Les femmes, le logiciel libre, vous et moi aux RMLL 2010

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CarbonNYC - CC byLorsque Jean-Pierre Archambault m’a invité le 7 juillet prochain à participer à une table ronde «  Le genre et le logiciel libre  » aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Bordeaux, je me suis senti gentiment piégé.

Pourquoi moi  ? On ne peut malheureusement pas dire que la proportion de femmes dans la communauté Framasoft soit véritablement supérieure à la moyenne des autres projets du Libre, c’est-à-dire très faible.

Certes, mais si je refuse, ne va-t-on pas me suspecter d’indifférence au sujet, voire même de misogynie  ?

J’ai donc accepté ;-)

Mais afin de ne pas trop dire de bêtises et préparer quelques petites antisèches bien senties, j’en appelle à votre participation dans les commentaires ci-dessous. En espérant conserver le climat serein, la qualité d’argumentation et les échanges courtois qui s’y déroulent actuellement, malgré le caractère souvent polémiques de certains récents billets tels ceux sur l’iPad, Chrome ou Ubuntu. En espérant également que quelques femmes nous apporteront leurs témoignages.

J’avais ainsi introduit un vieil article du Framablog qui proposait (quelque peu maladroitement) Dix façons d’attirer facilement la gent féminine vers votre projet libre  :

Prenez 100 développeurs de logiciels, vous n’y trouverez que 28 femmes. Prenez maintenant 100 développeurs de logiciels libres, vous n’y trouverez alors plus que 2 femmes  !

Ce sera certainement la base de notre discussion, avec, dans l’ordre de progression et d’importance, trois grandes familles de questions  :

  • Oui, mais est-ce réellement un problème  ?
  • Pourquoi une telle sous-représentation  ?
  • Que peut-on faire pour y remédier  ?

Les femmes sont minoritaires dans le secteur informatique, ce qui est déjà significatif en soi. Mais à l’intérieur de ce secteur, elle sont quasiment absentes du logiciel libre  ! Pourquoi un tel écart, alors que le logiciel libre n’a de cesse de vanter ses vertus communautaires et que les fameuses 4 libertés qui le caractérisent sont par essence non discriminantes  ?

Le constat est là. Il est paradoxal et difficile à admettre lorsque l’on prône l’ouverture à longueur de journée[1].

Remarque  : Outre cette table ronde, les RMLL proposeront également le 8 juillet une conférence de Perline sur le même sujet où l’on ne risque pas de s’ennuyer à en juger par la pugnace présentation.

«  Le genre et le logiciel libre  » aux RMLL 2010 – Entretien avec Jean-Pierre Archambault


6 % seulement de femmes dans le logiciel libre  !

JPA  : Oui. Le chiffre en surprend plus d’un. Richard Stallman aime à dire, avec raison  : «  Liberté-Egalité-Fraternité »… Si le chiffre surprend, il n’en est pas moins là. D’où un souci de comprendre le pourquoi de cette situation. Pour éventuellement conclure que cela s’explique très bien, ce qui ne signifie nullement s’en accomoder. La question est donc posée et le thème du genre émerge dans différentes manifestations du logiciel libre. Pour réfléchir et, si possible, agir.


Ce sera le cas aux RMLL 2010

JPA  : Différentes initiatives sont prévues. Dans le cadre des journées du pôle de compétences logiciels libres du Scérén, le 7 juillet une table ronde sera proposée et le 8 juillet auront lieu des entretiens collectifs avec des chercheurs du laboratoire EDA de Paris 5 Sorbonne ainsi que des interviews filmés en coopération avec l’équipe audiovisuelle des RMLL (3). Les entretiens s’inscrivent dans le cadre d’un projet du laboratoire. Les volontaires prêts à participer à ces entretiens d’environ 40 minutes (6 participants par groupe) sont les bienvenus. Il s’agira de discuter librement de leurs parcours et de leurs expériences relatifs aux logiciels libres[2]. Le 8 juillet également, une conférence sera organisée par Perline.


Une dimension éducative  ?

JPA  : On connaît la place de l’éducation reçue dans les déterminations de chacun, les stéréotypes véhiculés. Cela vaut pour des problématiques générales comme «  le genre et l’informatique  », «  le genre et la science  » et, en définitive, la condition féminine dont «  le genre et le logiciel libre  » constitue une de leurs déclinaisons.


La situation dans l’informatique en général

JPA  : On compte environ 25 % de femmes dans le secteur des TIC. Dans les professions de l’informatique, on constate une régression. En effet, au début, les femmes y étaient nombreuses  : les stéréotypes ne jouaient pas, il y avait un espace à occuper, à conquérir, notamment pour ceux et celles qui pouvaient se sentir «  mal à l’aise  » dans d’autres domaines comme les mathématiques par exemple. L’informatique ne porte pas en elle-même des choses hostiles aux femmes. Mais on retrouve l’influence de ce qui est «  technique  ». Ainsi y a-t-il moins de femmes dans les domaines du matériel et de l’architecture, le rapport au tableur a une connotation masculine dans les formations techniques (industrielles) mais pas dans le domaine teriaire où il y a beaucoup de femmes. On ne constate pas de différence pour la programmation.


Et dans le libre  ?

JPA  : Il y a apparemment plus de femmes dans le libre au sein des entreprises que dans les communautés de développeurs. On connaît le prestige accordé à l’écriture du code dans le libre. Mais le geek est marqué au masculin et le libre garde une aura de transgression, un côté «  Robin des bois  ». Les femmes s’investissent davantage dans les travaux «  annexes  », moins valorisés, dans une démarche de bien commun avec un but collectif. Les hommes, plus engagés dans les stratégies de pouvoir, privilégient ce qui se voit, les activités «  nobles  ». Et codent sur leur temps libre (quand il ne s’agit pas d’une activité professionnelle). Et l’on sait que le temps libre n’est pas (encore) la chose la mieux partagée dans le monde des genres. On retombe sur la condition féminine.


L’informatique est une science

JPA  : On retrouve la question du positionnement des filles par rapport aux carrières scientifiques avec, circonstance aggravante jusqu’ici, l’absence d’une discipline informatique au lycée. De ce point de vue également, la création d’un enseignement de spécialité optionnel «  Informatique et sciences du numérique  » en Terminale S à la rentrée 2012 est une bonne chose. Les lycéennes réussissent aussi bien (mieux même) que les lycéens dans les matières scientifiques. Et pourtant, elles ne choisissent pas ensuite les filières et carrières scientifiques comme elles pourraient y prétendre. Avec des différenciations au sein des disciplines (par exemple les statistiques et les probabilités en mathématiques par rapport aux autres domaines) ou d’une discipline à l’autre (il y a beaucoup de filles en biologie).


Des rendez-vous

JPA  : La réflexion est engagée mais elle va se poursuivre en se diversifiant. Les questionnements ne manquent pas. Rendez-vous donc à Bordeaux début juillet aux RMLL 2010, pour les débats, les entretiens et les interviews. Puis lors du prochain Forum Mondial du Libre à Paris, les 30 septembre et 1er octobre 2010. Signalons également le projet européen Predil (Promoting Equality in Digital Literacy) dont une rencontre en septembre prochain en Slovaquie s’intéressera notamment au thème du genre dans le logiel libre.

Notes

[1] Crédit photo  : CarbonNYC (Creative Commons By)

[2] On peut d’ores et déjà s’inscrire aux entretiens collectifs en adressant un message à Ayuko Sedooka (ayuko76 AT gmail.com), copie à jean-pierre.archambault AT ac-paris.fr.

79 Responses

  1. Adrienne Alix

    Est-ce qu’être « dans le libre » c’est uniquement coder du logiciel libre ?

  2. Hybrid Son Of Oxayotl

    Alix, je pense que si ta question se référait à l’«art libre», en tout cas ça dépasse un peu du cadre des RMLL. Il s’agit quand même à la base d’une communauté assez différente. Par contre, s’il s’agit de traduire des, de créer des logos pour, de faire la promotion de logiciels libres, je pense que ça rentre parfaitement dans le sujet.

  3. ZaZo0o

    Je n’ai jamais été partisane des débats sur la parité, et encore moins dans le contexte des logiciels libres! Je ne crois pas qu’il faille forcément prendre des mesures pour rendre ce milieu plus attractif pour les femmes, ça n’a pas de sens.
    Je reste persuadée qu’une femme peut très bien à l’heure actuelle entrer dans une communauté de développeurs sans qu’il y ait de discrimination, à partir du moment où elle a les capacités pour répondre aux attentes. Après, il est vrai que le stéréotype du débianneux barbu qui boit de la bière et troll dès qu’il ouvre la bouche peut faire fuir les âmes sensibles. Malgré cela, nous sommes tous animés par les mêmes idéaux (à quelques trolls près), on doit donc être capable de s’entendre et de travailler ensemble!
    Pour ma part, faire de la discrimination positive n’est pas une solution. Les femmes sont moins impliquées dans le logiciel libre peut-être simplement parce qu’elle ne sont pas au courant, voire même parce que ça ne les intéresse pas. Mais au sein d’une communauté de libriste, il n’y a pas à mes yeux de différences entre un homme ou une femme.

  4. Gastlag

    Bonjour,

    voici un article de sociologie sur les femmes dans l’informatique. Les explications apportées sont d’autant plus forte dans les logiciels libres : idéal du hacker qui est fortement genré.

    "La disparition des filles dans les études d’informatique : les conséquences d’un changement de représentation " d’Isabelle Collet dans la revue Carrefours de l’éducation 2004

    Si vous me contacter je peux vous indiquer où trouver le pdf de cet article ainsi que d’autres.

    Sinon il est clair que comme, aujourd’hui encore, les femmes effectuent environ 80% des tâches ménagères, ça leur laisse moins le temps pour des activité en dehors du travail salarié.

  5. joan

    @Adrienne Alix : Non 🙂
    Rien que dans le logiciel, il y a aussi les contributions de type artistiques, le support sur les forums, les traductions, la documentation, etc. Je pense que les stats en tiennent compte.
    Je pense que les différents secteurs de contribution sont chacun représentés différemment.

    Et probablement encore une proportion significativement différente quand on prend la culture libre dans son ensemble (musique, etc.)

    Une autre piste : les femmes ont-elles autant de temps libre que les hommes ?
    Si la réponse est non, cela pourrait expliquer qu’elles soient plus représentées dans le logiciel classique; et, au sein du LL, plus représentées dans les contributions de type professionnelles.
    (Je pense au poids de nos cultures patriarcales où les tâches ménagères sont statistiquement plus souvent remplies par les filles que par les garçons…)

    Sinon, il y a aussi le Geek Feminism Wiki, avec des infos intéressantes, et notamment la page dédiée au FLOSS.
    http://geekfeminism.wikia.com/wiki/

  6. Bibigeek

    Intéressée par le logiciel libre, mais pas informaticienne, j’ai l’impression que l’informatique nécessite en soi des heures et des heures, des jours et des nuits passés à tenter de comprendre comment fonctionne tel truc, comment développer tel autre truc. Voilà en tout cas comment fonctionnent mes amis informaticiens-geek, et c’est encore plus vrai dès qu’ils travaillent sur les logiciels libres.
    Pour cela, il ne faut pas avoir d’enfant, ou bien il faut avoir un conjoint qui s’en occupe. Beaucoup de femmes sont éliminées d’office par cet état de fait.
    Et puis il faut avoir un caractère un peu particulier aussi et bien souvent préférer la compagnie de son (ses) ordinateur(s) à celle de son entourage. Pour une raison que je ne m’explique pas, je connais plus d’hommes que de femmes casaniers, prêts à sacrifier un café avec des amis pour se consacrer à des activités geeks.

  7. odile

    Commentaire de Geekette
    —————————————–

    1) Faut-il inviter les femmes dans le libre ?
    ——————————————
    * pas très bonnes raisons = elles vont apporter quelque chose de "féminin", leur façon d’aborder les problèmes (informatiques) étant différente ; bof, sur le plan professionnel, je vois pas trop…

    * assez bonnes raisons = un groupe mixte, c’est plus sympa

    * très bonnes raisons = on s’amuse bien, alors s’il n’y a pas de femmes, c’est pas normal et surtout c’est pas juste

    2) Pourquoi elles ne viennent pas ?
    ———————————–
    * pas très bonnes raisons = parce que nous [les hommes] nous sommes méchants avec elles ; (pourquoi culpabiliser ainsi les petites geeks du libre alors que ce sont de gentils idéalistes qui ont déjà tellement de gens sans scrupules qui leur tapent dessus ?)

    * assez bonnes raisons = parce que les geeks se tiennent mal parfois ; mais en fait, ce sont les informaticiens qui se tiennent mal, parfois (voir la chanson "je suis ingénieur informaticien…") ; et puis en fait ce sont plutôt les hommes qui… (voir les blagues sur les blondes etc…)

    le problème, c’est qu’il suffit d’un, ou d’un petit nombre, de gens qui se tiennent mal dans un groupe, pour faire fuir les femmes. Vous voulez les attirer ou les garder ? Alors faites honte à ceux qui débordent. Et faites-le ouvertement pour que les femmes se sentent soutenues. Elles comprendront que vous tenez plus à elles qu’à éviter de froisser leurs copains… (tout cela est très bien expliqué – quoique pas très bien traduit en français – sur le HOWTO Encourage Women in Linux)

    * très bonnes raisons = le logiciel libre demande du temps.. libre, c’est-à-dire le plus souvent en plus du travail, et les femmes, hé bien c’est rare qu’elles en aient suffisamment. Ou alors leurs enfants en subissent les conséquences (voir mon article "Fille de geekette") sur copinedegeek.com)

  8. bellay_montaigne

    En réalité l’ informatique est de la poésie langagière .

    Il suffit de se conférer à l’ histoire de l’ informatique .

    c’ est le Kapitalisme qui l’ a renommé science pour
    le " machiser " …

    et cela a bien pris et a conséquemment
    éloigné les demoiselles en toute bonne Kon_science .

  9. Winael

    C’est vrai qu’il y a peu de femmes dans le Libre et c’est bien dommage. Est ce un manque de temps ? Je ne pense pas. De plus en plus de femmes s’intéressent aux nouvelles techno à en voir par les évènements de type "girly".
    Je pense que le problème essentiel est lié à la promotion du Libre, qui bien souvent ne se limite qu’à prêché des convertis ou des gens prêt à être convertis, là où des sociétés comme Apple, Nintendo et Cie vont à la pêche aux clients.
    Nous nous plaignons du manque de femme dans le Libre mais nous, promoteur du Libre ne sommes peut-être pas assez à leur écoute, ne serait-ce que déjà pour répondre à leur besoin. Nous avons un discours préétabli sur les 4 Libertés qui peut-être ne leur parlent pas de base.
    Car avant de demander de l’implication des femmes nous devons b’abord susciter leur envie de s’intéresser au modèle de société que nous proposons.
    En ce qui concerne le temps libre, consacré au Libre, il est facile d’en libérer pour nos compagnes : il suffit de soit-même participer aux tâches ménagères. Si cuisiner demande parfois des compétence particulière, prendre un chiffon pour faire la poussière ou passer l’aspirateur, s’occuper des enfants, des courses ou des papiers ne requiert aucun compétence particulière et est à la portée de n’importe qui. Au lieu de se réfléchir à la parité dans le Libre, peut-être devrons nous commencer à nous interroger à la parité dans notre vie familiale, et peut-être que nos compagnes naturellement viendront grossir nos rangs.

  10. kirikou

    Bonjour,

    j’ai constaté, qu’il y a cette année, tout comme pendant les 5 dernières années, très peu de femmes conférenciers aux RMLL. Les rares femmes qu’il y a, participent surtout aux conférences sur des sujets sociologiques, politiques, ou d’éducation – et sont ainsi remises à la place stéréotypée des femmes sociales, laissant la technique et la technologie aux hommes. Il suffit de regarder le programme des RMLL 2010 pour s’en rendre compte : je n’ai vu aucune nana dans le panel "Sécurité" ni dans "Administration système". Et vous ?

    @ZazoOo Il me paraît absurde de rejeter en bloc la question "Où sont les femmes" sous prétexte que c’est de la discrimination positive. Dans le monde il y a 51% de femmes. Dans 900 développeurs Debian il y a 3 femmes [source : http://debian-women.org]. C’est ce qu’on peut appeller la non-mixité "de fait". Dans le logiciel propriétaire il y a environ 20% de femmes, d’après l’étude Flosspols [http://flosspols.org] – qui a par ailleurs bien analysé des possibles raisons pour ce déséquilibre.

    En ce qui me concerne je participe aujourd’hui à la communauté notamment par des travaux de traduction, tâche plutôt invisible. Tout travail technique, bien que publié sous GPL, ne se fait pas en participant à des projets, notamment par dégoût – causé par :
    – l’impossibilité de prendre des décisions de manière collective, souvent celui qui a initié un projet et aussi celui qui dirige (méritocratie)
    – cette méritocratie divague des fois en la compétition de "qui a la plus grosse" (J’en ai pas, donc je ne joue pas à ça)
    – en tant que femme je me suis sentie très peu prise au sérieux, certainement, parce que je ne me mets pas en avant, de peur de ne pas être assez bonne (je suis plus ou moins autodidacte)
    – à cause des éternels sous-entendus : je dois forcément être la copine de quelqu’un, autrement je ne serais pas là (des groupes comme "Copine de geek" contribuent assez à cette image, amha. Allez voir leur site tout rose.. et les t-shirts roses (pour les filles) et bleu (pour les garçons) qu’elles ont fait pour je ne sais plus quel événement.)
    – des fois, même si c’est pas systématique, je me suis faite d’abord draguer aussi, notamment sur IRC dès qu’on a constaté que je suis une nana
    – etc.

    Pour résumer, j’ai l’impression de ne pas avoir assez de liberté ni d’espace pour participer. Le peu de transparence dans certains projets me répugne. Et j’ai encore moins l’impression de pouvoir apprendre quoi que ce soit de nouveau.

    D’ailleurs, ce genre de comportement ne vient pas uniquement des hommes présents, mais aussi des rares femmes de la communauté qui estiment que puisqu’elles se sentent bien, ça doit être le cas de tout le monde !

    Il faut aussi rappeller, que, du moins dans mon expérience, les femmes qui codent et participent à la communauté du Libre ont souvent un niveau d’éducation très élevé, contrairement aux hommes qui y participent : beaucoup sont en fait des autodidactes ; seulement ils ont commencé à jouer avec un ordinateur à 7 ans, les femmes souvent beaucoup plus tard (voir aussi Flosspols à ce sujet). Où nous en sommes à nouveau à l’éducation. (Aurélie Chaumat, de LinuxChix France a fait quelques conférences sur le sujet au RMLL 2007 où elle parle de cela.) (voir aussi http://linuxchixfrance.org/)

    Je m’arrête là pour l’instant. Bon courage pour la conférence.

  11. Régis

    Juste une anecdote qui m’est arrivée ce matin:
    Je passe dans une classe de CM2 et croise un groupe d’élèves, les garçons. Dans la classe il reste donc les filles.
    Me renseignant auprès de la maîtresse, celle-ci m’informe qu’ils vont "déménager une classe". Je lui dit que je trouve cela sexiste.Comme elle semble écouter ce que je dis, j’enfonce le clou en lui disant:
    "Les garçons déménagent et les filles font le ménage".
    … nous partons de loin 😉

  12. Grunt

    @Winael:
    "Nous avons un discours préétabli sur les 4 Libertés qui peut-être ne leur parlent pas de base."
    Il n’y a aucune raison que ce discours semble plus intéressant à un homme qu’à une femme.
    Les raisons de la faible présence de femmes dans le libre ont déjà été listées:
    – préjugés vis à vis des femmes, qui ne seraient pas du genre à passer des nuits à geeker en mangeant des pizzas,
    – manque de temps libre, du à un partage des tâches ménagères inéquitable au sein des couples,
    – comportement machiste d’une minorité d’abrutis qui nuisent à l’image de l’ensemble (blagues douteuses, fonds d’écran érotiques, etc..)

    Seul le dernier point est à la portée direct de la communauté du libre, le reste étant lié à la société dans son ensemble. En tout cas, gardons nous de tout essentialisme en prétendant que les femmes ne s’intéressent pas aux idéaux, n’aiment pas avoir des activités "asociales" (d’un point de vue extérieur, car les ML ou IRC sont des outils conviviaux qui rapprochent les humains), n’aiment pas manger devant un écran, n’aiment pas y passer des nuits, etc.. Le libre n’a pas à se teindre en rose et à parler tricot pour attirer les femmes, tout simplement parce qu’assimiler le rose et le tricot aux femmes est un préjugé sexiste.

  13. totophe

    Gender studies 🙂

    Voici un lien vers un article "the decline of women in computer science from 1940-1982". http://knol.google.com/k/the-declin
    Il y aurait beaucoup à corriger du point de vue méthodologique, mais l’important était pour moi de montrer que la question n’est pas neuve (le mouvement des "gender studies" dans les sciences et l’ingénierie remonte au début des années 1980).
    Le fait est que la place des femmes dans les sciences informatiques, depuis la naissance des ces dernières, s’est trouvé copié sur le modèle des sciences de la nature en général : celles que l’on appelait les "calculettes", à l’ombre des grands professeurs mâles, parfois aussi diplômées qu’eux, voire mariées avec, étaient reléguées à des tâches subalternes. Et c’est un vieux combat que la place des femmes en sciences et en ingénierie.
    Concernant le logiciel libre, la sous représentation des femmes touche la même problématique: oserai-je rappeler que le logiciel libre (son idée, du moins, autant que la production des premiers logiciels en général) est né dans un département de sciences informatiques (et d’intelligence artificielle). Lors de diverses recherches je suis tombé sur des illustrations d’anciens manuels de machines de type PDP, qui représentaient souvent une jolie jeune femme emboitant des cassettes, pendant qu’un programmeur à lunette était affairé sur le clavier. Caricature? pas tant que cela, mais plutôt le reflet d’une réalité.
    Machisme? n’allons pas jusque là: c’est tout simplement que les structures sociales ne donnent pas leur place aux femmes ingénieures ou scientifiques. On retient évidemment des cas particulier, comme Marie Curie, mais cette dernière clamait au et fort ce que je viens de dire. A-t-elle été entendue?
    Le modèle est simple: s’il y a une représentation significative de femme (inutile de parler de parité) dans les postes clé touchant à la programmation, il y aura une proportion tout aussi significative de femmes dans le domaine du logiciel libre.

    Cependant, comme il a été dit: "logiciel libre" ou "libre" signifie-t-il uniquement "programmer"? quelle est la place des femmes dans les secteurs de la "culture libre", musique, graphisme, vidéo ? On manque de données de ce point de vue.

  14. ram

    Je pense que c’est un faux débat pour plusieurs raisons ( mes propos n’engage que moi, je me trompe peut-être…) :

    En ce qui concerne le temps libre :

    Il n’y a strictement rien d’autre que l’obligation de travailler pour survivre qui empêche, les femmes comme les hommes, d’avoir du temps libre ! Soyons réalistes deux minutes, si le salaire d’une seule des deux personnes formant le couple arrivait, comme il y a encore pas si si longtemps que ça, à faire vivre le foyer entier, on peux très bien imaginer que l’autre puisse avoir tout le temps qu’il faut pour développer du libre, les tâches ménagères avec tant qu’à faire (je précise, cela pourrait être un homme, il n’y a aucune incompatibilité théorique avec ce système, bien que la question de la grossesse soit importante aussi, mais on va pas commencer à changer la nature hein…) ! 😀

    En ce qui concerne les tâches ménagères :

    Cela touche plus ou moins au temps libre, la réponse se situe donc un peu plus haut… En revanche oui, globalement c’est pas encore super équitable… mais c’est une question d’éducation, si les mères (uniquement celles en condition déplorable de "bonne a tout faire" je veux dire, les autres ne sont pas concernées) ne font pas la démarche pédagogique d’apprendre à leurs petits garçon qu’il faut faire le ménage pour entretenir une maison… on s’en sortira pas hein, c’est un peu facile de constater un déséquilibre sans analyser la source et surtout, admettre que la première des solutions (selon moi…) passe par la transmission parent/enfant =_="

    En ce qui concerne les femmes et les sciences… :

    Oublions deux minutes la situation du couple et du statut de mère… une fille étudiante, au même titre qu’un garçon étudiant… j’en ai vue globalement très peu s’intéresser à tout ça, ce n’est pas une question de capacité ou autre potentiel, pour moi c’est un autre débat, je parle uniquement d’intérêt réel pour la matière… ben globalement ce sont majoritairement les jeune garçons qui sont geeks et qui ont plein de projets avec les ordi de la maison… concrètement il n’y a rien à cet âge qui empêche une fille d’arrêter de ce mettre du rouge à lèvre ou de fantasmer sur le chanteur du dernier groupe de rock à la mode, et de ce mettre à apprendre à coder…

    Bref, je pense pas avoir trollé, je pense juste que la première des choses à faire pour augmenter la parité (si vraiment c’est important… après tout un codeur ou une codeuse ça produit toujours du binaire… non ?) c’est de faire abstraction du genre quand on se dit développeur ou contributeur… et les les quelques machistes qui diront des bêtises… bah prendre un peu de hauteur et se dire que bah ils ont pas tout compris à la vie probablement…

  15. modagoose

    Je suis assez d’accord avec totophe.

    Un article de Marine Legrand sur le sujet de femmes et leur sous représentation dans les sciences dures en général.

    http://www.leprisme.eu/blog/?p=552

    Pour vous donner envie de le lire, je vous recopie ici le début :

    >>L’histoire des sciences se conjugue au masculin. Bien qu’en coulisses les femmes n’étaient pas si absentes que cela, il est certain qu’elles furent longtemps exclues du devant de la scène. La science officielle et son histoire restent une affaire d’hommes. L’exclusion des femmes de la sphère scientifique n’a commencé à s’estomper qu’à la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui elles sont les égales des hommes en principe, mais les faits résistent encore souvent. Pas étonnant dans une société qui reproduit de génération en génération les organisations sexuées des milieux de pouvoirs en faveur des hommes. Il faut également prendre en compte une socialisation différenciée des filles et des garçons : on dit “un savant” et “un ingénieur”, la rationalité est avant tout une activité masculine. L’idéal des sciences indépendantes du social, de l’histoire et de la culture en prend un sacré coup.

    “La notion même de femmes et sciences est absurde. Soit une femme est une bonne scientifique, soit elle ne l’est pas“. Hertha Ayrton, physicienne (1854 – 1923) (cité par Witkowski, 2005)

    L’exclusion des femmes des milieux scientifiques officiels a été une constante au cours de l’histoire. Elle s’est poursuivie jusqu’au 19ème siècle, connaissant de rares exceptions, des pionnières comme Sophie Germain (1), Ada Lovelace (2) ou Dian Fossey (3) derrières lesquelles le front s’est toujours très vite refermé. Et aujourd’hui, les femmes n’ont toujours pas colonisé « l’espace physique et social » des laboratoires et des universités (Pestre, 2006). Ces lieux où le savoir se crée et se transmet ne seraient donc pas suspendus hors du monde, dans un refuge ou l’universalité peut se déployer sans entraves mais bel et bien inscrits dans la société, soumis à la même organisation … sexuée.<<

    A noter que l’histoire des sciences oublie de citer les contribution féminines.

    Ainsi, Ada Lovelace, qui a été une pionnière de l’informatique ( 1815-1852 ), en faisant une description de la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre mécanique de l’ordinateur.

    >>Elle passa neuf mois, entre 1842 et 1843 à traduire du français, pour Babbage, le mémoire du mathématicien italien Federico Luigi, comte de Menabrea (1809-1896) sur la machine analytique. Elle ajouta à cet article plusieurs notes qui mentionnaient une méthode très détaillée pour calculer les nombres de Bernoulli avec la machine.

    Ces notes sont considérées par les historiens comme le premier programme informatique au monde. Les biographes considèrent cependant que les programmes ont été écrits par Babbage lui-même, et que Lovelace a simplement trouvé une erreur, et l’a fait corriger.[réf. nécessaire] Certains faits, ainsi que la correspondance entre Lovelace et Babbage indiquent qu’il a écrit tous les programmes ajoutés à la traduction de Menebrea. Les écrits de Lovelace montrent certaines possibilités de la machine que Babbage n’a jamais publiées, comme l’hypothèse que « La machine pourrait composer de manière scientifique et élaborée des morceaux de musique de n’importe quelle longueur ou degré de complexité. ».

    En tant que première femme à intervenir dans les balbutiements de l’informatique, Lovelace représente une figure importante de cette discipline ; il est donc difficile d’estimer sa contribution par rapport à celle de Babbage en se fiant aux sources actuellement disponibles.<<

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ada_Lo

    Citons aussi Emmy Noether, une mathématicienne ne haut niveau ( 1882-1935 ).

    >>Amalie Emmy Noether (23 mars 1882 — 14 avril 1935) était une mathématicienne allemande connue pour ses contributions révolutionnaires en algèbre abstraite et physique théorique. Décrite par Albert Einstein et d’autres comme la femme la plus importante de l’Histoire des mathématiques, elle a révolutionné les théories des anneaux, des corps et des algèbres. En physique, le théorème de Noether explique le lien fondamental entre la symétrie et les lois de conservation.<<

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Emmy_N

    Et pour finir, citons Grace Hopper ( 1906-1992 ), qui n’est rien moins qu’une une informaticienne et amiral de la marine américaine. Elle est la conceptrice du premier compilateur en 1951 (A-0 System) et du langage COBOL en 1959. C’est juste trois fois rien, hein ? 😀

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Grace_

    Commentaire personnel :

    Il y a le poids de notre culture à prendre en compte. Malgré la loi, les femmes sont toujours payées moins que les hommes et sont victimes de plus de discriminations que ce soit à l’embauche ou dans la progression de leur carrière.
    La maternité ne devient un problème que parce que la société ne met pas en oeuvre les moyens pour facilité vie de famille et carrière. Les hommes sacrifient leur vie de famille sans que personne trouve que ce soit anormal, par contre, une femme, là, on entre dans le crime de lèse majesté. Pourtant les deux sont aussi dommageables pour les enfants. Seule une politique ambitieuse de prise en charge de la petite enfance et des besoins des parents en re-organisant le travail permettra aux femmes d’avoir des carrières aussi nombreuses et variées que celles des hommes. De plus, ça permettra enfin, aux hommes qui veulent élever leurs enfants de pouvoir le faire.
    Il y a aussi l’absence de modèles qui pourraient donner aux petites filles, puis aux adolescentes l’envie d’aller vers les filières scientifiques dîtes dures comme les mathématiques, l’informatique, l’ingénierie, la chimie, etc…

    Il est aussi consternant de constater que les sciences ne sont pas le seul domaine dans lequel le rôle prépondérant des femmes est minoré, il n’y a qu’à voir l’art.

    Les bouquins d’Histoire sont écrits pour et par des hommes, c’est peut-être là aussi que se trouve le problème.

  16. modagoose

    Juste pour donner quelques éléments de réflexion relatifs à l’histoire de France et à la place des femmes dans notre pays.

    http://pagesperso-orange.fr/felina/

    Fait remarquable, l’enseignement technique est ouvert aux filles depuis 1965, soit 45 ans, soit même pas deux générations…( une génération représente l’âge moyen d’une femme à la naissance de son enfant, soit entre 25 et 30 ans ). Ca explique peut-être des choses.

    Chose que je trouve incroyable, le viol entre époux n’est reconnu que depuis 1990 ( ! ), je vous laisse imaginer le calvaire de certaines femmes jusque-là…

  17. Adrienne Alix

    Ma question initiale était tout sauf naïve…

    Je posais la question parce qu’il me semble qu’une des composantes essentielles du milieu libriste est son côté militant, engagé. Rares à mon avis sont les libristes qui ne sont pas militants, même simplement dans leur entourage, tout simplement parce que faire le choix du libre nécessite une réflexion technique, politique, culturelle qui fait qu’on ne choisit pas de travailler dans le logiciel libre ou d’utiliser des logiciels libres comme on choisirait un yaourt dans un supermarché.

    Se superpose donc sans doute au déjà très faible taux de femmes dans le milieu informatique une autre division traditionnelle : le déséquilibre dans le domaine "engagé" politiquement entre hommes et femmes. Rapportez cela à la politique par exemple, où il y a une telle différence de population entre hommes et femmes qu’on en arrive à faire des quotas.

    Rajoutez à cela le cliché du geek libriste barbu et semi-autiste (qui existe certes, mais d’expérience qui est loin d’être la majorité), cliché qui peut rebuter, et je pense qu’on a tous les ingrédients nécessaires pour une sous-représentation flagrante des femmes dans le milieu libriste…

    Je posais aussi la question de savoir si on parlait uniquement logiciel ou plus généralement "culture libre" parce qu’il me semble qu’une des portes d’entrée dans le milieu libriste peut être, justement, cette culture libre, qu’elle arrive par l’utilisation de Firefox, par Wikipédia, par l’intérêt pour le mouvement des Creative Commons ou autres projets libres "grand public". Sensibiliser à la philosophie du libre peut à terme aider à faire entrer plus de femmes dans le développement logiciel, si elles sentent qu’elles trouveront un écosystème en phase avec les valeurs qu’elles auront choisies.

    Personnellement c’est par là que je suis arrivée dans le monde du libre, et je sais que je suis très loin d’être la seule. Et je m’y sens très bien (bon ok, je ne développe pas… mais je fréquente toute la journée des devs libristes)

    Quant aux explications basées sur les tâches ménagères etc… ça ne tient pas : le tissu associatif classique est tenu en très grande partie par des femmes, qui trouvent le temps de s’occuper de l’association de parents d’élèves du quartier, du club de danse ou de judo, etc. Une femme mère de famille et travaillant développe un sens de l’organisation qui ferait pâlir bien des hommes 😉

  18. silasCheck

    Indifférence délicate.

    Dans l’air du temps, le Framablog n’y échappera pas.

    Alors le libre aussi ?

    On s’y met, on oppose, on pose des regards communautaires de genre.

    Pour la culture libre aussi le débat est ramené en dessous de la ceinture ?

    La pression de certaines féministes partant en guerre sur tous les fronts.
    .. Ras le bol de cette propagande généralisée qui nuit au féminisme lui-même.

    Bientôt les quotas et autres discriminations positives dans le monde du libre ?

    Je trouve ces débats de « genritude » étouffants quand ils ont une inutilité aussi frappante.
    Il finissent par desservir l’égalité républicaine à tous les niveaux de la vie sociale.
    Au fait n’y a-t-il bien que deux genres ? Quelle est la proportion de gens de couleurs qui utilisent le libre ? Les bouddhistes sont-ils plus nombreux que les anglicistes toute proportion gardée ? Les transsexuels savent-il mieux installer une station de travail Freebsd que les hermaphrodites ?

    A quoi bon chercher pourquoi certain(e)s investissent leur libido dans telle ou telle activité sur telle ou telle machine « moderne », avec telle ou telle approche philosophique.
    Par ailleurs tout cliché -par définition- est mis à mal suivant l’endroit que l’on regarde : au service informatique de ma mairie ce sont des informaticiennes qui programment et des informaticiens qui gèrent les sauvegardes. Ici c’est plus de femmes, là c’est plus d’hommes. Ici c’est l’inverse.

    Adhérer à ces débats revient à cautionner l’idée d’une discrimination culturelle qui serait dommageable aux femmes. L’idée de l’acquis de la subordination aux hommes qui perdure malgré le fait qu’elle sortent avec plus de diplômes qu’eux de l’école. Cette sociologie que l’on ressent en fermant les yeux pleins d’empathie et de générosité gratifiante.
    Très bien soit, mais quid de la propagande qui transpire des pieds ici aujourd’hui ?

    Et puis un geek n’est pas forcément libriste : voir les adeptes des nouveaux produits « smartphones » des grandes marques non libres. Un geek c’est quelqu’un qui aime astiquer sa moto pendant des heures, quand un libriste aura un sens plus ou moins clair du partage : ce sens n’a rien à voir avec le sexe ni le genre.
    Le monde du libre est par essence ouvert à toutes et tous et sa rencontre avec toutes et tous prend du temps, se confronte avec l’air du temps, mais s’impose naturellement. Cette nature est universelle comme certaines valeurs démocratiques : elle attend que chacun et chacune fasse la démarche, il s’agit d’être actif.

    L’indifférence permet aussi de respecter le temps de l’autre dont le genre ne me regarde pas, de ne pas le brutaliser dans la compréhension de son engagement qui est toujours intime.

    Mais je n’ai sans doute rien compris, il y a urgence ? Pour qui ? De quelle partie du monde libre parle-t-on ?

    Pas sérieux tout ça.

  19. Elessar

    @silasCheck : Non non non, un geek, ce n’est pas quelqu’un qui aime astiquer sa moto. C’est quelqu’un qui aime la démonter, la réparer, l’améliorer, la maintenir dans un état mécanique irréprochable, ou faire des essais dessus. Et qui, éventuellement, comme moi avec mon vélo, n’en a strictement rien à cirer de son état extérieur — mon vélo peut être boueux, je m’en moque tant que tout tourne sans frottement. Et ça, pouvoir bidouiller ses objets, ça implique qu’ils soient, sinon libres, du moins assez ouverts. Une bicyclette avec une boîte de vitesse intégrée Nexus, ça se bidouille moins bien qu’avec un bon vieux dérailleur à pignons.

    Quelqu’un qui achète les derniers objets à la mode parce qu’ils sont modernes, et qui s’en tient là, ce n’est pas un geek, ou alors seulement au sens de François Fillon. Quelqu’un qui bidouille son téléphone N900, c’est un geek. Quelqu’un qui bidouille son iPhone, ben… ce n’est pas possible, en tout cas pas sans violer son contrat avec Apple.

  20. al.jes

    Je rejoins beaucoup de commentateurs. En effet, le Libre est une opinion politique, un choix de vie, un raisonnement philosophique, des valeurs culturel et tout ce qu’on veut, mais n’a rien à voir avec le féminisme.
    On peut à la fois être libriste et féministe comme on peut être machiste et libriste. Ce sont des choses complètement déconnectées l’une de l’autre.

    Et aussi : vouloir définir des quotas ou tendre vers la parité n’est pas la solution. Ça permet de gonfler les chiffre artificiellement, mais ça ne change pas la proportion de filles aimant intrinsèquement le Libre.
    Il ne faut pas vouloir amener les filles au librisme en amenant le librisme aux filles, car alors les libristes actuels s’en détourneraient. Les valeurs féministes se transmettent par l’éducation, en disant aux petits garçons que faut respecter les petites filles et blah blah blah… Vous connaissez tous aussi bien ça que moi, inutile de me répéter une énième fois.

    Juste un petit exemple : en primaire on me mettait dans le groupe des filles parce que j’étais pas fort en sport. On ne créait pas des groupes par niveaux, mais par genre et en présupposant que l’un était plus faible que l’autre. Et après on s’étonne que plein de gens pensent que la nature est ainsi faite et que les hommes sont naturellement avantagés par rapport aux femmes. LOL ! Dans certaines cultures d’Océanie, les femmes allaient à la chasse et les hommes gardaient le foyer ! Jusqu’à ce que les colons occidentaux patriarcaux arrivent et chamboulent tout, comme d’habitude (cf mes souvenirs de cours de philo de terminale sur le déterminisme culturel. C’est au programme si ça vous tente de chercher).

    Bref, c’est inutile de s’apitoyer sur tel ou tel élément isolé, mais intéressons nous plutôt au contexte culturel global et à l’unique levier qui permettra une réelle évolution des mentalités sur le long terme : l’éducation dès l’enfance.

  21. Elessar

    @al.jes : En sport, il y a un raison, physiologique, de faire des groupes séparés. Va mettre garçons et filles à faire du football, elles vont râler. Va mettre garçons et filles à faire de la gymnastique rythmique, ils vont râler. Va mettre garçons et filles à faire de la course d’endurance en appliquant le même barème, elles vont râler et se prendre de sales notes par rapport aux garçons.

    Au collège, le sport était enseigné par groupes de garçons de deux classes, et de filles de deux classes, séparément. On s’amusait vraiment, à faire du foot, du basket, de la course, des trucs de mecs, quoi. Au lycée, c’était tout le monde ensemble : personne parmi les garçons n’a apprécié les cours de danse africaine, personne.

  22. modagoose

    Adrienne Alix :
    Le milieu du Libre n’est pas plus engagé qu’un autre. Si certainement, pour ceux qui sont dans certaines associations ou fondations, mais pour la plupart des usagers, cela reste à voir. Le Libre est surtout, au départ du moins, un moyen d’accéder à quelque chose, que ce soit des outils pour son ordinateur, du savoir et de la culture sans bourse déliée et de manière légale, pour ceux et celles que ça intéresse.

    Pour ce qui est du geek barbu qui sent des baskets, c’est une image d’épinal qui a fait long feu et qui circule surtout dans les strates de la société qui a déja un pied dans l’informatique. Il suffit de se rendre aux RMLL pour comprendre que la grande majorité des développeurs sont plutôt propres sur eux. L’argument selon lesquelles les femmes seraient des choses délicates qui ne supportent pas les muffles et les bourrins ne tient pas. Les femmes puent, sont bordéliques, picollent, bouffent mal et parlent comme des charetiers quand elle sont en groupe. Et puis, il suffit d’avoir été à l’école pour se rendre compte que sortit avec des beaufs ne leur pose pas plus de problème que ça. De plus considérer la femme comme un être délicat revient à la mettre à part du reste de l’Humanité et c’est un argument sexiste.

    Le problème n’est pas dans la représentation fantasmée qu’à la société du geek, mais bien dans les possibilités offertes aux femmes de pouvoir embrasser des études scientifiques, obtenir des diplômes, pouvoir avoir les postes y correspondants et les mêmes chances d’évolution de carrière avec les rémunération correspondantes. Elles sont très présentes dans les sciences dîtes sociales, c’est bien qu’on fait en sorte de les y orienter de tout un tas de manière, de même qu’on va orienter plus facilement les hommes vers les science "dures".
    Ca passe par le discours social et la représentation des deux sexes par la société. Il suffit de regarder la publicité, pour se rendre compte, encore aujourd’hui, de quelle façon sont vu les femmes. Cette représentation dans les media a un impact direct sur la façon dont les petites filles se projettent dans leur vie d’adulte, même inconsciemment. Et c’est la même chose pour les petits garçons.

    Ellessar :
    On dévie un peu du sujet mais j’ai envie de te répondre quand même. La raison physiologique que tu invoques n’a pas vraiment de sens. Tu parles des effets d’une discrimination liée au physique en les prenant pour la cause. Je connais des femmes qui courent plus vite et sont plus fortes que moi. Il n’y a qu’à haut niveau dans certaines disciplines sportive basées sur la puissance et la masse musculaire que l’on peut voir une différence entre hommes et femmes. Au départ, on a séparé les filles et les garçons pour de basses raisons sexuelles parce qu’on affirmait que les pauvres garçons ne sauraient pas contenir leurs pulsions et donc que les filles allaient semer la zizanie dans la belle harmonie fraternelle. La façon dont sont éduqués les individus des deux sexes a une incidence sur les résultats sportifs qu’on les garçons et les filles à l’école. Très tôt, on oriente les petits garçons vers des activités qui vont mobiliser leurs groupes musculaires les rendant plus rapides et plus puissants, alors que les petites filles vont être orienté vers des activités plus créatives ou plus esthétiques qui vont peu mobiliser leurs groupes musculaires. C’est sûr qu’à âge égal, les filles vont courir moins vite que les garçons qui ont déja des années de pratiques derrière eux.

    Non, les raisons de la sous représentations des femmes dans les milieux scientifiques et de pouvoir a des raisons culturelles et sociales. J’ai mis des liens plus haut, l’Histoire parle d’elle-même.

  23. Adrienne Alix

    @Modagoose : il me semble que la question de départ était : pourquoi y a-t-il *encore moins* de femmes dans le logiciel libre que dans le milieu informatique en général…

    C’est donc un peu différent à mon sens de la question à laquelle tu réponds, et qui est "pourquoi les femmes ne font pas d’études scientifiques".

  24. modagoose

    Vraiment ?
    L’informatique dont on parle là, est liée directement aux études. J’ai un ami développeur, qui développe des logiciels pour la musique et la réalité virtuelle, il a un doctorat. Le développement de logiciels est rarement une activité d’autodidacte, ça demande des connaissances poussées. Ca passe par la filière scientifique, les mathématiques notamment.
    Donc si les femmes sont moins présentes dans les branches scientifiques dîtes dures dont l’informatique fait partie, elles seront donc moins présentes dans les emplois liés à l’informatique en général et donc par voie de conséquence encore moins présentes dans le logiciel libre qui reste une partie marginale de l’informatique. Tous les développeurs sont loin de coder du logiciel libre. CQFD.

    Si on ne prend pas le problème dans son ensemble en commençant par les raisons culturelles et sociales, on se contente de reprendre les poncifs habituels et sexistes et on prend les conséquences pour des causes.

  25. gassendi

    Je suis président fondateur d’un club informatique labélisé EPN, créé il y a un peu plus de 10 ans,
    Notre fonctionnement est un peu spécial car, quand il a été créé, il n’existait pas encore de norme EPN.
    Un des rconséquencest est une particularité du type des adhérents :, par rapport aux autres EPN :
    130 adhérents, moyenne d’age 63 ans (de 17 à 90), 50% d’hommes, 50% de femmes.
    Tous nos ordinateurs sont à la fois sous Windows (XP et 7) et sous Linux (Mandriva).
    Tous nos logiciels, ou presque, que ce soit sous Windows ou sous Linux sont des logiciels libres (Firefox, Thunderbird, OpenOffice, Gimp, etc.
    Presque tous les adhérents utilisent chez eux les mêmes logiciels qu’au club, les femmes comme les hommes.
    Michel

  26. modagoose

    gassendi, tu parles d’utilisation de logiciels libres, le sujet est en rapport avec le développement des logiciels libres. Ce n’est pas la même chose. Si tout le monde peut utiliser un logiciel qu’il soit libre libre ou non, tout le monde n’est pas en mesure d’en développer, que ce soit un homme ou une femme car cela demande des connaissances scientifiques poussées, en math notamment. Et là, on est plus à 50/50 concernant les filières scientifiques, mais dans un pourcentage en faveur des hommes.

  27. ram

    @modagoose :

    Il y a un facteur culturel/social important qui crée ce déséquilibre… oui, j’admets… Mais aujourd’hui il faut à mon sens reconnaitre que le problème n’est plus le patriarcat ancestral, quand on veux on peux !

    Hors, force est de constater que quand il s’agit d’informatique (et autres sciences associées comme les mathématiques par exemple…), les filles, globalement, ne VEULENT pas, je ne remet même pas en cause les capacité ou autre débat annexe, juste… ça s’observe tout les jours, la majorité s’en moque totalement, cela ne les intéresses pas… donc il ne faut pas s’étonner si "le libre" (qui est il me semble directement et essentiellement dépendent du niveau d’intéressement d’une personne pour le domaine informatique…) comporte moins de filles que de gars… la plupart s’en fiches complètement, et rejeter ce phénomène sur le patriarcat me semble un peu trop facile =_="

  28. ram

    je retire le @modagoose, je sais plus qui en a parlé >_<

  29. tetue

    Complétement d’accord avec le « commentaire de Geekette » d’Odile : « il suffit d’un, ou d’un petit nombre, de gens qui se tiennent mal dans un groupe, pour faire fuir les femmes. Vous voulez les attirer ou les garder ? Alors faites honte à ceux qui débordent. ».

    Un groupe qui n’est pas mixte est un groupe qui ne le veut pas, qui ne fait pas l’effort d’être divers et accueillant et/ou s’en fiche et, comme en témoignent certains commentaires ici, ignore le malaise ressenti par les femmes, dans le libre comme ailleurs, alors qu’on attendrait légitimement davantage d’ouverture dans le monde du libre.

    Relire : http://fr.readwriteweb.com/2010/06/… qui mentionne un rapport listant des « conseils que les socié­tés peuvent suivre pour éviter la fuite de leur per­son­nels fémi­nin » et sur les stéréotypes : http://www.monde-diplomatique.fr/20

  30. David

    La question "Oui, mais est-ce réellement un problème ?" est une question préalable qui n’a pas forcément une réponse évidente.

    Parce que si il n’y a pas de véritables barrières – implicites ou non – à l’entrée alors les femmes viennent et elles sont les bienvenues, les femmes ne viennent pas et c’est juste tant pis sans qu’il y ait besoin d’en faire tout un fromage.

    Je n’ai pas fait une enquête poussée, mais au jugé, je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de "minorités visibles" dans les salons Linux où il semble y avoir une sur-représentation de personnes "blanches" entre 30 et 40 ans, classes moyennes supérieures, un peu bobo sur les bords. Doit-on là aussi le déplorer, s’en offusquer, pleurer parce que l’on perd toute "l’énergie" et la "créativité" des banlieues, des "différences", etc ?

    Méfions-nous d’une certaine approches du problème qui va finir par nous faire envisager des fausse solutions comme les quotas.

  31. almagh

    Pour résumer :
    – Il y a un phénomène culturel de reproduction sociale qui fait que moins de femmes s’intéressent aux technologies que d’hommes. (commentaire de ram) Cet argument fait consensus.

    – y’a-t-il une part d’explication dans la physiologie ? Peut-être. La représentation spatiale serait par exemple meilleure chez les jeunes garçons que chez les jeunes filles.

    – le patriarcat fait que les femmes ont moins de temps libre. Cet argument ne fait pas consensus (les femmes s’impliquent bcp dans l’associatif par exemple).

    – les geeks puent. Cet argument ne fait pas consensus (la représentation du geek pue, mais le geek lui-même pue rarement plus que les autres.)

    – des abrutis dans les communautés écartent les femmes. Cet argument ne fait pas consensus (Ces abrutis sont extrêmement rares, voire inexistants dans certaines communautés (qui écartent les femmes de wikipedia, par exemple ?)).

    – le discours n’est pas adapté. Non consensus. (Les femmes sont autant sensibles aux arguments de liberté que les hommes).

  32. Adrienne Alix

    @Almagh :
    Je m’inscris en faux sur un de tes postulats "des abrutis dans les communautés écartent les femmes. Cet argument ne fait pas consensus (Ces abrutis sont extrêmement rares, voire inexistants dans certaines communautés (qui écartent les femmes de wikipedia, par exemple ?))." : il y a plein d’abrutis sur Wikipédia, y compris parfois des abrutis machos 🙂 A peu près autant qu’ailleurs. Et il n’y a pas réellement plus de femmes (sur la population d’administrateurs du site, une proportion de 7% à peu près constante depuis plusieurs années). Pour Wikimédia France, j’ai compté hier, on est à 10% de femmes. Dont 2 dans le conseil d’administration (3 l’an dernier).

    Je suis assez d’accord avec le point de vue de David : est-ce que réellement c’est un problème qu’il n’y ait pas beaucoup de femmes ? Il n’y a pas beaucoup de noirs non plus, et est-ce que ça perturbe quelqu’un ? Est-ce qu’on va aller y chercher des raisons physiologiques ? ça choquerait tout le monde, et à raison.

    Il y a très peu d’hommes chez les sage-femmes. Est-ce réellement un problème ?

  33. bb

    Dites donc, je suis mathematicienne, ma voisine de bureau est une pro du code, ce n’est manifestement pas une question de competences, mais d’education des filles et des garcons (dans les livres pour enfant, quel est le sexe de l’homme politique? de l’infirmiere, du scientifique, de la cuisiniere… vive le 21 eme siecle!)

    Vous voulez des filles dans le libre? Mais… avez vous fait la vaisselle?
    Et vos enfants (filles), leur donnez vous envie de faire du libre?

    Et avez vous deja fait des blagues sur les filles au volant ? Qui vehiculent des stereotypes du meme genre que les filles devant un clavier d’ordinateur…

    Quelques liens pour s’eclairer :
    http://www.entrailles.fr
    http://www.labarbelabarbe.org
    http://blog.plafonddeverre.fr/
    http://images.math.cnrs.fr/Mathemat
    http://www.osezlefeminisme.fr

    Ce qui est sur, c’est que les filles ne seront pas meilleures en LL que les garcons, c’est une simple question de justice vis a vis des filles!

    Un dernier lien, pour les militants de gauche, pour la route
    http://www.entrailles.fr/index.php?…

  34. little

    Le milieu geek libriste c’est formé autour d’une communauté masculine, et au fur et à mesure du temps le fait de rester "entre couilles" a participé à créer un environnement pas très sexy, pas assez pour ces dames (et je peux les comprendre). Comme cela a été souligné, je ne pense pas que ce soit lié à l’univers libriste, mais plus à l’éducation et à l’image des sciences : pour reprendre un cliché, les boutonneux avec leurs calculatrices au lycée sont rarement les plus populaires. Les mecs sont plus facilement séduits par une formules mathématiques que les femmes, qui vont préférer la littérature, la poésie, les sciences sociales. Je ne sais pas si c’est une caractéristique "technique" des mecs et des nanas, ou si c’est encore une fois l’éducation (les mecs sont élevés comme des mecs, et les nanas, comme des nanas).

    Mais est-ce un problème pour le libre ?
    J’en vois au moins un, celui des choix des applications et leur ergonomie. Un mec va avoir envie de coder mille et une applications avant d’en faire une uniquement destinée aux femmes (par exemple, une app. pour surveiller ses cycles menstruels). Et quand bien même il le ferait, son ergonomie ne serait peut-être pas adaptée. Avoir des femmes parmi les dev. libre, c’est aussi avoir des apps. conçues pour elles, et ainsi remplir la problématique "avoir le choix".

    Mais le libre c’est aussi un intellec’, dans lequel les femmes peuvent se sentir à l’aise (et si ce n’est pas le cas, il faudrait savoir pourquoi).

    Bref, les geeks libristes, à poil pour un calendrier 2011 et une vulgarisation de l’intellec’ libriste dans la vie de tous les jours !

  35. little

    "Z’en pensez quoi ?"

    Pour moi, c’est la manifestation du machisme et féminisme réuni : j’aime pas.

    On peut tourner ça dans tous les sens, ça ne fait que créer des communautés selon le sexe. Une belle connerie selon moi.

    Si les femmes ont besoin de créer de telles communautés pour dire que elles aussi, elles peuvent faire du libre, c’est selon moi le signe qu’il est plus que temps que les mecs se bougent le gras du bide pour faire de la place aux femmes !

  36. modagoose

    >>Je suis assez d’accord avec le point de vue de David : est-ce que réellement c’est un problème qu’il n’y ait pas beaucoup de femmes ? Il n’y a pas beaucoup de noirs non plus, et est-ce que ça perturbe quelqu’un ? Est-ce qu’on va aller y chercher des raisons physiologiques ? ça choquerait tout le monde, et à raison.

    Il y a très peu d’hommes chez les sage-femmes. Est-ce réellement un problème ?<<

    La question n’est pas de savoir si il y a un problème qu’il y est moins de ceci ou de cela, mais la question est de savoir ce que cela dit de notre société qui se présente toujours en porte drapeau des droits de l’Homme et de la Femme. Autrement dit, est-ce que le dit pays des Lumières est un fantasme ou bien une réalité et est-ce que derrière les beaux discours bien pensants de nos élus, il n’y a pas en fait une société bien moins reluisante qui décide qui a des droits, qui en a moins et qui n’en a pas.

    Autrement dit, est-ce que notre société est aussi avancée que nous le croyons ?

    Personnellement, je pense que non.

    Si il y a moins de femmes chez les dev du logiciel libre, nous avons vu qu’il y en a aussi moins dans l’informatique en général et qu’il s’agit d’un recul depuis 1991. Donc on peut dire qu’il y a un problème à partir du moment où ce recul est dû à la façon dont les femmes accèdent à ce secteur d’activité et comment elles y évoluent. Ces problèmes ne sont pas liés au nombre en diminution des femmes dans l’informatique mais à la raison de cette diminution. Les raisons sont indiqués dans les deux articles cités en liens par "tetue".

    Je cite, pour le premier article :

    " Les femmes repré­sentent 9% du mana­ge­ment et après 15 ans d’expérience, gagnent 11% de moins que les hommes. D’autres causes sont poin­tées du doigt pour expliquer le fait que les femmes aban­donnent leur car­rière dans le sec­teur IT, comme le fait de se retrou­ver iso­lées, l’absence de modèle de réus­site, la fai­blesse de leurs rela­tion aux éche­lons supé­rieurs, et des res­pon­sa­bi­li­tés per­son­nelles qui entrent en com­pé­ti­tion avec leurs carrières."

    Les raisons sont claires, donc on peut dire qu’il y a problème car, notamment il y a non respect de la loi en matière de rémunération et discrimination sexiste. La question de l’article trouve une partie de sa réponse là.

    Pour rebondir sur ta dernière phrase Adrienne, si les hommes sont peu nombreux parmi les sage-femmes, est-ce que cela pose problème ?
    Par tradition, c’est un métier de femmes qui remonte à l’antiquité et qui a été exclusivement dominé par les femmes. L’autre raison est lié au puritanisme et au rejet par les systèmes basés sur le patriarcat et la religion catholque de tout ce qui touche à l’appareil génital féminin. Mais c’est aussi un métier qui s’ouvre aux hommes depuis 1982 exactement, donc c’est assez récent et c’est un métier qui est peu valorisé, ce qui explique que peu d’hommes s’y intéresse.
    Donc, est-ce que cela pose un problème si il y amoins d’hommes accoucheurs que de femmes sage-femmes ?
    Uniquement si ce nombre limité s’explique par une orientation scolaire qui dévalorise ce métier en y accolant l’image du manque de virilité de cette profession ou son manque de prestige dans le secteur médical. Il pourrait y avoir un problème aussi, si les hommes voulant embrasser cet indispensable métier se voyaient discréminés du fait de leur genre sexuel en prétendant qu’ils ne peuvent pas comprendre ce que vivent et ressentent les femmes enceintes.

    Juste une précision comme ça en passant. Les femmes ne sont pas une minorité visible dans notre société, ce terme a une signification précise et tout mélanger ne permet pas d’avoir de meilleurs arguments. ( Une minorité visible est une minorité nationale dont les membres sont facilement reconnaissables. Cela concerne en premier lieu les différences ethniques et surtout la couleur de la peau. )

    En 2005, il y avait en France 51,4 % de femmes pour 48,6 % d’hommes.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A

  37. vincent

    On peut en effet s’interroger sur la sur-représentation masculine ou la sous-représentation féminine dans le libre. La comparaison avec l’informatique proprio ne tient pas la route car les conditions et raisons de présence ne sont pas les mêmes :
    => pas de quotas de parité pour être volontaire sur le libre (ce qui déplace et renforce l’interrogation)
    – si la participation au libre relève du volontariat voire du bénévolat ceci implique que la sous-représentation peut interroger la disponibilité de temps individuel (ou de loisirs) pour contribuer. Et je mettrais ça sur le dos de la double journée (plus ou moins choisie… c’est pas que de la provoc mais à l’occase je veux bien en rediscuter) aboutissant à travail/famille/partie faire dodo. Ce que confirmerait une représentation plus conséquente lorsqu’il n’y a pas ou plus de vie de famille (mais le phénomène se retrouve aussi chez les mâles qui se mettant à paterner commette beaucoup moins)
    mais il y a malgré tout moins de contributeuses étudiantes que de contributeurs étudiants alors on a toujours pas de réponse satisfaisante.
    – faute d’une image produite socialement que l’ordi c’est pas pour les filles… hey regardez les séries, les films, la pro du code, l’experte est une souris : de trinity à allegra geller en passant par NCIS, Esprits criminels, 24h chrono, véronica mars, j’en passe et des meilleures, les digitals experts sont des filles.
    Pourrait alors se poser la question de la motivation, du plaisir du code ou du bonheur de s’insérer dans un monde testeronisé. J’ai pas de bonne piste. Mais je serais tenté de retourner la question (non par anti paritarisme primaire) pour interroger son intérêt:
    -Pourquoi serait-ce un problème s’il y avait moins de filles dans le libre alors qu’il n’y a aucune discrimination à leur participation?
    Si effectivement il y a d’obscurs mécanismes de ségrégation il faut lutter, mais si ce n’est pas le cas?

    Sinon pour conclure a contrario de ce que l’on pourrait mal interprété de mon propos:
    depuis 4 ans il existe une licence professionnelle "communication logiciels libres et sources ouvertes". Certes on est pas dans l’univers du code, mais depuis le début il y a une quasi parité des candidatures et des recrutements et il n’y a pas de différences significatives entre les genres à la réussite du diplôme et à l’embauche des diplômé(e)s.

  38. tetue

    @almagh : des communautés sans abrutis ? Présente-m’en une seule ! Si j’y trouve un abruti, accepteras-tu de réviser ta définition de l’abruti-qui-fait-fuir, ou t’estime-tu mieux placé que les concernées pour en juger ? Des abrutis, y’en a partout. J’en vois déjà ici même, y compris des abrutis machos 🙂

    @Adrienne Alix : les femmes représentent 50% de la population ! Ce n’est pas une minorité, ou alors je ne suis pas douée en maths 😛 Ce n’est donc pas comparable avec la représentation des noirs dans notre société, comme tu le prétends.

    @David : si c’est un problème, ne serait-ce que parce que les femmes ne s’y sentent pas bien. Y’a-t-il des rencontres libres avec les mecs qui assurent la cantoche, gardent leurs enfants, et ne touchent pas un ordi du week-end, pendant que les geekes codent et refont le monde ? Parce que l’inverse existe et faut vraiment avoir envie pour y aller !

    D’accord avec little : « Si les femmes ont besoin de créer de telles communautés [féminines parfois non-mixtes] pour dire que elles aussi, elles peuvent faire du libre, c’est selon moi le signe qu’il est plus que temps que les mecs se bougent le gras du bide pour faire de la place aux femmes ! »

    Allez les mecs, y’a du boulot ! Commencer par ouvrir les yeux et en parler ensemble, ce serait déjà pas mal 🙂

  39. ram

    Ce qui me dérange avec les féministes c’est qu’ils mélangent l’émancipation de la femme (une cause noble, que je soutiens) avec une sorte de frustration de ne pas être un homme pour certains avantages… sans les inconvénients, exemple :

    On s’énerve parce que ya pas de femme ici, pas de femme là… bizarrement ce sont toujours des postes très attirant, très sexy et plein de paillettes (politique, informatique, c’est stylé !)… Et dans le même temps, personne ne se plaint que les activités comme la manutention, la maçonnerie, éboueur etc. sont complètement "dominé" par les hommes (et généralement d’origine immigré en plus…), bizarrement je n’ai jamais vu de féministes sur ce terrain là =_="

    Si je peux me permettre une suggestion progressiste :

    pour qu’il y est parité il faut déjà arrêter de voir des "mecs" à la place des codeurs ou autre contributeur… ça parait stupide comme raisonnement n’empêche que c’est plutôt très pertinent quand je constate que certaines filles se plaignent du mec (qu’elles ont choisit à priori…) qui n’en fout pas une à la maison et qui préfère refaire le monde… alors qu’il suffit de dire "et bah non c’est intolérable ! tu prend la savonnette, c’est moi qui refait le monde aujourd’hui !"

    cas n°1 : "ah bon ? mais… chérie… tu code ? fantastique ! on a qu’a refaire le monde ensemble et puis pour la vaisselle on va s’arranger…"

    cas n°2 : "tu sais coder ? non ? bah… alors pourquoi tu gueule ? =_="

    cas n°3 : "ou pas…" réponse –> "mon cher petit copain, tu prend la porte, je VEUX sauver le monde plutôt que de te laisser t’en occuper"

    il y à bien entendus plein d’autres possibilité moins caricaturées mais ce que je trouve amusant c’est que les féministes se plaignent toujours de ne pas pouvoir faire les trucs "sexy" que font (sois-disant) les hommes uniquement, alors qu’ils pourraient juste s’imposer par LES FAITS et démontrer qu’il n’y a aucune raison pour qu’il y est ainsi une différence (ce à quoi je crois personnellement… ) et arrêter d’embarquer les filles qui s’en foutent dans des pseudo-combats qui n’existent pas (exemple : la parité dans le logiciel libre qui par définition… est libre =_=" )

  40. modagoose

    ram, je n’ai pas relevé ton lamentable : "Quand on veut on peut" (voir dans un commentaire précédet plus haut ) parce que c’est tellement bas du front que ça clos toute possibilité de conversation, mais juste, tu vas où là ? Où tu as lu que des féministes demandaient quoi que ce soit par rapport à une parité dans le logiciel libre ?

    Relit l’article initial, tu t’apercevras qu’il est écrit par Aka à qui l’on a demandé de faire un exposé sur le genre dans le logiciel libre. Ce qui amène à une question : Pourquoi les femmes sont-elles si peu nombreuses dans le logiciel libre ?

    Donc, tes commentaires basés sur une vision suggestive, fausse et non sourcée de ce qu’est le mouvement féministe, ce que veulent les féministes et le fait que visiblement, ça te fout les boules, personnellement, je m’en tamponne. Je prie les autres lecteurs et intervenants de bien vouloir excuser mon ton. Ceci n’est pas une ouverture à une prise de tête ouverte avec ram, mais à un moment, ce serait bien que les arguments soient présents et qu’on ait moins l’impression d’être au café du commerce un samedi soir pendant la coupe du monde.

    Pour ce qui est de la contribution du mouvement féministe aux combats sociaux, des répercutions que cela a eu dans la société à l’échelle mondiales et des bienfaits aussi pour les Hommes, les quarantenaires comme moi, et les générations qui suivent, le Web est une source d’information, il n’y a qu’à se baisser. S’il vous plaît, assez de poncifs.

    De plus, Aka nous pose une question pour animer le site par ses commentaires, mais les réponse à la question sont déja dans l’article.

  41. almag

    @Alix et @Tetue: Merci pour vos réponses, je vais clarifier mon opinion sur "les abrutis qui font fuir les femmes" et vous poser une question, car je n’ai pas encore tout compris.

    Je comprends et adhère à la rmq d’Alix, y’a "A peu près autant [d’abrutis machos] [sur wp] qu’ailleurs" mais je ne comprends pas comment ces abrutis nuiraient aux contributrices. En effet le machisme des contributeurs ne se manifeste pas dans la communication Wikipédia.

    Concrètement sur Wikipédia je ne vois pas où est-ce que ces abrutis se manifestent ni comment ils pourraient nuire aux femmes : quelqu’un qui veut participer à Wikipédia n’a besoin de l’accord de personne et ne rencontrera personne avant sa première contribution. Ainsi il n’y aura pas d’interaction entre le macho et la contributrice en amont de sa contrib.

    Ensuite, pour communiquer, la communauté Wikipédia utilise des modèles et des pages de projet : ces messages et ces pages n’ont pas de caractère macho, sinon ça serait corrigé.

    Alors je pose une question : où est-ce que ces abrutis nuisent sur wikipédia ? Existe-t-il une femme qui aurait abandonné son projet de contribuer à Wikipédia à cause d’abrutis wikipédiens ?

    Ensuite j’ai pris l’exemple de wp car toutes et tous ici le connaissent. Mais je ne vois pas non plus comment est-ce que les abrutis nuisent aux femmes dans les projets que je connais.

    C’est-à-dire que je visite souvent des lieux de dev (Ubuntu dev [launchpad et irc], MediaWiki dev [bugzilla et irc] et Drupal dev) et je ne comprends pas où est-ce que le machisme se manifeste.
    Je n’ai jamais lu de doc avec des remarques machos, ni jamais lu de bug qui ferait fuir une femme ! J’ai jamais écris de message macho, sinon je pense que quelqu’un aurait réagis. Bref je manque d’imagination et ne comprends pas, vos explications sont les bienvenues.

  42. ram

    Que mon opinion ne plaise pas est une chose… mais il est loin d’être hors sujet (que j’avais très bien compris, et je ne troll pas contre la personne qui à posé la question, je fait référence à quelques commentaires de ce même fil…) Et bien que mes conclusions soit subjectives, ce que j’avance n’en est pas moins constructif =_="

    ma vision est fausse ? puisque tu parle de sources… je t’invite à me démontrer source à l’appui que ce que j’avance est "faux" , c’est facile de démonter les propos en se contentant de balancer "pffff n’importe quoi"

    De plus, et ce poste n’est pas une simple réponse dans une "joute" improvisé, je pense que cela peux véritablement alimenter le débat :

    Tu semble me reprocher de me moquer de la lutte de la parité homme/femme et de tout les féministes, HORS, relis bien ce que j’ai expliqué, je n’ai aucun mais AUCUN soucis avec cette lutte, ce que je "dénonce" c’est une étrange manière de lutter à deux vitesse, je n’ai jamais entendu ce genre de débat pour des domaines moins sympa et moins bien reconnu et pourtant plein de "mâles" que, hommes comme femme, les gens préfèrent naturellement éviter si ils ont le choix (cf. mon dernier commentaire)

    Pour finir, quand je dis "quand on veut on peut !" il est bien évident que quand tu as "pas de bras pas de chocolat" ça fonctionne pas, maintenant, j’insiste, on parle de "libre" et par conséquent personne empêche personne… ça va maintenant que je le re-place dans le contexte ? 😀

  43. modagoose

    >>ma vision est fausse ? puisque tu parle de sources… je t’invite à me démontrer source à l’appui que ce que j’avance est "faux" , c’est facile de démonter les propos en se contentant de balancer "pffff n’importe quoi"<<

    Tu ne manques pas d’air à ce que je vois. Oui bien sûr, je vais sourcer tes commentaires. Je le fais pour les miens, t’es un grand garçon.

    Un exemple : "c’est une étrange manière de lutter à deux vitesse, je n’ai jamais entendu ce genre de débat pour des domaines moins sympa et moins bien reconnu et pourtant plein de "mâles" que, hommes comme femme, les gens préfèrent naturellement éviter si ils ont le choix "

    Sur quoi se base cette affirmation ? Ton expérience perso ? un ressenti diffus ? Si c’est le cas, ce n’est pas recevable, pas en présentant cette expérience comme une généralité et une réalité comme tu le fais. Sinon, je t’objecte que je n’ai jamais vécu ce dont tu parles et on n’est pas plus avancé. Les arguments, dans une conversation doivent reposer sur des données objectives et vérifiables pas juste sur une opinion. Ou alors : Café des commerces, samedi soir, coupe du monde, poncifs, le tout noyé dans l’alcool pour avoir une excuse.

    Pour ce qui est de "Quand on veut on peut" c’est l’expression ( avouée ou sous-entendue ) favorite de notre gouvernement pour ne surtout pas discuter du contexte global de notre société ( des fois qu’on soit obligé de le remettre en question ) et en préférant laisser penser au gens que s’ils sont dans la merde, c’est parce qu’ils n’ont rien fait pour ne pas y être. "Quand on veut on peut" n’est pas un argument, c’est surtout une phrase vide de sens qui sert à culpabiliser ceux qui n’y arrivent pas parce que le contexte ne le leur permet pas. Accessoirement c’est un outil utilisé par la Droite.

    Voilà, pour ma part, je vais en rester là de cette conversation estimant que j’ai avancé suffisamment d’arguments sourcés pour que chacun se fasse son opinion sur ce que je pense de la question de la sous représentation des femmes dans les sciences dures, l’informatique et le logiciel libre.

  44. almagh

    @Ram: il y a une raison pour laquelle il y a une "lutte à deux vitesse", c’est la suivante :

    Si la discrimination est légitime pour les tâches peu nobles que tu cites, elle est illégitime pour les tâches politiques et intellectuelles.

    (ps: la discrimination est légitime pour les tâches peu nobles pour des raisons physiologiques : les hommes ont 10% de masse musculaire en plus et sont donc plus appropriés pour les tâches musculaires.)

  45. ram

    En quoi mes propos sont-ils en opposition avec ce dont vous me parlez ? c’est ça que je ne comprend pas…

    Je ne suis pas débile, j’ai bien compris le pourquoi du conditionnement de certaines filles qui pense au rouge à lèvre et à la psychologie plutôt que les équations et le nombre d’atomes dans l’univers, je n’ai pas remis en cause le pourquoi du comment de ce phénomène, je l’ai même précisément pointé du doigt comme un problème d’éducation et d’environnement culturel qui se répète… tout comme on traitera de pédé un petit garçon qui veux faire de la danse blablabla… jusque là je pense qu’on est sur la même longueur d’onde…

    Pour ce qui est de ma citation à impacte conséquente, je répète, il n’y a rien qui empêche les femmes de participer si elles le veulent… je suis pas le seul à le dire dans ce fil de commentaire, donc ça sert à rien de me balancer l’argument "quand on veut on peut" c’est un truc de droite… primo j’ai pris le temps d’expliquer le sens de ma phrase, secundo je ne me considère pas comme de droite sarkoziste =_="

    En ce qui concerne la masse musculaire… ouais ptet, sauf que de mémoire les éboueur ne sont pas tous des armoires sur patte, dans la manutention/maçonnerie je ne pense pas que se soit 10% de muscles qui empêche les femmes de se mettre à la musculation et de mettre à l’amende un sénégalais un peu costaud… qui est-ce qui méprise la femme à ce moment là ?

    Encore une foi, c’est quoi le problème ? la tonalité bistro ? =_="

    si vous voulez vraiment me voir en troll border-line je peux (accrochez vous, je ne fourni pas les sacs) :

    [troll]"Ah, et d’ailleurs il n’y a pas de respect de la parité chez les sdf, les femmes ont donc mieux réussi à se démerder sur ce plan là… je me demande pourquoi…"[/troll]

  46. almagh

    @ram: je n’ai jms méprisé tes comments (attention de ne pas grouper les commentateurs, les messages sont individuels) et souhaiterais préciser que je ne répondais qu’à ton observation sur la "lutte à 2 vitesse".
    J’insiste, il y a une seule lutte, celle contre les discriminations illégitimes.

    [about la masse musculaire : les hommes n’ont pas besoin d’être des armoires à glace pour disposer d’une masse musculaire conséquente, à l’inverse des femmes (elles ont 10% de masse graisseuse en plus, lié à leur fonction biologique maternelle). Sois-en convaincu : on n’embauche pas une femme pour faire du déménagement ou du BTP.]

  47. little

    Une autre façon d’aborder le sujet peut être de se demander si ce sont les femmes qui ne veulent pas venir au Libre, ou si ce sont les hommes qui ne veulent pas que les femmes y viennent.

    Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais il me semble que les hommes ont mis la main sur cet univers. Univers qu’ils voudraient peut-être garder pour eux, telle une activité que nous aimons partager entre hommes mais pas avec les femmes, par exemple la chasse, la pêche, les voitures…

    S’agit-il d’un univers que nous voulons garder pour nous ? Avons-nous vraiment envie de débattre avec une femme de l’intégration de Mono dans Ubuntu ?

    Comme pour les voitures, j’ai le sentiment qu’il y a une pancarte "propriété privée" sur cette activité. Deux mots, pris indépendamment, qui ne sonnent pas, très libriste.

  48. almagh

    @litte: à ton avis d’où te vient ce sentiment ? (car je ne l’ai pas du tout et n’imagine pas son origine).

  49. ram

    Même avec des propos qui ont pu heurter… je suis pourtant de ceux qui serait ravis de causer geekerie et libre sur un pied d’égalité avec une fille, le libre n’est pas un club privé, c’est une lutte qui concerne tout un chacun !

    @almagh : mea culpa pour l’interprétation erronée de ta remarque ^_^"

  50. Adrienne Alix

    @tetue : oui je sais que les femmes ne sont pas une minorité visible 😉 J’exagérais un peu mon propos pour montrer que le milieu libriste est un milieu très homogène sur plusieurs plans, et pas seulement sur la différence hommes / femmes. Il y a aussi une grande homogénéité "de couleur", et c’est un sujet qui reste extrêmement rarement évoqué à mon sens. Tabou ?

    @almagh : des abrutis sur WP il y en a, contente que tu approuves 🙂 Après, on ne peut pas dire que l’ambiance soit réellement machiste, il y a eu des dérapages plus ou moins marqués (un contributeur plus ou moins viré pour cette raison il y a un ou deux ans), mais il y a surtout une ambiance générale très "mec". Que ce soit sur les espaces communautaires ou sur IRC, c’est "allez les mecs on y va", "dites les gars vous ne pensez pas que…" etc. C’est aussi, parfois, des réflexions déplacées ou un comportement de drague permanente qui peut devenir lourd. Sans doute pas assez grave pour faire fuir une femme, mais parfois, oui, c’est pénible. Même les comportements qui se veulent gentils peuvent être lourds, du genre "on te choisit comme administratrice parce que tu es une femme et qu’il n’y a pas beaucoup de femmes" Ah ? Et mes compétences, on en parle ?

    Après, je pense que je n’ai pas une vision très "féministe" des choses. Je pense que ça n’est pas en se lamentant qu’on peut faire changer les choses, mais en agissant, en prenant des responsabilités, en s’imposant, dans une tranquille féminité pas agressive, pas revendicatrice, mais qui peut peut-être donner envie à d’autres de se lancer.

    Mais je ne suis pas une codeuse, donc ma vision est peut-être faussée. Toutefois j’ai la ferme intention de me lancer et d’apprendre, et mes amis et collègues devs, tous libristes, sont loin de me détourner de cela, au contraire. Tous prêts à m’apprendre et à m’aider. Je n’ai jamais eu une réflexion du genre "ah c’est pas pour toi".

  51. almagh

    @AA: merci pour ton explication, je comprends mieux. Je prends note de l’ambiance générale très "mec" sur les espaces communautaires, et comprends que ça fasse fuir. Dans l’intérêt de wp, ceci devrait être corrigé sur les pages collaboratives (celles où il n’y a pas de signature).
    A ton avis quel est le poids de cette explication ?
    ps: la seule manière de corriger cela (à part l’éducation, en amont) serait d’exclure les discussions signées sur WP.

    @AA et tetue: le sujet de l’homogénéité de couleur n’a pas besoin d’être évoqué non pas parce qu’il est tabou mais parce qu’il résulte du sujet plus important de l’homogéniété sociale. Les pauvres ne peuvent pas contribuer. [le sujet de l’homogénéité de couleur est l’arbre qui cache la forêt.]

  52. almagh

    modif du commentaire précédent: Les pauvres peuvent contribuer mais avec moins de facilité (environnement, moyens matériels, éducation, culture).

  53. Adrienne Alix

    @Almagh : signer ou pas, s’identifier comme une fille ou pas, ça ne tient pas longtemps : le pseudo que j’utilise à 99% de mon temps un peu partout sur internet est un pseudo qui sonne très "masculin", et je ne clame pas partout en arrivant que je suis une fille, et pourtant ça se devine assez vite, ne serait-ce que par les accords 🙂

    Mais oui, je connais des filles qui profitent du pseudo pour non pas se faire passer pour des hommes, mais au moins avoir la paix en tant que femmes. En laissant place au doute. Je trouve ça un peu malheureux…

  54. almagh

    A propos de Wikipédia:
    *Page collaborative : fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Le genre et Wikipédia
    *Discussion : fr.wikipedia.org/wiki/Discussion Wikipédia:Le genre et Wikipédia
    (lien ci-dessous)

  55. Ginko

    * Oui, mais est-ce réellement un problème ?

    – Ça empêche celles qui pourrait être tentées d’entrer dans une communauté de le faire. (Tout le monde n’a pas le caractère / la force d’entrer dans un milieu "pas fait pour soi")
    – Ça fait perdre des opportunités en abaissant la diversité.
    – Ça n’est pas basé sur une caractéristique biologique (contrairement aux travaux comportant de la manutention), et donc a fortiori, injustifié.
    => pour moi, ça suffit à en faire un problème.

    * Pourquoi une telle sous-représentation ?

    – Raisons historiques de notre société machiste, disparités sociétales. En lisant les commentaires, j’ai été étonné de ne pas rencontrer le constat suivant:
    Il y a une disparité entre le logiciel pro et le logiciel communautaire. Or, qu’elle est l’une des grandes différences qui les séparent? L’aspect hack (bidouillage). Les hackers sont en écrasante majorité des hommes. De la même façon que la plupart des bidouilleurs de tous poils (automobile, électronique, etc). Les profils créatifs sont historiquement incarnés par des hommes. (Ça remonte à très loin et ça perdure encore aujourd’hui dans les disciplines "pointues", "d’excellence".) Il n’y a pas si longtemps, tous les arts y compris l’écriture étaient réservés aux hommes seulement!
    – J’ai pu lire dans les commentaires précédents (ram? je ne suis pas sur, donc toutes mes excuses si ce n’est pas le cas). Que les filles ne *voulaient* pas exercer dans les disciplines dites "dures". Et pourquoi cela? Encore une fois, c’est purement sociétal. Elles ne sont pas moins douées bien au contraire, mais la société toute entière (ou presque, y compris la majorité des femmes) leur font sentir que ce n’est pas leur place/rôle. Arrivées devant le lycée / la fac / les grandes écoles, elle se disqualifient de facto des filières scientifique "dures", ne se croyant pas à la hauteur.
    – Comme dit plus haut, pas de raison biologique. L’argument du temps libre a été également battu en brèches.
    => C’est donc une question sociale, artificielle, et qui ne demande que notre volonté pour être résolue.

    * Que peut-on faire pour y remédier ?

    – Beaucoup de détracteurs des "quotas" et autres moyens actifs se sont exprimés tout au long de ce thread, fustigeant des méthodes "dégoutantes", "injustes", "faisant plus de mal que de bien", etc.
    Sans le dire, il sont donc en fait partisans du statu quo. Statu quo qui n’en est pas plus "naturel". C’est en quelque sorte un "quota historique" qui perdure, une main de fer invisible qui exclue. C’est aussi peu "naturel" qu’un quota. C’est encore plus injustifié qu’un quota. Un quota est un outil artificiel pour déplacer un équilibre dans un sens que l’on juge meilleur, en le forçant.
    Le statu quo est une force incontrôlée, injustifiée et injuste qui perpétue un équilibre historique. Passer par une phase temporaire d’emploi de la force pour mouvoir un équilibre, n’est pas à rejeter de facto. L’usage du quota doit être parcimonieux. Mais c’est parfois le seul outil disponible pour parvenir à un état des chose meilleur. (Ensuite, je ne dis pas que c’est un outil à utiliser dans notre cas).
    – Vu que nous sommes en face d’un problème social, il faut faire bouger des mentalités.
    Constater est la première étape. Elle a été franchie.
    Ensuite, il faut montrer et rendre visible ce constat.
    S’ensuit une lutte en faveur de cette cause.
    Enfin, les mentalités changent.
    – Mais on ne peut pas s’attendre à des progrès fulgurants pour ce problème qui entre dans le cadre d’un sujet qui occupe des gens depuis des dizaines (centaines?) d’années.

  56. little

    Juste une petite vidéo que je viens de trouver sur BigBrotherVideo :
    http://www.youtube.com/watch?v=K6Lv

    Il s’agit d’un tout petit débat sur le sujet, réalisé par l’April. Je ne garantie pas sa pertinence, je la livre comme ça. Pour ceux qui veulent savoir ce qu’il se disait à ce sujet en juin deux mille huit. Vidéo qui a tout de même été vue trois cent vingt fois en deux ans… youhou ! 😉

    @ almagh,
    Alix a en partie répondu à ta question : l’ambiance très mec de la communauté. Du coup je me demande si c’est un effet de bord (manque de femmes), et je m’interroge sur la question de savoir si cette ambiance est voulue (consciement ou non).

  57. ram

    @Ginko :

    Effectivement, j’ai soulevé le fait que les filles ne voulaient pas se lancer dans l’aventure, mais je re-précise que je suis loin d’en ignorer la principale source, et ce que tu as développé rejoint plus ou moins ce que je disais, à savoir que :

    – il n’y a rien concrètement qui empêche une fille de s’investir dans le libre…
    – si elles ne sont pas tentées pour X raisons… le quota ne peux fonctionner dans un domaine comme le libre vu que le code et la contribution n’ont pas de genre…
    – la seule chose éventuellement qui pourrai fonctionner serait une petite opération de com’ qui pourrait rendre l’univers un peu moins "masculin" et encore… car premièrement masculin ne veux pas dire forcément machiste et lourdingue… et deuxièmement ce problème est globalement moins important puisqu’il se situe en chapitre 2, le premier étant l’intérêt que montre les femmes pour la partie technique du sujet…

  58. aKa

    Grand merci pour votre riche et massive participation !

    Cela ne va pas être forcément facile d’en faire une synthèse…

    Heureusement que c’est une table ronde et non une conférence 😉

  59. manudwarf

    Salux !

    Je sais que ma remarque peut paraître hautement sexiste, alors que ce n’est pas mon propos.
    Je voulais faire un constat de ce que j’observe autour de moi : le Logiciel Libre est constitué de passionnés (je parle des acteurs "bénévoles" des communautés). Or, lors de mon BTS Informatique, j’ai noté qu’il y avait peu de femmes (les 28% correspondent à la situation que j’ai connue). Seulement, j’ai surtout noté qu’il y avait deux types d’élèves :
    – celles & ceux qui sont là mais qui auraient pu faire n’importe quelle autre filière. Ils aiment peut-être l’informatique, mais pas au point d’en faire une passion ou de contribuer sur leur temps libre. (je ne porte aucun jugement)
    – les passionnés, qui ont l’informatique dans le sang si je puis dire, qui sont exclusivement des hommes (du moins de ceux que j’ai connus). Ceux-là sont beaucoup plus à même de contribuer, car ils voient en l’informatique autre chose qu’un simple métier.

    Je laisse aux psychologues ou sociologues le soin d’établir le pourquoi du comment, toujours est-il que je n’ai connu jusqu’ici que deux femmes réellement passionnées par l’informatique. Pour tout dire, j’aimerais bien que la situation soit autre. Être entre mecs, ça va bien deux minutes…

  60. lou passejaire

    tiens , je vais contribuer , à ma maniére de sale môme , au débat …

    pourquoi une nana qui a une sexualité débridée finit toujours par lacher " bah, j’ai une sexualité de mec" ?

    pourquoi une nana qui maitrise la console finit elle aussi par dire " bah, chuis à peine une fille" ?

    pourquoi elles, qui ont rejeté les stéréotypes dans lesquels la société, papa , et souvent maman, dés leurs premiers balbutiements , ont tenté de les enfermer , ne voit comme seule échappatoire que de se définir comme mecs ? ….

    /mode troll on < et c’est pas avec quelqu’un qu’a un blog girly que les choses vont évoluer ( allusion au look du blog de Perline … ) >

    m’nfin, je dis ça , je dis rien , hein ….

  61. vince

    Il faut quand même se poser la question du désir de participer au libre autrement qu’en incriminant un machisme originel.
    Mince, s’il y a un endroit où les filles pourraient participer sans faire valider qu’elles ont du poil au menton c’est bien dans le libre.
    – La plus part des contributions se font par l’intermédiaire de pseudo (et même s’il y a le coup des accords qui peuvent trahir, à la quantité de coquilles grammaticales qu’on trouve à la ligne ça tient presque de la perversion. Or paradoxalement dans l’un des endroits où l’on avance le plus facilement à genre couvert dans un contexte idéologique qui prône plutôt le droit de chacun à participer, on constate une des participations les plus faible du genre féminin de toutes les activités humaines.
    Même au rugby elles sont plus nombreuses. http://www.sportmedecine.com/sports
    Dans les univers comme la pornographie, où la question de la place de la femme non-objet semble généralement contestée, il y a plus de réalisatrices et de productrices qu’il n’y a de leadeuse de projet opensource.
    Alors on peut jeter la pierre à paul, on peut taxer la société de mille travers (souvent de porc), mais même rester sur cette position de l’oppression masculine est aussi stupide que de penser qu’un mec est incapable de changer une couche, ou que s’il ne rapporte pas un gros salaire à la maison c’est une fiotte.
    Qu’on refuse le déterminisme biologique est tout à fait souhaitable surtout s’il devient socialement une raison d’oppression. Mais ne peut-on considérer qu’il y a des activités privilégiées par des genres sans que ce soit des domaines réservés et que la diversité des contributions et participation se fait dans les interactions de l’ensemble des activités sans "glorioles hiérarchiques" d’une activité sur l’autre.
    L’hérésie du raisonnement ici est de considérer que les "stars" du libre sont les codeurs et que les autres contributeurs sont négligeables. Que partant de là on ne mesure la part du genre dans le libre que dans la catégorie des activités de codage. Pourtant on sait que dans d’autres activités relatives au libre, les tendances sont inversées et que globalement la transversalité des activités autour du libre tend probablement vers de la parité.
    Alors oui, il y a du machisme mal placé si on ne prend en considération qu’une partie du paysage qui serait la seule honorable.
    Et oui, il y a du féminisme de carnaval lorsqu’on veut à tout pris rester sur des slogans et des analyses (alors justifiées) années 70 en se suffisant que tout repose sur une oppression sociale masculine. C’est une façon tout aussi facile de se dédouaner de l’inactivisme de ses congénères que pour les mecs de se sentir modernes et participants à la vie familiale parce qu’ils font la vaisselle quand leur père ne savaient pas où étaient rangées les casseroles.

  62. J

    salut, je n’avais pas l’intention de participer (bcp de choses ont ete parfaitement dit) au debat mais… le temoignage de manudwarf m’a fait prendre conscience d’une chose :
    – qui se rend compte de la sous-representation des femmes dans le ll ? les hommes ! qui le prend vraiment a coeur ? les hommes ! qui s’efforce de trouver pourquoi du comment ? les hommes ! je ne veux pas dire que les femmes du ll ne s’en sont pas rendus compte, mais je pense que c’est bien masculin de constater comme lapalisse, de se lamenter de cet etat et de crier haut et fort a l’injustice… les femmes que j’ai connu, que je connais, sont dans l’action (constante, efforts continus, de tous les jours) et la contemplation (l’observation, la recherche scientifique est faite de 99% d’observation, et de 1% d’abstraction) plutot que dans le questionnement… la revolution !

    mon vecu demontre cela:
    – j’ai fait pas mal de presentations des ll a des debutants (primaire, lycees, adultes non informaticiens), et j’ai constate que les filles femmes sont les plus attentives, et pigent bcp bcp plus vite que leurs homologues masculins…
    – j’ai rencontre une vraie geek de chez geek, et une chose m’a frappee !
    les mecs geeks sont assez vantards (vrais et faux), les nanas geeks sont plus discretes, et il faut entrer dans la discussion pour se rendre compte qu’elles n’ont rien a envier aux mecs ! et quand elles posent des questions, c’est moins pour comparer "quelle est la plus longue" que pour des details tres techniques que j’adore leur exposer… (ca fait du bien a l’ego mais c’est davantage satisfaisant quand qqun n’est plus dependant de moi, je suis ravi de me tourner les pouces)

    un manque de femmes dans les ll ? sans doute… mais nous les mecs ne pourront pas ameliorer , si tant est qu’il y a vraiment lieu d’ameliorer quoique ce soit, si nous continuons avec notre petite lorgnette de mecs (c’est avec celle-ci que nous observons la sous-representation etc) a regarder les nanas de la meme facon qu’au moyen-age (au lieu de remarquer la partie feminine en chaque mec)… la dessus le 1960 mental liberation n’a pas encore eu lieu !

    esperons…

  63. antistress

    Je pense que le problème vient du fait qu’une machine à laver n’a pas de drivers.
    Regardez Richard M Stallman : il est venu au Libre à cause d’un problème de driver de son imprimante.
    Si les machines à laver avaient des drivers, beaucoup de femmes vivraient la même expérience.

  64. mike

    Je suis en 2ème informatique et 2% c’est le pourcentage de fille qu’il y a dans ma filière.
    Sur 80 personnes il y a 2 filles . . .
    Pour avoir déjà passé un peu de temps dans différentes boîtes d’informatiques, j’aimerais savoir comment ils arrivent à 28% de femmes. C’est simplement impossible sauf si on met 80% des informaticiens homme aux chômages. C’est un calcul très simple à faire, je met au défi quiconque de me trouver une école d’info avec 10% de filles inscrites en première…

    A partir de là je ne vois pas pourquoi le constat serait différent dans le libre. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème ni de misogynie, mais seulement que le problème ne vient pas du libre ou en tout pas entièrement. En tout cas la différence est bien moindre que ce que le chiffre de 28% laisse entendre.

  65. Totoze

    <i>Je ne sais pas si vous partagez ce sentiment, mais il me semble que les hommes ont mis la main sur cet univers. </i>

    Par quel miracle ? Il y a des lois qui empêchent les femmes de devenir informaticiennes et qui les obligent à devenir avocates ?

  66. Grunt

    @Totoze:

    Des lois, non (les lois ont même tendance à favoriser les femmes), mais des préjugés et des habitudes, oui. Et les préjugés et habitudes ont autant d’impact que les lois.

    Quand les parents cesseront d’offrir des poupées et de la dinette aux filles, des jeux électroniques et des petites voitures aux garçons, on verra la différence vingt ans après ;+)

  67. kirikou

    Je trouve qu’on voit bien dans cette discussion qui crie le plus fort, et par conséquent, pour qui il n’y a pas de place.

  68. silasCheck

    Oui il y a moins de place pour celles et ceux qui crient moins forts que d’autres, indépendamment du genre.
    Mais les propos de celles et ceux qui font des commentaires sexistes du style "se teindre en rose et à parler tricot" (misogynie) ou bien du style "Mais… avez vous fait la vaisselle" (misandrie)…ces propos là pèsent finalement moins lourds qu’un témoignage clair comme le votre (du 1er juillet) par exemple.
    A l’intérieur des genres -sexués- il y a donc bien d’autres genres, pourquoi vous en limiter à deux, si ce n’est par sexisme affiché ? Pourquoi faire des généralités aussi futiles en feignant d’ignorer que dans chaque genre il y a autant de différences que d’individus ?

    Cette discussion vire au sexisme parce que le thème abordé porte en lui des visées (et des questions) sexistes, visant à mettre tous les mâles dans le même sac.
    Ridicule et abject.

  69. MyleneLa

    Bonjour à tous,
    Je pense que le point de vue d’une fille qui attache beaucoup d’importance au libre pourrait aider le débat.
    Je suis graphiste, spécialisée dans le web et j’aimerais énormément travailler au sein d’une boite de développement dans le libre. On m’a souvent dit qu’il manquait de graphiste dans le libre, et c’est étrange mais les 3/4 des graphistes sont des femmes…. Les voilà celles qui vont rééquilibrer la force !
    Il est vrai qu’il existe beaucoup moins de femmes informaticiennes que d’hommes, tout comme il y a plus de graphistes femmes que hommes.
    Vous avez besoin de nous, nous avons besoin de vos compétences…

    Un des soucis que vous faites bien de soulever, c’est que l’univers du libre est très masculin, ce qui n’attire pas forcément tous les types de femmes. Si j’ai connu ce domaine, c’est grâce à mon homme travaille au sein d’une boite libre. Mais justement, avoir des femmes qui travailleraient l’image du libre, aiderait peut être à en attirer d’autres, à voir…

    Le libre demande à être connu, expliquez à vos femmes, vos amies, le but du libre et ses raisons d’exister Car c’est le coté technique de l’informatique qui les rebute souvent.

    Et pour finir, je connais très peu de femmes féministes, et d’homme misogynes. Les blagues sur les femmes au volant me font rire, parce oui, j’ai du mal à garer ma voiture ; et celles sur le ménage aussi, car je sais, que ce n’est que de l’humour. Les hommes et les femmes sont différents c’est tout, et le penser n’est pas être sexiste (enfin pour moi).

  70. Asahi

    @Mike : Dans ma filière, je vois de plus en plus de filles. Je suis en licence informatique 2e année, et je suis pas la seule (bon une petite dizaine pour 30 ou 40 élèves…).. Je pense que ca évolue doucement. Peut-être parce que les technologies sont de plus en plus près de notre quotidien.
    J’étais pas forcément destinée à faire du code en ayant mon premier ordi à 16 ans (logique quand nos parents ne pouvaient pas nous en payer). Mais au delà de la sphère familiale, des connaissances peuvent pousser dans ce sens. C’est ce qui m’est arrivée.
    Bon, par contre j’utilise Linux mais je ne suis pas aussi prête à défendre les couleurs du libre. Ca ne me dérange pas d’utiliser chrome par exemple (je sais que ce n’est pas du goût de framablog mais passons…)

    En gros mon témoignage est très vague, car je connais très bien le libre, mais participe très peu. Par contre, je suis codeuse. Ceci explique ce commentaire ^^

    Je dirais +1 pour le commentaire @Adrienne :
    " Même les comportements qui se veulent gentils peuvent être lourds, du genre "on te choisit comme administratrice parce que tu es une femme et qu’il n’y a pas beaucoup de femmes" Ah ? Et mes compétences, on en parle ? "

  71. kurozato

    D’après mon expérience, le déséquilibre des genres dans l’informatique n’a pas grand chose à voir avec un machisme ou des conditions inégales de traitement. Notez que ces deux phénomènes peuvent exister mais probablement pas plus que dans beaucoup d’autres domaines.

    Le vrai facteur est le manque d’intérêt flagrant des femmes françaises pour la plupart des activités "techniques". Elles leurs préfèrent souvent des secteurs perçus comme requérant plus de relationnel, de commerce, etc (car, bien sûr, les professions techniques se pratiquent en solo …). Cette conception des activités techniques comme étant masculines est particulièrement prononcée en France mais pas nécessairement autant dans le reste du monde. Tout se passe comme si être technicienne, ce serait se définir comme un homme aux yeux des autres et à ses propres yeux. On retrouve probablement le même comportement vis-à-vis de d’activités sportives perçues comme masculines comme le football. Même les femmes qui osent travailler (ou s’égarent ?) dans l’informatique n’en sont pas indemnes et se dépêchent souvent de quitter les tâches techniques pour faire, par exemple, de la gestion de projet.

    Tout cela n’est bien sûr ni bien ni mal. La présence de femmes dans l’informatique voire le logiciel libre ne le rendra pas plus glorieux, plus passionnant ou plus efficace (selon toute probabilité). Ce qui est plus gênant est plutôt la perpétuation de stéréotypes fortement sexués et parfaitement inutiles qui réduisent les perspectives (la liberté, en somme) de chacun(e).

    J’aurais une question un peu du même type : existe-t-il un jeunisme dans le logiciel libre ?

  72. Flo

    @Mike : déjà, la moyenne d’âge des femmes en entreprise est plus élevée que celle des hommes (j’ai vu une statistique là-dessus, mais je ne retrouve pas). La majorité de mes collègues femmes ont plus de 40 ans. D’autre part, j’ai le sentiment (d’après les personnes que je fréquente) que les jeunes filles se dirigent plus tard vers l’informatique. Ainsi il y en a beaucoup plus qui proviennent d’écoles d’ingénieur généralistes que spécialistes en informatiques, il y en a pas mal qui viennent de la fac (où elles se sont d’abord orientées pour faire des mathématiques), et pratiquement aucune qui ait commencé ses études supérieures par un BTS ou un DUT.
    @kurozato : il n’y a pas si longtemps, je me demandais pourquoi la plupart de mes collègues femme s’orientaient vers des postes fonctionnels ou de management. Après quelques expériences vues (des collègues bonnes et intéressées par la technique qu’on a réussi à dégoûter), et vécues (le nombre de fois où on a essayé de me faire faire du fonctionnel, alors que je déteste…), j’ai changé d’avis. Il n’y a pas QUE le manque d’intérêt pour les sujets techniques..
    Sinon pour en revenir au logiciel libre, il y a un autre facteur : la confiance. Perso, je n’ai pas trop peur des milieux "de mecs", j’y suis habituée (mais je comprends que cela fasse fuir). Mais je n’ose pas trop intervenir, et il semblerait que cela soit plus marqué chez les femmes. J’ai réussi à sauter le pas pour quelques bricoles, mais pas pour coder (et pourtant c’est mon boulot). Peur de ne pas être à la hauteur.
    Enfin, dur d’aller aux événements sur le logiciel libre quand on a une famille. Quelqu’un a pointé les associations, mais les associations sont souvent très locales (pas besoin d’aller loin), et les horaires des réunions sont à des heures raisonnables (souvent autour de 18h ou 18h30), ce qui permet de se coucher à une heure compatible avec une vie «normale». De plus, pour les réunions type «mardi», penser que souvent les femmes en couple ont un conjoint qui y va également, et donc s’il y a des enfants à garder, c’est un problème (chacun son tour?).

  73. Grunt

    <<Perso, je n’ai pas trop peur des milieux "de mecs", j’y suis habituée (mais je comprends que cela fasse fuir).>>

    Ce serait un effet de rétroaction positive.. qui devrait donc exister aussi dans les milieux "de filles". Un cercle vicieux à briser, donc.

    <<Enfin, dur d’aller aux événements sur le logiciel libre quand on a une famille. >>
    Ça, ce n’est pas, ou plutôt ne devrait pas être un facteur de discrimination. Autrement dit, le fait d’avoir une famille ne devrait pas peser plus lourd sur l’emploi du temps des femmes, que sur celui des hommes!

    <<De plus, pour les réunions type «mardi», penser que souvent les femmes en couple ont un conjoint qui y va également, et donc s’il y a des enfants à garder, c’est un problème (chacun son tour?).>>
    Dans un cas comme ça, évidemment que ça devrait être chacun son tour! Ou tiré au sort pour les plus joueurs 😛

  74. Flo

    Non, la famille ne devrait être un facteur de discrimination ni pour les hommes, ni pour les femmes. Mais en réalité, quand une réunion de LUG a lieu le soir à 20h30, c’est dur pour ceux qui ont des enfants petits (et qui se lèvent tôt), et il faut que soit le conjoint ou la conjointe puisse rester à la maison, soit prendre un(e) baby-sitter.
    Les piques-niques par exemple (il me semble que Parinux en organise) sont nettement plus sympa pour les familles. Là, amener un enfant ne doit pas poser de problème (je suppose qu’il y en a plusieurs). Alors que la réunion le soir dans un bar, pour tout gamin de plus d’un an, bof…
    Et s’il faut choisir une personne du couple, ce sera certainement le plus motivé ou le plus impliqué qui ira, ou celui qui a déjà un boulot dans le logiciel libre. Je parie que c’est plus lui que elle…
    Mais franchement, je pense que le manque de confiance est un facteur essentiel (et qui ne s’arrange pas avec la maladresse de certains hommes). J’avais un prof de physique en prépa qui m’avait dit qu’il trouvait rudement triste qu’à niveau égal, les filles réussissent moins bien que les garçons. En 10 ans de carrière, il avait toujours vu cela dans ses classes : des filles en moyenne meilleures en math/physique, mais qui réussissaient moins bien les concours. Lui l’attribuait à ce manque de confiance très courant. Bon, je connais aussi des hommes qui manquent de confiance en eux, et je me dis que trouver un moyen de contrer ce manque permettrait d’attirer sans doute plein de nouveaux talents. D’ailleurs je ne suis pas pour des mesures "spéciales femmes", mais trouver le moyen d’attirer et de garder les parents, les timides, les "littéraires" (pour la doc), les "artistes", les "communicants", les "enseignants" serait bénéfique, je pense.

  75. Ishimaru Chiaki

    En venant faire un p’tit tour ici, je tombe sur ce billet par hasard, et en tant que geekette, je viens livrer mon témoignage.

    Dans ma famille, l’informatique n’a jamais été vraiment dévalorisée chez les filles. D’ailleurs, le premier PC que ma mère a touché est un 8086, et c’est même elle qui a assisté mon père à la réinstallation de son Windows XP, et qui le sermonne sur son comportement imprudent sur le net qui lui vaut des infections à répétitions.

    Je n’ai jamais été le genre de petite fille rose bonbon, je m’intéressais vite aux sciences et aux maths, et je ne suis pas du tout douée en maquillage en plus de me sentir maladroite avec un enfant.

    C’est peut-être particulier à ma famille, mais je ne sais pas ce qu’il en est en général au Québec, mais au cégep où j’ai étudié, la maintenance du réseau informatique était faite par une femme, et une de mes tantes a déjà été elle-même technicienne et travaillait à la coop étudiante du cégep lorsqu’il y avait encore une section ordis.

    Sinon, dans mon cas, pour revenir au libre, Firefox, VLC, puis GIMP ont été la porte d’entrée. Puis lors du crash de mon disque dur (qui m’a fait craindre de me retrouver avec Vista, le même qui avait arraché des sacres à mon frère), j’ai adopté OpenOffice pour remplacer mon MS Office 2003 qui refusait le # de licence.

    J’entendais parler de Linux, mais c’était flou pour moi, jusqu’à ce que je tombe sur un cours à son sujet sur le même site où j’ai appris à coder en XHTML, CSS et PHP. Six mois plus tard, je faisais ma première install.

    Ensuite, certaines circonstances m’ont poussée à quitter les solutions de forums clé-en-main pour me tourner vers les forums à installer sur un FTP. C’était alors un phpBB2 qui se faisait vieillissant. Même pas six mois après, je passais à un logiciel de forum belge dont je suis maintenant contributrice : je fais du support technique et de l’aide dans la personnalisation d’un style. Ayant un forum bilingue, j’ai aussi donné un coup de main pour la traduction anglaise. Et puisque je code en PHP, j’ai aussi codé des MODs et suggéré des modifications de code au développeur du forum, dont j’ai en deux ans toujours senti de l’ouverture aux contributions quel que soit le genre du membre. Si j’ai eu quelques difficultés dans la communauté, ça venait plus des membres qui n’étaient pas nécessairement dans le staff. Et quand tu souffres de phobie sociale comme c’est mon cas, un membre avec un caractère trempé peut facilement te faire déclencher une attaque de panique à cause de la peur du jugement.

    Parlant de phobie sociale et d’attaque de panique, je viens parler justement d’une mésaventure qui m’est arrivée sur Ubuntu-Fr et où l’ampleur était telle que ça fait maintenant deux ans que je n’y suis pas retournée : Un jour, j’étais tombée sur un sujet parlant d’une campagne de levée de fonds pour une maladie génétique assez répandue, et le sujet avait viré au troll juste à cause que la maladie en question avait un certain représentant qui venait d’une téléréalité très connue. Je ne les nomme pas, car les symptômes de panique me guettent déjà. J’ai alors osé défendre les gens qui luttent car je suis moi-même atteinte d’une maladie génétique, plus rare et non mortelle celle-là, mais qui affecte ma vision. Les réponses que j’ai eues étaient assez cinglantes, et ce n’était pas nécessairement les gars qui étaient les plus cinglants, il y avait une fille qui ne donnait pas sa place en terme de caractère trempé. Cela s’est poursuivi sur mon ancien blog où j’avais poussé ma gueulante contre ce que je considérait comme de l’intégrisme où l’on fait sentir que l’on n’est pas le bienvenu si on a moindrement un petit peu trop de traits que l’on retrouve dans la masse TF1vore. C’est comme si j’étais une hérétique, et cette très désagréable sensation d’être jugée a été assez pour me faire péter de grosses attaques de panique, car pour un phobique social, c’est justement la pire peur qui existe, mais à l’époque, j’ignorais encore ma phobie, j’ai été diagnostiquée en mars 2009 alors que les événements se sont passés à l’été 2008. Encore aujourd’hui, quand je me pointe en invité sur le forum ubuntu-fr.org, les symptômes (palpitations, tremblements, boule dans la gorge, etc.) reviennent, et d’ailleurs, j’ai présentement certains de ces symptômes au moment d’écrire ces lignes, à cause de cette peur de revivre cette même intolérance et que j’aie à nouveau ces attaques de panique (la peur d’avoir peur). La confiance en soi en prend un coup, mettons. Depuis, je me tourne vers QuébecOS et Ubuntuforums (communauté anglaise) en cas de souci.

    Ceux qui connaissent ces phobies pour le vivre eux-même ou pour être proche de quelqu’un qui en souffre, comprendront mon ressenti, mais ceux qui ne connaissent pas ça, tapez "phobie sociale" (ou "social phobia" pour les anglophiles) sur google (ou whatever le moteur de recherche choisi, si vous êtes googlophobes).

    Donc, j’en viens à un point semblable à ce qu’avait soulevé kirikou : le comportement de non seulement certains gars, mais aussi de certaines femmes habituées à ces communautés envers ceux et celles qui ne sont pas aussi "savvy" qu’eux à ce monde et pourraient fuir face à ces comportements.

    Des fois, ça me donne envie de créer une communauté Linux juste pour les anxieux tout comme on voit les filles se créer des communautés de geekettes – ceci doit être pris comme un symptôme qu’il y a quelquechose qui cloche, car c’est signe d’un malaise, qui amène vers une envie d’avoir un coin où tout le monde peut se comprendre sans jugement, tout comme on voit des gimpeurs se réunir sur des forums de graphismes dédiés à Gimp parce qu’ils ne se sentent pas à l’aise sur les forums de graphisme où 90% des membres utilisent photoshop et où Gimp est souvent sous-estimé (je le sais pour l’avoir moi-même vécu en tant que gimpeuse). Et c’est aussi pour la même raison que je fréquente certaines communautés sur les troubles anxieux, car on peut se comprendre quand on vit la même chose.

    Voilà mon 2 cennes (expression bien québécoise) d’une geekette qui ne l’a pas eu facile, et j’espère juste que les pires scénarios de fous que je me fais en ce moment quant aux commentaires subséquents ne se réaliseront pas (maudite peur, va-t-en !!! va-t-en !!! Sinon, j’enwèye Tux te charger avec son bec dur et bien aiguisé !!!)

    @almagh : J’arrive pas à accéder à tes deux liens Wikipédia, avec ces espaces et caractères spéciaux, même en tentant de les remplacer avec leurs équivalents ASCII hexadécimaux.
    (pour info, je suis sous firefox 3.6.6 sous ubuntu jaunty)

  76. tetue

    @Totoze et @Grunt : j’ai justement témoigné récemment des préjugés et du déterminisme des jouets : http://romy.tetue.net/developpeuse-

    Croire comme @kurozato qu’il n’y a pas de discrimination et que le « vrai facteur est le manque d’intérêt flagrant des femmes » c’est occulter complètement que l’éducation des enfants diffère selon leur sexe, orientant leurs affinités et aptitudes, les conditionnant dès le plus jeune âge, au lieu de pousser chacun à choisir en toute liberté.

    Quand j’étais môme, garçons et filles étaient séparés pour certaines activités scolaires : ils faisaient du dessin libre et technique tandis qu’elles faisant de la couture et du canevas et j’ai eu beau signifier mon envie de dessiner et manifester mon talent, je n’ai eu droit qu’au point de croix, ce qui ne me prédisposait pas à des études techniques ou scientifiques dont je n’ai donc pas fait le choix. Quelques générations après, je vois les enfants revenir de l’école avec des exos de maths où les résultats stéréotypés leur apprennent que les filles jouent à la poupée et les garçons à la console. On va continuer comme ça pendant longtemps encore ?

  77. shnoulle

    @Bibigeek

    <q>Pour cela, il ne faut pas avoir d’enfant, ou bien il faut avoir un conjoint qui s’en occupe. Beaucoup de femmes sont éliminées d’office par cet état de fait.</q>

    Je suis informaticien, je participe à quelques projets dans les LLs. Pourtant je m’occupe de mes enfants.

    Ma femme n’est pas informaticienne, loin s’en faut. Mais elle à tout de même des loisirs.

  78. tetue

    Trois ans plus tard, j’avoue être finalement bien découragée. À mon échelle, je n’ai pas le sentiment que ça s’améliore, au contraire. Comment faites-vous pour supporter ? Est-ce qu’on en parle aux prochaines RMLL ?