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Souvent citée en ces lieux, l’association de professeurs de mathématiques Sésamath est certainement le mariage français le plus réussi entre éducation et logiciels libres.
Tellement réussi qu’il commence assez logiquement à être l’objet d’études.
Voyage en Sésamathie – Une étude sociologique de la coordination au sein d’un projet éditorial en sources ouvertes est le mémoire de Master 2 en Sociologie et anthropologie des sociétés contemporaines (Université Lille 1) rédigé en juin 2010 par Clément Bert-Erboul[1].
Il n’est pas anodin de trouver référence aux « sources ouvertes » à même le titre, parce que sans l’ouverture du réseau, des ressources, des formats et des logiciels, Sésamath ne serait pas devenu ce qu’il est aujourd’hui[2].
Résumé du mémoire
URL d’origine du document (Sesablog)
Clément Bert-Erboul – juin 2010
Cette étude porte sur l’analyse sociologique d’un collectif numérique producteurs de contenus numériques sous licences libres, l’association Sésamath, réunion « numérique » d’enseignants de mathématiques. Par collectifs numériques, on entend des collectifs qui sont nés de l’interaction via l’Internet, et non pas, comme c’est le cas traditionnellement, via l’institutionnel, le professionnel, l’associatif ou le voisinage. Le collectif numérique étudié, l’association Sésamath, qui produit des contenus numériques sous licences libres, dont des manuels scolaires faisant références dans la profession, sur le modèle des logiciels libres, c’est-à-dire des biens numériques librement publiables, utilisables, et modifiables. Ces contenus sont construits en marge du marché dans des domaines où sa logique d’accumulation ne l’avait pas mené (notamment en matière d’innovation et de coordination).
Ces collectifs numériques et leurs productions posent deux grandes questions à la sociologie, qui constitueront les deux grands thèmes du mémoire de M2, la question de l’engagement et celle de la coopération.
À travers l’association Sésamath et de ses projets nous illustrons la construction des motivations des acteurs et les modalités de coopération au sein d’un collectif numérique. L’observation des canaux de communication et la retranscription des discours font apparaître différents modes éditoriaux reposant sur l’échange asynchrone permis par les licences libres. Ces échanges sont d’intensité et de contenus variables. Le réseau relationnel est parfois contracté, parfois dilaté, les discussions sont tantôt productives, tantôt politiques.
Le mémoire en version intégrale (PDF)
namor84
Je viens d’ailleurs de voir que le bouquin de maths de mon petit frère (il est en cinquième) était un Sésamath, serait-ce là une grande avancée du libre dans le sysytème scolaire ? Je comptais envopyer un mot au framablog mais justement, vous m’avez devancé !
apitux
Voir aussi : La coopération, nouvelles approches, un livre publié par Jean-Michel Cornu sous licence Creative Commons BY-SA
http://www.apitux.org/index.php?201…
flam
Et aujourd’hui, dans le Monde, une enquête fait un zoom sur le manuel numérique… et parle principalement de Sésamath 🙂
Olivier
Moi je suis tombé sur un article de l’Expansion (chacun ses lectures, désolé).
"Le numérique au secours des manuels scolaires"
http://www.lexpansion.com/economie/…
Et c’est tout à fait décevant puisqu’il n’y a que cette mention sans aucun développement : "D’autres vont plus loin, comme l’association Sesamath qui diffuse gratuitement un manuel de mathématiques pour la 5e sur iPad."
L’auteur passe totalement à côté des problématiques de collaboration, formats ouverts, licences libres, etc. et c’est bien dommage.