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La justice israélienne a ordonné une « ordonnance d’interdiction de publier » des informations sur la marée noire qui touche les côtes du pays. Une décision exceptionnelle d’habitude réservée aux questions qui touchent à la sécurité nationale.
Au Nigeria, un nouvel enlèvement de masse a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans un pensionnat de l’État de Zamfara, dans le nord-ouest du pays. Des hommes armés ont pris d’assaut une école de filles et 317 adolescentes ont été enlevées
Sur Internet, le sujet est rapidement inflammable, certains hommes justifiant leur posture par leur spécificité anatomique. Un argument qu’aucune étude scientifique n’a pu jusqu’à présent confirmer.
L’échec de la mise à jour d’un logiciel critique de gestion des prisons a gardé des centaines de personnes incarcérées en Arizona derrière les barreaux plus longtemps qu’elles n’auraient dû, selon un rapport des lanceurs d’alerte. Les employés du département correctionnel de l’Arizona sont au courant du bogue depuis 2019.
Un collectif d’associations de patients et de syndicats de médecins conteste le partenariat noué entre Doctolib et le Ministère de la Santé devant le Conseil d’Etat. […] la société Doctolib a choisi de faire appel au géant américain Amazon Web Services pour héberger les données de santé. Or, conformément à une série de décisions intervenue devant la CJUE mais également en ce qui concerne le Health Data Hub hébergé chez Microsoft, le droit américain n’assure pas un niveau de protection adéquat avec RGPD.[…] En ayant recours à Doctolib, le Ministère s’inscrit donc en violation du RGPD.
Un député de la majorité vient de déposer une proposition de loi pour interdire l’écriture inclusive dans les administrations, au mépris des recherches en sciences sociales détaillant l’impact sexiste de l’utilisation du masculin comme neutre générique.[…] La présidente du Haut Conseil à l’égalité (HCE), également agrégée de grammaire, juge en outre qu’une école qui enseigne « l’imparfait du subjonctif aux enfants » devrait pouvoir s’en sortir avec de nouvelles pratiques. « Avant les oukases des grammairiens du XVIIe siècle, tout était féminisé et on accordait comme on voulait », rappelle-t-elle.
Ses résultats, publiés en septembre 2020, ont montré que toutes les bouteilles contenaient des molécules considérées comme des perturbateurs endocriniens potentiels.
Alors que les vents chargés de poussières en provenance du Sahara, survolent à nouveau l’Europe cette semaine, des analyses réalisées par l’ACRO montrent que celles- ci contiennent des résidus de pollution radioactive datant des essais de la bombe atomique pratiqués par la France dans les années 60
Rien ne s’est passé comme prévu pour l’industriel qui espérait un jugement clément pour avoir reconnu sa culpabilité dans des faits de corruption au Togo.
« Relâchement », le mot est asséné par le présentateur, et les promeneurs qui se relâchent, en omettant de porter leur masque, sont montrés du doigt devant la France entière. Filmés à leur insu, et parfaitement reconnaissables, […] Ils découvrent le soir même qu’ils ont été dénoncés par la télévision publique. […] Le coupable est stigmatisé à l’antenne, mais la police, elle, est floutée.
Spécial on gère comme des pieds (et à la néolibérale)
M. Castex a par ailleurs fait le choix de ne comparer la situation française qu’avec des pays frontaliers. Un parti pris d’autant plus étonnant qu’il l’amène à mesurer la couverture vaccinale des plus de 75 % en France à celle de l’Italie, nation qui inocule prioritairement le vaccin aux moins de 70 ans. Dans ces conditions, le graphique présenté par le premier ministre relève de la tautologie (il y a plus de personnes âgées vaccinées dans les pays qui vaccinent les personnes âgées en priorité), mais guère d’une preuve de l’efficacité de la stratégie ni de la logistique françaises.
Gare aux apéros dans la capitale ! Dans un arrêté publié ce lundi, la préfecture de police de Paris annonce que la consommation d’alcool va être interdite dans certaines rues très fréquentées de Paris à partir de ce mardi entre 11 heures et 18 heures. Une interdiction prévue pour une durée de quinze jours.
Alors qu’il courait aux alentours de 19h, l’homme de 54 ans a aperçu plusieurs policiers qui vérifiaient le respect du couvre-feu décrété à cause de la situation sanitaire. Plutôt que d’écoper d’une amende, ce sportif qui s’entraîne au triathlon a ainsi préféré sauter à l’eau.
Alors que le nombre de contaminations liées au Covid explose, Grégory Emery, conseiller sécurité sanitaire d’Olivier Véran, quitte dans quelques jours le ministère de la santé pour rejoindre le géant européen gestionnaire d’Ehpads Korian, symbole de la privatisation de la santé et au cœur de nombreux scandales sanitaires depuis le début de l’épidémie…
Afin de discerner ce qui relève du militantisme ou de la stratégie politique dans la popularisation de ce néologisme, ainsi que l’impact que pourrait avoir sa légitimation par de hauts responsables de la République, nous présentons ici une étude factuelle sur les contextes de son utilisation dans le paysage politique français sur les 5 dernières années. […] D’après nos mesures, les ministres du gouvernement ont réussi à faire en quatre mois ce que l’extrême-droite a peiné à faire en plus de quatre années: depuis octobre, le nombre de tweets de “la mer” mentionnant « islamo-gauchisme » est supérieur au nombre total de mentions entre 2016 et octobre 2020. On peut parler de performance.
À partir de 2003-2004, au fur et à mesure que s’est amplifiée la campagne contre les élèves voilées, un vague consensus national s’est construit autour du principe de la prohibition, mais cela n’est pas allé sans résistance. Et ce sont précisément ces résistances qui ont été qualifiées du délicat sobriquet d’ « islamo-gauchiste » Premières concernées par cette campagne, les personnes issues de l’immigration coloniale et postcoloniale
Alors que la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée apportait son soutien à la ministre de l’Enseignement supérieur, elle a cité en exemple une conférence donnée par le rappeur à l’École normale supérieure pour illustrer “ce qui se passe dans les universités françaises”.
E. s’est fait arrêter lors d’un contrôle préventif à l’occasion de la contre-manif contre Génération Identitaire. Son refus de donner ses empreintes a servi de motif pour l’incarcérer en préventive dans l’attente de son jugement qui aura lieu le 29 mars.
Elle est une légende des commissariats. Celle qui aux yeux des forces de l’ordre personnifie « la haine anti-flic ». Amélie H., alias Marie Acab, est l’objet de messages d’insultes et de menaces de mort par centaines. […] Sur les réseaux sociaux, certains se déchaînent. StreetPress s’est procuré plus de 500 captures d’écrans de Facebook ou WhatsApp évoquant l’étudiante. Dans le lot, d’innombrables propos haineux, sexistes jusqu’à des appels aux meurtres ou au viol rédigés par des fonctionnaires de police.
L’infirmière […] risque trois ans de prison. Lui sont reprochés des faits de violences et d’outrages par des doigts d’honneur qu’elle ne conteste pas, mais aussi une rébellion et des insultes prononcées à l’égard des policiers. […] Pendant ce temps, Farida C. et son avocat restent sans nouvelle de sa plainte déposée en juin pour usage disproportionné de la force.
il ne faut pas se leurrer : si nous continuons à organiser notre défaite en croyant agir, la situation de l’éducation nationale, déjà décrépite, ne fera qu’empirer
«Ces 17 jours ont donné un élan plus fort à la mobilisation contre la bétonisation du Triangle de Gonesse, aujourd’hui le dossier a pris une ampleur nationale, le soutien est plus fort, de nombreux élus venaient chaque jour nous apporter leur soutien, et ça le gouvernement l’a bien vu, c’est pour ça qu’ils ont ordonné l’évacuation»
Quelques affaires ont pu être récupérées à force d’insister, mais ce soir une dizaine de personnes sont à la rue, la majorité de leurs affaires et la vie collective du lieu se retrouvent murées derrière des parpaings gris. […] Les politiques capitalistes créent toujours plus de logements vides et toujours plus de gens à la rue ; nous, on s’organise pour que ça cesse. Encore plus en ce moment, quand la vie sociale est anéantie et tout espace public sous contrôle, nous avons besoin de lieux autonomes pour vivre et nous organiser.
« Une diversion et un ballon d’essai » : c’est ce que j’ai répondu à la journaliste du Monde […] J’ai aussi précisé que je n’avais pas écouté son discours. Que je ne pouvais plus lire, ni écouter Frédérique Vidal, ma ministre de tutelle depuis plus de trois mois — car il en allait de ma santé mentale.Mais il en va désormais de la sécurité de toute une profession. […] La Ministre encore en poste, pilotée de toutes les façons au plus haut sommet de l’État par l’Elysée et le HCERES n’a plus rien à perdre. Le président de feue la République entend assouvir son désir de faire taire toute opposition, surtout si elle émane des puissants mouvements civiques en branle depuis l’an passé qui exigent une société plus juste pour tous et toutes. Mais un autre déni doit cesser, si on entend encore appliquer les principes constitutionnels de la République : la réactivation d’un ordre colonial et patriarcal. À force de nier quotidiennement les droits humains élémentaires des réfugiés, d’organiser des contrôles au faciès dès l’adolescence, en stigmatisant au sein de l’institution scolaire les enfants et les mères, de ne pas sanctionner les comportements et des crimes racistes au sein des forces de police — capables, rappelons-le, de mettre à genoux des lycéens pendant de longues heures, rejouant ainsi une scène de guerre coloniale — l’État français entend reconstituer sur son sol même une classe de sous-citoyens et de sous-citoyennes, privées des droits communs. […] À nous de choisir si nous, service public de la République, résisterons.
Stupeur, incrédulité (devant tant de bêtise) et effroi […]. Au milieu de ces émotions, une urgence : réagir. C’est ce qu’a fait Pinar Selek, sociologue, militante, enfermée et persécutée par l’Etat turc pour son engagement et son travail […] sur les minorités, notamment kurdes. Réfugiée en en France, elle pensait sans doute que les libertés académiques ne pouvaient y être menacées. […] Depuis vos dernières déclarations sur “l’islamo-gauchisme”, je suis dans un cauchemar terrible. Votre discours réveille tout ce que j’ai vécu et tout ce que mes collègues en Turquie sont en train de vivre, sous l’islamo-fascisme. Je pense que tout.es les scientifiques exilé.es […] sont entrés dans le même cauchemar, car elles-ils savent aussi très bien comment les libertés académiques se rétrécissent quand les pouvoirs politiques interviennent dans le champ scientifique avec la justification de la lutte contre le terrorisme. En général, c’est comme ça que ça se passe. En Turquie, en Chine, en Iran. Et aujourd’hui en France.
celles produites par abceditions insistent sur le fait que Cesare Battisti est écrivain, puisque, comme vous le savez si vous avez suivi les précédents épisodes, l’administration pénitentiaire se refuse à lui reconnaître cette qualité, ce qui a la conséquence très concrète de l’empêcher de disposer de son instrument de travail, un ordinateur.
Code will not apply to government content, political advertising, satirical work, or other journalistic pieces that are governed by an existing Australian law.
Your order history. Your credit card information. Even your intimate health data. Amazon is amassing an empire of data as the online retailer ventures into ever more areas of our lives. But the company’s efforts to protect the information it collects are inadequate
Depuis quelques années, Apple a fait le choix de souder les supports de stockage (la mémoire Flash) directement sur les cartes logiques. Toute panne ou usure de ces SSD entraine donc la fin prématurée de la machine entière.
De la colonisation (notamment celle du Congo sous Léopold II) aux récentes évolutions du capitalisme, l’article dévoile patiemment les rouages de l’idéologie progressiste et ses conséquences concrètes.
Comment, des ravages du tabac au déni du changement climatique, on instrumentalise la science pour démentir… la science. Une vertigineuse investigation dans les trous noirs de la recherche et de l’information.
Des hébergeurs pour votre capsule gemini : sourcehut (srht.site) ; flounder! (flounder.online); Un bon café ! (unbon.cafe) ; si3t (lien gemini, à consulter par exemple via l’extension Firefox Geminize) ; Gemlog.blue (gemlog.blue)
The Interpeer Project’s mission is to enable a people centric next generation internet.
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Khrys’presso du lundi 22 février 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Si l’appui politique des Etats se fait attendre, le mouvement de désobéissance civile s’est trouvé dimanche un allié inattendu : le réseau Facebook, moyen de communication le plus utilisé en Birmanie, a annoncé qu’il suspendait le compte de la Tatmadaw, l’armée birmane, la privant ainsi d’un important canal de propagande.
Contrairement à une idée reçue, les régimes autoritaires ne sont pas les plus à même de réagir face à l’épidémie. La Pologne en fournit l’illustration. […] La pandémie est, pour eux, une opportunité d’accroître leur pouvoir et de restreindre les droits démocratiques. […] La liste de ce type de décisions – soudaines et irréfléchies – est longue. Il en résulte un chaos informatif et la conviction que les autorités agissent par à-coups, à la va-vite, que leurs décisions servent souvent des intérêts partisans et politiques, et ne tiennent pas compte de ceux des citoyens. […] Pour détourner l’attention de la population de la réalité pandémique, des défaillances du système de santé et des scandales de corruption liés à l’achat de masques et de respirateurs non conformes aux critères de qualité, à des entreprises suspectes, le pouvoir en place relance des débats sociétaux controversés
Les autorités israéliennes essaient de retrouver le navire responsable de cette fuite de pétrole. Le nettoyage de ce désastre écologique risque de prendre des années.
L’Arabie Saoudite construit une ville intelligente dans le désert qui connaîtra ses habitants mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes. Un instantané de l’avenir, ou un exemple à éviter ?
Depuis la publication de cet article, la lutte Aaron M. Epstein a payé et son FAI, AT&T, a installé la fibre dans son quartier. Sa connexion est ainsi passée de 3 à 300MBS.
The state also refuses to connect its grid with neighbors in part out of fear that the system will fall under federal oversight and regulation. But its politicians are coming to realize that independence has a down side.
Chaque fois qu’un appareil est vendu d’occasion, les données initialement stockées restent dans la majorité des cas accessibles, soit directement (16 % des cas en moyenne), soit en recoupant des fichiers (74 % des cas en moyenne)
« Jusqu’à présent, cette année, le nombre de cas signalés chaque semaine a diminué près de moitié, passant de plus de 5 millions de cas dans la semaine du 4 janvier à 2,6 millions de cas dans la semaine du 8 février — soit en cinq semaines seulement. »
Ce mardi, les députés adoptent par un vote solennel la loi « séparatisme ». Mais ce texte ne vise pas que les activités potentiellement terroristes : tout un chapitre s’intéresse aux libertés associatives. Les associations de défense de l’environnement, notamment, s’estiment gravement menacées.
Aujourd’hui, ils sont nombreux, hommes et femmes pompiers, sous anonymat, à reconnaître à leur cadre professionnel un climat systématiquement sexiste, et hypersexualisé. Parfois dangereux.
la crise sanitaire ou la réforme du lycée n’y changent rien. Dans le second degré, les heures d’enseignement allouées vont donc encore baisser pour la troisième année. Les suppressions de postes s’ajoutent à celles des autres années. Conséquences : des classes plus chargées, sans possibilité de cours en demi-groupes, des options qui disparaissent.
La loi de finances 2020 prévoyait une augmentation du budget de l’Éducation d’un milliard d’euros. Un an plus tard, le ministère n’a pas dépensé plus de 660 millions d’euros de crédits.Cette somme représente le recrutement d’environ 15 000 enseignant-e-s.
France Nature Environnement a décidé d’attaquer le gouvernement en justice.[…] une immense partie du problème pourrait être réglée en interdisant aux chalutiers géants l’accès aux zones de pêche : « Dans leurs chaluts, on peut mettre la tour Eiffel ! Une fois qu’on aura réglé cela, il y a des chances que le nombre de dauphins pris dans les filets diminue fortement. Et ça évite de pénaliser les artisans pêcheurs. »
La Cour de cassation a validé le mécanisme très contraignant dit de “compensation”: une autorisation n’est délivrée au propriétaire souhaitant dédier une résidence secondaire à la location touristique de courte durée, que s’il achète un local commercial de surface équivalente -voire double dans certaines zones-, pour le transformer en habitation, afin de compenser la “perte de logement”.
Face à Frédérique Vidal, […] Jean-Pierre Elkabbach, journaliste vedette de CNews, révèle l’ampleur de la subversion de l’Université : l’islamo-gauchisme des indigénistes adeptes de Mao et de Khomeiny a conquis jusqu’au directeur du CNRS, Antoine Petit. Son interlocutrice promet de mener une enquête… confiée au CNRS. On marche sur la tête.
Vous trouvez que les articles de la presse locale sont plats, vides, creux ? Que le point de vue policier est omniprésent ? Bref, que la qualité des journaux locaux est de plus en plus médiocre ? Ne blâmons pas trop vite les journalistes, mais intéressons-nous de plus près à la gestion capitalistique des médias à l’heure des coupes budgétaires !
Spécial on gère comme des pieds (et à la néolibérale)
Dans un mail adressé aux maires du département, le préfet menace les centres de vaccination n’ouvrant pas suffisamment de rendez-vous en ligne. Les professionnels de santé s’indignent, leur initiative devant permettre l’accès aux doses de leurs patients les plus précaires, pas toujours à l’aise sur Internet.
10 jours de confinement en chambre après chaque sortie du fait des nouveaux variants.[…] L’Ehpad quant à lui est fier de sa réussite: aucun cas de Covid n’y a été enregistré. Donc, aucun mort du Covid. Pourtant les infirmières y témoignent de très nombreux décès dernièrement, sans aucune autre cause que le refus de se nourrir et de poursuivre une telle existence.
Le ministre de l’Education nationale, sur la même ligne que sa collègue de l’Enseignement supérieur, estime que la notion d’islamo-gauchisme » décrit une réalité politique.
Que le vocable « islamo-gauchisme » fasse partie du vocabulaire de l’extrême droite n’est guère surprenant. Qu’il soit aujourd’hui martelé par des membres du gouvernement, la majorité des médias ou certains universitaires, est inacceptable dans une société pluraliste et libérale.
Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques. Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance.
La semaine dernière, Marine Le Pen était jugée trop molle par Gérald Darmanin […] Puis, c’est au tour de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, d’annoncer une enquête sur l’islamo-gauchisme dans les universités. Pendant ce temps, le Covid-19 tue 300 personnes chaque jour, la crise sociale s’élargit et le gouvernement refuse toujours un RSA pour les 18-25 ans pour faire face à la crise.
Le groupuscule d’extrême droite avait appelé ce samedi au rassemblement pour protester contre sa dissolution. Finalement seules quelques centaines de personnes et des politiques de seconde zone étaient présents à cet évènement […] Moins d’une heure plus tard, un groupe d’une dizaine d’antifascistes, qui avaient échappé à la vigilance des forces de l’ordre qui les traquaient depuis un moment…
Une “grenade arrive à mes pieds”, a expliqué le jeune homme sur France 3 avant de préciser que l’un de ses yeux était en sang après l’explosion du mécanisme. “J’ai demandé aux policiers d’appeler les pompiers, mais ils m’ont répondu de me démerder… Son collègue m’a répondu : ‘Il te reste un œil’”.
Mardi 9 février, des CRS ont interrompu une distribution de repas chauds aux plus démunis dans le quartier de porte de la chapelle à Paris, sous prétexte de non-respect du couvre feu.
Arrivée en provenance de Madrid, une enfant d’origine camerounaise, dont la validité du passeport interrogeait la police aux frontières, est restée plus d’une semaine, nuit et jour, à l’aéroport.
la victime affirme avoir voulu prendre rendez-vous sur place pour porter plainte. Du fait de l’état de santé de sa fille, impossible pour elle d’attendre au commissariat […]. Le commissariat s’y refuse, la mère de famille doit “se présenter et attendre comme tout le monde”. Il lui est conseillé de “trouver une entente entre voisins”.
Dans une étude comparative entre plusieurs pays européens, des universitaires pointent l’absence de transparence et d’analyse des autorités en cas de décès lors d’opérations des forces de l’ordre en France.
Aujourd’hui, on compte 250.000 policiers et gendarmes, on a 21.000 policiers municipaux et on va rajouter 165.000 acteurs de la sécurité privée. On arrive à 430.000 policiers ou assimilés, soit plus de gens qui travaillent pour la répression que de gens qui nous nourrissent puisqu’aujourd’hui, on est à peu près à 400.000 exploitants agricoles. Il y a plus de gens pour nous réprimer que de gens pour nous nourrir !
Croyez-vous que les nouveaux déserts silencieux et bétonnés, places fortes des « humanités numériques » et du suicide en vie digitale, nommés encore abusivement « Universités », puissent un jour redevenir des foyers de contestation, vivant et révolutionnaire ?
L’année 2021 marquera le 150e anniversaire de la Commune de Paris. Depuis 1871, le souvenir du soulèvement de la population parisienne contre le gouvernement, en pleine guerre contre les États allemands coalisés, n’a cessé d’alimenter l’imaginaire des luttes du monde entier. Symbole de l’aspiration populaire à la justice et à la liberté, défendues les armes à la main, la Commune n’est pas morte.
Face à la censure grandissante de groupes militants sur les réseaux sociaux et en parallèle à l’absence totale de modération des contenus sexistes, racistes, appelant au cyber-harcèlement, une vague de mobilisation se lance.
Margaret Mitchell, qui était co-leader de la division éthique dans l’intelligence artificielle de Google, avait voulu défendre sa collègue chercheuse, Timnit Gebru, après son renvoi. Elle vient d’annoncer avoir été virée à son tour par Google.
Livrer des tomates bio à des particuliers en quelques heures ? Voilà le plan des géants de l’internet. Dernier terrain de conquête du commerce en ligne, l’alimentaire bio attise l’appétit d’Amazon et de Cdiscount. Les agriculteurs, eux, redoutent une perte du sens de leur métier, étouffés par la course à la standardisation et aux volumes.
la loi américaine permet aux entreprises d’interdire aux syndicats de pénétrer dans l’enceinte de leurs locaux, ce qui est le cas d’Amazon. Pour les syndicats, le temps passé au feu rouge par les salariés dans leurs véhicules, lorsqu’ils débutent ou finissent leur journée, est donc primordial pour les approcher, prendre quelques instants pour discuter, distribuer d’éventuels documents…
“What we normally take to be reality is, in fact, a simplified virtual reality, shaped by natural selection to guide adaptive action.” According to his interface theory of perception, each perceptual system is a user interface analogous to the desktop screen of a laptop. The icons on the desktop hide reality but deliver functionality. […] Westerhoff goes one step further and makes the more radical assertion that the real world does not even exist. Westerhoff’s important qualification, however, is that, by “real,” he means independent of human “cognitive activities.”[…] the brain creates a representation of external objects, but “nevertheless, this representation does not have any implications for existence beyond the representational framework.”
Comme la reconstruction de l’hymen est une intervention sans indication médicale, elle est considérée comme une opération de chirurgie esthétique, c’est un business fructueux réalisé sur le dos de jeunes filles et de femmes désespérées. Alors qu’on interdit aux médecins de donner des informations sur le droit à l’avortement, cette intervention misogyne est devenue un réel business en Allemagne.
« À nos défunts » est le résultat d’une enquête sur 731 crimes racistes perpétrés en France entre 1970 et 2000. […] La victimisation primaire désigne l’action par laquelle une personne est la cible d’une infraction et acquiert le statut de victime d’un point de vue légal. La victimisation secondaire advient au moment où cette même personne fait le récit de l’infraction dont elle a fait l’objet – lors d’un échange entre la victime et ses proches, mais aussi lors de la confrontation avec les institutions qui représentent les interlocuteurs des victimes. Il peut s’agir du système médiatique, éducatif, médical, policier ou judiciaire. Cette victimisation secondaire est provoquée par des attitudes de blâmes et d’inversement des responsabilités, par une banalisation des faits ou par l’existence d’un vide juridique. La victimisation secondaire a d’abord été mise en évidence par les analyses féministes portant sur les violences faites aux femmes. Les premières études menées sur la question des agressions sexuelles ont par exemple montré que les victimes de viol sont fréquemment considérées comme responsables de ce qui leur arrive – ce qui, de fait, accentue la violence initialement subie. […] Dans le cas qui nous intéresse, la victimisation secondaire a été provoquée par le traitement pénal et législatif de crimes racistes qui empêchait de caractériser le mobile raciste.
Le 13 février 1960 à 07h04, sans trembler, un doigt se posa sur un bouton et déclencha une explosion qui brûla le ciel et la terre du Sahara algérien. Le champignon atomique de l’opération prénommée « Gerboise bleue » était visible sur une circonférence de plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Il fut produit par une charge de 70 kilotonnes, quatre fois la puissance de Fat Boy larguée par l’armée américaine sur Hiroshima, le 6 août 1945.
En tant qu’ancien étudiant en médecine, Malatesta se vit confier une section de malades ; ils avaient un taux de guérison particulièrement élevé car il savait comment forcer la ville de Naples à livrer de la nourriture et des médicaments en abondance, qu’il distribuait généreusement.« la véritable cause du choléra est la pauvreté »
On en vient à un des grands tabous de la bourgeoisie : à quel point cette classe qui vante le travail sur tous les tons y prend si peu part et cherche en réalité à travailler le moins possible.
C’est une expression d’Immanuel Wallerstein, un grand historien décédé en 2019. Le sale petit secret du capitalisme désigne « les externalités », un concept économique qui semble compliqué, mais en fait simple : les entreprises, les industries, les capitalistes ont pris l’habitude d’externaliser, c’est-à-dire d’ignorer dans leurs comptes économiques, les dégâts écologiques, qui sont en fait supportés par la société. C’est ainsi que s’augmente le profit, qui est le cœur du capitalisme. Le sale petit secret du capitalisme, c’est donc que le compte économique des entreprises et de l’économie en général est totalement faussé afin d’accroître le profit. Ce sale petit secret explique pourquoi le capitalisme est aujourd’hui responsable de la destruction du monde.
Vidéo expliquant le rôle des points d’échange internet. Réalisée par l’association européenne des points d’échange, Euro-IX et traduite par le point d’échange français, France IX.
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Khrys’presso du lundi 15 février 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Près de 300 millions d’euros. C’est la somme qui a été transférée quelques jours avant le coup d’Etat du 1er février au gouvernement birman par le Fonds monétaire international (FMI). Une aide internationale d’urgence destinée à faire face aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19.
À Rangoun, de jeunes opposants ont trouvé un moyen astucieux de contourner l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes imposée par les militaires.
Parmi les 157 nationalités représentées dans ce massif répertoire de bénéficiaires, les Français ne passent pas inaperçus. Ils sont même en tête de liste, avec un total de plus de 17 000 sociétés. On y retrouve notamment 37 des 50 familles françaises les plus riches, notamment Bernard Arnault, les Guerrand-Hermès ou les Mulliez. Quelques fleurons de l’économie française, également, comme Yves Rocher, Hermès, JCDecaux ou Decathlon y sont inscrits. Même quelques pépites du patrimoine immobilier tricolore y figurent : un château francilien, par exemple, détenu par un prince saoudien, le fameux vignoble varois de l’ancien couple Angelina Jolie-Brad Pitt ou encore de nombreuses villas de la Côte d’Azur et appartements parisiens.
Après plusieurs semaines de crise politique, l’ex-président de la Banque centrale européenne […] un «représentant des élites», qui plus est soutenu par Silvio Berlusconi […] [qui] a effectué son grand retour sur la scène politique transalpine, huit ans après avoir été déchu de son mandat de sénateur à la suite de sa condamnation pour fraude fiscale
Le gouvernement britannique a annoncé ce mardi le renforcement des mesures d’entrée en Angleterre, multipliant les tests pour les voyageurs à l’isolement et prévoyant de possibles peines d’emprisonnement et de lourdes amendes pour les récalcitrants.
dans une lettre à l’Administration nationale de la sécurité routière rendue publique mardi, le constructeur de véhicules automobiles d’Elon Musk a affirmé que ses écrans ne tombaient pas en panne prématurément – ils ont juste été conçus de cette façon.
Le groupuscule d’extrême droite s’est vu notifier sa dissolution vendredi soir. Sur le papier, ses dirigeants ont dix jours pour répondre à l’administration.
À l’époque concurrent d’Alstom – perdant de l’appel d’offres –, Bombardier a depuis été racheté par le constructeur français.[…] Le PDG d’Alstom […] se justifie en attaquant la viabilité technique et financière de l’offre déposée par ses concurrents de l’époque. Et d’en profiter pour remettre sur la table celle alors portée par son groupe et facturée plus chère…
La transformation du diplôme universitaire de technologie (DUT) est motivée par des raisons idéologiques et menée dans la précipitation […] Cette réforme aurait pu être cosmétique. Mais elle s’avère profonde. Elle est d’abord économique, car elle va diminuer d’au moins 10% le nombre d’heures de formation encadrées. Et elle est surtout idéologique car elle vise à modifier les DUT pour en baisser le niveau.
Malgré la crise sanitaire et ses conséquences sur la scolarité des élèves, les dotations des collèges et lycées pour 2021 s’annoncent parmi les pires de ces dernières années.[…] Alors que, depuis la mi-janvier, les établissements découvrent les moyens qui leur sont attribués, le constat est implacable : partout, heures d’enseignement disparues, postes supprimés, classes fermées.
À l’heure où 13% des étudiantes ont déjà été obligées de choisir entre acheter des protections périodiques et un autre produit de première nécessité, il est plus que temps de cesser de ridiculiser la lutte contre un problème social et sociétal majeur.
De gauche à droite, toutes les formations politiques reprennent le concept, qui revient en force avec la crise sociale due au Covid. Mais les modalités d’application divergent fortement […] Si le gouvernement se montre si frileux, c’est aussi qu’il a déjà son propre dispositif dans les cartons : un «revenu universel d’activité» (RUA), présenté par Emmanuel Macron en septembre 2018 dans le cadre d’un «plan pauvreté». Une proposition loin d’emballer les acteurs sociaux, puisqu’il s’agirait d’une refonte des minima sociaux avec, notamment, la fusion du RSA et des aides au logement. Le tout avec un certain nombre de conditions pour les bénéficiaires. Le chef de l’Etat avait, par exemple, expliqué que les bénéficiaires de cette aide ne pourraient refuser «plus de deux offres d’emploi raisonnables», sous peine de perdre leurs droits.
Alors que l’on attend toujours une date pour le Ségur de la santé publique, le Conseil d’Etat vient de bloquer un décret ouvrant une prévention médicamenteuse au VIH par la médecine de ville.
Si ce lobbying a si bien réussi, écrivent les auteurs du rapport, c’est aussi parce que les professionnels ont pu compter « sans surprise » sur l’administration elle-même : « Les industriels ont cherché leur principaux alliés dans les ministères. » […] les hauts fonctionnaires ont rédigé de nombreux rapports pour décrédibiliser les propositions des citoyens.
Des députés et des syndicalistes s’inquiètent de potentiels conflits d’intérêts et se demandent pourquoi le Haut Conseil pour le climat n’a pas été mandaté.
Dans un rapport publié ce mardi, l’ONG fustige les financements publics et privés dédiés à l’agriculture française. En cause : la hausse de 25% des traitements aux pesticides en France en dix ans et une aide jugée insuffisante pour les agriculteurs bio.
Pour tenter de contourner la fermeture des remontées mécaniques, la station de Courchevel a ouvert une piste de ski alpin accessible en voiture, taxi ou navette. Un nouveau concept pour skier malgré tout.
« L’État a le monopole de la violence légitime parce qu’il protège les plus pauvres ». Les dizaines de milliers de manifestants précaires qui se sont faits gazer et nasser depuis 2017 apprécieront. Tandis qu’à Heidelberg, Max Weber fait des roulés-boulés au fond de sa tombe.
Une nouvelle étude chez la souris démontre une efficacité du Molnupiravir, médicament de Merck contre le Sars-Cov-2. Les résultats chez l’homme sont attendus pour fin mars.
Un vaccin amélioré par un fabricant sur la base d’un vaccin déjà existant et certifié “n’aura plus besoin de passer par toutes les étapes d’autorisation”.
Les forces de l’ordre arrivent pourtant parfois à rentrer. […] À partir du moment où on les laisse rentrer, le cadre légal est respecté. Même « bluff » sur les verbalisations pour non-respect du couvre-feu, alors que la personne est déjà à l’intérieur d’un domicile.
L’ONG affirme dans son enquête que des dizaines de manifestants ont été victimes de détentions arbitraires lors de la manifestation du 12 décembre à Paris.
« C’est un petit milieu patriarcal où des professeurs se permettent tout », résume une pensionnaire des beaux-arts. Depuis un an, les étudiantes des 46 écoles d’art prennent la parole pour dénoncer sexisme et harcèlement.
Changer la loi ne suffira pas à dépasser cet échec. Il faut déconstruire des siècles de préjugés, enseigner le consentement actif et poser des interdits très clairs. En un mot: il faut éduquer.
À force de luttes, les femmes de chambre de plusieurs hôtels Campanile ont obtenu leur internalisation. Un soulagement indicible pour ces travailleuses ultraprécaires soumises à un travail harassant, et une avancée porteuse d’espoir pour leurs consœurs.
In Data Feminism, Catherine D’Ignazio and Lauren Klein present a new way of thinking about data science and data ethics—one that is informed by intersectional feminist thought. […] Data Feminism offers strategies for data scientists seeking to learn how feminism can help them work toward justice, and for feminists who want to focus their efforts on the growing field of data science. But Data Feminism is about much more than gender. It is about power, about who has it and who doesn’t, and about how those differentials of power can be challenged and changed.
Un documentaire entreprend de décrypter l’horreur nazie à travers le prisme de l’économie.Le premier mérite de ce documentaire est ainsi de rappeler l’implication, à des degrés divers, du grand patronat de l’époque dans la machine de guerre. On voit comment le capitalisme allemand, enchanté de toutes les mesures antisyndicales prises par le pouvoir hitlérien, s’est placé très tôt à son service.
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Khrys’presso du lundi 8 février 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Le pays a accéléré sa transition vers le tout en ligne, laissant sur le carreaux nombre de seniors. […] « Nous sommes passés d’un usage récréatif à un usage forcé »
Women in China’s “re-education” camps for Uighurs have been systematically raped, sexually abused, and tortured, according to detailed new accounts obtained by the BBC.
Les autorités militaires ont inculpé Aung San Suu Kyi et le président, notamment pour importation illégale de talkies-walkies. La désobéissance civile prend de l’ampleur malgré les mises en garde de l’armée.
Depuis l’arrestation de Navalny et les manifestations qui s’en sont suivies, les forces de l’ordre ont procédé à plus de 10 000 arrestations dans tout le pays. Provoquant un engorgement total des services pénitentiaires.
Les plus attentifs d’entre vous l’auront peut-être entendu, le vaccin russe Spoutnik V contre le Covid-19 a été jugé efficace à 91% par la revue “The Lancet”. Les plus attentifs encore auront entendu que la chancelière Merkel souhaite ardemment des accords de production du Spoutnik V avec la Russie, et a entrepris de convaincre ses partenaires européens d’en accélérer l’autorisation.
Cesare Battisti, après son transfert de Sardaigne en Calabre, est dans une situation pire que jamais. Encore aujourd’hui, on continue, en dehors de toute légalité, de lui faire subir en permanence un traitement inhumain et dégradant. […] ça se passe dans une démocratie européenne, ça pourrait être dans les geôles d’Erdogan.
Italie. Un chômage au féminin (humanite.fr) En décembre, 98 % des postes de travail supprimés en Italie étaient occupés par des femmes.
Pour la présidente de la BCE, Christine Lagarde, annuler la dette contractée par les Etats pour lutter contre l’épidémie est «inenvisageable». Mais de facto, la dette n’est pas un problème puisqu’elle ne coûte rien en intérêts et sera repoussée à échéance pour ne pas plomber les économies de la zone euro.
La Grande Île a mis son expertise en matière de biotechnologies au service du développement de traitement contre le Covid-19. L’un des quatre candidats aborde l’ultime phase de tests : 100 millions de doses sont annoncées pour 2021.
Alors que les grandes firmes pharmaceutiques dictent leurs règles et que les pays développés s’accaparent les doses de vaccin, que changerait, pour les pays du Sud, l’arrivée d’un vaccin cubain ?
The data presented here is a bird’s-eye view of an event that posed a clear and grave threat to our democracy. But it tells a second story as well: one of a broken, surreptitious industry in desperate need of regulation, and of a tacit agreement we’ve entered into that threatens our individual privacy. None of this data should ever have been collected.
Les participants ont exprimé des préoccupations quant au partage éventuel de leurs données avec des sociétés privées […] Les chercheurs rapportent aussi des inquiétudes concernant la « déshumanisation des patients, qui peuvent se sentir réduits à leurs données de surveillance ».
On Friday, a viral Twitter thread announced the unexpected rollout of “Blue Check Homes” — a new service allowing Bay Area residents to apply to have a “Verified Badge crest” (read: blue check mark) installed on the facade of their homes to essentially identify themselves as an authentic public figure in real life. […] Danielle Baskin, the SF-based artist behind the prank, had no idea the website she crafted to back up the fake service would receive 495 applicants, all hoping for a crest of their own.
It’s not like they were huge idiots who wanted to throw their rocket away all the time. One of the hardest engineering problems known to man is making a reusable orbital rocket. It’s stupidly difficult to have a fully reusable orbital system. It would be one of the biggest breakthroughs in the history of humanity.
Depuis mi-janvier, deux activistes américains campent sur un plateau venteux du Nevada, à Thacker Pass, pour faire obstacle à un projet de mine de lithium. Ce métal joue un rôle essentiel dans l’économie « verte », mais son extraction condamnerait un écosystème entier.
En Nouvelle-Calédonie, les indépendantistes ont quitté leurs cinq postes au sein d’un exécutif qui en compte onze, entraînant la chute du gouvernement collégial. […] L’usine de nickel et de cobalt Vale, propriété d’un groupe brésilien, est au cœur de cette crise politique.
Le tourisme figurait jusqu’à présent parmi les motifs impérieux qui permettaient de se rendre en Polynésie.[…] L’épidémie de Covid-19 reflue pourtant en Polynésie. Après un pic en novembre, où la collectivité a connu l’un des taux d’incidence les plus élevés au monde, ce taux s’est réduit à 74 pour 100.000 habitants et la collectivité ne compte plus que dix personnes en réanimation.
le député centriste Charles de Courson […] a pointé des failles juridiques dans ce “pseudo contrat d’engagement”. Et ce vétéran de l’AN de prédire un destin funeste à cet article en s’adressant à Marlène Schiappa: “quand bien même cet article 6 ne serait pas censuré par le Conseil constitutionnel, je peux vous dire que vous allez passer un sale quart d’heure devant le Conseil d’État”.
Déséquilibrée, la composition des ateliers soulève les critiques. « Hormis Claire Hédon (la Défenseure des droits, NDLR), il n’y a pas de personnalités morales avec une réflexion de longue date sur la police. L’idée semble de dire qu’elle peut être gérée comme une entreprise »
Contrairement à ce qu’a soutenu le cabinet du Premier ministre, le gouvernement a bien réclamé à l’association Anticor l’identité de son plus gros donateur, dans le cadre de sa demande d’agrément. Une exigence pourtant irrégulière selon un avis de la CNIL.
En Nouvelle Aquitaine, l’Agence régionale de santé veut obliger les centres psychologiques pour enfants et adolescents à changer de fonctionnement. Et à exclure du soin des milliers d’enfants, pour les renvoyer vers le secteur privé.
Le service civique permet aux 16-25 ans de « s’engager volontairement au service de l’intérêt général » au moins 24 heures par semaine 6 à 12 mois, en échange d’une indemnité forfaitaire mensuelle d’environ 580 euros versée par l’État.[…] Les volontaires ne sont pas salariés pour un emploi, mais engagés pour une mission : le droit du travail et son contrôle ne s’applique donc pas.
Les quelque 6 millions de bénéficiaires des aides aux logements (APL) pourraient voir, ce vendredi, leur montant d’aides changer. Parmi les premiers mécontents, les étudiants, jeunes actifs et contrats de professionnalisation
de 1982 à 2018 les enseignants ont perdu 21% de leur salaire […] on arrive maintenant à un degré de déclassement tel des métiers de l’enseignement que le recrutement se tarie. Apparait un sous prolétariat enseignant, installé à demeure, avec la croissance exponentielle des contractuels.
Cette enquête permet également aux lecteurs et lectrices […] d’obtenir une réponse à une question récurrente : pourquoi le facteur n’a-t-il pas sonné pour me remettre mon recommandé, alors que j’étais chez moi ? C’est que, pour faire face à la charge de travail calculée par les outils de sa direction, le facteur ou la factrice n’a souvent pas d’autre choix que d’« aviser » directement la lettre ou le colis concerné
Le conseil municipal a voté, vendredi 5 février, un vœu demandant au gouvernement d’organiser un référendum sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne.
Une première mondiale impliquant une équipe française pourrait, si elle est confirmée par un essai de grande ampleur, empêcher la maladie de dégénérer en cas grave.
Les résultats flamboyants du groupe lui permettent de verser de généreux dividendes. Mais font mauvais genre, alors que le laboratoire s’est séparé de son investissement dans Regeneron, que les fermetures de sites se poursuivent et que le vaccin contre le Covid se fait toujours attendre.
Le Roi nu, soutenu ou relayé par personne -ni population civile ni forces de l’ordre. Le Souverain impuissant, spectateur de sa propre déchéance –contesté dans son autorité autant que dans sa légitimité.
Les organes consultatifs des autorités de santé, canaux d’expression de la société civile, sont complètement ignorés par le pouvoir depuis le début de la crise. Il est encore temps de s’en inquiéter.
En rentrant chez nous, nous ne nous attendions pas à recevoir la Légion d’honneur, ni même a être remerciés par qui que ce soit, mais nous ne pouvions pas imaginer que nous serions désignés comme des ennemis de l’intérieur et traités à l’égal des jihadistes que nous avions combattus.
En plus des actions du Clap, le secteur semble bouger : Just Eat, autre acteur de cette activité, vient d’annoncer vouloir embaucher quatre mille cinq cents coursiers en CDI en 2021. En outre, fin novembre 2020, plus de cent restaurateurs et coopératives salariant leurs livreurs (Olvo, Les Coursiers stéphanois…), regroupés au sein du Collectif livraison éthique, ont publié une tribune enjoignant « les autorités politiques à réglementer des plateformes délétères pour tous, sauf pour elles-mêmes » et s’inquiétant que, sur le long terme, on passe « du restaurant virtuel à plus de restaurant du tout ». Et de proposer : « Refusons ces plateformes, choisissons des alternatives, pédalons, marchons jusqu’à nos restaurants. Restaurons nos chefs et nos livreurs. »
Six femmes ont lancé un collectif “Un jour un chasseur” pour recueillir les témoignages de personnes victimes d’une balle perdue, d’intimidation ou de menaces de la part de chasseurs.
Le ministre des communications, Paul Fletcher, affirme que Microsoft est prêt à remplacer Google Search par Bing en Australie, pour faire avancer le code de conduite contraignant des médias.
Trois potes d’au moins 70 berges, de vieilles histoires de combats syndicaux, des tentatives de sabotage et un collectif militant dénommé Ni Yeux Ni Maître. Le sixième tome des Vieux Fourneaux est jubilatoire. Entretien avec Wilfrid Lupano, son scénariste
Arte plonge dans la vie d’un Ehpad parisien lors du premier confinement, entre des résidents enfermés, un manque de moyens criant et un personnel qui fait de son mieux.
Près d’un mois après le bombardement près du village de Bounti, dans le centre du Mali, par deux Mirage 2000 français, deux versions s’opposent : celle de Paris, qui dit avoir ciblé un regroupement de djihadistes, et celle de représentants de la communauté peule, qui dénoncent une bavure de l’armée française.
Le film de Sébastien Lifshitz, Petite fille, qui montre le difficile parcours d’un enfant transgenre pour se faire accepter comme petite fille par l’institution scolaire, a bouleversé la France entière, réalisant des records d’audience sur tous les support. La France entière… ou presque. […] Le film cèderait au chantage exercé par les militants identitaires et communautaristes (qui, incidemment, ne désignent pas les groupes fascistes cherchant à faire justice contre les migrants, mais les personnes trans qui cherchent à surmonter les restes d’une persécution séculaire), et l’émotion qu’il suscite risquerait de nous entraîner tous dans la réduction de nos institutions en instruments au service de ces causes particulières.
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Khrys’presso du lundi 1er février 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Alors qu’Israël vaccine à un rythme effréné, les habitants de Cisjordanie et Gaza risquent d’attendre encore longtemps. Plusieurs ONG appellent les Israéliens à débloquer la situation, parlant d’obligation «morale, humanitaire et juridique».
Si l’on parle de données critiques, c’est notamment parce que la base contient le « Cadastro de Pessoas Físicas » (CPF) des victimes […] En France, l’équivalent du CPF serait le numéro fiscal, l’identifiant lié au paiement des impôts.[…]Mais en plus, il s’accompagne d’une variété de données d’une précision effrayante.
Le sénateur indépendant du Vermont a levé 1,8 million de dollars “en cinq jours pour des organisations caritatives” de cet État rural du nord-est des États-Unis
Alors que s’ouvre en ligne, ce lundi, le Forum économique mondial, qui se déroule normalement à Davos, en Suisse, Oxfam a mis en lumière les conséquences de la crise sanitaire sur les plus pauvres. L’ONG appelle à taxer «de manière plus juste et progressive les individus les plus fortunés» pour lutter contre «le virus des inégalités».
alors que le ministre de l’Intérieur présente seulement l’événement aux organisations syndicales ce lundi 25 janvier, celles-ci ont d’ores et déjà obtenu des garanties d’importance de la part du gouvernement. Avant que les discussions commencent officiellement donc.
L’industrie est un facteur d’accélération des épizooties. On en compte, selon l’organisation mondiale de la santé animale, trois fois plus qu’il y a quinze ans. On y répond par un confinement des animaux. Ce répertoire de normes pousse à industrialiser toujours plus les fermes. » Saura-t-on mettre fin au cercle vicieux ?
Autour de 40 % de grévistes annoncé par les syndicats dans le secondaire et 30 % dans le premier degré. Plutôt une réussite pour une des rares journée nationale de grève enseignante depuis le conflit des retraites il y a un an.
Que peuvent montrer les journalistes des évacuations de migrants menées dans les camps de Calais ou Grande-Synthe ? Le Conseil d’Etat doit se prononcer ce mercredi 27 janvier sur la demande déposée par les journalistes Louis Witter et Simon Hamy, qui dénoncent des entraves récurrentes à la liberté de la presse lors d’opérations menées dans des camps de migrants du littoral du Nord et du Pas-de-Calais.
La SMF [Société Mathématique de France] souhaite alerter sur les événements survenus lors de cette visite sur le campus, et restée entièrement ignorés par les médias […] les agissements de la police envers les collègues sur le campus universitaires sont graves, et doivent être connus.
While small benefits cannot be excluded, we do not find significant benefits on case growth of more restrictive NPIs. Similar reductions in case growth may be achievable with less restrictive interventions.
Dans les départements où le couvre-feu à 18 heures est entré en vigueur le 10 janvier, aucun effet bénéfique sur le taux d’incidence n’est observé, au contraire. […] Ces données semblent témoigner d’une absence d’effet notable du couvre-feu à 18 heures.
On aurait pu imaginer que les Pays-Bas, qui ont fait des confinements super light (tellement light qu’un couvre-feu à 22h déclenche des émeutes…) s’en sorte plus mal que la Belgique qui a plutôt employé la manière forte : c’est le contraire. On aurait pu imaginer que la comparaison entre la Savoie française (qui, comme toute la France, a été sous confinement en novembre) et le Valais suisse (qui ne l’a pas été) révèle une différence spectaculaire : ça n’a pas été le cas.
Avec ce plan, Macron loue la recherche publique mais donne des millions aux entreprises. Il prône une recherche fondamentale à long terme mais vise l’ordinateur quantique hybride dans 3 ans. Il préconise des emplois stables mais va financer des emplois précaires en masse. La LPR n’offre aucun avenir aux jeunes chercheurs. […] Macron pérore sur le travail coopératif de la recherche alors que son modèle est bien la compétition.
En France, il y a une disproportion extrême et unique dans l’histoire : environ 14 % de votants inscrits ont voté pour l’actuelle coalition au gouvernement, qui a 62 % des sièges.
LaREM voit dans cette solution un palliatif des carences du gouvernement. Les bourses étudiantes sont notoirement insuffisantes ? Les jeunes ont du mal à se loger dignement ? Ils ont du mal à se nourrir ? Pas de panique, il y a un prêt à rembourser pour ça ! C’est tellement plus simple que d’ouvrir le RSA, d’augmenter les bourses et les APL…
Trois reports et un avis contraire du Conseil d’État n’y suffisent pas. La ministre du Travail, Élisabeth Borne, ne lâche pas son plan pour couper dans les indemnisations.
sous prétexte d’une transposition d’une directive européenne des sécurités et en plein désastre économique, le gouvernement prépare deux ordonnances au détriment des salariés pour le bénéfice des administrateurs et mandataires judiciaires ainsi que des banquiers
Sur cette vidéo postée samedi par le journaliste de Brut Rémy Buisine, un commissaire de police, casqué, frappe à plusieurs reprises avec une matraque un manifestant venu défiler à Paris contre la proposition de loi “Sécurité globale”.
Une mission d’information parlementaire pilotée par Les Républicains et La République en marche demande de «renforcer l’arsenal pénal» contre « les militants antiglyphosate, véganes ou antichasse ».Ils proposent la création de nouveaux délits pour lutter plus efficacement contre la diffusion d’images sur les réseaux sociaux et pour limiter l’intrusion dans les abattoirs ou les fermes usines. […] Les rapporteurs déplorent « une radicalisation des actions » menées par des « militants de plus en plus urbains », « engagés dans une multitude de causes, notamment féministe, antinucléaire ou antipolice ». « On y retrouve également des black blocs », alertent-ils, très sérieusement.
Le 4 janvier dernier, par une « note de la direction » placardée dans toutes les prisons, l’administration pénitentiaire (AP) a interdit la diffusion du n° 52 du journal L’Envolée aux prisonnier·e·s abonné·e·s ; en même temps, elle a porté plainte pour diffamation et injure. Depuis vingt ans, L’Envolée soutient que les prisonniers, les prisonnières et leurs proches sont les mieux placés pour énoncer quelques vérités sur la prison. À travers cette censure et cette plainte, il s’agit de réduire au silence cet espace de libre expression, d’information et d’élaboration collective d’une critique de la prison.
Le vrai carburant du sentiment d’insécurité, c’est l’absence d’égalité devant la loi. Le sentiment que la loi ne nous protège plus, que certains vivent au-dessus et d’autres au-dessous d’elle, que le racisme ruinent nos liens. L’impunité de certains, voilà ce qui ruine la confiance envers la police et la justice. L’impunité pour les auteurs de violences conjugales, sexuelles, que les victimes soient des enfants ou des femmes, et quand porter plainte ne change rien. L’impunité des responsables des 17 milliards d’euros de fraude fiscale chaque année (le salaire de 500 000 soignants). L’impunité de ceux qui polluent notre environnement sans même être inquiétés lorsqu’ils déversent du ciment et du plastique dans la Seine. L’impunité enfin de ces professionnels de la politique, de ce président intouchable, qui met au défi la magistrature de «venir le chercher» quand son garde du corps est inquiété. […] Non, la France n’a pas un déficit de maintien de l’ordre. Elle souffre de la défiance des citoyens face aux impunités répétées de certains.
« Quand on a commencé à se plonger dans le fond des dossiers, on a halluciné, dit Zoé. Comment se fait-il qu’on autorise les chasseurs à avoir des armes de guerre qui ont une portée plus longue que la vue des tireurs ? Comment se fait-il que j’aie besoin d’un certificat d’aptitude pour faire de la danse alors qu’une déclaration sur l’honneur suffit pour la chasse ? D’ailleurs, pourquoi peut-on obtenir son permis de chasse à seize ans, deux ans avant sa majorité ? On ne comprend pas, la majorité de la population française ne comprend pas. »
L’adoption massive de logiciels propriétaires par les universités a dénaturé le travail de nos communautés de recherche. Désormais, l’espace de notre pensée, de notre recherche et de notre enseignement est devenu l’espace privé de Microsoft, de Zoom, de Google, d’Apple et d’une poignée d’autres entreprises.
Plusieurs comptes de militantes féministes ont été suspendus sur Twitter après avoir posé cette question.Pour Twitter, cette question enfreint ses règles. Et plus précisément, il s’agirait d’une “infraction à nos règles relatives aux conduites haineuses” […] ″À chaque fois qu’une idée féministe est véhiculée, une société entière vient s’y opposer . On le voit de manière incessante”
Le réseau social explique avoir accru son «utilisation du machine learning et de l’automatisation afin de prendre plus de mesures sur les contenus potentiellement abusifs et manipulateurs». Il s’agirait de la raison pour laquelle certains comptes ont été suspendus. « Nous avons pris des mesures d’exécution par erreur, mais les comptes ont maintenant été rétablis », admet la plateforme.
« Dès qu’on parle de domination masculine, ça ne passe plus »[…] « Il s’agit pourtant ici d’utiliser des concepts qui permettent de penser et de poser des questions sur les discriminations. C’est très grave » […] « le hashtag #cisbulles pour dénoncer le fait qu’ils avaient un égo aussi fragile qu’une bulle de savon » […] a été jugé « contraire aux règles de la communauté ». Pourtant, des hashtags misogynes autrement plus violents peuvent continuer à exister sans problème. Le populaire #feminazi a plus de 270 000 publications, #antifeminism plus de 200 000 publications, #fuckfeminism plus de 50 000. Aucun n’a été jugé contraire aux règles de la communauté, et Instagram ne considère pas non plus qu’il s’agit de « discours haineux »
Si nous, ou les générations qui viendront après nous, réussissons enfin à nous débarrasser de ce totalitarisme soft (enfin, pas soft pour tout le monde, spéciale dédicace aux camarades mutilés, emprisonnés, assassinés par la police, sans parler des disparus en Méditerranée et de tant d’autres victimes du capitalisme déchaîné), j’imagine que celles et ceux qui vivront […] auront du mal à croire que de telles absurdités aient pu se produire
les États à travers le monde ont augmenté en 2020 leur dépendance à l’égard des banques et des marchés financiers, notamment auprès de BlackRock et de ses confrères, en portant le total de l’argent qu’ils leur ont emprunté à 77 800 milliards de dollars, soit presque une année de production mondiale de richesses.[…] C’est l’autorité que la possession d’argent donne à ces fonds qu’il faut mettre en cause.
À date, le mouvement s’appuie sur la licence hippocratique dérivée de la licence MIT. Elle y ajoute cependant la déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations Unies, car les logiciels utilisés aujourd’hui ont un impact réel et durable sur le monde dans lequel nous vivons.
L’extension Grammalecte – correcteur grammatical et typographique libre pour LibreOffice, Firefox, Thunderbird – est en version 2.0 avec plusieurs nouveautés et améliorations.
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Le Fediverse et l’avenir des réseaux décentralisés
Le Fediverse est un réseau social multiforme qui repose sur une fédération de serveurs interconnectés. C’est un phénomène assez jeune encore, mais dont la croissance suscite déjà l’intérêt et des questionnements. Parmi les travaux d’analyse qui s’efforcent de prendre une distance critique, nous vous proposons « Sept thèses sur le Fediverse et le devenir du logiciel libre »
Cette traduction Framalang vous arrive aujourd’hui avec presque un an de retard. Le document était intégralement traduit par l’équipe de Framalang dès le printemps 2020, mais nous avons tergiversé sur sa publication, car nous souhaitions un support différent du blog, où les contributions auraient pu se répondre. Mais entre le premier confinement et d’autres projets qui sont venus s’intercaler… Cependant le débat reste possible, non seulement les commentaires sont ouverts (et modérés) comme d’habitude, mais nous serions ravis de recueillir d’autres contributions qui voudraient s’emparer du thème du Fediverse pour apporter un nouvel éclairage sur ce phénomène encore jeune et en devenir. N’hésitez pas à publier votre analyse sur un blog personnel ou à défaut, ici même si vous le souhaitez.
Référence : Aymeric Mansoux et Roel Roscam Abbing, « Seven Theses on the Fediverse and the becoming of FLOSS », dans Kristoffer Gansing et Inga Luchs (éds.), The Eternal Network. The Ends and Becomings of Network Culture, Institute of Network Cultures, Amsterdam, 2020, p. 124-140. En ligne.
Ces dernières années, dans un contexte de critiques constantes et de lassitude généralisée associées aux plates-formes de médias sociaux commerciaux1, le désir de construire des alternatives s’est renforcé. Cela s’est traduit par une grande variété de projets animés par divers objectifs. Les projets en question ont mis en avant leurs différences avec les médias sociaux des grandes plates-formes, que ce soit par leur éthique, leur structure, les technologies qui les sous-tendent, leurs fonctionnalités, l’accès au code source ou encore les communautés construites autour d’intérêts spécifiques qu’ils cherchent à soutenir. Bien que diverses, ces plates-formes tendent vers un objectif commun : remettre clairement en question l’asservissement à une plate-forme unique dans le paysage des médias sociaux dominants. Par conséquent, ces projets nécessitent différents niveaux de décentralisation et d’interopérabilité en termes d’architecture des réseaux et de circulation de données. Ces plates-formes sont regroupées sous le terme de « Fédiverse », un mot-valise composé de « Fédération » et « univers ». La fédération est un concept qui vient de la théorie politique par lequel divers acteurs qui se constituent en réseau décident de coopérer tous ensemble. Les pouvoirs et responsabilités sont distribués à mesure que se forme le réseau. Dans le contexte des médias sociaux, les réseaux fédérés sont portés par diverses communautés sur différents serveurs qui peuvent interagir mutuellement, plutôt qu’à travers un logiciel ou une plate-forme unique. Cette idée n’est pas nouvelle, mais elle a récemment gagné en popularité et a réactivé les efforts visant à construire des médias sociaux alternatifs2.
Les tentatives précédentes de créer des plates-formes de médias sociaux fédérés venaient des communautés FLOSS (Free/Libre and Open Source software, les logiciels libres et open source3) qui avaient traditionnellement intérêt à procurer des alternatives libres aux logiciels propriétaires et privateurs dont les sources sont fermées. En tant que tels, ces projets se présentaient en mettant l’accent sur la similarité de leurs fonctions avec les plates-formes commerciales tout en étant réalisés à partir de FLOSS. Principalement articulées autour de l’ouverture des protocoles et du code source, ces plates-formes logicielles ne répondaient aux besoins que d’une audience modeste d’utilisateurs et de développeurs de logiciels qui étaient en grande partie concernés par les questions typiques de la culture FLOSS.
La portée limitée de ces tentatives a été dépassée en 2016 avec l’apparition de Mastodon, une combinaison de logiciels client et serveur pour les médias sociaux fédérés. Mastodon a été rapidement adopté par une communauté diversifiée d’utilisateurs et d’utilisatrices, dont de nombreuses personnes habituellement sous-représentées dans les FLOSS : les femmes, les personnes de couleur et les personnes s’identifiant comme LGBTQ+. En rejoignant Mastodon, ces communautés moins représentées ont remis en question la dynamique des environnements FLOSS existants ; elles ont également commencé à contribuer autant au code qu’à la contestation du modèle unique dominant des médias sociaux commerciaux dominants. Ce n’est pas une coïncidence si ce changement s’est produit dans le sillage du Gamergate4 en 2014, de la montée de l’alt-right et des élections présidentielles américaines de 2016. Fin 2017, Mastodon a dépassé le million d’utilisateurs qui voulaient essayer le Fédiverse comme une solution alternative aux plates-formes de médias sociaux commerciaux. Ils ont pu y tester par eux-mêmes si une infrastructure différente peut ou non conduire à des discours, des cultures et des espaces sûrs (safe spaces) différents.
Aujourd’hui, le Fédiverse comporte plus de 3,5 millions de comptes répartis sur près de 5 000 serveurs, appelés « instances », qui utilisent des projets logiciels tels que Friendica, Funkwhale, Hubzilla, Mastodon, Misskey, PeerTube, PixelFed et Pleroma, pour n’en citer que quelques-uns5. La plupart de ces instances peuvent être interconnectées et sont souvent focalisées sur une pratique, une idéologie ou une activité professionnelle spécifique. Dans cette optique, le projet Fédiverse démontre qu’il est non seulement techniquement possible de passer de gigantesques réseaux sociaux universels à de petites instances interconnectées, mais qu’il répond également à un besoin concret.
On peut considérer que la popularité actuelle du Fédiverse est due à deux tendances conjointes. Tout d’abord, le désir d’opérer des choix techniques spécifiques pour résoudre les problèmes posés par les protocoles fermés et les plates-formes propriétaires. Deuxièmement, une volonté plus large des utilisateurs de récupérer leur souveraineté sur les infrastructures des médias sociaux. Plus précisément, alors que les plates-formes de médias sociaux commerciaux ont permis à beaucoup de personnes de publier du contenu en ligne, le plus grand impact du Web 2.0 a été le découplage apparent des questions d’infrastructure des questions d’organisation sociale. Le mélange de systèmes d’exploitation et de systèmes sociaux qui a donné naissance à la culture du Net6 a été remplacé par un système de permissions et de privilèges limités pour les utilisateurs. Ceux qui s’engagent dans le Fédiverse travaillent à défaire ce découplage. Ils veulent contribuer à des infrastructures de réseau qui soient plus honnêtes quant à leurs idéologies sous-jacentes.
Ces nouvelles infrastructures ne se cachent pas derrière des manipulations d’idées en trompe-l’œil comme l’ouverture, l’accès universel ou l’ingénierie apolitique. Bien qu’il soit trop tôt aujourd’hui pour dire si le Fédiverse sera à la hauteur des attentes de celles et ceux qui la constituent et quel sera son impact à long terme sur les FLOSS, il est déjà possible de dresser la carte des transformations en cours, ainsi que des défis à relever dans ce dernier épisode de la saga sans fin de la culture du Net et de l’informatique. C’est pourquoi nous présentons sept thèses sur le Fédiverse et le devenir des FLOSS, dans l’espoir d’ouvrir le débat autour de certaines des questions les plus urgentes qu’elles soulèvent.
Nous reconnaissons volontiers que toute réflexion sérieuse sur la culture du Net aujourd’hui doit traiter de la question des mèmes d’une façon ou d’une autre. Mais que peut-on ajouter au débat sur les mèmes en 2020 ? Il semble que tout ait déjà été débattu, combattu et exploité jusqu’à la corde par les universitaires comme par les artistes. Que nous reste-t-il à faire sinon nous tenir régulièrement au courant des derniers mèmes et de leur signification ? On oublie trop souvent que de façon cruciale, les mèmes ne peuvent exister ex nihilo. Il y a des systèmes qui permettent leur circulation et leur amplification : les plateformes de médias sociaux.
Les plateformes de médias sociaux ont démocratisé la production et la circulation des mèmes à un degré jamais vu jusqu’alors. De plus, ces plateformes se sont développées en symbiose avec la culture des mèmes sur Internet. Les plateformes de médias sociaux commerciaux ont été optimisées et conçues pour favoriser les contenus aptes à devenir des mèmes. Ces contenus encouragent les réactions et la rediffusion, ils participent à une stratégie de rétention des utilisateurs et de participation au capitalisme de surveillance. Par conséquent, dans les environnements en usage aujourd’hui pour la majeure partie des communications en ligne, presque tout est devenu un mème, ou doit afficher l’aptitude à en devenir un pour survivre — du moins pour être visible — au sein d’un univers de fils d’actualités gouvernés par des algorithmes et de flux contrôlés par des mesures7.
Comme les médias sociaux sont concentrés sur la communication et les interactions, on a complètement sous-estimé la façon dont les mèmes deviendraient bien plus que des vecteurs stratégiquement conçus pour implanter des idées, ou encore des trucs amusants et viraux à partager avec ses semblables. Ils sont devenus un langage, un argot, une collection de signes et de symboles à travers lesquels l’identité culturelle ou sous-culturelle peut se manifester. La circulation de tels mèmes a en retour renforcé certains discours politiques qui sont devenus une préoccupation croissante pour les plateformes. En effet, pour maximiser l’exploitation de l’activité des utilisateurs, les médias sociaux commerciaux doivent trouver le bon équilibre entre le laissez-faire et la régulation.
Ils tentent de le faire à l’aide d’un filtrage algorithmique, de retours d’utilisateurs et de conditions d’utilisation. Cependant, les plateformes commerciales sont de plus en plus confrontées au fait qu’elles ont créé de véritables boites de Pétri permettant à toutes sortes d’opinions et de croyances de circuler sans aucun contrôle, en dépit de leurs efforts visant à réduire et façonner le contenu discursif de leurs utilisateurs en une inoffensive et banale substance compatible avec leur commerce.
Malgré ce que les plateformes prétendent dans leurs campagnes de relations publiques ou lors des auditions des législateurs, il est clair qu’aucun solutionnisme technologique ni aucun travail externalisé et précarisé réalisé par des modérateurs humains traumatisés8 ne les aidera à reprendre le contrôle. En conséquence de l’augmentation de la surveillance menée par les plateformes de médias sociaux commerciaux, tous ceux qui sont exclus ou blessés dans ces environnements se sont davantage intéressés à l’idée de migrer sur d’autres plateformes qu’ils pourraient maîtriser eux-mêmes.
Les raisons incitant à une migration varient. Des groupes LGBTQ+ cherchent des espaces sûrs pour éviter l’intimidation et le harcèlement. Des suprémacistes blancs recherchent des plateformes au sein desquelles leur interprétation de la liberté d’expression n’est pas contestée. Raddle, un clone radicalisé, s’est développé à la suite de son exclusion du forum Reddit original ; à l’extrême-droite, il y a Voat, un autre clone de Reddit9. Ces deux plateformes ont développé leurs propres FLOSS en réponse à leur exclusion.
Au-delà de l’accès au code source, ce qui vaut aux FLOSS la considération générale, on ignore étonnamment l’un des avantages essentiels et historiques de la pratique des FLOSS : la capacité d’utiliser le travail des autres et de s’appuyer sur cette base. Il semble important aujourd’hui de développer le même logiciel pour un public réduit, et de s’assurer que le code source n’est pas influencé par les contributions d’une autre communauté. C’est une évolution récente dans les communautés FLOSS, qui ont souvent défendu que leur travail est apolitique.
C’est pourquoi, si nous nous mettons à évoquer les mèmes aujourd’hui, nous devons parler de ces plateformes de médias sociaux. Nous devons parler de ces environnements qui permettent, pour le meilleur comme pour le pire, une sédimentation du savoir : en effet, lorsqu’un discours spécifique s’accumule en ligne, il attire et nourrit une communauté, via des boucles de rétroaction qui forment des assemblages mémétiques. Nous devons parler de ce processus qui est permis par les Floss et qui en affecte la perception dans le même temps. Les plateformes de médias sociaux commerciaux ont décidé de censurer tout ce qui pourrait mettre en danger leurs affaires, tout en restant ambivalentes quant à leur prétendue neutralité10.
Mais contrairement à l’exode massif de certaines communautés et à leur repli dans la conception de leur propre logiciel, le Fédiverse offre plutôt un vaste système dans lequel les communautés peuvent être indépendantes tout en étant connectées à d’autres communautés sur d’autres serveurs. Dans une situation où la censure ou l’exil en isolement étaient les seules options, la fédération ouvre une troisième voie. Elle permet à une communauté de participer aux échanges ou d’entrer en conflit avec d’autres plateformes tout en restant fidèle à son cadre, son idéologie et ses intérêts.
Dès lors, deux nouveaux scénarios sont possibles : premièrement, une culture en ligne localisée pourrait être mise en place et adoptée dans le cadre de la circulation des conversations dans un réseau de communication partagé. Deuxièmement, des propos mémétiques extrêmes seraient susceptibles de favoriser l’émergence d’une pensée axée sur la dualité amis/ennemis entre instances, au point que les guerres de mèmes et la propagande simplistes seraient remplacés par des guerres de réseaux.
Les concepts d’ouverture, d’universalité, et de libre circulation de l’information ont été au cœur des récits pour promouvoir le progrès technologique et la croissance sur Internet et le Web. Bien que ces concepts aient été instrumentalisés pour défendre les logiciels libres et la culture du libre, ils ont aussi été cruciaux dans le développement des médias sociaux, dont le but consistait à créer des réseaux en constante croissance, pour embarquer toujours davantage de personnes communiquant librement les unes avec les autres. En suivant la tradition libérale, cette approche a été considérée comme favorisant les échanges d’opinion fertiles en fournissant un immense espace pour la liberté d’expression, l’accès à davantage d’informations et la possibilité pour n’importe qui de participer.
Cependant, ces systèmes ouverts étaient également ouverts à leur accaparement par le marché et exposés à la culture prédatrice des méga-entreprises. Dans le cas du Web, cela a conduit à des modèles lucratifs qui exploitent à la fois les structures et le contenu circulant11 dans tout le réseau.
Revenons à la situation actuelle : les médias sociaux commerciaux dirigent la surveillance des individus et prédisent leur comportement afin de les convaincre d’acheter des produits et d’adhérer à des idées politiques. Historiquement, des projets de médias sociaux alternatifs tels que GNU Social, et plus précisément Identi.ca/StatusNet, ont cherché à s’extirper de cette situation en créant des plateformes qui contrevenaient à cette forme particulière d’ouverture sur-commercialisée.
Ils ont créé des systèmes interopérables explicitement opposés à la publicité et au pistage par les traqueurs. Ainsi faisant, ils espéraient prouver qu’il est toujours possible de créer un réseau à la croissance indéfinie tout en distribuant la responsabilité de la détention des données et, en théorie, de fournir les moyens à des communautés variées de s’approprier le code source des plateformes ainsi que de contribuer à la conception du protocole.
C’était en somme la conviction partagée sur le Fédiverse vers 2016. Cette croyance n’a pas été remise en question, car le Fédiverse de l’époque n’avait pas beaucoup dévié du projet d’origine d’un logiciel libre de média social fédéré, lancé une décennie plus tôt.
Par conséquent, le Fédiverse était composé d’une foule très homogène, dont les intérêts recoupaient la technologie, les logiciels libres et les idéologies anti-capitalistes. Cependant, alors que la population du Fédiverse s’est diversifiée lorsque Mastodon a attiré des communautés plus hétérogènes, des conflits sont apparus entre ces différentes communautés. Cette fois, il s’agissait de l’idée même d’ouverture du Fédiverse qui était de plus en plus remise en question par les nouveaux venus. Contribuant à la critique, un appel a émergé de la base d’utilisateurs de Mastodon en faveur de la possibilité de bloquer ou « défédérer » d’autres serveurs du Fédiverse.
Bloquer signifie que les utilisateurs ou les administrateurs de serveurs pouvaient empêcher le contenu d’autres serveurs sur le réseau de leur parvenir. « Défédérer », dans ce sens, est devenu une possibilité supplémentaire dans la boîte à outils d’une modération communautaire forte, qui permettait de ne plus être confronté à du contenu indésirable ou dangereux. Au début, l’introduction de la défédération a causé beaucoup de frictions parmi les utilisateurs d’autres logiciels du Fédiverse. Les plaintes fréquentes contre Mastodon qui « cassait la fédération » soulignent à quel point ce changement était vu comme une menace pour le réseau tout entier12. Selon ce point de vue, plus le réseau pouvait grandir et s’interconnecter, plus il aurait de succès en tant qu’alternative aux médias sociaux commerciaux. De la même manière, beaucoup voyaient le blocage comme une contrainte sur les possibilités d’expression personnelle et d’échanges d’idées constructifs, craignant qu’il s’ensuive l’arrivée de bulles de filtres et d’isolement de communautés.
En cherchant la déconnexion sélective et en contestant l’idée même que le débat en ligne est forcément fructueux, les communautés qui se battaient pour la défédération ont aussi remis en cause les présupposés libéraux sur l’ouverture et l’universalité sur lesquels les logiciels précédents du Fédiverse étaient construits. Le fait qu’en parallèle à ces développements, le Fédiverse soit passé de 200 000 à plus de 3,5 millions de comptes au moment d’écrire ces lignes, n’est probablement pas une coïncidence. Plutôt que d’entraver le réseau, la défédération, les communautés auto-gouvernées et le rejet de l’universalité ont permis au Fédiverse d’accueillir encore plus de communautés. La présence de différents serveurs qui représentent des communautés si distinctes qui ont chacune leur propre culture locale et leur capacité d’action sur leur propre partie du réseau, sans être isolée de l’ensemble plus vaste, est l’un des aspects les plus intéressants du Fédiverse. Cependant, presque un million du nombre total de comptes sont le résultat du passage de la plateforme d’extrême-droite Gab aux protocoles du Fédiverse, ce qui montre que le réseau est toujours sujet à la captation et à la domination par une tierce partie unique et puissante13. Dans le même temps, cet événement a immédiatement déclenché divers efforts pour permettre aux serveurs de contrer ce risque de domination.
Par exemple, la possibilité pour certaines implémentations de serveurs de se fédérer sur la base de listes blanches, qui permettent aux serveurs de s’interconnecter au cas par cas, au lieu de se déconnecter au cas par cas. Une autre réponse qui a été proposée consistait à étendre le protocole ActivityPub, l’un des protocoles les plus populaires et discutés du Fédiverse, en ajoutant des méthodes d’autorisation plus fortes à base d’un modèle de sécurité informatique qui repose sur la capacité des objets (Object-capability model). Ce modèle permet à un acteur de retirer, a posteriori, la possibilité à d’autres acteurs de voir ou d’utiliser ses données. Ce qui est unique à propos du Fédiverse c’est cette reconnaissance à la fois culturelle et technique que l’ouverture a ses limites, et qu’elle est elle-même ouverte à des interprétations plus ou moins larges en fonction du contexte, qui n’est pas fixe dans le temps. C’est un nouveau point de départ fondamental pour imaginer de nouveaux médias sociaux.
Comme nous l’avons établi précédemment, une des caractéristiques du Fédiverse tient aux différentes couches logicielles et applications qui la constituent et qui peuvent virtuellement être utilisées par n’importe qui et dans n’importe quel but. Cela signifie qu’il est possible de créer une communauté en ligne qui peut se connecter au reste du Fédiverse mais qui opère selon ses propres règles, sa propre ligne de conduite, son propre mode d’organisation et sa propre idéologie. Dans ce processus, chaque communauté est capable de se définir elle-même non plus uniquement par un langage mémétique, un intérêt, une perspective commune, mais aussi par ses relations aux autres, en se différenciant. Une telle spécificité peut faire ressembler le Fédiverse à un assemblage d’infrastructures qui suivrait les principes du pluralisme agonistique. Le pluralisme agonistique, ou agonisme, a d’abord été conçu par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, qui l’ont par la suite développé en une théorie politique. Pour Mouffe, à l’intérieur d’un ordre hégémonique unique, le consensus politique est impossible. Une négativité radicale est inévitable dans un système où la diversité se limite à des groupes antagonistes14.
La thèse de Mouffe s’attaque aux systèmes démocratiques où les politiques qui seraient en dehors de ce que le consensus libéral juge acceptable sont systématiquement exclues. Toutefois, ce processus est aussi à l’œuvre sur les plateformes de médias sociaux commerciaux, dans le sens où ces dernières forment et contrôlent le discours pour qu’il reste acceptable par le paradigme libéral, et qu’il s’aligne sur ses propres intérêts commerciaux. Ceci a conduit à une radicalisation de celles et ceux qui en sont exclus.
Le pari fait par l’agonisme est qu’en créant un système dans lequel un pluralisme d’hégémonies est permis, il devienne possible de passer d’une conception de l’autre en tant qu’ennemi à une conception de l’autre en tant qu’adversaire politique. Pour que cela se produise, il faut permettre à différentes idéologies de se matérialiser par le biais de différents canaux et plateformes. Une condition préalable importante est que l’objectif du consensus politique doit être abandonné et remplacé par un consensus conflictuel, dans lequel la reconnaissance de l’autre devient l’élément de base des nouvelles relations, même si cela signifie, par exemple, accepter des points de vue non occidentaux sur la démocratie, la laïcité, les communautés et l’individu.
Pour ce qui est du Fédiverse, il est clair qu’il contient déjà un paysage politique relativement diversifié et que les transitions du consensus politique au consensus conflictuel peuvent être constatées au travers de la manière dont les communautés se comportent les unes envers les autres. À la base de ces échanges conflictuels se trouvent divers points de vue sur la conception et l’utilisation collectives de toutes les couches logicielles et des protocoles sous-jacents qui seraient nécessaires pour permettre une sorte de pluralisme agonistique en ligne.
Cela dit, les discussions autour de l’usage susmentionné du blocage d’instance et de la défédération sont férocement débattues, et, au moment où nous écrivons ces lignes, avec la présence apparemment irréconciliable de factions d’extrême gauche et d’extrême droite dans l’univers de la fédération, les réalités de l’antagonisme seront très difficiles à résoudre. La conception du Fédiverse comme système dans lequel les différentes communautés peuvent trouver leur place parmi les autres a été concrètement mise à l’épreuve en juillet 2019, lorsque la plateforme explicitement d’extrême droite, Gab, a annoncé qu’elle modifierait sa base de code, s’éloignant de son système propriétaire pour s’appuyer plutôt sur le code source de Mastodon.
En tant que projet qui prend explicitement position contre l’idéologie de Gab, Mastodon a été confronté à la neutralité des licences FLOSS. D’autres projets du Fédiverse, tels que les clients de téléphonie mobile FediLab et Tusky, ont également été confrontés au même problème, peut-être même plus, car la motivation directe des développeurs de Gab pour passer aux logiciels du Fédiverse était de contourner leur interdiction des app stores d’Apple et de Google pour violation de leurs conditions de service. En s’appuyant sur les clients génériques de logiciels libres du Fédiverse, Gab pourrait échapper à de telles interdictions à l’avenir, et aussi forger des alliances avec d’autres instances idéologiquement compatibles sur le Fédiverse15.
Dans le cadre d’une stratégie antifasciste plus large visant à dé-plateformer et à bloquer Gab sur le Fédiverse, des appels ont été lancés aux développeurs de logiciels pour qu’ils ajoutent du code qui empêcherait d’utiliser leurs clients pour se connecter aux serveurs Gab. Cela a donné lieu à des débats approfondis sur la nature des logiciels libres et open source, sur l’efficacité de telles mesures quant aux modifications du code source public, étant donné qu’elles peuvent être facilement annulées, et sur le positionnement politique des développeurs et mainteneurs de logiciels.
Au cœur de ce conflit se trouve la question de la neutralité du code, du réseau et des protocoles. Un client doit-il – ou même peut-il – être neutre ? Le fait de redoubler de neutralité signifie-t-il que les mainteneurs tolèrent l’idéologie d’extrême-droite ? Que signifie bloquer ou ne pas bloquer une autre instance ? Cette dernière question a créé un va-et-vient compliqué où certaines instances demanderont à d’autres instances de prendre part explicitement au conflit, en bloquant d’autres instances spécifiques afin d’éviter d’être elles-mêmes bloquées. La neutralité, qu’elle soit motivée par l’ambivalence, le soutien tacite, l’hypocrisie, le désir de troller, le manque d’intérêt, la foi dans une technologie apolitique ou par un désir agonistique de s’engager avec toutes les parties afin de parvenir à un état de consensus conflictuel… la neutralité donc est très difficile à atteindre. Le Fédiverse est l’environnement le plus proche que nous ayons actuellement d’un réseau mondial diversifié de singularités locales. Cependant, sa topologie complexe et sa lutte pour faire face au tristement célèbre paradoxe de la tolérance – que faire de l’idée de liberté d’expression ? – montre la difficulté d’atteindre un état de consensus conflictuel. Elle montre également le défi que représente la traduction d’une théorie de l’agonisme en une stratégie partagée pour la conception de protocoles, de logiciels et de directives communautaires. La tolérance et la liberté d’expression sont devenues des sujets explosifs après près de deux décennies de manipulation politique et de filtrage au sein des médias sociaux des grandes entreprises ; quand on voit que les plateformes et autres forums de discussion populaires n’ont pas réussi à résoudre ces problèmes, on n’est guère enclin à espérer en des expérimentations futures.
Plutôt que d’atteindre un état de pluralisme agonistique, il se pourrait que le Fédiverse crée au mieux une forme d’agonisme bâtard par le biais de la pilarisation. En d’autres termes, nous pourrions assister à une situation dans laquelle des instances ne formeraient de grandes agrégations agonistes-sans-agonisme qu’entre des communautés et des logiciels compatibles tant sur le plan idéologique que technique, seule une minorité d’entre elles étant capable et désireuse de faire le pont avec des systèmes radicalement opposés. Quelle que soit l’issue, cette question de l’agonisme et de la politique en général est cruciale pour la culture du réseau et de l’informatique. Dans le contexte des systèmes post-politiques occidentaux et de la manière dont ils prennent forme sur le net, un sentiment de déclin de l’esprit partisan et de l’action militante politique a donné l’illusion, ou plutôt la désillusion, qu’il n’y a plus de boussole politique. Si le Fédiverse nous apprend quelque chose, c’est que le réseau et les composants de logiciel libres de son infrastructure n’ont jamais été aussi politisés qu’aujourd’hui. Les positions politiques qui sont générées et hébergées sur le Fédiverse ne sont pas insignifiantes, mais sont clairement articulées. De plus, comme le montre la prolifération de célébrités politiques et de politiciens utilisant activement les médias sociaux, une nouvelle forme de démocratie représentative émerge, dans laquelle le langage mémétique des cultures post-numériques se déplace effectivement dans le monde de la politique électorale et inversement16.
Par le passé, les débats sur les risques des médias sociaux commerciaux se sont focalisés sur les questions de vie privée et de surveillance, surtout depuis les révélations de Snowden en 2013. Par conséquent, de nombreuses réponses techniques, en particulier celles issues des communautés FLOSS, se sont concentrées sur la sécurité des traitements des données personnelles. Cela peut être illustré par la multiplication des applications de messagerie et de courrier électronique chiffrées post-Snowden17. La menace perçue par ces communautés est la possibilité de surveillance du réseau, soit par des agences gouvernementales, soit par de grandes entreprises.
Les solutions proposées sont donc des outils qui implémentent un chiffrement fort à la fois dans le contenu et dans la transmission du message en utilisant idéalement des topologies de réseaux de pair à pair qui garantissent l’anonymat. Ces approches, malgré leur rigueur, requièrent des connaissances techniques considérables de la part des utilisateurs.
Le Fédiverse bascule alors d’une conception à dominante technique vers une conception plus sociale de la vie privée, comme l’ont clairement montré les discussions qui ont eu lieu au sein de l’outil de suivi de bug de Mastodon, lors de ces premières étapes de développement. Le modèle de menace qui y est discuté comprend les autres utilisateurs du réseau, les associations accidentelles entre des comptes et les dynamiques des conversations en ligne elles-mêmes. Cela signifie qu’au lieu de se concentrer sur des caractéristiques techniques telles que les réseaux de pair à pair et le chiffrement de bout en bout, le développement a été axé sur la construction d’outils de modération robustes, sur des paramétrages fins de la visibilité des messages et sur la possibilité de bloquer d’autres instances.
Ces fonctionnalités, qui favorisent une approche plus sociale de la protection de la vie privée, ont été développées et défendues par les membres des communautés marginalisées, dont une grande partie se revendique comme queer. Comme le note Sarah Jamie Lewis :
Une grande partie de la rhétorique actuelle autour des […] outils de protection de la vie privée est axée sur la surveillance de l’État. Les communautés LGBTQI+ souhaitent parfois cacher des choses à certains de leurs parents et amis, tout en pouvant partager une partie de leur vie avec d’autres. Se faire des amis, se rencontrer, échapper à des situations violentes, accéder à des services de santé, s’explorer et explorer les autres, trouver un emploi, pratiquer le commerce du sexe en toute sécurité… sont autant d’aspects de la vie de cette communauté qui sont mal pris en compte par ceux qui travaillent aujourd’hui sur la protection de la vie privée18.
Alors que tout le monde a intérêt à prendre en compte les impacts sur la vie privée d’interactions (non sollicitées) entre des comptes d’utilisateurs, par exemple entre un employeur et un employé, les communautés marginalisées sont affectées de manière disproportionnée par ces formes de surveillance et leurs conséquences. Lorsque la conception de nouvelles plateformes sur le Fédiverse comme Mastodon a commencé — avec l’aide de membre de ces communautés — ces enjeux ont trouvé leur place sur les feuilles de route de développement des logiciels. Soudain, les outils de remontée de défauts techniques sont également devenus un lieu de débat de questions sociales, culturelles et politiques. Nous reviendrons sur ce point dans la section six.
Les technologies qui ont finalement été développées comprennent le blocage au niveau d’une instance, des outils de modérations avancés, des avertissements sur la teneur des contenus et une meilleure accessibilité. Cela a permis à des communautés géographiquement, culturellement et idéologiquement disparates de partager le même réseau selon leurs propres conditions. De ce fait, le Fédiverse peut être compris comme un ensemble de communautés qui se rallient autour d’un serveur, ou une instance, afin de créer un environnement où chacun se sent à l’aise. Là encore, cela constitue une troisième voie : ni un modèle dans lequel seuls ceux qui ont des aptitudes techniques maîtrisent pleinement leurs communications, ni un scénario dans lequel la majorité pense n’avoir « rien à cacher » simplement parce qu’elle n’a pas son mot à dire ni le contrôle sur les systèmes dont elle est tributaire. En effet, le changement vers une perception sociale de la vie privée a montré que le Fédiverse est désormais un laboratoire dans lequel on ne peut plus prétendre que les questions d’organisation sociale et de gouvernance sont détachées des logiciels.
Ce qui compte, c’est que le Fédiverse marque une évolution de la définition des questions de surveillance et de protection de la vie privée comme des problématiques techniques vers leur formulation en tant qu’enjeux sociaux. Cependant, l’accent mis sur la dimension sociale de la vie privée s’est jusqu’à présent limité à placer sa confiance dans d’autres serveurs et administrateurs pour qu’ils agissent avec respect.
Cela peut être problématique dans le cas par exemple des messages directs (privés), par leur confidentialité inhérente, qui seraient bien mieux gérés avec des solutions techniques telles que le chiffrement de bout en bout. De plus, de nombreuses solutions recherchées dans le développement des logiciels du Fédiverse semblent être basées sur le collectif plutôt que sur l’individu. Cela ne veut pas dire que les considérations de sécurité technique n’ont aucune importance. Les serveurs du Fédiverse ont tendance à être équipés de paramètres de « confidentialité par défaut », tels que le nécessaire chiffrement de transport et le proxy des requêtes distantes afin de ne pas exposer les utilisateurs individuels.
Néanmoins, cette évolution vers une approche sociale de la vie privée n’en est qu’à ses débuts, et la discussion doit se poursuivre sur de nombreux autres plans.
Les grandes plateformes de médias sociaux, qui se concentrent sur l’utilisation de statistiques pour récompenser leur usage et sur la gamification, sont tristement célèbres pour utiliser autant qu’elles le peuvent le travail gratuit. Quelle que soit l’information introduite dans le système, elle sera utilisée pour créer directement ou indirectement des modélisations, des rapports et de nouveaux jeux de données qui possèdent un intérêt économique fondamental pour les propriétaires de ces plateformes : bienvenue dans le monde du capitalisme de surveillance19.
Jusqu’à présent il a été extrêmement difficile de réglementer ces produits et services, en partie à cause du lobbying intense des propriétaires de plateformes et de leurs actionnaires, mais aussi et peut-être de façon plus décisive, à cause de la nature dérivée de la monétisation qui est au cœur des entreprises de médias sociaux. Ce qui est capitalisé par ces plateformes est un sous-produit algorithmique, brut ou non, de l’activité et des données téléchargées par ses utilisateurs et utilisatrices. Cela crée un fossé qui rend toujours plus difficile d’appréhender la relation entre le travail en ligne, le contenu créé par les utilisateurs, le pistage et la monétisation.
Cet éloignement fonctionne en réalité de deux façons. D’abord, il occulte les mécanismes réels qui sont à l’œuvre, ce qui rend plus difficile la régulation de la collecte des données et leur analyse. Il permet de créer des situations dans lesquelles ces plateformes peuvent développer des produits dont elles peuvent tirer profit tout en respectant les lois sur la protection de la vie privée de différentes juridictions, et donc promouvoir leurs services comme respectueux de la vie privée. Cette stratégie est souvent renforcée en donnant à leurs utilisatrices et utilisateurs toutes sortes d’options pour les induire en erreur et leur faire croire qu’ils ont le contrôle de ce dont ils alimentent la machine.
Ensuite, en faisant comme si aucune donnée personnelle identifiable n’était directement utilisée pour être monétisée ; ces plateformes dissimulent leurs transactions financières derrière d’autres sortes de transactions, comme les interactions personnelles entre utilisatrices, les opportunités de carrière, les groupes et discussion gérés par des communautés en ligne, etc. Au bout du compte, les utilisateurs s’avèrent incapables de faire le lien entre leur activité sociale ou professionnelle et son exploitation, parce tout dérive d’autres transactions qui sont devenues essentielles pour nos vies connectées en permanence, en particulier à l’ère de l’« entrepecariat » et de la connectivité quasi obligatoire au réseau.
Nous l’avons vu précédemment : l’approche sociale de la vie privée en ligne a influencé la conception initiale de Mastodon, et le Fédiverse offre une perspective nouvelle sur le problème du capitalisme de surveillance. La question de l’usage des données des utilisateurs et utilisatrices et la façon dont on la traite, au niveau des protocoles et de l’interface utilisateur, sont des points abordés de façon transparente et ouverte. Les discussions se déroulent publiquement à la fois sur le Fédiverse et dans les plateformes de suivi du logiciel. Les utilisateurs expérimentés du Fédiverse ou l’administratrice locale d’un groupe Fédiverse, expliquent systématiquement aux nouveaux utilisateurs la façon dont les données circulent lorsqu’ils rejoignent une instance.
Cet accueil permet généralement d’expliquer comment la fédération fonctionne et ce que cela implique concernant la visibilité et l’accès aux données partagées par ces nouveaux utilisateurs21. Cela fait écho à ce que Robert Gehl désigne comme une des caractéristiques des plateformes de réseaux sociaux alternatifs. Le réseau comme ses coulisses ont une fonction pédagogique. On indique aux nouvelles personnes qui s’inscrivent comment utiliser la plateforme et chacun peut, au-delà des permissions utilisateur limitées, participer à son développement, à son administration et à son organisation22. En ce sens, les utilisateurs et utilisatrices sont incitées par le Fédiverse à participer activement, au-delà de simples publications et « likes » et sont sensibilisés à la façon dont leurs données circulent.
Pourtant, quel que soit le niveau d’organisation, d’autonomie et d’implication d’une communauté dans la maintenance de la plateforme et du réseau (au passage, plonger dans le code est plus facile à dire qu’à faire), rien ne garantit un plus grand contrôle sur les données personnelles. On peut facilement récolter et extraire des données de ces plateformes et cela se fait plus facilement que sur des réseaux sociaux privés. En effet, les services commerciaux des réseaux sociaux privés protègent activement leurs silos de données contre toute exploitation extérieure.
Actuellement, il est très facile d’explorer le Fédiverse et d’analyser les profils de ses utilisatrices et utilisateurs. Bien que la plupart des plateformes du Fédiverse combattent le pistage des utilisateurs et la collecte de leurs données, des tiers peuvent utiliser ces informations. En effet, le Fédiverse fonctionne comme un réseau ouvert, conçu à l’origine pour que les messages soient publics. De plus, étant donné que certains sujets, notamment des discussions politiques, sont hébergées sur des serveurs spécifiques, les communautés de militant⋅e⋅s peuvent être plus facilement exposées à la surveillance. Bien que le Fédiverse aide les utilisateurs à comprendre, ou à se rappeler, que tout ce qui est publié en ligne peut échapper et échappera à leur contrôle, elle ne peut pas empêcher toutes les habitudes et le faux sentiment de sécurité hérités des réseaux sociaux commerciaux de persister, surtout après deux décennies de désinformation au sujet de la vie privée numérique23.
De plus, bien que l’exploitation du travail des utilisateurs et utilisatrices ne soit pas la même que sur les plateformes de médias sociaux commerciaux, il reste sur ce réseau des problèmes autour de la notion de travail. Pour les comprendre, nous devons d’abord admettre les dégâts causés, d’une part, par la merveilleuse utilisation gratuite des réseaux sociaux privés, et d’autre part, par la mécompréhension du fonctionnement des logiciels libres ou open source : à savoir, la manière dont la lutte des travailleurs et la question du travail ont été masquées dans ces processus24.
Cette situation a incité les gens à croire que le développement des logiciels, la maintenance des serveurs et les services en ligne devraient être mis gratuitement à leur disposition. Les plateformes de média sociaux commerciaux sont justement capables de gérer financièrement leurs infrastructures précisément grâce à la monétisation des contenus et des activités de leurs utilisateurs. Dans un système où cette méthode est évitée, impossible ou fermement rejetée, la question du travail et de l’exploitation apparaît au niveau de l’administration des serveurs et du développement des logiciels et concerne tous celles et ceux qui contribuent à la conception, à la gestion et à la maintenance de ces infrastructures.
Pour répondre à ce problème, la tendance sur le Fédiverse consiste à rendre explicites les coûts de fonctionnement d’un serveur communautaire. Tant les utilisatrices que les administrateurs encouragent le financement des différents projets par des donations, reconnaissant ainsi que la création et la maintenance de ces plateformes coûtent de l’argent. Des projets de premier plan comme Mastodon disposent de davantage de fonds et ont mis en place un système permettant aux contributeurs d’être rémunérés pour leur travail25.
Ces tentatives pour compenser le travail des contributeurs sont un pas en avant, cependant étendre et maintenir ces projets sur du long terme demande un soutien plus structurel. Sans financement significatif du développement et de la maintenance, ces projets continueront à dépendre de l’exploitation du travail gratuit effectué par des volontaires bien intentionnés ou des caprices des personnes consacrant leur temps libre au logiciel libre. Dans le même temps, il est de plus en plus admis, et il existe des exemples, que le logiciel libre peut être considéré comme un bien d’utilité publique qui devrait être financé par des ressources publiques26. À une époque où la régulation des médias sociaux commerciaux est débattue en raison de leur rôle dans l’érosion des institutions publiques, le manque de financement public d’alternatives non prédatrices devrait être examiné de manière plus active.
Enfin, dans certains cas, les personnes qui accomplissent des tâches non techniques comme la modération sont rémunérées par les communautés du Fédiverse. On peut se demander pourquoi, lorsqu’il existe une rémunération, certaines formes de travail sont payées et d’autres non. Qu’en est-il par exemple du travail initial et essentiel de prévenance et de critique fourni par les membres des communautés marginalisées qui se sont exprimés sur la façon dont les projets du Fédiverse devraient prendre en compte une interprétation sociale de la protection de la vie privée ? Il ne fait aucun doute que c’est ce travail qui a permis au Fédiverse d’atteindre le nombre d’utilisateurs qu’elle a aujourd’hui.
Du reste comment cette activité peut-elle être évaluée ? Elle se manifeste dans l’ensemble du réseau, dans des fils de méta-discussions ou dans les systèmes de suivi, et n’est donc pas aussi quantifiable ou visible que la contribution au code. Donc, même si des évolutions intéressantes se produisent, il reste à voir si les utilisateurs et les développeuses du Fédiverse peuvent prendre pleinement conscience de ces enjeux et si les modèles économiques placés extérieurs au capitalisme de surveillance peuvent réussir à soutenir une solidarité et une attention sans exploitation sur tous les maillons de la chaîne.
« basket weaving » par cloudberrynine, licence CC BY-NC-ND 2.0
On peut envisager le Fédiverse comme un ensemble de pratiques, ou plutôt un ensemble d’attentes et de demandes concernant les logiciels de médias sociaux, dans lesquels les efforts disparates de projets de médias sociaux alternatifs convergent en un réseau partagé avec des objectifs plus ou moins similaires. Les différents modèles d’utilisation, partagés entre les serveurs, vont de plateformes d’extrême-droite financées par le capital-risque à des systèmes de publication d’images japonaises, en passant par des collectifs anarcho-communistes, des groupes politiques, des amateurs d’algorithmes de codage en direct, des « espaces sûrs » pour les travailleur⋅euse⋅s du sexe, des forums de jardinage, des blogs personnels et des coopératives d’auto-hébergement. Ces pratiques se forment parallèlement au problème du partage des données et du travail gratuit, et font partie de la transformation continuelle de ce que cela implique d’être utilisateur ou utilisatrice de logiciel.
Les premiers utilisateurs de logiciels, ou utilisateurs d’appareils de calcul, étaient aussi leurs programmeuses et programmeurs, qui fournissaient ensuite les outils et la documentation pour que d’autres puissent contribuer au développement et à l’utilisation de ces systèmes27.
Ce rôle était si important que les premières communautés d’utilisateurs furent pleinement soutenues et prises en charge par les fabricants de matériel.
Avance rapide de quelques décennies et, avec la croissance de l’industrie informatique, la notion d’ « utilisateur » a complètement changé pour signifier « consommateur apprivoisé » avec des possibilités limitées de contribution ou de modification des systèmes qu’ils utilisent, au-delà de personnalisations triviales ou cosmétiques. C’est cette situation qui a contribué à façonner une grande partie de la popularité croissante des FLOSS dans les années 90, en tant qu’adversaires des systèmes d’exploitation commerciaux propriétaires pour les ordinateurs personnels, renforçant particulièrement les concepts antérieurs de liberté des utilisateurs28. Avec l’avènement du Web 2.0, la situation changea de nouveau. En raison de la dimension communicative et omniprésente des logiciels derrière les plateformes de médias sociaux d’entreprises, les fournisseurs ont commencé à offrir une petite ouverture pour un retour de la part de leurs utilisateurs, afin de rendre leur produit plus attrayant et pertinent au quotidien. Les utilisateurs peuvent généralement signaler facilement les bugs, suggérer de nouvelles fonctionnalités ou contribuer à façonner la culture des plateformes par leurs échanges et le contenu partagés. Twitter en est un exemple bien connu, où des fonctionnalités essentielles, telles que les noms d’utilisateur préfixés par @ et les hashtags par #, ont d’abord été suggérés par les utilisateurs. Les forums comme Reddit permettent également aux utilisateurs de définir et modérer des pages, créant ainsi des communautés distinctes et spécifiques.
Sur les plateformes alternatives de médias sociaux comme le Fédiverse, en particulier à ses débuts, ces formes de participation vont plus loin. Les utilisatrices et utilisateurs ne se contentent pas de signaler des bogues ou d’aider a la création d’une culture des produits, ils s’impliquent également dans le contrôle du code, dans le débat sur ses effets et même dans la contribution au code. À mesure que le Fédiverse prend de l’ampleur et englobe une plus grande diversité de cultures et de logiciels, les comportements par rapport à ses usages deviennent plus étendus. Les gens mettent en place des nœuds supplémentaires dans le réseau, travaillent à l’élaboration de codes de conduite et de conditions de service adaptées, qui contribuent à l’application de lignes directrices communautaires pour ces nœuds. Ils examinent également comment rendre ces efforts durables par un financement via la communauté.
Ceci dit, toutes les demandes de changement, y compris les contributions pleinement fonctionnelles au code, ne sont pas acceptées par les principaux développeurs des plateformes. Cela s’explique en partie par le fait que les plus grandes plateformes du Fédiverse reposent sur des paramètres par défaut, bien réfléchis, qui fonctionnent pour ces majorités diverses, plutôt que l’ancien modèle archétypique de FLOSS, pour permettre une personnalisation poussée et des options qui plaisent aux programmeurs, mais en découragent beaucoup d’autres. Grâce à la disponibilité du code source, un riche écosystème de versions modifiées de projets (des forks) existe néanmoins, qui permet d’étendre ou de limiter certaines fonctionnalités tout en conservant un certain degré de compatibilité avec le réseau plus large.
Les débats sur les mérites des fonctionnalités et des logiciels modifiés qu’elles génèrent nourrissent de plus amples discussions sur l’orientation de ces projets, qui à leur tour conduisent à une attention accrue autour de leur gouvernance.
Il est certain que ces développements ne sont ni nouveaux ni spécifiques au Fédiverse. La manière dont les facilitateurs de services sont soutenus sur le Fédiverse, par exemple, est analogue à la manière dont les créateurs de contenu sur les plateformes de streaming au sein des communautés de jeux sont soutenus par leur public. Des appels à une meilleure gouvernance des projets logiciels sont également en cours dans les communautés FLOSS plus largement. L’élaboration de codes de conduite (un document clé pour les instances de la Fédiverse mis en place pour exposer leur vision de la communauté et de la politique) a été introduit dans diverses communautés FLOSS au début des années 2010, en réponse à la misogynie systématique et à la l’exclusion des minorités des espaces FLOSS à la fois en ligne et hors ligne29. Les codes de conduite répondent également au besoin de formes génératrices de résolution des conflits par-delà les barrières culturelles et linguistiques.
De même, bon nombre des pratiques de modération et de gestion communautaire observées dans le Fédiverse ont hérité des expériences d’autres plateformes, des succès et défaillances d’autres outils et systèmes. La synthèse et la coordination de toutes ces pratiques deviennent de plus en plus visibles dans l’univers fédéré.
En retour, les questions et les approches abordées dans le Fédiverse ont créé un précédent pour d’autres projets des FLOSS, en encourageant des transformations des discussions qui étaient jusqu’alors limitées ou difficiles à engager.
Il n’est pas évident, compte tenu de la diversité des modèles d’utilisation, que l’ensemble du Fédiverse fonctionne suivant cette tendance. Les développements décrits ci-dessus suggèrent cependant que de nombreux modèles d’utilisation restent à découvrir et que le Fédiverse est un environnement favorable pour les tester. La nature évolutive de l’utilisation du Fédiverse montre à quel point l’écart est grand entre les extrêmes stéréotypés du modèle capitaliste de surveillance et du martyre auto-infligé des plateformes de bénévolat. Ce qui a des implications sur le rôle des utilisateurs en relation avec les médias sociaux alternatifs, ainsi que pour le développement de la culture des FLOSS30.
Jusqu’à présent, la grande majorité des discussions autour des licences FLOSS sont restées enfermées dans une comparaison cliché entre l’accent mis par le logiciel libre sur l’éthique de l’utilisateur et l’approche de l’open source qui repose sur l’économie31.
Qu’ils soient motivés par l’éthique ou l’économie, les logiciels libres et les logiciels open source partagent l’idéal selon lequel leur position est supérieure à celle des logiciels fermés et aux modes de production propriétaires. Toutefois, dans les deux cas, le moteur libéral à la base de ces perspectives éthiques et économiques est rarement remis en question. Il est profondément enraciné dans un contexte occidental qui, au cours des dernières décennies, a favorisé la liberté comme le conçoivent les libéraux et les libertariens aux dépens de l’égalité et du social.
Remettre en question ce principe est une étape cruciale, car cela ouvrirait des discussions sur d’autres façons d’aborder l’écriture, la diffusion et la disponibilité du code source. Par extension, cela mettrait fin à la prétention selon laquelle ces pratiques seraient soit apolitiques, soit universelles, soit neutres.
Malheureusement, de telles discussions ont été difficiles à faire émerger pour des raisons qui vont au-delà de la nature dogmatique des agendas des logiciels libres et open source. En fait, elles ont été inconcevables car l’un des aspects les plus importants des FLOSS est qu’ils ont été conçus comme étant de nature non discriminatoire. Par « non discriminatoire », nous entendons les licences FLOSS qui permettent à quiconque d’utiliser le code source des FLOSS à n’importe quelle fin.
Certains efforts ont été faits pour tenter de résoudre ce problème, par exemple au niveau de l’octroi de licences discriminatoires pour protéger les productions appartenant aux travailleurs, ou pour exclure l’utilisation par l’armée et les services de renseignement32.
Ces efforts ont été mal accueillis en raison de la base non discriminatoire des FLOSS et de leur discours. Pis, la principale préoccupation du plaidoyer en faveur des FLOSS a toujours été l’adoption généralisée dans l’administration, l’éducation, les environnements professionnels et commerciaux, et la dépolitisation a été considérée comme la clé pour atteindre cet objectif. Cependant, plus récemment, la croyance en une dépolitisation, ou sa stratégie, ont commencé à souffrir de plusieurs manières.
Tout d’abord, l’apparition de ce nouveau type d’usager a entraîné une nouvelle remise en cause des modèles archétypaux de gouvernance des projets de FLOSS, comme celui du « dictateur bienveillant ». En conséquence, plusieurs projets FLOSS de longue date ont été poussés à créer des structures de compte-rendu et à migrer vers des formes de gouvernance orientées vers la communauté, telles que les coopératives ou les associations.
Deuxièmement, les licences tendent maintenant à être combinées avec d’autres documents textuels tels que les accords de transfert de droits d’auteur, les conditions de service et les codes de conduite. Ces documents sont utilisés pour façonner la communauté, rendre leur cohérence idéologique plus claire et tenter d’empêcher manipulations et malentendus autour de notions vagues comme l’ouverture, la transparence et la liberté.
Troisièmement, la forte coloration politique du code source remet en question la conception actuelle des FLOSS. Comme indiqué précédemment, certains de ces efforts sont motivés par le désir d’éviter la censure et le contrôle des plateformes sociales des entreprises, tandis que d’autres cherchent explicitement à développer des logiciels à usage antifasciste. Ces objectifs interrogent non seulement l’universalité et l’utilité globale des grandes plateformes de médias sociaux, ils questionnent également la supposée universalité et la neutralité des logiciels. Cela est particulièrement vrai lorsque les logiciels présentent des conditions, codes et accords complémentaires explicites pour leurs utilisateurs et les développeuses.
Avec sa base relativement diversifiée d’utilisatrices, de développeurs, d’agenda, de logiciels et d’idéologies, le Fédiverse devient progressivement le système le plus pertinent pour l’articulation de nouvelles formes de la critique des FLOSS. Il est devenu un endroit où les notions traditionnelles sur les FLOSS sont confrontées et révisées par des personnes qui comprennent son utilisation dans le cadre d’un ensemble plus large de pratiques qui remettent en cause le statu quo. Cela se produit parfois dans un contexte de réflexion, à travers plusieurs communautés, parfois par la concrétisation d’expériences et des projets qui remettent directement en question les FLOSS tels que nous les connaissons. C’est devenu un lieu aux multiples ramifications où les critiques constructives des FLOSS et l’aspiration à leur réinvention sont très vives. En l’état, la culture FLOSS ressemble à une collection rapiécée de pièces irréconciliables provenant d’un autre temps et il est urgent de réévaluer nombre de ses caractéristiques qui étaient considérées comme acquises.
Si nous pouvons accepter le sacrilège nécessaire de penser au logiciel libre sans le logiciel libre, il reste à voir ce qui pourrait combler le vide laissé par son absence.
Consulter Geert Lovink, Sad by Design: On Platform Nihilism (Triste par essence: Du nihilisme des plates-formes, non traduit en français), London: Pluto Press, 2019. ↩
Dans tout ce document nous utiliserons « médias sociaux commerciaux » et « médias sociaux alternatifs » selon les définitions de Robert W. Gehl dans « The Case for Alternative Social Media » (Pour des médias sociaux alternatifs, non traduit en français), Social Media + Society, juillet-décembre 2015, p. 1-12. En ligne. ↩
Danyl Strype, « A Brief History of the GNU Social Fediverse and ‘The Federation’ » (Une brève histoire de GNU Social, du Fédiverse et de la ‘fédération’, non traduit en français), Disintermedia, 1er Avril 2017. En ligne. ↩
Pour une exploration du #GamerGate et des technocultures toxiques, consulter Adrienne Massanari, « #Gamergate and The Fappening: How Reddit’s Algorithm, Governance, and Culture Support Toxic Technocultures » (#GamerGate et Fappening : comment les algorithmes, la gouvernance et la culture de Reddit soutiennent les technocultures toxiques, non traduit en français), New Media & Society, 19(3), 2016, p. 329-346. ↩
En raison de la nature décentralisée du Fédiverse, il n’est pas facile d’obtenir les chiffres exacts du nombre d’utilisateurs, mais quelques projets tentent de mesurer la taille du réseau: The Federation ; Fediverse Network ; Mastodon Users, Bitcoin Hackers. ↩
Pour un exemple de ce type de mélange, consulter Michael Rossman, « Implications of Community Memory » (Implications du projet Community Memory, non traduit en français) SIGCAS – Computers & Society, 6(4), 1975, p. 7-10. ↩
Aymeric Mansoux, « Surface Web Times » (L’ère du Web de surface, non traduit en français), MCD, 69, 2013, p. 50-53. ↩
Burcu Gültekin Punsmann, « What I learned from three months of Content Moderation for Facebook in Berlin » (Ce que j’ai appris de trois mois de modération de contenu pour Facebook à Berlin, non traduit en français), SZ Magazin, 6 January 2018. En ligne. ↩
Gabriella Coleman, « The Political Agnosticism of Free and Open Source Software and the Inadvertent Politics of Contrast » (L’agnosticisme politique des FLOSS et la politique involontaire du contraste, non traduit en français), Anthropological Quarterly, 77(3), 2004, p. 507-519. ↩
Pour une discussion plus approfondie sur les multiples possibilités procurés par l’ouverture mais aussi pour un commentaire sur le librewashing, voyez l’article de Jeffrey Pomerantz and Robin Peek, « Fifty Shades of Open », First Monday, 21(5), 2016. En ligne. ↩
Comme exemple d’arguments contre la défédération, voir le commentaire de Kaiser sous l’article du blog de Robek « rw » World : « Mastodon Socal Is THE Twitter Alternative For… », Robek World, 12 janvier 2017. En ligne. ↩
Au moment où Gab a rejoint le réseau, les statistiques du Fédiverse ont augmenté d’environ un million d’utilisateurs. Ces chiffres, comme tous les chiffres d’utilisation du Fédiverse, sont contestés. Pour le contexte, voir John Dougherty et Michael Edison Hayden, « ‘No Way’ Gab has 800,000 Users, Web Host Says », Southern Poverty Law Center, 14 février 2019. En ligne. Et le message sur Mastodon de emsenn le 10 août 2017, 04:51. ↩
Pour une introduction exhaustive aux écrits de Chantal Mouffe, voir Chantal Mouffe, Agonistique : penser politiquement le monde, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, 2014. On lira aussi avec profit la page Wikipédia consacrée à l’agonisme. ↩
Andrew Torba : « Le passage au protocole ActivityPub pour notre base nous permet d’entrer dans les App Stores mobiles sans même avoir à soumettre ni faire approuver nos propres applications, que cela plaise ou non à Apple et à Google », posté sur Gab, url consultée en mai 2019. ↩
David Garcia, « The Revenge of Folk Politics », transmediale/journal, 1, 2018. En ligne. ↩
hbsc & friends, « Have You Considered the Alternative? », Homebrew Server Club, 9 March 2017. En ligne. ↩
Sarah Jamie Lewis (éd.), Queer Privacy: Essays From The Margin Of Society, Victoria, British Columbia, Lean Pub/Mascherari Press, 2017, p. 2. ↩
Shoshana Zuboff, The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, New York, PublicAffairs, 2019. ↩
Silvio Lorusso, Entreprecariat – Everyone Is an Entrepreneur. Nobody Is Safe, Onomatopee: Eindhoven, 2019. ↩
Pour un exemple d’introduction très souvent citée en lien, rédigée par une utilisatrice, cf. Noëlle Anthony, Joyeusenoelle/GuideToMastodon, 2019. En ligne. ↩
Au sein de ce texte, nous utilisons « média social commercial » (corporate social media) et « média social alternatif » (alternative social media) comme définis par Robert W. Gehl, « The Case for Alternative Social Media », op. cit.. ↩
Pour un relevé permanent de ces problématiques, cf. Pervasive Labour Union Zine, en ligne. ↩
Bien que formulée dans le contexte de Tumblr, pour une discussion à propos des tensions entre le travail numérique, les communautés post-numériques et l’activisme, voyez Cassius Adair et Lisa Nakamura, « The Digital Afterlives of This Bridge Called My Back: Woman of Color Feminism, Digital Labor, and Networked Pedagogy », American Literature, 89(2), 2017, p. 255-278. ↩
Pour des éléments de discussion sur le financement public des logiciels libres, ainsi que quelques analyses des premiers jets de lois concernant l’accès au code source des logiciels achetés avec l’argent public, cf. Jesús M. González-Barahona, Joaquín Seoane Pascual et Gregorio Robles, Introduction to Free Software, Barcelone, Universitat Oberta de Catalunya, 2009. ↩
par exemple, consultez Atsushi Akera, « Voluntarism and the Fruits of Collaboration: The IBM UserGroup, Share », Technology and Culture, 42(4), 2001, p. 710-736. ↩
Sam Williams, Free as in Freedom: Richard Stallman’s Crusade for Free Software, Farnham: O’Reilly, 2002. ↩
Femke Snelting, « Codes of Conduct: Transforming Shared Values into Daily Practice », dans Cornelia Sollfrank (éd.), The Beautiful Warriors: Technofeminist Praxis in the 21st Century, Colchester, Minor Compositions, 2019, pp. 57-72. ↩
Dušan Barok, Privatising Privacy: Trojan Horse in Free Open Source Distributed Social Platforms, Thèse de Master, Networked Media, Piet Zwart Institute, Rotterdam/Netherlands, 2011. ↩
Voyez l’échange de correspondance Stallman-Ghosh-Glott sur l’étude du FLOSS, « Two Communities or Two Movements in One Community? », dans Rishab Aiyer Ghosh, Ruediger Glott, Bernhard Krieger and Gregorio Robles, Free/Libre and Open Source Software: Survey and Study, FLOSS final report, International Institute of Infonomics, University of Maastricht, Netherlands, 2002. En ligne. ↩
Consultez par exemple Felix von Leitner, « Mon Jul 6 2015 », Fefes Blog, 6 July 2015, en ligne. ↩
Qui sont les auteurs
AYMERIC MANSOUX s’amuse avec les ordinateurs et les réseaux depuis bien trop longtemps. Il a été un membre fondateur du collectif GOTO10 (FLOSS+Art anthology, Puredyne distro, make art festival). Parmi les collaborations récentes, citons : Le Codex SKOR, une archive sur l’impossibilité d’archiver ; What Remains, un jeu vidéo 8 bits sur la manipulation des l’opinion publique et les lanceurs d’alerte pour la console Nintendo de 1985 ; et LURK, une une infrastructure de serveurs pour les discussions sur la liberté culturelle, l’art dans les nouveaux médias et la culture du net. Aymeric a obtenu son doctorat au Centre d’études culturelles, Goldsmiths, Université de Londres en 2017, pour son enquête sur le déclin de la diversité culturelle et des formes techno-légales de l’organisation sociale dans le cadre de pratiques culturelles libres et open-source. Il dirige actuellement le Cours de maîtrise en édition expérimentale (XPUB) à l’Institut Piet Zwart, Rotterdam. https://bleu255.com/~aymeric.
ROEL ROSCAM ABBING est un artiste et chercheur dont les travaux portent sur les questions et les cultures entourant les ordinateurs en réseau. Il s’intéresse à des thèmes tels que le réseau, les infrastructures, la politique de la technologie et les approches DIY (NdT : « Faites-le vous-même »). Il est doctorant dans le domaine du design d’interaction à l’université de Malmö.
Khrys’presso du lundi 25 janvier 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer votre bloqueur de javascript favori ou à passer en “mode lecture” (Firefox) 😉
“Comment accepter que ces travailleurs soient dans l’obligation de se tester par leur propre moyen soit par eux-mêmes ou en faisant appel à un collègue volontaire?”
L’administration Biden a retenu Jessica Rosenworcel pour diriger par intérim, pour l’instant, le régulateur américain des télécoms. Ce choix est perçu comme très positif pour un retour de la neutralité du net aux USA.
Le traité international d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) est entré en vigueur le 22 janvier. […] les États signataires s’engagent au désarmement nucléaire et à encourager chaque pays non membre de ratifier le traité.[…] neuf Etats – dont la France – possèdent plus de 13.000 bombes atomiques. Ces États ont refusé de signer le traité.
Comme le rappelle Béatrice Barbusse, en période de crise, la question de la femme est généralement « remise en cause ». Le sport n’échappe pas à la règle : le Covid a marqué un sérieux coup d’arrêt à l’essor des pratiques féminines, pourtant sur une bonne lancée, en dépit d’un sérieux manque de moyens.
La Défenseure des droits, Claire Hédon, les syndicats et les représentants des cultes s’inquiètent du contenu du texte, jugé déséquilibré et répressif.
Ce plan de suppressions drastique intervient alors que le député LFI François Ruffin réclamait jeudi une commission d’enquête à l’Assemblée nationale sur les raisons du retard dans le développement d’un vaccin anti-Covid par Sanofi et de la «casse» du laboratoire français «depuis une décennie».
en justifiant la réautorisation de produits très controversés par l’absence de méthodes de substitution, nos responsables politiques occultent les apprentissages et dissensions de dix années de tentative de réduction des produits phytopharmaceutiques. […] la réduction de l’usage des pesticides dépasse largement le recours à des substituts directs et ne peut être réduite à une question de disponibilité de technologies.
« Les panneaux y sont trop denses, la terre ne voit plus la lumière. Le sol est aussi riche en biodiversité qu’un parking de grande surface : proche de zéro »[…] la forêt est un important facteur de régulation des landes, espaces très marécageux : raser des centaines d’hectares aura forcément des conséquences en matière d’inondations
« Parce que TGV était un monopole public, la direction a toujours considéré que c’était un service public. Mais cette ouverture à la concurrence, de fait, met fin au monopole public. La déclaration d’intention de grève ne devrait plus s’appliquer ». L’hypothèse […] rappelle au gouvernement une bien belle leçon. En matière de privatisation, on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
Plus de 2 000 cartons contenant 30 527 dossiers de prêts ont été malencontreusement détruits par un prestataire d’archivage à la suite d’une « inversion de fichiers ».
« Pour l’avoir défendue une fois contre les actions violentes de son ex-époux, j’ai fait de la garde à vue. Moi, à 80 ans… » Il en rirait presque, si la situation n’était si dramatique. La gendarmerie refuse d’enregistrer la 23e plainte de Cécile. « On nous a dit qu’on nous avait assez vus. Que si nous avions peur, je n’avais qu’à engager un garde du corps. »
une couverture médiatique sérieuse de l’action policière se doit de ne pas prendre pour acquise sa légitimité, ni sa légalité. Tout l’inverse de ce que fait Le Parisien, en relayant à longueur de colonnes les éléments de communication de la police, comme les éléments à décharge – contexte, état de service, etc. Dans la plus pure tradition du journalisme de préfecture.
Le groupe français de défense des consommateurs UFC-Que Choisir avait procédé à des tests en novembre, en lavant à 60 degrés, séchant puis repassant trois masques chirurgicaux filtrant 95% des particules de 3 micromètres. Après 10 traitements, les trois modèles gardaient des capacités de filtration d’au moins 90%, autant que les meilleurs masques en tissu.
Malgré l’interdiction liée au Covid-19, à Paris et en banlieue, des restaurants accueillent encore des convives dans leur arrière-salle. […] se mêlent à table policiers, magistrats, ou simples fidèles du quartier.«Bien sûr, on craint d’être dénoncé par des jaloux, mais en fait, les policiers du coin sont au courant, ils ferment les yeux»
Et tandis que se met en place la campagne, Olivier Véran déclare brusquement, comme l’ont fait les Anglais paniqués avant lui, que le délai entre les deux injections peut en cas de nécessité être porté de trois… à six semaines. Cette annonce n’est corroborée ni par le laboratoire Pfizer ni par la FDA américaine. Aucune étude médicale ne valide cet allongement entre les deux injections, qui pourrait même risquer de faire naître des résistances au vaccin
La pandémie a imposé une version de l’Etat-providence uniquement discursive, où les exhortations infantilisantes ne se comptent plus et illustrent en réalité la faiblesse des services publics, des hôpitaux aux universités.
au nom de quoi met-on ainsi la politique de santé à la diète ? C’est pour permettre aux grands groupes de se dégager encore davantage du financement de la Sécurité sociale.
Nous avons fait une étude de 289 offres, en faisant une recherche d’offres pour la ville de St Denis, 10km aux environs, dans les domaines du commerce (209 offres) et du bâtiment (80 offres). Secteurs où de nombreux jeunes commencent leur parcours professionnel.[…] Le résultat est sans appel : 173 offres étudiées ont au moins une mention illégale.
nous dénonçons une évolution vers plus de suspicion et de brutalité sur les questions de sécurité. Percevoir des manifestants comme une foule hostile à repousser, est une approche dangereuse pour tous, quand nous ne sommes pas clairement attaqués. […] nous doutons fortement de la volonté de la préfecture à préserver notre liberté de manifester et avons même le sentiment que la journée a été sabotée.
“Applaudis il y’a quelques mois pour avoir été les premiers et premières de cordée, nous sommes visiblement plus dérangeants lorsque nous revendiquons des moyens afin de pouvoir nous occuper de nos patients sans y sacrifier notre santé, voire même nos vies.” […] “Monsieur le préfet vous considérez donc que revendiquer des moyens pour notre système de santé passe après les soldes. Vous considérez également que nous sommes irresponsables concernant la protection de la santé de la population.”
Aujourd’hui, je ne m’adresse pas à vous pour vous plaindre et vous dire que je comprends votre situation. Je ne m’adresse pas à vous pour vous excuser de votre manifeste incompétence, pire, de votre monstrueuse indifférence à l’égard de vos administré·e·s, nous, étudiant·e·s. Je m’adresse à vous parce que vous êtes responsable de ce qu’il se passe […] Le brassage c’est tous ces moments entre, ces moments de vie, ces rencontres et ces croisements, ces regards, ces dialogues, ces rires ou ces soupirs, qui donnaient du relief à nos quotidiens. […] Ce sont ces délimitations spatiales et temporelles qui maintenaient notre bonne santé mentale, notre intérêt et notre motivation […] Je vois bien que vous, ça a l’air de vous enchanter que la population soit aujourd’hui réduite à sa seule dimension de force productive : travail, étude, rien d’autre. Pas de cinéma, pas de musées, pas de voyage, pas de temps libre, pas de manifs, pas de balades, pas de sport, pas de fêtes. Boulot, dodo. Le brassage ça vous fait moins peur dans des bureaux et sur les quais du métro hein ?
Une guerre est en cours, effectivement. Mais ce n’est pas celle qui oppose les humains, enfin soudés contre un ennemi commun, et un virus (qui donne une figure bien confortable à l’ennemi). Cette guerre, c’est la guerre qu’ils mènent contre de nouvelles forces de contestation.
On a d’abord joué le jeu — abasourdis. Mais, une année plus tard, l’évidence finit par nous sauter aux yeux : on ne peut plus nous demander ça, alors qu’en face rien n’est fait pour travailler à la refonte d’un vrai service de santé publique. […] en un an, rien ne nous a laissé entrevoir un quelconque sentiment de responsabilité des pouvoirs publics dans l’effondrement de notre système de soin.[…] Pas de plan. Pas de projet. Pas de vision. Pire : une volonté affirmée de poursuivre la gestion managériale de ce bien public. […] Ici, chez nous, en 2021 : plus de médecin. Plus de généraliste. Plus de spécialiste. Les infirmiers sont débordés. Les hôpitaux saturés. Notre espérance de vie à la campagne est désormais de deux ans inférieure à celle des urbains. […] Aujourd’hui, nous sommes gouvernés par la peur de tomber malade. Hier, nous étions gouvernés par la peur d’être victime d’un attentat. Nous ne supportons pas d’être gouvernés par la peur.
Le Mix’art Myrys est un haut lieu culturel autogéré de Toulouse […] Ce lieu héberge de nombreuses structures et rayonne dans le milieu de la culture et de l’art indépendant. Mix’art Myrys est aujourd’hui menacé de fermeture suite à une décision administrative.
La maison-mère de Google, Alphabet, ferme son programme Loon qui visait à apporter Internet par des ballons atmosphériques. L’entreprise s’est rendu compte que c’était trop incertain économiquement.
Informer c’est étymologiquement former, façonner, donner forme, in-former. “Plateformer” ou “plateformiser” c’est alors peut-être mettre à plat comme est plate la ligne éditoriale du ressac infini des hashtags et leur litanie de reprises et d’échos. Un à plat qui oblige le regard à se porter à sa surface puisqu’il n’est alors rien d’autre de possible à observer à l’horizon et où que le regard se porte. […] “Plateformer” ou “plateformiser” c’est peut-être refuser de donner forme, refuser de façonner, et juste poser là, sous le regard et dans le désordre du discours si souvent à rebours de l’ordre des choses. Précisément là où naît le politique. Poser là, comme un aplat. Plate forme. “La terre est bleue comme une orange.” Et la terre des réseaux sociaux est plate quand ça nous arrange. Et quand vous parvenez au bout, vous êtes déplateformés.
In designing our protocols and our algorithms, it is crucial to remember that the point of this process of social transformation is not only to make work better, but also to work less.
Ce que démontre pourtant la passion qui anime cette posture faussement libertaire, c’est à quel point le rire peut être l’arme de l’imposition de la norme, d’une rare violence sociale. Libérateur lorsqu’il représente la voix des faibles, il devient le plus effrayant instrument d’oppression lorsqu’il leur impose le silence.
Pour le 150e anniversaire de l’expérience démocratique novatrice, les éditions de l’Atelier proposent une somme de près de 1 500 pages grâce aux nombreuses contributions des historiens et spécialistes de la période.
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
Khrys’presso du lundi 18 janvier 2021
Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière.
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Dans un discours prononcé en 2013, Xi soulignait l’importance de la propagande et de la « direction idéologique » pour le pays. La pandémie aura permis à l’État chinois d’étendre son contrôle idéologique sur les tribunaux, éliminant ainsi toute leur prétention à l’autonomie.
L’organe législatif russe, la Douma d’État, envisage d’imposer des amendes aux personnes et aux entreprises du pays qui utilisent les services Internet par satellite basés en Occident.
« La direction traiterait-elle ses salariés comme des chiens ? », demande la CFDT de ce groupe suédois qui fabrique des produits d’hygiène. Le boîtier « anti-Covid » présenté par la direction d’Essity à ses salariés français a créé un véritable tollé. À chaque fois qu’ils se retrouveraient à moins de 2 mètres d’un collègue, le dispositif déclencherait une alarme de 85 décibels…
Norway says there are risks that Covid-19 vaccinations may be too risky for the very old and terminally sick, after 23 people died within a short time of receiving their first shot.“For those with the most severe frailty, even relatively mild vaccine side effects can have serious consequences”
La démocratie du Rojava s’épanouit au cœur d’un Proche-Orient pétri de dictatures, de démocraties chaotiques, d’États-nations aux visées hégémoniques, au milieu de sociétés aux coutumes patriarcales et aux pratiques religieuses conservatrices. Cette démocratie protège les droits de l’homme et les libertés fondamentales que n’importe quel autre pays démocratique, dans les mêmes conditions géopolitiques, réduirait au nom de l’état d’urgence, des circonstances exceptionnelles ou de l’état de siège.
Le chantier pharaonique du nouvel aéroport de Crète fait des dégâts considérables actuellement, à 40km d’Héraklion. […] Les conséquences ne se sont pas faites attendre : la région alentour a été frappée à plusieurs reprises par de violentes inondations, notamment fin septembre et début novembre.
nous assistons à une mutation de l’extrême-droite grecque sur le modèle de beaucoup d’autres pays européens.[…] Ce qui conduit à une politique toujours plus violente à l’égard du mouvement social, des précaires et des migrants.[…] Le capitalisme ne nous protège pas du fascisme, et pour cause : le fascisme est la forme ultime du capitalisme. Il est déjà présent en germe dans tous les replis de notre société basée sur la domination et l’exploitation, en dépit de ses déclarations d’intention et de ses belles devises. Le fascisme est partout dès lors que l’autorité se manifeste, menace et brutalise : dans le couple, dans l’éducation, dans notre rapport à la vie et à la Terre sous toutes les formes, dans la guerre économique ou militaire, dans la misère invisibilisée comme dans le luxe pétaradant, dans la hiérarchie de la production et dans celle de l’administration… partout ! Ce n’est qu’une question de degré, d’opportunité, de circonstance. […] Il n’est pas étonnant qu’en cette période de crise, des libéraux et des membres de l’extrême-droite se rapprochent et s’unissent : le fascisme gagne toujours de l’avancement en temps de crise. Quand le pouvoir se raidit, se durcit, se cramponne à ses privilèges. Car le fascisme est le joker du capitalisme. Il est son vrai visage, dans le trouble et l’agitation, quand le masque démocratique tombe.
on obtient le chiffre tragique de 50 000 femmes, hommes et enfants qui sont morts en migration au voisinage de l’Union européenne depuis le début des années 1990, soit l’équivalent d’une ville comme Laval, Arles ou Bobigny. Par construction, on sait aussi que ces chiffres sous-estiment la réalité
le Conseil constitutionnel a censuré une disposition […] de la loi Avia qui prévoyait la même obligation de retrait en 1 heure de contenus notifiés comme « terroristes » par la police. […] Les membres de la Commission LIBE ont néanmoins voté le texte. Les députés européens, et spécifiquement les députés français, ont donc voté en toute conscience un texte déclaré anticonstitutionnel en France.
Le célèbre New York Police Department est accusé d’avoir fait un usage “excessif” de la force contre les manifestations du mouvement Black Lives Matter.
Ces piratages servent de piqûre de rappel pour indiquer que ce n’est pas parce que presque tous les appareils peuvent être connectés à Internet qu’ils doivent nécessairement l’être.
As the UK and other national governments begin to roll out mass vaccination programmes against COVID-19, a new and pressing challenge has arisen – how should the Government adopt vaccine passports and COVID-19 status apps, that could give citizens different rights and freedoms?
Le 12 janvier 2021, la formation restreinte de la CNIL a sanctionné le ministère de l’Intérieur pour avoir utilisé de manière illicite des drones équipés de caméras, notamment pour surveiller le respect des mesures de confinement. Elle enjoint au ministère de cesser tout vol de drone jusqu’à ce qu’un cadre normatif l’autorise.
Renouer la confiance entre citoyens et policiers ? (laviedesidees.fr) L’article 24 de la loi “Sécurité globale” est non seulement inutile mais aussi gravement préjudiciable et facteur d’insécurité juridique.
Rémy Heitz, Jean-Michel Hayat, Catherine Champrenault, Eliane Houlette et Didier Lallement sont soupçonnés d’avoir tenu des propos mensongers lors de leur audition devant une commission d’enquête de l’Assemblée nationale.
Le renouvellement de l’autorisation qui permet à Anticor d’initier des procédures dans des dossiers financiers ou de s’associer à des enquêtes en cours se fait attendre. Sans lui, dans un mois, l’association anticorruption risque de ne plus pouvoir agir.
Les violences conjugales ont gravement augmenté pendant les deux confinements, or l’exécutif programme en catimini la fin du numéro d’alerte 3919 et organise une vision comptable des signalements au détriment d’une écoute humaine et efficace.
Il y a un courant en faveur de la facilitation de la répression. Les jugements, dans le cadre de cette affaire, sont dans cette droite ligne. Elles rendent plus difficiles la protection. Françoise Martres a été condamnée alors qu’elle n’avait aucun rôle.
Parmi les infractions visées par ce dispositif, les petites dégradations, le fait de jeter des déchets par terre, de se balader avec une tenue non-appropriée, ou un groupe de personnes qui ne porteraient pas de masques. La ville a aussi prévu de se servir de ces haut-parleurs pour alerter un contrevenant au couvre-feu, ou à un éventuel confinement.
Des salariés de Canal+ racontent sous couvert d’anonymat le climat qui règne dans l’entreprise de Vincent Bolloré après les licenciements des deux figures de l’antenne.
Pourquoi laisser quotidiennement nos concitoyens s’entasser dans les transports en commun et les empêcher en parallèle de se rendre dans des lieux culturels? Bienvenue en absurdie.
La lucidité la voilà. Nous avons des amphis de 400 places vides depuis 3 mois qu’on remplit en demi-jauges pour des partiels, mais on nous interdit d’accueillir plus de 10 étudiants à la fois hors partiels dans ces mêmes amphis alors que beaucoup de nos étudiant.e.s sont plus qu’au bord du vide ? […] Les gymnases brûlent pour que les partiels ne s’y tiennent pas, des étudiants de défenestrent, mais le problème de Frédérique Vidal c’est ce putain de bâtard de bonbon qui traîne sur la table ; […] Le problème c’est “l’étudiant qui prend un café à la pause ou un sandwich avec les copains à la cafétéria”. Et ce putain de gros bâtard de bonbon à la con qui traîne sur la table. Salaud l’étudiant. Bâtard le bonbon.
Elle a doublé le nombre de psychologues universitaires (en tout cas elle dit qu’elle va le faire). Nous étions avant ce doublement à 1 psy pour 30 000 étudiant.e.s. Nous aurons donc désormais 2 psys pour 30 000 étudiants. Sachant qu[…]un étudiant sur trois a des difficultés à gérer son stress et un sur dix présente des signes de dépression de par son isolement. »
« Nous ne pouvons être partout, abonde une source proche du renseignement. Au-delà des questions de législation, les moyens humains, techniques et le temps de cerveaux dont on dispose induisent de hiérarchiser nos actions. Je comprends que cette rave ait pu choquer. Maintenant, que préfère-t-on ? Qu’on laisse passer dans la raquette des teufeurs qui veulent faire la fête dans un hangar perdu ou des terroristes qui veulent tuer des centaines de gens ? »[…] « Je souhaite à Gérald Darmanin beaucoup de courage, anticipe Marc Rees. C’est très difficile à envisager. Ce type de législation induit une question de proportionnalité. Que déploie-t-on comme outil pour quelle finalité ? Se servir de l’arsenal juridique destiné à prévenir les risques terroristes pour contrer ce type de fait conduirait immanquablement à une surveillance généralisée de la vie de chacun »
«On refuse notre manière de manifester alors qu’il y a toujours eu de la musique en manifestation […] mais là ce qui dérange la préfecture de police, c’est un “certain type de musique” apparemment, comprendre la techno. Peut-être que si nos systèmes sons passaient de la musique classique, il nous aurait autorisés à défiler ? Sincèrement, ce qui se passe est extrêmement grave.»
Après des mois d’enseignement à distance, d’isolement et de précarité, la situation des jeunes est devenue intenable. Et quand, à bout, ils protestent, comme à la Sorbonne, on leur envoie la police.
L’appel à soutien lancé il y a dix jours pour les actions solidaires autogérées (du fait de nos difficultés cet hiver) a reçu un écho beaucoup plus faible qu’à l’habitude. Nous avons totalisé moins de 2000 euros (entre le 30/12 et le 10/01), sans doute à cause du contexte économique inquiétant. Nous le redoutions un peu. Lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue hier, nous avons décidé de vous alerter.
Un tweet, deux mots, et une boulette à 550 millions de dollars.l’application Signal est financée par un organisme à but non lucratif, la Signal Foundation, qui se tient donc bien à l’écart des choses boursières.[…] c’est une autre entreprise, l’obscure et minuscule Signal Advance, qui a récolté les fruits inattendus de cette promotion gratuite.
Quand le canon de l’arme est depuis trop longtemps sur la nuque et que l’Ennui outrepasse les limites du supportable, la révolte couve, l’émeute est l’expression alors de la vie face à la brutalité mortifère de l’État. Quand viendra ce jour, ce sera une grande fête…
Nous faisons face à une faillite totale du capitalisme européen, dont la dette n’est qu’une répercussion. Les gens qui se focalisent sur la dette le font à dessein, pour occulter la question du capitalisme.
« Je me souviens de 20 décembre clandestins et militants. C’est l’histoire d’une lutte pour la liberté, une histoire qui n’était pas dans les manuels scolaires »,[…]« L’esclavage, ce n’est pas seulement une histoire terrible, c’est aussi une histoire où les gens ont survécu grâce à leur résistance. Ce sont des leçons de courage, de lutte pour la liberté »
The developer for the Mastodon software Fedilab recently revealed he has been burnt out and I’ve read elsewhere it was because people were screaming hate at him for a principle he upheld – which was that his software would not censor people screaming hate at each other. I’m sure you can appreciate the painful irony here.
Notons que plus de la moitié de ces professionnels utilise l’écriture inclusive, ce qui est assez impressionnant. Bon, c’est de l’écriture inclusive old-school, à base de parenthèses, comme à l’époque où c’était communément utilisé sans que personne ne hurle à la mort qu’on massacrait la langue française (vu qu’on laissait le féminin entre parenthèse et que c’était quand même sa place, hein Roger, tiens ressers-moi un canon), mais y’a le beau geste. J’attends avec impatience l’arrivée des points médians dans les cartes de mediums. Ça risque de les couper d’un certain public excité de la typo, mais parfois faut savoir assumer ses convictions.
Je refuse de croire que je pourrais donner des cours en parlant à mon ordinateur. Car donner un cours, c’est une relation. (…) Les élèves modifient considérablement l’enseignant.
Résistants de fer raconte la lutte des cheminots français à travers la parole de ceux qui en furent les héros anonymes. Pur produit du Front Populaire, la jeune SCNF allait, dès 1940, devenir un important foyer de résistance à l’occupant.