Voilà deux ans que, grâce à vos dons, nous contribuons à de nombreuses actions qui vont bien au delà de « Dégooglisons Internet ». Nous avons deux ans de découvertes, d’observations et de collaborations à vous raconter.
Voilà deux ans que nous explorons les mondes de Contributopia, alors pour mieux vous rendre compte de ce que représente cette expédition, nous vous invitons à découvrir nos carnets de voyage.
Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.
Pourquoi dégoogliser ne suffit pas
Les membres de Framasoft consacrent beaucoup d’énergie et de ressources à héberger les services web alternatifs à ceux de Google et compagnie, présentés sous la bannière « Dégooglisons Internet ». Pourtant, à l’automne 2017, nous dévoilions notre nouvelle feuille de route nommée Contributopia avec une certitude : Dégoogliser ne suffit pas.
Le mot « dégoogliser » peut être trompeur. Le jour où la tête de Google tombe, il en poussera deux ou trois autres à sa place (les GAFAM, les NATU, les BATX). L’hydre qui se trouve en dessous, c’est le système qui place de telles entreprises dans des positions de domination toxique. C’est une mécanique où les géants du Web analysent nos comportements présents, pour en déduire et influencer nos comportements futurs, et monnayent cette influence aux publicitaires, spéculateurs et spin-doctors.
Face à ce système complexe, aussi appelé capitalisme de surveillance, il serait frustrant que notre réponse se résume à un simple « pareil que Google, mais en libre ». C’est de cette envie, de cette intuition qu’est née la feuille de route Contributopia. Après deux ans à en explorer les sentiers, nous en cernons mieux les objectifs :
Rêver le quotidien des mondes que nous désirons pour mieux passer à l’action ;
Aller vers d’autres communautés, partager ensemble et échanger sur leur raison d’être ;
Prendre soin des communs et des outils numériques qui permettent l’émancipation.
Formulé comme ça, il y a un effet « belles paroles bien abstraites » de ces formules à l’emporte-pièce qui n’engagent à rien. Or voilà deux ans que nous multiplions les partenariats et les actions bien concrètes qui s’inscrivent dans ce triple objectif. Nous avons hâte de vous présenter tout cela !
Les Carnets de Contributopia
Si Contributopia est notre cheminement dans la découverte de mondes plus ou moins connus… Alors nous voulons vous partager nos carnets de voyage !
Chaque semaine, d’octobre à décembre, nous publierons un à deux articles afin de faire le point sur l’ensemble des actions, des contributions et des réflexions que nous menons depuis deux ans. Ce que vous lirez dans cette série d’articles, nous l’avons mené tout en maintenant les 38 services de Dégooglisons Internet pour plus de 500 000 utilisateurices chaque mois.
Afin que vous puissiez retrouver facilement ces articles, nous avons créé une page spéciale sur le site contributopia.org, qui sera tenue à jour lors de chaque nouvelle publication. Sous la carte des explorations se trouve un sommaire qui vous dévoile :
La première version bêta de Mobilizon, notre alternative aux événements Facebook (présentée dès aujourd’hui sur ce blog) ;
Nos contributions autour d’un outil de pétitions ;
L’importance politique de l’outil Bénévalibre ;
Un exercice en failologie, pour mieux apprendre de nos échecs ;
Ce qu’observent les membres de L.A. Coalition ;
L’évolution de PeerTube, le logiciel pour s’émanciper de YouTube ;
Ce qui se cache derrière l’idée d’un Contri-bouton ;
Mon Parcours Collaboratif, pour faciliter l’usage d’outils libres ;
Le fait que la route reste longue (et nos envies nombreuses) ;
Où en est le MOOC CHATONS, sur les enjeux d’un Internet décentralisé ;
Nos envies d’archipellisation, et les ponts que nous avons déjà construits ;
La mutation des métacartes Dégooglisons ;
La fédération dans Mobilizon, pour ne plus dépendre de Facebook, Meetup… ou Framasoft ;
Notre travail pour une meilleure diffusion de nos actions à l’international ;
Une petite surprise de fin d’année !
Cette série d’articles se distinguera, dans le Framablog, par une identité visuelle forte (nous remercions d’ailleurs David Revoy pour son travail sur les illustrations). Car ne vous y trompez pas, ces Carnets de Contributopia sont aussi une campagne de dons, un moyen de vous rappeler que Framasoft n’est financée que par votre générosité (et que Framasoft étant reconnue d’intérêt général, nous faire un don ouvre droit à des déductions d’impôts sur le revenu pour les contribuables français·es, ce même avec le prélèvement à la source !).
Cette année encore, nous ne voulons pas utiliser des techniques qui monopolisent votre attention ou manipulent vos émotions. Le principe de cette campagne est simple : cette série d’articles vous exposera ce que nous avons pu faire, grâce à vos dons. Si cela vous plaît, si vous voulez que nous poursuivions sur cette voie, merci de nous soutenir, en faisant un don (pour qui estime en avoir l’envie et les moyens) et en partageant notre appel à la générosité.
Nous avons mis longtemps à définir ces « autres » avec qui nous voulions échanger et partager. Nos services libres sont ouverts à tout le monde. En proposant Framaforms, nous nous attendions à ce qu’il soit plutôt utilisé par de petites structures militantes. Mais quand on voit que ce service est aussi utilisé par JCDecaux, on se dit qu’ils ont les moyens d’installer leurs propres outils libres pour construire leur monde de publicitaires sans nous, sans notre aide. Leur société de (sur-)consommation, ce n’est pas le monde dont nous rêvons.
En revanche, nous voyons bien que nous baignons dans les mêmes eaux que d’autres communautés, qui mouillent la chemise et prennent les choses en main pour changer le monde, à leur échelle. Mais comment nommer ces personnes qui œuvrent dans les milieux associatifs, culturels, de l’ESSE, dans les militances, l’éducation populaire ou la justice sociale ?
Ce qui nous rapproche de ces communautés si différentes, c’est, à nos yeux, cet effort de contribution. Cette volonté de trouver comment, avec nos différences et nos différends, on peut œuvrer ensemble à concrétiser des idées communes. Ces personnes créent, chacune à leur échelle, une société non pas de consommation, mais de contribution.
Nous pensons que c’est le rôle de Framasoft pour les années à venir. Ne pas se cantonner à proposer des « services alternatifs à ceux des GAFAM », mais aller plus loin dans l’accompagnement de l’émancipation numérique. Nous voulons poursuivre un travail d’éducation populaire sur les enjeux d’Internet. Nous voulons aussi repenser nos outils et leurs usages en fonction des besoins réels des membres de cette société de contribution.
Nous suivrez-vous sur cette voie ?
Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.
Aude Vidal qui signe l’article ci-dessous est autrice d’Égologie (Le Monde à l’envers) et de La Conjuration des ego. Féminismes et individualisme (Syllepse), éditrice d’On achève bien les éleveurs (L’Échappée). Nous la remercions de nous autoriser à reproduire ici le 300e billet de son blog sur l’écologie politique où elle aborde avec vigueur et acuité les diverses facettes de son engagement : écologie, féminisme, anti-capitalisme… Il s’agit ici d’une réflexion sur la difficulté, y compris en milieu militant, à renoncer au confort (« c’est pratique ») procuré par nos outils numériques, pour réapprendre peut-être à… se faire chier ?
Je n’aime pas me faire chier dans la vie, et je ne dois pas être la seule.
Il m’arrive pourtant souvent d’être surprise que ce soit, autour de moi, un critère décisif pour organiser sa vie : aller au plus pratique. À ce qui engage le moins d’efforts. Les pubs fourmillent d’invitations à se laisser dorloter en échange de quelques euros. Le champ des services ne cesse jamais de s’étendre – et de libérer la croissance. Plus besoin de sortir se faire couper les cheveux, le coiffeur vient chez vous. Inutile de penser à mettre de la bière au frigo, un livreur vous l’apporte. Des services auparavant réservés aux client·es des grands hôtels se massifient désormais : faites livrer des fleurs, chercher un document à la maison, etc. Votre maison est devenue le centre du monde, si vous le voulez bien. Il doit bien être possible de faire autrement, c’est comme cela que nous vivions il y a encore cinq ans.
Tous ces services se déploient dans une société de plus en plus inégalitaire : d’un côté des gens qui méritent de bien bouffer après leur journée de boulot ou une réunion exigeante (voir les pubs qui mettent en scène le réconfort après l’effort), de l’autre des galériens qui sont payés une misère pour leur livrer un pad thai ou un kit apéro (ici le témoignage d’un livreur chez Frichti). C’est surtout parce que le chômage reste massif et l’armée de réserve importante, parce que les emplois ont été délibérément déqualifiés en auto-entreprise que ces entreprises prolifèrent. Si les galériens en ont marre de risquer leur vie et la vôtre en conduisant comme des dingues, ils trouveront un migrant à qui faire faire le boulot. Mais le tout s’appuie sur un mélange de paresse et de sens de ce qui lui est dû qui saisit l’individu en régime libéral au moment de faire à bouffer ou de s’occuper de la dimension matérielle de sa vie. Certes nous devons encore être quelques-un·es à cuire des nouilles quand nous avons la flemme de cuisiner et qui apprécions de sortir au restaurant pour nous changer les idées, découvrir un autre monde, des odeurs,une ambiance (et je n’oublie pas que ces lieux aussi sont propices à l’exploitation du travail). Mais la compétition économique pousse au cul tout le monde pour inventer des services innovants – c’est à dire dont personne n’avait vraiment besoin, qui étaient des rêves d’enfants gâtés mais qui, intelligemment marketés, nous laissent imaginer que nos vies sont vachement mieux avec. Ils constituent une industrie de la compensation sur laquelle il faudra mettre le doigt un jour et qui en attendant offre aux winners des vies de merde pleines de gratifications.
C’est pratique aussi, quand votre smartphone pense à votre place, que le logiciel va chercher vos mots de passe sur une autre bécane, recueille et transfère vos données à votre insu… Pratique, mais un peu inquiétant. Qu’importe, c’est surtout bien pratique ! Je suis la première à ne pas faire en matière de sécurité tous les efforts que me proposent des camarades plus cultivés que moi sur ces questions. Mais malgré cette désinvolture, je flippe quand je vois le niveau d’indépendance acquis par mon smartphone. Après des années de résistance et bien qu’il soit encore possible d’acheter neufs des téléphones bien conçus qui permettent de téléphoner (et d’avoir l’heure), j’ai cédé pour le côté pratique (1) : plus besoin de m’inquiéter d’avoir une connexion Internet régulière, de préparer mes déplacements et ma vie sociale comme je le faisais, avec capture d’écran de plans, schémas dessinés dans l’agenda, infos importantes notées sur papier, etc. Mais je me sens sous tutelle, dépossédée, comme une gamine gâtée sauf que je sais ce que c’est que l’autonomie et je regrette celle que j’avais avant.
Car c’est pratique mais c’est une dépossession : plus la peine de se soucier de la dimension matérielle de sa vie (et de savoir cuire des nouilles), pas besoin de garder la maîtrise de ses outils… Jusqu’ici, tout va bien, tant qu’on fait encore partie de la petite bourgeoisie qui peut se payer tout ça, tant que des pans entiers du macro-système technicien ne s’effondrent pas. Mais tout cela nous déqualifie humainement et il est des menaces plus immédiates encore que l’effondrement écologique ou une vraie crise de l’énergie : nos libertés, individuelles et collectives.
Je côtoie beaucoup de personnes engagées, qui n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser le capitalisme et le productivisme, qui éteignent la lumière dans les pièces qu’elles n’utilisent pas et qui pourtant maintiennent des comptes dans des réseaux sociaux devenus plus gros que des États, qui consomment un paquet de ressources et d’énergie pour calculer ce qu’elles aiment et vendre le résultat à d’autres boîtes, censurent leurs images, détournent leurs « ami·es » d’elles ou réciproquement sur base algorithmique, censurent les noms de groupes pas assez familiaux, gèrent leur environnement social comme un pensionnat dans les années 1950 en attendant de purement et simplement censurer leurs propos (2). Et ces personnes, parfois ces collectifs et associations, restent parce que c’est « pratique »(3).
J’ai toujours reçu un minimum d’écho dans des groupes anti-capitalistes, écologistes ou féministes, quand j’ai suggéré que Facebook, Twitter, Google Drive et autres n’étaient pas nos amis et proposé d’utiliser les outils créés et maintenus par des groupes politiques plus proches de nous et soucieux de nos libertés : les outils Framasoft (qui vont du pad à l’agenda en ligne, en passant par l’interface de sondages et la feuille de calcul), le Crabgrass de Riseup qui offre des fonctionnalités magiques et je me désole de ne faire partie d’aucun groupe qui l’utilise, etc. Et j’ai régulièrement mis en cause chez mes correspondant·es l’idée saugrenue d’avoir un compte Gmail qui vous pousse à garder dix ans de données en ligne plutôt que de ranger dans des fichiers dédiés et régulièrement sauvegardés les images qui vous tiennent à cœur. Et chaque fois, ce que j’entends, c’est que ce serait sympa de sauver la banquise mais… quand même, c’est pratique. Et j’ai vu des bonnes volontés s’arrêter au fait que Framacalc ne propose pas de mettre en couleur les cases, même quand cette couleur contribue à la lisibilité de la feuille sans rajouter aucune information digne d’intérêt. Aucune. Ces outils sont parfois moins bien que leur concurrence commerciale mais ne peut-on arbitrer sur d’autres critères ?
Nous n’allons pas nous flageller, non : si ces entreprises prolifèrent, de la start-up aux GAFA, c’est bien parce que les États leur laissent la bride sur le col. Ils démontent le droit du travail au profit de la micro-entreprise, ils votent des législations liberticides et laissent passer des pratiques intrusives et des concentrations industrielles qui devraient normalement tomber sous le coup de lois anti-trust (Messenger + Facebook + WhatsApp + Instagram, what else?). C’est bien simple : les appels au contrôle des GAFA viennent aujourd’hui du sein desdits GAFA (et pas forcément des concurrents !) autant que des politiques. Visiblement, ça nous touche moins que la dernière vidéo de pandas mignons qui fait le buzz. Mais ça devrait. Et bien que notre marge de manœuvre soit limitée, bien qu’une défection individuelle ne signifie pas grand-chose numériquement, même si c’est dur de se passer des centaines de likes qui saluent vos traits d’esprit et vos indignations sur Twitter, même si votre organisation a fait son trou sur Facebook, il me semble que la première chose à faire, dans cette situation, c’est de quitter ces réseaux pour en faire vivre de plus démocratiques, sobres et décentralisés. Votre engagement anti-capitaliste, écologiste et anti-autoritaire le mérite bien…
Mauvaise nouvelle : il va falloir réapprendre à se faire un peu chier, dans la vie.
PS : Ceci est mon 300e billet sur ce blog, ouvert il y a exactement dix ans. 300 billets, ça ne veut pas dire 300 textes, il y a quelques annonces sur le lot. Mais oui, cela fait deux textes par mois en moyenne. Les meilleurs ont été publiés ailleurs (notamment dans les journaux papier L’An 02, CQFD, L’Âge de faire, Moins ! et d’autres encore) ou reformulés dans le cadre des livres Égologie (Le Monde à l’envers, 2007) et La Conjuration des ego (Syllepse, 2019). Je prépare aussi la réédition de ma brochure sur le revenu garanti (aux éditions du Monde à l’envers cet hiver). C’est un blog qui m’a aidée à écrire dans des formats courts puis un peu plus longs (mais toujours pas très longs !) et à faire œuvre malgré le chômage de longue durée et le manque de sollicitations. Je me fais chier à payer le nom de domaine chaque année, ce qui permet de bénéficier d’un hébergement offert par Gandi.net et de ne pas livrer votre cerveau à la publicité.
(1) À vrai dire j’ai cédé dans la perspective d’un travail de terrain à l’étranger, où les seuls accès à Internet se faisaient par mobile et où mes informateurs utilisaient WhatsApp plus volontiers que des sms hors de prix. Et j’y ai gagné un dictaphone de bien meilleure qualité. Mais au quotidien, en France, je me laisse convaincre par le smartphone alors que j’ai encore le choix tous les matins de mettre plutôt mon vieux Nokia dans ma poche.
(2) Ces réseaux sociaux hébergent vos propos, vous permettent de mettre en ligne vos textes, images, fichiers vidéo et audio. Vous restez responsable de vos publications. Tout va bien. Sauf que les dernières innovations en matière de libertés civiles (qui s’accompagnent de la remise en cause d’un droit de la presse qui fonctionne très bien depuis 1881) font de ces réseaux vos éditeurs, lesquels partagent avec vous la responsabilité pénale de vos publications. Devinez la peine que vont prendre ces gros acteurs capitalistes à faire vérifier par des petites mains rémunérées que vos propos sont en effet contraires à la loi, diffamatoires, insultants ou appelant à la haine ? C’est moins cher de le mettre à la poubelle dès qu’une personne qui ne vous aime pas les signale, d’autant plus que vous ne représentez rien (à moins que vous ne soyez Donald Trump, dans ce cas l’appel à la haine est acceptable). Les organisations qui pourraient se saisir de ce cas de censure pour le rendre public sont elles aussi sur ces réseaux (qui contrôlent leur audience) ou ailleurs et plus personne ne les entend crier parce que tout le monde est sur Facebook. Monde de rêve, hein ?
(3) Moi aussi, je reste, tentant de limiter ma participation et préférant socialiser dans des lieux plus proches de mes valeurs, Seenthis.net ou Mastodon.
Une charte de modération pour les médias sociaux de Framasoft
Framasoft a grandi très vite. Peut-être un peu trop vite. Il y a quelques années, l’association était une bande de potes parmi tant d’autres, se retrouvant et discutant sur Framagora (l’ancêtre de Framacolibri, pour celleux qui s’en souviennent !). Puis nous avons lancé la campagne Dégooglisons Internet qui propose à ce jour 35 services, dont diaspora* avec Framasphère et Mastodon avec Framapiaf. Vous avez été des milliers à nous soutenir, à rejoindre ces services pour les tester et pour beaucoup, à rester et à les utiliser. Merci pour votre confiance !
Mais nous n’avions pas prévu un tel succès. Nous n’étions pas prêt⋅e⋅s à faire face à tout ce que cela impliquait. Nous avons toujours revendiqué notre droit à l’imperfection ; cependant, il y a des sujets sur lesquels nous avons été assez maladroit·e⋅s.
La croissance sans modération…
C’est le cas pour la modération. D’habitude, les communautés grandissent doucement, on recrute les modérateur⋅ices au fur et à mesure, on adapte les pratiques, et ça se passe à peu près bien. Dans notre cas, le réseau a grandi très vite : de simples chiffres qui montaient, montaient…
Mais les humains ne sont pas des chiffres. Les humains aiment et haïssent, et le font savoir. Les humains donnent leur avis, et contredisent, et s’écharpent pour un délit d’opinion. Les humains font de la poésie et s’envoient des bisous arc-en-ciel, mais parfois ils insultent aussi. Ils font des blagues, mais parfois celles-ci ne sont pas drôles et blessent d’autres humains.
L’atmosphère est devenue délétère pour certaines personnes sur nos services, et en particulier sur Framapiaf. Nous n’avons rien vu, pour plusieurs raisons. Avant tout, il y a eu peu de signalements, et avec des milliers de messages défilant chaque jour, il était (et il est toujours) impossible de repérer les problèmes lorsqu’ils ne nous sont pas signalés. Ensuite, ceux qui ont été faits ont été difficiles à gérer : personne n’était officiellement chargé de la modération. Certain⋅e⋅s de nos membres jetaient un œil parfois, sans se sentir légitimes, résolvant les cas les plus évidents, se sentant mal à l’aise sans ligne de conduite. Et sans structure organisée pour remonter les problèmes récurrents, nous n’avons pas pu prendre collectivement la mesure de l’importance de certains de ces signalements.
Après la prise de conscience
Certain⋅e⋅s des utilisateur⋅ices de nos services ont donc souffert de cette absence de modération. En outre, certain⋅e⋅s salarié⋅e⋅s de Framasoft ont été mis en difficulté par ces attaques, leurs formes, leur fréquence, tout autant que par la conscience aiguë de ne pas pouvoir en faire plus et de laisser des personnes dans la souffrance.
Une fois que nous avons mesuré l’étendue du problème que notre (mauvaise) modération pouvait poser, nous avons donc pris le sujet à bras-le-corps. Depuis janvier 2019, nos bénévoles se mobilisent afin que la modération sur Framasoft se mette enfin en place. Vaste chantier !
Nous avons avant tout travaillé d’arrache-pied sur une charte de modération. Cette charte est la base sur laquelle construire le reste : elle clarifie les comportements que nous refusons sur nos services. Elle sera peut-être trop contraignante pour certaines personnes, elle n’ira peut-être pas assez loin pour d’autres. Nous sommes à l’écoute de vos retours à condition qu’ils soient formulés de façon agréable et argumentée. Nous sommes cependant conscient⋅e⋅s que nous ne pourrons pas plaire à tout le monde. Ce n’est pas grave : vous pouvez ne pas utiliser nos services. Vous pouvez bloquer notre instance Framapiaf. En revanche, nous ne laisserons personne nous dicter ce que nous devons être et faire.
Se fédérer dans la diversité (tout un programme !)
Un aspect particulier du Fediverse est aussi à prendre en compte. Certaines instances sont dites ou se déclarent safe spaces (« espaces sécurisés » en bon français, mais on ne trouve jamais l’expression en français). Elles sont destinées à un public fragilisé, généralement des victimes d’oppressions et de harcèlements.
Ces safe spaces sont des endroits nécessaires pour que les personnes faisant partie de ces groupes puissent souffler et prendre des forces. Ces instances peuvent aussi être des instances fermées, reliées uniquement à d’autres safe spaces similaires. Ce n’est pas toujours le cas. Typiquement, plusieurs de ces instances sont fédérées avec Framapiaf.
Or Framapiaf n’est pas un safe space : c’est un espace pour les Dupuis-Morizeau, et dans la grande famille Dupuis-Morizeau, on trouve le cousin homosexuel et l’oncle catholique, la tante maghrébine et la mère chauvine, la nièce qui vote à gauche et le grand-père qui vote à droite, bref tout un éventail d’opinions pas toujours compatibles sans heurts. Nous n’allons pas virer l’oncle conservateur catholique qui ne comprend pas que deux hommes puissent se marier ; nous préférons discuter avec lui, afin de lui éviter de s’enfoncer dans une position homophobe. Nous n’allons pas plus virer la mère chauvine ; nous préférons lui laisser une chance de découvrir les recettes de la tante maghrébine et donc de s’ouvrir au monde.
Nous allons peut-être virer la nièce et le grand-père s’ils continuent de s’insulter à la moindre discussion politique ; mais nous les virerons pour les insultes, leurs propos diffamatoires ou illégaux, pas pour leurs convictions. C’est pourquoi nous invitons les safe spaces qui l’estimeront nécessaire à bloquer notre instance : nous ne pouvons pas vous garantir que nos utilisateur⋅ices ne vont pas faire une de ces blagues pas drôles, une de ces remarques que l’interlocuteur⋅ice pense inédite mais qu’on entend pour la centième fois, exprimant un de ces préjugés qui peut blesser quand il s’agit de notre quotidien.
Nous avons besoin d’instances qui ne soient pas des safe spaces, afin d’avoir une mixité favorisant le dialogue. C’est ce que nous voulons sur nos services.
Avec modération… mais laquelle ?
Nous ne pouvons pas modérer à priori tous les messages.
Et nous ne voulons pas opérer ce genre de flicage.
Nous ne pouvons intervenir que grâce aux signalements des unes et des autres.
Si vous constatez un comportement qui enfreint notre charte, merci de nous le signaler en donnant des détails, cela facilite le travail des modérateur⋅ices. Justifier le signalement est une condition nécessaire à son traitement : nous devons vérifier que les signalements sont fondés et l’explication nous simplifie la vérification.
Les modérateur⋅ices ? Aïe, voilà un nouveau souci. Comme nous le disions plus haut, les forces sont faibles face aux millions de comptes du Fediverse. Chaque heure, c’est l’équivalent de plusieurs Guerre et Paix qui sont écrits, selon certaines statistiques, et attention : avec autant d’histoires d’amour, de haine, de drames et de retrouvailles.
Actuellement, quelques bénévoles ont pris en charge des aspects de la modération, mais c’est toujours trop peu de monde face aux besoins. La conséquence, c’est une modération au lance-pierre : imprécise, parfois brutale, parfois complètement à côté du problème.
Notre deuxième chantier, en cours, est donc de mettre en place les outils pour assister la modération (outils techniques, mais aussi formation sur « comment faire ça bien »), de trouver qui recruter et selon quels critères. À ce stade, pas la peine de nous envoyer vos candidatures : nous avons besoin de prendre du temps pour poser les choses. Cela n’aiderait pas si nous recrutions des acharné⋅es du bannissement, des modérateur⋅ice⋅s pas du tout modéré⋅es ou des personnes savourant leur pouvoir de coercition et de censure. Nous vous tiendrons au courant lorsque nous serons prêt⋅e⋅s à accueillir, former et assister les bonnes volontés.
Enfin, la grande avancée du moment, c’est cette charte de modération. Elle précise le type de comportements que nous voulons et que nous refusons sur nos services et comment nous souhaitons les gérer. Nous vous invitons à la lire et à la respecter lorsque vous êtes chez nous.
Dans le cadre du Fediverse, il est aussi possible que nous ayons une modération qui vous impacte même si vous n’êtes pas hébergé⋅e⋅s chez nous : si dans une discussion avec une personne hébergée sur Framapiaf, une autre personne hébergée ailleurs se comporte en dérogeant aux comportements encouragés sur notre charte, nous masquerons ou bloquerons les propos de cette personne. Cela ne sera visible que depuis Framapiaf.
Et autant nous engagerons le dialogue avec les personnes hébergées chez nous afin que le contrat soit compris et respecté par tout le monde, autant les personnes extérieures, qui n’ont aucune obligation de respecter ce contrat puisqu’elles n’ont rien « contractualisé » avec nous, se feront éjecter sans grandes discussions si leurs comportements portent atteinte à nos utilisateur⋅ices.
Nous espérons que ces changements contribueront à rendre nos médias sociaux plus agréables à fréquenter. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir, mais les choses avancent !
Si vous souhaitez nous faire des retours sur cette charte, nous vous invitons à le faire sur Framacolibri où nous avons ouvert un post spécifiquement sur ce sujet : https://framacolibri.org/t/une-charte-de-moderation-pour-les-medias-sociaux-de-framasoft/. Cela nous permet de centraliser vos remarques en un seul et même espace et nous facilite les réponses que nous pouvons vous apporter.
Framasoft en 2019 pour les gens pressés
Vous avez aimé Dégooglisons Internet et pensez le plus grand bien de Contributopia ? Vous aimeriez savoir en quelques mots où notre feuille de route nous mènera en 2019 ? Cet article est fait pour vous, les décideurs pressés 🙂
Cet article présente de façon synthétique et ramassée ce que nous avons développé dans l’article de lancement de la campagne 2018-2019 : «Changer le monde, un octet à la fois».
Depuis 4 ans, Framasoft montre qu’il est possible de décentraliser Internet avec l’opération « Dégooglisons Internet ». Le propos n’est ni de critiquer ni de culpabiliser, mais d’informer et de mettre en avant des alternatives qui existaient déjà, mais demeuraient difficiles d’accès ou d’usage.
De façon à ne pas devenir un nouveau nœud de centralisation, l’initiative CHATONS a été lancée, proposant de relier les hébergeurs de services en ligne qui partagent nos valeurs.
Présent
Depuis l’année dernière, avec sa feuille de route Contributopia, Framasoft a décidé d’affirmer clairement qu’il fallait aller au-delà du logiciel libre, qui n’était pas une fin en soi, mais un moyen de faire advenir un monde que nous appelons de nos vœux.
Il faut donc encourager la société de contribution et dépasser celle de la consommation, y compris en promouvant des projets qui ne soient plus seulement des alternatives aux GAFAM, mais qui soient porteurs d’une nouvelle façon de faire. Cela se fera aussi en se rapprochant de structures (y compris en dehors du mouvement traditionnel du libre) avec lesquelles nous partageons certaines valeurs, de façon à apprendre et diffuser nos savoirs.
Cette année a vu naître la version 1.0 de PeerTube, logiciel phare qui annonce une nouvelle façon de diffuser des médias vidéos, en conservant le contrôle de ses données sans se couper du monde, qu’on soit vidéaste ou spectateur.
Avenir
La campagne de don actuelle est aussi l’occasion de de rappeler des éléments d’importance pour Framasoft : nous ne sommes pas une grosse multinationale, mais un petit groupe d’amis épaulé par quelques salarié·e·s, et une belle communauté de contributeurs et contributrices.
Cette petite taille et notre financement basé sur vos dons nous offrent souplesse et indépendance. Ils nous permettront de mettre en place de nouveaux projets comme MobilZon (mobilisation par le numérique), un Mooc CHATONS (tout savoir et comprendre sur pourquoi et comment devenir un chaton) ou encore Framapétitions (plateforme de pétitions n’exploitant pas les données des signataires).
Nous voulons aussi tenter d’en appeler à votre générosité sans techniques manipulatoires, en vous exposant simplement d’où nous venons et où nous allons. Nous espérons que cela vous motivera à nous faire un don.
Un article détaillé sur l’année 2019 de Contributopia (13mn de lecture)
La nouvelle page d’accueil de Framasoft, pour la campagne d’appel au don de cette fin d’année
Framasoft : les chiffres à connaître
Chaque année, nous nous rappelons à votre bon souvenir pour vous inciter à soutenir financièrement nos actions. Vous voyez au fil du temps de nouveaux services et des campagnes ambitieuses se mettre en place. Mais peut-être voudriez-vous savoir en chiffres ce que nous avons réalisé jusqu’à présent. Voilà de quoi vous satisfaire.
Par souci de transparence, nos bilans financiers sont publiés chaque année et nous offrons en temps réel l’accès à certaines statistiques d’usage de nos services. Mais cela ne couvre pas l’ensemble de nos actions et nous nous sommes dit que vous pourriez en vouloir plus que ce qui se trouve sur Framastats.
Libre à vous de picorer un chiffre ou l’autre, d’en faire des quizz ou de les reprendre pour votre argumentaire afin de démontrer l’efficacité du monde associatif. Nous espérons que vous y verrez l’illustration de notre engagement à promouvoir le libre sous toutes ses formes.
1 : Depuis son lancement voilà un an, chaque heure un nouveau site naît sur Framasite.
2,5 : Les 5 000 utilisatrices de Framadrive utilisent 2,5 To de données pour leurs 3 millions de fichiers.
5 : Toutes les 5 secondes en moyenne, un utilisateur se connecte sur les services Framasoft.
10 : Toutes les 10 minutes à peine, une nouvelle visioconférence est créée sur Framatalk, qui accueille environ 400 participant⋅es par jour.
11 : C’est le nombre de pizzas, additionné aux 47 plateaux-repas et 25 couscous qu’ont avalé les 25 personnes présentes pendant les 4 jours de l’AG Framasoft 2018.
33 : Framasoft vous propose 33 services en ligne alternatifs, respectueux de vos données et sans publicité.
35 : Grâce aux 300 abonné·e·s à la liste Framalang, ce ne sont pas moins de 35 traductions qui ont été effectuées et publiées sur le Framablog en un an.
252 : http://joinpeertube.org , c’est une fédération de 252 instances (déclarées) affichant 23 017 vidéos libérées de YouTube
750 : Chaque mois, notre support répond à environ 750 demandes, questions et problèmes. Avec un seul salarié !
871 : Framalibre, l’annuaire du libre vous présente 871 projets, logiciels ou créations artistiques sous licence libre à l’aide de courtes notices.
1 000 : Framaforms c’est environ 1000 formulaires créés quotidiennement et plus de 44 000 formulaires hébergés.
1 800 : Chaque jour, ce sont près de 1 800 images qui viennent s’ajouter aux 770 000 déjà présentes sur les serveurs de Framapic.
2 236 : Le Framablog c’est 2 236 articles et 28 919 commentaires depuis 2006, faisant le lien entre logiciel libre et société/culture libres.
3 000 : 4 000 utilisatrices réparties en 250 groupes ont créé plus de 3 000 présentations et conférences grâce à Framaslides alors qu’il n’est encore qu’en beta !
6 000 : Framemo héberge 6 000 tableaux qui ont aidé des utilisateurs à mettre leurs idées au clair, sans avoir à s’inscrire.
6 000 : Sur Framacarte ajoutez votre propre fond de carte aux 6 000 qui existent déjà, en partenariat avec OpenStreetMap.
6 579 : Framapiaf, c’est 6 579 utilisateurs ayant « pouetté » 734 500 messages sur cette instance Mastodon, elle-même fédérée avec près de 4 000 autres instances (totalisant environ 1,5 million de comptes).
11 000 : Avec Framanews, ce sont 500 lecteurs (limite qu’on a nous même fixée pour restreindre la charge du serveur) qui accèdent régulièrement à leurs 11 000 flux RSS.
13 000 : Près de 4 000 utilisatrices accèdent à leur 13 000 notes depuis n’importe quel navigateur, avec un accès sécurisé, sur Framanotes.
15 000 : Avec Framabag 15 000 personnes ont pu sauvegarder et classer 1,5 million d’articles.
25 000 : Notre forge logicielle, Framagit, héberge plus de 25 000 projets (et autant d’utilisateurs).
35 000 : Avec MyFrama, 35 000 utilisatrices partagent librement leurs liens Internet.
43 000 : Accédez à une des 43 000 adresses Web abrégées ou créez-en une grâce au raccourcisseur d’URL Framalink qui ne traque pas vos visiteurs.
52 000 : Découvrez Framasphère, membre du réseau social libre et fédéré Diaspora*, où 52 000 utilisatrices ont échangé environ 600 000 messages et autant de commentaires.
75 000 : Près de 75 000 joueurs ont pu faire une petite pause ludique sans s’exposer à de la publicité sur Framagames.
100 000 : Sur Framadrop plus de 100 000 fichiers ont pu être échangés en toute confidentialité.
130 000 : Framacalc accueille plus de 130 000 feuilles de calcul, où vos données ne sont pas espionnées ni revendues
142 600 : Sur Framapad, c’est en moyenne plus de 142 600 pads actifs chaque jour et presque 8 millions d’utilisateurs depuis ses débuts.
150 000 : Les serveurs de Framalistes adressent en moyenne 150 000 courriels chaque jour aux 280 000 inscrites à des listes de discussion.
200 000 : Êtes-vous l’une des 200 000 personnes à avoir consulté un des 23 000 messages chiffrés de Framabin ?
500 000 : Framadate c’est plus de 500 000 visites par mois et plus de 1 000 sondages créés chaque jour.
2 500 000 : Plus de 2 millions et demi de personnes ont développé leurs idées, échafaudé des projets sur Framindmap depuis sa mise en place.
3 350 000 : Grâce à Framabook, 3 350 000 lecteurs ont pu télécharger en toute légalité un des 47 ouvrages librement publiés.
5 000 000 : Sur Framagenda environ 35 000 utilisateurs gèrent un million de contacts. Ils organisent et partagent près de cinq millions d’événements.
10 000 000 : Comme près de 40 000 personnes, travaillez en équipe sur Framateam et rejoignez un des 80 000 canaux avec presque 10 millions de messages !
Et le chiffre essentiel pour que tout cela soit possible, c’est celui de nos donatrices et donateurs (2381 en moyenne chaque année) : appuyez sur ce bouton pour le faire croître de 1
Impôts et dons à Framasoft : le prélèvement à la source en 2019
De nombreux donateurs s’inquiètent de savoir comment cela va se passer l’année prochaine pour les dons effectués à Framasoft en 2018 et le prélèvement à la source à partir de 2019. Pour une fois les choses sont très simples : rien ne change pour votre réduction d’impôt.
En 2019, les impôts seront prélevés à la source. Pour autant, la réduction fiscale demeure inchangée si vous faites un don à Framasoft : un don de 100 € en 2018 peut vous donner droit à 66 € de réduction fiscale, qui vous seront remboursés en août 2019.
Le déroulement en détail
Jusqu’à présent, vous faisiez votre déclaration au printemps en indiquant votre don ouvrant droit à une réduction d’impôt de 66%, dans la limite de 20 % du revenu imposable. En fin d’année, les services fiscaux vous indiquaient le montant à régler en tenant compte d’une éventuelle mensualisation demandée de votre part.
À partir de 2019, vous allez faire des règlements mensuels dès le mois de janvier en fonction d’un taux déterminé par l’administration fiscale et des paramètres que vous leur aurez fournis. Ceux qui ont fait un don en 2017 recevront, dès le 15 janvier 2019, un acompte de 60% de la réduction d’impôt dont ils ont bénéficié en 2018 au titre des dons effectués en 2017.
Vous ferez, comme chaque année, votre déclaration au printemps, vers mai-juin. Vous indiquerez alors le montant des dons faits à Framasoft en 2018 et pourrez, si demandé, joindre le justificatif que nous vous aurons fait parvenir vers mars-avril. C’est vers la fin de l’été que les impôts vous enverront votre avis, en tenant compte de ce don et d’un éventuel acompte versé de leur part en janvier. C’est alors que l’administration procédera à un recalcul de vos mensualités ou un remboursement, selon le cas et les montants. Les prélèvements mensuels se poursuivront ensuite pour ajuster vos paiements au montant de l’impôt dont vous devrez vous acquitter.
Et c’est tout. En gros, rien ne change pour votre réduction d’impôt pour les dons faits à Framasoft.
En mars 2018, Framasoft lui a envoyé un reçu fiscal pour ce don de 100€.
En mai 2018, Camille a déclaré ses revenus 2017, en précisant qu’elle avait fait un don de 100€ à Framasoft dans la case 7UF «Dons versés à d’autres organismes d’intérêt général».
En août 2018, Camille a reçu son avis d’imposition, qui indiquait prendre en compte une déduction de 66€ (100€ x 66%).
En mars 2019, Framasoft lui envoie son reçu fiscal pour un don de 100€.
En mai 2019, Camille reçoit des impôts sa déclaration de revenus 2018. Elle déclare alors (sur papier ou en ligne) ses revenus 2018, et indique (toujours dans la case « Dons versés à d’autres organismes d’intérêt général ») un montant de 100€.
En août/septembre 2019 (environ), les impôts envoient à Camille son avis d’imposition indiquant prendre en compte sa déduction de 66€ (100 € x 66%).
Son don de 100€ à Framasoft, après déduction, ne lui aura coûté que 34€ (100€ de don – 66€ de déduction).
Son don de 100€ à Framasoft, après déduction, ne lui aura coûté que 34€ (100€ de don – 66€ de déduction).
Maintenant que vous voilà rassurés, nous ne pouvons que vous encourager à faire un don pour soutenir nos actions 🙂
Cette année, comme les précédentes, Framasoft fait appel à votre générosité afin de poursuivre ses actions.
Depuis 14 ans : promouvoir le logiciel libre et la culture libre
L’association Framasoft a 14 ans. Durant nos 10 premières années d’existence, nous avons créé l’annuaire francophone de référence des logiciels libres, ouvert une maison d’édition ne publiant que des ouvrages sous licences libres, répondu à d’innombrables questions autour du libre, participé à plusieurs centaines d’événements en France ou à l’étranger, promu le logiciel libre sur DVD puis clé USB, accompagné la compréhension de la culture libre, ou plutôt des cultures libres, au travers de ce blog, traduit plus de 1 000 articles ainsi que plusieurs ouvrages, des conférences, et bien d’autres choses encore !
Depuis 4 ans, décentraliser Internet
En 2014, l’association prenait un virage en tentant de sensibiliser non seulement à la question du libre, mais aussi à celle de la problématique de la centralisation d’Internet. En déconstruisant les types de dominations exercées par les GAFAM (dominations technique, économique, mais aussi politique et culturelle), nous avons pendant plusieurs années donné à voir en quoi l’hyperpuissance de ces acteurs mettait en place une forme de féodalité.
Et comme montrer du doigt n’a jamais mené très loin, il a bien fallu initier un chemin en prouvant que le logiciel libre était une réponse crédible pour s’émanciper des chaînes de Google, Facebook & co. En 3 ans, nous avons donc agencé plus de 30 services alternatifs, libres, éthiques, décentralisables et solidaires. Aujourd’hui, ces services accueillent 400 000 personnes chaque mois. Sans vous espionner. Sans revendre vos données. Sans publicité. Sans business plan de croissance perpétuelle.
Mais Framasoft, c’est une bande de potes, pas la #startupnation. Et nous ne souhaitions pas devenir le « Google du libre ». Nous avons donc en 2016 impulsé le collectif CHATONS, afin d’assurer la résilience de notre démarche, mais aussi afin de « laisser de l’espace » aux expérimentations, aux bricolages, à l’inventivité, à l’enthousiasme, aux avis divergents du nôtre. Aujourd’hui, une soixantaine de chatons vivent leurs vies, à leurs rythmes, en totale indépendance.
Il y a un an : penser au-delà du code libre
Il y a un an, nous poursuivions notre virage en faisant 3 constats :
L’open source se porte fort bien. Mais le logiciel libre (c-à-d. opensource + valeurs éthiques) lui, souffre d’un manque de contributions exogènes.
Dégoogliser ne suffit pas ! Le logiciel libre n’est pas une fin en soi, mais un moyen (nécessaire, mais pas suffisant) de transformation de la société.
Il existe un ensemble de structures et de personnes partageant nos valeurs, susceptibles d’avoir besoin d’outils pour faire advenir le type de monde dont nous rêvons. C’est avec elles qu’il nous faut travailler en priorité.
Face à ces constats, notre feuille de route Contributopia vise à proposer des solutions. Sur 3 ans (on aime bien les plans triennaux), Framasoft porte l’ambition de participer à infléchir la situation.
D’une part en mettant la lumière sur la faiblesse des contributions, et en tentant d’y apporter différentes réponses. Par exemple en abaissant la barrière à la contribution. Ou, autre exemple, en généralisant les pratiques d’ouvertures à des communautés non-dev.
D’autre part, en mettant en place des projets qui ne soient pas uniquement des alternatives à des services de GAFAM (aux moyens disproportionnés), mais bien des projets engagés, militants, qui seront des outils au service de celles et ceux qui veulent changer le monde. Nous sommes en effet convaincu·es qu’un monde où le logiciel libre serait omniprésent, mais où le réchauffement climatique, la casse sociale, l’effondrement, la précarité continueraient à nous entraîner dans leur spirale mortifère n’aurait aucun sens pour nous. Nous aimons le logiciel libre, mais nous aimons encore plus les êtres humains. Et nous voulons agir dans un monde où notre lutte pour le libre et les communs est en cohérence avec nos aspirations pour un monde plus juste et durable.
Aujourd’hui : publier Peertube et nouer des alliances
Aujourd’hui, l’association Framasoft n’est pas peu fière d’annoncer la publication de la version 1.0 de PeerTube, notre alternative libre et fédérée à YouTube. Si vous souhaitez en savoir plus sur PeerTube, ça tombe bien : nous venons de publier un article complet à ce sujet !
Ce n’est pas la première fois que Framasoft se retrouve en position d’éditeur de logiciel libre, mais c’est la première fois que nous publions un logiciel d’une telle ambition (et d’une telle complexité). Pour cela, nous avons fait le pari l’an passé d’embaucher à temps plein son développeur, afin d’accompagner PeerTube de sa version alpha (octobre 2017) à sa version bêta (mars 2018), puis à sa version 1.0 (octobre 2018).
Le crowdfunding effectué cet été comportait un palier qui nous engageait à poursuivre le contrat de Chocobozzz, le développeur de PeerTube, afin de vous assurer que le développement ne s’arrêterait pas à une version 1.0 forcément perfectible. Ce palier n’a malheureusement pas été atteint, ce qui projetait un flou sur l’avenir de PeerTube à la fin du contrat de Chocobozzz.
Nous avons cependant une excellente nouvelle à vous annoncer ! Bien que le palier du crowdfunding n’ait pas été atteint, l’association Framasoft a fait le choix d’embaucher définitivement Chocobozzz (en CDI) afin de pérenniser PeerTube et de lui donner le temps et les moyens de construire une communauté solide et autonome. Cela représente un investissement non négligeable pour notre association, mais nous croyons fermement non seulement dans le logiciel PeerTube, mais aussi et surtout dans les valeurs qu’il porte (liberté, décentralisation, fédération, émancipation, indépendance). Sans parler des compétences de Chocobozzz lui-même qui apporte son savoir-faire à l’équipe technique dans d’autres domaines.
Nous espérons que vos dons viendront confirmer que vous approuvez notre choix.
D’ici la fin de l’année, annoncer de nouveaux projets… et une campagne de don
Comme vous l’aurez noté (ou pas encore !), nous avons complètement modifié notre page d’accueil « framasoft.org ». D’une page portail plutôt institutionnelle, décrivant assez exhaustivement « Qu’est-ce que Framasoft ? », nous l’avons recentrée sur « Que fait Framasoft ? » mettant en lumière quelques éléments clefs. En effet, l’association porte plus d’une cinquantaine de projets en parallèle et présenter d’emblée la Framagalaxie nous semblait moins pertinent que de « donner à voir » des actions choisies, tout en laissant la possibilité de tirer le fil pour découvrir l’intégralité de nos actions.
Nous y rappelons brièvement que Framasoft n’est pas une multinationale, mais une micro-association de 35 membres et 8 salarié⋅es (bientôt 9 : il reste quelques jours pour candidater !). Que nous sommes à l’origine de la campagne « Dégooglisons Internet » (plus de 30 services en ligne)… Mais pas seulement ! Certain⋅es découvriront peut-être l’existence de notre maison d’édition Framabook, ou de notre projet historique Framalibre. Nous y mettons en avant LE projet phare de cette année 2018 : PeerTube. D’autres projets à court terme sont annoncés sur cette page (en mode teasing), s’intégrant dans notre feuille de route Contributopia.
Framasoft n’est pas une multinationale, mais une micro-association
Enfin, nous vous invitons à faire un don pour soutenir ces actions. Car c’est aussi l’occasion de rappeler que l’association ne vit quasiment que de vos dons ! Ce choix fort, volontaire et assumé, nous insuffle notre plus grande force : notre indépendance. Que cela soit dans le choix des projets, dans le calendrier de nos actions, dans la sélection de nos partenaires, dans nos prises de paroles et avis publics, nous sommes indépendant⋅es, libres, et non-soumis⋅es à certaines conventions que nous imposerait le système de subventions ou de copinage avec les ministères ou toute autre institution.
Ce sont des milliers de donatrices et donateurs qui valident nos actions par leur soutien financier. Ce qu’on a fait vous a plu ? Vous pensez que nous allons dans le bon sens ? Alors, si vous en avez l’envie et les moyens, nous vous invitons à faire un don. C’est par ce geste que nous serons en mesure de verser les salaires des salarié⋅es de l’association, de payer les serveurs qui hébergent vos services préférés ou de continuer à intervenir dans des lieux ou devant des publics qui ont peu de moyens financiers (nous intervenons plus volontiers en MJC que devant l’Assemblée Nationale, et c’est un choix assumé). Rappelons que nos comptes sont publics et validés par un commissaire aux comptes indépendant.
En 2019, proposer des outils pour la société de contribution
Fin 2018, nous vous parlerons du projet phare que nous souhaitons développer pendant l’année 2019, dont le nom de code est Mobilizon. Au départ pensé comme une simple alternative à Meetup.com (ou aux événements Facebook, si vous préférez), nous avons aujourd’hui la volonté d’emmener ce logiciel bien plus loin afin d’en faire un véritable outil de mobilisation destiné à celles et ceux qui voudraient se bouger pour changer le monde, et s’organiser à 2 ou à 100 000, sans passer par des systèmes certes efficaces, mais aussi lourds, centralisés, et peu respectueux de la vie privée (oui, on parle de Facebook, là).
Évidemment, ce logiciel sera libre, mais aussi fédéré (comme Mastodon ou PeerTube), afin d’éviter de faire d’une structure (Framasoft ou autre), un point d’accès central, et donc de faiblesse potentielle du système. Nous vous donnerons plus de nouvelles dans quelques semaines, restez à l’écoute !
Éviter de faire d’une structure (Framasoft ou autre), un point d’accès central
D’autres projets sont prévus pour 2019 :
la sortie du (apparemment très attendu) Framapétitions ;
la publication progressive du MOOC CHATONS (cours en ligne gratuit et ouvert à toutes et tous), en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement et bien d’autres. Ce MOOC, nous l’espérons, permettra à celles et ceux qui le souhaitent, de comprendre les problématiques de la concentration des acteurs sur Internet, et donc les enjeux de la décentralisation. Mais il donnera aussi de précieuses informations en termes d’organisation (création d’une association, modèle économique, gestion des usager⋅es, gestion communautaire, …) ainsi qu’en termes techniques (quelle infrastructure technique ? Comment la sécuriser ? Comment gérer les sauvegardes, etc.) ;
évidemment, bien d’autres projets en ligne (on ne va pas tout vous révéler maintenant, mais notre feuille de route donne déjà de bons indices)
Bref, on ne va pas chômer !
Dans les années à venir : se dédier à toujours plus d’éducation populaire, et des alliances
Nous avions coutume de présenter Framasoft comme « un réseau à géométrie variable ». Il est certain en tout cas que l’association est en perpétuelle mutation. Nous aimons le statut associatif (la loi de 1901 nous paraît l’une des plus belles au monde, rien que ça !), et nous avons fait le choix de rester en mode « association de potes » et de refuser — en tout cas jusqu’à nouvel ordre — une transformation en entreprise/SCOP/SCIC ou autre. Mais même si nous avons choisi de ne pas être des super-héro⋅ïnes et de garder l’association à une taille raisonnable (moins de 10 salarié⋅es), cela ne signifie pas pour autant que nous ne pouvons pas faire plus !
Pour cela, de la même façon que nous proposons de mettre nos outils « au service de celles et ceux qui veulent changer le monde », nous sommes en train de créer des ponts avec de nombreuses structures qui n’ont pas de rapport direct avec le libre, mais avec lesquelles nous partageons un certain nombre de valeurs et d’objectifs.
Ainsi, même si leurs objets de militantisme ou leurs moyens d’actions ne sont pas les mêmes, nous aspirons à mettre les projets, ressources et compétences de Framasoft au service d’associations œuvrant dans des milieux aussi divers que ceux de : l’éducation à l’environnement, l’économie sociale et solidaire et écologique, la transition citoyenne, les discriminations et oppressions, la précarité, le journalisme citoyen, la défense des libertés fondamentales, etc. Bref, mettre nos compétences au service de celles et ceux qui luttent pour un monde plus juste et plus durable, afin qu’ils et elles puissent le faire avec des outils cohérents avec leurs valeurs et modulables selon leurs besoins.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Nous pensons que le temps est venu de faire ensemble.
Framasoft est une association d’éducation populaire (qui a soufflé « d’éducation politique » ?), et nous n’envisageons plus de promouvoir ou de faire du libre « dans le vide ». Il y a quelques années, nous évoquions l’impossibilité chronique et structurelle d’échanger de façon équilibrée avec les institutions publiques nationales. Cependant, en nous rapprochant de réseaux d’éducation populaire existants (certains ont plus de cent ans), nos positions libristes et commonistes ont été fort bien accueillies. À tel point qu’aujourd’hui nous avons de nombreux projets en cours avec ces réseaux, qui démultiplieront l’impact de nos actions, et qui permettront — nous l’espérons — que le milieu du logiciel libre ne reste pas réservé à une élite de personnes maîtrisant le code et sachant s’y retrouver dans la jungle des licences.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Nous pensons que le temps est venu de faire ensemble.
Nous avons besoin de vous !
Un des paris que nous faisons pour cette campagne est « d’informer sans sur-solliciter ». Et l’équilibre n’est pas forcément simple à trouver. Nous sommes en effet bien conscient⋅es qu’en ce moment, toutes les associations tendent la main et sollicitent votre générosité.
Nous ne souhaitons pas mettre en place de « dark patterns » que nous dénonçons par ailleurs. Nous pouvions jouer la carte de l’humour (si vous êtes détendu⋅es, vous êtes plus en capacité de faire des dons), celle de la gamification (si on met une jauge avec un objectif de dons, vous êtes plus enclin⋅es à participer), celle du chantage affectif (« Donnez, sinon… »), etc.
Le pari que nous prenons, que vous connaissiez Framasoft ou non, c’est qu’en prenant le temps de vous expliquer qui nous sommes, ce que nous avons fait, ce que nous sommes en train de faire, et là où nous voulons vous emmener, nous parlerons à votre entendement et non à vos pulsions. Vous pourrez ainsi choisir de façon éclairée si nos actions méritent d’être soutenues.
« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. » — Antoine de Saint-Exupéry
Nous espérons, à la lecture de cet article, vous avoir donné le désir de co-construire avec nous le Framasoft de demain, et que vous embarquerez avec nous.
Three years later, more than thirty alternative services to Google, Facebook, and others were available and released to the public. Based on free/libre software only, without advertising, respectful of privacy, maintained by a non-profit association and totally independent.
However, in the « missing » services, one important actor remained: YouTube. Because how one can produce or make available a YouTube alternative without, tomorrow, collapsing in the face of problems? Explosion of online storage space (which costs a fortune), explosion of bandwidth costs (which costs two fortunes!), moderation problems, etc.
A solution had to be found.
The origins of PeerTube
In October 2017, Framasoft has hired the PeerTube developer for a few months on a full-time basis. PeerTube was then only a personal project of a free/libre and federated video distribution platform, in alpha version. The promise was a beta version, usable by the most courageous, for March 2018. The particularity of PeerTube is that the software allows to connect several « instances » of PeerTube between them (thus forming a « federation »), allowing them to exchange information without the user having to change between websites.
By March 2018, the beta version was ready. The association (which lives only on donations) then took the financial risk of extending the developer’s contract, in order to be able to launch a version 1.0 in October 2018. Since Framasoft could not finance this development on its own, a crowdfunding was launched in May 2018 with different levels. 45 days later, the association had collected 53 100€ through 1 381 donations.
In October 2018, the Framasoft non-profit is proud to announce the release of version 1.0 of PeerTube!
Video introducing to PeerTube. For a video with English subtitles, click here.
Realisation : Association LILA (CC by-sa)
But then, what does this 1.0 version offer?
First of all, and to avoid misunderstandings, let us remind you that PeerTube is not a single centralized platform (as YouTube, Dailymotion or Vimeo can be), but a software that brings together many PeerTube instances (i.e. different installations of the PeerTube software, thematic or community based) within what is called a federation. You must therefore look for the PeerTube instance that suits you best to view or upload your videos or, failing that, set up your own PeerTube instance, on which you will have full rights.
PeerTube is not a single centralized platform, but a software
Basic functionalities
Peertube allows you to watch videos with WebTorrent, to prevent the saturation of the broadcast servers. If several people are watching the same video at the same time, they download small pieces of the video from your server, but also from the devices of other people who are watching the same video in the same time!
Federation between PeerTube instances. If the PeerTube instance A subscribes to the PeerTube instances B and C, from a search on A, you can find and watch videos of B and C, without leaving A.
The software has fairly detailed settings that allow the governance to be adjusted: each instance can be organized as it wishes. Thus, the instance administrator can define:
a disk space quota for each videographer;
the number of accepted accounts;
the role of users (administration, moderation, use, video upload).
PeerTube can run on a small server. For example, you can install it on a VPS-like hardware with two cores and 2GB of RAM. The storage space required obviously depends on the number of videos you want to host personally.
PeerTube has a stable and robust code, tested and proven on many systems, which makes it powerful. For example, a PeerTube page often loads much faster than a YouTube page.
Your videos can be automatically converted into different definitions (e. g. 240p, 720p or 1080p. or even 4K) to suit the speed and equipment of the visitors. This step is called transcoding.
A « Theater » mode as well as a « night » mode are available for better viewing comfort.
PeerTube does not spy on you or lock you up: indeed, the application does not collect personal information for commercial purposes, and above all PeerTube does not lock you in a « filter bubble ». In addition, it does not use a biased recommendation algorithm to keep you online indefinitely. It may be a detail (or a weakness) for you, but for us it is a strength that means a lot!
There isn’t – yet – any dedicated smartphone application. However, the web version of PeerTube works just as fast on smartphones and adapts perfectly to your device.
Visitors can comment on the videos. This feature can be disabled either by the instance administrators on any video or locally by the person who uploads the videos.
Since PeerTube uses the W3C standard ActivityPub exchange protocol, it is possible to interact with other software using the same protocol. For example, the PeerTube video platform can interact with the Mastodon social network, an alternative to Twitter. Thus, it is possible to « track » a PeerTube user from Mastodon, or even comment on a video directly from your Mastodon account.
PeerTube demo with Mastodon
A dedicated button allows you to support the author of a video. In this way, videographers can pick the financing method that suits them.
We may not have insisted on this point, but PeerTube is of course free/libre software🙂 This means that its source code (its recipe) is available and open to everyone. This means you can contribute to the code or, if you think the software is not going in the right direction, copy it and make the changes that suit your needs.
Functionalities financed through crowdfunding
Subtitling: possibility to add multiple language files (in.srt format) to provide subtitles for videos.
Instance redundancy: it is possible to « help » a designated instance by activating the redundancy of all or part of its videos (which will then be duplicated on your instance). Thus, if the linked instance is overloaded because too many people are watching the videos it hosts, your instance can support it by making its bandwidth available.
Import from other video platforms by simply copying and pasting: YouTube, Vimeo, Dailymotion, etc. On some platforms, the retrieval of the title, description or keywords is even automatic. It is of course also possible to import videos by direct link or from another PeerTube instance. Finally, PeerTube also allows import from .torrent files.
Importing a video in PeerTube
Several RSS feeds are available to you according to your needs: one for videos globally, another for those of a channel and one for comments on a video.
Peertube has become international and now speaks 13 languages including Chinese. Translations into other languages are in progress.
The search feature is more relevant. It takes into account certain typographical errors and provides filters.
Upcoming features
We have excellent news: although the third level of our crowdfunding wasn’t reached, Framasoft has decided to hire the PeerTube developer on a permanent contract in order to ensure the sustainability of the software development. Other functionalities are therefore planned for 2019.
A plugin system to customize Peertube. This is an essential development, as it will allow everyone to develop their own plugins to adapt PeerTube to their needs. For example, it will become possible to propose recommendation plugins with specific algorithms or completely different graphic themes.
We will probably develop a mobile application (or some motivated contributors will)
It will quickly be possible to improve the video import tool, so that you can « synchronize » your YouTube channel with your PeerTube channel (PeerTube will be able to check if new videos have been added and will automatically add them to your PeerTube account, including title and descriptions). In fact, this feature is already available for those who host their PeerTube instance and master the command line.
Statistics by instance or by account may be made available.
The improvement of moderation tools for big instances
To go further
It’s up to you! PeerTube belongs to you, take advantage of its possibilities. Submit quality videos (preferably under a free license, or for which you have the broadcasting rights or an explicit agreement) to one of the existing instances. Let your contacts and subscribed YouTubers know about PeerTube. And if you can, install your own instance to further expand the federated network!