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Illustration exemplaire et grand public des trois slogans historiques de Framasoft : « Partir de Windows pour découvrir le Libre », « Les aventures d’un peuple migrateur » et « La route est longue mais la voie est libre ». Un billet qui aurait pu s’intituler « Pas de pièges au pays des bisounours ! »
Quand bien même la communauté du logiciel libre porte depuis longtemps un certains discours, il est toujours non seulement agréable mais également fort utile de le voir repris, expérience concrète à l’appui, par certains de nos Grand Médias sous la plume de journalistes qui, excusez mon outrecuidance, ont la bonne idée de faire leur métier.
Faire le métier c’est ici partir à la découverte de Linux[1] sans a priori, sans taire les difficultés rencontrées, mais en mettant réellement les mains dans le camboui. C’est également être capable de raconter l’épopée dans un style simple, clair, précis et non dénué d’un certain humour à la Candide qui ne gâche rien.
Tout ça pour dire (péremptoirement) qu’Erwan Cario nous livre avec sa chronique de l’été Linux : Le journal d’un novice un témoignage précieux à marquer d’une pierre blanche. Témoignage dont l’objectivité est assurément le meilleur avocat du logiciel libre, le tout sur un site à forte audience[2] (en l’occurrence les Écrans de Libération).
À faire passer à son voisin… histoire de montrer à ce dernier qu’il n’y a pas que les pro-libres qui sont enthousiasmés par le libre. Histoire de lui montrer également plus prosaïquement que Linux ça marche et ça marche pour tout le monde vu que même un utilisateur Windows 15-ans-d’âge arrive fort bien à se dépatouiller avec. Histoire de lui montrer qu’en attendant l’abolition de la vente liée il n’y a pas que l’alternative Mac à la (bien réelle) déception Vista. Histoire de lui montrer in fine qu’avec Linux vous avez Linux plus peut-être un petit supplément d’âme que certains appellent liberté…
Conclusion : merci Monsieur Erwan Cario :-)
Et pour vous donner envie d’aller y voir de plus près[3], voici quelques (parfois savoureux) morceaux choisis.
Extrait de l’introduction :
« Je n’ai jamais eu de religion en ce qui concerne les systèmes d’exploitation. Du coup, j’ai toujours utilisé Windows. Par défaut. (…) C’est d’ailleurs pour cette dernière raison que mon PC de bureau personnel tourne actuellement sous Vista. Encore un choix par défaut lors de l’achat de la machine. »
« Mais ça va changer. La révolution est en marche. Je me suis acheté un ordinateur portable… sous Linux. Pourquoi ? Pas vraiment un acte militant, en fait. Je me suis rendu compte que l’énorme majorité des logiciels que j’utilise quotidiennement sont soit libres (…), soit accessibles via un navigateur (…). Il y a encore quelques exceptions (…) mais rien d’insurmontable. Dans ces conditions, il paraît presque saugrenu de vouloir payer une licence pour un système d’exploitation. Et puis, il faut l’avouer, partir à l’inconnu, c’est plutôt excitant. Le seul danger : finir en t-shirt avec un pingouin dessus. Mais je prends le risque. »
Extrait de l’épisode 1 :
« L’utilisateur de Windows que je suis n’est pas vraiment perdu. (…) Presque trop familier tout ça. (…) Il doit y avoir un piège. Si c’était vraiment aussi simple, plus personne n’utiliserait Windows. »
Extrait de l’épisode 2 :
« Mais pourquoi ça n’avance plus ? Tout semblait aller pour le mieux, et puis là, plus rien depuis dix minutes. »
Extrait de l’épisode 3 :
« Maintenant, je pourrai dire que j’utilise Bittorent pour récupérer des distributions Linux. »
Extrait de l’épisode 4 :
« Ça fait vraiment une impression étrange d’être étonné à ce point après tant d’années passées devant un écran d’ordinateur. Je n’ai rien eu à aller chercher. Rien à télécharger sur le bureau, à dézipper, à exécuter, à choisir entre « Installation standard » ou « Installation personnalisée », à valider trois fois, à supprimer les fichiers d’installation qui ne servent plus à rien. Rien de tout ça. Vlc est là, dans le menu « Applications », n’attendant qu’un clic de ma part pour se lancer. »
Extrait de l’épisode 5 :
« A ce point de l’expérience, j’ai un ordinateur qui fonctionne très bien, avec 95 % des programmes nécessaires à son utilisation quotidienne. Ce n’était pas bien sorcier, vous l’aurez remarqué. Presque un peu décevant. Passer à Ubuntu n’est même pas un défi, c’est juste un choix. Mais arrive forcément un moment où la bidouille et la découverte un peu au hasard de fonctionnalités (…) trouvent leurs limites. (…) La solution la plus évidente, c’est l’ami qui-s’y-connaît. (…) Sous Linux, en fait, il y a mieux. Il y a la communauté qui-s’y-connaît. C’est sans doute un des trucs les plus impressionnants de l’univers du libre : la solidarité et l’entraide. (…) »
« Sur ubuntu-fr, il y a généralement déjà la réponse à la question qu’on se pose, c’est assez magique. (…) On cherche d’abord dans la documentation (…) Sinon, on recherche dans les forums. Et là, c’est dingue le nombre de gens qui ont déjà eu le même souci ! Et plusieurs bons samaritains auront déjà expliqué comment s’en sortir. (…) Je suis conscient que cette description ressemble un peu à « L’informatique au pays des bisounours », mais ça n’en est pas si éloigné. Bon, les bisounours en question parlent un langage étrange, sont quelque fois un petit peu sectaires et souvent sur-motivés par leur sujet de prédilection, quand ils ne finissent pas par s’engueuler pour des raisons obscures. Mais pour le novice, c’est l’assurance de pouvoir réussir ses premiers pas dans l’univers d’Ubuntu. »
Extrait de l’épisode 6 :
« Croyez-le ou non, si j’avais voulu, j’aurais pu ouvrir un terminal et taper « sudo apt-get install myfreetv ». Mais ça aurait été pour faire mon intéressant. Je préfère quand même cliquer sur des boutons. Il est trop tôt encore pour en être sûr, mais je commence à croire qu’on peut utiliser Ubuntu sans avoir à taper une ligne de commande. Et c’est sans doute un des plus grand progrès des dernières années. N’en déplaise aux bisounours puristes. »
Extrait de l’épisode 7 :
« On ne rigole pas, avec Linux. Attention, C’est du sérieux ! C’est une philosophie, même, qui trouve ses racines en 1984 avec le lancement par Richard Stallman du projet GNU. Donc, si Linux (oups, GNU/Linux) est austère, c’est normal. Quand des développeurs du monde entier réunissent leurs forces pour réaliser un système libre en face de multinationales puissantes qui dépensent des milliards pour la même chose, on peut se réjouir d’avoir quelque chose de stable et d’efficace. L’interface bling bling de Vista, avec ses fenêtres qui virevoltent dans tous les sens, on n’en a pas besoin, sous Linux. On est au dessus de ça. »
« Sous Linux, on peut travailler sur différents bureaux virtuels. Un bureau virtuel, c’est un peu comme si vous aviez plusieurs écrans avec à chaque fois un bureau utilisable, ce qui permet d’avoir plusieurs espaces de travail. Et avec Compiz-Fusion, on peut basculer très simplement d’un bureau à l’autre grâce à un cube qui tourne. Ca ne sert pas à grand-chose, certes, mais qu’est-ce que c’est classe ! (…) Evidemment, rien de tout ceci n’est vraiment capital, mais c’est presque obligatoire pour ouvrir le système Linux au grand public. »
Extrait de l’épisode 8 :
« On ne va pas tarder à en voir le bout, de ce journal. Maintenant que j’ai un Linux qui tourne (au sens propre comme au figuré), je ne vais pas continuer indéfiniment à raconter comment j’ai enfin réussi à traiter une image sur The Gimp, ou comment le système de mise à jour fonctionne au quotidien (…) Une fois le contrat rempli, on se fout un peu de savoir comment s’appelle le système. Bon, en fait non. Il reste toujours cette petite fierté (bien compréhensible tant qu’elle ne tourne pas au snobisme) de tourner sur un système libre. C’est vrai que c’est quand même agréable.. »
« Mais j’ai encore quelques détails à régler. Matériels, entre autres. (…) Jean-Baptiste Théou débarque dans les commentaires de ce journal et explique : « J’ai vu aussi vos soucis avec votre webcam. Je vous propose sans prétention ma modeste participation. Je développe actuellement un logiciel, Easycam, qui a pour but de faciliter l’installation de webcams sous Ubuntu. Ce logiciel s’oriente véritablement pour le débutant. Ce logiciel détecte pour le moment un peu moins de 500 webcams. La vôtre sera peut-être dans le lot. Si elle ne l’est pas, je ferai en sorte de la rendre compatible, si possible. » Fichtre. Je veux quand même préciser que je n’ai pas fait ce journal pour bénéficier d’une assistance à domicile, mais depuis le début de l’aventure, je suis impressionné par la solidarité et la gentillesse des quelques fondu(e)s de Linux qui traînent dans le coin. Et là, j’avoue que j’en suis resté un peu bouche bée. »
Extrait de l’épisode 9 :
« Aujourd’hui, j’ai travaillé toute la journée sur mon portable sous Ubuntu. Ça se passe plutôt très bien. C’est vrai que le fait de s’occuper d’un site web, et donc de passer son temps sur un navigateur web simplifie grandement les choses. La boutade de Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, s’applique très bien à mon cas : « le système d’exploitation n’est qu’une collection de drivers qui sert à faire tourner un navigateur ». Mais bon, j’ai quand même mis The Gimp sur un bureau et Firefox sur un autre rien que pour le plaisir de faire tourner le cube. »
« Bref, aucun problème durant cette journée de travail. Si, j’en vois un poindre à l’horizon : je ne vais pas ramener tous les jours mon portable à Libé, et je vais donc continuer à travailler sous Windows. Et si je m’habitue trop à Ubuntu, et à tous ces sympathiques petits bidules, mon cerveau risque peut-être d’avoir du mal à supporter la transition quotidienne. »
Extrait de l’épisode 10 :
« Si j’avais fait une liste des trucs à faire avant de déclarer mon ordinateur comme étant complètement fonctionnel, avec des cases à cocher en face de chaque élément, je pense que je viendrais de cocher la dernière. »
Extrait de l’épisode 11 :
« Je sais bien que tout ne sera jamais parfait. Il y aura toujours ces petits trucs pénibles. Même sous Ubuntu. Mais je les avais déjà avant. En bien pire, souvent. Pour l’instant, la simplicité d’accès au quotidien et tous ces petits trucs qui simplifient la vie font que je ne suis pas prêt de lâcher mon héron. »
Extrait de l’épilogue :
« Il est donc temps de conclure ce journal. Si vous avez lu les différents épisodes, vous aurez compris que se mettre à Linux n’a rien d’éprouvant. C’est même une expérience plutôt amusante faite de découvertes et de surprises. Je n’avais pas, c’est vrai, de grandes craintes avant de m’attaquer à ce nouveau système. Mais quand même. Je ne m’attendais pas à autant de convivialité. Je pensais tomber sur quelque chose de plus rugueux. Un système sans doute très intéressant au bout de quelques semaines d’utilisation, mais nécessitant un certain apprentissage, surtout pour l’utilisateur de Windows que je suis. Et puis, finalement, non. J’ai tout de suite eu l’impression d’être en territoire ami. »
« S’il reste un obstacle pour passer à Linux, c’est sans doute la peur des ordinateurs. Elle n’est pas liée à Linux, évidemment. Elle existe aussi pour Windows. Il ne faut pas avoir peur de la machine pour partir à la découverte d’un système (…) Si j’ai pu réussir cette transition, c’est que je n’ai pas eu peur de me planter, de cliquer sur le mauvais bouton, de faire des erreurs. Et que je connais plutôt bien les ordinateurs (par rapport à la moyenne, pas vraiment en comparaison de quelques linuxiens qui ont commenté les épisodes de ce journal !). Dans ces conditions, passer à Ubuntu est un jeu d’enfant. Même s’il faut lire quelques modes d’emploi de temps en temps. »
« S’il fallait aujourd’hui que j’installe un système pour un ami qui n’est pas fondu de jeux vidéo, je pense qu’Ubuntu serait le choix le plus judicieux. »
Rien à ajouter ;-)
chris
Après d’innombrables tests linux sur des blogs de personnes novices / expérimentées / je_blog_sur_linux_pour_faire_comme_les_autres / je_blog_sur_linux_pour_me_faire_connaitre / je_blogue_je_me_la_pete le niveau commençait très sérieusement à baisser et frôlait le skyblog / my_space. Encore plus quand certains sont relayés par des communautés plus sérieuses (j’ai dit ubuntu-fr ?).
Avec quelques a priori en lisant son premier article j’ai été vite surpris ! le journaliste n’a qu’un seul but assurer une transition vers un nouveau système qui marche et il met surtout en avant son ressentiment sans faire de pub "pro" ou "anti". C’est sincère et non engagé. C’est d’ailleurs la première fois depuis longtemps que je retrouve les problèmes que j’ai rencontrés moi aussi au début.
Pourtant utilisateurs linux depuis 8ans, j’ai lu avec plaisir chacun de ses "feuilletons" dont la communauté/forum/wiki devrait s’inspirer afin de mieux comprendre les problèmes lors de transitions windows/linux.
Bref, bonne continuation à l’auteur !!
Nerach
J’ai beaucoup ces billets ils sont très sympa je me retrouve pas mal dans tout ce qui y ait écrit.
J’adore le passage avec la souris bluetooth 😀 (épisode #8)
Note au passage les épisodes #10 et #11 sont dispo :
http://www.ecrans.fr/Linux-Le-journ…
http://www.ecrans.fr/Linux-Le-journ…
++
AbriCoCotier
Ouais : très sympa la série.
Qu’il continue !
Chatgouttieres
En effet, j’ai lu que les extraits, mais ça à l’air vraiment (pour une fois) objectif et sans parti pris.
Jahmon
Même si je trouve l’initiative très bonne, je pense qu’il faut quand même reconnaitre le niveau de connaissance IT que possède cette personne.
Je n’ai pas dit que c’est un expert en informatique, je dis juste que c’est déjà un bon bidouilleur. Plusieurs de ces réactions ne sont pas celles d’un "vrai" amateur.
Je connais plus d’une personne qui aurait rapidement abandonné des les premiers épisodes.
JeanDaniel
@Jahmon
Effectivement on est plus chez le "power user" que chez le "newbie".
Il n’empêche que c’est à l’aune de ce genre d’articles que l’on mesure le chemin parcouru.
didrocks
Ayant découvert (par le fait qu’il cite "simple comme ubuntu" dans son article #5) cette série d’article. J’ai contacté l’auteur qui a été tout aussi réactif que sympathique et a bien voulu que l’on agrège temporairement son blog au planet d’ubuntu-fr (http://planet.ubuntu-fr.org).
Encore merci à lui pour cet excellent série d’article (aussi bien dans la prose que dans sa démarche) 🙂
chris
justement encore une fois, je pense que la majeur partie des utilisateurs linux font fausse route sur le profil d’une personne qui franchit le pas : la majeur partie sont déjà des bidouilleurs. Pas au sens linuxien (genre développeur kernel) mais plutot windowsien du terme : on connait la menace virus, l’installation d’un logiciel en allant sur telecharger.com puis "next", "next" et donc toutes ces mauvaises habitudes qui vont bloquer sous linux… Un newbie au sens pure ne se posera pas toute ces questions puisqu’il n’aura aucune expérience au préalable. Il passera donc plus de temps à chercher et sans jamais faire de comparaison..
Le profil en question du journaliste est tout à fait le profil type de personne qui passe à linux.
Panda Kawaii
Petite erreur je crois au niveau du remerciement … au dessus de la deuxième capture
Vous remerciez Cairo et je crois que ces Cario …
petit lapsus avec Cairo l’interface de Mac pour Linux peut être :p :p :p
vincevince1976
Oui, Cairo, Cario, bon reflexe de pingouin !
En tout cas bravo pour le feuilleton, c’est interessant, bien écrit et effectivement étant publié sur un site web assez populaire, cela peu;t donner des envie de "conversion" à certaines personnes. Par contre je suis assez d’accord avec Jahmon, le gars est clairement pas un débutant..
julien.skywalker
Et voilà, c’est fini… domage, ca aurait pu durer mais bon, c’est un bon témoignage…
La suite est à lire…
samuel
J’ai lu tous les épisodes mais plus pour le style littéraire et l’humour du journaliste que pour le fond. Le fond m’a en effet un peu agaçé. Je ressens un peu une forme d’ingratitude de voir un bonhomme se faire payer pour quelque chose que des bénévoles font depuis des années gratuitement (http://forum.framasoft.org/viewforu…). D’ailleurs, j’ai été surpris par le nombre de Linuxiens qui ont laissé des commentaires (presque aucun Windowsien ne semble avoir manifesté son enthousiasme pour cette experience). Ces linuxiens qui n’ont pas attendu la bonne parole médiatique pour faire le pas depuis longtemps semblaient amusé de voir les péripéties de ce journaliste comme lorsqu’on regarde un hamster dans une cage. J’attends des journalistes qu’ils me révellent des informations, qu’ils creusent mais pas qu’il nous flatte lorsqu’ils viennent enfin de comprendre que, comme on s’acharne à leur dire depuis des années, la terre est ronde ! Cà me fait penser un peu aux hommes politiques qui parlent ENFIN d’écologie lorsque çà devient à la mode … désolé pour ce petit commentaire "rabat-joie" sans doute disproportionné (j’ai pas pu m’en empècher)