Les deux mondes de François Bayrou

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François Bayrou a su s’attirer les sympathies de nombreux sympathisants du logiciel libre et son état d’esprit (en particulier lors du passage de projet de loi DADVSI à l’Assemblée).

A écouter cet extrait de la table ronde politique qui a eu lieu le 6 juillet dernier dans le cadre des Rencontres Mondiales du Logiciels Libre à Nancy, on se demande bien pourquoi 😉

Morceaux choisis :

Il y a ceux qui pensent que tout est marchand et tout est appelé à être marchand et qui bâtissent tout un raisonnement sur le fait que tout progrès est marchand, que tout œuvre de l’esprit merite un contrôle, une possession, un verrou et c’est ainsi que pour eux le monde avance.

(…)

Moi je vois au contraire les principes d’un modèle de développement d’une humanité différente, dans le fait qu’un certains nombres de gens, non pas empêchent les autres d’avoir recours au domaine marchand si ils le souhaient, mais considèrent qu’il est de leur droit, comme un droit de l’homme, de défendre l’idée que l’on peut faire une œuvre de l’esprit en la partageant avec les autres, d’une certaine manière par une demarche, je ne sais pas comment vous le dire, mutualiste, coopérative, libre… enfin autour de ces mots là. Et ceci est pour moi un très grand espoir pour l’humanite.

(…)

Il m’arrive souvent quand les gens viennent me voir et me demandent ce que je trouve de bien dans le monde d’aujourd’hui je dis “logiciels libres et univers wiki”. Parce que l’idée qu’on puisse bâtir ensemble une œuvre qui depasse la possession, le vérouillage, qu’on puisse la mettre en commun, la partager, c’est quelque chose qui recèle, me semble-t-il, un modèle de développement pour nos sociétés.

(…)

Voilà pourquoi en nous battant contre les anomalies de la loi DADVSI, nous ne nous sommes pas seulement intéressés à l’objet de la loi mais au modèle de société que recélait l’objet de la loi.




Merci monsieur le député d’apporter de l’eau à notre moulin !

Cazenave Rocard RMLL 2006 Nancy

Pas plus tard qu’hier je prenais pretexte d’une news du Café Pédagogique pour répéter (asséner ?) une nouvelle fois la bonne idée de substituer autant que faire se peut la suite bureautique propriétaire MS Office par la suite bureautique libre OpenOffice.org chez notre Mammouth préféré.

Quel ne fut pas alors mon plaisir de lire aujourd’hui sur son blog la question écrite de Richard Cazenave à Gilles de Robien, Ministre de l’Éducation Nationale, et publiée au Journal Officiel le 19 septembre 2006.

Nous les sans-grades, ça fait un petit bout de temps qu’on gesticule sous les fenêtres de nos hiérarchies pour que cela évolue en ce sens. Avoir l’appui d’un député (qui plus est de la majorité au pouvoir) ne peut que renforcer notre crédibilité et bien entendu contribuer à accélérer les choses.

Voici la question dans son intégralité :

Monsieur Richard Cazenave appelle l’attention de Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sur les enjeux et les avantages du logiciel libre.

En effet, l’Etat, conscient de ces enjeux en termes d’indépendance technologique, de pérennité des informations et aussi au plan économique (les logiciels étant gratuits tandis que leur déploiement et leur maintenance s’effectue par des SSII présentes sur le territoire national ce qui permet de soutenir l’emploi national), commence à déployer massivement les logiciels libres dans les administrations.

Ainsi, après l’adoption par la Gendarmerie Nationale de la suite bureautique libre OpenOffice.org (et de son format de fichier ouvert OpenDocument), c’est au tour des ministères de migrer massivement, courant 2007, vers cette suite bureautique libre.

Il est donc temps que l’Education Nationale franchisse le pas et utilise massivement les logiciels libres dans son programme de formation et ne s’en remette pas uniquement à des éditeurs de logiciels propriétaires qui ne se conforment pas aux exigences des standards.

Le Député remercie donc le Ministre de bien vouloir l’éclairer sur les mesures qu’il compte prendre pour remédier à cette situation et permettre ainsi à l’Education Nationale d’assurer pleinement sa mission de formation aux TIC.

On attend avec impatience sa réponse 😉

PS1 : Richard Cazenave n’est pas un inconnu pour la communauté du Libre. Il a ainsi participé activement au récent (et houleux) débat lié au projet de loi DADVSI. A cette occasion il accepta le 28 mars dernier notre invitation originale à venir converser sur nos forums et répondre aux questions des visiteurs (cf l’archive de ses messages).

PS2 : La photographie de Richard Cazenave (en compagnie de Michel Rocard) a été prise lors de la table ronde politique des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre cet été à Nancy.

<edit>

Je me permets d’ajouter ici en le recopiant le commentaire témoignage d’un dénommé Richard sous le billet du blog de Richard Cazenave car je le trouve fort intéressant.

Ce que le Ministre ne doit pas répondre :

«Les établissements sont libres d’utiliser l’une ou l’autre suite ! Beaucoup de sociétés utilisent (dans la vrai vie) principalement Microsoft . Il ne faut pas opposer monde propriétaire et monde libre car les deux correspondent à un besoin. D’autre part, libre ne veut pas dire gratuit et toute conduite du changement a un coût . »

Ça c’est le discours habituel , formaté et langue de bois qui a pour but de ne froisser personne.

Et pourquoi ne faudrait-t- il pas froisser Microsoft et M Balmer ? Parce que ce dernier est un ami personnel de M Breton ?

La réalité : Oui , beaucoup d’ industriels utilisent Word et alors ? L’éducation nationale ne peut elle pas pour une fois anticiper le mouvement vers le format de fichier ODF . La progression de cette norme est exponentielle et on peut espérer que ce format sera un jour le standard du marché . D’autre part, les .doc sont amenés à disparaître et c’est Microsoft qui le dit . Microsoft voudrait imposer sa norme XML mais le pari est loin d’être gagné et je ne voit pas pas pourquoi , tant qu’à prendre des paris ,on miserait plus sur Microsoft que sur l’ensemble du reste de l’industrie Informatique (IBM,SUN,Novell,Bull, etc )

« Il ne faut pas opposer monde propriétaire et monde libre » !! Ah oui , et pourquoi ne pas dénoncer que l’une fasse 90 % de bénéfice et pompe les finances publiques et celle de nos entreprises ? . Les entreprises (du monde entier) ne sont pas stupides et viendront tôt ou tard aux logiciels libres mais n’est ce pas au gouvernement de comprendre et leur donner l’impulsion nécessaire comme il le fait dans d’autres secteurs plutôt que de laisser « bêtement » le marché décider et nos entreprises prendre encore du retard ?

« Libre ne veut pas dire gratuit » ! Ah , ça c’est l’argument des imbéciles qui n’ont retenus que ça !! Oui , si Renault m’offre une voiture ( on peut rêver …), il faudra bien que j’aille la chercher au garage et que je mette un jour de l’essence dedans (ça me coûtera et du temps et un ticket de métro ! ) . Openoffice est gratuit ! Entièrement Gratuit ! Complètement gratuit ! (pour les utilisateurs) Maintenant , si je fais déplacer quelqu’un pour me l’ installer , ou pour me former , évidemment , ça va me coûter des sous ! Microsoft se déplace t ‘il « gratuitement » pour installer et former les gens à Office une fois que vous avez acheté leur produit ? C’est compris dans la boite ?

Mes enfants , dans leurs scolarité à l’école publique n’ont pas touché à un seul micro-ordinateur de la maternelle au lycée (faute de moyens) . Moi , dans la mienne , j’ai eu la chance de travailler sur To7 et mo5 ! J’ai maintenant la chance de n’avoir aucune appréhension à passer de Windows à Linux , de Unix à OSX , de Word à Abiword , d’ Openoffice à Kwrite ! Former les enfants à « Office » est donc une gigantesque connerie qui contribue à les rendre dépendant d’un produit au lieu de leur permettre de s’adapter à différentes situations. En plus , le coût des produits Microsoft pèse sur l’éducation nationale qui pour le coup ne peut pas équiper l’ensemble des établissements .

« Openoffice est déjà déployé dans les écoles . » allez vous me répondre ! Oui et ce n’est pas grâce à vous Monsieur le Ministre mais grâce au nombreux professeurs qui se dévouent malgré les directives de leur administration centrale qui continue à dealer avec Microsoft , (accords cadres , dicours très nuancé etc…) Le terrain attend un signe fort de reconnaissance sur les logiciels libres qui vienne de tout en haut et qui reconnaisse à sa juste valeur le travail accompli.

Merci M Cazenave de nous ouvrir cette tribune.




Projet n°23 : Framatorrent bêta 0.01

Logo web20 framatorrent

Kézako ?

Dans la série Les projets que l’on a dans nos cartons mais qu’on ne peut faire démarrer faute de moyens humains sauf si on trouve un ou des volontaire(s) prêt(s) à nous rejoindre, il y a un projet de partage de ressources libres en p2p (bittorrent). Nom de code : Framatorrent.

L’idée est simple : il s’agit de créer une sorte de legaltorrents francophone (en profitant du fait qu’il passe tout de même pas mal de monde au quotidien sur Framasoft et ses sites satellites).

Plus précisément

Applications, livres, musiques, vidéos… l’objectif c’est de profiter du réseau pour faire connaître et diffuser des ressources autour du logiciel libre et son état d’esprit (ou culture libre si l’expression vous parle) en privilégiant les documents en langue française.
Contrairement à legaltorrents on pourrait agrémenter cela d’un petit blog qui expliquerait un peu la démarche et qui ferait des fiches sur les nouvelles ressources (comprendre les torrents) mises en circulation.

Pour Framasoft cela permettrait également d’avoir en son sein un outil de diffusion de masse à disposition sans coût supérieur de bande passante. Ainsi nous pourrions proposer beaucoup plus confortablement en téléchargement nos gros fichiers comme la Framakey, les Framabooks, TheOpenCD, le futur Framadvd, etc.

Bien entendu, vu que nous nous trouvons en pleine gueule de bois d’après DADVSI, il y aurait aussi le petit message que le p2p c’est pas que pour pirater et enfreindre le copyright 😉

Pratiquement on pourrait pour ce faire prendre un outil comme Blog Torrent qui a le mérite de la simplicité (un exemple in situ).

Reste la question trollesque des licences acceptées sur le futur Framatorrent. Prendrions-nous aussi des licences de libre circulation comme la Creative Commons avec clause NC et/ou ND ? Personnellement je n’ai pas d’avis tranché sur la question si il s’agit d’œuvres non logicielles comme un livre, une musique, un film… même si je n’y suis a priori pas trop trop favorable (en tout cas au début).

Chiche ?

Quoiqu’il en soit rien n’est arrêté, le projet n’en est même pas à sa toute première phase de brainstorming. Tout se décidera avec l’équipe si équipe il y a. Parce que justement tout dépend de votre participation. Pour mener à bien ce projet et son lancement il nous faudrait un minimum de 10/15 personnes qui seraient partantes pour partager de manière permanente les fichiers (des seeders on dit je crois dans le milieu) ce qui demande une bonne connexion et un ordi (presque) toujours allumé ! Et dans cette équipe si on trouve un chef de projet prêt à piloter le bouzin (plus un graphiste pour nous faire un joli site tant qu’à faire) ben ce serait perfect.

Alors ça vous tente ?

Si tel est le cas : 1. merci 2. vous pouvez vous manifester via les commentaires sous le billet ou en nous écrivant à framatorrent.framasoft AT gmail.com.

PS : Le (faux) logo à la sauce web 2.0 a été généré par Web 2.0 Logo Creator.




DADVSI la culture m’était comptée…

Dans la série Je connais déjà mais pourquoi ne pas en profiter pour signaler la ressource à mes proches je refais tourner ce pertinent petit documentaire sur le projet de loi DADVSI (enfin malheureusement ce n’est plus un projet maintenant mais une réalité).

D’une durée de 30 min. et sous licence Creative Commons BY-NC-ND, ce reportage a été réalisé en mars 2006 par Jean-Luc Forêt (au moment où le projet de loi passait au Sénat).

En voici le pitch :

« DADVSI la culture m’était comptée » montre le regard de dix femmes et hommes, professionnels des mondes artistique, associatif, syndical et politique sur le débat provoqué par le projet de loi DADVSI, visant à règlementer l’accès aux cultures numériques.

Parmi ces hommes et femmes, on remarquera la présence de Tristan Nitot (Mozilla-Europe), Christophe Espern (EUCD.info) et Mélanie Dulong De Rosnay (Creative Commons France) que nous connaissons bien à Framasoft. Le film est visible et téléchargeable sur le site de l’association Tutti Frutti (dont on trouvera une retranscription).

Je l’ai montré à mon père, il a trouvé cela tout à fait intéressant 😉