Pourquoi je ne participerai pas au Concours Lépine

Classé dans : Communs culturels | 18

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BookLiberatorTout le monde connaît ou tout du moins a déjà entendu parler du Concours Lépine. Il s’agit d’un concours annuel récompensant une invention originale.

Souvent la presse s’amuse à mettre en avant les projets un peu farfelus, comme cette toilette auto-nettoyantes pour chiens (sur tapis roulant) ou cette caravane qui tracte la voiture (et non l’inverse), mais d’autres ont été de véritables succès qui continuent de nous être grandement utiles : le stylo à bille, le moteur à deux temps, le fer à repasser à vapeur ou encore les verres de contact.

Maintenant la question du titre de ce billet.

Si je ne participerai jamais au Concours Lépine, c’est que je manque cruellement d’imagination, ai peu de sens pratique et suis un bien piètre bricoleur.

Mais il y a une autre raison. Pour s’inscrire au concours il faut « avoir une invention ou innovation protégée par un titre de propriété industrielle et/ou intellectuelle ». Dans tout dossier d’inscription, on vous demande invariablement votre « numéro de brevet ».

Le Concours Lépine a vu le jour en 1901. On comprend assez bien pourquoi tout au long du XXe siècle on ait eu besoin de cette condition.

Mais au XXIe siècle, avec les licences libres, Internet, les communautés, etc. est-on toujours obligé de conserver cette modalité ?

RepRap, Arduino… de plus en plus d’inventeurs envisagent dès le départ leur projet comme un projet libre et s’inscrivent alors dans une tout autre démarche (ce qui n’interdit en rien d’en faire profit).

C’est la réflexion que je me suis faite en tombant sur le BookLiberator (cf image ci-dessus), sorte de cage à numériser plus facilement les livres (cf cette vidéo pour tout de suite comprendre le principe).

C’est encore pas mal artisanal pour le moment et on ne peut pas vraiment dire que ce soit l’invention du siècle. Mais si ça s’améliore collectivement, si d’autres arrivent avec des projets d’appareils photos libres associés à de performants logiciels d’OCR libres, ça peut devenir fort intéressant. Sachant que c’est un élément de plus à ajouter dans la marmite des Biens Communs.

Et puis un jour, on aura ainsi dépassé Google Books sans même s’en apercevoir ;-)

PS : Ceci étant dit, inventer un super truc, le breveter et vivre tranquillement des rentes de cette invention jusqu’au restant de mes jours (et même ma descendance après ma mort), ça pourrait être pratique pour financer Framasoft !

18 Responses

  1. p4tr1ck

    breveter et vivre tranquillement des rentes de cette invention jusqu’au restant de mes jours (et même ma descendance après ma mort) =>on parle la de brevet de process industriel valable 10 ans ,il est compréhensible qu ils soient nécessaires pour financer les recherches,développement,faisabilité…ce n est pas l idée qui est breveté mais la manière technique de passer d une chose , un état à un autre (on peu breveter la même chose si on fais pas pareil ) et comme dis c’est limité dans le temps(raisonnable).

  2. le hollandais volant

    Mais un truc m’échappe…

    Si j’invente un truc et que je me refuse de le faire breveter. Une fois que je le montre au public ou le commercialise, n’importe qui pourra le faire breveter, et en prendre les droits. Du coup il fera croire que c’est moi qui est hors la loi et au final tout le monde est perdant !

    On ne peut pas le faire breveter de façon à qu’il soit libre ? Je veux dire le breveter simplement pour pouvoir garantir qu’il soit et reste libre à jamais ? Un peu à la manière d’une licence libre, quoi.

    Bien-sûr, ça suppose que l’on me fasse confiance que je ne change pas d’avis.

    J’ai du louper une grosse case là…

  3. Elessar

    @le hollandais volant : Ta situation est impossible. Pour être brevetable une invention doit être nouvelle, inventive et susceptible d’application industrielle. Si qui que ce soit d’autre apporte la preuve qu’il avait déjà vu une réalisation du brevet avant son dépôt, celui-ci est invalidé. Donc diffuser sans brevet une invention est un excellent moyen de la rendre impossible à breveter.

    Notez que déposer un brevet est une façon de diffuser l’invention, le brevet étant public : il a été créé pour cela, pour forcer les inventeurs à publier leurs inventions.

  4. Il Palazzo-sama

    @ le hollandais volant :

    « Une invention est considérée comme nouvelle si elle n’est pas comprise dans l’état de la technique.

    L’état de la technique est constitué par tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt de la demande de brevet par une description écrite ou orale, un usage ou tout autre moyen. »

    (article L611-11 du Code de la propriété intellectuelle)

  5. risoulin

    Il y a vraiment un gros problème avec cette manière de protéger les inventions a des fins lucratives qu’est le brevet.
    Imaginons la quantité d’idées, qui pourraient faire avancer l’humanité, et qui restent a l’état d’idée simplement parce qu’on a pas les moyens de la breveter ou peur de se la faire voler.
    On est en 2010 et décidément, il faudrait arriver à inventer (sans le breveter…) un autre schéma de valorisation de l’invention et du partage des idées.
    Si vous avez des informations sur le sujet je suis preneur.

    Sinon concernant la numérisation des livres, il y a une méthode qui semble vraiment révolutionnaire et qui pourrait surement faire l’objet d’une licence libre: http://www.youtube.com/watch?v=tCOX
    Bien plus efficace que le cube en verre même si l’idée d’un développement basé sur le meme principe que le logiciel libre est interessante.

  6. Ginko

    @Elessar:

    >Si qui que ce soit d’autre apporte la preuve qu’il avait déjà vu une réalisation du brevet avant son dépôt, celui-ci est invalidé.

    Les fameux brevets de Microsoft dont celui sur les touches page up et page down ( http://www.zdnet.fr/actualites/micr… ) … ils rentrent dans cette définition?

    Parce que si oui, je me trouve bien bête de n’avoir jamais remarqué ces touches sur mon clavier avant aout 2008…

    ——————
    Après, le brevet, ça passe encore quand c’est un inventeur "génial" qui fait un truc cool dans son coin (une grosse partie des participants au concours Lépine, il me semble). Par contre, lorsque c’est un sujet de recherche hyper actif et qu’une vingtaine d’équipes dans le monde (dont des équipes de recherches publiques) travaillent sur le domaine, c’est bien plus un problème qu’une aide. Sans parler des brevets logiciels ou des brevets sur le vivant…

  7. Natchack

    Excellent ce BookLiberator ! C’est un appareil de musculation pour le bras, c’est ça ? J’ai bien compris ?! Voilà enfin une saine activité pour remplacer d’autres activités "musculatoires" du bras en vogue chez nos garçons en pleine puberté… 😉 Si en plus ils pouvaient lire les bouquins qu’ils scannent comme dirait ma grand-mère…

  8. Grunt

    Il est peut-être possible de participer au concours Lépine avec une invention brevetée sur laquelle on accorde une licence au monde entier, non?
    Ou mieux, en accordant une licence à quiconque accepte de partager aussi ses inventions (une clause copyleft).

    Il existe bien un fond de brevets destinés à défendre le logiciel libre contre les attaques en justice par des sociétés qui détiennent des brevets. Tout comme le droit d’auteur, le droit des brevets est "retournable" afin de défendre la liberté de partager son travail.

  9. Killy Ek'Fael

    Oui, rien n’empêche de mettre le brevet à la disposition de tout le monde. ERP5 a fait cela (c’est ce qu’il disent dans une video des RMLL, "pourrir le système des brevets").

  10. Grunt

    @Ginko:
    "Après, le brevet, ça passe encore quand c’est un inventeur "génial" qui fait un truc cool dans son coin (une grosse partie des participants au concours Lépine, il me semble). Par contre, lorsque c’est un sujet de recherche hyper actif et qu’une vingtaine d’équipes dans le monde (dont des équipes de recherches publiques) travaillent sur le domaine, c’est bien plus un problème qu’une aide."

    Heu non. Le petit qui veut avoir sa petite exclusivité dans son coin avec son brevet, participe au système, en le justifiant.
    De même que le petit actionnaire participe à la marche (droit dans le mur) du capitalisme.

  11. Ginko

    @Grunt:

    >Heu non. Le petit qui veut avoir sa petite exclusivité dans son coin avec son brevet, participe au système, en le justifiant.
    De même que le petit actionnaire participe à la marche (droit dans le mur) du capitalisme.

    Il y a un grosse différence entre le petit actionnaire et le petit inventeur:
    Le petit actionnaire apporte réellement une brique au système, et les briques s’empilant, une armée de petits actionnaires a une grande incidence.
    En revanche, le petit inventeur qui a inventé un nouveau procédé de fabrication de bonbons qui est vraiment miraculeux, il n’apporte pas sa brique au système de la propriété intellectuelle. Il ne la rend pas plus forte. Et le brevet lui permet juste pendant une durée limitée (10 ans, il me semble) de rentrer sur le marché et de s’y installer avant de se faire concurrencer par les grosses boites.
    En revanche (bis), la même chose dans une grosse usine de bonbons permet de locker un marché et d’en faire un monopole en renouvelant la protection à coups de brevets sur un aspect particulier du processus, enchainés toutes les X années.

    Faut pas voir le mal partout et savoir nuancer les choses.
    Ce qu’on pourrait tirer de tout ça c’est que sans doute, le "plus" (pour les petits inventeurs) apporté par les brevets ne pèse pas lourd face au "moins" qui concerne les omniprésents abus de la grosse industrie en place.

  12. Babazinov

    Deux fois Médaillé OR au concours LEPINE, il ne faut pas croire qu’en participant à ce SALON vous allez trouver l’oiseau rare qui va sortir le chéquier pour votre trouvaille. Il faut participer à des SALONS avec une invention aboutie ou pour le moins avoir une idée précise de celle-ci pour la mettre sur le marché .(Estimation de l’investissement – prix de vente – marge – circuit de distribution…….), dans le cas contraire vous partez perdant.

    Voir conseils sur mon site http://www.inventerpasrever.com

  13. Gilles CABON

    Le concours Lépine est à double tranchant car les escrocs sont là pour vous attendre,n’est-ce pas sarko, le voleur! Et l’INPI ( le tiroir caisse) n’est guère mieux puisqu’ils sont incapable de protéger les oeuvres de l’esprit…Voilà le monde pourri
    Gilles Cabon
    lauréats
    Un pauvre inventeur qui s’est volé sa découverte culinaire  »kouign patatez » par cet escroc de sarkozy!!!
    Gerard doree, le ridicule président du concours n’est qu’un imbécile…

  14. kOUIGN PATATEZ

    Tant que le brevet mondial n’existera pas, ne déposer pas de brevet d’invention, c’est de la pure foutaise.
    Dirigez-vous vers les droits d’auteurs :IFRACO
    Cordialement
    Gilles Cabon
    Lauréats aux concours Lépine.
    Sarkozy, tu es la honte de La France! retourne dans ton pays, connard!

  15. Gilles Cabon

    En plus Gérard Dorée porte un détail vestimentaire honorifique qu’il n’a jamais recu…
    C’est un escroc de sarkoziste!
    Encore un truand
    Cordialement
    Gilles Cabon

  16. jerome

    Personnellement je tente le concours cette année (2013) !!!

    Et mon invention n’a rien d’incroyable mais peut être très utile !!

    Voici un lien pour plus d’info sur mon projet : http://fr.ulule.com/lepine-2013/

    MErci

  17. Aymardo

    moi j’ai deux superbe machine innovantes mais au stade de la conception. et oui je suis persuade qu’elles fonctionneront à la perfection car e suis ingenieur en mecanique.
    la premiere est une brosse à dent 3d
    la deuxieme est un moteur 2 temps 100 fois plus puissant et moins encombrant mais aussi ergonomique que les moteurs que nous connaissons de nos jour…
    aymardberenger244@yahoo.fr