Surveillons la surve://ance

La revue de presse de Jonas@framasoft, qui paraît quand il a le temps. Épisode No 2/n

Effacer n’est pas supprimer : votre historique de Safari demeure longtemps dans iCloud

(Source : Forbes)

Si vous pensez que la suppression de votre historique de navigation sur votre iPhone ou Mac va faire disparaître définitivement vos habitudes en ligne, vous vous trompez. Lourdement. Selon le PDG d’Elcomsoft qui commercialise un outil d’extraction des données du iPhone, Apple stocke l’historique de navigation de Safari dans le iCloud, en remontant à plus d’un an, peut-être bien davantage, même lorsque l’utilisateur a demandé qu’il soit effacé de la mémoire.

Jay Stanley, spécialiste de l’analyse des politiques de confidentialité à l’ACLU (Union américaine pour les libertés civiles), dit que les entreprises doivent être vigilantes et suivre les bonnes pratiques en détruisant vraiment les données des utilisateurs qui le demandent.

Il rappelle : « l’historique de navigation est un ensemble de données extrêmement sensibles. Elles révèlent les centres d’intérêt des personnes, ce qui les préoccupe, un grand nombre des pensées qui les traversent, ainsi que des informations sur leur santé et leur sexualité ».

L’article se termine par une mise à jour rassurante : Apple semble avoir corrigé le problème dans la dernière version de son OS. Cependant il est conseillé aux utilisateurs soucieux de leurs données sensibles de désactiver la synchronisation de Safari avec  iCloud.

Vos comptes Gmail espionnés légalement

(source : Papergeek)

La justice vient de statuer sur les données stockées sur les serveurs de Google, dont celles du très populaire service de messagerie Gmail. Elle a donc décidé de forcer la firme à divulguer les données de n’importe lequel de ses utilisateurs quelle que soit la nationalité, que vous résidiez ou non aux États-Unis. Même si les données en question se trouvent sur des serveurs en dehors du territoire des États-Unis.

« Nersac, un poste optique ». Détail d’une carte postale française de 1910. Domaine public, image procurée par Signal mirror.

Cyber-harcèlement d’état ?

(source : The New York Times)

Au Mexique, les partisans d’une taxe sur les sodas, comme des nutritionnistes ou responsables de la santé publique, sont victimes de messages électroniques inquiétants ou menaçants. La taxe est destinée à réduire la consommation de boissons sucrées et donc l’obésité, mais elle se heurte évidemment aux pressions des géants voisins des boissons gazeuses, pressions relayées semble-t-il par le gouvernement mexicain lui-même.

Les liens envoyés étaient accompagnés d’une forme invasive de logiciels espions développée par NSO Group, un cyber-distributeur israélien qui vend ses outils d’espionnage exclusivement aux gouvernements et qui a des contrats avec plusieurs agences à l’intérieur du Mexique, comme le révèlent des fuites publiées l’an dernier par le New York Times.

NSO Group et les dizaines d’autres « espiogiciels » commerciaux qui sont apparus autour du globe au cours de la dernière décennie opèrent dans un marché largement non réglementé. Les fabricants de ces logiciels espions comme NSO Group, Hacking Team en Italie et Gamma Group en Grande-Bretagne assurent qu’ils vendent des outils uniquement aux gouvernements pour les enquêtes criminelles et terroristes.

Mais les services gouvernementaux ont toute latitude pour décider qui ils veulent on non pirater avec des outils d’espionnage qui peuvent tout pister de leur cible : tous les appels téléphoniques, les textos, les courriels, les frappes au clavier, la localisation, chaque son et chaque image.

Jonas rejeté par la baleine. Enluminure de la Bible de Jean XXII. École française du XIVe siècle – Domaine public (via Wikimédia Commons)




Alertez les manchots… Framanav, le retour

On l’a vu avec notre redoutable poisson d’avril : Framasoft évolue. Bien entendu, il n’est nullement question d’un quelconque partenariat avec Microsoft. Framasoft est et restera dédié à la diffusion du Libre auprès du public le plus large ; quitte à prendre le temps et la patience nécessaires pour que la famille Toulemonde apprenne à se libérer. Quitte, aussi, à prendre les gens là où ils/elles sont, et à répondre à leurs besoins de manière libre et ouverte en créant et adaptant de nouveaux outils. C’est ainsi que ce « réseau d’éducation populaire » s’est étoffé, passant d’un annuaire à une galaxie de sites web et services variés.

Grace à vos dons, à vos apports, à notre ouvrage commun… de grands (et beaux) changements s’annoncent. Si nous étions dans Game Of Nobody-wants-a-fucking-Throne on entendrait : « Penguins are commiiiiiing ».

C’est aux petits détails qu’on repère les grandes évolutions. Alors, histoire de vous mettre l’eau à la bouche, voici une petite interview de Pierre-Yves Gosset (alias PYG) qui nous présente la Framanav.

Pouhiou pour le Framablog : PYG, je n’ai pu m’empêcher de remarquer qu’en haut de la plupart des sites web estampillés Frama, une jolie barre est venue se poser… Tu nous présentes ?

Bien sûr. Il s’agit tout simplement d’une barre de navigation commune permettant de présenter et d’accéder rapidement aux sites de ce joyeux bor^W bazar qu’est devenu le réseau Framasoft au fil des années. Elle permet donc de retrouver (mais aussi de découvrir !) les sites du réseau Framasoft, maintenant classés en trois catégories : Logiciels libres, Culture libre, et Services libres.

Framanav new-look

Une telle barre existe depuis début 2007, à compter du moment où Framasoft a dépassé les limites d’un simple annuaire logiciel pour proposer d’autres services. Elle a connu différentes évolutions au fil du temps, mais il fallait aujourd’hui une nouvelle version afin de présenter plus clairement les activités plutôt foisonnantes de l’association.

Par ailleurs, cette Framanav intègrera un système d’annonces et d’alertes qui nous permettra d’interagir plus facilement avec nos visiteurs. Par exemple, lorsque nous envisagerons une mise à jour de Framapad.org, nous pourrons informer les utilisateurs directement sur le site par un système d’alerte, afin qu’ils ne se lancent pas dans une traduction collaborative, par exemple, 10 minutes avant que l’on n’interrompe le service. Cela nous permettra aussi d’annoncer plus facilement (et très ponctuellement), sur tous les sites une information que nous estimons importante, comme par exemple la publication d’un nouveau Framabook…. (attention, je crois que tu baves un peu, là…).

L’ensemble du réseau faisant plus d’un million de visites par mois, mais proposant pour l’essentiel des services libres et gratuits sans inscription, cela nous a paru à la fois complémentaire et probablement plus efficace que notre bonne vieille Lettre d’informations.

Framablog : Il y avait donc, à ton avis, un besoin de faire connaitre l’ensemble des services Framasoft ?

Oui. Ces deux dernières années, Framasoft a multiplié les projets. Framapad ou Framadate fêtent leur 2 ans, Framazic, Framamindmap ou Framacalc ont moins d’un an. Les utilisateurs peuvent s’y perdre, bien entendu. Mais surtout, ils risquent tout simplement d’ignorer l’existence d’un service.

Framasoft, c’est aujourd’hui 11 serveurs dédiés, et plus de 35 sites publics (oui, ils ne sont pas encore tous présentés dans la Framanav, on en garde encore un peu sous le pied 😉 ). Ce n’est clairement pas facile de s’y retrouver. Par exemple, nous avons d’excellents retours d’utilisateurs du site framapack.org (qui permet aux utilisateurs Windows de se constituer un « panier de logiciels libres installables en 3 clics » extrêmement utile suite à l’achat d’une machine par exemple), mais le site reste trop méconnu.

De plus nous avons choisi d’y intégrer les sites que nous hébergeons gracieusement, comme par exemple le Geektionnerd, ou VeniVidiLibri. Mais aussi des sites « partenaires » comme le Planete-libre. J’espère sincèrement que cette nouvelle barre de navigation commune permettra à chacun de s’y retrouver plus facilement et plus rapidement.

Framablog : Mettons les mains dans le cambouis… Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ? Adapter la barre à chacun de nos sites ou concevoir un menu clair et intuitif ?

La Framanav a été réalisée à l’aide de Bootstrap, un framework HTML/JS/CSS issu du travail de développeurs travaillant chez Twitter : http://twitter.github.io/bootstrap/. Il s’agit d’un framework plutôt simple et agréable, proposant suffisamment de fonctionnalités, mais pas trop (il faut conserver un poids raisonnable).

La création de la barre elle-même a été extrêmement rapide (de l’ordre de la journée, environ). La principale difficulté réside dans l’adaptation à chaque site. En effet, comme je le disais, Framasoft, c’est plus de 30 sites publics (WordPress, Dotclear, Drupal, Mediawiki, Etherpad, Ethercalc, SPIP, PhpBB et j’en passe). L’adaptation purement CSS à chaque site n’est elle-même pas complexe (j’y passe rarement plus d’une heure).

Cependant, la principale difficulté réside dans le fait que la Framanav utilise jQuery (c’est aussi un choix volontaire de notre part d’utiliser cette bibliothèque javaScript sur chacun de nos sites), et là, ça se complique souvent, car suivant les CMS, les versions de jQuery sont incompatibles ou nécessitent un travail de réécriture ou d’optimisation du code (et non, pour les habitués de jQuery, un simple jQuery.noConflict() ne résout pas toujours le problème, ça serait trop simple !). Cela explique que la Framanav soit toujours en cours de déploiement sur certains sites (par exemple framapad.org, développé en node.js, dispose d’un système de template/cache un peu particulier qui m’a fait retirer la nav après 24h de mise en place).

Par ailleurs, il reste encore du travail sur la compatibilité avec les smartphones. Elle est encore largement perfectible, mais elle sera améliorée au cours des prochains mois. Bref, la migration se fait dans le temps, comme souvent avec les projets libres. D’ailleurs, pour ceux qui voudraient donner un coup de main, le code est disponible sur le GitHub Framasoft : https://github.com/framasoft/framanav

Framablog : La question troll : tu as testé la FramaNav sur Internet Explorer ? Tu es allé jusqu’au 6 ?

Internet Exploquoi ? Connais pas… Plus sérieusement, je l’ai testée avec une machine virtuelle Windows 7 / IE 9 et un vieux Windows XP / IE 8 et ça fonctionnait plutôt bien 😉 Je l’ai aussi testée avec différents smartphones/tablettes.

Framablog : Maintenant qu’on y est, qu’est-ce que ça te fait de voir tout Framasoft, comme ça, à portée de clic ?

J’en suis tellement ému que j’ai envie d’aller corriger quelques bugs de dernière minutes, tiens ! J’aimerais juste conclure en remerciant JosephK, bénévole de Framasoft, qui avait réalisé la précédente version de la nav (que vous pouvez encore admirer sur quelques sites).