Signons l’initiative européenne pour le revenu de base

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Interviewée par le passé sur le Framablog, nous accueillons à nouveau Carole Fabre dans nos colonnes pour vous inviter à signer une pétition-votation en faveur du revenu de base.

Si vous adhérez au concept bien entendu, celui d’un revenu versé par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni exigence de contrepartie. Ou plus simplement si vous souhaitez que ce sujet soit débattu publiquement et mis dans le futur agenda de nos politiques.

Je me souviens d’une intervention d’Antoine Moreau qui disait que «  les licences libres et le revenus de base étaient les deux piliers d’une future révolution  ». Utopie ou prophétie  ?

Voir aussi cette conférence TEDX Bordeaux de Carole Fabre.

Initiative Européenne - Revenu de Base

Amis du libre,

on sait bien que la route est longue, mais que la voie est libre  !
Avec le revenu de base, je vous propose de rendre le chemin un peu moins long… :)

Le revenu de base, c’est une somme d’argent donnée mensuellement à tous les citoyens, individuellement, de la naissance à la mort, et sans aucune condition. Pour ceux qui découvrent cette idée, je vous invite à vous renseigner en allant sur le site revenudebase.info.

Vous êtes nombreux à être en route pour porter des valeurs différentes de celles qui sont en train de nous mener droit au mur. Le logiciel libre porte en lui-même une révolution de nos moyens de productions, une réappropriation de nos actes. Créer, partager, améliorer, tous contributeurs, acteurs de nos vies.
Le libre est aussi en train de sortir du code numérique seul, sa philosophie s’étend, de nombreux projets voient le jour où tout est copiable, partageable, améliorable, comme par exemple l’Open Source Ecology Project.

C’est un réel changement de paradigme, de projet de société, de vivre ensemble. Beaucoup d’entre vous travaillent bénévolement pour faire avancer le changement nécessaire, le soir, les week-ends. Beaucoup d’entre vous, si vous n’êtes pas au chômage ou au RSA, travaillent la journée dans des entreprises qui n’ont pas encore amorcé ce cap et qui, hélas, bien souvent, n’ont pas l’intention de le faire. Et il y a quelques chanceux qui ont réussi à trouver à être rémunérés avec leur passion du libre, mais si rares…

Alors, le revenu de base, c’est le booster indispensable pour accélérer la mutation, le levier qui va nous permettre de nous consacrer à fond à nos passions.

Les Suisses, grâce à leur système référendaire, ont obtenu récemment le nombre de signatures suffisantes pour que le revenu de base passe en référendum. Cela va avoir lieu d’ici deux ans.

En Europe, il existe, depuis peu, un système qui se rapproche de la démocratie suisse. Ce sont les Initiatives Citoyennes Européennes, ICE pour le raccourci. Une ICE, pour que le revenu de base soit étudié par les institutions européennes, a démarré au printemps 2013. Si nous atteignons 1 million de signatures avant le 14 janvier 2014, la commission européenne pourra lancer de vastes études tant économiques que sociales pour étudier l’impact du revenu de base dans nos sociétés … et donc à terme l’instaurer rapidement  ? Nous l’espérons.

Sachez, que de nombreuses études ont déjà eu lieu à ce sujet, notamment au niveau du financement, vous retrouverez tous les liens sur le site revenudebase.info et sur le site du BIEN (Basic Income Earth Network).

Même si vous n’êtes pas complètement convaincu de cette idée, si vous n’avez pas eu le temps de bien vous renseigner, signez cette pétition-votation pour faire avancer l’idée en Europe et en France.
Plus de 170.000 citoyens européens ont déjà signé, faites-vous aussi entendre votre voix  !

Pour signer directement c’est ici  : sign.basicincome2013.eu
(le site européen est basicincome2013.eu)

Et comme c’est officiel, vous devez fournir votre identité exacte et même un numéro d’identité. Cela fait peur à beaucoup de monde, nous n’avons pas l’habitude. En général, un simple mail suffit pour signer des pétitions en ligne. Là nous sommes dans un cadre officiel, c’est comme une votation. Tout est hébergé sur des serveurs au Luxembourg, tous est chiffré et les fichiers seront détruits deux mois après la fin de l’ICE. Pas de panique, donc, hein :)

C’est sûr, c’est pas gagné encore pour atteindre les 1 million de signatures, mais tout est possible, car en fin de course, bien souvent nous nous réveillons pour signer  : )

Et puis c’est bientôt Noël et le Père-Noël, lui-même en personne, a promis de nous aider 😀

10 Responses

  1. Marine Lephaine

    Moi j’men fout j’touche déjà à plein pot les allocs et je branle rien chez moi en pyjama, alors si vous signez le revenu de base ben ça me fera moins de sous pour moi. SIGNEZ PAS LE REVENU DE BASE

  2. gibus

    Le plus grand intérêt de signer l’initiative européenne sur le revenu de base se situe moins dans l’essence de cette proposition que dans le véhicule employé pour la mettre en œuvre.

    Les critiques du revenu de base remettant en perspective les arguments avancés ici par Carole Fabre ne manquent pas, mais nécessiteraient plus qu’un commentaire au bas d’un billet de blog pour être exposées patiemment. J’y reviendrai donc ailleurs.

    Cependant, je souscris tout à fait à cet appel à soutenir cette initiative citoyenne européenne (que j’ai d’ailleurs également relayé sur http://pascontent.sedrati-dinet.net… , pour la bonne et simple raison que celle sur le revenu de base est le moyen parfait de tester l’efficacité ou non du mécanisme même d’initiative citoyenne européenne. Proposée dans le traité constitutionnel européen rejeté par référendum en 2005, l’initiative citoyenne européenne a bien entendu été introduite dans le traité de Lisbonne – l’imposition de ce dernier en 2009 par la volonté des parlements n’étant qu’un moyen non déguisé d’ignorer le choix référendaire précédent – et n’est en vigueur que depuis avril 2012. Depuis, aucune initiative européenne n’a encore concrètement abouti à l’élaboration d’une loi européenne d’origine citoyenne. La condition impérative pour ce faire, une fois qu’une initiative a recueilli le nombre de soutiens nécessaire, est que la Commission européenne rédige une proposition de directive ou de règlement qu’elle soumettra ensuite au Parlement européen et au Conseil des ministres des États membres, charge à ces institutions législatrice d’adopter une texte de loi final.

    Le revenu de base est une proposition émanant effectivement des citoyens et qui n’a jamais été ne serait-ce qu’envisagé ni par les différents gouvernements, ni par l’Union européenne. Qu’adviendra-t-il d’une telle proposition si elle recueille le nombre suffisant de signatures ? La Commission est-elle prête à donner suite à une vision politique qui lui est étrangère ? Le Parlement européen l’approuvera-t-il ? Les différents gouvernements la transcriront-ils intacte dans leur droit nationaux, arguant au besoin comme habituellement que cela leur est imposé par Bruxelles ?

    Quoi que l’on pense qu’il faille répondre à ces questions, la seule certitude possible est que le cas se présente. J’encourage donc les framasoftiens à signer cette proposition. Elle nous permettra de voir comment se comporte les institutions qui nous gouvernent. Et selon leur comportement, d’envisager s’il est encore possible de se laisser gouverner par elles…

  3. non

    « Utopie ou prophétie ? »

    Ni l’une ni l’autre, une énième roue de secourt (et de taille) du capitalisme.

    Bah oui, quand vous aurez votre super REVENU gentiment alloué par le capital des entrepreneur qui eux bossent et créent de la richesses bande de parasites(dans les faits ca sera comme d’hab payer par l’argent public…), ce même grand patronat pourra avec force d’argument baisser d’autant vos salaires.
    Et vous avalerez la pilule bien sagement.

    La véritable solution qui tienne la route se trouve ici:

    http://www.reseau-salariat.info/

  4. shokin

    Ce serait quand même bien que nous ne soyons pas pénalisés (paupérisés) juste parce que nous ne consommons pas assez (ou n’incitons pas assez à la consommation).

    Actuellement, l’état taxiste fait que nous sommes obligés de travailler tant (trop) pour survivre financièrement, à tel point que nous n’avons finalement plus le temps libre pour diversifier nos connaissances et nos savoir-faire de manière officieuse (mais réelle et efficace et, surtout, authentique).

  5. non

    @Carolef
    Ce qui est dit là:
    «En effet, le salaire à vie décrit par le réseau salariat, est pour moi un aménagement de la société de production au profit de l’une de ses composantes : les salariés.»

    C’est faux, est ce que les retraité sont salarié?
    Le jeune de 18ans (majorité) -comme le propose au final friot- qui accéderait au droit du salaire a vie est il paf comme ca du jour au lendemain, salarié?

    Non, rien de tout ca, Friot dit tout de facon clair et simple si on prend la peine de l’écouter.
    Il part de ce que nous avons gagner et instaurer pour le continuer, l’approfondir.
    Et Friot dit et démontre justement que c’est un des moyens (dans sa pensé globale) d’en finir avec la subordination lié a l’emploi et non au travail.
    Tout le monde travail, on a pas besoin d’un marché du travail dominé par des propriétaires/exploiteurs qui font la pluie et le beau temps.

    Bref je vais pas tout m’enfiler, il est clair que vous etes au mieux inconséquent et de gentils idots utile du systeme (faut bien appeler un chat un chat), au pire, carrément partie prenante de ce systeme. (quand on a des allies tel que l’EU et autres on a pas besoin d’ennemi)
    Et ce, que vous le vouliez ou non.

    Il n’y a donc rien a attendre de vous ni de pseudo débat a avoir.

    Et ya qu’a voir la force de lobbying que vous imposez un peu partout et qui attrape facilement l’ignorant politique de base.

    Bref les bonnes volonté peuvent se renseigner sans problème.

    Ps: preuve si il en fallait encore, le commentaire juste au dessus de shokin démontre tout.
    Quand on parle d' »État taxiste » on voit de suite d’ou il parle.

    Si on voulait etre crédule on pourrait pensé que c’est juste un imbécile qui ne sait pas de quoi il parle et qu’il évacue totalement le fait qu’avant l’État, c’est avant tout son employeur qui lui impose un temps de travail dont il s’accapare la plus-value.

  6. non

    Précision au début:

    Pas salarié dans le sens ou VOUS l’entendez (qui veut dire en fait emploi).
    Si salarié = personne percevant un salaire reconnaissant sa qualification, alors oui.

    Tout ce qui sort de ca ne peut qu’aller dans le sens du capitalisme et de tout ce qui va avec.

  7. François

    J’ai passé la soirée de hier à remplir cette initiative. Si on s’y met tous, on y arrivera 🙂

  8. Tumulte

    A l’heure actuelle, revenu de base… salaire universel… c’est du pareil au même. Se battre sur les modalités reviens à s’échiner sur le choix des épices avant même de savoir ce qu’il y a à manger ! L’article « Citoyen ou salarié à vie ? Analyse critique du « salaire à vie » de Bernard Friot » m’énerve précisément pour cette raison.

    En effet en fonction de l’évolution du débat l’un ou l’autre des choix pourra être préférable (et rien n’empêche d’y revenir plus tard, c’est fréquent qu’une politique publique change de source de financement ou de modalités). Donc comme dirait une amie à moi : « peut-être qu’après on se foutra sur la gueule, mais en attendant on est potes ! »

    Ce qu’il est indispensable de retenir c’est la différence entre un revenu inconditionnel de gauche et un revenu inconditionnel de droite. Ce dernier à pour but d’entretenir une « ressource-humaine » corvéable à merci qui puisse s’adapter rapidement au marché du travail (ce qui est peu ou prou le cas du RSA ou de l’allocation du pôle emploi). IL est assez élevé pour éviter une révolte et assez failble et précaire pour garantir la subordination.
    Le revenu inconditionnel de gauche, lui, à pour but la sortie pur et simple du marché du travail (et de l’économie). En garantissant un revenu suffisant, ça n’est plus la rentabilité économique qui dicte que faire, remettant au centre de la question les intérêts individuels et collectifs des êtres humains (un bon libriste devrait savoir que l’un et l’autre sont complémentaires et non opposés).

    Bref, j’aime bien tout les gens qui apportent leur eau au moulin, parce qu’on aura besoin de beaucoup d’options pour réaliser cette belle idée.

    En attendant : lisez « Misères du présent et richesse du possible » André Gorz, lisez « Mon Utopie » d’Albert Jacquart, ça recentre le débat sur l’essentiel et ça fait du bien.