Wikipédia en route vers la licence Creative Commons By-Sa

Drunkprincess - CC byIl y a à peine un mois la Free Software Foundation sortait la version 1.3 de sa licence de documentation libre la GNU Free Documentation License (ou GNU FDL).

Ceci peut apparaître totalement anodin, d’autant qu’il ne s’agit d’une d’une version intermédiaire avant la 2.0, mais c’est en fait un évènement à marquer d’une pierre blanche dans la petite histoire de la « culture libre ».

Cette nouvelle version a en effet été principalement motivée pour répondre au souhait de la Wikimedia Foundation de pouvoir changer la licence du contenu de ses projets, la fameuse encyclopédie libre Wikipédia en tête.

À sa création en 2001 Wikipédia a certainement adopté la meilleure des licences libres existantes, à savoir justement la GNU Free Documentation License. Or cette licence a été principalement créée pour la documentation de logiciels libres et posséde certaines contraintes qui peuvent compliquer la vie des utilisateurs de l’encyclopédie. Ainsi un enseignant qui souhaite distribuer l’imprimé d’un article de Wikipédia à ses élèves doit nécessairement y adjoindre l’intégralité de la licence (à savoir plusieurs pages) quand bien même l’article considéré ne remplit pas une page. Dans la pratique notre enseignant ne le fait généralement pas et se retrouve donc à ne pas respecter les termes de la licence.

De plus sont arrivées dans l’intervalle les licences Creative Commons avec le succès que l’on sait. Plus souples, mieux adaptées aux contenus culturels (textes, multimédias…) et possédant une traduction juridique officielle dans de nombreux pays, elles ont été massivement adoptées par les auteurs de l’ère numérique. Et d’ailleurs la grande majorité des images, sons et vidéos qui apparaissent aujourd’hui dans Wikipédia se trouvent être placés sous licence Creative Commons (et plus précisément les plus libres de la gamme, à savoir la By et By-Sa).

On peut affirmer sans risque de se tromper que si Wikipédia avait vu le jour en 2008, elle aurait choisi la licence Creative Commons By-Sa[1].

Le problème c’est qu’elle n’a jamais pu envisager cela parce que les deux licences étaient incompatibles. C’est justement cette incompatibilité que vient de lever la Free Software Foundation dans la nouvelle version de sa licence GNU FDL modifiée quasiment sur mesure pour que Wikipédia puisse passer sous Creative Commons By-Sa.

Dans la mesure où Free Software Foundation ne souhaite pas voir toutes les ressources sous GNU FDL suivre le même chemin, la clause est restreinte aux wikis créés avant le premier novembre 2008 et s’arrêtera après le 1er août 2009. Autrement dit la Wikimedia Foundation a quelques mois pour se décider mais il serait étonnant qu’elle ne profite pas d’une opportunité qu’elle a elle-même ardemment désirée.

Et pour ajouter plus de poids encore à cette information rien de telle que la traduction de l’annonce de Larry Lessig sur son blog où il témoigne aussi bien de son enthousiasme que de sa reconnaissance envers Richard Stallman[2].

Nouvelle de la plus haute importance émanant de la Free Software Foundation

Enormously important news from the Free Software Foundation

Lawrence Lessig – le 3 novembre 2008
(Traduction Framalang : Olivier)

La Free Software Foundation a publié la nouvelle version 1.3 de sa GNU Free Document License. La section 11 de cette licence permet (principalement) maintenant à certains wikis d’être publiés sous licence Creative Commons Paternité-Partage des Conditions Initiales à l’Identique (By-Sa v3.0) à condition que le changement de licence soit effectué avant le 1er août 2009. Ceci implique donc que la communauté Wikipédia a le choix de modifier sa licence au profit d’une licence Creative Commons (voir la FAQ pour cette amendement).

C’est un changement d’une importance majeure pour la communauté de la culture libre, difficile de le nier. Un défaut élémentaire du mouvement de la culture libre actuel est que la licence qui protège son projet le plus important, Wikipédia, le rend incompatible avec une qmajorité d’autres contenus du mouvement de la culture libre. Une solution pour y remédier serait évidemment de tout mettre sous Free Document License (FDL). Mais cette licence a été créée à l’origine pour les manuels et pour certaines raisons techniques elle était peu (voire parfois pas du tout) adaptée à d’autres types importants de contenu.

Cette modification devrait maintenant permettre l’interopérabilité des projets de culture libre, tout comme la prédominance de la GNU GPL permet l’interopérabilité entre les projets de logiciels libres. Cette modification abat des obstacles inutiles et contre-productifs à la diffusion et au développement de la culture libre.

Richard Stallman y est pour beaucoup dans ce changement. Nombreux étaient en effet ceux qui pensaient qu’il n’autoriserait jamais le changement de licence d’un Wikipédia devenu par sa licence FSF l’exemple emblématique de son mouvement pour les libertés. Car c’est de cela qu’il est question, tout comme le système d’exploitation GNU/Linux qui a été rendu possible par son mouvement, Wikipedia a été rendu possible par la liberté qu’offre la FDL. Qu’un homme moins noble que Richard Stallman trouve toute sorte d’excuses pour faire opposition à ce changement serait compréhensible.

Mais voici les mots de Richard, en 2002 et dans un autre contexte : « Si nous ne voulons pas vivre dans la jungle, nous devons changer notre manière de faire. Nous devons commencer par faire comprendre à tout le monde qu’un bon citoyen est une personne qui coopère quand cela s’avère nécessaire… ».

Vous pouvez ajouter « bon citoyen » à la liste des grandes qualités de ce père de la liberté moderne.

Notes

[1] On notera que Framasoft s’est aussi retrouvé avec ce dilemme quand sont apparues les licences Creative Commons, dilemme que nous avons résolu par le « tour de passe-passe » consistant à adopter au choix les deux licences en question pour notre contenu. Ce qui donne depuis 2004 : « Sauf mention contraire, le site est placé sous double licence Creative Commons By-Sa et GNU Free Documentation License ».

[2] Crédit photo : Drunkprincess (Creative Commons By)




Un logiciel libre peut-il se passer d’un dictateur bienveillant à vie ?

Hoyasmeg - CC byLe développement d’un logiciel libre est paradoxal. En théorie, et c’est même ce qui le fonde, il est ouvert à tout le monde mais en pratique son efficacité tire très souvent profit d’une structure qui voit une personne, presque toujours le créateur initial, se dégager de la multitude pour exercer, ce que l’on qualifie faut de mieux, une « dictature bienveillante ».

La « dictature »[1] c’est le fait de choisir seul la ligne directrice du projet en assumant les décisions (prises en concertation mais généralement sans réel processus démocratique). La « bienveillance », c’est la capacité du « dictateur » à écouter et l’attitude par laquelle il manifeste la considération qu’il éprouve envers les contributeurs.

C’est le sujet de la traduction du jour qui penche très clairement en faveur de cette étrange méritocratie qui va à l’encontre d’une organisation plus collective que l’auteur nomme ici « comité ». Avec, quoiqu’il arrive, une question en suspens : et si le « dictateur à vie » venait à ne plus pouvoir travailler sur son projet, ce dernier saurait-il véritablement lui survivre ?

NB : Il est à noter que si l’on accepte de voir le réseau Framasoft dans son ensemble comme une sorte de « gros logiciel libre en développement » alors nous n’échappons pas au débat. Le rôle de dictateur bienveillant, si dictature il y a, étant alors joué conjointement par Pierre-Yves Gosset et moi-même.

Les dictateurs dans les logiciels libres et open source

Dictators in free and open source software

Tony Mobily – 22 juillet 2008 – Free Software Magazine
(Traduction Framalang : Olivier et Penguin )

Certaines personnes remettent en cause l’idée que la plupart (voire la totalité) des projets de logiciels libres ne peuvent pas se passer d’un dictateur bienveillant, c’est à dire une personne qui a le dernier mot sur toutes les décisions prises. Ils pointent facilement les « erreurs » passées de Linus Torvalds (notez les guillemets) : l’utilisation de BitKeeper pour gérer le noyau, l’interdiction de greffons, etc. En tant que développeur logiciel, je pense qu’un dictateur est absolument nécessaire dans un projet de logiciel libre. Voici pourquoi.

Respect gagné par le DBAV

La première raison est aussi certainement la plus importante : le respect. Le dictateur bienveillant à vie (on le nommera DBAV à partir de maintenant) doit prendre des décisions, et même beaucoup de décisions, et en même temps il doit conserver le respect de ses pairs. Les décisions ne sont pas toujours populaires, et elles ne sont pas non plus toujours justes (particulièrement aux yeux des autres). Cependant, le DBAV doit faire preuve de charisme, aussi bien sur le plan technique que relationnel, pour conserver le respect du reste de l’équipe. Personne ne songerait jamais à initier un fork de Linux, car peu de développeurs abandonneraient Linus au profit de la personne à l’origine de la fourche. C’est vrai pour la plupart des projets et c’est pourquoi les forks sont rares. Il faut reconnaître cependant qu’il arrive que le DBAV réussisse à se mettre toute l’équipe de développement à dos, et que quelqu’un finisse par créer une fork en entraînant la majeure partie des développeurs avec lui. Un nouveau projet avec un nouveau nom se crée en s’appuyant sur le code source existant et l’ancien projet disparaît après quelques temps. C’est une bonne chose : le DBAV est en place tant que le peuple le souhaite. C’est une dictature, mais une dictature étrange puisqu’à tout moment les citoyens peuvent s’en aller créer un nouvel état ou en rejoindre un autre.

Connaissance

Le DBAV connaît le projet de A à Z. Il ou elle est à même de savoir si une décision détruira les fondations du projet, et saura également résoudre un problème en conservant la solidité de la structure. Drigg (un projet populaire que je maintiens) m’en apporte la preuve presque chaque semaine : je me rends compte que ma très bonne connaissance du projet le protège des mauvais patchs (NdT : correctifs) et des mauvaises demandes de fonctionnalités. Un DBAV est crucial et il ou elle doit être la personne qui prend les décisions. Dans un logiciel commercial, un manager moyen (qui ne sait pas coder) arrivera parfois à imposer une fonctionnalité ou une modification qui détruira inévitablement la structure du logiciel. Cela m’est aussi arrivé et je pense que c’est arrivé à presque toutes les personnes travaillant sur des logiciels clients propriétaires.

Rapidité

Tout se passe souvent très vite dans le développement de logiciels libres. Parfois les décisions sur la conception et la technique doivent être prises presque dans l’instant. Même si le DBAV peut demander leur avis aux autres membres, c’est à lui ou à elle que revient la décision finale. Il existe une expression anglaise qui dit « A Camel is a horse designed by committee » (NdT : « Un chameau est un cheval créé par un comité » pour dire que les décisions prises collectivement ne sont jamais optimales), je la trouve légèrement exagérée, tout dépend évidemment du comité en question, mais c’est en général vrai et c’est bien dommage. Des décisions doivent être prises, et parfois quand on suit la liste de discussion d’un projet, on souhaiterait vraiment que quelqu’un mette fin aux argumentations qui parfois s’éternisent et dise « ok, ça suffit, on va faire les choses comme ça ».

Charge de travail

Soumettre des idées pour de nouvelles fonctionnalités est un droit fondamental (par contre les exiger ne l’est pas). Les membres de l’équipe peuvent débattre de ces demandes de fonctionnalités et de leur implémentation. Cependant, le code fait la loi. Si un utilisateur propose quelque chose qui trouve écho chez une développeur, les discussions peuvent tirer en longueur, mais à un moment « quelque chose doit être codé si vous voulez qu’il se passe quelque chose ». En proposant un patch un membre de l’équipe gagnera du respect et de la crédibilité, à condition bien entendu que le correctif ne détruise pas la structure du projet. Cela signifie donc que les membres qui veulent contribuer prendront en charge ce qui leur tient vraiment à cœur et ils devront coder ces éléments de manière à ce que le DBAV ne les rejettent pas. Cela est bénéfique à la fois pour le code et pour la motivation des gens. Le code créé par les autres membres de l’équipe doit être bon. Ce qui nous amène au point suivant…

Envoyer de bons correctifs

Si un développeur sait que son patch sera inspecté par une personne ayant une connaissance poussée du projet, et que cette personne cherchera la petite bête, il mettra plus d’application dans l’élaboration de son correctif. Si ce n’est pas un DBAV mais un comité démocratique qui décide du sort des contributions, alors souvent de mauvais correctifs seront intégrés au code, des correctifs qui seront susceptibles de mettre à mal la structure du projet ou qui auront des effets secondaires obscures et difficiles à corriger. Ceci peut aussi se produire si le DBAV se comporte comme un père de famille confiant et aimant plutôt que comme un vrai DBAV. Oui, il m’est déjà arrivé d’accepter des correctifs trop rapidement, et je me suis retrouvé dans cette situation.

Maintenir la politique à l’écart du projet

Créer un comité c’est ouvrir la porte à la politique. L’équation suivante est souvent vraie : « Politique + Projet technique = Catastrophe ». Si un comité prend toutes les décisions, une partie des membres du comité pourrait finir par s’allier afin de faire passer des décisions pour des raisons autres que techniques (comprendre ici : renvoyer l’ascenseur, demander une faveur, etc.). Le DBAV peut aussi prendre des décisions politiques, mais ce ne seront toujours que les décisions politiques d’une personne, le DBAV lui-même, qui saura qu’une mauvaise décision sur le plan technique sera très préjudiciable au développement du projet.

Pour conclure…

Je ne suis pas spécialement fan des comités. Je pense qu’une méritocratie avec un DBAV fonctionne beaucoup mieux et réalise les choses beaucoup plus rapidement. Durant ma courte expérience de chef de projet de logiciel libre (presque un an), j’ai fait face, à une échelle plus modeste bien sûr, aux mêmes problèmes que rencontrent tous les jours beaucoup de développeurs de logiciels libres. Si vous n’êtes pas d’accord avec mes idées, vous pouvez créer un fork à partir d’un projet et mettre sa gestion dans les mains d’un comité. Mais vous avez de bonne chance d’accoucher d’un chameau plutôt que d’un cheval.

Vous êtes libre de me prouver que j’ai tort.

Notes

[1] Crédit photo : Hoyasmeg (Creative Commons By)




Framasoft créateur d’emploi (pour le moment unique et précaire)

pierre-yves-gosset_framasoft_fete-humanite-2008.jpg

Nous l’avons déjà annoncé (épisode 1, 2 et 3), nous allons incessamment sous peu entamer une ambitieuse campagne de soutien dont l’objectif est de poursuivre l’aventure du logiciel libre au sein du réseau Framasoft (qui ne veut pas mourir). Cet objectif passe selon nous par la présence de permanents qui pourraient pleinement se consacrer à la maintenance, au suivi et à l’organisation de l’énergie qui y circule.

Cette histoire de permanents je puis vous assurer que ce n’est pas du luxe parce qu’un jour qui sait je vous raconterai ma vie et les difficultés de trouver du temps à consacrer à Framasoft coincé entre vie professionnelle et vie privée (et heureusement que mes compagnes n’interviennent pas dans les commentaires pour dire ce qu’elles en pensent sachant que ce pluriel est déjà significatif !). Mais refermons bien vite cette parenthèse…

L’objectif étant fixé, peut-être ignorez-vous que l’association qui épaule le réseau possède déjà un permanent ? Il s’agit de Pierre-Yves Gosset, ci-dessus sur la photo, dont le salariat a débuté au mois d’avril dernier. Hormis le projet Framakey dont il est le principal animateur, son travail n’est pas forcément visible mais il est absolument indispensable car en bon multitâche il s’occupe ainsi de l’administration et de la gestion des sites, de l’animation des équipes (comme celle de l’annuaire), de la communication avec l’extérieur ou encore de la représentation de Framasoft sur le terrain. Si le réseau Framasoft garde la tête hors de l’eau en ce moment, il le doit clairement à cette nouvelle donne.

Comment cette création d’emploi a-t-elle été rendue possible ? C’est là que ça coince un peu parce que son financement provient pour une très large part de la publicité cumulée que nous avons décidé d’afficher en août 2007 sur le site principal du réseau. Une telle décision a été un crève-cœur et nous avons alors fort logiquement essuyé quelques critiques de visiteurs déçus de voir ainsi « leur » Framasoft quelque peu « défiguré » mais elle nous aura justement permis de pouvoir démarrer la chose et par là-même de continuer à exister.

Un mal pour un bien en quelque sorte, mais ce n’est pas satisfaisant. D’abord parce que les revenus engendrés par ces annonces, bien que non négligeables, ne permettent pas d’atteindre le budget nécessaire (en l’état le salariat de Pierre-Yves s’achèvera avant l’été prochain). Mais cela pose également des problèmes déontologiques car nous ne contrôlons pas les liens affichés qui peuvent parfois carrément vanter les mérites de logiciels propriétaires concurrents !

Nous aurons bien le temps d’en reparler. Soyons optimiste et regardons le verre à moitié plein : certes précaires et restreints pour le moment à la simple unité, nous sommes créateurs d’emplois ! Ayant été directement à l’origine de Framasoft qui aura commencé il y a sept ans comme un modeste petit site personnel, c’est, ne nous le cachons pas, une sacrée fierté.

Rendez-vous très bientôt pour faire en sorte de consolider ensemble cette fragile situation en admettant bien sûr que vous le voulez bien et que vous estimez que nous le valons bien 😉




Un jusqu’Ubuntiste se cache à la rédaction de Libération

Ce jusqu’Ubuntiste, les lecteurs du Framablog commencent à bien le connaître puisqu’il s’agit du « novice » Erwan Cario.

Son fameux journal n’en finit pas d’essaimer car le voici aujourd’hui (dans sa version condensée) rien moins qu’en pleine page 32 du Libération papier du jour, qui pour le coup porte plutôt bien son nom 😉

Libération du 29 novembre - Page 32

Sachant que le tirage moyen du quotidien tourne autour des 140.000 unités (source Wikipédia), je vous laisse imaginer le nombre de personnes qui auront parcouru l’article qui commence ainsi :

« Fin octobre, un bouquetin intrépide a débarqué sur des milliers d’écrans. Il s’agit de la version 8.10 de la distribution Linux Ubuntu, Interpid Ibex en VO. Mais pourquoi donc Libération se met-il à parler de ce genre de trucs obscurs qu ne concernent qu’une poignée d’informaticiens barbus ? Sans doute parce que cette idée reçue n’a pas de raison d’être. Linux, qui est un système d’exploitation au même titre que Windows de Microsoft ou OS X d’Apple, se tourne vers le grand public et devient petit à petit très accessible. Récit d’une transition pas si compliquée… »




Les 46 meilleurs logiciels libres et/ou gratuits ?

Guillermo Esteves - CC byHier, c’était Thanksgiving aux USA. Et « ce jour-là, on remercie Dieu par des prières et des réjouissances pour les bonheurs que l’on a pu recevoir pendant l’année » (source Wikipédia).

Et si l’on détournait la chose pour se demander pour quel(s) logiciel(s) nous sommes le plus reconnaissant en le(s) remerciant de ce qu’il(s) nous apporte(nt) pendant toute l’année ? C’est cette idée qu’a eu Lifehacker, l’un des blogs références outre-atlantique pour tout ce qui tourne autour du logiciel.

Et comme c’est une référence, il est fort fréquenté et cela a donné… près de 800 réponses ! Réponses que l’on peut supposer signifiantes si l’on se hasarde à penser que le public de ce blog est lui aussi un peu spécialiste[1].

La question exacte était : « What Free Software are You Most Grateful For? », ce qui (au grand dam de Richard Stallman) aboutit à une liste qui mélange les free software libres et les free software gratuits, autrement appelés freewares ou gratuiciels.

Voici en tout cas ci-dessous la fameuse liste dont je me suis permis, contrairement à Lifehacker, de mettre en exergue les logiciels libres (accompagnés parfois de quelques liens bien sentis du réseau Framasoft) histoire de bien faire la distinction.

Pour ce qui me concerne elle m’aura permis de renouer un peu le contact avec certains free softwares non libres que j’avais perdu de vue depuis un certain temps déjà…

Quelques petites remarques à la va-vite :

  • Près de la moitié des logiciels de la liste sont libres
  • Les 6 premiers sont libres
  • Firefox est le grand gagnant puisque quasiment cité dans 50 % des cas (voir le camembert sur le site d’origine)
  • Le trio Firefox + VLC + Ubuntu approchent les 75% de citations
  • Pas beaucoup de nouveaux logiciels a priori (mais je ne les connais pas tous), certains sont là depuis un bail et se bonifient avec le temps
  • Pas mal de produits Google (Gmail, Picasa, Apps, Docs, Calendar) sans concurrence libre sur le terrain qu’ils occupent à savoir l’informatique dans les nuages
  • Un peu plus de logiciels pour Mac que pour un échantillon lambda
  • C’en est fini des eMule et autres Bittorrent
  • Ubuntu est largement devant Linux et sans autre distributions citée (cette remarque est hautement trolliphère)

The Lifehacker List

1. Firefox (FramasoftFramakey)
2. VLC Media Player (FramasoftFramakey)
3. Ubuntu (FramasoftFramabook)
4. OpenOffice.org (FramasoftFramakeyFramabook)
5. Pidgin (FramasoftFramakey)
6. Launchy (Framasoft)
7. Digsby
8. Gmail
9. Adium (Framasoft)
10. CCleaner
11. Picasa
12. AutoHotKey (Framasoft)
13. Google
14. Quicksilver
15. GIMP (FramasoftFramakey)
16. Foobar 2000
17. Thunderbird (FramasoftFramakeyFramabook)
18. 7-Zip (FramasoftFramakey)
19. DropBox
20. uTorrent
21. Winamp
22. Google Apps
23. AVG Antivirus
24. Evernote
25. IrfanView
26. Opera
27. Google Chrome
28. Google Calendar
29. HandBrake
30. Skype
31. Linux
32. Paint.NET (FramasoftFramakey)
33. Ad-Aware
34. Avast Antivirus
35. Google Docs
36. LogMeIn
37. Transmission (Framasoft)
38. TrueCrypt (FramasoftFramakey)
39. Amarok (Framasoft)
40. FileZilla (FramasoftFramakey)
41. Notepad++ (Framasoft)
42. PortableApps.com
43. Rocket Dock
44. Spybot Search & Destroy
45. UltraVNC (Framasoft)
46. VirtualBox

Et bien entendu, vous avez les commentaires pour nuancer, amender, critiquer et ajouter les logiciels selon vous scandaleusement oubliés 😉

Notes

[1] Crédit photo : Guillermo Esteves (Creative Commons By)




L’accès au fichier professionnel des enseignants : l’exemple Microsoft

Microsoft - Lettre aux profsEn juin dernier Microsoft « offrait » sa suite bureautique aux enseignants sous l’aile bienveillante et complice d’associations comme Projetice ou le Café Pédagogique.

J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion d’en parler, je n’y reviens pas. Par contre ce que je n’avais pas évoqué c’est que cette annonce s’était accompagnée d’un courrier publicitaire nominatif adressé à un certains nombres de collègues directement dans leur casier de la salle des profs (autrement dit leur boite à lettres professionnelle).

Combien ? Aucune idée, mais au moins quelques uns disséminés aux quatre coins de la France si j’en juge par les témoignages reçus par courrier électronique. Et du coup je suppute par extrapolation que beaucoup d’enseignants ont été touchés par cette publicité non forcément désirée (et j’en appelle d’ailleurs aux commentaires pour infirmer ou confirmer cela).

Je précise que pour ce qui me concerne je n’ai rien reçu (faut dire que j’enseigne à l’étranger) mais un collègue lecteur du Framablog m’avait malicieusement mis la brochure entre les mains lors des récentes Rencontres mondiales du logiciel libre de Mont-de-Marsan. Du bel ouvrage, papier A4 glacé tout en couleur, on ne lésine pas sur la qualité et le moyens.

Récidive en ce mois d’octobre, avec les « offres de rentrée Microsoft Office 2007 pour votre établissement ». Cela reste encore un peu compliqué niveau licence (soit une location, soit un prix « attractif » pourvu que l’on dépasse les vingt unités) mais ce qui est certain c’est que la tendance est à la baisse des tarifs, la faute à la concurrence libre qui sait ?!

Le collègue qui m’a signalé cette dernière info a joint son message avec un scan de la lettre que je vous propose ci-dessous.

Une fois de plus, et c’est là où je veux en venir, la lettre était nominative. Il ne s’agissait d’un courrier générique envoyé aux professeurs de l’établissement X (et que l’administration se chargerait de distribuer dans les casiers) mais bien, comme la fois précédente, d’un courrier directement adressé au professeur Y.

D’où la question naïve suivante : Comment fait donc Microsoft pour avoir accès au fichier à jour des enseignants ? Comment la société devine-t-elle que dans l’établissement X se trouve le professeur Y ?

Ne soyons pas dupe, il n’y a pas que Microsoft qui ait accès au fichier. Il y a aussi les éditeurs de manuels scolaires par exemple qui en fin d’année envoient traditionnellement (et gratuitement) des spécimen dans l’espoir que l’équipe pédagogique porte leurs choix sur eux.

Il n’empêche qu’à l’heure où tout ce qui touche aux données personnelles est un sujet hautement sensible, il me semble étrange que personne ne s’interroge sur les facilités qu’auraient certaines entités commerciales à pénétrer aussi facilement les institutions publiques, qui plus est scolaires, pour diffuser le plus tranquillement du monde leur publi-information.




Le million ! le million ! ou les statistiques du réseau Framasoft

Statistiques du réseau Framasoft - Oct. Nov. 2008Suite (mais pas encore fin) des billets d’auto-promotion comme celui-ci ou celui-là.

Voici quelques statistiques sur l’ensemble du réseau Framasoft d’après l’outil que nous utilisons, à savoir Google Analytics. Elles ont été prises sur le mois courant, c’est-à-dire sur la période 24 octobre au 23 novembre 2008.

Vous trouverez bien plus de détails dans les fichiers joints comme les mots-clés, la provenance géographiques, les sites référants, les pages les plus visitées, etc.

J’ai pris ma calculatrice pour constater qu’on approche du million pour les visiteurs (807.000), qu’on le dépasse pour les visites (1.124.000) et qu’on le surpasse pour les pages vues (2.911.000). On remarque aussi qu’il peut y avoir de fortes variations d’un site à l’autre. Ainsi par exemple il est assez logique de voir Framakey fréquenté presque exclusivement par des visiteurs sous Windows puisque nos applications portables ne sont pour le moment disponibles que pour ce seul OS.

  • Framasoft
    • visiteurs/mois : 573 000
    • visites/mois : 752 000
    • pages vues/mois : 2 023 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 83%, Linux 11%, Mac 5%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 57%, IE 35%, Safari 3%
  • Framakey
    • visiteurs/mois : 118 000
    • visites/mois : 230 000
    • pages vues/mois : 621 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 98%, Linux 1%, Mac 1%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 78%, IE 12%, Mozilla 8%
  • Framabook
    • visiteurs/mois : 33 000
    • visites/mois : 40 000
    • pages vues/mois : 92 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 66%, Linux 30%, Mac 4%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 71%, IE 22%, Safari 2%
  • Framablog
    • visiteurs/mois : 40 000
    • visites/mois : 52 000
    • pages vues/mois : 77 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 68%, Linux 27%, Mac 5%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 65%, IE 25%, Mozilla 4%
  • Framagora[1]
    • visiteurs/mois : 43 000
    • visites/mois : 50 000
    • pages vues/mois : 98 000
    • Les 3 premiers OS : Windows 74%, Linux 22%, Mac 4%
    • Les 3 premiers navigateurs : Firefox 61%, IE 30%, Mozilla 3%

Notes

[1] Les statistiques sur nos forums Framagora ne sont que partielles puisque elles n’ont été prises en compte qu’à partir du 11 novembre (et par dessus le marché on connait actuellement de grosses difficultés techniques, depuis la mise à jour de phpBB, dont on cherche vaille que vaille à se dépatouiller).




Internet libre ou Minitel 2.0 ? – La conférence culte de Benjamin Bayart

Je ne sais ce qu’il en est pour les autres auteurs de blog mais pour ma part je pense arriver à mettre en ligne à peine 20% de ce que je souhaiterais réellement mettre en ligne. C’est d’ailleurs pas de bol pour le lecteur puisque c’est dans le 80% restant que se nichent certainement mes meilleurs billets 😉

Ainsi en va-t-il de Benjamin Bayart, personnalité de la communauté haute en couleur (surtout la cravate) qui figure en bonne place dans ma liste de billets en retard. Un sacré retard même puisque je vais vous présenter une conférence datant des Rencontre mondiales du logiciel libre de juillet 2007 !

Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle conférence, il s’agit d’une conférence qui est devenue une véritable référence, un peu comme celle d’Eben Moglen.

Désolé donc pour ceux qui l’ont déjà vue. Quant aux autres, vous avez bien de la chance parce que pour la même durée ça vous changera un peu de votre série américaine préférée qui ne vous a que trop pris de votre temps de cerveau disponible.

En voici le pitch : « Internet vient du libre, comme le libre vient d’Internet. Cependant l’évolution récente du réseau, essentiellement financière et commerciale, le fait dériver vers d’autres modèles sociaux et économiques. Comment décrypter cette évolution, son origine, ses conséquences ? Comment agir pour rectifier le tir ? »

—> La vidéo au format webm

Vous trouverez sur cette page une version AVI (100 Mo) de la vidéo mais également les slides de la conférence au format PDF.

Bonne séance, mais autant vous prévenir tout de suite je n’en ai pas encore tout à fait fini avec mon Bayart en retard car il faut absolument que je consacre un billet à FDN le seul (et unique en son genre) fournisseur d’accès à internet associatif.