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Framasoft est fier et heureux d’annoncer officiellement la sortie d’un nouveau volume à sa collection de livres libres Framabook. Il s’agit de la traduction d’un livre considéré comme une référence chez les développeurs anglophones : Producing Open Source Software, de Karl Fogel.
C’est une évidence, maintes fois constatées : il ne suffit pas de coller une licence libre au code source de son application pour en faire un logiciel libre à succès. Nombreux sont les paramètres à prendre en compte pour se donner les moyens de véritablement réussir votre projet. Cela ne coule pas de source, si j’ose dire, et c’est pourquoi un tel ouvrage peut rendre de grands services.
Ayant payé de sa personne, Karl Fogel n’hésite pas à affirmer lui-même que 95 % des projets échouent. Et de rédiger alors ce livre pour contribuer à faire en sortie que le pourcentage restant remonte !
Dans la foulée du framabook sur Unix et sur le langage C, nous faisons un effort didactique tout particulier pour accompagner tous ceux qui souhaiteraient se lancer dans la création de logiciels libres ou rejoindre un projet existant. Nous pensons à ceux qui ne maîtrisent pas forcément d’emblée l’anglais.
Nous pensons également aux jeunes débutants. Parce que, comme cela a déjà été souligné, l’informatique est l’une des grandes absentes de l’enseignement secondaire français. Alors, fille ou garçon, l’étudiant motivé se retrouve bien souvent livré à lui-même et c’est à lui de se débrouiller pour extraire le bon grain de l’ivraie du Grand Internet. Nous espérons lui être utile en lui apportant notamment ici gain de temps et efficacité.
Voici comment le livre est présenté dans le communiqué de presse joint à ce billet :
« Teinté d’humour et de réflexions subtiles, ce livre prodigue de précieux conseils à ceux qui souhaitent commencer ou poursuivre un projet de développement en logiciel libre. Pour cela, Karl Fogel propose une description claire et détaillée des bonnes pratiques de développement. Il initie non seulement le lecteur à la méthode de travail collaboratif mais démontre aussi l’importance des relations humaines dans la réussite d’un projet, comme l’art d’équilibrer actions individuelles et intérêt commun. Identifiés à travers sa longue expérience en gestion de projet open source, différents aspects sont abordés : structurer l’ensemble de la communauté de développeurs, maintenir un système de gestion de versions, gérer les rapports de bugs et leurs corrections, bien communiquer à l’intérieur comme à l’extérieur du projet, choisir une licence adaptée au logiciel… »
Grâce à son expérience du développement open source, Karl Fogel nous livre ici bien davantage qu’une simple marche à suivre pour qu’un projet voit le jour et ait une chance d’aboutir. Il s’agit en effet de détailler les éléments stratégiques les plus importants comme la bonne pratique du courrier électronique et le choix du gestionnaire de versions, mais aussi la manière de rendre cohérents et harmonieux les rapports humains tout en ménageant les susceptibilités… En somme, dans le développement Open Source peut-être plus qu’ailleurs, et parce qu’il s’agit de trouver un bon équilibre entre coopération et collaboration, les qualités humaines sont aussi décisives que les compétences techniques. »
La traduction de cet ouvrage a obéi aux mêmes principes que ceux exposés par Karl Fogel. Elle fut le résultat de la convergence entre les travaux initiés par Bertrand Florat et Étienne Savard et ceux de Framasoft coordonnés par Christophe Masutti. Comme d’habitude, ce livre a été finalisé dans La Poule ou l’Œuf et peut se commander en version papier chez InLibroVeritas pour la modique somme de 15 euros.
Comme d’habitude aussi ce livre est sous licence libre (Creative Commons By) et est intégralement consultable en ligne ou téléchargeable dans sa version numérique sur le site Framabook. Parce qu’ici comme ailleurs, et peut-être même plus qu’ailleurs, il nous apparaît fondamental de pouvoir en assurer sa plus large diffusion et participer ainsi à susciter des vocations.
Nous comptons sur vous pour signaler l’information ;-)
Framasoft ne serait rien sans les développeurs de logiciels libres. Ce projet est en quelque sorte une manière pour nous de les remercier.
Philippe
Super nouvelle 🙂
Sur le dépôt Sourceforge.net ils annoncent fièrement 260 000 logiciels libres. Mais combien sont véritablement actifs ?
D’un certain point de vue pessimiste, SourceForge peut être aussi vu comme un cimetière de logiciels libres.
Eric
Est-il possible d’avoir le livre au format epub ?
Bejazzy
Une très bonne nouvelle et encore une superbe initiative de la part de l’équipe Framabook, InLibroVeritas et consort. Encore bravo à tous et à l’auteur d’avoir permis la traduction et l’évolution de son oeuvre.
Préférant le format papier au format électronique, surtout dans les transports, je pense me laisser tenter et contribuer à « l’économie » du livre libre.
Est-ce que le livre donne seulement des conseils pour réussir son projet logiciel libre? Fait-il référence à l’économie du libre et à quelques exemples de ‘business model’?
Ça n’a rien à voir avec le fond, mais j’aime bien le design et les couleurs de la couverture. Beau travail !
totophe
@Eric : oui, le format epub va venir prochainement 🙂 merci pour votre patience 🙂
vvillenave
En traduisant « open source » par « logiciel Libre », ne craignez-vous pas d’influer sur le sens du texte et de le « gauchir » artificiellement ?
aKa
@vvillenave : totophe te répondra mais on n’a pas du tout systématiquement substitué « open source » par « logiciel libre ». Dès la quatrième de couverture le terme « open source » apparaît.
Mais c’est vrai que pour le titre francophone, « Produire du logiciel libre » nous semblait préférable à « Produire du logiciel open source ».
Quant à savoir si dire « logiciel libre » est une expression « gauchiste », je te laisse l’entière responsabilité de ton propos 😉
totophe
Bonjour,
@vvillenave.
Merci pour cette question. Nous l’attendions au tournant 🙂
Je rappelle le titre de la version originale : Producing Open Source Software. How to run a successful free software project. On a donc dans le titre deux occurrences, la première open source et l’autre logiciel libre. Évidemment, j’ai contacté l’auteur à ce propos : comment traduire un titre en français qui ne se transforme pas en bon gros troll?
En fait l’idée est la suivante : le livre est une sorte de manuel sur comment gérer le développement de logiciel libre OU open source. Et ce livre a été rédigé sur la base de l’expérience de l’auteur en développement de logiciel open source (en particulier Subversion).
Nous avons donc opté pour une traduction sans sous-titre mais intégrant l’idée de logiciel libre, ce qui traduit davantage l’idée de l’ouvrage même si pour l’auteur, qui n’est pas forcément un libriste rigide, cela revient à peu près au même 🙂
Aleric
Je vais le lire aussi vite que me le permet mon temps libre et en faire la promotion autour de moi.
Merci à toute l’équipe de traduction, mon anglais étant bon sans être parfait, qui m’évite d’avoir à torturer une fois de plus mon dictionnaire franco-anglais. 😉
elbereth
@vvillenave:
Il faut dire que le terme de logiciel libre est bien plus connu en français qu’open source
(http://ngrams.googlelabs.com/graph?…), alors qu’open source en anglais est une expression pertinente à cause de l’ambiguïté de « free ». En français, « open source » est avant tout un terme d’entrepreneurs.
pere.despeuples
pardon pour ce comm de noob, mais que veut dire vvillenave par « gauchir » ? veut il dire que le « open source » est juste une façon d’envisager un business (donc plutôt de droite au sens ou le logiciel open source est un business model comme un autre) tandis que le « free software » serait une façon d’imaginer une société numérique différente, construite sur un autre modèle que le libéralisme dominant (donc plutôt de gauche ?). ou s’agit il d’autre chose ?
redfire
Prochainement un nouveau livre va rejoindre ma bibliothèque.
Merci 😉
N.
Livre commandé, merci pour ce travail.
totophe
@Eric (et tous ceux qui sont intéressés) : le format epub est désormais disponible 🙂
Eric
@totophe
Merci beaucoup ! J’ai déjà commencé à lire, le début est vraiment intéressant.
Question subsidiaire : à qui et comment donner 15€ SANS commander le livre ?
totophe
Merci, Eric, pour cette délicate attention.
Pour faire un don ponctuel à Framasoft, il suffit de se rendre sur http://soutenir.framasoft.org/ et sélectionner « autres montants ». Il sera alors possible de choisir le montant de son choix.
aKa
Lu sur le Web : « Critique du Framabook Produire du logiciel libre »
http://genma.free.fr/spip.php?artic…
« Basé sur une expérience assez riche de développement d’un projet livre depuis de nombreuses années, Karl Fogel nous livre ici un livre riche et indispensable. Même si je connais bien le monde du libre (même si je ne contribue pas, je suis de près cet univers), j’ai quand même appris des choses et consolider mes connaissances sur le mode de développement, les interactions entre développeurs…
Il pourrait être intéressant de se lancer dans un cycle de conférence débat sur le sujet pour transposer ce livre. Mais ça demanderait beaucoup de temps et est-ce que le publique serait au rendez-vous ? Mais les personnes qui souhaitent faire de courtes conférences d’une heure sur le logiciel libre et son développement pourront/devront, à mon sens, lire ce livre. »
Erwann
@pere.despeuples
Je comprends ce souci de sémantique. En l’occurence, l’usage en Français est réducteur puique sont traduits par le terme de « logiciel libre » à la fois « Open Source Software » et « Free Software ».
Au risque de faire un « néologisme angliciste », j’utilise personnellement le terme « Logiciel Open Source » pour les « OSS » et de logiciel libre pour les Free Software ».
Erwann
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PS: Merci pour tous ces livres intéressants et pédagogiques !
Stéfanie
Livre reçu la semaine dernière, merci pour la traduction et la publication de ce livre très intéressant ! Je le recommande autour de moi.
pere.despeuples
merci Erwann pour ta réponse. Au delà du problème de traduction de l’anglais vers le français (qui est un vrai problème, et ta solution paraît pertinente), c’était la connotation politique du terme « gauchir » de vvillenave que j’essayais de traduire.
Nicotux
Restons dans le libre : Gauchir… http://fr.wiktionary.org/wiki/gauch…
Ça promait pour la compréhention du texte…
Oui, Open Source n’est pas français et fait référence à du code ouvert, sans le moindre rapport ni avec la gratuité ni avec la libre utilisation, ce que, par contre, free software défini. Domage pour la traduction du titre, elle est effectivement réductrice voir génante. Un code ouvert n’est nullement forcément libre de droit et gratuit, et non, un logiciel libre n’a pas obligatoirement son code ouvert. Quand au logiciel gratuit, il peut aussi bien n’être ni libre ni ouvert, comme les pilotes propriétaires par examples.
Comme pour toutes traductions, le véritable contenu est limité par le niveau de connaissance du sujet par les traducteurs et par ce qu’ils en perçoivent ainsi que par leurs propre préjugés. Sur ce type de sujet, l’original reste tout de même la meilleure source. Ce n’est ni un roman ni une recette de cuisine.
Du coup si le sujet énoncé dans le titre est bien couvert, toute une partie traitée n’est pas annoncée et peut donc paraitre hors sujet. C’est d’autant plus triste que la oartie occultée est certainement celle pouvant faire changer d’avis ou décider bon nombre de personnes se posant la question de l’ouverture de leur code, mais qui n’achèteront jamais un livre concernant le logiciel libre.
totophe
Oui… comme je l’ai dit, le titre a été choisi avec l’auteur lui-même …..
Pas facile 🙂
Lina
Voici une histoire qui pourraient vous intéresser: Fondaction soutient l’initiative Ai2L…les valeurs du logiciel libre rencontrent les principes fondamentaux de l’économie sociale. http://www.reervert.com/2011/02/24/…
fabdu51...
Pour moi libre n as jamais signifié gratuit…
C est plutot un reproche que je fait a la langue anglaise….
Un amalgame avec lequel j ai du mal….
En effet il y as le temps, l energie utilisée par la ou les machines utilisées, le prix des machines….. qui ne sont pas facturés…….
c est un point sur lequel j insiste, de meme que open source peut rimer avec payant, par exemple les modules des CMS.
Les utilisateurs lambda confondent quelquefois et sont surpris de trouver une offre tariffée…..
Il est normal pour un artiste de vivre de son oeuvre…pourquoi pas un programmeur?