Les femmes et le logiciel libre

Classé dans : Logiciel libre | 29

Temps de lecture 29 min

image_pdfimage_print

Hommes - Femmes - Logiciels Propriétaires - Logiciels libres

Prenez 100 développeurs de logiciels, vous n’y trouverez que 28 femmes. Prenez maintenant 100 développeurs de logiciels libres, vous n’y trouverez alors plus que 2 femmes ! Telle serait la triste réalité d’une communauté qui aura toujours du mal à diffuser son message tant que ce déséquilibre perdurera. Pire encore, il se pourrait bien que les logiciels libres passent à côté de nombreux besoins et souhaits des femmes puisque presque exclusivement conçus par des hommes !

Du coup certains[1], comme ici Terry Hancock, proposent des pistes pour remédier à cette étrange situation. Difficile d’échapper parfois à la caricature mais cet article a au moins le mérite de faire exister le débat et de nous obliger, nous les mâles, à avoir cela présent à l’esprit lorsque nous nous engageons dans des projets libres.

Terry Hancock précise d’ailleurs dans une note : « Tout au long de cet article je fais beaucoup de généralisations sur comment se comportent les hommes et les femmes. De toute évidence les hommes et les femmes ne sont pas des groupes monolithiques et il y a beaucoup de différences que je simplifie énormément. Des différences importantes existent dans le monde réel, que ce soit pour des raisons naturelles ou sociales. En effet, en écrivant cet article, j’ai pris comme hypothèse que la plupart des problèmes ne sont qu’une manifestation des différences de style de vie. Et que c’est principalement à cause de ces problèmes de style de vie que j’ai le sentiment de pouvoir identifier une bonne partie des problèmes que les femmes rencontrent quand elles font face à la culture hacker en général et au logiciel libre en particulier. »

Une traduction Framalang de Yonnel pour une relecture attentive de… Daria ;-)

L’occasion pour moi de saluer au passage quelques femmes que j’ai croisé ces dernières années au cours de mes pérégrinations dans le libre francophone : Anne (LéaLinux, Mandriva), Sophie Gautier (OpenOffice.org), Odile Benassy (OFSET, etc.), Chantal Bernard-Putz (RMLL), Michèle Drechsler (Education Nationale), Alix Cazenave (April), Perline (journaliste et auteur du Framabook sur Spip), Chloé Girard (La Poule ou l’Oeuf). Liste non exhaustive (si ce n’est ma mémoire…) à laquelle j’ajouterais bien celle qui a mené pendant près de deux ans l’un des plus beaux projets collectifs jamais envisagé à savoir Florence Devouard ex-présidente de la Wikimedia Foundation.

Copie d'écran - Free Software Magazine

Dix façons d’attirer facilement la gent féminine vers votre projet libre

Ten easy ways to attract women to your free software project

Terry Hancock – 22 septembre 2008 – Free Software Magazine – CC-By-Sa

L’inégalité entre sexes chez les développeurs et les sympathisants du logiciel libre est étonnante. Moins de 2 % d’entre nous sont des femmes, selon des études commandée par la Commission Européenne. Pourquoi ? Les chiffres disent que nous les faisons fuir. Or si on trouve de bons conseils pour réussir à ne pas les faire fuir, ce qui manque c’est une stratégie de mise en pratique : je présente ici dix changements relativement simples dans la manière de diriger un projet pour le rendre plus attractif aux yeux des futurs contributeurs et plus particulièrement aux yeux des futurs contributrices.

Il y a beaucoup d’études sur le sujet, et si une meilleure compréhension du problème vous intéresse, alors il vous faut aller lire certaines des liens proposés. L’étude FLOSSPOLS est particulièrement informative, et bien qu’elle soit longue, elle est bien structurée, et comporte de bons résumés. Val Henson a écrit un excellent HOWTO sur les questions comportementales, dont je vous recommande chaudement la lecture. Beaucoup de littérature existe sur l’ampleur du problème, les facteurs qui y contribuent probablement, et même certaines idées sociales et politiques d’envergure pour y remédier.

Pour le dire très brièvement, ces études concluent qu’il n’y a pas de pénurie de femmes qui s’intéressent à l’informatique, ni de femmes capables de le faire bien, et il y a d’excellentes raisons pour que les femmes soient impliquées personnellement et pour le bénéfice de la communauté. Toutefois les méthodes de la communauté sont extrêmement centrées sur les mâles, et hostiles à quiconque ne rentre pas dans ce moule, un problème confirmé par les quelques pionnières qui sont réellement engagées. Les solutions recommandées impliquent prioritairement des changements culturels qui doivent avoir lieu pour éviter cette hostilité et rendre le milieu plus accessible

Je vais présumer que vous adhérez déjà à la nécessité d’inviter plus de femmes dans notre communauté, ou du moins que vous vous engagez pour faire disparaître ce qui les fait fuir. Mais qu’allez-vous y faire ? En tant que leader ou fondateur d’un projet libre, vous prenez beaucoup de décisions fondamentales sur la façon dont vous allez conduire votre projet. Et c’est là que je pense que le changement doit commencer : rendre un projet plus convivial. Puis un autre, et ainsi de suite.

À mon avis, la clé est le problème technologique. La société connectée est le produit de ses participants, mais aussi du paysage créé artificiellement par les logiciels que nous utilisons dans notre processus de production. Cet ensemble d’outils a été façonné presque entièrement par les hommes, et inconsciemment, pour les hommes et leurs besoins sociaux. Les besoins des femmes ont été ignorés, voire même parfois carrément tournés en ridicule. Et surprise, surprise… elles ne se montrent pas.

Il est temps d’y remédier. Voici une liste de dix décisions pas-si-difficiles à prendre lors de la conception d’un nouveau projet, ou à adopter dans un projet existant. Neuf suggestions sur dix ne concernent pas directement les femmes (la dixième oui, mais seulement trivialement). Rendre votre projet plus convivial et plus ouvert aux nouveaux contributeurs attirera des hommes autant que des femmes. Mais ce sont les femmes qui bénéficieront le plus de ces changements.

1. Utilisez des forums au lieu des listes de diffusion

« Lorqu’on les questionne sur le gros déséquilibre des sexes dans le développement des logiciels libres, de nombreuses femmes relatent des histoires de harcèlement ou autres traitements déplacés lors d’un salon du libre ou dans un newsgroup. Puisque la plupart des projets libres ne sont pas affiliés à une entreprise, une université ou autre groupe responsable, un comportement civilisé n’est pas imposé. »
Michelle Levesque/Greg Wilson

« Le seul fait de savoir qu’il y a une autre personne dans le groupe qui est prête à exprimer publiquement son désaccord avec le mouton noir sera d’une immense aide, et fera que les femmes auront plus envie de rester. »
Val Henson

Les raisons

  • Les standards de la communauté sont plus faciles à conserver
  • Les avatars créent une impression proche du face-à-face, qui encourage un comportement plus humain
  • Les badges et les rangs permettent de mieux évaluer la représentativité de tout participant
  • Les signatures et les avatars offrent une forme d’expression personnelle graphique qui est plus confortable pour les femmes
  • Les communications hors posts permettent à des méta-conversations de prendre place sans déranger le forum : vous n’avez pas à poster pour contrer un message injurieux, vous lui donnez juste une mauvaise note ou le signalez au modérateur
  • Les informations comme le statut marital ou autres préférences peuvent être communiquées dans les profils, par ceux qui le désirent, et ignorées par ceux qui n’en veulent pas, ce qui évite de donner envie d’en parler dans un fil de discussion.

Le vrai problème numéro un quand les femmes rejoignent des projets libres est que, depuis le début, elles doivent composer avec les cons. Si c’est votre boulot, vous vous accommodez des cons, parce que vous y êtes contraint. Mais vous l’imposeriez-vous, juste par plaisir ? Non. La plupart des contributeurs potentiels, surtout les nouveaux, sont là pour le plaisir.

Le HOWTO Encourage Women in Linux de Val Henson traite presque exhaustivement des problèmes de comportement et de ce qui doit être changé, mais il en dit peu sur la façon de procéder à ces changements. En tant que leader, il vous faut un moyen de fixer des règles communes dans la communauté et de les faire respecter. Bien que le côté Far West des forums aient parfois un certain charme personne n’a sérieusement besoin de tolérer des bordées d’insultes. Elles ne sont pas constructives, et il est toujours possible de faire valoir les mêmes arguments dans un vocabulaire civilisé.

Par conséquent, bannissez les cons et veillez à conserver la bonne ambiance. Les logiciels de listes de diffusion sont nuls en ce qui concerne les options de modération, alors ne les utilisez pas ! Ouvrez un forum dans votre CMS, sur votre serveur, ou utilisez un service d’hébergement de forum payant ou gratuit. Et faites alors en sorte que les conversations s’y déroulent en cet endroit pour les utilisateurs mais aussi pour les développeurs.

Les forums sont très plaisant une fois que vous vous y êtes habitué, et les femmes les apprécient pour d’autres raisons que l’impression d’avoir un havre de paix. Ils mettent aussi plus en avant la camaraderie et les comportements sociaux que les listes de diffusion, ce qui contribue à une plus grande impression de loisir constructif. Les femmes collaborent souvent à des projets pour se faire des amis, c’est donc un bon moyen d’encourager les contributions.

Il va sans dire, bien entendu, que vous devez avoir des règles de comportement sur le forum, et que vous devez les faire respecter. Donnez aux modérateurs le pouvoir de prendre en charge cet aspect (et les femmes, souvent, seront volontaires pour ce genre de travail, si vous leur demandez gentiment).

2. Utilisez des conversations à plat plutôt que des fils de discussion entremêlés : « qui », pas seulement « quoi »

« Alors qu’il est possible pour un développeur de réussir convenablement tout en étant fortement anti-social, et que la programmation a tendance à attirer ceux qui sont moins à l’aise pour l’interaction humaine, l’informatique peut-être social si vous le décidez ainsi. Pour moi, il est moins agréable ou créatif de développer seule que quand j’ai des gens autour de moi pour parler de mon programme. »
Val Henson

Les raisons :

  • Les environnements où les fils de discussion sont à plat encouragent une logique de conversation plus simple, qui ressemble plus à une discussion face-à-face
  • Il est plus facile de repérer qui est en train de parler, et non pas ce dont ils parlent, et ceci est susceptible d’être plus important pour les femmes, pour qui les relations entre individus au sein de la communauté sont en général plus importantes que la seule chasse à l’info.
  • Les discussions à plat encouragent des conversations plus courtes, plus essentielles, avec des sujets plus clairs, qui sont susceptibles d’être plus faciles à suivre pour tous les nouveaux arrivants, et pas uniquement les femmes

C’est un point beaucoup plus subtil et moins évident. Confrontés à l’observation que les femmes préfèrent souvent des fils de discussion à plat plutôt que des fils emmêlés autour d’un même sujet, certains concluent un peu vite que c’est à cause d’une expérience limitée de la technologie. Je suis pourtant convaincu que cela va plus loin.

La clé est la nature de l’information et les besoins psychologiques des participants : si vous êtes là en priorité uniquement pour recueillir des informations, avant de repartir vaquer à vos occupations, alors les discussions emmêlées vous rendent service, en mettant les infos dans des catégories. Par contre, si la raison de votre présence est principalement sociale, si vous recherchez la compagnie des gens qui pensent comme vous, pour discuter d’un sujet que vous aimez, alors les fils de discussion à plat vous rendent service en vous offrant un meilleur contexte pour la conversation.

Les femmes se sentent plus engagées à contribuer quand elles se sentent entourées par des gens qu’elles considèrent comme des amis et réciproquement. Donc ironiquement, ces comportements, qui peuvent ne pas sembler très favorables à la productivité, auront comme résultat une meilleure productivité.

De la même manière, je recommande de faire de très courts sessions IRC, avec des équipes ciblées sur des problèmes particuliers. Arrangez-vous pour que ce soient des sprints en ligne, de telle sorte que les gens ayant une vraie vie (ce qui est en fait le cas de beaucoup de femmes) puissent faire rentrer ces projets dans leur emploi du temps. Mais n’essayez pas de gérer des sessions IRC longues, qui trainent en longueur, et auxquelles il vous faudrait consacrer toute votre vie si vous voulez les suivre.

3. Autant que possible, utilisez les wikis plutôt que des logiciels de gestion de versions

On considère que pour être un bon informaticien, il faut pendant presque toutes les heures d’éveil soit utiliser un ordinateur soit apprendre à s’en servir. Bien que ce soit encore une idée reçue, les femmes sont en général moins sujettes à l’obsession sur une seule activité, et préfèrent mener une vie plus équilibrée. Les femmes croient souvent que si elles commencent l’informatique, elles perdront inexorablement cet équilibre, ce qui fait que certaines préféreront carrément éviter ce domaine.

Les raisons :

  • Les femmes aiment le travail coopératif, elles ne font pas que le tolérer
  • Le jeu de la réputation est beaucoup moins important pour les femmes que le sentiment d‘appartenance au groupe
  • Tout le monde a un navigateur, mais les femmes ont souvent moins de contrôle sur l’équipement et les logiciels qu’elles utilisent, surtout quand elles débutent
  • Même si les femmes ont le contrôle nécessaire pour installer des environnements de développement, en général elles ne veulent pas perdre autant de temps à jouer avec les outils, et veulent moins d’obstacles pour pouvoir simplement travailler
  • Les femmes veulent plus souvent discuter ou chercher l’approbation pour leurs changements, ce qui est surtout dû à des problèmes de confiance

Wikipédia a un groupe de contributeurs beaucoup plus représentatif que le logiciel libre. Une raison en est que le coût d’entrée de la participation n’est pas très élevé. Vous voyez quelque chose de faux dans un article, alors vous cliquez sur modifier et vous réparez l’erreur. Il n’y a pas de grosse barrière, vous ne devez donc pas être extrêmement motivé pour la passer.

Il est dommage qu’il n’y ait pas encore de bon outil pour implémenter la gestion de versions du code source via un environnement de style wiki (comment faire pour tester les changements ?), mais c’est absolument possible pour tout le reste du projet : la documentation, les ressources textuelles et graphiques, etc.

4. Utilisez des langages de très haut niveau (Perl, Python, Ruby, etc.)

« Un autre point important est que le développement de logiciels libres est souvent un hobby, juste pour le plaisir, pris sur le temps libre. Où est le temps libre pour une femme ? Après leur journée de travail, la plupart ont encore la seconde journée de travail, chez elles, pour prendre soin de la maison, des enfants et du mari. Si les hommes peuvent avoir le privilège de faire du logiciel libre pour leur loisir, assis devant leur ordinateur à s’amuser à coder ce qui leur plait, en général les femmes n’ont pas ce privilège. »
Fernanda Weiden

« Avoir des enfants fait une différence, une vraie différence. »
Mitchell Baker

« J’ai donc entrepris la conception d’un langage qui rendrait les programmeurs plus productifs, et si cela impliquait que les programmes seraient un peu plus lents, eh bien, c’était un contrecoup acceptable. De par mon travail sur l’implémentation du langage ABC, j’ai eu beaucoup de bonnes idées sur la façon de faire. »
Guido van Rossum (à propos de ce qui l’a motivé à créer le langage de progammation Python)

Les raisons

  • Les femmes ont moins de temps pour s’adapter à une technologie
  • Leur temps est plus morcelé, il doit tenir compte de responsabilités comme de soutenir ou de prendre soin d’une famille
  • Les interruptions imprévues et l’incertitude qui en résulte quant aux moments disponibles pour la programmation est un problème encore plus important : vous ne savez jamais si vous allez pouvoir assembler de nouveau ce que vous venez juste de désassembler
  • Si elles n’ont pas confiance et ont commencé la programmation tardivement, beaucoup de femmes d’aujourd’hui n’auront simplement pas la croyance qu’elle peuvent venir à bout d’un problème complexe dans un langage qui ne rend pas les choses faciles
  • Les langages modernes de très haut niveau (VHL Very High Level) comme Python, Perl et Ruby peuvent souvent condenser le travail de fourmi des programmeurs, et permettent de mieux utiliser le temps disponible
  • Un langage qui met l’accent sur la lisibilité, comme Python, peut faciliter la récupération après une interruption, par conséquent moins de temps est perdu

Ce fut une révélation personnelle. Pendant des années au lycée et à la fac, j’ai programmé en BASIC, puis en FORTRAN, et ensuite en C et C++. Je trouvais cela plutôt pas mal convenable, et comme la plupart des hackers, je passais de longues heures nocturnes à programmer.

C’est alors que, quelque temps après la fac, nous avons eu notre premier enfant. Après, je me suis rendu compte que je ne pouvais plus programmer. Sérieusement. il y avait juste trop d’interruptions. Dès que je revenais dans la course avec le logiciel sur lequel je travaillais et que j’étais assez loin pour entamer l’étape logique suivante, j’étais de nouveau interrompu, et le programme retournait en veilleuse. Plus tard, je me retrouvais à devoir résoudre le puzzle de ce que j’avais écrit le jour, la semaine, voire les mois précédents.

Quand j’ai fini par me remettre à la programmation, c’était pour faire du logiciel libre, et quelqu’un sur mon premier projet m’a recommandé d’essayer Python. C’était incroyable. Je pouvais enfin y arriver comme avant. C’est à la fois parce que le code de Python est plus compact et qu’il est plus lisible.

Maintenant les enfants ont l’âge d’aller à l’école, et j’ai plus de temps, Mais je suis désormais trop accro à la productivité de Python pour en changer !

5. Suivez les idées de l’extreme programming

« Comme toute discipline, l’informatique est plus facile à apprendre quand vous avez des amis et des mentors à qui vous pouvez poser des questions et avec qui vous pouvez former une communauté. Pourtant, pour diverses raisons, les hommes ont habituellement tendance à être le mentor et l’ami d’autres hommes. Quand le déséquilibre entre sexes est aussi grand qu’il l’est dans l’informatique, les femmes trouvent peu ou pas d’autres femmes avec qui échanger. »
Val Henson

Les raisons :

  • Le développement par les tests transforme une gratification très tardive en de nombreuses petites satisfaction, les femmes qui manquent souvent de confiance en leurs capacités techniques ont parfois besoin de voir pour prendre confiance
  • La programmation en binômes est une méthode de travail très féminine, avec ces équipes rapprochées qui scrutent le code ensemble. Deux paires d’yeux trouvent plus de bugs, et il n’y a pas de meilleur moment pour trouver un bug que juste après (ou même avant) le moment où l’erreur est commise
  • La disparition du monde masculin centré sur le pouvoir, avec des équipes de développeurs hiérarchisées, est une vraie victoire pour les femmes, qui préfèrent les structures plus horizontales, entre pairs.

Une magnifique tendance, largement motivée par le développement des logiciels libres, est celle appelée Extreme Programming ou XP (NdT : voir Wikipédia). À mon avis, c’est en fait une méthode de travail très féminine, et en tout cas, elle s’oppose directement à certains des obstacles auxquelles les femmes sont confrontées. Il y a plein d’autres raisons d’utiliser les méthodes XP, mais le fait d’attirer les développeuses en est une de poids.

Un sujet qui pourrait poser problème est que les femmes pourraient avoir du mal à trouver des partenaires pour des sessions de programmation en binôme. Il pourrait être alors pertinent d’essayer de faire l’expérience avec des petits (tout petits) chats IRC et certains moyens de voir le code en même temps qu’on le modifie.

6. Remplacez les classements hiérarchiques par des processus valorisants

« Il est intéressant de constater que des réponses grossières sont souvent données par des gens qui sont en train de se faire une réputation. Souvent, c’est comme si les participants moins bien notés essaient de se construire une réputation soit en répondant grossièrement et ainsi montrer leur impatience vis-à-vis des ignorants, soit en se pavanant avec toute l’étendue de leurs connaissances, au lieu de fournir une réponse simple. »
FLOSSPOLS

« Souvent, la seule récompense (ou la plus grande récompense) quand on écrit du code est le statut et l’approbation des pairs. Beaucoup plus souvent, la récompense est une flamme cinglante (NdT : voir Wikipédia), ou encore pire, pas du tout de réaction. »
Val Henson

Les raisons :

  • Le culte de la personnalité ne tourne qu’autour de la gloire et de l’honneur, choses souvent très importantes pour les hommes, mais qui sont habituellement d’un intérêt secondaire pour les femmes
  • Les femmes trouvent généralement ennuyants les concours de supériorité macho, et voyons les choses en face, ils sont idiots
  • Les femmes n’aiment pas se la raconter, mais elles adorent être valorisées et participeront davantage si c’est le cas
  • La réputation (subjective) est souvent carrément fausse et très, très biaisée. Des mesures (objectives) sont souvent nécessaires pour voir ce qu’il en est vraiment, surtout quand les participants ne sont pas pareillement francs
  • Les rituels d’acceptation explicite encouragent un sentiment d’appartenance qui est plus important pour les femmes que pour les hommes, et plus important qu’un désir de compétition pour mener la meute
  • Cela donne confiance et encourage à contribuer quand on a un retour tangible et une reconnaissance pour ce que l’on fait

Il est important de se rendre compte que les messages injurieux sur les forums et autres concours de domination masculine servent bien une fonction sociale. C’est une façon très primitive d’évaluer l’importance et la valeur des individus dans le groupe. Le fait de savoir qui est le chef est quelque chose qui rend la coopération plus aisée (surtout pour les hommes). Les hommes, par instinct ou depuis l’enfance, savent comment jouer à ce jeu, et ils le font inconsciemment.

Les méthodes des femmes pour atteindre les mêmes buts sont très différentes. Ils tournent autour de niveaux de coopération plus élevés, de moins de compétition, et d’une attention beaucoup plus pointue à l’affirmation de soi et des autres dans le groupe. Les femmes sont beaucoup plus sensibles à l’appartenance qu’à la victoire. Elles accordent beaucoup moins d’importance à la gloire qu’au fait d’être reconnues et appréciées.

Concentrez-vous donc sur un renforcement positif des bons comportements et des bonnes contributions. Quand quelqu’un fait quelque chose d’utile pour le projet, donnez-lui en crédit. Donnez-lui alors plus de responsabilités. Et, sur le forum, donnez-lui quelque symbole (un label ou un avatar) en reconnaissance de ce qu’ils ont fait. De cette façon, il n’y a pas de nécessité d’en faire des tonnes. Tous pourront voir en un instant qui est à l’origine de contributions réelles.

Les femmes, à cause de la timidité, du manque de confiance, ou des pressions sociales contre le fait de se mettre en avant, ne s’attribueront généralement pas seules ces titres. Ils doivent leur être donnés par les autres. Être "valorisées" ou "utiles" constitue la motivation première de leur contribution.

Bien trop souvent, cela n’arrive tout simplement pas dans le fonctionnement des logiciels libres. Les contributeurs passent des centaines d’heures à écrire et/ou à améliorer du code, et qu’est-ce qu’ils ont en retour de leur sueur ? Souvent, pas grand-chose.

Passez un peu de temps à roder sur un forum ou une liste de diffusion dominés par les femmes si vous voulez voir de quoi je parle. Les femmes font vraiment cette chose incroyable de s’encourager et se complimenter les unes les autres. Surtout, elles n’oublient pas de dire merci quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour leur communauté.

7. Accordez de l’importance à ce que les femmes font

« Le fait d’ouvrir notre définition du hacking pour y inclure de tels concepts traditionnellement féminins comme l’interface utilisateur et la psychologie, les communications écrites et verbales, l’interaction entre groupes, etc., peut être une alternative valide à l’obligation faite aux femmes de rentrer dans le moule existant du hacker. De surcroît, cela peut avoir pour résultat des communautés et des processus qui soient plus performants que nos modèles actuels. »
Kirrily Skud Robert

Les raisons :

  • Les bons logiciels sont beaucoup plus que juste du code
  • La documentation n’est pas plus facile à écrire que le code (à moins de le faire très mal)
  • Le marketing, le visuel, les logos, les icônes, ou tout simplement le fait d’aider les gens est aussi important
  • Dans un environnement sûr et qui leur permet de s’affirmer, les femmes feront une bonne partie de ce que les hommes ne veulent pas faire sur un projet, et qui est absolument essentiel pour le succès du projet
  • Les distinctions artificielles comme celle du Turing-complet (NdT : voir Wikipédia) sont une division du monde idiote : le HTML, SVG, XML et SQL ne sont pas plus faciles à écrire que du C, Java ou Python, et avec exactement la même importance pour beaucoup de projets
  • La sous-évaluation systématique du travail des femmes est un reliquat de politiques archaïques et sexistes, c’est juste une façon de les perpétuer

Il y a une constante (dans l’ensemble de la société, pas seulement en informatique) tentative de dévaluation de tout ce qui est fait par des femmes qui serait moins important ou moins difficile que quoi que ce soit qui ait été fait par des hommes. C’est peut-être parce que les hommes ressentent un besoin d’être important et que les femmes ressentent surtout qu’elles ont besoin d’être utiles.

Mais la réalité est que les tâches traditionnellement assurées par les femmes sont souvent tout autant difficiles et tout autant cruciales pour la réussite du projet que n’importe laquelle des tâches traditionnellement assurées par les hommes.

Assez souvent, la documentation, les pages web et autres produits non-langage de programmation sont des domaines auxquels les femmes participent aisément (ce sont en effet des domaines que le logiciel libre, milieu dominé par les hommes, a fortement tendance à ignorer). Valorisez-le pour ce qu’il est, et ne faites pas de distinctions artificielles. Une contribution est une contribution. Et ceux qui aujourd’hui écrivent de la documentation pourraient écrire du code demain, si vous ne les faites pas fuir dans l’intervalle.

8. Mettez l’accent sur le processus communautaire plutôt que sur les produits finis

« Les ordinateurs sont encore perçus comme des jouets de garçons, même avant d’aller à l’université de nombreux garçons sont en effet prêts à travailler avec la technologie et à développer des carrières dans des domaines techniques. Les femmes quant à elles ont souvent besoin de consacrer plus de temps à l’étude et à l’amélioration de leurs compétences. Dans la communauté du libre, il est plus important d’échanger le savoir, par le code, la documentation, le débat et les idées. C’est comme une bibliothèque, une énorme encyclopédie disponible en direct. C’est très important pour les femmes et peut être très utile à leur développement. »
Sulamita Garcia

Les raisons :

  • La fabrication d’un logiciel en tant que produit est artificielle et à l’opposé de la nature du logiciel libre
  • Les domaines du service et du support sont les centres de profit du logiciel libre, ils méritent donc plus de respect

Le modèle du logiciel comme un produit défini à manufacturer avant une certaine date de sortie et à vendre est un modèle hautement artificiel, créé avant tout pour rendre viables les entreprises qui développent du logiciel propriétaire. La réalité est que le processus de création d’un logiciel est beaucoup plus original et créatif.

Ce devrait être un choix évident. Dans le monde des logiciels propriétaires, on crée un logiciel pour le profit (on vend des copies du code), alors que le service et le support se font à perte (parce que typiquement vous avez inclus une sorte de support dans le prix de vente des copies que vous avez vendues, et vous ne le rattraperez pas régulièrement). Dans le monde des logiciels libres, les choses sont habituellement exactement à l’opposé : vous ne gagnez rien en livrant le code, parce que les gens peuvent l’avoir gratuitement et le copier autant qu’ils le souhaitent, mais vous pouvez gagner de l’argent en vendant du service et des contrats de support divers et variés.

Les femmes, bien sûr, ont tendance à graviter beaucoup plus autour des rôles de support que les hommes. Et pourtant elles reçoivent très peu de reconnaissance en retour. N’y a-t-il pas quelque chose de bizarre ? Oui, c’est ça, les femmes assurent les gros sous. Alors pourquoi est-ce que ce fait est si peu mis en avant ?

9. Créez un système formel de parrainage et des processus d’initiation

« LinuxChix était à l’origine un espace de rencontre et de support pour les femmes qui travaillaient dans l’informatique. En général lorsque ces femmes nous rejoignaient elles étaient heureuses et agréablement surprises qu’il y ait un groupe de femmes qui discutaient de technologie, se rendant ainsi compte qu’elles n’étaient pas seules. »
Sulamita Garcia

Les raisons :

  • Les femmes ont moins d’opportunités d’apprentissage
  • L’apprentissage informel avec les hommes peut être gênant (est-elle votre apprentie ou votre petite amie ?)
  • Les femmes ont peut-être manqué des opportunités d’apprendre précocement à cause du sexisme rencontré très tôt dans leur vie

Au bout du compte, apprendre à programmer a tendance à être un processus d’apprentissage. Vous pouvez pas mal apprendre dans des cours formels ou par la lecture. Vous pouvez même apprendre en passant un temps fou à vous cogner la tête contre les murs en essayant de faire fonctionner quelque chose tout seul. Mais la meilleure manière est de pouvoir demander de l’aide, même au début où vous avez besoin de poser les questions très, très bêtes.

10. Rendez visibles les femmes actuellement présentes dans votre projet

« J’encourage toutes les femmes dans l’informatique à être aussi visibles que possible – acceptez toutes les interviews, soyez valorisées publiquement – même quand vous n’en avez pas envie. Cela peut vous embarrasser, mais en vous autorisant à être promue ou rendue publique, vous pourriez changer quelque part la vie d’une petite fille en devenir. »
Val Henson

Les raisons :

  • Il y a des pionnières[2] dans le logiciel libre qui peuvent agir comme des modèles pour les jeunes femmes qui cherchent une carrière ou une vocation, mais elles sont perdues dans la masse de tous les hommes dans ce domaine
  • Les modèles peuvent incarner de très bonnes motivations pour tous, mais surtout pour les plus jeunes qui peuvent ne pas être totalement certaine de pouvoir vraiment suivre le chemin d’une telle vocation
  • Souvent, nous agissons comme si les forums du libre étaient à 100 % réservés aux hommes, alors que la réalité se situe plutôt à 90 %-95 %. Rendre la minorité de femmes visible permet tout autant aux hommes qu’aux femmes de s’ajuster à la réalité de la situation et laisse de la place pour que les minorités s’épanouissent
  • Beaucoup de femmes regardent plus qu’elles ne participent aux forums, pour beaucoup des raisons décrites ci-dessus. Voir les femmes acceptées par la communauté encouragera toujours plus d’entre elles à participer

Alors que le chemin de pionnière est difficile, la présence des femmes en encouragera d’autres à les rejoindre. Cela fera également comprendre aux hommes de votre projet qu’ils sont en galante compagnie et qu’ils ne peuvent plus se permettre certains comportements.

Bien entendu, il faut que les pionnières qui travaillent sur des projets de logiciels libres acceptent d’être un peu plus mise sous la lumière. Vous ne devriez certainement pas leur imposer la reconnaissance, mais vous devriez leur demander si elles veulent bien se lever et affirmer plus encore leur présence.

C’est la diversité qui fait la force

« Les gens écrivent des logiciels pour combler leurs besoins, pour que les logiciels fassent ce qu’ils veulent qu’ils fassent. Si les femmes ne participent pas dans l’écriture du code et l’écriture de la documentation, elles n’auront jamais les résultats et la réponse à leurs besoins. C’est ainsi. Celles qui ne font que regarder n’ont aucune influence sur le développement, et la conséquence est de ne pas avoir de logiciel qui réalise précisément ce que vous voulez qu’il fasse. »
Fernanda Weiden

J’espère avoir convaincu que les bénéfices d’avoir de plus en plus de participantes dans le logiciel libre sont évidents. Nous écrivons des logiciels pour répondre aux besoins des gens, mais nous ne pouvons voir clairement que nos propres besoins. Une plus grande diversité de ceux impliqués signifie plus de perspectives sur tous les problèmes, une meilleure compréhension des problèmes qui doivent être résolus, et de meilleures solutions à ces problèmes.

Beaucoup des contributions stéréotypiquement féminines : le design de l’interface, la documentation, et même le marketing sont des domaines dans lesquels le logiciel libre est tristement déficient. Il devrait être assez évident que si c’est ainsi que les femmes souhaitent contribuer, nous devrions foutrement leur rendre la vie facile.

Il y a beaucoup à gagner en amenant les femmes dans le logiciel libre, et la meilleure façon pour vous d’aider à ce que ça soit possible est de commencer par votre projet et les projets auxquels vous contribuez.

Notes

[1] Quelques ressources francophones sur le sujet glanées sur le net : Femmes et logiciels libres : un enjeu de société de Laurence Rassel, Hacker ou macho alternatif ? de Lize De Clercq, Les femmes et les logiciels libres : Situation, Analyse, Propositions d’Aurelie Chaumat et Les Femmes dans le Logiciel Libre de Anne Østergaard.

[2] Parmi les pionnières citons par exemple Ada Lovelace, Grace Hopper, Frances Allen, Rosalind Picard, Mitchell Baker et Mary Lou Jepsen.

29 Responses

  1. psychoslave

    Salut!

    Très bon et exhaustif article.

    Il y a des choses cependant sur lesquels je ne suis pas complètement d’accord.

    Par exemple certaines critiques des listes de diffusion. Le fait d’avoir un profil, cela peut tout à fait être réalisé par un lien vers un blog ou une page perso pour ceux qui le désire. De même qu’avoir une conversation privé en utlisant le mail de la personne si l’envie s’en fait sentir. Aussi au niveau de la modération, principe que personnellement j’assimile à de la répression de la liberté d’expression. Si je suis d’accord qu’une évolution est nécessaire sur la façon de dialoguer, je pense qu’elle doit se faire par l’argumentation (comme le fait si bien ce billet), pas par la répression.

    Cela étant dit, je trouve que les arguments de l’avatar et de la valorisation des participants par un rang, eux tiennent plus la route.

    Au sujet de la persistance des listes de discutions alors que les forums existent, on lira à profit le récent journal et ses commentaires qui traitent de ce sujet sur linuxfr https://linuxfr.org/~Moogle/27358.h… (sans nul doute rédigé principalement par des mâles).

    Du coté de ce qui est des outils de développement et des langages, je crois que c’est un peu exagéré d’être si catégorique. Si l’on a besoin de performances, il faudra passer par des langages malheureusement plus abscons, c’est ainsi. Mais à ce niveau là, pouvoir participer à des projets complexe, il faut passer par l’apprentissage d’outils plus pointues. Quoi qu’on fasse corriger une faille dans un noyau comme linux demandera plus d’investissement que de corriger une faute d’orthographe sur wikipédia.

    Ça ne veut pas dire qu’il est impossible d’améliorer les choses, mais on ne peut pas non plus faire de miracles. Du point de vue de la documentation et du design des interfaces, je trouve ça en revanche tout à fait pertinent.

    Mais il faudrait également une évolution des mentalités pour ce faire. Je me suis déjà cassé les dents à essayer de présenter des css offrant des interfaces plus esthétiques aux projets debian et gNewSense. Non seulement j’y ai perdu mon temps, car ils n’ont même pas été mis en place (alors qu’il est possible de les mettre en css alternatives), mais en plus j’ai eu le droit à des réprimandes et des remarques qui n’avaient rien de constructives. Pourtant il y avais des utilisateurs qui par ailleurs semblé apprécier ces nouveaux styles.

    Comme quoi, les comportements rustre ne touchent pas que ces dames.

    Je pense également qu’il faut à tout pris faire disparaître le réflexe «RTFM». À mon humble avis, c’est passer complètement à coté du vrai problème que pause la personne. Bien sûr, elle à sans doute un problème technique à résoudre, et sa réponse est très certainement dans une documentation. Mais ici c’est également, et surtout ai-je envie de dire, l’occasion de créer des liens sociaux.

    D’ailleurs, je pense que c’est un des grands plus d’ubuntu (même si personnellement je n’utilise pas ubuntu), avoir des forums où les gens peuvent poser des questions aux réponses évidentes pour les utilisateurs plus avancés. Pas tant pour l’information technique qu’ils apportent que par la cohésion social qu’ils créent.

    À propos de la documentation, j’aimerais d’ailleurs dire que je ne la pense pas tant pauvre que mal présenté. La documentation devrait aller à l’utilisateur, et pas le contraire. Si la ligne de commande peut paraître si austère aux nouveaux utilisateurs c’est, mis à part des noms de commandes abscons, largement du à l’absence d’informations utiles au moment où on en a besoin. Nano qui par défaut affiche les raccourcis claviers en bas de page est un bon élève de ce coté là.

    Pour en revenir à l’article, je m’étonnes de certain commentaires que je trouve un peu contradictoire comme «L’apprentissage informel avec les hommes peut être gênant (est-elle votre apprentie ou votre petite amie ?)». Quand on lit auparavant «Les femmes ont moins d’opportunités d’apprentissage», on reste interrogatif.

    Je ne suis pas certain que cela soit un problème réel. On peut très bien avoir des rapports conviviaux avec une personne du sexe opposé, sans se poser la question du flirte et plus si affinité.

    Très bon article au demeurant qui soulève un réel problème de notre communauté et apporte des pistes pour le résoudre, merci.

  2. Simon Chapelle

    C’est sûr que aboutir à 2% de femmes alors même qu’on est par principe un mouvement non discriminatoire est quelques chose d’assez paradoxal.

    Un autre paradoxe c’est que le Framablog est sûrement lu par… 98% d’hommes et c’est dommage parce que moi j’attends des commentaires féminins !

    Merci en tout cas et bravo pour ce blog qui est en train de devenir le petit Courrier International du logiciel libre 🙂

  3. Vieux Chamo

    11. Que Stallman fasse quelques abdos et se lave les cheveux

    Je sors…

  4. 0sucre

    Un article qui parle des femmes dans le logiciel libre, voici qui est assez rare. Aussi, faisant partie des 2%, je ne suis pas très d’accord. La principale chose serait d’être acceptée en tant que développeuse ou admin et non en tant que secrétaire!!!! Lorsque je dit avoir fait des études d’informatique à une personne en ayant fait autant que moi on ne voit pas en moi un geek mais une personne faisant du traitement de texte ou du tableur. Le problème est vraiment là, nous devons faire deux fois nos preuves!!
    Ensuite pourquoi tout changer pour "faire venir" des femmes. J’aime l’informatique et les logiciels libres comme ils sont, j’aime utiliser le terminal et des outils avancés, et c’est pour cela que j’aime le libre.
    Comment feriez vous venir une femme dans les métiers de bâtiment? On ne va pas mettre des fleurs roses partout!
    La seule chose qui compte c’est admettre qu’il y a des femmes accros au pc, admettre qu’elles peuvent en connaître plus que vous, écouter ses idées et éviter les blagues vaseuses (mais on s’y habitue).
    Aussi je doit dire que j’ai rencontré plusieurs personnes qui me voyaient comme eu, ceci peut être est-ce dut à ce que mon écran n’est pas rose bonbon mais toujours avec un terminal et un emacs! En tout cas je les remercies, et le libre c’est cela aussi.
    Ah oui je voudrais ajouter que les femmes ont des loisirs autant que les hommes, les tâches ménagères c’est une autre histoire…
    Du respect et de la reconnaissance, c’est tout ce que je veut, ne changeons pas tout!

  5. louiz'

    Euh, excusez moi mais je trouve cet article plutôt NASE.

    Du début à la fin on a l’impression que les femmes sont des choses qu’il faut attirer avec des petits conforts, leur faire des cadeaux, ne pas les brusquer (olala, l’informatique c’est duuuur)…

    « Même si les femmes ont le contrôle nécessaire pour installer des environnements de développement, en général elles ne veulent pas perdre autant de temps à jouer avec les outils, et veulent moins d’obstacles pour pouvoir simplement travailler »
    On parle de développeurs ! On parle pas de votre femme qui n’y connait rien en informatique et qui sait tout juste lancer firefox ! Si un(e) développeur(euse ?) ne sait pas installer un environnement de travail toute seule, je vois pas ce qu’elle fout dans le domaine de l’informatique…
    On a l’impression que vous voulez attirez les débutants, pas les femmes…

    « # Les femmes ont moins de temps pour s’adapter à une technologie
    # Leur temps est plus morcelé, il doit tenir compte de responsabilités comme de soutenir ou de prendre soin d’une famille »
    Alors ça c’est tout simplement hilarant !
    C’est vrai qu’avec le linge qu’il y a à repasser et bébé à laver (sans parler de la cuisine à faire !), madame n’a pas beaucoup de temps pour coder.
    Mais je me demande : à quel moment les hommes ont plus de temps ? Entre les matchs de foot, les nuits chez leur maitresse, les soirées entre potes à boire de la bière, ils ont pas beaucoup de temps pour coder non-plus…

    « 4. Utilisez des langages de très haut niveau (Perl, Python, Ruby, etc.) »
    Encore une fois, on parle de DÉVELOPPEURS ! Pas d’un quelconque débutant qui a commencé l’informatique l’année dernière. Je vois pas en quoi une femme est plus débile qu’un homme pour apprendre un langage de bas niveau !

    Franchement, ce truc, j’ai l’impression que c’est une blague…

    Oui, il manque de femmes chez les développeurs de logiciels libre (j’en n’ai jamais croisée), mais c’est pas pour ça qu’il faut les attirer avec des bonbons, des cadeaux et des « si tu codes, promis, j’te fais un enfant/je t’emmène en voyage » !
    On n’est plus en 1850. Oui, les femmes peuvent travailler, oui les femmes sont intelligentes et oui, les femmes savent coder (quand elles le veulent).
    Alors oui, je suis d’accord qu’il faut améliorer les dialogues entre devs, mais ça vaut pas que pour les femmes. Y’a quelques points qui sont problématiques et qu’il faudrait améliorer, oui, mais c’est pas vraiment une raison de femme ou pas femme, juste une question de communication d’organisation des projets.

  6. louiz'

    (aha, ravi de voir que mon post a croisé celui de quelqu’un (oh, une femme, sur un blog !! Trop foooort, elle a dû se perdre en cherchant Meetic ou quelque chose comme ça, je pense) qui a le même avis que moi :))

  7. 0sucre

    @ louiz : les seuls personnes que je connait à être sur Meetic sont des hommes, trop penchés sur leur pc et leur nombril pour voir le reste du monde

  8. louiz'

    0sucre, je veux bien te croire 😉 (personnellement je ne connais personne sur meetic, c’était un exemple au pif :D)
    (par contre, j’espère que t’as compris que j’ai dit ça sur un ton ironique, hein. (enfin, si t’as lu mon post précédent, ça doit être le cas))

  9. JosephK

    Je trouvais justement que l’article faisait un peu trop dans le style "Guide d’intégration des handicapés à l’attention des normaux" (rien que dans le titre c’est déjà débile 🙂 ). Comme s’il y avait besoin d’un mode d’emploi.

    Globalement, ce que je retiens de l’article c’est surtout "virer les cons" et supprimer les propos sexistes (et les fonds d’écran qui vont avec). Le reste se fait tout seul.

  10. Michel D67

    Je m’attendais un peu à voir des commentaires féminins par trop contents d’avoir ainsi été mises dans des cases.

    Mais ce 2% (même moins d’ailleurs, le chiffre exacte c’est 1,5%) c’est tout de même hallucinant non ?

    Alors on peut s’offusquer des maladresses de l’article mais peut-être pas de se soucier du problème.

    Mais peut-être après tout qu’il n’y a pas de problème. Les hommes sont contents d’être entre eux pour pouvoir se concentrer sur leur travail et non sur le décolleté de la voisine. Et peut-être aussi que les rares femmes qui sont développeurs sont bien contentes de se retrouver devant ce parterre d’hommes où, c’est darwinien, elle seront nécessairement l’objet de certaines attentions et admirations de part leur unicité.

    Ca marche aussi dans l’autre sens remarquez chez les hommes infirmiers ou même "sage-femmes" !

    IMHO je trouve qu’il y a quand même de bons arguments dans cet article mais il vaut mieux pour les garder implicites histoire justement de ne pas froisser ces dames.

  11. Achille Talion

    Hey, faut pas non plus les forcer !

    Je vais vous en citer d’autres de chiffres moi alors :
    – Voici : 500 000 tirages
    – Public : 400 000 tirages
    – Closer 300 000 tirages

    Je vais me faire flamer (on en parlait justement) parce qu’on va me dire que c’est pas que les femmes qui lisent du pipeule mais pour moi c’est bien un problème féminin et un problème d’éducation.

    Est-ce que vous arriverez un jour à faire en sorte qu’une lectrice assidue de Voici devienne développeur ?

    Est-ce que vous arriverez un jour à faire en sorte qu’une téléspectatrice assidue de télé-réalité devienne développeur ?

    Réponse : non, c’est pas la peine d’insister. La fabrication de la consommatrice est impossible a re-formater et à des années lumière de la culture du logiciel libre.

  12. H.Valentza

    Difficile d’éviter les commentaires acerbes ou carrément les trolls.

    Pour répondre aux deux femmes qui se sont exprimées, c’est vrai que c’est très souvent maladroit et simpliste mais il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans ce long article.

    C’est un peu réducteur de n’en garder que son côté "l’attirer avec des bonbons".

    Par exemple j’aime bien cette phrase : "Les femmes sont beaucoup plus sensibles à l’appartenance qu’à la victoire." que j’ai souvent constaté et pas qu’en informatique.

    Ca me rappelle un peu la chanson de Renaud sur Mme Thatcher 😛

    C’est déjà pas mal d’en parler. Sauf si personne ne souhaite voir la situation bouger.

  13. Pteppic

    Pour repondre a louiz’, notament cette partie là :

    «On parle de développeurs ! On parle pas de votre femme qui n’y connait rien en informatique et qui sait tout juste lancer firefox ! Si un(e) développeur(euse ?) ne sait pas installer un environnement de travail toute seule, je vois pas ce qu’elle fout dans le domaine de l’informatique…
    On a l’impression que vous voulez attirez les débutants, pas les femmes…»

    Justement, on parle de comment faire pour attirer des débutant ce qui pourait attiré des femmes… comme expliquer (certe maladroitement), il y un telle sexisme du a un héritage culturel totalement pouris (vous savez le fameux héritage culturel de la religion chretienne de notre magnifique constitution europeene…) qui fait que justement les femmes ce lance plus difficilement dans l’apprentissage de langage de programmation. Aussi bien a cause des hommes qui ne vont pas aider, des femmes qui ne vont pas demandez au hommes de les aider, qu’une auto-limitation des femmes elles même : «J’y comprendrais rien» du a cette héritage culturel et social (A rabacher en permanance que quelqu’un est nul pour faire tel truc, au bout d’un moment, cette même personne finit par le croire… A force de rabacher que les filles sont nul en techniques, elles finissent par le croire :/)

    Puis aussi cette parti-ci :
    «Encore une fois, on parle de DÉVELOPPEURS ! Pas d’un quelconque débutant qui a commencé l’informatique l’année dernière. Je vois pas en quoi une femme est plus débile qu’un homme pour apprendre un langage de bas niveau !»

    On ne parle pas de la difficulté d’apprentisage d’un langage bas niveau, mais d’un mélange entre le temps d’apprentisage d’un langage bas niveau et de la programmation du a un emplois du temps morceller… D’ailleur, je trouve personnellement le C plus simple que le Python comme langage, mais effectivement je trouve le Python beaucoup plus lissible quand on reviens sur du code (on sait plus facilement où on en était et ce qu’on voulais faire)
    Mais donc ce point ne concerne pas que les femmes loin de là…
    Puis vous sortez comme exemple :
    «Mais je me demande : à quel moment les hommes ont plus de temps ? Entre les matchs de foot, les nuits chez leur maitresse, les soirées entre potes à boire de la bière, ils ont pas beaucoup de temps pour coder non-plus…»
    J’ai personnellement remarquer que les developpeurs de logiciel libre que je connais : 1) N’aiment souvent pas le foot 2) Les nuits chez leur maitresse je peut pas dire, je suis pas au courant 3) Quand ils faisaient des soirés entre potes, ils parlent hardware & code…

    Bref, article interresent, qui apporte quelque idée de solution, mais effectivement trés maladroit…

  14. ismael

    Il y a de bonnes idées dans les solutions proposées, mais pour résoudre un autre problème : le culte du geek dans le monde du logiciel libre. Il n’y a pas que les femmes que cela fait fuir, je refuse moi-même de me complaire dans l’idée de vouer tout mon temps, toute mon énergie, à contribuer aux logiciels libres.

    Chacun fait ce qu’il veut, alors on peut dire qu’il serait bon que les projets soient plus enclins à accepter des contributeurs de culture différente, geek ou pas, homme ou femme, de droite ou de gauche, …

    Ce qu’il y a de maladroit dans cette proposition, à mon sens, c’est d’associer toutes les femmes à une seule et même forme culturelle. Il ne suffit pas de s’en défendre en introduction.

    Le problème avec la discrimination, qu’elle soit positive ou négative, c’est qu’elle oblige à ranger les gens dans des boîtes. Sauf que toutes les femmes ne rentrent pas dans la boîte décrite ici… En s’intéressant de cette manière à une minorité, on crée une nouvelle marginalité.

    Prônons la tolérance, expliquons là, le bon sens fera le reste.

  15. yza

    Cette analyse est très intéressante et très pointue …peut-être un peu trop. Je suis assez d’accord avec Ismael.

    Pour ma part, je ne suis pas développeuse, mais j’apporte ma pierre à l’édifice du libre via un collectif sur les LL et un peu via Musique Libre. Quand j’ai mis le pied dans la communauté des LL j’ai été fraichement accueillie par le commentaire d’un forumeur anonyme, qui pensait que je "n’avais pas les épaules" pour installer en dual boot… c’est vrai j’ai galéré, mais grâce à un autre beaucoup plus à l’écoute et très patient j’y suis arrivée.

    On trouve de tout dans la communauté du libre… et la faible présence féminine est, à mon avis, due à une conjonction de facteurs dont le principal est l’héritage culturel et cela concerne aussi bien les hommes, que les femmes.
    Les hommes par les reflexes matchistes maintes fois cités, les femmes aussi qui ne se projètent pas dans cette activité parce qu’elle est identifiée comme typiquement masculine. Je pense notamment aux réactions de certaines compagnes de mes collègues du collectif. Certaines ne s’interssent pas à ce qu’ils font car elles voient cela comme du foot ou des jeux videos genre wow… une activité de mâle quoi !

    C’est à la fois aux hommes et aux femmes de faire des efforts pour se débarasser des images inconscientes qui forgent ces fameuses cases dont on a tant de mal à sortir.
    Mais on ne changera pas l’esprit de la société et ses bonnes vieilles tendances judeo-chrétienne en un jour, n’est-ce pas ?

    En attendant, utiliser des règles basiques comme le respect et l’écoute… ça aide.
    Isa.

  16. louiz'

    pour Pteppic :

    « Justement, on parle de comment faire pour attirer des débutant ce qui pourait attiré des femmes… »

    L’article, à la base, parle de la différence entre le nombre de devs féminins dans le logiciel proprio et ce même nombre dans le logiciel Libre.
    Je pars donc du constat qu’on parle, dans les deux cas, de développeuses déjà confirmées.
    (sinon, si on parle juste de débutants, rien ne dit que ces débutants vont se tourner vers le logiciel proprio…)

    « J’ai personnellement remarquer que les developpeurs de logiciel libre que je connais : 1) N’aiment souvent pas le foot 2) Les nuits chez leur maitresse je peut pas dire, je suis pas au courant 3) Quand ils faisaient des soirés entre potes, ils parlent hardware & code… »

    Et pourquoi les femmes dans le logiciel Libre seraient alors comme toutes les autres femmes (pour reprendre l’idée du billet, pas la mienne), c’est à dire faire la vaisselle et le ménage, s’occuper de bébé et faire les courses ?
    Pourquoi les femmes ne pourraient pas aussi parler de hardware et code ?

    Achille Talion> Ahahaha, ton post est une énorme blague… (enfin… j’espère… non ? =/)

    Oh, et au fait, je ne suis pas une femme.

  17. chataigne

    bonjour,

    Je suis une geekette depuis l’age de mes neuf ans. J’aime l’informatique et j’en bouffe. Comme je suis naturellement arrivée sur le net vers 1996, je me suis retrouvée à discuter avec des gars sur les forums (j’ai également eu beaucoup de fréquentations hommes informaticiens puisque c’est également mon métier). Très longtemps, on m’a balancé "allez avoue que tu es un homme, tu parles comme un homme, tu penses comme un homme" (?).

    Et quand j’ai pu prouver que j’étais vraiment une femme… quand je donnais une opinion, on me reprochait un trop plein d’hormones. Marrant.

    D’ailleurs, à quoi bon vouloir à tout prix prouver ce qu’on est en matière de sexe, on s’en fout en informatique, seul le travail compte non ? (On est pas là pour trouver l’âme soeur). Et être une femme, c’est aussi se faire effectivement draguer par certains qui deviennent hyper lourds, voire stressants. Il m’est arrivée d’être traquée complètement.

    A la fin, j’ai pris un pseudo masculin et j’ai pu enfin discuter d’homme à homme. J’en ai eu marre de devoir passer du temps à prouver (pourquoi d’ailleurs ? Qu’est ce qu’on s’en fout) que j’étais une femme et j’ai enfin été tranquillle.

    Dans mon métier, les copains hommes sont égalitaires en règle générale et très ouverts, il n’en est pas de même pour les patrons et autres, qui ne sont pas forcément informaticiens. Combien de fois m’a t on demandé de taper une lettre ou de répondre au tel juste parce que j’étais une femme (je ne savais pas taper, pas plus que je savais faire le café, au demeurant dégueulasse.. notons qu’on ne me le demandait qu’une fois en général, le café 😉 ). Et renvoyée aux taches subalternes, voire remise en question pour des boulots que j’avais effectués, quand je me présentais pour un job : on ne me croyait pas (notons qu’en à côté, les copains, eux, on ne leur demandait rien, on a souvent pu communiquer sur le sujet d’ailleurs).

    Ceci dit, j’ai fait mon trou à la force du poignet en prouvant mes capacités. Maintenant, je sais ce que je suis capable de faire, mais quand j’arrive dans une place, je fais un exemple sur le plus retrograde qui m’attaque toujours le sourire aux lèvres sur la partie technique. Une fois explosé, il me respecte et les autres aussi. Je pense que ca doit arriver aussi aux hommes. 😉 C’est un peu triste tout de même.

    Ce qui m’empêche de contribuer pleinement à la communauté du libre (j’aide un peu sur les forums linux quand je peux), c’est la difficulté à être intégrée dans les équipes de traducteurs ou autres qui sont déjà formées. En plus, je suis bien meilleure en informatique pure qu’en langue. Mais bon, je suppose que les développeurs du libre ont plus de facilité pour se rencontrer peut être et connaissent mieux les rouages, se connaissent entre eux et ont l’habitude de se mettre au parfum. Donc les nouveaux, personne n’est trop là pour les guider rapidement et facilement. C’est une hypothèse.

    Je suis maman maintenant, et je ne peux pas passer du temps avec d’autres hommes en réel. Ceci dit, je suis volontaire pour coder et contribuer, traduire, tout en restant libre de mon temps, à travers le net.

    Je voudrais juste qu’on me guide un peu pour intégrer ces communautés et que je puisse bosser sans passer du temps à cliquer sur des liens, ouvrir des comptes et voir que je ne peux pas contribuer parce que je suis nouvelle et que les équipes sont déjà formées…. Mais ça, ça concerne tout le monde je pense, hommes et femmes confondus.

    Pour le reste, c’est en informatique que j’ai vu le plus d’égalité. C’est un travail intelligent, fait par des gens intelligents et les geek sont déjà suffisamment confrontés à la différence pour être sexistes. Bien sur, il y aura toujours des machos, comme des femmes qui détestent les hommes. Mais bon, c’est pas en informatique qu’on en voit le plus. C’est clair.

    Notons qu’après plusieurs échecs dans mes couples du fait que j’étais trop mariée à mes machines, j’ai fini avec un geek. 😉 Maintenant, on s’apprend mutuellement nos découvertes. Et on ne se prend pas la tête pour des histoires de sexes (par contre, niveau matos, si ! On n’est jamais d’accord… lol).

    Amicalement

  18. lea

    Que de commentaires destructifs… Voilà la principale raison pour laquelle je ne participe PAS aux LL. Pourtant je suis une pro-logiciel libre. Je fais de la pub autour de moi, j’assure l’installation et la hotline ubuntu pour les non-informaticiens de mon entourage. J’ai mon dual boot à la maison et excepté pour jouer je n’ai que du LL sur mon pc. Je programme un peu, pas beaucoup c’est vrai et dans des langages "inutiles, stupides, qui servent à rien, etc…" vous savez le Java tous ça… même si j’ai eut fait du C a un moment… Je ne suis pas une "super" programmeuse, il faut dire que ce n’est pas mon job. Je suis ingénieur de recherche en cryptologie/sécurité informatique.

    Lorsque je me suis intéressée au libre, je me suis rendue compte que la communauté des utilisateurs pouvait être super, mais que la plupart de ceux "qui font" le libre beaucoup moins… Je les vois comme une bande d’extraterrestres un peu macho sur les bords, désolé pour la généralisation…

    Juste pour tester rentrez sur un canal irc avec un pseudo féminin… vous n’aurez jamais la réponse à votre question, on va ce moquer de vous, toute question de débutant sera ridiculisée "de toute façon les femmes et les ordinateurs… ", toute question plus pointue amènera à un doute sur vos capacités "tu sais vraiment de quoi tu parles?". Vous aurez peut-être quelque n° de téléphone ou adresses msn/skype/.. très "intéressé" dans le fait de vous expliquer "en privée" votre problème mais c’est tout. Si le pseudo est masculin, ou neutre (donc vous êtes forcement un mec) les choses seront tout autre… la même question sera vu d’une manière différente, et vous pourrez même trouver quelqu’un qui prendra le temps de vous aider.

    Moralité pour participer sur un forum d’info, il faut soit prouver qu’on est 2 fois meilleures que les mecs, soit faire croire qu’on est un mec, ou au moins laisser planer le doute… pas étonnant qu’ils ne trouvent que 2% de femmes… La première solution est crevante et empêche d’aller là où ce serait intéressant, là où on pourrait apprendre… Personnellement, planquer le fait que je suis une fille m’agace, par habitude je vais accorder au féminin et là, c’est le drame. Moralité, entre les réflexions machos et les dragueurs, je préfère m’abstenir.

    Ce qui m’étonne dans ce comportement, c’est que les informaticiens IRL ne prennent pas en compte votre sexe. Ils traitent tout le monde de la même manière ^^ .

    (chataigne> moi aussi j’ai fini avec un geek , peut-être la destinée? 😛 )

  19. chataigne

    (lea : sécurité/cryptologie, bravo ! 😉 Pour la destinée, sais pas, mais je sais qu’on est surement les seuls à pouvoir se supporter -s’encourager ?- mutuellement à long terme, faut dire que sur une machine, le temps disparaît, seul un geek peut comprendre… et comme ça, on fait deux fois plus de dégâts que tout seuls, c’est bien plus rigolo…. :)) Et après on fait de "petits techniciens" -filles et garçons- qui font qu’on fait encore plus de dégâts à plusieurs… c’est du vécu).

    Je rajouterai que je ne me reconnais pas dans le texte de l’article, les amis je les ai déjà, je ne prends même plus les numéros des gens que je rencontre (à regret quelquefois) car je n’ai pas de temps à leur accorder. Maintenant, si une amitié nait, pur hasard et sur du long terme, ok, mais bon, c’est pas ma recherche.
    Je souhaite être libre, c’est à dire que l’appartenance, je m’en tamponne, ça aurait même tendance à me gonfler. Si je peux être anonyme, c’est mieux, je suis autonome (j’aime pas trop bosser en binôme) et j’aime changer et prendre des risques.
    Et j’aime la victoire qui me transcende.
    J’aime aussi la gloire (j’ai terriblement savouré mes moments de gloire, miam).
    Et j’aime bien être le chef de meute, ce qui m’est arrivée plusieurs fois, mais ca m’éloigne de mes machines…. donc par voie de conséquence :
    j’aime plutôt être tranquille, c’est à dire avec mes machines et mes codages à moi (à moi ! à moi !). C’est souvent incompatible, donc j’ai tranché net.
    J’adore me prendre la tête pendant des heures et je n’aime pas le rose, ni les obligations. Bof.
    Et quand je fais des programmes, des sites ou autres, ils sont toujours hyper moches (je suis obligée de travailler actuellement sur le design tellement c’est moche) mais ils font ce qu’on leur demande.
    J’aime surtout ne pas perdre mon temps, vu qu’il est tout de même précieux, donc j’aime bien le "droit au but". On dit ce qu’il faut faire, ou il faut aller et hop, roule… On se prend la tête après pour la résolution de problème (c’est ça mon truc). Là on peut y passer du temps.
    Mais naviguer à vue sans rien faire, non, ça, ça ne me plaît pas trop.
    Sauf à être très fatiguée, en espérant l’inspiration quand je suis sur un nouveau projet.

    Voilà, je suis moi même quoi. On m’a élevé dans un système égalitaire et à l’école, nous étions égalitaires. C’est dans le cadre du travail que j’ai été ahurie, souvent. Et que je le suis encore.

    Pour en revenir à l’article, je pense qu’il est tout de même assez "sectaire" et qu’il met les femmes et les hommes dans deux grosses boites, bien différenciées.

    Ah, oui, dernière chose que j’ai lu dans je ne sais plus quel commentaire : je déteste être le point de mire d’un groupe d’homme informaticiens admiratifs et être victime de "grandes manoeuvres" comme dit un pote à moi, qui me donne l’impression d’être un steack. Ecoeurant. Ca me dégoute je ne sais pas pourquoi, mais pire que tout, je me sens rabaissée. Mise à part. Un peu quand on vous laisser gagner à quelquechose, c’est la honte ! :))

    Amicalement

    ps : en espérant avoir contribué à lever un certain nombre d’idées reçues.

  20. JosephK

    "Pour en revenir à l’article, je pense qu’il est tout de même assez "sectaire" et qu’il met les femmes et les hommes dans deux grosses boites, bien différenciées."
    J’allais le dire, du style "les hommes viennent de mars et les femmes de vénus"…

    J’ai fait des études de lettres et je me sens tout aussi à l’aise en lettres qu’en informatique mais c’est quand même très énervant quand au téléphone on te refuse un entretien d’embauche pour un emploi saisonnier dans le bâtiment juste parce que tu es honnête quand on te demande quelles études tu fais… (je vous laisse imaginer les "rires" derrière le combiné)

  21. Bernie

    Et dans les LUG ?

    1 ou 2 % de femmes à tout casser ?

    Mêmes causes, mêmes effets.

    Il serait peut-être temps de se poser ICI et MAINTENANT les questions soulevées dans cet excellent article.

    Salut.

  22. librefan

    "Et dans les LUG ?"

    L’amusant, c’est que Libres-Ailé(e)s (pour Linux et le monde du Libre !) qui essaie d’être un LUG et un peu plus, a une majorité de femmes et je pense que c’est dû au fait que ce drôle de LUG a été mis sur pied par 3 femmes (non geeks et pas jeunes). Mais on est petit, insignifiant et ridicule.

  23. benoît

    Cet article est peut-être intérresant pour certains…
    Pour ma part, je le trouve long et très ennuyeux.
    La vraie réponse à l’implication des femmes dans le libre c’est surtout un problème de communication entre homme et femme et pas l’inverse à mon avis. On est au vingt-et-unième siècle et on se sait toujours pas communiquer…

  24. marmotte

    Moi, mon compagnon me trouve désespérante, et encore plus quand je passe mon temps au lit avec mon pc portable à programmer 🙂

    Mais je n’ai pas encore rencontré d’homme me considérant comme "secrétaire" mais plutôt des gens me demandant quelle commande utiliser en bash pour ça, comment faire telle manoeuvre ou si je pouvais rédiger et expliquer certain de mes scripts bash sur un wiki.

    Mon travail étant de développer un code de simulation numérique, c’est vrai que le milieu est plutôt favorable à une reconnaissance dans le milieu de la programmation, mais il est vrai qu’il y a très peu de femmes…

    Personnellement j’adore coder… comme d’autres femmes je l’espère !

    Article marrant à lire tout de même 🙂

  25. ice

    Le logiciel libre n’est qu’un mouvement et pas une communauté.
    C’est une multitude de communautés indépendantes qui codent.
    Si la majorité de ces communautés acceptent des inadaptés débiloïdes c’est leurs problèmes.
    Cependant je vous renvois aux d’articles « historique » : »comment devenir un hacker », « petite histoire des hackers » et « comment poser des questions de manière intelligentes ».
    Pour le fun le tutoriel de création et de gestion des hackerspaces.

    Au vu de ces articles le débat ci présent n’est au mieux qu’une grande farce destinée a amalgamer le logiciel libre aux nombreux ploucs qui par mode essaient de s’y identifier.

    N’oublions pas les premières règles:
    C’est un état d’esprit et un comportement mais le comportement n’est pas une alternative aux compétences.
    Enfin ce n’est que par la reconnaissance comme l’un des leurs par des gens représentant un groupe que l’on en fait partie.

  26. Donia Klein

    « Si la majorité de ces communautés acceptent des inadaptés débiloïdes c’est leurs problèmes. »
    Si elles acceptaient les femmelettes et les pétasses, c’est serait ?
    Le validisme sous couvert de féminisme me dégoûte. Ne rejetez pas la fautes sur des personnes aussi discriminées, des tas de gens valides sont cons…
    De la part d’une personne souffrant de phobie sociale et autiste.