And the winner is…

Coup sur coup, Red Hat et Novell viennent de faire des déclarations qui, entre les lignes, laisse à penser que leur version desktop communautaire de GNU/Linux, Fedora pour le premier et OpenSuse pour le second, n’est pas (ou plus) stratégique et donc prioritaire dans leur développement. Les deux sociétés préfèrent se concentrer sur les serveurs et le service aux entreprises dont la rentabilité est assurée.

Extrait de l’article What’s Going On With Red Hat Desktop Systems? An Update chez RedHatNews : An explanation: as a public, for-profit company, Red Hat must create products and technologies with an eye on the bottom line, and with desktops this is much harder to do than with servers. The desktop market suffers from having one dominant vendor, and some people still perceive that today’s Linux desktops simply don’t provide a practical alternative. Of course, a growing number of technically savvy users and companies have discovered that today’s Linux desktop is indeed a practical alternative. Nevertheless, building a sustainable business around the Linux desktop is tough, and history is littered with example efforts that have either failed outright, are stalled or are run as charities.

Extrait de Novell: The Stand-alone OS is Dead sur InternetNews : The basic concept here is that the standalone operating system is dead, The days in which people buy operating systems on their own and then build a stack from there… will look like home-built automobiles in the future, people aren’t going to do this anymore.

Si on fait le compte des distributions GNU/Linux pour le grand public, il ne reste plus guère que Mandriva et Ubuntu (voire peut-être d’autres, à vous de me dire, comme PCLinuxOS, Mint ou encore Freespire).

Mandriva vient de sortir sa version de printemps. Souhaitons-lui bonne chance… Il n’empêche que c’est clairement Ubuntu qui a le vent en poupe alors même que sa prochaine version, Hardy Heron, va éclore dans quelques jours et en rajouter une couche.

Classements des distributions sur DistroWatch pour les trois derniers mois :

DistroWatch

Comparatif de fréquence de recherches sur Google Trends (cliquer ici pour mieux voir) :

Google Trends - Ubuntu Fedora Suse Mandriva

Vous en tirerez vos propres conclusions. Et tant qu’à rester sur Google Trends voici un autre comparatif donnant un argument de plus à mon billet Le vocable Ubuntu va-t-il se substituer à Linux auprès du grand public ? :

Google Trends - Linux Ubuntu

Ce qui m’amène à poser les quelques questions suivantes aux lecteurs qui passent :

  • Une société peut-elle gagner de l’argent avec une distribution GNU/Linux grand public ?[1]
  • Ubuntu a-t-il définitivement gagné la bataille des distributions GNU/Linux grand public ?[2]
  • Si oui, n’est-ce pas paradoxal que, quand bien même les communautés du libre soient parées de toutes les vertus, ce soit un un milliardaire (aussi sympathique et philantropique soit-il) qui ait raflé la mise ?
  • Si oui, est-ce que cette grande clarification est un facteur favorable pour la migration grand public de Windows vers Linux ?

Notes

[1] D’autant que Mark Shuttleworth lui-même (fondateur d’Ubuntu) ne le pense pas non plus : I don’t think there is money to be made in selling desktop Linux.

[2] Question subsidiaire : Et que devient Debian dans tout ça ?




Quand Jeanne-Marie découvre le logiciel libre via l’Eee PC

Le Eee Pc tout le monde en a parlé et nous aussi. Dans cet article nous émettions l’hypothèse qu’on avait à faire avec un excellent vecteur de propagation du logiciel libre auprès du grand public. A condition de rester vigilant mais aussi d’informer les utilisateurs de cet ordinateur d’un nouveau genre qu’il repose quasi exclusivement sur du logiciel libre. Sinon ils feront, comme Monsieur Jourdain, du logiciel libre sans le savoir et ce serait bien dommage.

Grand public et information sur le logiciel libre, c’est pour cette double raison que j’ai particulièrement apprécié ce test de SVM TV auprès de Jeanne-Marie, collaboratrice au magazine.

Test ainsi présentée : Jeanne-Marie utilise un portable chaque jour pour son travail, pour ses loisirs, mais n’y connaît pas grand-chose à Linux, comme d’ailleurs près de 95 % des Français. Après avoir joué avec l’Eee PC d’Asus, son avis sur la question a complètement changé.

Vous me direz que travailler pour SVM c’est certainement être plus compétent que votre belle-mère. Certes mais, avec tout mon respect, elle joue parfaitement bien le rôle de la candide qui découvre ce nouvel objet et tente de l’apprivoiser. Quant à la conclusion, titrée Eee PC : Enfin une vitrine alléchante pour le logiciel libre ?, je ne sais pas si ils avaient répété avant mais elle méritait bien la retranscription ci-dessous.

Le vidéaste : Bon t’as paru assez étonnée du fait qu’on avait un espèce de Word sur cette machine, même un Powerpoint et un tableur qui t’ont paru assez performants. Tu m’avais l’air assez étonnée en fait.

Jeanne-Marie : Oui c’est vrai j’ai été très étonnée, je ne m’attendais pas à trouver des logiciels qui proposent autant de fonctionnalités, je pensais que ça existait pas.

Le vidéaste : T’es habituée quand même à la suite classique Word, Excel, Powerpoint…

Jeanne-Marie : Tout à fait. Et là je suis non seulement pas du tout dépaysée mais en plus je retrouve mes fonctions de base classiques dont j’ai besoin dans tous ces logiciels. Et voilà effectivrement je suis très agréablement surprise.

Le vidéaste : Ca t’a permis de découvrir une alternative à ce que propose Microsoft et tu penses que là, avec ta prochaine machine, au lieu d’installer une suite Office, tu te diras, tiens peut-être que je vais essayer d’utiliser régulièrement…

Jeanne-Marie : Ah ben complètement parce je ne m’attendais pas à trouver autant de qualité et autant de fonctionnalités. Donc oui, oui, tout à fait. Je pense que j’y réfléchirai et je pense que je sauterai le pas, si j’ai cette possibilité je pense que je le ferai.

—> La vidéo au format webm




En avril je découvre le libre et adhère à l’APRIL

« …En résumé adhérer à l’APRIL c’est soutenir le logiciel libre, se reconnaître dans les valeurs du logiciel libre et de l’APRIL, et simplement mutualiser les moyens à travers un acteur incontournable qui va promouvoir et défendre le logiciel libre. » Frédéric Couchet

Le clip au format Theora




On se motive comme on peut chez Microsoft…

Voici une vraie fausse vidéo interne tournée récemment par Microsoft et qui fait le tour de net actuellement.

La blogosphère anglophone semble d’accord pour la trouver globalement ridicule mais je pense qu’elle correspond bien à la culture et à l’humour des employés de la société. Elle correspond bien aussi à la situation difficile de Windows Vista qui tarde à s’imposer en entreprise. Elle correspond bien enfin aux moyens que peut mettre Microsoft dans une simple parodie.

Auteur : Bruce ServicePack and the Vista Street Band
Titre : Our Ecosystem Rocks!




Stallman – How a hacker became a freedom fighter

Une courte interview de Richard Stallman traduite par Olivier et relu par GaeliX (Framalang).

L’occasion pour moi d’annoncer que la traduction collective de sa biographie a retrouvé de l’énergie. Ce sera pour cet été si tout va bien…

Interview Stallman - NewScientist.com

Entretien : Comment un hacker est devenu un combattant pour la liberté

Interview: How a hacker became a freedom fighter

Michael Reilly – 12 avril 2008 – NewsScientist.com

L’un des pères fondateurs du « logiciel libre » et membre vénérable de la communauté des hackers, Richard Stallman a fait de la défense des libertés individuelles le combat de sa vie. Cela se traduit généralement par la fourniture de logiciels aux hackers et par des attaques contre les lois du copyright. Mais comme il le confie à Michael Reilly, sa défense des libertés personnelles individuelles s’étend à la protection de la vraie démocratie et des droits de l’Homme qui sont de plus en plus piétinés aux USA et ailleurs.

Est-il vrai qu’à une époque vous viviez dans votre bureau ?

Oui c’est exact. J’y ai vécu durant la moitié des années 80 et quasiment durant l’ensemble des années 90.

Qu’est ce qui vous a poussé à faire ça ?

C’était pratique et économique. Devoir me déplacer pour rentrer chez moi quand j’avais sommeil était mauvais : d’abord parce que si j’avais sommeil ça pouvait me prendre deux heures pour me motiver et mettre ma veste et mes chaussures et tout ça. Et ensuite, la marche jusqu’à chez moi m’aurait réveillé, donc une fois arrivé je n’aurais quand même pas été au lit. C’était nettement plus simple de pouvoir dormir à l’endroit où j’étais.

Pour vous, qu’est ce que veut dire « hacker » ?

Un hacker est quelqu’un qui apprécie l’intelligence espiègle. Je sais que pour beaucoup de personnes il représente un pirate informatique, mais puisqu’au sein de ma communauté nous nous appelons « hacker » je n’accepterai aucune autre signification. Si vous voulez parler de ces personnes qui cassent les codes de sécurité vous devriez parler de « cracker ». Le terme « hacker » ne se limite pas au domaine des ordinateurs. Au Massachusetts Institute of Technology il existe une ancienne tradition, les gens « hackent » les bâtiments et les lieux publics en y accrochant le fameux panneau de signalisation « Nerd Crossing » par exemple. Aucune sécurité n’est détournée et c’est espiègle et intelligent.

À propos de l’espièglerie, quand avez-vous commencé à dire « happy hacking » à la place de « Au revoir » ?

Quelque part dans les années 70. Je cherchais un moyen de dire au revoir et de souhaiter mes meilleurs vœux aux autres hackers et « happy hacking » semblait parfait pour ça. C’est devenu une habitude.

Quand êtes-vous passé de hacker à activiste ?

Cela s’est produit en 1983 quand j’ai initié le mouvement du logiciel libre (NdT : the free software movement). J’étais arrivé à la conclusion que les logiciels libres étaient le seul moyen d’apporter la liberté aux utilisateurs, j’ai donc lancé le mouvement pour provoquer cela.

Au fond, qu’est ce que le mouvement des logiciels libres ?

Il provient d’un désir de liberté. Je veux utiliser un ordinateur sans que personne ne contrôle ce que je fais dessus. Et je veux être libre de partager avec vous. Cela signifie donc que je ne peux pas utiliser les logiciels propriétaires inclus avec la plupart des ordinateurs dans les années 80. Les logiciels propriétaires éloignent les utilisateurs et les rendent impuissants : éloignés parce qu’il est interdit de les partager et impuissants parce qu’ils ne disposent pas du code source. Les développeurs décident donc de ce que fait le logiciel et les utilisateurs n’ont pas leur mot à dire.

Pour changer cet état de fait j’ai écrit le système d’exploitation GNU. Dans le même cadre j’ai rédigé la GNU General Public License, qui garantit que tous les utilisateurs de ce système d’exploitation reçoivent, en plus du logiciel, quatre libertés essentielles : la liberté de faire fonctionner le programme comme ils le souhaitent, la liberté de partager le logiciel avec leurs amis et leurs voisins, la liberté de modifier le programme à leur convenance et la liberté de distribuer leur copie modifiée à tout le monde.

Lorsque la composante Linux a été ajoutée au système GNU nous avions un système d’exploitation complet et les gens se sont vraiment mis à l’utiliser. Ils ont aussi découvert certains avantages pratiques. C’est un système puissant et stable et bien sûr vous n’aviez pas à payer le droit de l’utiliser, ce qui est un avantage plutôt superficiel mais qui était important aux yeux de nombreuses personnes.

Les gens l’ont-ils largement adopté ?

Le système GNU/Linux est devenu plutôt populaire, même si le souci de liberté ne s’est pas répandu autant que le système lui-même. Beaucoup de gens ont ainsi reçu la liberté sans trop savoir ce que cela représentait. Lorsque les gens ont la liberté mais n’en jouissent pas il est probable qu’ils la perdront. Par exemple, au milieu des années 90, certains distributeurs de GNU/Linux, on en trouvait déjà un certain nombre, ont commencé à ajouter des logiciels propriétaires et disaient « Regardez ce que l’on vous offre ! ». Ils répandaient principalement le message que les programmes non-libres sont bons. Ce n’est pas ainsi qu’on fera passer le message que la liberté est importante. Cela montre bien que de perdre de vue la liberté a des conséquences concrètes.

Vous êtes inquiet de la perte de toutes sortes de liberté. Est-ce pour cela que vous avez soutenu Dennis Kucinich dans sa campagne pour devenir le candidat Démocrate aux élections présidentielles ?

J’ai soutenu son programme de restauration de différents droits de l’Homme, tel que l’habeas corpus, qui a été en partie détruit aux USA. Le président Bush a obtenu le pouvoir de mettre en prison des étrangers simplement en les désignant comme des « combattants ennemis ». Kucinich milite également pour l’arrêt de la torture et des guerres d’agressions. Il aurait mis un terme à l’occupation de l’Irak.

Quel est la plus grande menace qui pèse sur le monde ?

Les logiciels libres ne sont pas la première priorité, mais c’est un domaine dans lequel j’ai vu comment apporter ma contribution. Je pense qu’il y a deux graves problèmes. Le premier est le réchauffement climatique et l’environnement. Le second est la démocratie des droits de l’Homme et la séparation de la politique du monde des affaires. La seule façon de restaurer la démocratie est de mettre un terme au pouvoir politique du monde des affaires.

Comment peut-on y parvenir ?

Son emprise est si forte, je ne sais pas comment la renverser. Tout ce que je peux dire c’est qu’il faut le faire. Les gens tiennent pour acquis que le monde des affaires ait une grande influence en politique, mais tant que cela sera vrai nous n’auront pas de vraie démocratie.

Est-ce que certains hommes politiques partagent cette vision ?

Le président de l’Equateur, Rafael Correa, se bat vraiment pour la démocratie. Il est aussi en faveur des logiciels libres. Je lui ai expliqué le concept en personne et il a compris que cela avait du sens, sur le plan pratique comme sur le plan éthique. C’est un ancien professeur d’économie. Il a flanqué à la porte l’influence des US et des multinationnales et a refusé de signer un traité d’échange avec les USA. Et une fois que le traité concernant les bases militaires américaines arrivera a expiration il ne le renouvèlera pas.

Votre foi dans les logiciels libres vous a amené à considérer des manières de réformer les lois sur le copyright. Comment vous-y prendriez-vous ?

Avec un copyright modéré. Les gens devraient être libres de redistribuer des copies exactes de quasiment tout, films, CD, … à leurs amis ou à des inconnus si c’est à but non commercial. Les autres usages devraient toujours être couverts par le copyright.

Croyez-vous que les gens se sensibiliseront aux logiciels libres et à la liberté en général ?

Je suis de nature pessimiste. Mais tellement de choses surprenantes se sont produites que je ne pense pas savoir ce qui se passera aux cours des dix prochaines années. Je préfère admettre mon ignorance.




Le cri déchirant dans utilisateurs de Windows XP

Save XP - Petition - Inforworld

Quel est aujourd’hui le principal concurrent de Microsoft dans le domaine des systèmes d’exploitation ?

Non, non, vous n’y êtes pas. Bien sûr le Mac séduit de plus en plus de monde et GNU/Linux avance lentement mais sûrement confiant mais conscient de ce que la route est longue mais la voie est libre. Il n’empêche qu’à l’heure actuelle le principal concurrent de Microsoft c’est avant tout… Microsoft lui-même !

En effet, à moins d’acheter un ordinateur neuf en grandes surfaces sans trop se poser de questions (de toutes les façons il n’y pas le choix, c’est Vista), il est clair que les utilisateurs de Windows XP ne souhaitent pas pour le moment changer pour Vista (surtout avec la toute prochaine mise à jour de XP, le Service Pack 3, qui devrait encore le renforcer). Ceux-là en effet se renseignent, lisent la presse et les sites spécialisés, écoutent les témoignages de proches qui ont franchi le pas, et en tirent la conclusion qui s’impose. Comme le dit si bien l’adage populaire : le mieux est l’ennemi du bien.

Ils ne souhaitent pas la fin programmée de Windows XP par Microsoft et le disent un peu partout à commencer par cette pétition en ligne Save XP d’un site américain au dessus de tout soupçon : Infoworld, dont nous vous proposons l’appel en traduction ci-dessous (merci Guillaume).

Initiée en janvier dernier nous en sommes à ce jour à rien moins que 142.226 signataires ! D’accord les pétitions en ligne valent ce qu’elles valent mais c’est tout de même un ordre de grandeur (hautement) significatif.

Notons au passage que cela ne serait jamais arrivé dans le monde du logiciel libre. Si vous avez une communauté assez forte pour souhaiter qu’un projet ne disparaisse pas alors tel sera bien le cas quand bien même les développeurs d’origine souhaitent donner au projet une autre direction (ou tombent dans le côté obscur de la force, ce qui revient au même). Cela s’appelle un fork, c’est permis par la licence libre et c’est rendu techniquement possible par la mise à disposition du code source du programme.

À rendre les utilisateurs captifs de son système d’exploitation Microsoft est pris à son propre piège. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous, car jamais la situation n’a été aussi favorable à une mutation écologique majeure qui verrait soudainement de nombreuses chenilles Windows se métamorphoser en papillons Linux 😉

Save XP - Petition - Inforworld

Sauvons Windows XP ! L’heure tourne

Save Windows XP! The clock is ticking

Galen Gruman – 13 avril 2008 – InfoWorld.com

Microsoft va arrêter la vente de Microsoft XP préinstallé et en boite le 30 Juin 2008, forçant les utilisateurs à passer à Windows Vista. (Les assembleurs pourront toujours vendre Windows XP jusqu’au 31 Décembre.) Ne laissez pas cela se passer comme ça !

Des millions d’entre nous se sentent à l’aise en utilisant Windows XP et ne ressentent pas le besoin de passer à Vista. C’est comme avoir un appartement confortable dans lequel vous avez apprécié revenir du travail pendant des années, tout cela pour vous retrouver avec avec un préavis d’expulsion dans votre boite aux lettres. L’idée de devoir partir dans une nouvelle demeure, même avec des huisseries en acier inoxydable, des surfaces en marbre, des meubles en bois d’érable (ou peut etre est-ce cerisier ces temps-ci), n’est pas agréable. Peut-être que le nouvel appartement sera plus moderne, mais il va aussi vous coûter beaucoup plus cher et ne vous conviendra pas si bien. Et vous n’avez pas d’autre raison de changer.

C’est exactement la sentiment qu’engendre Vista. Pour la plupart d’entre nous, il n’y a vraiment aucune raison d’y passer, mais nous n’avons pas le choix. Quand ce sentiment de continuer à utiliser Windows XP est devenu manifeste en 2007, d’importants constructeurs comme Dell et Hewlett-Packard on réintroduit furtivement XP sur leur nouveaux produits (uniquement pour les professionnels, pour ne pas s’attirer les foudres de Microsoft). Ce 30 Juin par contre, même cette option n’existera plus.

Que faire alors ? Laisser Microsoft choisir où vos logiciels personnels et professionnels doivent vivre ? Ou bien dire haut et fort que vous ne voulez pas changer ?

Nous avons choisi la méthode haute et forte. Rejoignez-nous, et dites à Microsoft que vous voulez que XP soit disponible indéfiniment. Pas pour six mois ou un an de plus mais indéfiniment.

Et demandez à vos amis et collègues de nous rejoindre aussi. Orientez-les vers SaveXP.com pour un accès rapide a cette page. Et si vous souhaitez mettre notre compte à rebours sur votre site web pour promouvoir cette pétition, envoyez un e-mail à l’éditeur en chef Galen Gruman pour avoir le code.

Vous pensez que Microsoft n’écoutera pas ? Considérez cela : Bien que Microsoft refuse d’admettre qu’il y ait le moindre problème avec Vista ou que la majorité des gens n’en veulent pas, l’entreprise a déjà reporté la retraite de XP de six mois. C’est un début, mais ce n’est pas suffisant.

Microsoft n’a pas à accepter son échec. Ils n’ont qu’à dire qu’ils vont laisser Windows XP disponible indéfiniment pour satisfaire la demande des clients. Ils peuvent prendre cette opportunité pour améliorer Vista, ou développer le prochain Windows qui nous donnera peut-être envie de changer.

Il y a un précédent à cela aussi : Vista est en de nombreux points similaire à Windows Millenium qui devait remplacer Windows 98 en 2000 mais qui a fait plus de mal que de bien. À l’époque, Windows 2000 était prometteur mais ne supportait pas beaucoup de matériel, donc les utilisateurs étaient coincés avec deux mauvais choix. Sans admettre l’échec de Millenium, Microsoft réintroduisit furtivement Windows 98 sur le marché jusqu’à la sortie de la version améliorée de Windows 2000 (SP1). Microsoft doit refaire quelque chose comme ça aujourd’hui.

Faites entendre votre voix à Microsoft. Signez dès maintenant la pétition pour sauver XP. Nous la présenterons à Microsoft.




Tag : Paris

—> La vidéo au format webm

Au départ il s’agissait, pour le prof que je suis, de présenter un exemple de remix culturel à mes élèves. Utiliser des créations existantes dont les licences autorisent la reprise pour produire quelque chose d’un tant soit peu original. L’occasion de parler de la culture libre, des Creative Commons, de la musique en libre diffusion, etc.

L’idée de base était de créer un petit diaporama sur fond musical en choisissant un tag (ou étiquette) sur l’annuaire de photographies partagées Flickr (restreint à certaines licences Creative Commons) pour y sélectionner quelques images et les agencer dans un ordre particulier.

C’est le tag Paris qui a été retenu. Les photographies sont donc censées illustrer de près ou de loin la capitale. La chronologie suivant, vaguement, celle d’une journée du matin au soir.

Voici donc le résultat ci-dessus. On dira que c’est une première version parce que cela reste trop lourd en taille et du coup c’est parfois un peu saccadé depuis notre serveur. Je précise que je suis parisien d’origine mais vivant désormais depuis plusieurs années loin de la Ville Lumière. Ceci explique peut-être cela, c’est-à-dire la petite pointe de nostalgie… Il n’empêche que je retrouve bien ma ville en recomposant ce puzzle iconographique (clichés touristes et clichés bobos inclus !).

La musique, sous licence Creative Commons By-Nc-Nd, est de Rob Costlow (titre : Not Alone). Toutes les photographies sont sous licence Creative Commons By ou By-Sa. J’aurais dû toutes les créditer en fin de diaporama (ce sera pour la version 2.0) mais en attendant vous pouvez les retrouver en naviguant sur cette page de recherche de Flickr.

Au passage ce petit clip illustre je crois la formidable richesse de Flickr puisqu’ici je me suis astreint à un unique tag et à deux licences. Je me demande du reste si on ne pourrait pas sur ce modèle (un tag Flickr, des photos sous licences libres) faire carrément des framabooks photographiques que l’on vendrait grâce à notre partenaire éditeur In Libro Veritas. Cela permettrait aussi bien de faire de chouettes bouquins de photos que d’illustrer la culture libre en marche (et éventuellement aussi de soutenir Framasoft).

Pensez-vous que l’idée soit (commercialement) bonne ?




Libérons aussi le matériel !

Drivers, codecs, firmwares sont autant de spécifications logicielles qui permettent de piloter du matériel informatique (comme par exemple les périphériques).

Il se trouve que, sauf exception, les constructeurs prennent un malin plaisir à compliquer la vie des développeurs de logiciels libres en fermant l’accès à ces spécifications.

Une traduction de Vincent pour Framalang. [1]

Lucchetto... - Il Cama - CC-By

Why are hardware manufacturers keeping specs to themselves?

sp – 06 avril 2008 – sp’s Free Software blog

Pourquoi les constructeurs de matériel conservent jalousement leurs spécifications ?

C’est une question à laquelle je me suis intéressé depuis que j’ai commencé à utiliser GNU/Linux.

Réfléchissez-y un moment. Il y a 20 ans, vous aviez les spécifications d’à peu près tous les composants matériels que vous achetiez. On vous donnait les instructions exactes sur la façon d’utiliser le matériel que vous veniez d’acheter, et pas seulement comment l’installer. Les choses ont changé depuis.

Si vous achetez du matériel maintenant, vous devez vous attendre à n’avoir aucune documentation sur la manière de "parler" à votre nouveau jouet. On vous donne seulement un CD (et parfois c’est même simplement un lien vers une page Web) qui contient des drivers pour quelques systèmes d’exploitation spécifiques, généralement seulement Microsoft Windows.

Maintenant, je ne suis pas un développeur de drivers et je ne serais sans doute pas capable de développer un driver pour quoi que ce soit de toute façon, mais la communauté du Logiciel Libre pourrait largement bénéficier de cette documentation, car il y a beaucoup de développeurs de drivers très compétents parmi elle.

Mais finalement, ce n’est pas un problème qui affecte seulement la communauté du Logiciel Libre. Il y a beaucoup de composants matériels qui ne fonctionnent pas sur des systèmes d’exploitation propriétaires récents, à cause d’un manque de support de leurs constructeurs.
Au moins ce problème n’existerait pas pour des systèmes d’exploitation Libres, tels que GNU/Linux, si les fabricants de matériel publiaient la documentation de leur matériel. Les gens qui utilisent des produits dont la fin de support est dépassée pourraient créer des drivers eux-même, sans être dépendants de quiconque.

Ce qui m’étonne toujours dans ce cas c’est pourquoi les entreprises de matériel sont incapables d’inventer des standards pour accéder à des appareils de même type. Ceci fonctionne parfaitement bien pour l’USB (prenez les appareils de stockage USB par exemple), et je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas standardiser les interfaces avec d’autres matériels, tels que les cartes réseaux, également. A un niveau très bas, ces interfaces standardisées fonctionnent. Pensez au PCI, PCI Express ou AGP.

En fait, si vous y réfléchissez un tant soit peu, vous devriez réaliser quelque chose : le fait d’avoir des interfaces standardisées pour des appareils de même type réduirait sensiblement le coût pour les fabricants de matériel. Comment ? Et bien, si ils conçoivent un tout nouveau circuit réseau et y implémentent le standard existant, alors il n’y aurait pas besoin d’écrire un nouveau driver. Et même, il n’y aurait pas besoin du tout d’un driver par appareil. Mettre en place un driver commun qui accède à l’interface standardisée serait suffisant, pour une large gamme d’appareils.

Alors, qu’est-ce que je demande aux fabricants de matériel ? J’aimerais voir des sociétés créer des appareils de même type ensemble, créer des interfaces standardisées, les publier et les mettre en oeuvre dans leurs nouveaux équipements.
Je sais, ce n’est pas demain la veille que cela arrivera, alors une approche plus réaliste est de demander des drivers Libres et/ou la documentation.

Personnellement, j’ai arrêté d’acheter du matériel qui "fonctionne" avec GNU/Linux, j’en suis arrivé à un point où j’essaye d’acheter seulement du matériel qui soit fourni avec des drivers constructeurs "Libres" ou avec une documentation qui permette l’implémentation de drivers développés en Logiciels Libres.
C’est probablement la meilleure façon de montrer à ces entreprises ce que vous demandez : la Liberté.

Notes

[1] Photographie de il CAMA titrée lucchetto di sicurezza – safety lock sous licence Creative Commons By.