Le temps de cerveau disponible des utilisateurs de Google Chrome

Temps de lecture 4 min

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Elliott Brown - CC byNous nous faisons régulièrement l’écho de la concurrence entre les navigateurs Mozilla Firefox et Google Chrome, et ce au sein même de la communauté du Libre.

Faites comme vous voulez mais ce petit rappel sur les réelles motivations de Google n’est pas inutile, car on comprend alors mieux pourquoi Google fournit tant d’efforts pour développer et faire connaître son navigateur[1].

Et nous sommes tout d’un coup bien loin du Mozilla Manifesto

Le véritable intérêt de Chrome pour Google  : l’utilisateur captif

Why is Chrome so important to Google ? It’s a ‘locked-in user’

Larry Dignan – 14 avril 2011 – ZDNet
(Traduction Framalang  : Vincent, Don Rico et Goofy)

Au départ, le navigateur Chrome n’est apparu que comme un projet secondaire de plus pour l’entreprise Google. Bien sûr, c’est un navigateur rapide. Bien sûr, Google a engrangé d’impressionnantes parts de marché en un temps record. Et bien sûr Google a donné un coup de fouet au développement des navigateurs.

Mais l’importance véritable de Chrome – qui explique pourquoi Google fait un tel battage publicitaire pour son navigateur dans le monde entier –, se résume à la valeur du capital client (NdT  : customer lifetime value) de l’utilisateur de Chrome.

Au cours d’une conférence de presse sur les revenus de l’entreprise, on a demandé au directeur financier Patrick Pichette quelle était l’importance de Chrome, et sa réponse est édifiante.

En fait, Chrome a deux aspects distincts. Côté pile c’est une arme tactique, côté face c’est une arme stratégique. Chrome bouscule vraiment le Web et il offre un avantage extraordinaire  : dès qu’un internaute l’adopte, il accède directement à ses requêtes Google via la barre d’adresses au lieu d’avoir à trouver la barre de recherche. D’un point de vue stratégique, il est intégré dans le système d’exploitation Chrome OS. D’un point de vue tactique, nous avons la garantie que tous les utilisateurs de Chrome restent captifs du moteur de recherche Google.

Nikesh Arora, directeur commercial chez Google, a lui aussi donné son analyse du retour sur investissement du marketing de Chrome.

Nous avons plus de 120 millions d’utilisateurs quotidiens et 40 % d’entre eux sont arrivés récemment après notre campagne de publicité. L’usage de Chrome a progressé de 30 % d’un trimestre à l’autre. Je pense donc que la stratégie de Chrome est la bonne. Voilà comment nous diffusons Chrome  : soit les gens l’adoptent d’eux-mêmes, soit ils le font suite à nos efforts de marketing, ou bien encore nous travaillons avec des partenaires qui nous aident à le promouvoir.

Dans ce contexte, nous avons donc estimé que la campagne marketing produit finalement un retour sur investissement bien meilleur que lorsque nous devons passer des accords de partenariat. Vous verrez un jour ou l’autre que les coûts d’acquisition du trafic et celui du marketing de Chrome sont interchangeables. Quand nous investissons dans le marketing de Chrome, c’est autant que nous n’avons pas à sortir pour le coût d’acquisition du trafic. Vous pouvez donc vous attendre à ce que nous continuions à mener cette stratégie pour Chrome parce qu’il ne s’agit pas seulement pour nous d’un avantage spécifique de Chrome, mais parce que nos autres produits liés à Chrome en bénéficient. Le temps consacré à Chrome par chaque utilisateur a donc pour nous une valeur phénoménale.

Si l’on extrait l’essentiel de ces commentaires, voici ce qu’on peut retenir de Chrome  :

  • Chaque utilisateur de Chrome contribue par son usage à l’amélioration de la qualité de la recherche.
  • Chaque utilisateur de Chrome utilisera Google de façon massive et presque exclusive.
  • Google peut dépenser moins en coût d’acquisition du trafic.
  • L’entreprise n’a pas besoin de dépenser autant pour la diffusion de son produit – pensez par exemple au budget consacré à la boîte de recherche dans Firefox (NdT  : et qui fait vivre en grande partie Mozilla).
  • Enfin, il y a de grandes chances que l’utilisateur captif augmente encore sa consommation de produits Google à mesure que l’entreprise développe ses applications pour Chrome et les fonctionnalités sociales qui gravitent autour.

Au passage, Chrome permet aussi à Google de mieux faire respecter les standards des navigateurs, mais ce retour sur investissement semble décidément bien naïf comparé au profit que représente le temps de cerveau disponible de l’utilisateur de Chrome.

Notes

[1] Crédit photo  : Elliott Brown (Creative Commons By-Sa)

39 Responses

  1. vvillenave

    Que Google profite de Chrome pour mettre en avant son moteur de recherche, c’est de bonne guerre (Chrome intègre même la possibilité de changer de moteur). Il me semble qu’agiter cela comme un chiffon rouge, c’est se tromper de problème, sinon d’ennemi : Mozilla Firefox (largement financé par Google) a contribué bien avant Chrome à asseoir la position de Google en tant que moteur de recherche, avec l’intégration du « feeling lucky » dans la barre d’adresse, le choix de Google par défaut dans la barre de recherche et même les suggestions de recherche. Et même avant cela, on peut également rappeler la Google Toolbar pour Microsot Internet Explorer.

    Alors ne nous détournons pas des vrais problèmes de Chrome (confidentialité, licence, développement relativement opaque et forking intempestif, etc., qui ont d’ailleurs été largement abordés ici même) pour courir après des spéculations de crowdsourcing, de pub dissimulée etc.

  2. Evildead

    J’ai beau relire l’article, je ne comprends pas quelles sont les critiques qui y sont adressées à Chrome exactement.

  3. LordPhoenix

    La critique qui est faite à chrome c’est de fournir les minutes de cerveaux disponibles de ses utilisateurs à Google…

  4. Etenil

    J’aime cet article. Il ne critique pas mais montre l’intérêt de Chrome pour Google.

    Même si on pouvait facilement imaginer ses avantages pour Google, au fil du temps, je n’y ai plus pensé et j’ai considéré que ce n’était qu’un autre navigateur. Pourtant lire ce qu’en disent des employés de Google me réveille quelque peu. Il a beau être libre (ou presque), il n’en reste pas moins un outil commercial et n’est pas nécessairement un ami.

  5. 1g0r

    1g0r’s status on Tuesday, 19-Apr-11 13:07:37 CEST

    ? @framasoft: Sur le Framablog : Le temps de cerveau disponible des utilisateurs de #Google #Chrome http://ur1.ca/3w1av

  6. David Animateur

    OK critiques (s’il y en a vraiment) lues et en incubation, mais que dire si à l’usage, dans la machine usager, il y a un navigateur de plus.
    J’ai plusieurs identités numériques donc un intérêt à avoir Firefox par principe affectif en navigateur « préféré » mais Chrome + Opera + par(fois) la force des choses IE (ou flock et Kameleon à une époque) + Safari @ Mac…

    Pour le cerveau disponible, il y aurait plus à vouloir réveiller du côté de #Fukushima ou plus prêt à propos de la destruction des sols/garde-mangé et la confiscation du bien commun en Tout, citoyen !

    Enfin je suis peut être trop ‘newbie’ mais bing et yahoo sont vraiment trop laids et si peu interactifs. Tout minimal et radicale $ que soient l’esthétique et la politique d’entreprise de Google, mince, ça accroche un peu plus non ?

    Curiosité de l’algorithmique ou marge bénéficiaire du groupe, à vous de voir.

  7. kromak7

    comparer Chrome et Mozilla est un peu limite… étant donné que Google est une entreprise qui fait de l’argent! L’article ne révèle rien que les gens ne sachent pas déjà : une entreprise fait toujours ce qu’il faut pour ramener de l’argent dans ses caisses…

    je ne vois pas ce qui vous choque là-dedans…

  8. iri

    Le mot-clef est « captif ».

    Ok, pas de scoop (d’ailleurs, comme il est écrit, ce n’est qu’une piqûre de rappel). Mais c’est bon de se remémorer les choses. Je n’ai jamais aimé Google car sa stratégie n’a rien à voir avec le libre.
    C’est évident, c’est une entreprise privée qui cherche à être rentable et à grandir …. Et cet article a le mérite de remettre les choses à leur place. Beaucoup ont critiqué Oracle, notamment lors du rachat de Sun (OpenOffice, MySql, toussa), mais sur le fond, Google, c’est la même politique que Oracle. Le libre, ou du moins l’open source, n’est qu’un faux-nez. Au moins, Facebook ne rentre pas dans cette illusion (mais rentre dans d’autres ! tout aussi nocives).

    Rendre captif l’utilisateur de façon totalement transparente, sans chaînes apparentes, sans EULA, sans serial number. De façon naturelle.
    Les pbs de licences, de données engrangée, etc, c’est crucial. Malheureusement, l’expérience que j’ai est que la plupart s’en foutent et regardent l’aspect simplicité / gratuité qu’offre Google.
    Ils n’ont pourtant qu’un clic à faire de plus pour ne pas tomber dans le piège mais ce simple clic supplémentaire est perçu comme insurmontable (ou has been pour les fashions).

    Exactement comme pour ouvrir sa voiture : devoir mettre sa clef dans la serrure est devenue inconcevable pour beaucoup qui préfèrent de loin appuyer sur un bouton à quelques mètres. Pourtant qu’est ce que ça apporte ? Rendre captif de systèmes pensés par d’autres.

    Alors oui, grâce à cette stratégie biaisée, le libre ramasse quelques morceaux. Reste à savoir si on doit s’en réjouir (et donc se contenter d’un maigre strapontin au bon vouloir des autres) ou pas ?

  9. JosephK

    Ben si ça s’explique facilement par le fait que l’un s’affiche clairement comme ayant pour objectif la collecte d’informations privées donc si t’y vas tu sais pourquoi tu y vas, à un moment donné le tour de la question est fait,
    alors que l’autre joue en permanence sur l’ambiguïté, affichant une pseudo éthique, avançant ses pions un a un, donnant l’impression qu’il n’y a pas de relation entre ses différents produits alors qu’il y a bien une stratégie qui a été élaborée… mais il ne faut pas s’inquiéter (ironie), Google ne pense pas à mal…

  10. 314r

    Ces indignations sélectives commencent à devenir gênantes.

    Que craignez-vous de Google ? Qu’on vous rende captif, qu’on vous suive à la piste, qu’on se serve de votre vie privée dans un but commercial ? Mais ce « pire » existe déjà avec Facebook. Il suffit pourtant de jeter un oeil dans les archives du Framablog pour constater la différence de traitement.

    Une myopie inexplicable et insoutenable.

  11. JosephK

    > et quand on voit les récentes évolutions « le tour de la question » n’est certainement pas fait.
    Quelles récentes évolutions ?! Ils ont sorti leur navigateur web c’est ça ? 🙂

  12. Fakir Séditieux

    C’était inéluctable. D’ailleurs dès l’arrivée de Chrome j’en avais touché un mot à Tristan NITOT.
    Au fil du temps sous la pression de Google et très certainement de Microsot – qui s’était prévisible de pouvait laisser une autre firme commerciale lui tailler des croupières – l’avenir de Firefox sous Windows allait être plus qu’incertain. De même sous Mac. Le seul système d’exploitation où le produit de la MoFo serait à peu près certain d’être traité à sa juste valeur serait Linux.
    Le hic c’est que si Linux est un succès à peu près partout sur le desktop (bureau et notebook) Linux ne décolle pas depuis des années des 1% des machines.
    Une des raisons – en dehors de la plus que pénalisante vente liée sous PC – est le retard (essentiellement ergonomique) des différents environnements comme KDE (qui plus est laid à souhait), Gnome, XFCE ou LXE.
    L’environnement sous Linux est l’échec le plus patent du Bazar sur la Cathédrale.
    Chacun fait ce qu’il veut en dehors de toute logique. Un exemple celui des gestionnaires de fichiers intégrés aux applications. Rien que pour les applications Gnome il doit y en avoir 3 ou 4 de différents… Et très souvent laids. Quand au ponpon c’est l’architecture des menus souvents très différente pour des applications appartenant à un même environnement. Rien à voir avec l’ordonnancement cadré et quasi immuable des menus Mac.

    Maintenant qu’Ubuntu avec Unity tend à s’éloigner de Gnome et de son incompréhensible Gnome-Shell pour la version Gnome 3 il est à peu près certain que tout espoir d’avoir un bureau capable de soutenir la comparaison avec celui de MacOS X et même celui de Windows est illusoire. D’autant que d’autres systèmes arrivent comme Android et Chrome Os de Google et même WebOS d’HP, tous plus adaptés que leurs homologues de Linux à la multiplicités des matériels comme les prochaines tablettes/netbooks. Et même si ponctuellement certains acteurs pourraient tirer leur épingle du jeu (Joli OS ?) il peu probable que nombres de constructeurs de matériels soient attirés par une expérience linuxienne de masse.

    Ce qui est dommageable pour tous les réalisateurs d’applications susceptibles de sortir des applications concurentes à celles que fournissent en bundle les sociétés éditrices de système(s) d’exploitation. En effet pour elles l’un des enjeux est de rendre captif l’usager afin qu’il évite au tant que peut de voir si l’herbe est aussi verte ailleurs. Même s’il est impossible de l’enchainer définitivement, chacun d’entres-eux par le biais d’applications propriétaires comme les gestionnaires de mail, des suites bureautiques, des navigateurs internet (pourtant sensés représenter l’ouverture sur l’univers de la toile électronique), les iTunes et même des réseaux sociaux essaie de le rendre le plus longtemps possible captid de leur modèle/environnement économique.

    L’échec de Linux dans le Desktop entraine celui de tous les acteurs indépendants. Combien sont les acteurs qui comme Adobe peuvent espérer tirer leurs épingles du jeu ? N’assisterons nous pas de manière inéluctable à un appauvrissement de l’écho système logiciel ?
    La MoFo pouvait avec l’aide d’autres acteurs (pourquoi pas Canonical, Gnome.org et KDE.org) prendre les choses en main grâce à son savoir faire pour qu’un système alternatif et indépendant majeur puisse exister à côté de ceux des 3 majeurs (Microsoft, Apple et Google), mais elle a préferré jouer une partition en solo en se basant sur des valeurs d’éthique et de responsablilité. Je reste persuadé que ce ce fut et cela reste une énorme erreur.

  13. 314r

    @JosephK : Je ne suis pas d’accord : Facebook a modifié ses conditions d’utilisations de façon radicale au fil du temps. Le service n’a plus grand chose à voir avec ses débuts, et quand on voit les récentes évolutions « le tour de la question » n’est certainement pas fait.
    Et je ne crois pas qu’il reste grand monde ici qui ne soit convaincu des intentions commerciales de Google, ni beaucoup de niais pour penser que Google est pu devenir la 3ème capitalisation boursière de son secteur sans « qu’il y ait bien une stratégie qui ait été élaborée ».

    @Fakir Séditieux : le logiciel libre s’est construit avec du code et de l’éthique, pas avec des imprécations prophétiques à la mords-moi-le-noeud.

  14. 314r

    Euh désolé pour les quelques fautes d’orthographes qui piquent bien les yeux dans le message ci-dessus.

  15. iri

    « [La Mozilla Foundation] a préferré jouer une partition en solo en se basant sur des valeurs d’éthique et de responsablilité. Je reste persuadé que ce ce fut et cela reste une énorme erreur. »

    Je ne pense pas que suivre une stratégie de concentration telle que la pratiquent les 3 « grands » cités soit une meilleure solution. Pour cela, il faut jouer la même partition et je doute que ce soit justement le thème de Mozilla.

    Après oui, l’union fait la force. L’ennui est qu’il ne doit pas en avoir un qui joue le rôle de chef et, ça, c’est bien plus difficile à réaliser que lorsqu’un seul homme décide, avec une puissance financière et marketing considérable.
    Je trouve que les fondations Mozilla, Gnome, ….jouent leur rôle, plutôt bien même (la perfection n’existe pas) et les résultats ne sont pas si catastrophiques que vous le sous entendez. En part de marché bruts, probablement. Mais en imprégnation, c’est moins évident (et moins quantifiable).

  16. JosephK

    > Je ne comprend pas l’objet de cet article et l’allusion aux temps de cerveaus disponible.
    TF1 est en position de monopole tout comme Google. La chaîne propose différents produits audiovisuels gratuitement à ses spectateurs, Google ses services aux internautes. TF1 vends des espaces publicitaires à ses clients annonceurs, Google aussi…
    Faire baver les masses avec L’île de la tentation ou flatter les internautes d’utiliser le navigateur hype du moment (pour une fois que c’est pas Apple qui est derrière 🙂 ) c’est le même boulot non ?

  17. JosephK

    Non, tu peux bien utiliser *Chromium* sans utiliser les services de Google. Ce n’est pas le cas avec Chrome.

  18. lukasmars

    Je ne comprend pas l’objet de cet article et l’allusion aux temps de cerveaus disponible.

    Soyons clair, en France Google c’est 90% des recherches et tout simplement car c’est souvent le plus pertinent. Je n’ai pas besoin d’un navigateur pour être captif d’un moteur de recherche.

    J’ai l’impression que devant le développement plus que poussif de Firefox, il est de bon ton de taper sur les « gros » même quand les standards sont respecté, même quand Google donne des coups de pieds dans la fourmillére et contribue a ce que tous les acteurs fournissent un navigateur de qualité, même quand Google fourni des codecs à la communauté pour la balise HTML 5.

    Bref, la critique pour la critique, c’est juste contre productif.

    Et parlez de chromium aussi pour paraître « juste » et non orienté.

  19. Elessar

    @Fakir Séditieux : Pitié, pas l’argument de la disparité des logiciels. Les utilisateurs s’en moquent éperdument, que leurs logiciels ne se ressemblent pas et ne se comportent pas pareil, et ils ne le remarquent même pas. La disparité des logiciels est largement pire sous Windows que sous GNOME ou KDE. Ajoutez-y les « applications web » qui ne ressemblent à rien de connus et se ressemblent encore moins entre elles, et vous verrez que les gens s’en débrouillent très bien.

    @314r : Pourquoi le fait qu’il existe pire devrait-il empêcher de critiquer Google ? Par ailleurs, cet article ne critique pas, il expose des faits objectifs. Si tant est qu’on puisse qualifier d’objectif ce qui sort de la bouche de représentants officiels de Google !

  20. lukasmars

    Non c’est trés différent; c’est même totalement l’opposé.

    Le Lay a pronconcé cette phrase pour dire qu’il fallait que le telespectateur soir réceptif de la pub qui passe entre les programmes de TF1; pour chrome explique moi un peu ou il faut que tu soit receptif d’une quelconque pub ou d’un message ?

    Voila la « fameuse » declaration :

    Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d’autres patrons dans un livre Les dirigeants face au changement (Editions du Huitième jour) affirme [1] :
     » Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (…).
    Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (…).
    Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise. « 

    Tu peux trés bien utiliser chrome sans user d’une seul service google que je sache.

    Bref un titre choc mais totalement à contre sens.

  21. 314r

    @JosephK : par exemple, l’apparition des boutons « j’aime » qui permet à Facebook de tracer l’historique de navigation de ses utilisateurs, les premiers inscrits n’ont pas signé pour ça. On ne peut pas dire que Facebook a annoncé la couleur clairement dès le départ, et que d’un autre côté Google avance masqué : c’est tout simplement malhonnête.

    @Elessar : « Pourquoi le fait qu’il existe pire devrait-il empêcher de critiquer Google ? »
    Pour clarifier les choses, je pense que l’existence d’un service « pire » n’excuse pas les dérives de Google et que l’on ne doit pas s’interdire la critique. Voilà. Mais je maintiens que le traitement réservé ici à Google est disproportionné. Et d’ailleurs si Google pose aujourd’hui un problème, c’est pour les mêmes raisons : il y a quelques années, alors que tout le monde tapait joyeusement sur Microsoft les geeks y compris libristes s’échangeaient frénétiquement des invitations Gmail et ont grandement contribué au rayonnement du service. Tu remarqueras que les critiques les plus virulentes à l’encontre de Google sont ensuite apparues au moment où Facebook émergeait et était présenté, y compris là aussi dans les milieux libristes, comme un service cool, hype ce qui a largement contribué à amorcer l’afflux d’utilisateurs. Et hop un monopole de plus, bien joué.

    Pour en finir avec ma bafouille, la critique du propriétaire/privateur ne peut être que globale si on ne veut pas voir les mêmes schémas se répéter, si on veut s’éviter de combattre les monopoles que nous contribuons à bâtir par notre cécité, nos indignations sélectives (enfin surtout les vôtres, hum).

  22. iri

    Sauf erreur de ma part, Facebook n’a jamais mis en avant un quelconque esprit, initiative, soutien ou développement envers le libre. Même au début. Contrairement à Google qui a toujours joué sur une opposition à l' »ordre » établi.

    Je me souviens du coup de pub de Google à ses débuts : tapez Microsoft et un site parodique de Microsoft apparaît en premier. Sa stratégie a évolué, hein ! Google était un acteur minable, il a su s’y prendre. Je peux comprendre que certains aient eu un regard bienveillant au début et qui, comme Google, a évolué …

    Le traitement n’est pas disproportionné, il est à la taille de l’entreprise.

    Le véritable credo de Google, tout comme Facebook, pour rendre les utilisateurs captifs, c’est la gratuité.
    Là où le libre peut utiliser (peut ….) la gratuité de façon désintéressée ou désinvolte, ces entreprises l’utilisent de manière structurée, pensée et orientée.

  23. Fakir Séditieux

    > Le hic c’est que si Linux est un succès à peu près partout sur le desktop (bureau et notebook)
    >
    Zut ! En fait c’est
    Le hic c’est que si Linux est un succès à peu près partout SAUF sur le desktop (bureau et notebook).

    Bon Ok j’ai rédigé à l’arrache – because une urgence au tout début de la rédaction de mon post – sinon je fais juste un constat. A ma façon. Ce qui signifie que je n’affirme pas avoir raison. Maintenant je n’insulte personne, pas plus celui qui me donne raison que celui qui n’adhère pas à mon avis.

    @Elessar
    > Pitié, pas l’argument de la disparité des logiciels. Les utilisateurs s’en moquent
    > éperdument, que leurs logiciels ne se ressemblent pas et ne se comportent pas
    > pareil, et ils ne le remarquent même pas.
    >
    En ce qui me concerne et sûrement toi aussi au vu de ta remarque. Mais globalement c’est un leitmotif qui ressort régulièrement dans mon entourage – pas d’informaticien – et qui je suis certain ne laisse pas insensible les constructeurs qui un jour pourraient être de nouveau intéressés par une distrib Linux.

    Quand aux WebApp tu as mille fois raison. Mais un jour quelqu’un ou même pourquoi pas Google ou Apple réécriront les applications les plus utilisées avec un aspect plus proche des applications traditionnelles et dans le respect des standarts de l’environnement.
    La plupart des firmes déteste le négligé. Une fois que les positions seront figées entre les différents protagonistes et que le buzz des webApp se tassera il est peu probable que les choses resteront en l’état.
    nota : encore une de mes prospectives à la mords-moi-le-noeud.

    Sinon une petite chose : si le navigateur est la porte d’entrée obigée pour accéder à l’Internet, lui-même dépend pour fonctionner, à preuve du contraire, d’un système d’exploitation. Et de quelques appli pour gérer son réseau, mais aussi de quoi gérer quelques petits trucs en local, au cas où…

    D’où l’importance pour un navigateur libre et qui se veut éthique comme Mozilla Firefox d’être épaulé par un OS qui sur ces thématiques lui ressemble. Et si chez Mozilla on essaie de se décarcasser pour faire un produit le plus performant et le plus propre possible il serait de bon goût que l’OS et les applis qu’il héberge puisse en faire de même.

    Maintenant on pourrait se poser la question de savoir, malgré ses succès dans le domaine des routeurs, des serveurs en tout genre, des box internet voire désormais de la téléphonie mobile (android,bada, webos et bientôt meego), pourquoi bien qu’il puisse être gratuit pour les constructeurs (il pourrait être payant s’ils passaient par une société susceptible d’effectuer quelques personnalisation) ceux-ci rejettent Linux pour le Desktop ?

    Est ce que les utilisateurs se trouvent trop perturbés lorqu’ils passent d’Office MS à OpenOffice/LibreOffice ? L’abscence de Photoshop ou d’Apperture est elle préjudiciable à ce point ?

    A moins que ce soit la gestion plus délicate de quelques périphériques qui ruine toute chance à Linux non pas de s’imposer à MS Windows et à MacOS mais du moins d’être leur égal ? Linux a 1% c’est un échec et il faut bien qu’au delà de la vente liée on puisse donner quelques explications à cet état de fait. Et je doute que la vente liée et l’habitude des utilisateurs expliquent à eux seuls l’ampleur de cet échec. Surtout que pour ce dernier point, au vu de la multiplicité des environnements mobiles, il est plus que douteux que ce soit un frein réel.

    D’autre part n’y a t’il pas l’opportunuité pour un constructeur de créer à partir d’un Linux un éco-système comparable à celui qu’a créé Apple, un peu dans le genre de ce que Canonical essaie de faire avec Ubutu One ?

    @314r
    En aucun cas tu ne donnes un moyen d’enrailler le destin inéluctable – en l’état – que la montée irrésistible de Chrome OS semble promettre au navigateur communautaire et éthique. Doit il prévoir de se satisfaire de tomber un jour ou l’autre à moins de 10% de marché ?

    Pour toutes les applications et les logiciels non-propriétaires/non-privateurs mais plus encore afin d’empécher que les utilisateurs soient par l’un ou l’autre en grande partie captifs de l’une ou l’autre des firmes engagées dans le business du numérique, la mère des bataille se fera sur le terrain du desktop, parce qu’alors il sera difficile pour ces firmes d’éjecter de leur environnement si cela leur chante les meilleures applications libres portées sur leur environnement, avec toutes les conséquences sur la confidentialité des données et le respect de la vie privée que cela induit.

  24. 314r

    @Fakir Séditieux : « En aucun cas tu ne donnes un moyen d’enrailler le destin inéluctable… blablabla »
    Effectivement, telle n’était pas ma prétention. Et je ne vois pas en quoi je suis tenu d’apporter des solutions à tes problèmes, surtout quand ils sont imaginaires : Chrome OS n’est encore sorti à ma connaissance, donc on verra plus tard pour l’analyse de sa « montée irrésistible ».

  25. Fakir Séditieux

    >Chrome OS
    >
    re-Zut et mortifié en plus 🙁

    En fait c’est juste « Chrome »… Chrome le navigateur – qui est au centre du sujet de cet article – mais bon peut-être que lui aussi – l’OS – d’une certaine manière pourrait en cas de succès participer à la marginalisation de FF. Toutefois comme tu le dis vu qu’il est en instance de sortir il faudra remettre à plus tard une analyse concernant son implication à cette funeste prédiction à la Nostradamus

  26. ravaged

    J’ai très longtemps eu Firefox comme navigateur principal, et je l’ai chéri et plébiscité pendant de nombreuses années. Jusqu’à avoir testé chrome dans sa version 5 ou 6, largement plus rapide que Firefox 3.x . Depuis, je n’ai jamais pu revenir à celui-ci, y compris en ayant testé la plupart des bêtas 4. Trop lent, lourd, au démarrage comme à la navigation, il possède d’indéniables atouts au niveau de ses extensions, mais ce sont celles-ci qui participent à sa lenteur. Les extensions que j’utilise principalement sont de meilleure qualité sur Chrome, même si je n’y trouve malheureusement pas greasemonkey. Par contre, Firefox 4 nécessite encore un redémarrage après chaque installation d’extension, quand je retourne dessus c’est un vrai retour en arrière. Si j’ai opté pour Chrome c’est pour ses performances, sa facilité. Il a aussi des atouts évidents : si je veux aider quelqu’un dans ses options, je peux lui donner un lien cliquable de la page des options concernées. Pas la peine de lui décrire les étapes à faire, plus contraignant pour lui comme pour moi. Je suis maintenant sur Chromium sur mes 2 PC, avec mises à jour automatiques, et une installation – avec tous ses extensions et applications, ne prend que 2 minutes. Et il ne va pas me spammer à chaque fois en ouvrant les onglets de pages d’extension qu’il vient d’ajouter, ces petits détails qui font la différence. Je ne sais plus quel moteur de recherche propose Firefox par défaut, mais Chrome propose une fenêtre où il laisse le libre choix entre google, yahoo et bing. Je vois dans cette liberté de choix également un atout et une transparence. Si je choisis là encore google, sur Chrome comme sur Firefox, c’est pour la qualité des résultats, pas qu’on m’y ait incité ou que je m’en sente obligé, manipulé.
    Je crois que ce qui fait peur avec google c’est qu’il est difficile de lui faire des reproches, qu’il est irrésistiblement attirant, et puis en tant qu’entreprise privée – une des plus riches au monde-, il reste gratuit pour tous ses usages, et je surfe sans aucune, ou trop discrète (Gmail) publicité. Et si profiter de ce merveilleux outil, c’est lui accorder son temps de cerveau disponible, je ne vous reproche pas d’en faire autant avec Firefox. Je précise aussi que j’aurais éthiquement préféré retourner sur Firefox, mais j’ai été déçu par sa dernière mouture, tant sur PC que sur Android.

  27. JosephK

    > par exemple, l’apparition des boutons « j’aime » qui permet à Facebook de tracer l’historique de navigation de ses utilisateurs, les premiers inscrits n’ont pas signé pour ça. On ne peut pas dire que Facebook a annoncé la couleur clairement dès le départ, et que d’un autre côté Google avance masqué : c’est tout simplement malhonnête.<
    Ben alors pourquoi tu dis qu’il y a une différence de traitement alors que c’est précisément là dessus que le framablog s’est exprimé la dernière fois : http://www.framablog.org/index.php/
    et même en image ce qui montre qu’il s’agit bien d’une critique venant *aussi* du framablog et pas qu’une simple traduction comme ici : http://www.framablog.org/index.php/
    Maintenant il n’y a pas forcément énormément d’actu sur Facebook avec des articles de qualité à traduire. La seule dernièrement que je vois c’est leur croisade contre les commentaires anonymes des blogs qui montre que le « pire » n’est pas encore atteint : http://www.lemonde.fr/technologies/

  28. Philo

    Précaution préalable : J’apprécie beacoup Framsot/Framablog et autre satellites mais …

    Mais j’ai toujours été étonné par votre archarnement à défendre Mozilla/Firefox qui se moque éperdument des autres logiciles libres, et à pour seul objectif d’être le premier sur la plateforme Microsoft/Windows.

    Google n’est surement pas parfait, mais entre Microsoft, Apple et Google il me semble qu’il y en a un qui joue plus le jeu du logiciel libre que les autres, mais je me trompe peut être.

    Au fait, à l’époque des vaches maigres, pendant que la fondation mozilla s’acharnait à développer un navigateur pour prendre sa revanche sur Microsoft sur leur propre système windows, je me suis beaucoup attaché à Opera que j’étais bien content de trouver puisqu’il n’y avait pas grand chose de disponible. Mais depuis que j’ai découvert Luakit, mon choeur balance.

  29. Mad Hatter

    Système justification

    hxxps://secure.wikimedia.org/wikipedia/en/wiki/System_justification

    System justification theory (SJT) is a scientific theory within social psychology that proposes people have a motivation to defend and bolster the status quo, that is, to see it as good, legitimate, and desirable.

    Early SJT research focused on compensatory stereotypes. Experiments suggested that the widespread endorsement of stereotypes such as « poor but happy » or « rich but miserable » exist to balance out the gap between those of low and high socioeconomic status.[2] Later work suggested that these compensatory stereotypes are preferred by those on the left while people on the right prefer non-complimentary stereotypes such as « poor and dishonest » or « rich and honest », which rationalize inequality rather than compensate for it.[3]

    According to system justification theory, this motive is not unique to members of dominant groups, who benefit the most from the current regime; it also affects the thoughts and behaviors of members of groups who are seemingly incurring disadvantages by it (e.g., poor people, racial/ethnic minorities). System justification theory therefore accounts for counter-intuitive evidence that members of disadvantaged groups often support the societal status quo (at least to some degree), often at considerable cost to themselves and to fellow group members.[4]

    le pauvre débile ( bon toutou ) va applaudir le riche truand qui le vole, le viole, l’envoi a la boucherie appelé guerre. OU accapare les richesses, dans un monde qui ne souffre pas de production, la crise économique n’est pas un probleme de production : c’est un probleme de partage

    Google vous emmerde, microsoft vous emmerde, les riches vous emmerdes : ils n’ont plus besoin de payer d’impôts. La néo féodalité, c’est l’accumulation des richesses en haut de la pyramide : vous , vous ne serez jamais en haut de la pyramide ( 1000 personnes sont l’oligarchie : vous ,ne le serez JAMAIS : vos chances de « réussites » d’atteindre ce rêve américain sont de l’ordre de 0.000000000000000000000000000000001% : mais vous prenez l’idéologie de vos maitres : bon toutou). IL faut rappeler ce qu’il se passes dans le monde ou aux usa : la, l’oligarchie peut désormais virer un élu du peuple : vous ne valez plus rien, votre voix ne vaut plus rien : votre avenir n’existe pas dans ce chemin.

    par contre la connerie et la soumission aveugle les finances

    bienvenu dans le

  30. Mad Hatter

    Meilleur des mondes, sans vous

    si vous n’etes plus maitres de vos informations, vous ne vous appartenez plus

  31. zoulou

    @Mad Hatter : faut arrêter la coco, c’est pas bon pour le cerveau crétins de ton espèce

  32. Fred

    @zoulou

    En même temps, ouvre les yeux et regarde attentivement la réalité, il a pas complètement tort …

  33. Christophe

    Comme bien souvent, nous sommes sur l’aspect éthique du problème. Je constate toujours que l’intérêt financier est un sujet tabou.
    Oui, les services Google sont gratuits, oui ils sont géniaux à utiliser, et oui ces arguments seuls me conviennent.
    Après, ne soyons pas naïf, de nombreuses choses sont à dire sur la politique de confidentialité qui est un peu « spéciale », sur la sauvegarde des données, sur le profilage de chaque internaute, mais Google est une entreprise qui doit dégager du chiffre d’affaire. Toutes les autres entreprises font de même, mais ça ne choque pas ?
    Aux utilisateurs de s’informer pour savoir ce qu’il est bon de faire ou pas.
    De mon côté, c’est acquis, pas question de me passer de la qualité de leur service.