Nous devons nous passer de Chrome

Temps de lecture 10 min

image_pdfimage_print

Chrome, de navigateur internet novateur et ouvert, est devenu au fil des années un rouage essentiel de la domination d’Internet par Google. Cet article détaille les raisons pour lesquelles Chrome asphyxie le Web ouvert et pourquoi il faudrait passer sur un autre navigateur tel Vivaldi ou Firefox.

Article original : https://redalemeden.com/blog/2019/we-need-chrome-no-more

Traduction Framalang : mo, Khrys, Penguin, goofy, Moutmout, audionuma, simon, gangsoleil, Bullcheat, un anonyme

Nous n’avons plus besoin de Chrome

par Reda Lemeden

Il y a dix ans, nous avons eu besoin de Google Chrome pour libérer le Web de l’hégémonie des entreprises, et nous avons réussi à le faire pendant une courte période. Aujourd’hui, sa domination étouffe la plateforme même qu’il a autrefois sauvée des griffes de Microsoft. Et personne, à part Google, n’a besoin de ça.

Nous sommes en 2008. Microsoft a toujours une ferme emprise sur le marché des navigateurs web. Six années se sont écoulées depuis que Mozilla a sorti Firefox, un concurrent direct d’Internet Explorer. Google, l’entreprise derrière le moteur de recherche que tout le monde aimait à ce moment-là, vient d’annoncer qu’il entre dans la danse. Chrome était né.

Au bout de deux ans, Chrome représentait 15 % de l’ensemble du trafic web sur les ordinateurs fixes — pour comparer, il a fallu 6 ans à Firefox pour atteindre ce niveau. Google a réussi à fournir un navigateur rapide et judicieusement conçu qui a connu un succès immédiat parmi les utilisateurs et les développeurs Web. Les innovations et les prouesses d’ingénierie de leur produit étaient une bouffée d’air frais, et leur dévouement à l’open source la cerise sur le gâteau. Au fil des ans, Google a continué à montrer l’exemple en adoptant les standards du Web.

Avançons d’une décennie. Le paysage des navigateurs Web est très différent. Chrome est le navigateur le plus répandu de la planète, faisant de facto de Google le gardien du Web, à la fois sur mobile et sur ordinateur fixe, partout sauf dans une poignée de régions du monde. Le navigateur est préinstallé sur la plupart des téléphones Android vendus hors de Chine, et sert d’interface utilisateur pour Chrome OS, l’incursion de Google dans les systèmes d’exploitation pour ordinateurs fixe et tablettes. Ce qui a commencé comme un navigateur d’avant-garde respectant les standards est maintenant une plateforme tentaculaire qui n’épargne aucun domaine de l’informatique moderne.

Bien que le navigateur Chrome ne soit pas lui-même open source, la plupart de ses composantes internes le sont. Chromium, la portion non-propriétaire de Chrome, a été rendue open source très tôt, avec une licence laissant de larges marges de manœuvre, en signe de dévouement à la communauté du Web ouvert. En tant que navigateur riche en fonctionnalités, Chromium est devenu très populaire auprès des utilisateurs de Linux. En tant que projet open source, il a de nombreux adeptes dans l’écosystème open source, et a souvent été utilisé comme base pour d’autres navigateurs ou applications.

Tant Chrome que Chromium se basent sur Blink, le moteur de rendu qui a démarré comme un fork de WebKit en 2013, lorsque l’insatisfaction de Google grandissait envers le projet mené par Apple. Blink a continué de croître depuis lors, et va continuer de prospérer lorsque Microsoft commencera à l’utiliser pour son navigateur Edge.

La plateforme Chrome a profondément changé le Web. Et plus encore. L’adoption des technologies web dans le développement des logiciels PC a connu une augmentation sans précédent dans les 5 dernières années, avec des projets comme Github Electron, qui s’imposent sur chaque OS majeur comme les standards de facto pour des applications multiplateformes. ChromeOS, quoique toujours minoritaire comparé à Windows et MacOS, s’installe dans les esprits et gagne des parts de marché.

Chrome est, de fait, partout. Et c’est une mauvaise nouvelle

Don’t Be Evil

L’hégémonie de Chrome a un effet négatif majeur sur le Web en tant que plateforme ouverte : les développeurs boudent de plus en plus les autres navigateurs lors de leurs tests et de leurs débogages. Si cela fonctionne comme prévu sur Chrome, c’est prêt à être diffusé. Cela engendre en retour un afflux d’utilisateurs pour le navigateur puisque leurs sites web et applications favorites ne marchent plus ailleurs, rendant les développeurs moins susceptibles de passer du temps à tester sur les autres navigateurs. Un cercle vicieux qui, s’il n’est pas brisé, entraînera la disparition de la plupart des autres navigateurs et leur oubli. Et c’est exactement comme ça que vous asphyxiez le Web ouvert.

Quand il s’agit de promouvoir l’utilisation d’un unique navigateur Web, Google mène la danse. Une faible assurance de qualité et des choix de conception discutables sont juste la surface visible de l’iceberg quand on regarde les applications de Google et ses services en dehors de l’écosystème Chrome. Pour rendre les choses encore pires, le blâme retombe souvent sur les autres concurrents car ils « retarderaient l’avancée du Web ». Le Web est actuellement le terrain de jeu de Google ; soit vous faites comme ils disent, soit on vous traite de retardataire.

Sans une compétition saine et équitable, n’importe quelle plateforme ouverte régressera en une organisation dirigiste. Pour le Web, cela veut dire que ses points les plus importants — la liberté et l’accessibilité universelle — sont sapés pour chaque pour-cent de part de marché obtenu par Chrome. Rien que cela est suffisant pour s’inquiéter. Mais quand on regarde de plus près le modèle commercial de Google, la situation devient beaucoup plus effrayante.

La raison d’être de n’importe quelle entreprise est de faire du profit et de satisfaire les actionnaires. Quand la croissance soutient une bonne cause, c’est considéré comme un avantage compétitif. Dans le cas contraire, les services marketing et relations publiques sont mis au travail. Le mantra de Google, « Don’t be evil« , s’inscrivait parfaitement dans leur récit d’entreprise quand leur croissance s’accompagnait de rendre le Web davantage ouvert et accessible.

Hélas, ce n’est plus le cas.

Logos de Chrome

L’intérêt de l’entreprise a dérivé petit à petit pour transformer leur domination sur le marché des navigateurs en une croissance du chiffre d’affaires. Il se trouve que le modèle commercial de Google est la publicité sur leur moteur de recherche et Adsense. Tout le reste représente à peine 10 % de leur revenu annuel. Cela n’est pas forcément un problème en soi, mais quand la limite entre navigateur, moteur de recherche et services en ligne est brouillée, nous avons un problème. Et un gros.

Les entreprises qui marchent comptent sur leurs avantages compétitifs. Les moins scrupuleuses en abusent si elles ne sont pas supervisées. Quand votre navigateur vous force à vous identifier, à utiliser des cookies que vous ne pouvez pas supprimer et cherche à neutraliser les extensions de blocage de pub et de vie privée, ça devient très mauvais1. Encore plus quand vous prenez en compte le fait que chaque site web contient au moins un bout de code qui communique avec les serveurs de Google pour traquer les visiteurs, leur montrer des publicités ou leur proposer des polices d’écriture personnalisées.

En théorie, on pourrait fermer les yeux sur ces mauvaises pratiques si l’entreprise impliquée avait un bon bilan sur la gestion des données personnelles. En pratique cependant, Google est structurellement flippant, et ils n’arrivent pas à changer. Vous pouvez penser que vos données personnelles ne regardent que vous, mais ils ne semblent pas être d’accord.

Le modèle économique de Google requiert un flot régulier de données qui puissent être analysées et utilisées pour créer des publicités ciblées. Du coup, tout ce qu’ils font a pour but ultime d’accroître leur base utilisateur et le temps passé par ces derniers sur leurs outils. Même quand l’informatique s’est déplacée de l’ordinateur de bureau vers le mobile, Chrome est resté un rouage important du mécanisme d’accumulation des données de Google. Les sites web que vous visitez et les mots-clés utilisés sont traqués et mis à profit pour vous offrir une expérience plus « personnalisée ». Sans une limite claire entre le navigateur et le moteur de recherche, il est difficile de suivre qui connaît quoi à votre propos. Au final, on accepte le compromis et on continue à vivre nos vies, exactement comme les ingénieurs et concepteurs de produits de Google le souhaitent.

En bref, Google a montré à plusieurs reprises qu’il n’avait aucune empathie envers ses utilisateurs finaux. Sa priorité la plus claire est et restera les intérêts des publicitaires.

Voir au-delà

Une compétition saine centrée sur l’utilisateur est ce qui a provoqué l’arrivée des meilleurs produits et expériences depuis les débuts de l’informatique. Avec Chrome dominant 60 % du marché des navigateurs et Chromium envahissant la bureautique sur les trois plateformes majeures, on confie beaucoup à une seule entreprise et écosystème. Un écosystème qui ne semble plus concerné par la performance, ni par l’expérience utilisateur, ni par la vie privée, ni par les progrès de l’informatique.

Mais on a encore la possibilité de changer les choses. On l’a fait il y a une décennie et on peut le faire de nouveau.

Mozilla et Apple font tous deux un travail remarquable pour combler l’écart des standards du Web qui s’est élargi dans les premières années de Chrome. Ils sont même sensiblement en avance sur les questions de performance, utilisation de la batterie, vie privée et sécurité.

Si vous êtes coincés avec des services de Google qui ne marchent pas sur d’autres navigateurs, ou comptez sur Chrome DevTools pour faire votre travail, pensez à utiliser Vivaldi2 à la place. Ce n’est pas l’idéal —Chromium appartient aussi à Google—, mais c’est un pas dans la bonne direction néanmoins. Soutenir des petits éditeurs et encourager la diversité des navigateurs est nécessaire pour renverser, ou au moins ralentir, la croissance malsaine de Chrome.

Je me suis libéré de Chrome en 2014, et je n’y ai jamais retouché. Il est probable que vous vous en tirerez aussi bien que moi. Vous pouvez l’apprécier en tant que navigateur. Et vous pouvez ne pas vous préoccuper des compromissions en termes de vie privée qui viennent avec. Mais l’enjeu est bien plus important que nos préférences personnelles et nos affinités ; une plateforme entière est sur le point de devenir un nouveau jardin clos. Et on en a déjà assez. Donc, faisons ce que nous pouvons, quand nous le pouvons, pour éviter ça.

Sources & Lectures supplémentaires

 

  1. Je sais que, après les retours négatifs des utilisateurs, Chrome 70 a retiré certaines de ces parties. Cependant, mon raisonnement tient toujours.
  2. Opera et Brave sont deux autres alternatives, mais le premier est détenu par un consortium publicitaire et vidéoludique implanté en Chine, tandis que le second expérimente des modèles économiques non-conventionnels basés sur la publicité.
Suivre Framalang:

Framalang est le groupe de traduction bénévole et communautaire de Framasoft. Les membres traduisent des articles du monde du Libre à l'intention du public francophone. Pour participer à cette aventure, rejoignez notre liste de diffusion !

31 Responses

    • bolika

      Un cheval de Troie au royaume des libristes ?

  1. jojo

    Wow! l’auteur original prends de bonne libertés sur la manière de présenter les choses.
    Chrome n’a rien libéré du tout, on en avait pas besoin et son arrivée était comme un cheveu dans la soupe.

    Le succès de chrome est dû à l’énorme machine marketing (pub dans tous les produits google, dans les journaux, les métros, à la télé, préinstallé dans android et plus encore) et aux pratiques douteuses (google payait pour chaque installation de Chrome qu’un auteur de freeware réusissait à faire en installant chrome du même coup), rien à voir avec une supposé supériorité technique.

    La conséquence directe de Chrome c’est la disparition de la diversité de choix: chrome a tué opera et son moteur de rendu maison, a piqué la quasi totalité des parts de marché de firefox (mais comme la gestion de mozilla est vraiment mauvaise, ce n’était qu’un question de temps).

    Et c’est sans parler de tout les problèmes de flicage, pistage, traçage des usagers et de violation de l’intimité dès ses premiers pas (qui a presque aussitôt donné naissance à iron[1]), tout en faisant semblant d’être open source.

    Dès le départ il était évident que chrome était une réponse à Apple avec son safari, dans le but de prendre le contrôle d’un marché pour capturer plus d’informations personnelles sur les usagers et étoffer les profils afin de faire plus d’argent.

    On en avait pas besoin il y a 10 ans, on en a pas plus besoin aujourd’hui maintenant que certains des naïfs de la première heure comme l’auteur de l’article découvre avec surprise cette évidence qui demandait des oeillères pour ne pas la voir à l’époque.

    La stratégie commerciale de google avec chrome n’est pas différente du reste de ce qu’ils font depuis qu’ils ont céssé d’être un moteur de recherche pour devenir une régie publicitaire en octobre 2000: proposer un produit en apparence gratuit (mais avec un coût invisible[2]) pour étouffer la concurrence et dominer le marché, tout en s’en servant comme outil de collecte des données personnelles, de profilage des usagers et de verrouillage.

    [1]: https://www.srware.net/fr/software_srware_iron_chrome_vs_iron.php
    [2]: l’apparence de gratuité est en fait un coût indirect, en effet ces logiciels ont pour but de vendre de la publicité pour des annonceurs qui vendent des produits ou services. Le coût de cette publicité est reporté sur le prix des dits produits ou services payé par le client. Au final chaque produit/service que l’on achète paye *grassement* les logiciels/services de google en apparence gratuits au premier abord, mais qu’en réalité on paye de manière insidieuse et invisible un peu tous les jours avec chaque achat, pour un total qui va bien au delà de ce qu’on serait prêt à payer ou de ce que coûte le logiciel/service de google.

    • asmanel

      Non, ce n’est pas une blague. Chrome est une vraie plaie et son hégémonie de plus en plus écrasante ne fait qu’aggraver les choses.

  2. Aarto

    1 : Google a financé Mozilla jusqu’en 2015 pour être le moteur de recherche par défaut.
    2 : « don’t be evil » n’est plus, remplacé par « do the right thing ».
    🙂

  3. Axelos

    Dans l’ensemble l’article est plutôt juste, mais comme évoqué par les précédents commentaires, il débute quand même, il faut l’écrire, par une phrase surprenante !

    Mozilla et Opera (un logiciel proprio) étaient les « libérateurs du web », étouffé par Microsoft. Lorsque Google est arrivé, le travail était déjà réalisé.

    • asmanel

      Certes mais, après avoir démarré modestement puis connu des hauts et des bas, Google Chrome est parvenu a atteindre un niveau de popularité qui n’a été atteint que par un seul autre navigateur, Internet Explorer, et semble continuer a monter.

  4. Erwann

    Framasoft, je vous ai lu avec plaisir pendant de longues années.
    La nouvelle présentation des billets, il y a quelques années m’a moins donné envie de venir. J’ai pourtant continué mais en passant moins souvent.
    Le contenu des billets m’a peu à peu déçu : moins percutant, moins enthousiasmant, moins ouverts sur la culture (pas seulement informatique).
    Ce dernier billet sera sans doute le dernier que je lirai avant longtemps sur Framablog, malheureusement !
    Comment pouvoir proclamer depuis plusieurs années que vous voulez « dégoogliser » Internet et publier un tel article qui, indirectement, fait l’éloge de Chrome (même à titre posthume) ?
    Réécrire l’histoire de cette manière est tout simplement une HÉRÉSIE ?
    Vous oubliez simplement que l’article va être référencé et ensuite être réutilisé comme une source considérée comme « fiable » par de nombreux lecteurs.
    Cet article est insultant d’abord à l’égard de Mozilla qui mène un combat difficile pour la liberté d’Internet, mais également pour les lecteurs qui n’ont pas mérité d’être abusés et manipulés de cette manière.
    Opera (ancienne mouture, c-à-d. jusqu’à la version 12.xx) mérite également un minimum de reconnaissance et plus qu’un succès d’estime.

    Que dire en parallèle de la politique de Google qui a imposé Chrome dans de multiples programmes d’installation et au moyen desquels Chrome a été installé à l’insu de l’utilisateur Lambda (Mme Michu et autre DuMo) ?
    Comment alors prétendre que Google, avec Chrome, a permis de libérer Internet de M$ ?
    … les bras m’en tombent !

    Avis aux grincheux, toujours prompts à critiquer Mozilla :
    – Vous vous esclaffez devant la soit-disant rapidité de Chrome et vous déniez à Mozilla la possibilité d’améliorer la performance de Firefox en modifiant les API et le fonctionnement interne du moteur de rendu (autrefois Gecko, aujourd’hui Quantum). Que n’a-t-on lu et entendu depuis l’avènement de Quantum ?
    – En revanche, vous faites l’apologie d’un client web qui n’a JAMAIS respecté la vie privée de ses utilisateurs et qui a quasiment TOUJOURS été installé de force !

    Il serait bon, parfois, de réfléchir à l’importance de la protection de la vie privée et des données personnelles avant de s’enthousiasmer pour des technologies « gadget » qui, au final, apportent plus d’incompatibilités que de véritables améliorations et innovations.

  5. pat3

    J’ai retrouvé cette vieille infographie qui trainait dans mes bookmarks: http://blog.brasseo.net/lhistoire-des-navigateurs-web-en-une-image-2513.html où l’on voit que Chrome est arrivé BIEN APRÈS que Firefox ait fait le travail de sape de l’hégémonie d’Internet Explorer.
    Néanmoins, je ne fustigerais pas autant l’article que d’autres commentateurs: il met le doigt sur une part de la responsabilité des développeurs web dans la domination de Google et sur le fait que Chrome n’est qu’un des éléments d’un écosystème tentaculaire. J’ai peu lu de choses à ce propos ailleurs (et si vous avez des sources, je suis preneur).

    • Bob Lafrite

      D’un point de vue développeur, n’avoir qu’un navigateur à prendre en charge, c’est le bonheur. Développer pour X plateformes c’est l’enfer. De là à dire que c’est de la résponsabilité des développeurs… c’est un autre sujet. Développer pour le web c’est 10x plus couteux que n’importe quelle plateforme normale. Si Edge avait eu un mode Developer Tools F12 équivalent à Chrome, je ne serai jamais allé sur Chrome!

  6. goofy

    Merci pour tous ces commentaires.
    Pour ceux/celles qui ont éprouvé des difficultés à lire au-delà de la première phrase, je cite celle-ci, plus bas dans l’article :

    « Je me suis libéré de Chrome en 2014, et je n’y ai jamais retouché. »

    Je trouve que ce n’est pas si mal.
    Ne serait-ce que pour cela, c’est-à-dire la trajectoire d’un gars qui renonce à Chrome, l’article mérite d’être lu. Qu’est-ce qui vous dérange dans son témoignage, qu’il se soit réjoui à une époque de Chrome ?

    Vous avez déjà oublié à quel point c’était la grosse hype y compris chez certains libristes (mais pas chez des gars dont la clairvoyance et la pureté inoxydable ne peuvent être mis en défaut et qui sont toujours prêts à nous faire une leçon de morale ! ) qui s’excitaient parce que c’était tellement plus rapide et que Firefox c’était tellement lent et gnagna (Erwann souligne bien ce point).

    L’auteur ne « réécrit pas l’Histoire », il raconte son histoire. Pas de quoi le vouer au bûcher.
    Et je ne vois pas où cet article *insulte* Mozilla.
    À nouveau je cite une partie de l’article qui a dû vous échapper

    « Mozilla et Apple font tous deux un travail remarquable pour combler l’écart des standards du Web qui s’est élargi dans les premières années de Chrome. Ils sont même sensiblement en avance sur les questions de performance, utilisation de la batterie, vie privée et sécurité. »

    Les commentaires demeurent ouverts et modérés.

    — Goofy,
    contributeur de Mozilla francophone depuis 2006

  7. Pheban

    Bonjour à tous,
    En fait ce libérer de chrome (ou chromium) cela devient difficile car la comptabilité de certain site (même d’organisation officiel) n’est plus garantie avec d’autres navigateurs et l’affichage par exemple n’est pas cohérent ou il manque des informations! Utilisons un navigateur ouvert mais avoir chromium installé reste malheureusement nécessaire.

    • Arzune

      Ce qui nous ramène à ce temps où Internet Explorer dominait le marché. À l’époque aussi, certains sites ne s’affichaient bien qu’avec IE, parce que ce dernier avait ses spécificités et que certains dev de site web préféraient se simplifier le boulot, promouvant par là un seul navigateur.

      Ça boucle un peu, ces histoires !

    • Syl20

      Ah ? Mais comment diable font ceux qui n’ont jamais installé Chrome, ni Chromium, sur aucune de leurs machines, et dont je fais partie ?

      Et, pour les devs web, qui reproduisez avec Chrome les mêmes erreurs qu’à la « belle époque » d’IE : le web est un standard, entretenu par le W3C. C’est ça, et uniquement ça, qu’il faut respecter. Si les sites qui respectent ce standard ne ressemblent à rien, c’est aux navigateurs de s’adapter, pas aux sites.
      Bon, OK, c’est facile à dire, mais plus difficile à faire quand un client énervé refuse de payer tant que son site n’est pas fonctionnel sur son navigateur à lui, qui, souvent, est Chrome. Dans ce cas, un peu de pédagogie, plutôt que d’immondes bidouilles, c’est déjà un pas vers la dégooglisation.

  8. Bastien B.

    Côté moteur web, c’est un peu la dèche:
    Webkit est à la ramasse
    Geko est mort, et sauf erreur de ma part, même moz’ a migré Firefox vers blink
    Kro’ abandonne le edge engine

    Bref il reste quoi: chromium/blink

    Alors il y a des navigateurs comme Fallon, Vivaldi, mozilla ou brave qui en font un usage respectable, mais ça reste du Google inside

    • Bastien B.

      Falkon pardon,… F*coing correcteur

    • Nodoka Murmevent

      Oula non firefox n’a pas migré sur blink ou webkit ! ils sont toujours sur Gecko, par contre mozilla développe un nouveau moteur de rendu nommé Servo.

      Par contre sur android en effet firefox utilise webkit ( bientôt remplacé par geckoView ), mais c’est à cause de restriction technique imposé par google.

  9. Koola

    Are these services only for people who can read French? WTF! I want to love your services, but without the knowledge of French your services/webpages are impossible to navigate. Hope someday you decide to cater to the WORLD!

    • Gub

      Deer Koola,

      No the web is not for people who speak English and only English language.
      Yes you have sites in Spanish, in Italian, in german, in russian and in french.
      To access these sites open your mind to non Anglo-saxon cultures as we do when we learn a new language.
      Best regards.

  10. Florent TETART

    Article surprenant, Google Chrome n’a rien libéré dans le web, c’est méconnaitre l’histoire des navigateurs… Pour ma part je n’ai jamais quitté Firefox, après de longues années d’utilisation de Netscape et je n’ai jamais compris le besoin de passer à Chrome qui n’a rien apporté de plus au départ qu’un moteur Javascript plus rapide… mais cet écart de performance a été comblé depuis par Mozilla. Quand aux devtools, Chrome n’a fait que reprendre le concept développé par Firebug quelques années plus tôt….
    Cet éloge en creux de Chrome est très étrange, Google n’a jamais eu pour objectif de « libérer le web », et il y a 10 ans, nous ne souhaitions surtout pas qu’un acteur déjà hégémonique aux pratiques abusives vienne reprendre la suite de Microsoft au moment même où les innovations de Firefox avaient réussi à casser le monopole de I.E. : c’est d’ailleurs ce qui a permis l’entrée en force de Chrome.

    Quand aux efforts d’Apple, j’en pleure de rire… ou de dépit ? L’entreprise au comportement éthique le plus contestable du moment a visiblement réussi à convaincre par le marketing beaucoup trop de monde chez les libristes qu’elle aurait un idéal vertueux. Le tout basé sur le beau mythe de saint Steve Job.

    Chrome a été pour moi la pire chose qui pouvait arriver au Web, le reste de l’analyse de l’article est d’ailleurs très pertinent sur la menace que fait peser Google. Mais nous le savions déjà depuis plus de 10 ans.
    Une chose est certaine on peut se passer de Google, on s’en fou d’être traité de ringard, comme toujours la contre réaction viendra de là où Google ne l’attend pas, même si ça prend du temps. Qui aurait prédit il y a 15 ans la ringardisation absolue de Microsoft dans le web ?

  11. scaringella

    Bon alors aujourd’hui sur un PC W10, chrome 15 onglets 200MB et jamais de blocage ou plantage du disque ou du pc complet. FF … 6 onglets 800MB !!! blocage régulier de FF, 100% du disque régulièrement, et 100% CPU aussi régulierement. VOILA PKOI CHROME EST LE MEILLEUR !!!

    • Balorin

      Firefox 67.0b
      37 Onglets épinglés plus en général une dizaine
      ~12 Process/~600 threads CPU négligeable (<1%) Disque modéré selon les pages (négligeable au repos)

      C'est quoi le problème?

  12. Marc_marc

    Je n’ai jamais utilisé Chrome/Chromium mais je peux comprendre ceux qui l’ont fait.
    Un gros défaut de FF est sa consommation mémoire et je fais partie de ceux qui pensent que ce problème (ou plutôt l’absence de prise en compte à la hauteur du problème) est l’un des 2 principales raisons du succès de Chrome (l’autre étant à mes yeux que ce spyware fut injecté dans plein de logiciel tiers,le rendant de facto fort utilisé, ce qui entraine seulement en conséquence l’attraction des dev mono-plateforme).
    Encore aujourd’hui je suis insatisfait de FF niveau mémoire et je paye en « ram et en temps » mon soutient au libre. Je peux aisément comprendre que tout le monde ne fasse pas pareil. surtout que la dépendance de la fondation à la pub peux en refroidir plus d’un.

  13. Romain

    Effectivement la première phrase pique un peu les yeux, mais globalement l’article (enfin la traduction) vise plutôt juste ! Pour ma part, jamais été fan de Chrome, sachant que Mozilla et Opera comme cités plus haut font le taf.

  14. Romain

    Bonjour,
    J’ai une question, tout le monde semble diaboliser chrome et chromium.
    Chrome je le comprends tout à fait, avec leur couche google connecté sur leur service etc…
    En revanche Chrome est basé sur Chromium qui lui est bien opensource? Il est donc maintenu par des tas de contributeurs à travers le monde indépendant ou travaillant pour des sociétés diverses, non? Google n’étant plus propriétaire de ce socle, comment pourrait-il imposer quoi que ce soit pour le futur de manière dictatorial ?
    Je suis développeur, et quand je vois le nombre de projet communautaire différents mais qui font la même chose, rendent les mêmes services et les rendent mal….je me dis parfois que si toutes ces ressources humaines avaient travaillé ensemble, main dans la main sur seulement 1 ou 2 projets, il est légitime de penser qu’au lieu d’avoir 400 projets de m….qui font la même chose, nous aurions 1 ou 2 projets extrêmement abouti.

    Chromium ne peut-il dont pas être le socle universel du web opensource, enrichi et maintenu par tout le monde finalement, Microsoft, Google, Mozilla, moi, vous? Qui prends les décisions? Plutôt qu’un prétendu monopole capitaliste, est ce qu’au contraire, ce travail d’équipe ne serait-il pas la plus grosse collaboration mondiale de tous les temps dans le logiciel libre? Ensuite, les déclinaisons que feront google, microsoft, ça les regarde, il existe plein de navigateur basé sur chromium indépendant des services de google ou de microsoft.

    Quelqu’un pourrait-il m’éclairer?
    Ps : j’utilise firefox depuis la sortie de Quantum dont je suis satisfait et que j’attendais avec impatience, malgré toute ma bonne volonté, les versions précédentes étaient vraiment trop lente pour moi..

  15. 2passage

    Bonjour.
    C’est très intéressant, mais un jour j’ai ouvert mon firefox comme tous les jours, et il n’y avait plus de son. J’utilise un Gnu/Linux et Mozilla veut que j’utilise un logiciel que je ne veux pas voir sur ma machine.
    Pas de solution.
    Mozilla refuse d’utiliser la pile son la plus rependue sur Gnu/Linux. Très bien.
    Bye Firefox, bonjour chrome.
    Et ça commence à dater. Et pas de changement.
    De plus Firefox/Mozilla fondation n’est pas non plus blanc comme neige. Le contrôle des extensions à distance, comme on vient de le voir ces dernières semaines, la télémetrie blahblah…