Comment le Bitcoin peut faire tomber les États-Unis d’Amérique

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Un peu d’économie sur le Framablog aujourd’hui, avec le pirate Rick Falkvinge qui voit dans la monnaie Bitcoin une alternative à la fictive toute-puissance du dollar.

Zcopley - CC by-sa

Comment le Bitcoin peut faire tomber les États-Unis d’Amérique

How Bitcoin can bring down the United States of America

Rick Falkvinge – 4 juin 2013 – Site personnel
(Traduction  : Slystone, nhrx, letchesco, Asta, Gatitac, rou + anonymes)

Le Bitcoin représente une menace importante pour la domination monétaire des États-Unis, la seule chose qui conforte encore leur statut de superpuissance mondiale. Suite aux défauts de paiement des États-Unis sur leurs emprunts internationaux le 15 août 1971, la balance commerciale américaine avait été maintenue grâce aux menaces militaires et en incitant les gens à acheter des dollars pour financer la consommation permanente des États-Unis. Alors que d’autres devises n’ont pas réussi à dépasser le dollar américain, et donc ce mécanisme qui maintient la dominance économique de la nation, le Bitcoin pourrait bien y parvenir.

Pour comprendre ce scénario, il faut saisir à quel point les États-Unis sont en faillite. Pour certaines raisons, la plupart des feux de l’actualité sont actuellement braqués sur l’échec de l’Euro  ; ceci probablement à cause du fait que le dollar américain a échoué depuis longtemps, et qu’il est maintenu sous perfusion en faisant éclater non sans mal une bulle spéculative par jour. Une version ELI5 est disponible ici (NdT  : ELI5  : «  explain it like I’m five  », expliquez-le-moi comme si j’avais 5 ans), mais en un mot, les États-Unis sont en défaut de remboursement de leurs emprunts internationaux suite à la guerre du Viêtnam, et depuis ont dû emprunter de plus en plus pour financer leur consommation extravagante. Depuis bien longtemps ils empruntent toujours plus, pour simplement rembourser les intérets des emprunts antérieurs. L’an dernier, le déficit du budget des États-Unis a atteint le niveau astronomique de 50  % — pour chaque dollar de recette, deux ont été dépensés. Étrangement, peu de monde en parle — j’imagine que si c’était le cas, la capacité des États-Unis à rembourser leurs emprunts serait remise en question, ce qui provoquerait l’écroulement du château de cartes comme si une tonne de briques était déversée dessus, alors personne n’a intêret à faire des vagues. Après tout, tout le monde est assis sur des réserves de dollars qui deviendraient sans valeur du jour au lendemain si ceci devait arriver.

Les États-Unis ont relancé leurs planches à billets le 15 août 1971 et ne les ont pas arrêtées depuis. Rien que pour l’année 2011, 16 mille milliards (un 16 suivi de douze zéros) de dollars ont été imprimés pour maintenir l’économie américaine. Pour se faire une idée, c’est un peu plus que le produit intérieur brut des États-Unis. Pour chaque dollar produit à partir de la valeur (ajoutée), un dollar supplémentaire a été imprimé à partir de rien, dans l’espoir que quelqu’un voudrait bien l’acheter. Et les gens l’achètent  ! C’est un fait, il y a ici un mécanisme clé qui force les gens à continuer à acheter des dollars américains.

Les États-Unis sont maintenus en vie en tant que nation par le fait que si quelqu’un souhaite acheter des produits à une autre nation comme la Chine, il doit d’abord acheter des dollars américains puis les échanger contre la marchandise qu’il désire en Chine. Cela conduit tous les pays à acheter des tas de dollars américains pour remplir leurs réserves monétaires.

Le fait que les gens soient obligés de continuer d’acheter des dollars américains pour obtenir ce qu’ils veulent de n’importe qui d’autre dans le monde est le mécanisme qui maintient l’ensemble de l’économie américaine et, plus important encore, alimente son armée qui applique à son tour ce mécanisme (voir en Irak, Libye, Iran, etc.). C’est un cycle de domination économique imposé par la force.

(À noter que l’on peut se demander dans quelle mesure la classe moyenne américaine profite encore de ce système. Il y a dix ans, cette boucle auto-alimentée faisait que le niveau de vie moyen aux États-Unis était sensiblement supérieur à celui du reste du monde occidental. De nos jours, les États-Unis arrivent souvent derniers des indicateurs de niveau de vie.)

Puisque les articles sur «  la fin du monde  » sont d’habitude rejetés comme relevant d’illuminés conspirationnistes, je voulais commencer cet article en présentant des faits économiques reconnus. Les États-Unis sont en faillite et la seule béquille pour les maintenir debout est leur armée, ainsi que le fait que tout le monde a de lourds investissements dans le pays, si bien que personne ne veut les voir faire faillite. Donc les emprunts et les dépenses excessives continuent une journée de plus… jusqu’à ce que cela ne soit plus possible.

Que se passerait-il si les États-Unis étaient un jour incapables de poursuivre leurs dépenses démesurées  ? On assisterait à un crash gigantesque de l’économie mondiale, mais plus important, les États-Unis s’effondreraient à la mode soviétique, mais plus gravement encore, en raison de différences structurelles. (Pour comprendre ces différences, réfléchissez au fait que les transports publics ont continué de fonctionner pendant l’effondrement soviétique et que la plupart des familles étaient déjà bien préparées pour faire face à la pénurie de nourriture. Aux États-Unis vous verriez à la place des gens isolés dans des banlieues sans carburant, sans nourriture ni médicaments, avec seulement plein d’armes et de munitions. Consultez l’étude d’Orlov sur l’écart entre les effondrements et le retard d’effondrement pour plus d’informations sur cette différence structurelle).

Arrivent les Bitcoins, qui peuvent briser le cercle vicieux des emprunts et des dépenses excessives.

Comme nous l’avons vu, la raison pour laquelle les gens sont obligés d’acheter du dollar américain, c’est qu’il est la base du système d’échange de valeur. Si vous voulez un gadget fabriqué en Chine ou en Inde, vous devez d’abord acheter des dollars américains, pour ensuite échanger ces dollars contre le gadget. Mais nous l’avons observé, le Bitcoin dépasse de loin le dollar sous tous ses aspects en tant que gage de valeur pour le commerce international. Utiliser des Bitcoins c’est moins cher, plus facile et bien plus rapide que les actuels transferts de valeur internationaux.

Pratiquement toutes les personnes impliquées dans le commerce international à qui j’ai parlé passeraient à un système semblable à Bitcoin si elles en avaient la possibilité, évacuant des années de frustrations héritées du système bancaire actuel (qui utilise le dollar américain). Si cela arrivait, les États-Unis ne seraient plus en mesure de trouver des acheteurs pour leurs dollars fraîchement imprimés qui maintiennent leur économie (et financent leur armée).

Si ce cycle de monopole et dépendance commerciale du dollar prend fin, les États-Unis d’Amérique s’écrouleront. Lourdement. Cela semble inévitable désormais, et le Bitcoin est peut-être le système qui rompra ce cycle.

Crédit photo  : Zcopley (Creative Commons By-Sa)

24 Responses

  1. Marc

    Très anti-américain, tendance anti-impérialisme d’extrême gauche, comme article.

    Le coup du dollar qui tient uniquement avec l’armée, c’est une thèse coco (de Sartre à l’origine) qui date des années 60.

  2. untel

    @Marc : On sort la phrase magique (« Eh mais! c’est un discours de gauchiste ») Et hop! L’interlocuteur est immédiatement discrédité. Pas besoin de se casser le cul à trop argumenter.
    C’est quand même pratique d’être de droite… Faudrait que s’y songe un de ces quatre.

  3. Julien Fastré

    Moi, je trouve que Bitcoin est une mauvaise réponse à un vrai problème.

    Le problème: les banques sont des organismes centralisés en lesquels il est difficile de faire confiance (on cherche à éviter de confier ses données à Facebook, et on cherche à éviter de confier son argent à Paypal).

    Bitcoin est une solution attrayante: pas d’organisme centralisé, échanges anonymes, …

    Mais le problème: notre cohésion sociale se fonde *aussi* sur la solidarité, et le payement d’impôts est une forme de solidarité des plus riches envers les plus pauvres. Or, Bitcoin est trop anonyme, il permet de brouiller les trajets financiers, et d’éluder l’impôt. Donc, pour moi, c’est une mauvaise solution.

    Ca serait quoi une bonne solution ? investir dans des banques coopératives, par exemple. Détenues par leurs actionnaires. En Belgique, NewB est une solution qui se précise : http://www.newb.coop/fr/

  4. dormomuso

    Le succès du bitcoin est possible.
    Mais… il n’est pas certain que le bitcoin soit préférable au dollar.

    À lire. Et à traduire ?
    Game over, Bitcoin. Where is the next human-based digital currency?
    http://ouishare.net/2013/05/bitcoin

     » Arrivent les Bitcoins, qui peuvent briser le cercle vicieux des emprunts et des dépenses excessives. »

    Juste un commentaire sur ce passage : les dépenses sont peut-être excessives, mais ce n’est pas cela qui est à l’origine de la crise actuelle. Et en ce qui me concerne, j’ai l’intuition que l’on ne dépense pas assez (collectivement), mais surtout qu’on dépense très très très mal, (aussi bien collectivement, qu’individuellement).

    Bref en résumé :

    1) dollar -> création monétaire bancaire camouflée, le bonheur des riches et des néolibéraux. (Aristocratie mixte, mi-bureaucratique, mi financière). Et risque d’inflation importante et génératrice d’inégalité.

    2) bitcoin -> aucune création monétaire, ou presque. Le bonheur des théoriciens libéraux. (Aristocratie financière). Déflation perpétuelle, nuisible aux échanges monétaires (on attends le lendemain pour aller chez le coiffeur, ce sera moins cher).

    3) retour à une monnaie purement étatique -> le bonheur des théoriciens socialistes et des bureaucrates. (Aristocratie étatique). Et risque d’inflation importante et génératrice d’inégalité.

    4) invention d’une monnaie avec création monétaire par dividende universelle -> création collective (monnaie libre, démocratique et sociale). Le bonheur pour les révolutionnaires libristes que nous sommes. Inflation modérée, nuisible aux riches, favorables au pauvres.

    La monnaie c’est de la confiance. Rien n’est impossible. À nous de jouer.

  5. BlueTak

    L’argumentation sur le dollar est juste, mais le Bitcoin est-il la solution ? Vu les derniers avatars de cette devise virtuelle : http://www.atlantico.fr/pepites/mon… , ça semble peu probable…
    Il n’en reste pas moins qu’une réforme monétaire mondiale s’impose.
    Paul Jorion et ses collègues proposent de créer la monnaie internationale qu’a conçu J.M. Keynes : le Bancor : voir http://www.pauljorion.com/blog/?p=1
    Le problème n’est pas technique, mais politique ; la domination des USA étant en partie assise sur la puissance financière et le quasi-monopole du dollar dans les échanges internationaux.

  6. Florian

    L’article montre les faiblesses du dollar certes, mais il n’explique pas concrètement en quoi il serait plus avantageux d’utiliser le bitcoin, c’est dommage.

  7. snu-nu

    les impôts servent surtout à enrichir encore plus les Riches sous le masque de la solidarité .
    ceci est pour cela qu ils existent encore …..

    il n y a plus de redistribution depuis longtemps seul un racket .

  8. Dworkin

    Pour revenir sur le premier commentaire, Rick Falkvinge n’a vraiment rien d’un gauchiste.
    Il suffit de lire quelques autre textes de lui pour s’en rendre compte.
    Il me semble même qu’il s’est déjà lui même défini comme étant ultra-libéral.

  9. etvdes

    pardon les ultra liberaux ce sont les révolutionnaires français du XVIII éme .

    Lui serait plus exactement un libertarien , ce qui est à l ‘ opposé .

  10. Tuxicoman

    Le bitcoin hahaha,
    Les auteurs critiquent la planche à billet des USA mais le bitcoin a juste créé l’intégralité de la masse monétaire à partir de rien. Le cours du bitcoin ne peut que monter vu que le monde produit chaque jour plus de richesse mais que le nombre total de bitcoin est limité. De fait ce qui ont créé des bitcoins facilement au debut de la monnaie seraient les riches de demain, ils ont juste à attendre que les autres personnes se mettent au Bitcoin. Comme pyramide de Ponzi je ne vois pas mieux !
    Et cette monnaie va de toute façon privilégier la spéculation comme les autres, donc je ne vois pas ce que ca résoud miraculeusement.

  11. Sinma

    Le Litecoin a été créé pour pallier à certains défauts du Bitcoin: plus facile de gagner de l’argent avec du matériel grand public, moins de temps d’attente pour confirmer une transaction…) Par ailleurs le forum est très actif (mais moins que celui de Bitcoin, enfin pour le moment). Une alternative intéressante, à étudier.

    http://litecoin.org/

  12. HMA

    L’hypothèse de départ est fausse.
    La base de l’économie n’est pas le dollar mais la confiance.
    Et rien n’oblige à passer par le dollar pour convertir des Euros en Yen ou Yuan (depuis la fin des accords de Bretton Woods)
    Les grands acteurs de l’économie (grandes entreprises, etc…) ont besoin d’une référence commune pour parler le même « langage » : une entreprise chinoise, avec des clients dans 25 pays, préfèrera signer ses contrats dans une seule devise pour n’avoir qu’une devise (et un seul risque) à gérer.
    La devise qui aujourd’hui inspire le plus confiance, c’est le dollar. Mais ce n’est qu’un CHOIX.
    Si demain l’Euro (ou la livre, ou le bitcoin ou ce que vous voulez) inspire plus ces acteurs, ils signeront dans cette devise. Il n’y a aucun obstacle.
    La principale faiblesse du bitcoin du point de vue économique, est qu’on ne peut pas gérer l’inflation (pas de création de monnaie possible), ce qui peut être problématique…

  13. Rorto

    Quelle confiance porter à une monaie totalement opaque, créée à partir de rien, hyper sensible à la spéculation ?

    Non le Bitcoin ne semble pas être une réelle et meilleure alternative au dollar dans le système monétaire actuel.

    En revanche c’est un moyen très pratique de faire ses courses de façon anonyme (dans des domaines illégaux notamment) et d’échapper au fisc.

  14. sakapuce

    @Julien Fastré ; le Bitcoin ne permet pas d’éluder l’impôt car acheter ou dépenser des bitcoin n’est pas une opération invisible. certes c’est anonyme mais il ne faut pas confondre. Le Bitcoin n’est pas une monnaie reconnue officiellement par l’Etat, des lors échanger des biens et services contre des bitcoin est considéré comme du troc. Or le troc, doit faire l’objet d’une double écriture comptable, l’acheteur et le vendeur sont tenus de figurer l’opération dans leur comptabilité. De plus, la TVA doit être payé en devise nationale sur base d’une estimation en EUR du bien ou service échangé.
    J’ajouterais également que si les États se sentent floués, ils intégreront le Bitcoin et accepteront que les impôts leurs soient versé entièrement ou en partie avec cette devise virtuelle. Ne fusse que pour soutenir le mécanisme de solidarité sociale. Pour conclure, je suis moi-même coopérateur chez NewB. j’ai rejoins l’entreprise par volonté éthique mais ça ne changera pas grand chose sur le fond. Ce qu’il faut changer c’est le système bancaire et particulièrement le principe de l’intérêt. Car comme vous le savez cet intérêt est appliqué sur chaque emprunt. Seulement ce que les gens ignorent le plus souvent c’est que l’argent emprunté auprès des banques, et qui constitue 95% de la masse monétaire en circulation, est créé ex-nihilo… Ce qui fait de l’intérêt l’instrument du Hold-Up le plus scandaleux de tous les temps.

  15. sakapuce

    Ce qui nuit à la société ce n’est pas l’argent en soi, c’est l’intérêt !
    Il n’est pas légitime de réclamer un intérêt sur de l’argent qui a été créé ex-nihilo.
    Puisque l’argent a été crée sans puiser sur le compte de ses clients créditeur, où est encore le risque encouru par la banque ?

    Cet intérêt induit une raréfaction artificielle de l’argent; et là où il n’y a pas d’argent, on observe monté de la violence (vol, crime), fraudes, faillites des entreprises, montée du chômage, radicalisation des discours et renforcement du nationalisme… Et l’escalade peut se poursuivre jusqu’au plus haut échelon. Lorsqu’ un pays manque d’argent, l’économie nationale se retourne sur elles mêmes, il y a rupture des relation économiques, voire rupture des liens diplomatique. Et dans les cas extrêmes, le manque d’argent, la montée de l’extrême droite engendre un cocktail détonnant; la guerre ! … Vous vous souvenez des années 30 ?

  16. Ginko

    @sakapuce,

    >Ce qui nuit à la société ce n’est pas l’argent en soi, c’est l’intérêt !

    Je suis loin d’être un économiste, mais arrête-moi si j’ai faux :

    L’intérêt, comme son nom l’indique est ce qui va inciter un créancier à prêter de l’argent à un débiteur. => Pas d’intérêt, pas de crédit.

    Or sans crédit, l’économie perd beaucoup d’efficacité : s’il faut que j’attende d’avoir la somme en cash pour acheter les machines dont ma boite a besoin pour fonctionner, jamais je monterais ma boite (la poule ou l’œuf ?).

    J’en déduis que l’intérêt est non seulement nécessaire (dans une économie de marché, bien évidemment) ; il est souhaitable.

    En revanche, ce qui m’apparait non souhaitable, ce sont les produit financier dits « dérivés » (exemple les produits « CDO », ceux qui ont engendrés la crise financière de 2008) ou encore les marchés spéculatifs du type HFT ou même les contrats à terme sur les matières premières, notamment alimentaires.

    En bref, si j’ai bien compris, je suis pour les banques de dépôt et de crédit (qui financent les particuliers et les entreprises) mais contre les banques d’affaires (celles qui jouent sur les marchés des produits dérivés). Sachant qu’en France la distinction entre ces différentes activités financières n’est pas faite, la plupart des banques exerçant dans tous les domaines à la fois.

    PS : je crois que tu as un point Godwin…

  17. CitoyenR

    Mieux veut encore en revenir à l’or étalon qu’au Bitcoin dont on ne voit pas très bien d’où il sort celui là. Il se mange ? Il se boit ? Se respire ? Combien d’heure de travail faut il pour en extraire 1g ? De quel sol l’extrait on ? Bref, quelle est sa valeur dans notre univers ?

  18. sakapuce

    @Ginko

    « L’intérêt, comme son nom l’indique est ce qui va inciter un créancier à prêter de l’argent à un
    débiteur. => Pas d’intérêt, pas de crédit « 

    Je me permets de nuancer car l’intérêt ce n’est pas que ca.
    L’intérêt, incite bien évidemment l’épargne. Et bien sûr, il est légitime de « garder une poire pour la soif ». Tout comme il est légitime de faire des économies pour ses vieux jours; ou pour payer les études universitaire de ses enfants, … Il y a plein de bonnes raisons.

    Si l’argent incite l’épargne, ce n’est pas pour autant toujours une bonne chose.
    L’intérêt est à l’économie, ce que la force d’attraction est aux corps célestes…
    Au plus un astre est lourd et massif, au plus sa force d’attraction est importante. Il en est de même avec les comptes bancaires. Au plus, les comptes sont gros au plus ils amassent de l’argent.
    Certains comptes sont si gros qu’ils sont de véritables « trous noirs » de l’économie.
    Or de l’argent qui s’entasse sur ces comptes, c’est de l’argent qui ne circule pas et de l’argent qui ne circule pas, ne sert à rien. Si c’est compte deviennent de plus en plus gros, il y a donc de moins en moins d’argent dans l’économie… Ces trous noirs de l’économie engendre une raréfaction artificielle de l’argent.

    Ce n’est pas tout. Le meilleur arrive…

    Pour beaucoup, le métier de la banque, c’est de transformer cette épargne en crédit à long terme… Au passage elle applique une marge, l’intérêt, pour assurer ses frais de fonctionnements et remercier ses clients créditeurs.

    Seulement les banques ne font pas que prêter l’argent de leurs déposants. Elles en prêtent beaucoup, beaucoup, énormément plus que ce qu’elles ont « dans leurs coffres ».

    En effet, ce que beaucoup ignorent, c’est que pour 100 EUR déposer par un épargnant, la banque met 1 EUR en réserve et va prêter 99 EUR à un emprunter. (Elles partent du postula que les épargnants ne viennent pas tous en même temps retirer leurs économie). Aussi, ce permettent-elles de ne mettre qu’une infime partie en coffre et prêtent l’essentiel.

    Prenons un exemple avec un taux de 1% de réserves fractionnaires;
    Monsieur X dépose 1000 EUR à sa banque. Sa banque met 10 EUR réellement en coffre et prête les 990 EUR restants à Monsieur Y pour réparer sa voiture. Monsieur Y paie ses réparations et le garagiste va déposer à son tour les 990 EUR à sa banque. A nouveau, la banque mets 9,9 EUR de côté puis prête les 980,1 EUR restant… Et ainsi de suite…. De dépôt en dépôt et de prêt en prêt, les 1000 EUR de Monsieur X, ont généré des emprunts pour un montant total de 9990 EUR !!! (faites le calculs vous mêmes)
    Non comptent d’emprunter beaucoup plus que ce qu’elles non réellement, les banques applique un intérêt sur les 9990 EUR créé ex-nihilo !
    C’est là que se trouve l’arnaque !

    Un document émanant de la banque fédérale de Chicago vous détaillera tout cela: http://www.rayservers.com/images/Mo
    Et sinon, une petite recherche sur le net vous aidera à bien comprendre.

    L’intérêt dans notre système fournit des avantages, il faut le reconnaitre. Sans ce système; il n’y aurait pas de compétitivité; C’est à ce système que l’on doit le progrès; iPhone, XBox, GSM, GPS, panneau solaires, … Tout ces petites choses qui se sont rendues indispensable aux yeux de beaucoup.

    Cependant, le revers de la médaille est très sombre. Les entreprises, les pays, sont obligés d’emprunter toujours d’avantage pour soutenir leur compétitivités sans quoi c’est la dégringolade. Faillites, monté du chômage, augmentations des aides sociales, moins de recette pour les États, augmentation des impôts pour compenser la baisse des recettes… Et c’est la spirale infernale vers toujours plus de précarité…

    Tous se tient !

    Il est temps de se tourner vers des alternatives car elles existent: monnaies complémentaires, virtuelles et/ou fondante… Bernard Lietaer est un économiste qui vous explique ça formidablement bien: http://www.youtube.com/watch?v=T9EI

  19. williambell

    Non mais arrêtez un peu. Jamais dans toute notre histoire un réseau de paiment sécuritaire et interopérable à l’échelle du monde n’a été inventé. Jamais il n’a été possible d’échanger de l’argent à l’échelle du monde instantanément, pratiquement sans frais, savoir avoir recours à la confiance dans une institution. Les implications de cette invention sont énormes. L’aspect économique de ce réseau de paiement est secondaire à ses implications technologiques.

    Si vous souhaitez vous questionner sur l’aspect économique (qui est en soit un domaine aussi imprévisible que la météo), vous avez tout l’espace de vous perdre dans des théories hasardeuses. Par exemple, concernant la fameuse spirale déflationniste, contre toute attente, le nombre de transactions et de dépenses augmente dans les faits lorsque la valeur du BTC monte. Constatation directe du CEO de Bit-Pay, le plus grand processeur de paiement Bitcoin..

    Il n’y a qu’une explication, les théories que plusieurs d’entre vous prennent pour acquis ne sont pas des réalitées, elles ont toujours été des théories et il ne faudrait pas les confondre avec une vérité absolue. Rien de tel que le Bitcoin n’a jamais existé (non, l’or n’a rien de comparable) et par conséquent, ce n’est que par l’observation que nous pourrons constater le résultat de cette expérience.

  20. jeronimo

    Bitcoin et une alternative, mais nullement la solution. Mais faut essayer ce qui est chiant il faut une bête de PC et aussi le paiement anonyme la sécurité. J’aimerai savoir qui utilise Bitcoin? achat vente ect…. Car, j’ai vue sur le net c’est la folie pour cette monnaie virtuelle. Le dollars tiens par la banque fédéral qui fait tourner la machine à billet et aux guerres.

  21. shokin

    Il me semble que, comme toute autre monnaie, le bitcoin pourra être soumis aux mêmes soubresauts que le dollar, l’euro, etc. Tout au plus, il peut apparaître comme une bouffée d’air provisoire.

    Je vois plutôt la monnaie comme un résultat, une récompense (ou une punition/dette) banalisée : chercher du revenu régulier par refus du hasard, de l’imprévu.

    Et je me demande vraiment si la monnaie fait du sens, doit être nécessairement prise comme outil de motivation. Nous devrions avoir le droit de vivre dans des communes (les plus petites pourraient plus facilement opérer le changement que les grandes, ces dernières subissant l’influence des entreprises multicommunales) sans monnaie, et d’agir directement sans l’intermédiaire de quelque monnaie.

    D’un autre côté, il y a de quoi rester serein : quel que soit le système monétaire que nous utilisons, les personnes prennent conscience des réalités qui ne dépendent pas du système monétaire (réchauffement climatique, amoncellement de déchets un peu partout, pollution, refus de la différence comme de la similitude, refus de la mort, etc.).

  22. Sébastien C.

    @shokin
    J’achoppe sur le début de votre phrase « Nous devrions avoir le droit […] ». Si vous n’avez pas le « droit », prenez-le et oubliez vos formes conditionnelles… Point-barre. Je veux dire qu’un pays comme la France possède des lieux où ce droit est pris. Exit « la monnaie » ; welcome « l’Éducation ». Alors, okay, cela SEMBLE, de prime abord, marginaliser un brin les relations sociales puisque cela implique la RE-création de micro-sociétés. La « macro » s’arrangeant généralement assez bien pour passer son rouleau compresseur afin d’éliminer les gêneurs qui ne chantent pas à son unisson, je vous accorde que c’est loin d’être simple. Mais c’est toutefois parfaitement possible dans la mesure où l’on s’attache … à en payer le prix.

    « Moral », bien sûr…

    « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. »

    Citation attribuée à Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) puisque la phrase exacte semble être en réalité : « Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer ». Extrait de l’« Histoire des variations des églises protestantes. », livre IV.
    http://www.abbaye-saint-benoit.ch/b

    Si d’ailleurs quelqu’un est ici capable de me dire d’où sort EXACTEMENT la première version bégayée à l’envie par le web, je suis preneur ; même si l’on ne prête qu’aux riches (sans d’ailleurs « monnaie délier »…), c’est dingue ce qui est attribué sans plus de vérifications…

    🙂

  23. Franoise3

    C bien beau , tout ça !
    mais quelqu’ un , ici , a-t-il seulement à l’ idée que énormément de  » gens com’ moi  » … n’ont aucune idée de ce qu’ est le Bitcoin ( = sauf pour avoir vu ce mot sur 1 tchatt , et avoir  » deviné  » 😉 que C 1 monnaie alternative ! ) , ni où on le  » trouve « , ni  » où  » on peut l’utiliser ( à part Internet , ce que je ne ferai jamais de tte façon , car , via l’adresse IP , on peut toujours et dans tous les cas remonter à vous ! ) , ni à partir de  » quoi  » …
    Etc …..