d’accompagner ceux qui y sont actuellement.»

  80. mynux

    Ceux qui défendent corps et âme Apple et leur système ultra fermé bling-bling iPad sont t-il sérieusement des défenseurs de logiciels libres ? En utilisant une expression populaire, si c’est le cas « on est pas dans la merde ». Utiliser des machines et du matériel d’une société qui n’a jamais été aussi loin dans l’ultra propriétaire et défendre ça, c’est vraiment incompréhensible. Jamais une société n’avait apporté à elle seule un aussi fort danger au logiciel libre.
    Non seulement une tablette Android aurait coûté énormément moins chère, mais en plus elle aurait permis de combler tous les besoins et même encore plus. C’est la seule solution crédible qui aurait marché dans ce cas là. Du libre certes pas à 100% mais du libre quand même et surtout une solution mature, user friendly et qui fonctionne parfaitement. Nexus 10 peut être ?

  81. shokin

    C’est vrai, ça. Au lieu d’investir d’offrir des iPads aux enfants, ils devraient investir dans des ordinateurs portables avec système d’exploitation libre (Linux Mint, Trisquel, etc.).

  82. genasor

    Je citerai J-C Michéa, « Impasse Adam Smith », 2002:

    « ce qui, depuis une dizaine d’années, est mis en place dans l’ensemble des pays occidentaux, c’est un schéma de réforme de l’École fondamentalement identique. Ce schéma […] a été établi, dans ses grandes lignes, par des institutions politiques transnationales (OCDE, Commission européenne) sur la base de recommandations formulées par les plus grand lobbies industriels et financiers européens, telle la tout puissante European Round Table. Et ces différentes directives constituent – ce qui est parfaitement logique – une simple transposition au domaine de l’École des principes libéraux ou capitalistes […]. »

    « Le fait que cette restructuration capitaliste de l’École soit vendue – avec le concours actifs des médias officiels – sous un emballage « pédagogique » et « citoyen », relève simplement du cynisme ordinaire des pouvoirs politiques modernes. Il faut vraiment une candeur à toute épreuve pour imaginer un seul instant que des gouvernements qui ont intériorisé la théologie libérale comme une « contrainte économique » incontournable, pourraient déroger brutalement à leur principes dés qu’il s’agit de l’École, alors même que celle-ci représente, selon la formule célèbre de Claude Allègre, « le plus grand marché du XXIè siècle. »

  83. ®om

    « Les activités éducatives, du moins celles qui sont assurées par des organismes étatiques, doivent enseigner uniquement les logiciels libres (et donc ne devraient jamais conduire les élèves à utiliser un programme non libre), et devraient enseigner les raisons civiques de promouvoir le logiciel libre. Enseigner un programme non libre revient à enseigner la dépendance, ce qui est contraire à la mission de l’école. »
    http://www.gnu.org/philosophy/gover

  84. steph

    Beaucoup de choses ont déjà été dites…
    En plus de menotter les mômes à du propriétaire (bordel…), je suis convaincu que l’écriture possède une temporalité et met en oeuvre un schéma cognitif seule propice à une bonne mémorisation… ce n’est pas en tapotant sur un machin qu’on apprend quelque chose, il faut toucher la chose réellement, faire des expériences pour appréhender le réel, toucher un stylo pour écrire des mots réels formant de phrases réelles ayant un sens réel. Je doute effectivement des vertus pédagogiques d’un truc comme ça.
    De plus, je suis toujours aussi dépité par le fric qu’on peut foutre en l’air sous prétexte d’être dans l’air du temps consumériste…
    Nos étudiants ont une mémorisation à court terme (2 mois, guère plus), pas la peine d’en rajouter…

  85. bernard roussely

    @aKa : « Le Café Pédagogique signale un tout récent rapport de l’Inspection générale sur l’opération « OrdiCollège » : Bravo, quel scoop, et quel traitement de l’information ! Il s’agit du rapport 2011 qui vient d’être publié officiellement. Il était en téléchargement ouvert à tous depuis 2011 sur le site d’Ordicollège.

  86. Romain Gillie

    Bonjour,

    Je suis un enseignant de sciences Corrézien (au collège donc, élève de 11/12 à 14/15 ans). J’ai lu l’intégralité du post et des commentaires. J’utilise l’IPAD quotidiennement avec mes élèves.

    Voici un historique et un avis – tous deux subjectif, et qui n’engagent que moi- sur l’opération ordicollège19.

    Tout d’abord, il faut rappeler que l’opération a débuté par la distribution d’ordinateurs portables sous ubuntu à tous les élèves d’une classe d’âge. A l’époque de la première dotation (2008) et jusqu’en 2010, ce sont les cinquièmes qui recevaient les PC. Le succès fut très mitigé pour différentes raisons : OS peu user friendly à l’époque, nombreux problèmes techniques tant structurels (réseau des établissements immatures, WIFI peu fiable…) que matériels (beaucoup de panne sur les premiers modèles de PC), profs frileux devant les problèmes techniques et le peu de plus value pédagogique amené par ce matériel au regard des contraintes imposées ainsi que par le manque de formation. Une communication peu rationnelle de la plateforme n’a pas arrangé les choses auprès de la communauté enseignante (promesses exagérées et non tenues, délais de réparation, élèves nouveaux arrivants non dotés durant plusieurs mois….).
    En 2010, à la surprise générale, on nous annonce que les sixièmes allaient être dotés d’un IPAD (en plus des cinquièmes qui recevaient l’ordi Ubuntu cette année là). Alors que les usages commençaient à se développer, timidement, avec les PC Ubuntu…. Scepticisme général même si l’objet en lui-même est plein de promesses de l’avis de tous. Les sixièmes reçoivent l’objet au printemps mais la fin de l’année arrive vite.
    Rentrée 2011, les choses sont encore peu organisées pour accueillir ces tablettes, bcp de questions se posent => création de comptes itunes pour les élèves, wifi obligatoire, comment récupérer les contenus réalisés par les élèves…. Nous sommes dans l’expérimentation à grande échelle. Un groupe de profs motivés par l’objet (surtout des profs de techno) défriche les usages possibles, résout des problèmes techniques en partenariat avec la plateforme. Moi-même, très réticent au départ (pas de flash ou Java, pour un prof de sciences….), je m’y mets petit à petit. La suite bureautique Apple installée sur les IPAD est de bonne facture, l’accès au WIFI (et donc au net) fonctionne de mieux en mieux (même si tout n’est pas rose). Fin 2011, évaluation du projet par l’IGN : ces messieurs fin un travail titanesque, rencontrent tous les usagers (profs, parents, élèves, équipes de direction….) et font un rapport. A ma grande surprise, durant les auditions, les profs que je pensais septiques souhaitent largement que l’opération continue avec des IPAD => la plus-value de l’objet a été ressentie par tous. Au printemps, je découvre IBA, je trouve le logiciel formidable, je me mets du coup au Hackintosh (je n’ai pas de Mac) pour produire des ibooks. En juin 2012, de plus en plus de collègues utilisent la tablette avec les élèves dans mon collège (recherche WEB, lecture de docs, productions diverses, dessin…). Apple met à disposition itunesU => n’importe quel prof peut facilement construire et mettre à disposition du contenu poussé automatiquement dans les tablettes élèves. Entre temps la plateforme a tenu compte des erreurs faites avec la première génération d’IPAD, les élèves qui reçoivent l’IPAD2 ont une machine directement fonctionnelle. Rentrée 2012, j’accueille les élèves dotés d’un IPAD2. Mes cours et activités de 5e et 4e sont disponibles intégralement (mais progressivement) sur itunesU => toutes les activités en classe sont réalisées avec l’IPAD, seule la leçon reste dans le cahier. Les formations des collègues aux usages disciplinaires de la tablette se développent et l’utilisation en classe va grandissant.
    Parallèlement, partout en France des expérimentations se développent sur les tablettes, IPAD ou Android.

    Suite à ce bref historique, voici mon avis :
    sur les tablettes : clairement, c’est l’avenir dans l’éducation. Extrêmement simple d’utilisation, batterie longue durée, faible poids, s’allument instantanément, elles servent de : manuel, lecteur multimédia, enregistreur audio, appareil photo, caméscope, accès au net, cahier de brouillon, calculatrice, tableur, traitement de texte, PAO, table de dessin, retouche photo…. Sans même parler des applications gratuites disponibles (il en existe très peu de gratuites et directement exploitables en classe). Les élèves peuvent facilement produire du contenu et le partager => ils sont moins bloqués par des apprentissages purement informatiques de manipulations de logiciels. Cela n’a STRICTEMENT RIEN A VOIR avec les ordis portables : autonomie zéro au bout de quelques mois car les gamins les laissent branchés au secteur en continu chez eux, longueurs au démarrage qui deviennent interminables au fur et à mesure des années (les PC finissent par ramer, les gamins ne sachant pas les entretenir) et utilisations pédagogiques limitées : ça reste un PC => les gamins peuvent-ils prendre des photos avec ? Dessiner sur leur écran pour annoter des schémas en SVT, des cartes en histoire-géo ? Se filmer pour monter un compte-rendu vidéo d’une sortie ? Lire sans effort les fables de la fontaine gratuitement (iBookstore donne accès à des nombreux livres tombés dans le domaine public) ? Donc je fais le pari que d’ici quelques années, fini les vieux manuels scolaires => les élèves auront tous une tablette. Cela aura un coût au départ mais ensuite : plus de manuels à acheter, plus de photocopies (c’est déjà mon cas cette année), plus de sacs trop lourds pour les élèves (certains sixièmes portent un sac qui fait 1/3 de leur poids.) et les conséquences pour leur dos.
    Loin de moi l’idée que les tablettes remplaceront les ordis dont on dispose dans les établissements => certains logiciels spécifiques et apprentissages ne pourront se faire que par ce biais là. Mais n’oubliez pas qu’il n’y a pas de cours d’informatique au collège, que ce soit de programmation ou bien d’usage de base, ou d’apprentissage à la notion d’identité numérique… On traite d’informatique de manière transversale, dans le cadre de la compétence 4 du socle commun : en gros dans chaque matière, durant les activités, on est censé apprendre aux élèves à se servir d’un ordinateur, les éduquer aux bonnes conduites sur le net mais avec les objectifs notionnels de notre programme disciplinaire, qui est déjà bien chargé…. Personnellement, je ne peux me permettre de passer 20min sur un cours de 50min à apprendre aux élèves l’intérêt des styles dans libreoffice… (ou pour troller, comment gérer les tableaux dans ce logiciel…).
    Pour un exemple de l’utilisation de tablettes en sortie de terrain (l’équivalent est simplement impossible à faire même avec des netbooks) : http://www.ac-limoges.fr/svt/spip.p
    sur l’IPAD en tant que tel : Au niveau de la maintenance purement matérielle : les IPAD 1 des élèves ont maintenant 2 ans et on ne décèle pas de souci au niveau de la batterie, les pannes ont été divisées par un facteur 10. Pour les IPAD2, le recul n’est pas assez grand. Je ne sais pas si on peut extrapoler ce type de résultats aux autres modèles de tablettes., mais c’est la durabilité est au RDV pour l’instant (ce n’était pas le cas pour les ordos portables). Au niveau de l’aspect logiciel : iOS est fluide et facile à utiliser. Sur les applications, comme dit précédemment, malgré le catalogue conséquent sur l’Appstore, peu d’apps dédiées enseignement sont gratuites et directement utilisables en classe. Très souvent les apps sont soit inadaptées pour le programme officiel, soit payantes. Ceci dit, les profs n’ont pas besoin de contenu « prêt à l’emploi » => même entre nous quand on se passe des activités on retouche, on adapte car nos façons de faire nous appartiennent…. Si un logiciel incontournable comme Geogebra fait défaut en maths (et encore, il ne va pas tarder http://www.kickstarter.com/projects…), il n’y a pas vraiment d’équivalent dans les autres matières au collège (car souvent les logiciels spécifiques sont payés par les établissements et leurs licences ne permettent pas de les distribuer aux élèves). Un des gros point négatif : l’absence de gestion du flash. C’est un gros handicap sachant l’ensemble des ressources développées par des profs bénévolement sous ce format (pareil pour Java). Un autre aspect qui fait défaut : l’absence de gestionnaire de fichier sur la machine : chaque apps étant compartimentée, les productions d’un élève deviennent vite éparpillées sur la machine => impossible de regrouper en un même endroit une vidéo, un diaporama et un document pages… Cela a d’autres implications => l’IPAD est incompatible avec un ENT intégrant un serveur de fichier (à part si ce dernier intègre le protocole Webdav mais l’élève devra faire une manip supplémentaire) : en effet, il ne pourra pas, via une interface HTML, joindre un document pour envoyer au prof….. D’autre part, être obligé de passer par itunes pour transférer de gros fichiers d’un ipad vers un PC est pénible (le cas se présente pour les vidéos, le reste des productions élèves est suffisamment léger pour être envoyé par mail). Enfin, l’absence de puce GPS est dommage pour des matières de terrain, car les applications pédagogiques sont nombreuses. En tant que prof, plusieurs fonctionnalités liées aux IPADS sont pour moi incontournables et n’ont pas d’équivalent aussi user friendly sur android : itunesU (dont j’ai parlé plus haut, c’est un véritable atout pour les collèges souvent sans ENT) et la recopie vidéo d’écran d’IPAD via WIFI. Cette fonctionnalité est juste géniale en classe, et justifie à elle-seule pour moi le choix de cette tablette : en installant un logiciel qui coûte moins de 10 euros sur le PC de la classe, les gamins peuvent s’y connecter via WIFI et envoyer leur écran d’IPAD au vidéo projecteur. Ils peuvent ainsi montrer ce qu’ils ont fait, ou sont en train de faire à leurs camarades en direct. On peut vidéo projeter plusieurs écrans d’IPAD pour comparer… On a l’équivalent d’un TNI pour un prix divisé par 4.
    sur l’opération et la poursuite dans le futur
    Le projet avance dans la bonne voie : la plateforme ordicollège a su s’adapter pour ne pas reproduire des erreurs passées. Malheureusement, elle manque de personnel réellement qualifié pour faire face au volume de machines distribuées et aux objectifs fixés. Par rapport à la question posée par un des internautes et par l’association Pullco sur l’intégration de clauses du logiciel libre lors du prochain marché publique : d’un point de vue strictement pragmatique, changer d’OS et de matériel signifierait la mort du projet. Les profs veulent bien s’adapter : il leur faut du temps mais quand ils décèlent une plus-value, un réel intérêt pour leur matière et leur enseignement ils se bougent à condition qu’ils aient les formations adéquates. Mais passer d’Ubuntu pendant 4 ans à iOS pendant 3 ans pour changer pour Android (je pense, car ubuntu pour mobile n’est pas encore viable me semble-t-il) ce serait du suicide. La levée de bouclier serait énorme, et j’en ferai partie.
    sur l’aspect politique des logiciels libres et de la culture libre
    Personnellement je suis à fond pour le libre. J’ai lu Lawrence Lessig, j’admire ce que fait la fondation Wikipédia et je pense que c’est une des évolutions majeures de l’histoire de la culture qui est en train de se passer. Les tablettes dans l’enseignement, ce sera une explosion des pratiques (http://education.tablette-tactile.n…), une mutualisation facilitée entre enseignants, la fin de la main-mise des éditeurs sur le savoir scolaire. Cela permettrait d’évaluer les élèves différemment (un exemple : http://education.tablette-tactile.n…). Tout cela participe de la même dynamique. Alors en effet, j’aurais préféré une tablette sous android éthiquement parlant, mais à l’époque de la première distribution une tablette android de qualité n’existait simplement pas. Et maintenant, changer d’iOS vers Android serait clairement CONTRE-PRODUCTIF comme expliqué ci-dessus. Ensuite, pour un département comme la Corrèze où il n’y a pas d’ENT, où la distribution se fait au niveau du collège, je pense que l’IPAD est le meilleur choix par rapport aux services annexes proposés par Apple. Au niveau lycée, où les ENT existent déjà, où nombre de profs ont les compétences pour développer des apps et comme les tablettes android intègrent très souvent une puce GPS d’office, je pense que les tablettes android sont plus adaptées. L’aspect éthique ne peut être le seul critère de choix, on a eu l’exemple avec Ubuntu => un OS libre OK, mais quand l’ordi reste à la maison, ça sert à quoi ? Il y a une posture raisonnée à avoir, même si l’objectif à terme doit être « un maximum de libre partout ». On ne peut pas exiger des gens d’être privés de certaines fonctionnalités, de certains services, juste par principe. Aux promoteurs du logiciel libre de faire en sorte que les solutions qu’ils proposent soient le plus user friendly pour amener les gens vers eux : l’exemple de l’évolution d’Ubuntu illustre bien cette idée (je l’ai installé chez plusieurs non spécialistes de mes amis, qui sont ravis). Quand on voit par exemple la puissance de Scenarii Chain, mais l’investissment que cela nécessite…. En tant que formateur TICE, je ne peux proposer l’outil aux collègues en l’état. Pousser par contre pour que les jeunes collègues soient formés dès le début de leur carrière sur ce type de logiciel, cela me semble important, tout comme les sensibiliser à l’idée de partage et de mutualisation.
    R. Gillie

  87. lou passejaïre

    petite news trollesque :
    IPAD’s distribués aux environs des vacances de février , au moins dans un collége de Brive la gaillarde … et selon les dires de l’établissement, opérationnels aux environs de paques …
    houston, we have a problem …

    si le CG 19 pouvait nous éclairer …

  88. pilou

    Et alors ? Il serait bien de disposer des ipads le jour de la rentrée de 6 ème, c’est juste impossible car (entre autres contraintes de budget, les listes d’élèves sont finalisées fin octobre. C’est vrai que c’est tard de doter en février, mais les élèves sont dotés… pour trois ans et demi, pas pour un an…

  89. Bruno

    La ville d’Angers annonce fièrement sur son site internet qu’elle a commencé à acquérir des tablettes iPad pour en équiper progressivement toutes ses écoles. Si l’on en croit les auteurs de l’article, c’est le choix d’un outil moderne, fiable, pérenne et incontournable. Et si au contraire il s’agissait là d’une erreur monumentale et fondamentale quant à la place de l’informatique à l’école?

    Jetons un voile pudique sur sur l’éthique de ce choix (on sait désormais que le succès économique de l’entreprise Apple est basé sur des conditions de travail dignes du Moyen-Âge dans les usines Foxconn en Chine qui fabriquent ses produits, et que Apple fait partie des ces multinationales qui réussissent à échapper presque totalement à l’impôt dans notre pays), et intéressons-nous aux critères commerciaux, techniques et pédagogiques.

    D’un point de vue commercial, on constatera que Apple réactive les vieilles méthodes qui ont fait son succès aux USA depuis les origines: inonder les établissements scolaires de ses produits en proposant des prix très attractifs, afin de fidéliser une clientèle pour l’instant captive. Aux États-Unis, beaucoup de gens sont fidèles aux produits Apple malgré leurs prix très élevés parce qu’ils n’ont jamais utilisé autre chose depuis l’école. Cette stratégie est maintenant appliquée dans le monde entier et ne doutons pas que c’est la première explication du choix fait par nos élus. Et tant pis si le conditionnement imposé à nos enfants est la contrepartie de cette promotion commerciale.

    Le choix technique est encore plus aberrant: les tablettes iPad ne sont pas des ordinateurs, ce sont des gadgets très sophistiqués mais totalement verrouillés. Toute intervention sur ce genre de machine est totalement impossible, le fabricant gardant la mainmise sur le fonctionnement de son appareil. Il faut savoir que si l’on avait fait le choix de systèmes et de logiciels libres, on aurait bénéficié de la même fiabilité tout en gardant la liberté d’installer les programmes de son choix et d’utiliser les matériels que l’on souhaite. Et le tout pour un prix quasiment nul!

    Quant à l’aspect pédagogique, il se résume à un choix: veut-on des gadgets ou des ordinateurs? Osons dire ici que l’iPad est un produit de consommation très coûteux et non pas un outil pédagogique digne de ce nom. Et il y a pire: Apple fournit aussi les contenus! Ainsi la boucle est bouclée et la multinationale contrôle l’outil, ses contenus, et … nos enfants! Tout en s’enrichissant aux frais du contribuable et en rendant l’école dépendante d’une entreprise à but très lucratif.

    Oui, l’informatique doit avoir toute sa place à l’école à la fois en tant qu’outil et en tant qu’objet d’étude. Pour ce faire, il existe de nombreuses solutions techniques basées sur les logiciels libres à la fois moins coûteuses (voire gratuites), plus respectueuses de la déontologie et de la liberté des élèves et des enseignants, et qui concourent à former des citoyens responsables et aptes à faire leurs choix. Pas des consommateurs formatés.

    Bruno Menan

  90. Sébastien R

    Je suis moi-même présentement étudiant au Collège de Montréal (privé) en secondaire 4 (16ans) utilisateur du iPad pour mes cours… Nous sommes présentement en train de formuler notre PDE sur le sujet même du iPad représentant notre opinion sur ce dernier, puis, je dois avouer que ma conclusion, telle l’est pour la majorité de mes collègues de classe, résulte en un négatif total; du moins presque.. Le bien de cette technologie est presque entièrement rayé par la distractibilité qu’il engendre sans compter du coût même de l’appareille (+extra étuie, clavier, etc.). La moyenne des résultats générale académiquesde tous les élèves, du secondaires 1 à 4 (sans compter 5 cette première année avec cette technologie) on chutés de presque 34% comparément aux années précédantes… Somme toute, je pense que le iPad nous a été donnés dans les mains trop rapidement…