Déframasoftisons Internet !

Ne hurlez pas tout de suite, mais nous annonçons ici la fermeture progressive, sur plusieurs années, de certains services de « Dégooglisons Internet ». Nous voulons le faire en bonne intelligence, afin de concentrer nos énergies vers plus de décentralisation et d’efficacité pour les actrices et les acteurs de la contribution.

Cet article est long. Notre réflexion, complexe, ne peut pas se réduire à un tweet. Nous vous recommandons de lire cet article dans son intégralité, mais nous avons essayé d’en extraire les points principaux, que vous retrouverez en bas de cette page.
Mise à jour (janvier 2021) :

Nous avons complètement remis à jour notre plan de « déframasoftisation ». Nous avons pris en compte de nombreux paramètres (vos usages, l’évolution de certains logiciels, la disponibilité d’alternatives, les conséquences des événements de 2020…) et décidé de poursuivre en 2021 le maintien de certains services, le temps d’y voir plus clair.

Si les raisons exposées ici restent valables, merci de ne pas tenir compte des annonces dans les textes et images de cet article.

Le calendrier mis à jour se trouve sur la page Alt.framasoft.org.

Qu’est-ce qui se passe ?

On le répète à l’envi : Framasoft est, et souhaite rester, une association à taille humaine, un groupe de passionné·es qui expérimentent pour tenter de changer le monde (un octet à la fois). Il y a 9 salarié⋅es, dans une association qui compte une trentaine de membres depuis plusieurs années. Des membres qui, chaque année, maintiennent des actions auxquelles contribuent 700 à 800 bénévoles (pour une heure ou tout au long de l’année), des actions financées par plus de 4 000 donatrices et donateurs (merci <3), et qui bénéficient à des centaines de milliers de personnes chaque mois…

Or Framasoft, c’est aussi des dizaines d’articles blogs, une centaine de rencontres, conférences et ateliers par an, une maison d’édition de livres libres, de nombreuses réponses aux médias qui nous sollicitent, l’animation d’un annuaire collaboratif de solutions libres, deux gros logiciels en développement (PeerTube et Mobilizon), et des contributions/partenariats tellement cools et nombreux qu’il va nous falloir trois mois pour tout vous présenter… (rendez-vous en octobre !)

Des parodies complices créées par l’ami JCFrog

Une chose est sûre, à Framasoft : nous tenons à notre modèle associatif, nous ne voulons pas croître en mode « la start up qui veut se faire plus grosse que Google ». Si nous voulons garder notre identité sans nous épuiser à la tâche (et là aussi, on en reparlera dans les semaines qui viennent, mais on s’est parfois surmené·es), et si nous voulons continuer d’expérimenter de nouvelles choses, il faut que nous réduisions la charge qui pèse sur nos épaules.

Pourquoi fermer certains services ?

Dès le départ, Dégooglisons Internet a été annoncé comme une expérimentation, une démonstration, qui devait s’achever fin 2017. Nous n’avions pas prévu que parler de la centralisation du web (qui n’intéressait que les passionné·es, en 2014) susciterait une telle adhésion, et donc autant d’attentes. En clair : Dégooglisons Internet, et l’ensemble des services qui y sont proposés, n’a pas été pensé pour centraliser autant d’utilisateurs et d’utilisatrices, ni pour les enfermer dans des framachins qui dureraient à l’infini (et au delà).

Si on exclut les services « pour la vanne » (mais on vous aime, Framatroll et Framadsense !), il y a 38 services sur les serveurs de Dégooglisons Internet. C’est beaucoup. Vraiment beaucoup. Cela signifie 35 logiciels différents (chacun avec son rythme de mise à jour, ses communautés qui s’activent ou s’épuisent, etc.), écrits dans 11 langages (et 5 types de bases de données), répartis sur 83 serveurs et machines virtuelles, qu’il faut surveiller, mettre à jour, régler, sauvegarder, déboguer, promouvoir, intégrer à notre support… bref qu’il faut bichonner, comme on nettoie et prépare les chambres d’un hôtel disparate visité par des centaines de milliers de personnes chaque mois.

Même nous nous n’arrivons pas à tenir à jour la liste de tous les services que nous proposons -_-‘…

Or il y a des services qui ne marchent quasiment plus (Tonton Roger). Des services qui étaient des expérimentations que nous n’avons pas pu poursuivre (Framastory, Framaslides). Des services dont la dette technique est si lourde que même en y investissant plusieurs jours de développement dessus, on ne fait que retarder leur inévitable effondrement (Framacalc). Il y a aussi des services qui, si on les laisse faire, peuvent croître de manière illimitée et infinie, ce qui n’est pas tenable (Framasite, Framabag, Framabin, etc.). Il y a des services qui demandent beaucoup, beaucoup d’efforts si on veut éviter les utilisations frauduleuses, quand on est aussi visible que Framasoft (Framalink, Framapic). Ne parlons pas du cas des médias sociaux fédérés (Framapiaf, Framasphere), qui demandent un lourd travail de modération et fonctionneraient de façon bien plus fluide si nous n’avions pas accueilli autant d’inscriptions.

Sans compter que… ce n’est pas sain ! On le sait, c’est hyper pratique de pouvoir dire « tu veux une alternative, va voir les Framachins ! ». C’est rassurant d’avoir tout dans un même endroit, sous un même nom… On le sait, et c’est même pour cela qu’on a utilisé cette technique de la marque « frama », qui pourtant, n’est vraiment pas notre tasse de thé.

Mais centraliser des trucs sur Internet, ce n’est pas une bonne idée : non seulement ce réseau n’a pas été pensé pour créer des points de centralisation, mais surtout c’est en mettant toutes nos données dans le même panier que l’on concentre les pouvoirs entre les mains des personnes qui gèrent les serveurs, et c’est sur cette pente glissante que se sont créés des géants du web tels que Google ou Facebook.

Il faut donc nous déframasoftiser.

Mettre la décentralisation à portée de clic

Nous allons prendre le temps d’exploiter un des grands avantages du logiciel libre sur le logiciel propriétaire. Quand (au hasard) Google met un énième projet dans son cimetière, la plupart du temps, le code est privé : Google prive alors chacun·e d’entre nous de la liberté de reprendre ce code et de l’installer sur nos serveurs.

cliquez sur l’image pour découvrir le collectif CHATONS

Le logiciel libre, au contraire, permet à d’autres de prendre le relais. Par exemple, Framapic n’est pas exclusif à Framasoft : n’importe qui a le droit d’installer le logiciel Lutim sur un coin de serveur et d’en faire profiter qui bon lui semble… C’est d’ailleurs dans cette optique de décentralisation que nous avons travaillé sur des outils facilitant l’auto-hébergement (tel que Yunohost), ainsi qu’avec le collectif d’hébergeurs alternatifs qu’est CHATONS.

Notre objectif, en annonçant longtemps à l’avance des fermetures de services comme Framapic, par exemple, est double. Premièrement, nous espérons que cela motivera de nombreux hébergeurs à ouvrir leur instance du logiciel Lutim, donc du même service (nous pensons aux camarades du collectif CHATONS). Et ensuite, cela nous donne le temps de repérer des offres d’hébergement et de les afficher sur la page d’accueil de Framapic. Ainsi, cette page d’accueil vous emmènera, d’un clic, vers le même service, chez un autre hébergeur… et ce, dès l’annonce de la fermeture de Framapic (un an avant qu’il ne ferme).

Comment ça va se passer ?

En douceur, et sur deux ans ! Enfin deux ans… au moins. (Non parce que si on trébuche sur nos claviers et qu’on se foule une phalange, ça peut prendre plus longtemps !)

Maintenant que nous nous sommes rassuré·es ensemble, et assuré·es du fait que les services libres et éthiques, c’est chouette… Il est temps de lancer un mouvement de transition pour sortir du réflexe « tout Framasoft ». Mettre les frama-services en retrait pour que vos usages rebondissent ailleurs, c’est un peu comme si nous vous disions :

Notre AMAP du numérique est au maximum de sa capacité, mais on ne va pas vous laisser comme ça avec votre cabas : nous faisons partie d’un réseau d’AMAPs et d’autres membres du réseau seront ravis de vous accueillir.

On va vous préparer le terrain. Afin d’agir en toute transparence, nous vous proposons de télécharger un tableur détaillé du calendrier prévisionnel des fermetures. Et pour les personnes qui veulent juste avoir un regard global, voici un tableau résumant la manière dont nous envisageons ce plan de fermetures.

Si on regarde de plus près, le schéma est le même pour tous les services concernés :

Étape 0. D’abord, nous annonçons notre plan de fermeture d’une partie des services (ça, c’est aujourd’hui). Cela permet à chacun·e d’y voir clair, de prendre les devants et de s’auto-gérer pour prendre le relais sur tel ou tel service. Tout au long des mois à venir, nous essaierons, tant que faire se peut, de faciliter la migration vers d’autres hébergeurs de services ;
  1. Ensuite, on annonce sur chaque service concerné qu’il va bientôt être restreint, puis fermé (1ère colonne du tableau). On affiche alors sur la page d’accueil un lien vers des hébergements alternatifs (d’un même logiciel ou équivalent) que nous aurons repérés et sélectionnés ;
  2. Après, on restreint l’usage du service (2e colonne). L’idée est de fermer la porte aux nouveaux venus (ne plus pouvoir créer un nouveau compte, un nouveau calc, ou uploader un nouveau fichier) en les redirigeant vers des alternatives disponibles… tout en donnant le temps de pouvoir migrer son compte et ses données aux personnes qui sont encore inscrites sur nos services ;
  3. Enfin, on ferme le service lorsque c’est possible (dernière colonne du tableau) ou alors on l’invisibilise lorsqu’il est nécessaire d’assurer la continuité de ce qui y a été fait (par exemple, les frama.link existants continueront de rediriger vers la bonne adresse web).

On ne ferme pas tout, et certainement pas tout de suite (sauf un)

Framastory et Framanews, dont les lourdes contraintes techniques nous forcent à agir rapidement, seront les premiers à suivre cette route avec une restriction début 2020 et une fermeture un semestre plus tard. Pour tous les autres services concernés, les restrictions ne débuteront qu’à l’été 2020 (voire l’été 2021 pour certains), et les premières fermetures n’interviendront pas avant 2021 ; voire, pour certains services, pas avant 2022 !

Les seules exceptions à cette façon de faire sont, tout simplement, les services que nous ne fermerons pas (Framadate, les Framapads et MyPads, Framavox, Framagenda, Framatalk, le Framindmap collaboratif, Framacarte), auxquels s’ajoutent ceux que nous déplaçons juste dans notre axe « Culture Libre » (Framagames et Framinetest), ainsi que Framadrive (qui, lui, a très vite atteint la restriction des 5000 comptes que nous nous étions imposés… ce qui va rester ainsi).

Ah, oui…. et puis il y a Framabee, aussi connu sous le nom de Tonton Roger, le méta-moteur de recherche qui ne marche vraiment plus. D’aucuns disent qu’il faut l’achever, d’autres pensent qu’il faut lui faire dire que « Google m’a tuer », car malgré nos bidouillages, Google (et ses collègues) recevait trop de requêtes de notre part et s’est mis à les refuser en masse… comme quoi centraliser les usages, même chez Framasoft, ça ne marche vraiment pas ! Nous, on pense lui offrir une retraite anticipée : dès le mois prochain on dit bye bye à Framabee et on offre des charentaises à Tonton Roger !

Cliquez pour lire le document historique retraçant la soirée où nous avons eu la brillante idée d’avoir 3 noms de domaines pour un moteur de recherche.

Ranger le sac à dos, pour mieux avancer ensemble

Nous avons beaucoup appris. L’expérience de « Dégooglisons Internet » a démontré que lorsqu’on ne vous traite pas de consommatrices-ménagères et de clients-rois, vous savez accepter avec grâce qu’un serveur reste planté durant le week-end (parce qu’on n’impose pas d’astreintes à nos admin-sys), qu’un outil soit parfois un poil moins joli ou qu’il faille limiter son utilisation du service afin de partager l’espace avec d’autres… bref : qu’il y a une place, dans vos vies, pour du numérique artisanal, au sens noble du terme.

Toutes ces leçons, que nous récoltons depuis 2014, nous mènent à penser qu’il faut entamer une transition. Nous ne voulons certainement pas laisser les gens (vous !) le bec dans l’eau, et donner l’impression que le Libre est une promesse non-tenue. Au contraire, nous avons eu la joie d’attirer votre attention vers des solutions libres et de vous avoir aidé à les adopter (merci pour ces efforts !). Cette confiance, cette appétence pour des outils numériques pensés de manière éthique est précieuse : nous ne voulons pas la décevoir, juste l’accompagner un pas de plus sur le chemin.

dessin de Mobilizon par David Revoy
Mobilizon, illustré par David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Vous noterez au passage que nous prenons le soin de faire ce que les géants du web n’ont jamais fait : annoncer longtemps à l’avance un plan de fermetures et travailler pour vous accompagner encore plus loin dans votre dégooglisation. Ce grand remue-ménage nous permet aussi de ranger l’ensemble des outils et expériences que nous avons accumulé dans nos sac-à-dos ces dernières années… car cela fera plus de place, plus de disponibilité à ce qui arrive.

PeerTube et Mobilizon montrent combien nous souhaitons nous éloigner du modèle de logiciels « pareils-que-google-mais-en-libre ». A partir d’octobre, nous allons prendre trois mois pour faire le point sur nos explorations de la feuille de route « Contributopia », et vous verrez qu’il y a de nombreuses choses à dire, de nombreux projets qu’on n’avait pas vus, là, tout au fond du sac à dos…

C’est un moment très excitant qui s’approche, car nous avons de nombreuses annonces et histoires de contribution à vous partager… rendez-vous mi-octobre, nous, on a hâte !

Un an pour construire une nouvelle proposition

Fort·es de ce que ces années à Dégoogliser Internet nous ont enseigné, nous avons l’intuition qu’il est possible de construire une nouvelle proposition de service moins complexe, et plus pratique, pour les usager⋅es comme pour les hébergeur⋅ses. À force d’observer vos usages et d’écouter vos attentes, nous pensons que Nextcloud, riche de ses nombreuses applications, est une piste (et on n’est pas les seul·es !). Nous croyons que ce logiciel peut répondre à a majorité des besoins des gens qui contribuent à changer le monde.

Une illustration des nombreuses utilisations possibles du logiciel Nextcloud

Nous nous donnons un an pour y contribuer (à nouveau), touiller dedans, expérimenter avec les copines et les copains afin de vous faire une autre proposition qui, nous l’espérons, facilitera encore mieux les dégooglisations…. comme les « déframasoftisations » !

Pour résumer :

  • Nous ne voulons pas devenir la « solution par défaut », et centraliser vos usages et vos attentions (c’est comme ça qu’on a créé des géants du web) ;
  • 38 services c’est une trop grande diversité et complexité de logiciels à aborder (pour vous) ainsi qu’à maintenir et promouvoir (pour nous) ;
  • Nous voulons rester une association à taille humaine, à chaleur humaine… une espèce d’AMAP du numérique ;
  • Nous proposons donc une nouvelle étape dans la décentralisation des données :
    • Fermer progressivement des frama-services pour en faire des portes qui vous renvoient vers d’autres hébergeurs ;
    • Prendre le temps de mettre en place une autre proposition simplifiée pour les usager·es (qui offrira par exemple un compte unique).



Framasoft : les chiffres à connaître

Chaque année, nous nous rappelons à votre bon souvenir pour vous inciter à soutenir financièrement nos actions. Vous voyez au fil du temps de nouveaux services et des campagnes ambitieuses se mettre en place. Mais peut-être voudriez-vous savoir en chiffres ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. Voilà de quoi vous satisfaire.

Par souci de transparence, nos bilans financiers sont publiés chaque année et nous offrons en temps réel l’accès à certaines statistiques d’usage de nos services. Mais cela ne couvre pas l’ensemble de nos actions et nous nous sommes dit que vous pourriez en vouloir plus que ce qui se trouve sur Framastats.

Libre à vous de picorer un chiffre ou l’autre, d’en faire des quizz ou de les reprendre pour votre argumentaire afin de démontrer l’efficacité du monde associatif. Nous espérons que vous y verrez l’illustration de notre engagement à promouvoir le libre sous toutes ses formes.

  • 1 : Depuis son lancement voilà un an, chaque heure un nouveau site naît sur Framasite.
  • 2,5 : Les 5 000 utilisatrices de Framadrive utilisent 2,5 To de données pour leurs 3 millions de fichiers.
  • 5 : Toutes les 5 secondes en moyenne, un utilisateur se connecte sur les services Framasoft.
  • 10 : Toutes les 10 minutes à peine, une nouvelle visioconférence est créée sur Framatalk, qui accueille environ 400 participant⋅es par jour.

Framatalk, la vision-conférence Libre, vue par Pëhà

  • 11 : C’est le nombre de pizzas, additionné aux 47 plateaux-repas et 25 couscous qu’ont avalé les 25 personnes présentes pendant les 4 jours de l’AG Framasoft 2018.
  • 33 : Framasoft vous propose 33 services en ligne alternatifs, respectueux de vos données et sans publicité.
  • 35 : Grâce aux 300 abonné·e·s à la liste Framalang, ce ne sont pas moins de 35 traductions qui ont été effectuées et publiées sur le Framablog en un an.
  • 252 : http://joinpeertube.org , c’est une fédération de 252 instances (déclarées) affichant 23 017 vidéos libérées de YouTube
  • 750 : Chaque mois, notre support répond à environ 750 demandes, questions et problèmes. Avec un seul salarié !

Framalibre, l’annuaire à l’origine de Framasoft

  • 871 : Framalibre, l’annuaire du libre vous présente 871 projets, logiciels ou créations artistiques sous licence libre à l’aide de courtes notices.
  • 1 000 : Framaforms c’est environ 1000 formulaires créés quotidiennement et plus de 44 000 formulaires hébergés.
  • 1 800 : Chaque jour, ce sont près de 1 800 images qui viennent s’ajouter aux 770 000 déjà présentes sur les serveurs de Framapic.
  • 2 236 : Le Framablog c’est 2 236 articles et 28 919 commentaires depuis 2006, faisant le lien entre logiciel libre et société/culture libres.
  • 3 000 : 4 000 utilisatrices réparties en 250 groupes ont créé plus de 3 000 présentations et conférences grâce à Framaslides alors qu’il n’est encore qu’en beta !
  • 6 000 : Framemo héberge 6 000 tableaux qui ont aidé des utilisateurs à mettre leurs idées au clair, sans avoir à s’inscrire.

Framacarte, pour ne pas se perdre en chemin

  • 6 000 : Sur Framacarte ajoutez votre propre fond de carte aux 6 000 qui existent déjà, en partenariat avec OpenStreetMap.
  • 6 579 : Framapiaf, c’est 6 579 utilisateurs ayant « pouetté » 734 500 messages sur cette instance Mastodon, elle-même fédérée avec près de 4 000 autres instances (totalisant environ 1,5 million de comptes).
  • 11 000 : Avec Framanews, ce sont 500 lecteurs (limite qu’on a nous même fixée pour restreindre la charge du serveur) qui accèdent régulièrement à leurs 11 000 flux RSS.
  • 13 000 : Près de 4 000 utilisatrices accèdent à leur 13 000 notes depuis n’importe quel navigateur, avec un accès sécurisé, sur Framanotes.
  • 15 000 : Avec Framabag 15 000 personnes ont pu sauvegarder et classer 1,5 million d’articles.

Framagit, pour partager librement votre code

 

  • 25 000 : Notre forge logicielle, Framagit, héberge plus de 25 000 projets (et autant d’utilisateurs).
  • 35 000 : Avec MyFrama, 35 000 utilisatrices partagent librement leurs liens Internet.
  • 43 000 : Accédez à une des 43 000 adresses Web abrégées ou créez-en une grâce au raccourcisseur d’URL Framalink qui ne traque pas vos visiteurs.
  • 52 000 : Découvrez Framasphère, membre du réseau social libre et fédéré Diaspora*, où 52 000 utilisatrices ont échangé environ 600 000 messages et autant de commentaires.
  • 75 000 : Près de 75 000 joueurs ont pu faire une petite pause ludique sans s’exposer à de la publicité sur Framagames.

Framadrop, le partage aisé de gros fichier, en sécurité

  • 100 000 : Sur Framadrop plus de 100 000 fichiers ont pu être échangés en toute confidentialité.
  • 130 000 : Framacalc accueille plus de 130 000 feuilles de calcul, où vos données ne sont pas espionnées ni revendues
  • 142 600 : Sur Framapad, c’est en moyenne plus de 142 600 pads actifs chaque jour et presque 8 millions d’utilisateurs depuis ses débuts.
  • 150 000 : Les serveurs de Framalistes adressent en moyenne 150 000 courriels chaque jour aux 280 000 inscrites à des listes de discussion.
  • 200 000 : Êtes-vous l’une des 200 000 personnes à avoir consulté un des 23 000 messages chiffrés de Framabin ?
  • 500 000 : Framadate c’est plus de 500 000 visites par mois et plus de 1 000 sondages créés chaque jour.

Framapiaf, notre instance Mastodon

  • 2 500 000 : Plus de 2 millions et demi de personnes ont développé leurs idées, échafaudé des projets sur Framindmap depuis sa mise en place.
  • 3 350 000 : Grâce à Framabook, 3 350 000 lecteurs ont pu télécharger en toute légalité un des 47 ouvrages librement publiés.
  • 5 000 000 : Sur Framagenda environ 35 000 utilisateurs gèrent un million de contacts. Ils organisent et partagent près de cinq millions d’événements.
  • 10 000 000 : Comme près de 40 000 personnes, travaillez en équipe sur Framateam et rejoignez un des 80 000 canaux avec presque 10 millions de messages !

 

Et le chiffre essentiel pour que tout cela soit possible, c’est celui de nos donatrices et donateurs (2381 en moyenne chaque année) : appuyez sur ce bouton pour le faire croître de 1

 

+1 : Je fais un don à Framasoft

 

Pour en savoir plus




Péhä : il lisait des Picsou, il dessine des gnous !

 

Des développeurs de logiciels libres, on en trouve presque à la pelle. Des artistes libres… ça se complique, mais on en trouve ! Bien évidemment, il y a Gee et vous avez déjà lu l’interview de David Revoy ici même à l’occasion de la sortie papier de Pepper & Carrot, mais d’autres se cachent encore dans les tréfonds des Internetz !

Nous passons l’été à les chercher pour vous les présenter. Samedi dernier, vous avez pu découvrir Nylnook et nous avons encore quelques surprises en prévision.

Voici Péhä ! Vous avez peut-être aperçu ses dessins ces derniers temps sur les réseaux sociaux via nos comptes. En effet, il a illustré les articles écrit par Emmabuntus et Arpinux dans L’Âge de faire à propos de certains de nos services.

Comme il a un joli coup de patte, nous avons décidé de lui poser quelques questions pour en savoir plus sur lui.

Bonjour Péhä. Est-ce que tu peux déjà te présenter ? (et d’où vient ton pseudo avec les accents extra-terrestres ?)

Hello Framasoft, je suis donc Péhä, j’ai 32 ans, je vis près d’Angers (c’est dans l’ouest de la France pour Pouhiou 🙂 ). Le pseudo avec les accents c’est un petit jeu de mot avec les initiales de mon prénom. Ça date d’il y a quelques années quand je faisais du volley, c’était pour rigoler mais comme tout mon entourage irl m’appelle comme ça depuis, j’ai gardé ce pseudo sur le net.

Qu’est-ce qui t’a amené au dessin ? Comment as-tu appris ?

Comme tous les gosses, j’ai pas mal dessiné étant gamin. J’ai fais arts plastiques comme tout le monde au collège/lycée (surtout parce qu’à l’époque le pc de la salle d’art était pas surveillé et que c’était une bonne bécane pour télécharger des roms de Mégadrive ni vu ni connu…), mais je n’ai jamais suivi de cours ou fait les beaux-arts. Je le regrette aujourd’hui un peu, car je fais pas mal d’erreurs (anatomie, proportions, perspectives) et je suis lent dans l’exécution d’un dessin.

Des sources d’inspiration ? Des dessinateurs qui t’ont donné envie de les égaler ?

Comme j’ai pas assez de bases, je m’inspire beaucoup de certains dessinateurs dont Moebius (Jean Giraud), Georges Herriman, Bill Watterson, Serre et bien sûr Franquin. Dans un genre tout autre, je voue un culte aux estampes d’Hiroshige, notamment les séries sur le tokaido ou les scènes de la vie quotidienne d’Edo.

 

Uderzo, aussi, manifestement…

Les tac au tac de Jean Frapat que j’ai découvert sur le site de l’INA m’inspirent également beaucoup.

 

Tu lisais quoi comme BD quand tu étais plus jeune ?

Ça va faire sourire mais j’ai commencé par Donald, les histoires de Carl Barks son créateur. Et puis La jeunesse de Picsou de Don Rosa qui a été une première claque pour moi. (j’avais dans les 8-9 ans.). Un soir une voisine m’a passé deux BD de sa collection. c’était des Gaston Lagaffe. J’avais 10 ans. J’ai lu la série d’une traite. Quelques jours plus tard ma mère m’abonnait à Spirou. J’ai essayé les mangas (Gunnm) mais sans trop accrocher. Je ne lis pas beaucoup de BD en fait, ou bien juste pour observer le dessin et les trucs et astuces des dessinateurs.

Pourquoi publier sous licence libre ?

Pour la liberté d’utilisation et de modification. Je veux que mes personnages puissent être repris par d’autres sans restriction. C’est ce que moi en tant que lecteur j’aurais aimé pouvoir faire avec Donald et Picsou (sans rire j’avais un scénario du tonnerre !). J’ai du mal avec l’idée même de propriété intellectuelle ou bien de création artistique. On ne crée rien, on adapte, on remixe, on ajoute son originalité rien de plus. Voilà pourquoi je publie sous licence libre car je ne possède rien, j’emprunte à tous donc je redonne.

Quelles sont les licences que tu utilises ?

J’ai commencé par la CC-BY-SA et la LAL et puis je suis passé en CC-BY lors de la publication de certains de mes dessins sur gnu.org. Mais rien n’est définitif ça peut changer.

Est-ce que tu arrives à vivre de ton art ou est-ce que tu as un vrai boulot honnête à côté ?

Je suis amateur. J’ai un travail culinaire, qui me sert à faire vivre ma petite tribu à côté gentiment. J’ai une page liberapay. (je remercie au passage mes 3 donateurs anonymes) avec le secret espoir de pouvoir couvrir mes dépenses pour le dessin avec les dons. Même si ce n’est pas beaucoup c’est toujours ça de moins sur le budget familial.

Comment t’es-tu retrouvé à faire les dessins des articles dont on parlait dans l’intro ? (et d’ailleurs, merci)

Ça c’est grâce à Patrick d’Emmabuntus qui est depuis un an notre manager/attaché de presse/impresario à Arpinux et moi. 😉

L’année dernière Patrick m’avait demandé une affiche pour la fête de l’Huma et en septembre avec Arpinux ils ont commencé à travailler sur les articles de l’âge de faire. Par charité ils m’ont proposé de faire des dessins en bas de leurs articles:) J’ai accepté et voilà. J’en profite pour les saluer eux et toute l’équipe, car bosser sur ces articles était vraiment très plaisant, un vrai travail d’équipe.

Parlons technique : comment dessines-tu ? Krita comme David ? Inkscape comme Gee ? Avec du charbon sur les murs d’une grotte comme les hommes de Cro-Magnon ? (eh oui, les dessins des hommes de Cro-Magnon sont dans le domaine public, donc sont libres 😉)

Ça dépend du moment, mais habituellement je fais mon crayonné/encrage sur papier au feutre calibré puis je fais les couleurs sous Krita (je suis nul pour faire les couleurs à l’aquarelle) et je découpe/cadre/ajoute du texte avec Gimp. J’utilise également un peu Inkscape mais pas au même niveau que Nylnook ou Gee ou bien Odysseus. J’utilise une tablette graphique qui m’a été offerte par le fondateur de PrimTux. J’ai également mes crayons de couleurs mais essentiellement pour des dessins qui n’ont pas vocation à être numérisés.

Un peu de satire ne peut pas faire de mal…

On peut te suivre quelque part ? Un blog peut-être ? (On pose la question pour la forme mais Tonton Roger a su te trouver)

Oui j’ai un blog mais super mal alimenté. Je suis surtout sur Framasphère (Mastodon aussi mais je galère). Le plus simple étant également de m’envoyer un e-mail ou de venir prendre un thé ou un café à la maison.

Et comme d’habitude, on te laisse le mot de la fin.

Je laisse mes deux compères conclure…

Allez, avant de partir je salue l’équipe historique d’Handylinux ( Fibi, Trefix, Starsheep, Thuban, Coyotus, Bruno Legrand, ceux que j’oublie (n’hésitez pas à m’envoyer des mails d’insultes) et bien sûr Arpinux. C’est grâce à eux et à leur confiance que mes dessins ont pu être diffusés lors des publications de version, un grand Merci.




Comment j’ai quitté Google et plaqué Microsoft


En 2015, après une longue période d’hésitation, j’ai sauté le pas. J’ai décidé que Google, Facebook ou encore Microsoft seraient pour moi des connaissances lointaines, et non des compagnons de route.

On a du mal à croire qu’il soit possible d’envisager sérieusement une telle transformation sans se couper du monde et du confort que nous offre le Web. Pourtant, ça l’est.

Nous sommes en juillet 2017. Ça fait deux ans. J’ai mes repères, mes marques et aucune sensation de manque. Lorsque je choisis de faire une entorse à mes principes et d’utiliser Google, ou de démarrer mon PC sous Windows, c’est une option ; j’ai toujours le choix. Je crois que c’est ça, l’idée : avoir le choix. La décentralisation, ce n’est pas juste quitter le navire : c’est choisir sur lequel on embarque en connaissance de cause.

Depuis 2015, alors que la moitié du marché des smartphones est contrôlé par Google et son système d’exploitation Android, que tout le monde connaît GMail, utilise Google Docs, se localise avec Google Maps et partage des choses sur Google+ (lol nope), je n’utilise pas tout cela. Ou plutôt, je n’utilise plus.

Bon, OK, j’ai une chaîne YouTube, donc je mets des vidéos en ligne. Promis, c’est tout. Vous verrez plus bas que même pour gérer mes abonnements YouTube, je me passe de compte Google !

Ni pour mes recherches. Ni pour mes mails. Ni pour partager des photos avec mes ami⋅e⋅s ou pour héberger une page web. Ni pour me géolocaliser. Ni pour faire fonctionner mon smartphone.

Depuis 2015, et quand Skype est le moyen le plus commun de discuter en audio/vidéo, quand choisir un ordinateur se résume à choisir entre Microsoft ou Apple, qu’on utilise le pack Office, voire qu’on est aventureux et qu’on a investi dans un Windows Phone (désolé), je n’utilise pas Microsoft. Ou plutôt, je n’utilise plus. Et même si les hipsters et les web-designers (sont-ce les mêmes personnes ?) investissent dans du matériel Apple, moi, je n’ai jamais touché à ça.

Alors je me suis dit que peut-être, ça vous intéresserait de savoir COMMENT j’ai pu réussir sans faire une syncope. Et comment j’ai découvert des alternatives qui me respectent et ne me traitent pas comme une donnée à vendre.

Allez, ferme Hangout, Messenger, Skype, Whatsapp, viens t’asseoir près du feu, et prends le temps de me lire, un peu. Ouais, je te tutoie, on n’est pas bien, là, entre internautes ?

Chapitre 1 : Pourquoi ?

Normalement, je dialogue avec un mec lambda qui a la critique facile dans mes articles, mais ici, c’est le Framablog ; il faut un peu de prestance. Ce sera donc Jean-Michel Pouetpouet qui prendra la parole. Donc, introducing Jean-Michel Pouetpouet :

« Haha, cocasse, cet individu se prend pour plus grand qu’il n’est et ose chapitrer son contenu tel un véritable auteur »

Oui, c’est plus cool que de mettre juste un « 1. ». Il y a beaucoup à dire, et faire juste un énorme pavé, c’est pas terrible. Puis j’ai l’âme littéraire.

Ce que je pense important de signaler dans ce retour d’expérience, c’est que j’ai longtemps été très Googlophile. Très content d’utiliser leurs outils. C’est joli, c’est simple, c’est très chouette, et tout le monde utilise les mêmes. Et quand on me disait, au détour d’une conversation sur le logiciel libre : « mais Google te surveille, Google est méchant, Google est tout vilain pas beau ! »

Je répondais : « Et il va en faire quoi, de mes données, Google ? Je m’en fous. »

J’étais un membre de la team #RienÀCacher et fier de l’être. Quand je m’étais demandé ce qui se faisait d’autre, j’étais allé sur le site de Framasoft (c’était il y a fort longtemps) et j’avais soupiré « pfeuh, c’est pas terrible comme même ». J’écris « comme même » afin de me ridiculiser efficacement, merci de ne pas commenter à ce sujet.

Puis un jour, au détour d’une Assemblée Nationale, j’ai entendu parler de surveillance généralisée par des boîtes noires. On en a tou⋅te⋅s, je pense, entendu parler.

« Nom d’une pipe, mais ceci n’a aucun lien avec la dégooglisation ! »

Tut-tut. C’est moi qui raconte. Et tu vas voir que si, ça a à voir ; du moins, dans mon esprit de jeune chèvre numérique.

Parce que quand j’ai entendu parler de ça, je me suis dit « mince, j’ai pas envie qu’on voie tout ce que je fais sous prétexte que trois clampins ont un pet au casque ». D’un seul coup, mon « rien à cacher » venait de s’effriter. Et il s’est ensuite effondré tel un tunnel mal foutu sous une montagne coréenne dans un film de Kim Seong-hun.

Mes certitudes sur la vie privée en ligne, allégorie

Dans ma tête, une alarme pleine de poussière s’est mise à hurler, une ampoule à moitié grillée a viré au rouge, et je me suis soudain inquiété de ma vie privée en ligne.

J’ai commencé à voir, la sueur au front, circuler des alertes de La Quadrature du Net concernant le danger potentiel que représenterait un tel dispositif d’espionnage massif. Et j’ai fini par tomber sur plusieurs conférences. Plein de conférences. Dont la fameuse « sexe, alcool et vie privée » : une merveille.

Après cela, deux conclusions :

  • La vie privée, c’est important et on la laisse facilement nous échapper ;
  • Les grandes entreprises qui ont mainmise sur ta vie privée, c’est pas tip top caviar.

Mais d’abord, avant de parler Google ou Facebook, il me fallait fuir le flicage étatique automatisé. Alors j’ai acheté une Brique Internet (powered by le génial système d’auto-hébergement YunoHost) et j’ai adhéré à l’association Aquilenet.

Brique Internet
Une Brique Internet dans son milieu naturel

Aquilenet, c’est un FAI (Fournisseur d’Accès à Internet) géré par des copains qui n’ont rien de mieux à faire que d’aider les gens à avoir accès à un Internet neutre, propre. J’ai donc souscrit à un VPN chez eux (chez nous, devrais-je maintenant dire). Pour avoir une protection contre les boîtes noires qui squatteront un jour (peut-être, vu comme ça avance vite) chez SFR, Free, Bouygues, Orange, et voudront savoir ce que je fais.

« Mais bon », me suis-je dit, « c’est très cool, mais ça n’empêche pas Google et Facebook de me renifler le derrière tout ça ».

Et j’ai entrepris la terrible, l’effroyable, l’inimaginable, la mythique, l’inaccessible… DéGooglisation.

Chapitre 2 : Poser les bases – Linux, Firefox, Searx

2.1/ Microsoft, l’OS privateur

Étrangement, le plus simple, c’était de dire au revoir à Microsoft.

Se dire que son système entier est couvert de trous (aka backdoors) pour laisser rentrer quiconque Microsoft veut bien laisser entrer, ce n’est pas agréable. Savoir que la nouvelle version gratuite qu’il te propose est bourrée de trackers, c’est pas mieux.

Pour bien comprendre, imagine que ton ordinateur soit comme un appartement.

Donc, on te vend un appartement sans serrure. On te dit « eh, vous pouvez en faire installer une si vous le voulez, mais alors, il faudra faire appel à une entreprise ».

Option n°1 : je n’ai pas besoin de serrure

« Je m’en fiche. J’ai confiance, et je sais quand je pars et comment je pars. Personne ne voudra entrer chez moi. »

Vraiment, est-ce qu’on peut croire une seconde à cette phrase ? Tu y vas au feeling ? Y a pas de raison que quelqu’un ne veuille entrer ? Tu partiras au travail ou en vacances le cœur léger ?

Option n°2 : je fais poser une serrure par un serrurier qui met un point d’honneur à ne pas me laisser voir son intervention

« Hop, me voilà protégé ! »

Et s’il garde un double de la clé ?
S’il décide de faire une copie de la clé et de l’envoyer à quelqu’un qui veut entrer chez vous sur simple demande ?

Elle fait quoi exactement cette serrure ?

Elle ferme vraiment ma porte ?

Option n°3 : je connais un gars très cool, il fabrique la serrure, me montre comment il la fait, et me prouve qu’il n’a pas de double de ma clé

« Je connais ma serrure, je connais ma clé, et je sais combien il en existe »

Ok, c’est super ça ! Dommage : je l’ai fait dans un appartement dont les murs sont en papier mâché. En plus, j’ai une fenêtre pétée, tout le monde peut rentrer. J’avais pas vu quand j’ai pris l’appart’. Bon, je rappelle mon pote, faut inspecter tout l’appartement et faire les travaux qui s’imposent.

Option n°4 : et si je prenais un appartement où tout est clean et sous contrôle ?

Ah, bah de suite, on se sent mieux. Et c’est ça l’intérêt d’un système d’exploitation (OS) libre. Parce que c’est bien sympa, Microsoft, mais concrètement, c’est eux qui ont tout mis en place. Et quand on veut voir comment c’est fait, s’il y a un vice caché, c’est non. C’est leur business, ça les regarde.

Alors pourquoi leur faire confiance ? La solution, c’est le logiciel libre : tout le monde peut trifouiller dedans et voir si c’est correct.

Comme point d’entrée Ubuntu (et surtout ses variantes) est un OS très simple d’accès, et qui ne demande pas de connaissances formidables d’un point de vue technique.

« Huées depuis mon manoir ! Ubuntu n’est pas libre, il utilise des drivers propriétaires, et de surcroît, l’ensemble est produit par Canonical ! Moi, Jean-Michel Pouetpouet, j’utilise uniquement FreeBSD, ce qui me permet d’avoir une pilosité soyeuse ! »

C’est super cool, mais FreeBSD, c’est pas vraiment l’accessibilité garantie et la compatibilité parfaite avec le monde extérieur (mais ça a plein d’avantages, ne me tuez pas, s’il vous plaît). Ubuntu, c’est grand public, et tout public. C’est fait pour, excusez-les du peu !

Dans la majorité des cas, il suffit d’une installation bien faite et tout ronronne. Le plus compliqué, c’est finalement de se dire : « allez, hop, j’y vais ».

En 2016, je jouais à League of Legends et à Hearthstone sur mon PC sous Linux. Je n’y joue plus parce que je ne joue plus. Mais j’y regarde les même lives que les autres, visite les mêmes sites web.

Et j’utilise mutt pour avoir moi aussi une pilosité soyeuse.

« Comme quoi, vous n’êtes finalement qu’un traître à vos valeurs ! Vous faites l’apologie du terrorisme du logiciel propriétaire, vous faites des trous dans votre coffre fort, quelle honte, quel scandale, démission ! »

J’entendais moins ce type de commentaires concernant Pokémon Go qui envoie des données à Nintendo. Comme quoi, les compromis, ça n’est pas que mon apanage.

Soit, je passerai sur ces menus détails ! Mais pourriez-vous cesser de tergiverser en toute véhémence avec un individu dont l’existence est factice ?

Non.

Une fois sous Ubuntu, le nom de mes logiciels change. Leur interface aussi. Et oui, il faut le temps de s’habituer. Mais qui ne s’est pas senti désemparé devant Windows 8.1 et son absence de bureau ? Un peu de temps d’adaptation. Et c’est tout.

Bureau Xubuntu
On est pas bien, là ? (Xubuntu 17.04) [Fond d’écran par Lewisdowsett]
Certes, parfois, la compatibilité n’est pas au rendez-vous. Soit on se bat, soit on se résout à faire un dual-boot (deux systèmes d’exploitation installés) sur son ordinateur, soit on virtualise (l’OS dans l’OS). C’est ce que j’ai fait : j’ai un Windows qui prend un tiers de mon disque dur, tout formaté et tout vide ou presque.

Ce filet de sécurité en place, la majorité du travail doit être fait sous Linux. Une fois qu’on en a l’habitude, un retour sous Windows n’est même plus tentant.

2.2/ La recherche : fondamental

Google, en premier lieu, c’est quoi ?

Un moteur de recherche. Un moteur de recherche qui sait absolument tout sur ce que je cherche. Parce que j’utilise un compte. Avec un historique. Parce qu’il utilise des trackers. Parce qu’il retient mon IP.

On parle donc d’une entreprise qui sait qui je suis, ce que je cherche, sur quoi je clique. Une entreprise qui détermine ma personnalité pour vendre le résultat à des régies publicitaires.

Non, désolé, ça ne me convient pas. Je n’ai pas envie qu’une entreprise puisse me profiler à tel point qu’elle sache si j’ai le VIH avant que j’en sois informé. Qu’elle sache que je déménage. Que je cherche un emploi. Où. Si je suis célibataire ou non. Depuis quand. Quel animal de compagnie j’ai chez moi. Qui est ma famille. Quels sont mes goûts.

Ah non, vraiment, une seule entité, privée, capitaliste, qui vit de la vente de pub, et qui me connaît aussi bien, ça ne me plaît pas.

« Et quelle fut ta réponse à cette situation ? »

J’utilise Bing.

« ?! *fait tomber son monocle dans sa tasse de thé* »

Non, pas du tout.

J’utilisais au départ Startpage. Le principe est simple : ce moteur de recherches ne garde aucune donnée, et envoie la recherche à Google avant d’afficher le résultat.

La différence est énorme. Google sait que Startpage a fait une recherche. Mais il ne sait pas QUI a utilisé Startpage. Il ne sait pas QUI je suis, juste ce que je cherche. Google ne peut plus me profiler, et moi, j’ai mes résultats.

Et voilà, je n’utilise plus Google Search. Juste comme ça. Pouf.

Maintenant, j’utilise Searx, hébergé sur les serveurs d’Aquilenet. Parce que c’est encore mieux.

Searx @Aquilenet
On searx et on trouve !

Il existe aussi Framabee qui utilise également Searx, ou encore Qwant (mais c’est pas du libre, et c’est une entreprise, alors j’aime moins).

À noter que cette étape n’est pas du tout dure à franchir : nombreux sont celleux qui utilisent Ecosia au lieu de Google, ou Duck Duck Go, et ne se sentent pas gênés dans leur recherche quotidienne de recettes de crêpes.

2.3/ Navigateur web et add-ons

Je naviguais avec Google Chrome. Comme beaucoup de monde (en dehors des admirateurs d’Internet Explorer, dont je ne comprendrai jamais les tendances auto-mutilatoires).

Je suis donc passé sous Firefox, et avec lui, j’ai ajouté pléthore d’extensions orientées vers la protection de la vie privée.

La liste (ou une bonne partie de celle-ci) est disponible sur le blog d’Aeris, que je vais donc citer en coupant allègrement dans le tas (l’article : https://blog.imirhil.fr/2015/12/08/extensions-vie-privee.html) :

Au-revoir-UTM est une extension très simple qui va virer automatiquement les balises « utm » laissées par les régies publicitaires ou trackers pour savoir d’où vous venez lors de l’accès au contenu.

 

Decentraleyes remplace à la volée les contenus que vous auriez normalement dû aller chercher sur des CDN centralisés et généralement très enclins à violer votre vie privée, tels Google, CloudFlare, Akamai et j’en passe.

 

Disconnect supprime tout le contenu traçant comme le contenu publicitaire, les outils d’analyse de trafic et les boutons sociaux.

 

HTTPS Everywhere force votre navigateur à utiliser les versions HTTPS (donc chiffrés) des sites web que vous consultez, même si vous cliquez sur un lien HTTP (en clair).

 

Pure URL, nettoie vos URL du contenu traçant.

 

uBlock Origin, qu’on ne présente plus, un super bloqueur de publicité et de traqueurs, juste un must-have.

 

Blender est une extension qui va tricher sur l’identité de votre navigateur, pour tenter de le faire passer pour celui le plus utilisé à l’heure actuelle, et ainsi se noyer dans la masse.

 

Smart Referer permet de masquer son référent. En effet, par défaut, votre navigateur envoie au serveur l’URL du site duquel vous venez. L’extension permet de remplacer cette valeur par l’URL du site sur lequel on va, voire carrément de supprimer l’information.

 

uMatrix est THE extension ultime pour la protection de sa vie privée sur Internet. Elle va en effet bloquer tout appel externe au site visité, vous protégeant de tout le pistage ambiant du net.

uMatrix
uMatrix : filtre par type de contenu et par domaine !

Une fois qu’on est à l’aise avec ça, on a déjà un meilleur contrôle de sa présence en ligne et des traces qu’on laisse.

Chapitre 3 : OK Google, déGooglise-toi

3.1 : Google Docs, Google Sheets, Google machins, le pack, quoi.

Il n’y a rien de plus simple que de se débarrasser de Google Docs. Des outils d’aussi bonne qualité sont disponibles chez Framasoft. Rien à installer (sauf si vous souhaitez héberger vous-même le contenu), accessible à tout le monde. Et en plus, depuis quelques temps, il y a Framaestro, le Google Drive de Framasoft. Tout comme Google. Sauf que…

… Bah c’est Framasoft, quoi. Si c’est la première fois que vous entendez ce nom, déjà : bienvenue. Ensuite, Framasoft ne va pas faire attention à vos données. Ou plutôt si, mais au sens de « les protéger ». Il s’agit de bénévoles qui souhaitent proposer des outils de qualité ; Framasoft s’en fiche de ce que vous saisissez dans vos documents. Et ne s’en approprie pas les droits ; Google, oui.

Pour trouver l’outil qu’il vous faut, rendez-vous simplement sur https://degooglisons-internet.org/alternatives et choisissez la ligne correspondant à l’outil Google dont vous souhaitez vous débarrasser.

3.2 : Google Maps / Google Street View

Google Maps peut être aisément remplacé par Open Street Map. Sur votre smartphone, l’application OSMAnd~ fait très bien son travail.

Pour Google Street View, Open Street Maps a lancé Open Street Cam. L’idée est tout bonnement GÉ-NIALE : on a pas les moyens de faire se promener une « OSM Car » ? Alors les utilisateurs seront l’OSM Car !

Lorsque vous prenez votre voiture, vous activez l’application (https://github.com/openstreetcam/android/ ou https://play.google.com/store/apps/details?id=com.telenav.streetview) et celle-ci prend des photos à intervalles réguliers en les géolocalisant ! Et voici comment on fait du Street View libre, communautaire et participatif !

3.3 : Picasa, Dropbox, Wetransfer

Moins utilisés que mes précédents amis mais tout de même existants, ces outils de stockage en ligne d’images ou de fichiers sont tenus par des entreprises en lesquels on ne peut pas avoir confiance.

Les services d’hébergement de fichiers ne manquent pas. Et ceux que je vais proposer ici n’ont pas mainmise sur vos fichiers.

Ça n’a l’air de rien comme ça, mais une entreprise qui peut regarder vos fichiers, est-ce que ce n’est pas problématique ? Lui avez-vous donné l’autorisation de s’introduire ainsi dans vos échanges de données ?

Pour les albums, au revoir Picasa, préférez Piwigo.

Pour un simple partage d’image(s), pourquoi pas Framapic ou Lutim ?

Pour stocker vos fichiers et les envoyer, dégagez WeTransfer de là et choisissez plutôt Framadrop. Abandonnez votre Dropbox, et rendez-vous sur un Nextcloud installé chez un pote ou une asso (ou directement chez vous ?) !

Les alternatives sont là, et sont bien plus diverses. La seule nuance, c’est que vous ne les connaissez pas, et n’avez pas le réflexe de les chercher.

Dans mon cas, ayant une Brique (je vous ai dit que j’avais une Brique ?), j’utilise Jirafeau pour héberger mes images, Nextcloud pour le reste. Ça me va très bien, et au moins, ça reste chez moi.

3.4 : Discuter en instantané

Rendez-vous sur Jabber (XMPP). Skype ne vous respecte pas, Hangout non plus. Messenger ? Pfeuh-cebook ! La messagerie directe de Twitter ? Ne comptez pas trop protéger vos données là-dessus non plus. Whatsapp ? C’est encore Facebook derrière !

Au lieu d’installer Google Hangouts et d’utiliser votre compte Google, installez Xabber ou Conversation sur votre téléphone et créez un compte Jabber. Vous voici à utiliser XMPP, le même protocole que derrière Hangout ou Messenger, mais sans la méchante boîte qui vit de publicité ciblée et de vente de données personnelles.

Au lieu d’utiliser Skype, pourquoi pas Tox ? Ou en ligne, vous pouvez utiliser Vroom, et même Framatalk !

J’ai un peu de mal à conseiller Telegram car récemment, la sécurité qu’il promet a été remise en question, et qu’il s’agit toujours d’une entreprise qui peut vouloir jouer avec vos données.

3.5 : GMail

On attaque le côté le plus effrayant : les e-mails. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n’imaginais pas pouvoir dire au revoir à mon GMail.

Cela faisait 5 ans que TOUS mes échanges se faisaient par son biais. Que tous mes comptes, sur tous les sites où j’étais inscrit, connaissaient cet e-mail comme étant le mien.

En réalité… je me suis rendu compte que mes mails déjà envoyés étaient sacrifiables, et que ceux déjà lus l’étaient également. Je me suis rendu compte que je recevais plus de spam et de newsletters (auxquelles je n’étais pas forcément inscrit) que de nouvelles de mes proches.

Et puis surtout, bon sang : Google lisait mes mails. Une entreprise lisait ma correspondance privée pour mieux me connaître. Pour mieux me profiler. Pour me vendre à des régies publicitaires. Non, ce n’est pas acceptable.

Étant alors devenu membre d’un FAI associatif, je lui ai confié mes mails. Mais avant cela, j’avais prévu de me tourner vers Protonmail. C’est certes une entreprise, mais vos messages sont chiffrés, et il n’est pas possible (dans le cas où c’est bien fait ;)) pour l’entreprise de lire vos mails. Contrairement à Google qui lit bien tout ce qu’il veut.

J’y reviens, mais… De la publicité ciblée à partir de vos échanges privés. Comment peut-on accepter ça ?

Protonmail est un service qui m’a l’air fiable. Ça reste néanmoins une entreprise, dont le code est partiellement consultable. Si vous souhaitez abandonner Google, c’est une alternative viable.

Envoyez un mail à tous vos contacts, mettez (ou non) en place une réponse automatique Google indiquant « voici ma nouvelle adresse e-mail », et changez votre adresse e-mail sur tous les sites la connaissant. Après tout, vous l’aviez peut-être fait avec votre adresse @aol.fr ou @wanadoo.fr sans vous interroger plus longtemps sur ce changement.

En consultant ses mails GMail de temps en temps, on peut en voir un qui s’est perdu et indiquer la bonne adresse e-mail à laquelle écrire.

Vous verrez, contrairement à ce qu’on croit, c’est simple, rapide, et on ne rencontre quasiment aucun obstacle.

Je ne sais pas si je vous ai dit que j’avais une brique Internet chez moi, d’ailleurs ; mais du coup, maintenant, elle héberge aussi une partie de mes e-mails (je jongle entre les adresses). Vous imaginez ? Ces mails sont stockés directement dans un petit boîtier posé par terre chez moi. Nulle part ailleurs !

3.6 : YouTube

Je poste des vidéos sur YouTube, étant vidéaste. Bon, OK. Mais je n’ai pas pour autant envie d’utiliser un compte Google le reste du temps. Et je ne voulais évidemment pas perdre mes abonnements.

La solution à cela ? L’oublié flux RSS. Comme quand on suivait les blogs, tu te rappelles ?

Google propose de récupérer tous ses abonnements YouTube au format .opml. Avec cette solution, on peut être notifié des sorties par un simple lecteur de flux RSS.

Pour celleux qui n’auraient pas connu ou utilisé RSS à l’époque où c’était la star d’Internet, il s’agit, en gros, d’abonnement à des sites/blogs. Dès qu’un nouvel article paraît, vous le recevez sur votre lecteur de flux RSS, où se rassemblent vos abonnements.

J’ai donc installé FreshRSS sur ma Brique (vous saviez que j’avais une brique ?), et y ai importé ce fameux fichier .opml. J’en ai profité pour ajouter Chroma, qui sort sur Dailymotion (eh ouais : on peut croiser les flux !). Et j’ai une sorte de boîte mail de mes abonnements vidéo ! C’est beau, non ?

Des abonnements YouTube sans compte YouTube <3

J’y ai ajouté un plugin nommé « FreshRSS-Youtube » qui me permet d’ouvrir les vidéos YouTube directement dans mon lecteur RSS. Donc j’ai un YouTube sans compte, avec juste mes abonnements, le tout chez moi.

Histoire de simplifier tout ça, j’ai développé une extension Firefox qui permet de s’abonner plus facilement à une chaîne en RSS. Il est disponible ici

Récupérer un flux RSS avec RSS-Tube !

3.7 : Android

Ton smartphone est sous Android ? Chouette. Mais Android utilise en permanence des services Google. Pour te géolocaliser, pour faire fonctionner tes applications, pour t’entendre quand tu chuchotes sous la couette un « OK, Google ».

Au début, j’ai été dérouté par cette prise de conscience. Alors j’ai simplement abandonné l’idée d’avoir un smartphone. J’ai acheté un téléphone tout pourri-pourrave pour quelques 30€ qui envoyait des SMS, recevait des MMS quand il était de bonne humeur, et téléphonait. C’était tout. Il y avait aussi le pire appareil photo qu’on ait vu depuis 2005.

Puis, un jour, au hasard d’une rencontre, on m’a parlé de Replicant. J’ai regardé, et j’ai constaté que ce n’était malheureusement pas compatible avec le Samsung Galaxy S3 Mini que j’avais abandonné précédemment.

Le hasard a fait le reste.

Un jour, j’ai commandé un t-shirt chez la Free Software Foundation Europe et reçu un papier « Free your Android ! » dans le colis.

En allant sur leur site, j’ai pu découvrir CyanogenMod (devenu maintenant LineageOS). Un Android, mais sans Google, créé par la communauté pour la communauté. Comme d’habitude, tout n’est pas tout blanc, mais c’est toujours mieux que rien.

Je l’ai installé (en suivant simplement des tutos, rien d’incroyable), installé F-Droid (qui remplace Google Play) pour télécharger les applications dont j’avais besoin, et j’installe directement les fichiers .apk comme on installe un .exe sur son Windows ou un .deb sur son Ubuntu.

CyanogenMod
Mon téléphone sous CyanogenMod 13

Conclusion

Bravo. Si vous êtes arrivé jusque là sans tricher, vous avez le droit de vous féliciter. J’espère que vous n’avez pas trouvé le temps trop long !

Courage, plus que quelques lignes. Les dernières pensées.

Au final, ce qui ressort de mon expérience, c’est que me préparer psychologiquement à quitter Google et Microsoft m’a pris plus de temps que pour m’en passer réellement, trouver des alternatives, et m’y faire.

On n’a pas besoin d’eux. Les alternatives existent, sont nombreuses, variées, et nous respectent pour ce que nous sommes : des êtres humains, avec des droits, qui souhaitons simplement utiliser Internet pour notre plaisir personnel quotidien.

Je pense que j’ai oublié plein de choses. Je pense que de nouveaux outils grandissent chaque jour et attendent qu’on les découvre.

En parallèle de tout ça, j’ai appris beaucoup sur l’auto-hébergement. J’ai aussi beaucoup appris sur l’anonymat, sur le chiffrement, sur le fonctionnement d’Internet. J’ai rejoint une association formidable, et en m’intéressant à la technique et au numérique, j’ai fait des rencontres nombreuses et toutes plus géniales les unes que les autres.

Je vous ai dit que quand j’ai commencé tout ça, je ne savais pas faire autre chose qu’un « apt-get install » sous GNU/Linux ? Que j’avais une peur bleue du code (malgré ma formation dans ce domaine) ?

Maintenant, j’en fais, j’en lis, et j’en redemande.

Mon Internet est propre. Ma vie privée, si elle n’est pas à l’abri, reçoit le maximum que je peux lui donner. Je vis d’outils décentralisés et d’auto-hébergement.

DÉGOOGLISONS L’INTERNET.

With Datalove,
Korbak <3




Donnons des preuves d’amour au Logiciel Libre ! #ilovefs

Hier, c’était le « I love Free Software Day » (ou #ilovefs pour les intimes). Une occasion de (re-)donner du sens à la Saint-Valentin en déclarant votre amour à tou·te·s les contributeurs, développeuses, traducteurs, intégratrices, designers, autrices… bref, à toutes les personnes qui donnent de leur temps, leur énergie et leur savoir-faire pour faire vivre le Libre.

À nous de vous dire qu’on vous aime !

Souvent on aime, et on râle (sur telle fonctionnalité manquante, telle traduction malencontreuse, tel menu pas intuitif…). Pour cet article, on ne va pas râler, mais envoyer toute la reconnaissance, les encouragements et l’amour que nous portons à ces personnes qui changent nos vies (numériques, mais pas que) une touche de clavier après l’autre.

C’est bien connu : chez Framasoft, on ne développe (quasiment) pas de logiciels. On contribue, bien entendu, de plus en plus et en faisant de notre mieux… Mais il faut bien comprendre que tous les services que nous hébergeons et montrons n’existeraient pas sans les formidables communautés qui les développent, entretiennent et améliorent.

Alors nous saisissons cette occasion (avec un jour de retard -_-‘), car nous avons envie que vous vous joignez à nous pour envoyer vos messages bienveillants, vos contributions et vos dons (pour qui le peut et le veut) envers ces formidables initiatives.

Merci à la FSFe pour cette initiative, cliquez sur l’image pour aller voir leur site ;)

Tout notre amour et nos remerciements à…

NOTES :

  • Cette liste est, et sera toujours, non-exhaustive ^^
  • Nous avons fait de notre mieux pour trouver les liens de donations, parfois il n’y en a pas (tout dépend de chaque initiative), mais si vous en trouvez merci d’amender dans les commentaires, nous corrigerons.
  • De même si vous représentez les initiatives ci dessous et que vous préférez mettre en valeur d’autres liens : dites-le nous dans les com’ 😉
  • Beaucoup de liens mènent vers des sites en anglais, certains vous mèneront vers les comptes twitter des initiatives.

La communauté Etherpad pour Framapad

La communauté Ethercalc pour Framacalc

La communauté Wisemapping pour Framindmap

Les « Logiciels du chapeau » (Lutim, Lufi, Lstu) pour Framapic, Framadrop et Frama.link

Bon, Luc, il est un peu-beaucoup de chez nous, mais il a initialement développé ces projets sur son temps libre, et non en tant qu’administrateur système de Framasoft ;).

La communauté Shaarli (et SebSauvage) pour MyFrama

L’entreprise Nextcloud pour Framadrive et Framagenda

L’entreprise Gitlab pour Framagit

La fondation Diaspora* pour Framasphère*

Le projet Drupal-Webform pour Framaforms

Renater et la communauté Sympa pour Framalistes

La communauté OpenStreetMap & Umap (Yohan) pour Framacarte

La communauté TinyTinyRSS pour Framanews

La communauté Searx pour Framabee/Tonton Roger

La communauté Minetest pour Framinetest

Ali Asaria créateur de Scrumblr pour Framémo

La communauté Privatebin et SebSauvage (again), pour Framabin

La communauté wallabag et Nicosomb pour Framabag

Pour rappel, on a récemment parlé avec Nicolas, membre de Framasoft et créateur de wallabag, dans cet article 😉

La communauté Loomio pour Framavox

L’enterprise Jitsi et la communauté Jitsi Meet pour Framatalk

L’entreprise Mattermost pour Framateam

Frédéric Guillot et la communauté Kanboard pour Framaboard

La communauté SVG-Edit pour Framavectoriel

 

Nous tenons aussi à saluer et à couvrir d’amour Olivier et Antonin qui maintiennent, au sein de Framasoft, le développement de Framadate, ainsi que toutes les personnes dont le travail, la passion, et la ténacité font qu’on peut tous les jours continuer à mettre en valeur une belle trentaine de services et ainsi un peu plus Dégoogliser Internet.

Et on écarte les pattounes ! Allez, encore, encoooore…

 




Framaestro : menez vos réunions et collaborations à la baguette !

Vous souhaiteriez afficher et partager, dans un seul et même onglet, une page d’écriture collaborative, un site web, une visio-conférence et un tableur…?

Pas de problème : avec Framaestro, c’est vous qui orchestrez un bureau collaboratif !

Plusieurs outils dans une seule page web

C’est, en quelque sorte, le défi que nous avons lancé à JosephK. Comment orchestrer, sur une seule page web, de multiples services Framasoft afin d’avoir tous les outils nécessaires à sa réunion, aux discussions, à la collaboration sur des documents, etc. ? Imaginez que sur une seule et même page web, à l’intérieur de cadres, vous puissiez afficher :

  • un Framapad (pour écrire collaborativement) qui peut durer un jour, une semaine, un, deux ou six mois, ou même un an ;
  • un Framacalc, afin d’avoir un tableur sous la main ;
  • un Framémo, pour organiser ses petites notes dans des colonnes ;
  • un Framavectoriel, pour dessiner ce que vous voulez ;
  • une visio-conférence via Framatalk ;
  • un petit tchat pour discuter en IRC ;
  • et surtout la (ou les) page(s) web de votre choix (pour travailler sur un site web, par exemple)…

Lorsqu’une image vaut mieux que nombre d’explications…

Avec Framaestro, c’est à vous d’orchestrer un bureau collaboratif comme vous l’entendez ! Il vous suffit de créer votre projet (comme pour un pad : vous choisissez simplement son nom), d’ajouter les cadres que vous voulez y voir (par exemple un pad, une visio-conf, et des pages web), de les arranger comme bon vous semble, puis de partager l’URL (l’adresse web) de votre Framaestro avec vos collaborateurs et collaboratrices.

Dès lors, vous pouvez utiliser ensemble et en même temps, tous les outils choisis.

Une création originale pour des usages multiples

Cela fait quelques semaines, maintenant, que Pierre-Yves a lancé l’idée d’un tel (méta-)outil. C’est JosephK qui a saisi la balle au bond, afin de nous coder cela aux petits oignons. En se basant sur de multiples briques existantes (le principe des iframes, JSPanel, Bootstrap, TogetherJS, de l’IRC pour le tchat…), il a créé un service, qui utilise d’autres services, et dont les possibilités d’applications sont nombreuses !

Bien entendu, il s’agit là d’une toute première version, avec ses limites et ses lacunes. L’internationalisation n’est pas encore intégrée (donc, pour l’instant, la seule langue disponible est le Français), il y a des efforts à fournir pour rendre ce service accessible aux personnes en situation de handicap (l’accessibilité nous tient à cœur), et il existe des restrictions sur les sites web que l’on peut afficher (liées à la sécurité de ces sites, tout est expliqué lorsque vous utilisez cette fonctionnalité). Pour nous aider à améliorer ce code, vous pouvez y contribuer sur notre forge logicielle, ou bien encore suggérer des améliorations par ici.

Néanmoins, Framaestro vous permet d’ores et déjà de nombreuses choses :

En réunion, sur l’écran de votre vidéo-projecteur, vous voulez afficher de multiples outils avec lesquels tous les participants peuvent collaborer sans en modifier l’agencement ni en rajouter ? Pas de souci, Framaestro le fait.

À distance, vous souhaitez créer un espace de collaboration libre, où chacun-e peut voir les curseurs et clics des autres, tout en ajoutant les cadres qu’iels veulent ? No problemo, Framaestro le fait aussi.

Vous en avez marre des Frama-services, mais voulez simplement afficher plusieurs pages web bien agencées sur une seule et même page ? OK : Framaestro fait ça tranquillou.

Vous voulez juste reprendre le principe, l’installer sur votre serveur pour y mettre vos propres outils ? Avec le tuto d’installation disponible sur le Framacloud, ça le fera.

En fait, il y a une chose que Framaestro ne fait pas…

…c’est le café.
Framaestro ne fait pas le café.
(Désolé.)

Les Framaoliques anonymes se réunissent sur Framaestro.

Afin de vous présenter un exemple concret, nous avons décidé d’imaginer la réunion d’un groupe de parole de personnes atteintes d’une addiction, d’une maladie terrible : celle des gens qui mettent « Frama- » partout dans leurs phrases. Pour préserver leur anonymat, nous avions décidé de les appeler « Hioupou », « Yves-Pierre », et « LàPeuple ». Merci de votre compréhension.

Hioupou est chargé de préparer la prochaine réunion des Framaoliques Anonymes. Comme chaque semaine, ce petit groupe se réunit en ligne pour se soutenir, libérer la parole, et arriver à vivre une vie sereine, comme tout le monde, une vie où on ne dit pas « Tu peux me passer la Framagrafeuse ? »

Cette semaine, au lieu d’utiliser un (scrogneugneu-)Pad pour écrire ensemble le contenu de la réunion, et un (non-je-le-dirai-pas-)Talk pour la visio-conférence, il décide d’utiliser Framaestro (snif, je l’ai dit) où tout peut se trouver au même endroit.

Il se rend donc sur le site, et choisi le nom de son projet « 20160112ReunionFA ».

il a tenté « 2016 01 12 Réunion FA » avant de lire que les espaces et les lettres accentuées ne sont pas admises…

Il tombe sur une page blanche, avec une barre d’outils en haut. Certainement la page qui sera partagée avec ses collègues. Il clique donc sur le bouton « Ajouter » en haut à droite et décide de commencer par ajouter un Pad à durée hebdomadaire.

Le menu « Ajouter » est assez explicite, et ne contient que peu de « Frama- » ;)

En quelques clics, il décide d’afficher aussi sur ce bureau partagé la page « Addiction » de Wikipédia, une visio-conférence (avec le bouton ), ainsi qu’un salon de tchat par IRC (bouton ) pour les anonymes qui ne veulent pas utiliser la visio conf. Cela ne lui demande pas trop d’efforts…

#gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: center; width: 33%; } #gallery-1 img { border: 2px solid #cfcfcf; } #gallery-1 .gallery-caption { margin-left: 0; } /* see gallery_shortcode() in wp-includes/media.php */

Après avoir un peu joué à déplacer les cadres et à les redimensionner (seul le cadre Framatalk lui a donné du fil à retordre, et en même temps c’est un cadre vidéo ^^), il arrive à un joli résultat !

Et voilà le résultat !

Il ne lui reste plus qu’à partager son travail avec les autres membres des Framaoliques Anonymes ! Il repère assez vite le bouton de partage , et voit qu’il a deux possibilités : un partage simple avec le permalien (il suffit de copier/coller le lien du dessus dans un email à Yves-Pierre et LàPeuple), ou un partage activant certaines options collaboratives. Aventureux, Hioupou choisit de partager selon les options cochées, et demande à Framaestro de lui raccourcir le lien : ce sera plus pratique à faire passer !

Le menu de partage se personnalise en quelques clics.

Une joyeuse réunion en ligne plus tard, grâce à Framaestro, les Framaoliques Anonymes décident de franchir une nouvelle étape dans leur guérison, en arrêtant collectivement de dire qu’ils trempent leurs Frama-chips dans du Fraguacamole. Voilà une réunion rondement menée !

Bien entendu, ce n’est là qu’une des utilisations possibles de Framaestro… à vous d’inventer la vôtre !

Autre utilisation possible : n’afficher que des sites web !

Pour aller plus loin :




Dégooglisons Internet : on publie les chiffres !

Quelques semaines après le lancement de la 3e année de Dégooglisons (et des six nouveaux services qui l’ont accompagné), nous avons fait une photographie des statistiques d’utilisations (anonymisées, rassurez-vous ^^), afin de vous livrer un petit bilan de ce projet…

Des grands classiques qui marchent bien

On ne le cache pas, Framadate, notre alternative à Doodle, est le site le plus visité par chez nous. Avec 591 000 sondages créés depuis son lancement et plus de 1 100 sondages créés par jour, on peut dire que vous aimez planifier des choses en toute liberté !

Framapad (pour écrire collaborativement vos documents) n’est pas en reste. Mais, depuis que les pads que nous hébergeons s’effacent au bout d’un certain temps d’utilisation, il est difficile de donner des chiffres significatifs. Ah si, tiens : MyPads (qui vous permet de créer un compte pour avoir des pads permanents et d’en modérer l’accès), héberge à ce jour plus de 41 500 pads… Autant vous dire qu’on a un serveur en béton (et un admin-sys super-saiyan) !

Luc, gardant son calme face aux nombre de pads sur le serveur MyPads (allégorie) Photo CC-BY-SA Hikaru Kazushime
Luc, gardant son calme face aux nombre de pads sur le serveur MyPads (allégorie)
Photo CC-BY-SA Hikaru Kazushime

À leurs côtés, Framacalc (les feuilles de calcul collaboratives) et Framindmap (pour travailler à plusieurs sur des cartes heuristiques) feraient presque figure d’outsiders. Sauf qu’ils sont respectivement les 4e et 3e services les plus visités de notre réseau, avec plus de 105 000 comptes et 133 000 cartes heuristiques créées par vos soins sur Framindmap !

Des outils pratiques et pratiqués

Ça a été dur de choisir parmi tous les services existants. Donc on a choisi de vous en dire le plus possible. Prêt⋅e⋅s pour une liste à la Prévert (en moins poétique car plus chiffrée…) ?
Ok, c’est parti !

  • Visiblement, vous aimez dessiner sur la géographie, vu qu’il y a eu 403 comptes et plus de 5 800 cartes créées sur Framacarte.
  • Avec 5 084 comptes et 1,1 To de données synchronisées, Framadrive (notre alternative à Dropbox) affiche complet… Mais nous ne désespérons pas de trouver une solution (peut-être même qu’une est en cours de route…). Et, pour plus d’espace disque, vous pouvez toujours prendre un compte chez IndieHosters qui nous aide à maintenir ce service, ou chez un autre des CHATONS
  • Par contre, notre lecteur de flux RSS Framanews ne fera pas mieux : 500 utilisateurs et utilisatrices y synchronisent et consultent déjà plus de 10 800 flux RSS.
  • Avec 11 420 comptes créés, Framabag (l’alternative à Pocket) vous permet de conserver vos articles préférés dans la poche. Pensez à soutenir les créateurs du logiciel Wallabag en prenant directement un compte à prix modique chez eux. Vous pourrez ainsi bénéficier d’une nouvelle version majeure avec plus de fonctionnalités !

    Prenons une pause au milieu de tous ces chiffres pour admirer la carte de vos créations sur notre serveur Framinetest, une alternative à Minecraft
    Prenons une pause au milieu de tous ces chiffres pour admirer la carte de vos créations sur notre serveur Framinetest, une alternative à Minecraft
  • Framadrop est un cas particulier : cette alternative à WeTransfer (le chiffrement en plus) efface automatiquement les fichiers après que vous les aurez partagés. On ne peut donc que vous donner des instantanés ! À l’heure où nous préparons cet article, vous échangez plus de 48 000 fichiers pesant 874 Go…
  • Framapic, notre hébergeur d’images, permet lui aussi un effacement au bout de X temps. Actuellement, c’est plus de 141 800 images qui sont sur nos serveurs.
  • Frama.link raccourcit d’ores et déjà 46 900 URL (adresses web) bien trop longues, et ce, nous l’espérons, de manière aussi fiable que durable.
  • Vous aimez discuter dans vos groupes : Framateam (l’alternative à Slack et aux groupes Facebook) vient de franchir la barre des 10 000 utilisateurs et utilisatrices, se partageant pas loin de 2 770 équipes, et plus de 734 000 messages. Chez Framasoft, nous l’utilisons beaucoup, mais de là à dire que les plus bavard⋅e⋅s d’entre nous seraient à l’origine de 42 % des messages, ce serait un mensonge :p.
  • Enfin Framavox, qui vous sert à prendre des décisions en équipe, compte désormais plus de 1 500 groupes où se répartissent 3 626 personnes. Alors, c’est-y pas jubilatoire d’avoir un outil de prises de décisions transversales ?

Les petits nouveaux ne sont pas en reste !

En septembre, avant de fêter les deux ans de Dégooglisons, nous avons tout de même sorti deux services : Framinetest Édu (une alternative à Minecraft Éducation, dont vous avez vu la carte plus haut), et Framémo. Ce petit tableau pour organiser ses idées collaborativement, en direct et en ligne, remporte une fière adhésion, puisqu’en moins d’un trimestre vous avez déjà créé plus de 5 800 tableaux de notes !

Petit retour sur les chiffres des six nouvelles applications que nous avons lancées durant une folle semaine de début octobre :

  • Il y a aujourd’hui plus de 1 850 listes sur Framalistes, notre alternative à Google Groups, servant près de 1 050 emails par jour à plus de 21 500 utilisateurs et utilisatrices ;
  • Notre alternative à Evernote, Framanotes, héberge aujourd’hui plus de 3 060 comptes, dont les 12 900 notes sont chiffrées de bout en bout, ce qui fait que nous ne pouvons rien savoir de ce qu’elles contiennent ;
  • Près de 1 800 formulaires sont publiés grâce à Framaforms, l’outil qui permet de ne pas transmettre les réponses de vos questionnaires à Google Forms ;
  • Avec une moyenne de 1 000 salons d’audio/visio conférences créés par semaine, Framatalk vous libère de plus en plus de Skype (et ne nécessite aucune installation logicielle) ;
  • Plus de 4 500 d’entre vous se sont libéré⋅e⋅s (délivrééééééééééééé⋅e⋅s) de Google / Apple / Microsoft agenda en se créant un compte sur Framagenda : félicitations !
  • MyFrama, l’alternative à Del.icio.us (qui vous permet en plus de trier et conserver les adresses web des Frama-services que vous utilisez) est utilisé par plus de 2 650 personnes.

Nous n'avons par contre aucun chiffre sur votre chasse aux trolls grâce à Framatroll
Nous n’avons par contre aucun chiffre sur votre chasse aux trolls grâce à Framatroll

Tous ces chiffres nous donnent le tournis, tant ils nous enchantent et nous inquiètent.

Ils nous enchantent car ils renforcent notre conviction qu’une alternative aux services centralisateurs, intrusifs et privatifs des GAFAM est attendue et utilisée. Cela signifie qu’un nombre croissant de personnes sont conscientes des enjeux de la centralisation du web et cherchent à prendre des mesures pour protéger leurs données, leur vie numérique.

Ils nous inquiètent parce que, même si on est à des années-lumière des statistiques d’utilisation de Google et Cie, il existe une possibilité de re-centraliser et concentrer vos données personnelles, ce que nous ne voulons pas. Une initiative moins scrupuleuse que la nôtre pourrait donc en profiter pour peu qu’elle vous propose une certaine éthique, ou du chiffrement, ou du logiciel libre…

Il existe donc une nouvelle « niche de marché » pour conquérir l’or 3.0 que sont vos données, et les géants du Web sont d’ores et déjà en train de s’y attaquer (exemples ici, ou encore ).

Nous ne le répéterons jamais assez, les services que nous proposons sont des démonstrations à grande échelle, et nous ne sommes jamais autant heureux⋅ses que lorsque vous les quittez parce que :

Bref : lorsque votre passage par Framasoft vous a mené vers plus d’indépendance et de liberté dans votre vie numérique !

Le point sur les dons : l’hiver est rude !

Tous ces chiffres ne sont possibles que grâce à vos dons. Nous avons (enfin !) rattrapé notre retard afin de publier nos rapports d’activités 2014 et 2015 agrémentés des données statistiques et financières de l’association (dont les comptes sont, depuis l’exercice 2015, validés par un commissaire aux comptes). À nos yeux (et comme pour tous les membres du collectif CHATONS), la transparence n’est pas négociable : promis, nous ne prendrons pas autant de temps pour publier notre rapport sur 2016 😉

En 2015, plus de 90 % de nos ressources proviennent de votre soutien financier, qui nous offre cette indépendance et cette liberté si chères à nos yeux.

Ces dons servent principalement à financer, dé-précariser et pérenniser les 6 postes des personnes employées par Framasoft. Car, si le bénévolat est essentiel, il ne permet pas tout : la stabilité des services, les développements spécifiques, le suivi des 1 046 demandes (d’aide, de soutien technique, de réponses et d’interventions) reçues ces trois derniers mois, depuis le lancement de l’an 3 de Dégooglisons… mais aussi l’organisation et la logistique derrière tous ces projets : cela demande du temps et du savoir-faire que l’on ne peut exiger de la part de bénévoles (en tous cas, pas sans les épuiser -_-…)

Framasoft essayant d'atteindre son budget 2016 (allégorie.)
Framasoft essayant d’atteindre son budget 2016 (allégorie.)

À ce jour, nous avons du mal à boucler le budget 2016 tel que nous l’envisagions. Sur 205 000 € de budget souhaité pour 2016, nous en sommes à environ 185 000 €. Rien d’alarmant, on ne va pas mettre la clé sous la porte !

Mais de ces financements découleront directement les énergies que nous pourrons mettre dans nos projets pour cette nouvelle année : les derniers services à Dégoogliser (YouTube, Meetup, Twitter, blog, pétitions, voire le mail !), la transmission d’expérience et la promotion du collectif CHATONS, la participation au développement de solutions d’auto-hébergement… ce ne sont pas les envies qui manquent !

Alors une fois encore, nous nous permettons de vous rappeler que vous pouvez participer financièrement à nos actions, par un don ponctuel ou mensuel, déductible des impôts pour les contribuables Français. Par exemple, un don de 100€ ne vous coûtera (après déduction fiscale) que 34€.

Si vous le pouvez et le voulez, rendez-vous donc sur : Soutenir.framasoft.org

Grâce à votre soutien, vos dons et votre amour Trente nouveaux services, de belles mises à jour, Voilà déjà deux ans que nous dégooglisons, Que les vilains GAFAM nous démoralisons ! Mais pour persévérer, fragile est l’équilibre. Face aux géants du web et tous ceux qui nous pistent De nos alternatives, allongeons donc la liste… La route est longue encore, mais la voie reste libre !




(Bêtisier) Hey ! J’ai trouvé 7 nouveaux moyens de dégoogliser (le 6e va te surprendre)

Ouais ! Cette campagne se passe comme tout grand moment chez Framasoft : avec beaucoup de rires… et même la création d’un micro-micro service qui va changer Internet (rien que ça !)

Petit tour dans les coulisses de la préparation de cet anniversaire…

Les titres auxquels vous avez échappé !

Pour annoncer cette nouvelle campagne, nous avons cherché un titre qui claque ! (au moins autant que celui de cet article… -_-)

Cette année, on a fait dans la sobriété avec « Dégooglisons saison 3 : 30 services alternatifs aux produits de Google & co ». Pour en arriver là, nous avons fait un brainstorming sur un pad… Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’une tempête de cerveaux chez Framasoft, ça éclabousse ! Petit florilège :

Mode « Marathon » avec option « j’ai les foies »

  • Dégooglisons Internet : On ne lâche rien ! (ouais… non.)
  • Dégooglisons Internet : même pas peur, on va le faire ! (ça se sent qu’on balise ?)
  • Eh, chiche : et si on arrivait vraiment à Dégoogliser Internet ? (ou pas : internet c’est grand, surtout vers la fin.)
  • La route est longue mais Framasoft tient la distance (on va finir par user ce truc-là)
  • Dégooglisons Internet : putain, 2 ans…

Quand on se prend pour des barils de lessive…

  • Dégooglisons Internet : deux ans, deux fois plus de confiance (c’est les soldes)
  • Framasoft, le dégooglizeur triple action : il nettoie, désinfecte et remplace vos services web pourris (Frama l’dire à tout l’monde !)
  • L’An III de la dégooglisation, la troisième lame coupe le Gafam (pour des barbu-e-s, ça la fout mal)

Quand il y a trop de choix.
Quand il y a trop de choix.

Bonjour, c’est pour un Copyright Infrigement !

  • Dégooglisons Internet épisode 3 : la revanche des sites
    • Dégooglisons Internet : la revanche des six sites (six sites l’impératrice, l’impératrice du côté obscur, bien sûr…)
  • Dégooglisons Internet : ils sont fous ces gaulois ! (procès des éditions Albert René, et pis il y en a un qui nous a piqué l’idée)
  • Framasoft et la dernière croisade (ça fouette, comme titre)
  • Dégooglisons Internet an III : le retour du libre (rien à voir avec Star Wars, on parle du Seigneur des anneaux :D)
  • Chatons rises
  • Dégooglisons Internet : Jusqu’au bout du Monde
  • Dégooglisons Internet an III : l’œil du CHATON
  • Dégooglisons Internet an III : l’affrontement final
  • Dégooglisons Internet an III : Instructeurs de choc
  • Dégooglisons Internet an III : Framasoft ne renonce jamais
  • Dégooglisons avec Framasoft : saison III, le retour de la vengeance du Libre

En parlant de parodie... Le logo CHATONS déjà parodié (par Steph
En parlant de parodie… Le logo des CHATONS est déjà parodié (par Steph )

Comme il est grand ce petit !

  • Dégooglisons Internet : 2 ans et toutes ses dents
  • Dégooglisons : il a 2 ans et il sait déjà marcher
  • Dégooglisons Internet rentre en 3e, dans la cour des grands
  • Un deux trois, Dégooglisons tout ça !
  • Miam miam, on va bouffer GAFAM
  • Am stram gram, au revoir GAFAM

Et sinon, les chevilles…?

  • Remplaçons GAFAM par les Grandes Alternatives Framasoftiennes Aux Monopoles !

Chacun de ces titres ont été envisagés.
Chacun de ces titres a été envisagé.

Quand Murphy est de la partie…

Bien évidemment, la loi de Murphy s’applique à tout, et donc au mois intense qu’a demandé la préparation de cette campagne…

« Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal. »

— Edward A. Murphy Jr.

Imaginez un Pouhiou qui apprend le git. Non, y’a pas besoin d’en dire plus pour attirer Murphy : Pouhiou. Git.

Pouhiou. Git. (allégorie)
Pouhiou. Git. (allégorie)

Imaginez un service qui se met à planter pile poil une semaine avant sa sortie… Oui, Framatalk, c’est toi qu’on regarde ! Et ne fais pas ton innocent, tu sais très bien que c’est ta mise à jour bien opportune qui t’a (et nous a) sauvé la mise ! Non parce que bien marcher pendant 2 mois de tests et planter une semaine avant la mise en prod, ça se fait pas, hein ? (oui : on fait les gros n’yeux aux services les plus récalcitrants).

Imaginez un administrateur système (celui qui est là pour que les serveurs tiennent debout quand le raz de marée des utilisateurs et utilisatrices arrive) qui, pile poil le jour du lancement de la campagne, au plus fort de la tempête, perd tout accès à Internet. Box qui plante, téléphone qui bloque l’au-delà du data… la totale ! Nous ne remercierons jamais assez la voisine de Framasky qui lui a prêté un code wifi le temps qu’il résolve le problème ^^.

Imaginez enfin une équipe tellement à fond sur les « Frama-ceci » et « Framacela » qu’elle finit un peu par s’emmêler les pinceaux…

wtf-framachin

Le bingo du troll : le service que même GAFAM n’a pas osé sortir !

Parmi les petites joies que vivent nos bénévoles, il en est une particulière. Les nuées de trolls dont le flux migratoire se pose parfois dans les commentaires du Framablog. Pour se détendre, il faut bien trouver quelque chose. Chez Framasoft, on a Gee, notre illustre dessinateur-docteur-ukuléliste, qui avait déjà inventé le Bingo du Troll. Comme c’est libre, JosephK a décidé d’en faire un service en ligne.

À vous désormais de le tester sur troll.framasoft.org et de vous en emparer dès qu’un troll des montagnes vient étaler ses pollutions intellectuelles sur vos plate-bandes numériques !

On n’a pas peur de le dire, voilà un service qui va changer la face des internets :p !

Hummm... 6 points ? Peut mieux faire.
Hummm… 6 points ? Peut mieux faire.

 

Aucun chaton n’a été maltraité pour l’écriture de cet article !

« Dites-le avec des chatons », c’est un peu notre maxime depuis que Framasky a bidouillé GiphyMatHooker pour ajouter le support de Cat as a service et ainsi nous permettre de faire des gifs rigolos sur notre groupe de discussion Framateam. Et puis ça tombe bien, parce que les CHATONS (ainsi que MyFrama), on va en parler la semaine prochaine, et c’est un collectif qui nous tient tout particulièrement à cœur, tant il vous permettra de vous « dé-framasoftiser » ^^.

En attendant, au milieu de tous ces éclats de rire, il y a beaucoup de travail, et de passion. Or, 90 % de nos ressources, des sous qui nous permettent de réaliser tout ce que l’on fait (même le bingo du troll ^^), c’est à vos dons qu’on les doit. Cette année encore nous en avons besoin, et nous espérons que, si vous en avez la possibilité, vous répondrez à l’appel.

Et pour tout le soutien que vous nous avez déjà apporté, il n’y a qu’un mot :

merci