De l’art de ne pas être un bon rhéteur du libre

Combient de fois avons-nous tenté de convaincre notre auditoire de migrer vers du libre ? Et… d’essuyer malheureusement souvent une fin de non recevoir.

L’entreprise dépend bien entendu du contexte et du logiciel choisi. Dans l’ordre croissant de difficulté, il est a priori plus simple de substituer Firefox à Internet Explorer (voire OpenOffice.org Writer à MS Office Word) que de changer carrément de système d’exploitation.

Il n’empêche que quelle que soit la situation il y a, in my humble opinion, quelques erreurs classiques de communication à ne pas commettre.

  • Ne pas parler trop vite (cela a tendance à crisper votre interlocuteur)
  • Ne pas parler trop fort (cela a tendance à irriter votre interlocuteur)
  • Ne pas parler trop vite et trop fort (cela a tendance à exaspérer votre interlocuteur)
  • Ne pas utiliser de références absconses qui n’évoquent rien à votre interlocuteur si ce n’est qu’il le renvoit à sa propre ignorance (genre : noyau 2.6, LiveCD, et même Gnome 2.0 le jour de la sortie de Warty Warthog !)
  • Ne pas user d’expression qui induit un comportement absurde de la part de votre interlocuteur (genre : attends, comment peux-tu avoir la moindre opinion sur Ubuntu alors que tu ne l’as même pas essayé ?)
  • Ne pas porter de jugement à l’emporte pièce lorsque votre interlocuteur se montre réticent au changement ( genre : ok, reste dans ta caverne !)

Mélangez tout ces ingrédients et vous obtenez alors un dialogue de sourd où les protagonistes par réaction restent sur leur position en y mêlant ego et orgueil.

La preuve par l’exemple avec cet extrait de la série américaine (et donc planétaire) Veronica Mars.

Notre jeune geek a bien mérité cette réplique cinglante de la demoiselle qui clot le débat : I know what I like and I like what I know !




SIALLE : pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue

DSC00732 - ps_paris5e - Creative Commons BY

« Je considère qu’il faut encourager l’introduction à l’école de logiciels libres pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue. »

Telle est la réponse donnée par Ségolène Royal à une lettre de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI) où l’on pouvait lire ce pertinent paragraphe : « Il faut faire davantage place aux logiciels et ressources libres, dans une perspective de pluralisme technologique. C’est un facteur significatif de baisse des coûts et d’indépendance. Le libre est en phase avec les missions du système éducatif et la culture enseignante. »[1]

Réponse de normand de la candidate à l’élection présidentielle française ? Un peu oui quand même, puisque l’affirmation est corrélée à la reconnaissane de leur valeur pédagogique.

Quel sont les logiciels le plus utilisés dans nos écoles ? Tout d’abord le… système d’exploitation (sic !). Puis dans l’ordre très certainement le navigateur web et le traitement de texte. Ils n’ont strictement aucune valeur pédagogique intrinsèque. C’est l’usage qu’en font les enseignants et leur élèves au cas par cas qui détermine ici l’éventuelle valeur pédagogique.

Autrement dit je ne vois pas très bien comment GNU/Linux, Firefox ou OpenOffice.org vont pouvoir être pédagogiquement évalués alors même que ce serait une bonne idée d’encourager leur introduction massive (en lieu et place de Windows, Internet Explorer et MS Office).

Alors soit, restreignons-nous aux logiciel purement éducatifs. Le ministère à créé depuis un petit bout de temps déjà une marque RIP destinée, je cite, « à guider les enseignants dans le monde du multimédia pédagogique. Un logo permet d’identifier les logiciels et les créations multimédias qui, après expertise par un public d’enseignants et de spécialistes du domaine et par décision de la commission multimédia, répondent aux besoins et aux attentes du système éducatif ».

L’intention est louable même si personnellement j’avoue ne pas faire attention à la présence du label lorsque je décide d’utiliser tel ou tel logiciel. Je fais beaucoup plus confiance aux témoignages de mes pairs et surtout à l’expérimentation effective en classe (avec de vrais élèves inside). Ainsi en va t-il des deux logiciels que j’utilise le plus en collège actuellement en tant que prof de maths : les exerciciels Mathenpoche et le traceur géométrique dynamique Geogebra.

Les deux logiciels cités plus haut sont, vous vous en doutez, libres. Ils n’ont pas le label RIP. D’ailleurs, à ma connaissance, le seul logiciel libre RIP sont les Ateliers de Géométrie, dont nous avions évoqué avec enthousiasme la libération sur Framasoft.

Un seul logiciel libre sur plus d’un millier logiciels RIP ? Pourquoi une telle absence ? Ce n’est pas à moi de répondre à cette question.

Les logiciels libres semblent être en tout cas pour le ministère quelques chose de bien particulier dans le monde des logiciels. Un monde à part qu’il faudrait donc traiter à part. C’est alors l’occasion pour moi de vous présenter le très officiel SIALLE qui a priori semble répondre à la demande de reconnaissance pédagogique préconisée par Ségolène Royal.

SIALLE, Service d’Information et d’Analyse des Logiciels Libres Éducatifs, vous connaissiez ? Sans doute pas et ce n’est pas vraiment étonnant parce qu’on ne peut pas vraiment dire que le ministère en fasse une publicité effrénée.

J’en recopie ici la présentation :

SIALLE est une sélection de logiciels libres destinés à la communauté éducative.
SIALLE est basé sur un service d’appréciation de logiciels sélectionnés en amont, sur des critères stricts :

– Le réseau académique repère en premier lieu un logiciel éducatif potentiellement intéressant.
– Selon son thème et son niveau, un groupe d’experts disciplinaires l’examine et donne un premier avis. Le logiciel est ensuite soumis à des analyses technique et juridique pour vérifier qu’il ne présente pas d’anomalies majeures dans ces domaines.
– Le logiciel retenu est ensuite soumis à évaluation par les enseignants : il est mis en ligne et peut être téléchargé.
– Après identification, l’utilisateur peut donc tester le logiciel à loisir et, grâce à une interface adaptée, saisir directement ses conclusions dans l’espace de travail, et attribuer une note au logiciel.
– La notation s’effectue selon trois axes : la pédagogie, la qualité scientifique du contenu et l’aspect technique.
– À terme, une synthèse des différents avis, où seuls seront retenus les logiciels ayant obtenu au moins la moyenne, permettra de les intégrer aux systèmes d’information du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Pourquoi SIALLE ?

De nombreux logiciels destinés à des usages pédagogiques sont produits par des enseignants, des chercheurs, des communautés d’intérêt, etc. Ces logiciels, disséminés sur des sites web institutionnels ou non institutionnels, à tous les niveaux (central, académique, départemental, établissement ou université), personnels ou associatifs, constituent un corpus foisonnant mais hétérogène. C’est pourquoi le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a souhaité qu’un service d’information et d’analyse de ces productions soit mis en place, afin de mieux connaître les réalisations de qualité.

Quels logiciels y trouve-t-on ?

Les logiciels présents sur la plate-forme SIALLE sont des logiciels éducatifs destinés à un usage en classe. Ils permettent aux élèves d’être en situation de découverte, de structuration, d’entraînement et d’évaluation de connaissances disciplinaires grâce à une présentation de contenus sonores, visuels et/ou textuels interactifs en conformité avec les programmes et respectant la plus grande rigueur scientifique.

À qui s’adresse SIALLE ?

SIALLE est destiné aux enseignants, aux formateurs, aux corps d’encadrement et d’inspection, mais l’information sur la qualité des logiciels pédagogiques est accessible à tous. La partie exclusivement réservée à la communauté éducative concerne le téléchargement des logiciels mis à disposition, ainsi que l’analyse et le vote qui en découlent.

Ouvert à la rentrée 2006, on trouve pour le moment 13 logiciels libres Windows dans la base (et toujours pas mes Mathenpoche et Geogebra).

Quel dynamisme !

Notes

[1] L’illustration est un détail d’une photographie de ps_paris5e issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.




Candidats.fr : dix mille signataires, aucune réponse !

harrypopof - Art Libre - Candidats.fr

Nous sommes désormais plus de dix mille signataires à attendre avec impatience les réponses des candidats à l’élection présidentielle française au dense et précis questionnaire de l’initiative Candidats.fr[1].

C’est même tellement dense et précis que je me demande si certains candidats ne reculent à répondre devant de nombreuses questions qui appellent des prises de position et des engagements qu’on aura tôt fait d’exhiber si promesses non tenues.

À moins, et c’est plus probable (enfin j’aime à le penser), que ce ne soit tellement dense et précis que les candidats (ou plus sûrement leurs conseillers) prennent leur temps pour décortiquer le tout et nous pondre des réponses aux petits oignons qui ne sauraient tarder.

En attendant voici une petite interview d’un des animateurs de Candidats.fr, Jérémie Zimmermann, tournée par Génération 2007 lors du récent Solutions Linux à Paris.

N’oubliez pas de signer la déclaration d’utilisation de logiciels libre, si ce n’est encore fait, puisque plus nous serons nombreux et plus les candidats feront attention à ce questionnaire et aux vastes enjeux de son contenu.

PS : Rappelons à cette occasion que Framasoft est partenaire de Candidats.fr puisqu’hébergeant le forum de l’opération sur Framagora.

Notes

[1] Illustration réalisée par harrypopof sous licence Art Libre. Vous trouverez d’autres bannières sur son site si vous souhaitez relayer l’information.




DRM : Du lard ou du cochon Mister Steve Jobs ?

iPod - Parody

La récente posture anti-DRM[1] de Steve Jobs a agité toute la blogosphère.

Il faut dire qu’il y a de quoi être méfiant quand on sait qu’il en est le principal bénéficiaire ![2]

Dont acte nous dit ici le site Defective by Design (littéralement « Défectueux à dessein », initiative anti-DRM de la Free Software Foundation) dans une lettre ouverte au patron d’Apple qu’elle nous invite à signer avant le 1er avril.

Une traduction de notre groupe de travail Framalang (specials thanx to Olivier and GaeliX).

Lettre ouverte à Steve Jobs

Cher Steve Jobs,

Nous voudrions vous remercier pour votre déclaration publique à propos des Digital Restrictions Management (DRM), et votre engagement pour l’abandon des DRM dans iTunes si les quatre majors de l’industrie du disque – EMI, Warner, Universal et Sony, vous laissent le faire.

Comme vous le savez, la campagne anti-DRM de la Free Software Foundation, DefectiveByDesign.org, a spécialement pris pour cible Apple depuis son lancement en Mai 2006. En tant qu’activistes contre les DRM nous avons apporté notre soutien aux manifestations importantes devant les magasins Apple aux États-Unis et au Royaume-Uni, car étant le plus important pourvoyeur de musique cadenassée, Apple possède une grande part de responsabilité dans la situation dans laquelle se trouve les consommateurs actuellement.

Mais Apple subit la pression, non seulement des activistes anti-DRM et du boycott des DRM par les consommateurs, mais aussi des défenseurs des droits des consommateurs en Europe qui ont déclaré les DRM d’iTunes (FairPlay) illégaux. En Norvège les régulateurs ont donné jusqu’au 1er octobre 2007 à iTunes pour s’ouvrir à défaut de quoi le service devra fermer sous peine d’amendes journalières. Des démarches similaires sont entreprises par les régulateurs dans toute l’Europe.

Pour beaucoup d’observateurs l’engagement pris dans votre blog ressemble à une manière de faire baisser le pression exercée par ces régulateurs sur Apple et coupe l’herbe sous le pied de l’industrie qui demande la possibilité pour d’autres distributeurs d’utiliser FairPlay.

Cela fait trois semaines maintenant que vous avez publié votre engagement pour arrêter les DRM et il y a eu beaucoup de réponses de la part de commentateurs qui ont mis en avant les actions que vous pouvez entreprendre pour appuyer vos dires. Le fait que vous n’ayez pris aucune mesure nous amène à nous demander : quelle est l’authenticité de votre engagement ?

Nous avons identifié trois manières pour vous d’afficher votre sincérité à propos des DRM. Prendre des mesures sur l’un de ces fronts serait une manière forte de montrer que vous êtes sérieux.

1) Abandonnez les DRM sur iTunes pour les artistes indépendants

De nombreux artistes et labels indépendants distribuent leur musique au travers d’iTunes et beaucoup souhaitent le faire sans DRM, mais vous ne les laissez pas. Vous pouvez montrer votre bonne foi immédiatement en abandonnant les DRM pour ces artistes et labels.

Cela montrera clairement quels artistes sont vraiment attachés à l’un des quatre grands labels, permettant à vos clients d’éviter ces labels et le fardeau des DRM. Les artistes indépendants, qui respectent le désir de leurs fans d’être libre des restrictions imposées par les DRM, recevront plus de soutien.

Vous pouvez montrer l’exemple moral en étant la première "major" à abandonner les DRM, en libérant les artistes indépendants. Vous avez le pouvoir de faire cela.

2) Abandonnez les DRM sur iTunes pour les films et les vidéos de Disney

Dans l’article sur votre blog vous dites, "L’ alternative est d’abolir les DRM complètement. Imaginez un monde où tous les magasins en ligne vendraient de la musique libre de DRM, encodée dans un format sous license libre" C’est une image forte, une image que nous et le mouvement du logiciel libre partageons avec vous. Mais pourquoi votre vision se limite-t-elle au monde de la musique sans DRM. Vous ne faites pas allusion une seule fois aux films ou vidéos.

Nous comprenons qu’Apple est occupé à signer des contrats avec les studios de cinéma et les réseaux de télévision pour autoriser Apple à vendre des vidéos et des films aux utilisateurs d’iPod. Ces vidéos sont vendues avec des DRM. Les arguments que vous avancez dans votre blog s’appliquent aussi bien aux films qu’à la musique.

En 2006 vous avez vendu Pixar à Disney et êtes ainsi devenu l’actionnaire le plus important de Disney et avez rejoint le conseil d’administration. Disney a été le premier à donner son accord pour la distribution de ses films au travers d’iTunes. Disney est l’un des principaux distributeurs de film mais pas l’une des principales maisons d’édition.

Vous pouvez donner l’exemple dans le domaine de la vidéo et des films. Disney peut être la première "major" à abandonner les DRM. Vous avez le pouvoir de réaliser ceci.

3) Prenez un engagement public contre les DRM et les lois avalisant les DRM en finançant une campagne contre les interdictions du Digital Millenium Copyrith Act (DMCA[3]).

Dans votre blog vous dites que nous pourrions "… abolir complètement les DRM" et qu’Apple "s’y joindrai en un clin d’oeil". Ces mots sont très proches d’un appel à l’élimination des DRM. Nous vous encourageons à faire une telle déclaration explicitement.

C’est une action importante à cause des menaces législatives auxquelles nous faisons face. Le Senateur Feinstein (Démocrate, Californie), dans sa session au congrès a à nouveau présenté sa loi "Platform Equality and Remedies for Right Holders in Music Act (PERFORM Act) (loi sur l’égalité des plateformes et remèdes pour les ayant droits dans le monde de la musique). Cette loi imposerait à tous les diffuseurs sur Internet qui proposent des MP3 en streaming (ou d’autres formats libres de DRM) d’y ajouter un DRM. Ceci inclurait les stations de radio actuellement disponibles par iTunes, qui dépendent des MP3 en streaming.

L’impact des DRM et du DMCA aura des effets effrayants sur notre liberté d’expression. Dans un monde où les émissions de radio, les émissions de télévision, les informations et la couverture du monde politique seraient chargées de DRM, puisque les télévisions numériques, les radios numériques et la diffusion par Internet seraient mandatées pour utiliser des DRM, nous perdrions notre droit de faire des commentaires en utilisant les documents d’origine. La liberté d’expression par la parodie et les citations aura disparu.

En tant que personne ayant imposé les DRM à des millions de personnes et ayant dégagé des millions de dollars de bénéfices par ce moyen, il est temps pour vous de vous élever contre les DRM, qui sont immoraux et qui menacent nos libertés.

Vous pouvez donner l’exemple en demandant l’élimination des DRM en finançant une campagne pour rejeter les interdictions du DMCA sur les appareils qui contournent les DRM. Vous avez le pouvoir concret de réaliser cela.

Même si nous accueillons favorablement votre engagement d’abandonner les DRM, il n’a pas été suivi d’action pour le moment. Certains changements dont vous parlez nécessiteront la coopération d’autres acteurs de l’industrie des médias, mais les trois points que nous avons mis en avant n’en font pas partie. Vous avez les mains libres pour autoriser les artistes indépendants à vendre leur musique sur iTunes sans DRM, pour retirer les DRM des films et vidéos de Disney et pour financer une campagne pour rejeter les interdictions du DMCA sur les appareils qui contournent les DRM. Nous, les signataires, faisons appel à vous pour prendre des mesures maintenant.

Sincèrement votre,

DefectiveByDesign.org - No DRM

Si vous adhérez au contenu de cette lettre n’oubliez pas de la signer avant son envoi le 1er avril à ce gros poisson qu’est Steve Jobs.

Notes

[1] DRM pour Digital Rights Management (Mesures Techniques de Protection, MTP, ou encore Gestion Numérique des Droits, GDN, en français).

[2] On pourra aussi lire la réaction du site francophone StopDRM! aux propos de Steve Jobs.

[3] DCMA dont le pendant en loi française est la DADVSI.




Le libre est une religion !

Libre religion - Art9libre.org - VxD - communiste

Voici quelques morceaux choisis d’une planche de VxD, un dessinateur qui est à l’origine du sympathique et tout frais projet art9libre.org, une plate-forme destinée à la promotion de la bande dessinée libre sur internet.

Cette planche commence ainsi : « À bien des égards le libre est une religion… »

Libre religion - Art9libre.org - VxD - infidèle

En l’occurrence aucune infidélité au libre chez art9libre.org puisque la licence est l’Art Libre ou la Creative Commons BY-SA. Par contre j’y vois là comme un petit clin d’œil à Framasoft et son approche profane 😉

Libre religion - Art9libre.org - VxD - ipod

D’ailleurs à propos de Framasoft, impossible de ne pas recopier ici un extrait de la première intervention de VxD sur nos forums (j’avais prévenu que ce blog avait aussi pour objet de verser dans dans de l’indécente autosatisfaction !). J’en ai la larme à l’œil rien qu’à la relire…

Je voulais passer vous faire un petit coucou et vous remercier, car je dois avouer que Framasoft à eu une importance capitale dans mon parcours, même si aujourd’hui je m’orientes plus sur des sites anglosaxons et ‘linux’, je dois avouer que framasoft à été ma plate forme de lancement quand j’étais étudiant et sous windows.

Je sais plus vraiment vers qu’elle période j’ai découvert le logiciel libre en trouvant blender sur un magasine (hs pcteam sur blender et gimp 2001-2002), celui si annoncait une grande collecte d’argent afin que celui ci puisses continuer son developpement librement, je me suis dis, ‘hein librement ? qu’est c’qui dis lui ?’, et aprés plusieurs recherche je suis devenu un fan de blender, plus parce qu’il s’agissait d’un logiciel libre que d’un logiciel de 3D, (mais quand je vois le monstre qu’il est devenu maintenant, wahou !).

Bref, je suis vite tombé sur Framasoft, et là decouverte sur decouverte (j’avais beaucoup de pirates, word, excel, photoshop..), un grand continent sur ordi, sans parler de gimp que je maitrises suffisemment pour être incapable de retourner un jour sur toshop. Enfin bref, j’etais bien avec mes logiciels, mais franchement j’en avais marre de windows, je me sentais comme bloqué et buggué, (je rebootais tout le temps, virus partout.. marre !) et je savais qu’il y’avais linux, je le sentais comme quelques chose de fabuleux (mentalité debian, dev à travers le monde.. wouah) mais comme je suis une loutre en informatique j’ai laissé passer du temps tout en ayant une sainte horreur de mon ordi.

Et un jour Ubuntu ‘ding’, installation avec un doigt de chaque main dans chaque trou de nez, quelques pitite galère à cause de grosse bétises dont je suis le seul responsable et aujourd’hui c’est presque deux ans sans formatages à la même vitesse que le premier jour. (j’ai fais le deuil du jeu video récent quand même, mais bon il’y’a scummvm, zsnes, exult, wine, emuldos..et je gagnes un peu de temps à glander ailleurs.) bref, l’ordi et moi grande reconciliation et peut être un peu trop geek maintenant.

Tout ce gros texte pour vous dire, continuez comme vous êtes, vous êtes tous grand !

Encore un nouvel adepte de l‘église du libre et le pire c’est qu’on n’y est pas pour rien ! Plus sérieusement un grand merci pour ce témoignage qu’on va imprimer, encadrer et garder longtemps au dessus de la cheminée 😉

Bon d’accord, il reste encore à affiner la différence entre le monde matériel et immatériel…

Libre religion - Art9libre.org - VxD - partage

Quant à ce monsieur ci-dessous, toute ressemblance avec une personne existante ne serait que pure illusion !

Libre religion - Art9libre.org - VxD - wikipedia

Si le projet art9libre.org vous intéresse il y a un forum (mais vous pouvez aussi venir en discuter avec nous sur Framagora).

Bon, tout ça c’est bien gentil mais où diable peut-on voir l’intégralité de la planche ?

Libre religion - Art9libre.org - VxD - miniature

Ici !

Longue vie à art9libre.org !

Et n’oubliez pas de nous réciter trois fois The Free Software Song avant de vous endormir.




Tous photographes ou mes 4 secondes de célébrité dans un grand musée international

Tous photographes - Lausanne - 04-03-07

« Tout le monde dans le futur aura 15 min de célébrité », disait Andy Wahrol. Pour ce qui me concerne je viens déjà d’en avoir 4. Certes c’était pas des minutes mais des secondes (et pas une de plus pas une de moins). Mais vous ne m’empêcherez pas d’en être déjà fier comme un paon. Explication.

le Musée de l’Elysée à Lausanne est l’un des plus célèbres musées consacrés à ce que Bourdieu qualifiait d‘art moyen à savoir la photographie.

Sa dernière exposition s’intitule Tous Photographes ! Il ne s’agit pas de monter une exposition de photographies d’amateurs mais plutôt, d’après les organisateurs (professionnels et experts), d’une réflexion sur la photographie amateur.

Tout le monde est ainsi invité à envoyer ses propres images à partir d’un site spécialement dédié à l’opération. Une fois ceci fait. On vous préviendra alors lorsque votre photographie aura été projetée sur les murs de l’exposition (durée : 4 secondes) en vous envoyant par mail la photographie de votre photographie prise depuis une webcam du musée.

Issue de mon compte Flickr, j’ai choisi l’image ci-dessous parce que… j’en sais trop rien en fait, parce qu’elle me parle quoi ! Disons que j’aime bien son mouvement et son petit côté politiquement incorrect oscillant entre "c’est mignon" et "c’est indécent".

Beach Dance - aKa - Creative Commons BY

Toujours est-il que MA photo a été exposée dans un GRAND musée. Bon d’accord ça n’était que du 4 mars à 14h36 au 4 mars à 14h36 et 4 secondes. Et puis, si j’en juge par l’accusé de reception de la webcam, il n’y avait pas l’air d’avoir grand monde devant à ce moment là. Mais enfin bon, tout de même, quelle satisfaction pour mon EGO !

Ceci dit il y a quand même une absence de marque dans le processus : la licence de la photographie.

Le formulaire d’envoi ne prévoit pas en effet de champ licence. On présuppose donc qu’on se trouve donc automatiquement sous le régime du copyright classique (cf les Conditions Générales). C’est plus que dommage parce que l’on se prive là selon moi d’un élément important de cette réflexion globale sur la photographie actuelle amateur (et pas qu’amateur d’ailleurs). Les nouvelles technologies font évoluer la photographie aussi bien d’un point de vue social que du point de vue esthétique. Mais elles interrogent aussi le droit à l’image et le droit sur l’image.

J’aurais apprécié moi affirmer et assumer le fait que ma photographie était sous licence Creative Commons BY. J’aurais aimé pour voir dire que mon image pouvait être copiée, modifiée et vendue par tout un chacun pourvu que ma paternité d’auteur fut respectée. Je pense même que cela aurait pu avoir un certain impact sur le spectateur du musée. Du coup on aurait très bien imaginer trouver à même l’exposition toutes sortes de trucs connexes comme par exemple une borne USB autorisant les visiteurs munis d’une clé à repartir avec les photos exposées de leur choix.

À bien y réflechir, une fois mon narcissisme assouvie, je me dis qu’on a encore loupé une belle occasion de sensibiliser à la culture libre.

Une autre fois sans doute…




Linux : toujours libre mais moins « bénévole » ?

GNU/Linux - ContributeursUn bon gros troll bien poilu ? Non plutôt une interrogation furtive sur le caractère réel ou mythique du logiciel libre qui serait, dit-on, principalement développé par des bénévoles passionnés[1] sur leur temps libre.

Après une étude assez poussée des principaux contributeurs de la dernière version du noyau Linux, la 2.6.20, un récent article de LWN.net intitulé Who wrote 2.6.20? affirme :

at least 65% of the code which went into 2.6.20 was created by people working for companies

Au moins 65% du code inclu dans le noyau 2.6.20 a été créé par des personnes travaillant pour des sociétés.

C’est plus une conjecture qu’une réelle affirmation parce qu’il n’est pas toujours aisé de déterminer l’origine des contributeurs, ni de savoir si ils ont participé sur leur temps de travail ou non. La méthode de l’auteur est avant tout de prendre la terminaison de l’adresse mail des contributeurs. Si elle se termine par ibm.com alors il le fait entrer dans la catégorie "IBM". Si une telle adresse fait défaut mais qu’il est de notoriété publique qu’un tel travaille pour un tel alors il est mis lui aussi dans une case. Il va même jusqu’à envoyer directement un mail à certains contributeurs pour en savoir plus sur leur appartenance.

Cette hypothèse de travail vaut ce qu’elle vaut mais du coup l’article exhibe des tableaux avec une minorité de bénévoles (le champ None) et une majorité d’employés (pour des sociétés telles qu’IBM, Red Hat, Novell, Google, Intel, Nokia, Oracle, HP, etc..). Ce qui sous-entend que ces personnes ont développé sur leur temps de travail et donc ont été payées pour cela par leur employeur.

Il me semble évident que la majorité des logiciels libres sont encore le fruit du travail bénévole de développeurs sur leur temps libre (comme il semble tout aussi évident qu’on ne sait plus très bien ce qu’est un bénévole et son temps libre à l’ère de la société de l’information où heures de bureau et heures de travail ne coïncident plus vraiment).

Mais est-ce encore le le cas pour les gros gros projets comme le sont devenus Linux, Mozilla ou OpenOffice.org ? Et comme ce sont justement ces exemples-là qui sont le plus souvent cités pour expliquer et illustrer le logiciel libre au néophyte, ne devrions-nous pas nuancer cette image un peu romantique des développeurs bénévoles connectés les uns les autres via le réseau pour produire seuls un logiciel libre de haute qualité ?

Ne serait-il pas plus conforme à la réalité d’évoquer désormais pour eux une sorte de coopération ou convergence d’intérêts entre une communauté de bénévoles et des sociétés commerciales classiques pour produire de toutes les façons quelque chose d’ouvert qui reste dans le pot commun ?

Finalement le seul gros projet libre qui reste majoritairement bénévole ne serait-il pas… Wikipédia ?!

Notes

[1] On pourra lire à ce sujet L’Éthique hacker de Pekka Himanen.




Que l’Estrémadure libre fasse école !

GnuLinEx - Iberia

Le Framablog est souvent porté sur l’éducation, occupation officielle de votre serviteur oblige.

Résistances et avancées

Par la négative on peut une fois de plus se focaliser sur la société Microsoft pour stigmatiser sa politique commerciale dans nos universités et les atternoiements d’un gouvernement qui ferait mieux de s’inspirer des recommandations d’un autre gouvernement[1].

Par la positive, on peut se féliciter du déploiement toujours plus fréquent mais pas forcément très médiatisé de solutions libres dans nos écoles (voir par exemple le sympathique petit blog Ubuntu en salle des profs).

Cependant, en France, cela s’apparente à du coup par coup à l’intérieur d’une politique générale peu cohérente et surtout frileuse voire parfois carrément méfiante vis-à-vis du logiciel libre. On sait bien pourtant que le mouvement est inéluctable et risque d’ailleurs de s’accélérer avec la sortie de Windows Vista qui obligera d’étudier d’encore plus près les alternatives (vu les coûts matériels qu’exige le trop gourmand nouveau système d’exploitation de Microsoft).

Hypothèse

Soit, d’accord. Imaginons qu’on ait majoritairement du logiciel libre dans les ordinateurs de nos écoles. Ce sera long et il va encore y avoir de nombreuses résistances à convaincre ou écarter (et on y travaillera ensemble) mais, je le répète, c’est pour moi et depuis longtemps une histoire écrite d’avance.

Aura-t-on gagné pour autant ?

Pas forcément parce qu’on peut très bien passer pédagogiquement à côté de tout ou partie de ce qu’offre les nouvelles technologies d’aujourd’hui (surtout si l’on se contente d’avancer l’argument financier pour migrer vers le libre).

Si c’est juste pour laisser chaque élève dans son coin mettre en forme (certes sur OpenOffice.org) le cours magistral du prof pour faire plus joli que dans son cahier, alors c’était peut-être pas la peine de dépenser tant d’énergies. Mais si c’est pour insérer son texte dans un projet collectif de type wiki accompagné par le prof et toujours accessible sur le net, alors ça peut devenir beaucoup plus intéressant.
Ce que nous appelons à Framasoft l’état d’esprit du libre est une notion floue aux contours mal définis. Nous pensons cependant qu’il serait souhaitable de le voir d’une manière ou d’une autre pénétrer plus encore l’école car il est fort probable qu’on touche là quelque chose d’important pour les générations futures.

ExtraMad’Hourra !

C’est en tout cas pour toutes ses raisons que le cas de la petite région espagnole de l’Estrémadure est exemplaire.

Je ne sais si la réalité colle totalement à celle décrite par ces reportages mais on tient là (enfin) une politique globale à grande échelle qui non seulement met techniquement en place et utilise massivement du logiciel libre mais forme ses enseignants et s’interroge sur les potentialités pédagogiques des outils logiciels disponibles.

Ces deux reportages semblent déjà vieux mais nous invitons toute personne intéressée de près ou de loin à la question éducative à y jeter un coup d’oeil (et, le cas échéant à faire circuler l’information) car il est des pays et des régions qui malheureusement ne se sont pas spécialement améliorés dans l’intervalle, loin s’en faut.

Reportage EuroNews

Le premier est un documentaire d’EuroNews réalisé en octobre 2003.

—> La vidéo au format webm

Squeak in Extremadura

Le second, tourné en novembre 2005, traite de l’utilisation de l’excellent logiciel libre Squeak en classe dans le cadre du projet Linex de l’Estrémadure (en anglais mais avec la diction parfaite de la demoiselle et le sous-titrage, on s’en sort très bien).

—> La vidéo au format webm

Merci donc à l’Estrémadure, véritable pionnier d’une politique publique progressiste et citoyenne en nouvelles technologies[2].

Comme qui dirait… La route est longue mais la voie est libre.

Quelques liens connexes

Sur Squeak

Sur l’Estrémadure et le libre

Sources des reportages

Notes

[1] On peut également déplorer le tout récent et pas forcément ultra pertinent choix du Café Pédagogique de faire confiance aux technologies Microsoft (.asp, .wma, .wmv) pour son nouveau et très attendu site web.

[2] L’illustration est une opération de promotion de gnuLinEx que l’on pouvait trouver dans certains avions de la compagnie Iberia cet été (avec CD présent sur le siège de chaque passager et ce slogan sé legal, copia gnuLinex autrement dit Soyez légal, copiez gnuLinEx !).