Framavox : faites encore mieux entendre votre voix !

Il y a quelques mois, nous vous présentions Framavox, un outil de prise de décisions en groupe, de manière horizontale. Aujourd’hui, découvrons ensemble les nouvelles fonctionnalités de ce service.

Loomio, l’outil que les GAFAM n’ont même pas :p !

Le principe est simple : vous vous créez un compte, une équipe, vous y invitez vos collaborateurs et collaboratrices (et/ou vous les rejoignez dans une équipe déjà créée : on peut appartenir à plusieurs équipes !) et vous discutez de vos projets. À n’importe quel moment, chacun·e peut proposer un vote (avec une date de fin de vote) pour savoir où l’équipe en est. Notons que le logiciel Loomio, qui propulse Framavox, est aussi beau que pratique : on dirait un mur Facebook, mais en plus clair, aéré, dépouillé.

Loomio est développé par une entreprise sociale (sobrement nommée « Loomio »), des personnes qui ne cessent de nous émerveiller par leur réactivité, leur inventivité, et l’intelligence qu’ils/elles mettent dans leur logiciel libre (d’ailleurs, si vous voulez les soutenir, quittez vite Framavox pour prendre un hébergement chez eux !)

« Loomio permet de gagner du temps » : on confirme !

Récemment, cette joyeuse équipe a apporté une mise à jour majeure du logiciel Loomio. Non seulement cette mise à jour apporte encore plus d’ergonomie, mais surtout elle vous donne désormais le choix entre 5 différents types de votes (contre un auparavant).

Nous nous sommes empressé·e·s de mettre à jour le Loomio de Framavox pour que vous puissiez profiter au plus vite de cet outil qui sert déjà de nombreuses communautés militantes, associatives, etc. Notez cependant que des traductions en français (dans le logiciel et la documentation) ne sont pas encore finalisées… mais on y travaille !

En attendant, laissez-nous vous présenter les nouveautés de Framavox en ressuscitant le G.A.G., le « Groupe d’Action pour le Gras », qui nous avait déjà servi d’exemple factice lors de la présentation de Framavox.

Le G.A.G. organise son festival « Le Gras, c’est la vie ! »

Sandrine est ravie : depuis que le G.A.G. s’est mis à Framavox, on peut recentrer les discussions, ne plus perdre de temps dans d’interminables réunions et prendre des décisions horizontales et équitables en tenant compte des voix de chacun·e.

Lors de leur dernière rencontre, le G.A.G. a décidé d’organiser un festival à haute teneur en lipides et délices grassieux. Sandrine se dit que c’est l’occasion rêvée de tester les nouvelles fonctionnalités de Framavox. Elle se rend donc sur Framavox.org et se connecte avec son email et son mot de passe, puis elle clique dans la colonne de gauche pour se rendre sur la page des discussions du G.A.G.

La page du G.A.G. sur le Framavox de Sandrine

 

Déjà, l’interface est plus claire, épurée et ça, ça plaît à Sandrine qui n’aime pas être perdue dans un déluge d’informations. Par exemple, elle note que…

  1. …il y a un bouton « hamburger », ou « menu » et si elle le clique ça…
  2. …affiche ou ça masque la colonne de gauche, qui est claire et éloquente. Elle la masque, puis voit que…
  3. …elle a trois notifications, sur des discussions précédentes.

Pressée de commencer l’organisation de ce nouveau festival, Sandrine va cliquer sur le bouton « New decision » (tiens, la traduction n’a pas encore été faite, se dit-elle, c’est donc que ça a dû changer…). Et là, au lieu de voir l’unique type de vote auquel elle avait droit, elle se retrouve face à 5 possibilités.

Les 5 types de décisions disponibles

 

 

La proposition

Sandrine commence par faire une proposition pour vérifier que le G.A.G. est d’accord pour organiser ce festival. La proposition, elle connaît, c’était le vote qui existait déjà dans Framavox, qui permet d’exprimer un « Oui – Je m’abstiens – Non – Je Bloque le vote ». Ça tombe bien, c’est justement de cela dont elle avait besoin pour débuter ! Elle remplit donc le formulaire :

Elle utilise même les astuces de mise en page !

Puis elle va voir le résultat de son formulaire, afin d’aller donner son opinion.

Voilà ce que verront les participant·e·s à cette proposition.

La vérification

Le projet a été accepté et Sandrine a besoin de savoir qui dans le groupe peut donner du temps sur l’organisation de ce festival, afin de préparer le comité qui travaillera dessus. Elle décide d’utiliser l’outil de vérification de Framavox.

C’est tout simple à remplir !

Le résultat l’étonne : c’est simple, mais efficace ! Elle se dit qu’elle pourra l’utiliser dans de nombreux cas…

Le sondage

Quelques jours plus tard, il y a une décision importante à prendre. La mairie leur laisse le choix dans le lieu que le G.A.G. peut investir sur leur festival. La MJC, la salle des fêtes, la place du marché… Chaque choix a ses avantages et ses inconvénients et le G.A.G. les a déjà pesés dans une discussion Framavox. Sandrine se dit qu’il est l’heure de trancher (dans l’gras !), et décide de lancer un sondage.

Elle rajoute même une blague, pour faire bisquer Gégé.

Là encore, elle apprécie de pouvoir simplement proposer un choix multiple, avec autant de cases qu’elle le voudrait. Il n’y a plus qu’à aller faire entendre sa voix :

Le vote à points

Ça y est, le festival commence à se concrétiser, les sponsors et subventions sont là, le G.A.G. a donc un budget. C’est bien joli, mais suivant les priorités, on peut choisir de le répartir de multiples manières… Sandrine se dit que c’est l’occasion rêvée de tester le vote à points de Framavox : elle attribue 10 points à chaque membres, en leur expliquant que chacun de ces points représenterait 10 % du budget… Ainsi, en faisant la moyenne, elle saura où vont les priorités du G.A.G.

Il suffit d’expliquer à quoi peuvent correspondre les points.

Bien ! Elle a hâte de voir ce que vont donner les résultats, mais avant cela, il lui faut aller attribuer ses 10 points à elle !

Le sondage réunions

Le festival approche à grand pas ! Le comité d’organisation doit donc vite se réunir pour faire le point et mettre en place les derniers préparatifs… Lourde tâche que de trouver une date de réunion qui convienne -_-… D’habitude, pour cela, Sandrine utilisait Framadate, mais dans un groupe déjà établi sur Framavox, ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. Elle est donc heureuse d’avoir accès à l’outil de sondage réunions :

Easy, quand on connaît déjà Framadate !

C’est sommaire et ça fera parfaitement l’affaire. Sandrine n’oublie pas d’aller voir le résultat pour donner ses disponibilités.

La morale de cette histoire : pour un groupe déjà établi, Framavox (grâce à la puissance du logiciel Loomio) est devenu un outil complet : il est parfait pour cadrer chacune des discussions dans leur propre fil et proposer des votes adaptés en fonction de chaque type de décision que le groupe a à prendre. Et surtout, c’est là un outil qui permet à tou·te·s de faire entendre leur voix, donc d’éviter les jeux de hiérarchie et d’ego qui minent souvent un joyeux groupe comme le G.A.G.

Et si un groupe (factice ^^) dont la devise est « Le Gras, c’est la vie » n’a pas réussi à vous convaincre, ben il ne vous reste plus qu’à… tester par vous-même !

Pour aller plus loin :




Les Rencontres mondiales du logiciel libre se mettent au vert

logo rmll 2017

Les Rencontres mondiales du logiciel libre sont organisées, chaque année dans une ville différente, par le groupe d’utilisateurs de logiciels libres local.

C’est un grand pouvoir et une grande responsabilité pour le GULL qui s’y colle. Il s’agit de proposer une formule qui fera le bonheur des geeks purs et durs comme des quidams souhaitant sentir le vent de la liberté.

Cette fois-ci, ce sont les copains d’Alolise, le chaton stéphanois, qui assument cette lourde tâche. Plongée dans le chaudron.

Salut les amis !  Vous pouvez nous présenter Alolise ?

C’est une chouette association. 🙂

Alolise existe depuis plus de 12 ans ! Les débuts étaient très « underground« , puis petit à petit sous l’impulsion des différents présidents et du petit noyau d’irréductibles, Alolise a su se créer une identité et commence à être connue.

Notre avenir (hors RMLL) est orienté vers la communication autour des CHATONS (Collectif d’Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires), car nous offrons une véritable AMAP Numérique sur Saint-Étienne et sa région, et aussi vers la poursuite du combat EDUNATHON contre les accords Microsoft – Éducation Nation, en proposant en partenariat avec la mairie des ordinateurs libres comme alternative auprès des écoles de la métropole.

On a aussi un gros projet de formation, mais chut … plus tard.

Vous organisez les Rencontres mondiales du logiciel libre à Saint-Étienne du premier au 7 juillet prochains. Ça va, la pression ?

Ça va. C’est une pression motivante. L’événement est pour bientôt, on a la tête dans le guidon mais on tient la barre et on avance en équipe.

Il faut savoir que pour certains d’entre nous c’est un combat pied à pied de plus de 18 mois…
Il nous tarde de retrouver une vie normale et de nous tenir éloignés de toute réunion pendant une période de convalescence d’au moins 6 mois…

On savait qu’on ne savait pas à l’époque exactement dans quoi on s’engageait (oui oui cette phrase a un sens )… On savait que ce serait dur, mais on ne voyait pas vraiment quels seraient les embûches et les barrières… Aujourd’hui c’est bon, on a bien fait le tour 😀 on sait assez précisément ce que ça représente en terme de blocages, de renonciations, de travail, de présence, de sacrifices familiaux ou amicaux… et ne parlons pas des carences de sommeil ou des montées de stress…

Le groupe qui n’a vraiment rien lâché tient dans les doigts d’une main, c’est les pitbulls, les teigneux ceux qui veulent que ça ait lieu coûte que coûte ! Ils me font monter les larmes aux yeux car on sait chacun ce qu’on a eu à traverser… Après le cercle s’étend avec la montée de l’intensité du dilettantisme. 🙂

Mais c’est un phénomène normal, je remercie chacun de ceux qui nous a consacré du temps même si c’est un quart d’heure, parfois c’est ce petit morceau de temps qui a fait la différence…

Voir en plein écran

Dites, ces RMLL, comme on dit, c’est quoi finalement ? Si je suis nouveau (ou nouvelle) dans le milieu libriste, en quoi est-ce que ça m’intéresse ?

Les RMLL c’est un cycle de conférences, débats, ateliers, spectacles et concerts réunissant débutants passionnés et professionnels du Libre. Cette année on souhaite en outre faire venir le grand public, les gens qui n’ont même jamais entendu cette association de mots : Logiciel Libre.

Les conférenciers viennent du monde entier, c’est l’objectif principal de ces « rencontres », faire se rencontrer les gens, discuter, apprendre, partager et en sortir avec de nouvelles idées et motivations pour le logiciel libre.

Cette année on veut faire se rencontrer : le monde professionnel (la couleur fuchsia du logo), le grand public, le politique (la couleur jaune), et la communauté libriste, les enseignants, les chercheurs (la couleur verte).

Si tu viens d’arriver dans le milieu libriste c’est un immense festival autour de la question d’une philosophie née dans le numérique avec une approche éthique et participative. Si tu viens d’arriver dans le milieu libriste peut-être que tu sais déjà que ce n’est pas un fantasme, mais que ça fait une quarantaine d’années que ce monde existe et que les RMLL, elles, sont présentes en France depuis 17 ans.

Enfin c’est un moment, une semaine plutôt, assez conviviale, où l’on peut apprendre beaucoup, beaucoup de chose et s’ouvrir à beaucoup, beaucoup de domaines (par exemple l’écologie dans le numérique, ou le théâtre libre, ou alors l’internet des objets, ou même la production artistique en creative commons, ou la sécurité informatique, de l’urbanisme, de la spéléologie, du management, enfin bon, va voir le programme ou viens échanger sur les réseaux sociaux ou par mail.

De plus cette année nous avons vraiment tenu à réunir 3 publics : le grand public, le monde professionnel et la communauté libriste,

Mais du coup, ces rencontres sont réservées à un public qui connaît déjà le logiciel libre ou bien…? (demande-t-on d’une voix innocente :p)

Tant d’innocence dans cette voix 🙂

Oui et non. Non ce n’est pas réservé à un public initié parce que le premier week-end est axé découverte et initiation. De grandes figures du libre viendront en parler et un bon nombre d’interventions (la majorité en fait) sont prévues pour un public qui ne connaît pas ce milieu (ou débute). Puis pendant la semaine les activités alterneront entre « pour les pros » et « découverte, pour débuter ». De toute façon, si un moment vous êtes perdus, sachez que le monde du Libre se construit autour du partage, vous pourrez demander autour de vous. Et si vous passez sur le Framablog, vous le savez certainement déjà.

Enfin les soirées sont bien évidemment grand public, c’est des concerts et du théâtre. D’ailleurs on vous invite à venir en famille ou avec vos proches.

Ceux qui connaissent le Logiciel Libre ne seront pas en reste. Il y a un bon nombre d’interventions pour eux, certaines sont même très très techniques. De plus il y a le 4 et 5 juillet le salon pro à la Manufacture. Ce sont les entreprises du libre de la région qui se réunissent pour des rencontres professionnelles. Et pour ajouter un peu de poids dans la balance, il se trouve que le 5 juillet se déroule à la Cité du Design (donc juste en face) la 27eme journée de l’ANSSI (où la c’est les pros de la sécurité informatique qui se réunissent).

La programmation est riche, avec beaucoup d’intervenants et de conférences. Elles seront rediffusées pour celles et ceux qui ne pourront pas venir (ou qui ne pourront pas se couper en trois) ?

Normalement oui, diffusées en direct et accessible ensuite sans problème. On devrait avoir quelques conférences traduites en langue des signes aussi.
Donc pas de panique là dessus. De plus ceux qui nous ont soutenu lors du financement participatif auront droit à une clef usb élaborée par nos soins.

Vous réussissez un coup de maître en invitant Cédric Villani qui est au top de sa popularité. 😉 Comment avez-vous fait ?

C’est pas encore fait en réalité. Cédric est très motivé pour venir, mais à ce stade il ne sait pas encore si son emploi du temps pourra lui permettre de le faire.
Sinon pour le faire venir, un peu d’audace et un grand sourire, le duo gagnant qui ouvre les portes.

Les RMLL ont traditionnellement du mal à attirer le grand public. Vous avez l’air bien décidés à y parvenir. Vous parlez d’un parcours ludique. Vous pouvez en dire plus ou c’est secret ?

Eh bien depuis début juin les stéphanois voient leurs bars et lieux de sortie envahis par des outils Libres. Une bonne entrée en matière pour le week-end du 1-2 juillet où tout le monde pourra suivre un parcours dans la ville de Saint-Étienne. Les grandes places de la ville seront alors investies pour inviter le public à découvrir le Libre, en apprendre plus et échanger sur le sujet.

L’organisation des RMLL demande beaucoup de temps, d’énergie, de disponibilité de la part des associations comme Alolise, mais demande aussi des moyens techniques, de l’espace et des moyens financiers. Avez-vous eu du mal à mobiliser et faire contribuer des partenaires institutionnels (municipalité, département, région…), des entreprises et des associations ?

Tu as raison, c’est un projet qui mobilise énormément de ressources, que ce soit technique, organisationnelles, financières et même sociales ou psychologiques. C’est un peu une course d’endurance, mais sur 18 mois. Certains partenaires ont été très volontaires dès le début du projet (notamment la mairie  et les autres associations libristes), du côté institutionnel c’est plus long à bouger (ce qui est normal d’ailleurs) mais au final on nous suit et on nous soutien. Par exemple la ville de Saint-Étienne nous aide beaucoup par son soutien, son aide, ses conseils, on sent de l’investissement et ça fait plaisir.
De manière générale oui on a eu des difficultés (qu’on aurait aimé ne pas avoir) mais tout rentre dans l’ordre, et c’est un peu le parcours de projets tels que celui-ci de rencontrer des obstacles. On fait front en équipe et on avance.

Combien de réunions avez-vous déjà organisées pour mettre en place cet événement, sous quelle forme ? Combien de bénévoles vont se lancer dans cette aventure?

Euh, beaucoup.
L’équipe se réunit tous les mercredis soirs depuis maintenant plusieurs mois. De plus on échange pas mal sur des réseaux tel que Mattermost. Donc réunion in vivo dès qu’on peut se retrouver sur Saint-Étienne, sinon vocale le mercredi pour ceux qui sont loin de la métropole (de Saint-Etienne 🙂 ) et compte-rendu écrit pour ceux qui ne pouvaient pas être là. Enfin, on est toute la journée à discuter ensemble par clavier interposé. C’est un peu une colocation mais sans la vaisselle.
Pour ce qui est des bénévoles, nous aurions besoin idéalement d’environ 80 personnes pour vivre une semaine sereine. Pour l’instant nous en sommes encore assez loin…

Quels sont les moments, animations, conférences que vous attendez avec impatience ? (oui, on le sait, c’est dur de choisir…)

C’est dur de choisir 🙂
Pour ma part je n’ai jamais vu Richard Stallman en vrai, donc je suis assez impatient de le voir (et aussi très angoissé de le rencontrer). Puis il y a une conférence sur la modélisation pour la spéléo (Therion, c’est long). J’adore ça, et l’intervenant, J-P Cassou, est une sacrée personnalité dans le milieu (son parcours est aussi impressionnant). Il y a aussi une intervention sur la méthode AGILE, je ne suis pas un grand fan des méthodes de management, mais justement ça me rend curieux. Si je n’aime pas, peut-être que je ne comprends pas bien ? non 🙂 ?

Les soirées : c’est une première d’avoir des soirées prévues DANS la programmation.
Les RPLL : c’est une première d’avoir « institutionnalisé » un salon pro pendant les RMLL, on sera très attentif à la réaction des gens et à leurs retours.
L’atelier CHATONS le vendredi : c’est une occasion unique de réunir un maximum de GULL ayant fait le choix de devenir chatons et de passer une journée de workshop pour faire décoller ce mouvement.

Avez-vous besoin d’aide dans les jours qui viennent ? Pour faire quoi, comment, par qui et à quel moment ?

OUI ! On a besoin de bénévoles pendant l’événement, ça c’est sûr. Les lieux sont assez grands et il nous faut du monde pour accueillir le public. Nous avons ouvert un framaform pour ça.
On a aussi besoin de vous tous, visiteurs, avec la meilleure énergie sur les lieux à partir du 1er juillet. N’hésitez pas à en parler autour de vous, à en discuter entre vous que ce soit en bien ou en mal d’ailleurs, c’est comme ça qu’on avance.
Enfin nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux, (@rmll2017 sur Twitter, Mastodon et Diaspora*). On passe aussi à la radio sur les prochaines semaines, le 22 sur Radio Loire à 11h et sur Radio Dio le 14 à partir de 19h. La semaine du 19 nous aurons plusieurs vidéos à partager aussi.

Enfin, comme toujours sur le Framablog, on vous laisse le mot de la fin !

42 !  Et vous pouvez pas encore savoir combien ce chiffre sera important  pendant les RMLL2017 !
Plus sérieusement : un immense merci à tout ceux qui nous ont soutenu pour le crowdfunding, un immense bravo à l’équipe de 70 personnes qui fourmille dans l’organisation (attention c’est pas encore fini 🙂 ), à tout ceux qui nous relaient sur les réseaux, et courage à ceux qui nous supportent au quotidien (c’est bientôt terminé promis).
On se décarcasse pour faire de chouettes RMLL et on espère très sincèrement être à la hauteur.

Le thème des RMLL cette année : LIBRE ET CHANGE

Logo des RMLL

Site officiel : https://2017.rmll.info/




L’écosystème des contenus piratés

Catalogué illégal, le piratage de films et de séries fait pourtant partie du quotidien de beaucoup d’internautes, et il n’y a plus grand-monde pour faire semblant de s’en offusquer.

Des études ont même prouvé que les plus gros consommateurs de contenus piratés sont aussi par ailleurs les plus gros acheteurs de produits culturels légaux (voir ici et ). Il semblerait finalement que l’écosystème culturel illégal ne soit pas tant un concurrent, mais qu’il fonctionne plutôt en synergie avec le reste de l’offre.

Dans ce contexte, le site Torrent Freak, spécialisé dans l’actualité du peer to peer (pair à pair), publie un article qui s’interroge sur les enjeux du choix entre torrent et streaming.
Ces deux usages sont en effet bien distincts – d’un côté la logique pair à pair décentralisée du torrent, qui permet aux utilisateurs de stocker le fichier sur leur ordinateur et de le repartager ; de l’autre, les plates-formes de streaming centralisées, invitant à une consommation éphémère et unilatérale du contenu.
L’article qui suit nous invite à réfléchir à nos usages, et à leur incidence sur l’écosystème des contenus disponibles en ligne. Au fond, torrent et streaming incarnent deux visions d’internet sur le plan technique… et donc aussi sur le plan politique.

Image par nrkbeta – CC BY-SA 2.0

 

Article original sur le site de Torrentfreak : To Torrent or To Stream ? That is the Big Piracy Question

Traduction : santé !, jaaf, dominix, goofy, ilya, Opsylac, audionuma, xi, monnomnonnon + 3 anonymes

Torrent ou streaming ? Telle est la grande question du piratage

Dans un monde où les films et les séries sont si facilement accessibles via les plates-formes de streaming, pourquoi qui que ce soit irait encore se compliquer la vie à utiliser un site de torrent ? Question intéressante, qui soulève des enjeux non seulement pour l’avenir de la consommation pirate, mais aussi pour la santé de l’écosystème sous-jacent qui fournit les contenus.

Il y a peut-être six ans, tout au plus, on ne se demandait même pas où la plupart les pirates du web allaient se procurer leur dose de vidéos. Depuis de nombreuses années déjà, BitTorrent était le protocole incontournable.

Encore largement populaire aujourd’hui avec ses millions d’utilisateurs quotidiens, la consommation de torrent a pourtant ralenti ces dernières années avec la montée en puissance des plates-formes de streaming. Ces sites, avec leurs catalogues au design étudié et leurs interfaces façon YouTube, offrent un accès facile à un large éventail de films et de séries, presque aussi rapidement que leurs équivalents torrent.

Alors pourquoi, alors que ces services de streaming sont si faciles à utiliser, qui que ce soit irait s’embarrasser à télécharger des torrents relativement encombrants ? La réponse n’est pas immédiatement évidente, mais pour les personnes qui connaissent de près les deux options, c’est un enjeu assez sérieux.

Premièrement, se pose la question importante de la « propriété » du contenu.

Alors même que les gens ont accès à tous les derniers films sur streamingmovies123 ou sur whatever.com, les utilisateurs ne « possèdent » jamais ces streams. Ces derniers sont complètement éphémères, et dès qu’on appuie sur le bouton stop, l’instance du film ou de la série disparaît pour toujours. Bien sûr, on télécharge le fichier pour le visionner [dans les fichiers temporaires, NdT], mais il se volatilise ensuite presque instantanément.

Pour la même consommation de bande passante, l’utilisateur ou utilisatrice peut aller sur un site de torrents et obtenir exactement le même contenu. Cependant, il existe alors deux différences majeures. Premièrement, il ou elle peut aider à fournir ce contenu à d’autres, et deuxièmement, on peut conserver ce contenu aussi longtemps que souhaité.

Le stockage local du contenu est important pour beaucoup de pirates. Non seulement ce contenu peut ainsi être visionné sur n’importe quel appareil, mais il peut aussi être consulté hors ligne. Bien sûr, cela prend un peu de place sur le disque dur, mais au moins cela ne nécessite pas que streamingmovies123 reste en ligne pour en profiter. Le contenu peut être visionné à nouveau plus tard, restant potentiellement disponible pour toujours, en tout cas bien longtemps après que le site de streaming aura disparu, ce qui arrive bien souvent.

Mais alors que garder le contrôle sur le contenu est rarement un inconvénient pour le consommateur, la question des avantages du partage (téléversement) via BitTorrent est une affaire de point de vue.

Les utilisateurs des sites de streaming vont avancer, à juste titre, que sans téléversement, ils sont plus en sécurité que leurs homologues utilisateurs de torrents. Les utilisateurs de torrents, de leur côté, répondront que leur participation au téléversement aide à fournir du contenu aux autres. Les adeptes de torrents apportent en effet un bénéfice net à l’écosystème du piratage, tandis que les consommateurs de streaming ne sont (selon la terminologie des torrents) que des profiteurs (NdT : en anglais leechers, littéralement des sangsues…).

Il existe toute une nouvelle génération de consommateurs de streaming aujourd’hui qui n’a absolument aucune notion du concept de partage. Ils ne comprennent pas d’où vient le contenu, et ne s’en soucient pas. Ce manque « d’éducation pirate » pourrait s’avérer à terme préjudiciable pour la disponibilité du contenu.

Tant que nous sommes sur ce sujet, se pose une question importante : comment et pourquoi le contenu piraté circule-t-il à travers l’écosystème du Web ?

Il existe des routes établies de longue date qui permettent au contenu en provenance de ce qu’on appelle les « top sites » de glisser rapidement vers les sites torrent. Par ailleurs, les sites de torrent fournissent aux contributeurs P2P (pair à pair) indépendants des plates-formes de diffusion de leur offre au public. Sur ce plan, les sites torrent contribuent beaucoup plus à l’écosystème global du piratage que la plupart des sites de streaming.

Se pose également la question pas moins cruciale de l’origine des contenus des sites de streaming. Bien sûr, beaucoup des personnes impliquées dans ce domaine du piratage ont un accès direct ou indirect aux « top sites », mais beaucoup aussi se contentent de récupérer leurs contenus sur des sites torrent publics ou privés, comme pourrait le faire un utilisateur lambda. Il n’est pas difficile de comprendre qui dépend de qui ici.

Cela nous amène à la question de savoir comment ces deux sortes de piratage sont perçues par les intérêts hollywoodiens. Pas besoin d’être Einstein pour déduire que le torrent et le streaming sont tous deux l’ennemi, mais comme les plates-formes de streaming ressemblent davantage aux offres légales comme celles de Netflix et Amazon, elles sont généralement présentées comme étant la plus grande menace.

En effet, la montée des installations Kodi modifiées (et la réponse agressive qu’elles ont reçue) conforte cette idée, le piratage glissant de l’environnement relativement geek des torrents vers des interfaces faciles à utiliser, plus accessibles au grand public.

Ainsi, la question de savoir ce qui est mieux – le torrent ou le streaming – repose largement sur la préférence du consommateur. Cependant, pour ceux qui s’intéressent à l’écosystème du piratage, l’enjeu est de savoir si le streaming peut s’améliorer, ou même survivre, sans le torrent, et si soutenir uniquement le premier ne mènerait pas vers une voie sans issue.




Addictions en série

Gouvernements européens, il est temps de chasser le colon Microsoft

Une enquête réalisée par un consortium de neuf journalistes européens met à jour les risques qui dérivent de la dépendance des gouvernements à Microsoft — aucun n’est indemne…

Même si çà et là des efforts sont notés pour migrer vers des solutions open source voire libres, l’adversaire est impitoyable et utilise un arsenal bien rodé.

Combien faudra-t-il encore de telles enquêtes pour provoquer une prise de conscience et pour que les décisions nécessaires soient prises et mises en œuvre ?

 

Traducteurs : PasDePanique, Paul, dominix, Asta, Luc, MO, lyn., Jérochat, simon, LP, Opsylac, Paul, Hello, Mika + 5 anonymes

L’addiction de l’Europe à Microsoft, un énorme risque pour la sécurité

Nous vous proposons ici une traduction de l’article paru dans Der Tagesspiegel, qui correspond à une partie de l’enquête menée par neuf journalistes européens dans leurs pays respectifs sur les relations entre Microsoft et les institutions publiques, chacun traitant de la situation particulière dans son pays (voir les différents articles déjà publiés ici). L’hebdomadaire Marianne a publié l’article de de Leila Minano dans son édition du 19 mai sur la situation française, intitulé Microsoft : menace sur la sécurité de l’État.

Le 13 mai 2017

par Crina Boros, Wojciech Ciesla, Elisa Simantke, Ingeborg Eliassen, Leila Minano, Nikolas Leontopoulos, Maria Maggiore, Paulo Pena et Harald Schumann

Le Parlement européen de Strasbourg – Photo par Frédéric Chateaux (CC BY-SA 2.0)

 

Le 12 mai 2017, des hackeurs ont frappé plus d’une centaine de pays à l’aide d’un outil volé à la NSA, en ciblant des vulnérabilités des logiciels Microsoft. Les attaques ont infecté uniquement des appareils fonctionnant avec le système d’exploitation Windows. Parmi les victimes, on compte plusieurs organismes publics, par exemple les hôpitaux du NHS (National Health Service, Service national de santé) au Royaume-Uni. Investigate Europe a passé des mois à enquêter sur l’extrême dépendance des pays européens envers Microsoft et les risques que cela implique pour la sécurité. Lisez notre enquête complète.

Nota bene : cet article est une traduction de la version anglaise d’un billet d’Investigate Europe publiée le 13 mai 2017. Pour savoir dans quelles publications de presse, pays et langues le billet est disponible, veuillez consulter cette page.

En général, lorsque le conseil municipal de Munich se réunit, ça n’intéresse pas grand-monde en dehors du périmètre de la ville. Mais en ce jour de février, tout est différent. Dans le grand hall du magnifique hôtel de ville néogothique, tous les sièges réservés à la presse et aux spectateurs sont occupés. Ceux qui n’ont pas trouvé de place se tiennent debout dans les allées. Des membres du conseil rapportent qu’ils ont reçu des courriels et des demandes de médias en provenance de toute l’Allemagne et de toute l’Europe.

Et pourtant l’événement semble purement technique. Pendant dix ans, des experts ont travaillé à migrer le système informatique de la ville vers des logiciels libres et ouverts. Les coûteux logiciels de l’entreprise américaine Microsoft ne sont désormais plus utilisés qu’exceptionnellement. Cela n’a pas seulement permis à la ville d’économiser plusieurs millions d’euros de frais de licences, mais a aussi rendu le système plus sûr – « un franc succès », ainsi que l’annonçaient en 2014 les responsables politiques de la ville. Mais, aujourd’hui, le maire, Dieter Reiter, et sa grande coalition rassemblant le Parti Social-Démocrate (SPD), de centre-gauche, et l’Union Chrétienne Sociale (CSU), de centre-droit, souhaitent ramener chez Microsoft les 24 000 ordinateurs de la ville.

Les débats sont animés. M Reiter et ses sympathisants ne réussissent pas à donner d’arguments convaincants – ni à dire combien pourrait coûter la transition. La décision est donc reportée. Le chef du groupe parlementaire des Verts, Florian Roth, est agacé : « Cela ne semble être rien de plus qu’un jeu de pouvoir politique, dit-il, mais un jeu à haut risque ». Il ajoute en guise d’avertissement : « Voulons-nous vraiment rendre notre administration éternellement dépendante du monopole de l’américain Microsoft ? »

Dans toute l’Europe, les systèmes informatiques des administrations publiques reposent sur les programmes de Microsoft

Le problème n’est absolument pas exagéré et ne se limite pas à Munich. Dans l’Europe entière, de la Finlande au Portugal, de l’Irlande à la Grèce, les technologies informatiques dans les administrations publiques reposent sur les programmes de l’éditeur de logiciels états-unien. Et puisque les systèmes numériques continuent à grandir et à prendre de plus en plus d’importance, les États deviennent de plus en plus dépendants de cette unique entreprise. La Commission européenne a même admis qu’elle était « concrètement captive de Microsoft ».

Quelles sont les conséquences de ce lock-in, comme on l’appelle dans le jargon technique, qui nous attache à un seul fournisseur ? Et comment les gouvernements peuvent-ils gérer cela ? L’équipe de journalistes d’Investigate Europe s’est lancée pendant trois mois dans une mission d’exploration pour établir des faits et interviewer des économistes, des responsables informatiques, des experts en sécurité et des politiciens dans douze pays européens, ainsi qu’à la Commission et au Parlement européens. Les résultats sont inquiétants.

La dépendance des États envers Microsoft :

  • engendre des coûts en hausse constante et bloque le progrès technique au sein des autorités publiques ;
  • contourne systématiquement les lois européennes en matière de passation des marchés et de règles de concurrence ;
  • introduit une influence politique étouffante de la part de cette entreprise ;
  • crée pour les systèmes informatiques étatiques, ainsi que pour les données de leurs citoyens, un grand risque technique et de sécurité politique.

Microsoft n’a souhaité répondre à aucune des questions d’Investigate Europe sur ces sujets. Et les personnels qui travaillent au sein des services informatiques des administrations savent pourquoi.

« De nombreuses administrations publiques sont tellement dépendantes de cet unique fournisseur qu’elles n’ont plus aucune liberté quand il s’agit de choisir un logiciel. Cela signifie que les États européens risquent de perdre le contrôle sur leurs propres infrastructures informatiques », avertit l’ingénieur informaticien et avocat Martin Schallbruch. Jusqu’à 2016, il était directeur du département des nouvelles technologies et de la cybersécurité au ministère de l’Intérieur fédéral allemand. Schallbruch n’est que trop familier de cette situation précaire. Si on voulait écarter ce danger et « basculer vers une architecture numérique indépendante, cela demanderait d’énormes investissements », déclare ce responsable informatique expérimenté, qui mène désormais des recherches au sein de l’école de commerce de Berlin ESMT.

Le problème n’est pas seulement grave, il est aussi complexe. Au cœur des enjeux se trouve le modèle économique de Microsoft. Le géant des logiciels, basé à Redmond dans l’État de Washington aux États-Unis, vend ses logiciels, en particulier le système d’exploitation Windows et les programmes de bureautique tels que Word, Excel, Powerpoint et Outlook, en tant que produits sous licence. Dans le métier, on qualifie ce type de logiciel de « propriétaire », ce qui signifie qu’il interdit à tout concurrent d’utiliser ses propres logiciels pour interpréter correctement les données encodées par les programmes de Microsoft. Concrètement, ce seront, par exemple, des titres, des tableaux ou des dates dont les données de mise en forme ou en page seront modifiées ou perdues.

C’est là la clé du monopole global de Microsoft – un business de rêve aussi ! Année après année, ce sont ainsi quelques 50 milliards de dollars que la multinationale empoche sous la forme de redevances de licences qui ne couvrent rien d’autre que la distribution de copies de ses programmes. Et parce que vos collègues, vos relations commerciales ou personnelles utilisent des fichiers Microsoft, cela paraît logique de faire de même, même si cela engage des frais, encore et toujours. La plupart des utilisateurs d’ordinateurs Apple, eux aussi, continuent d’acheter la suite Microsoft Office.

Les autorités administratives à la merci de Microsoft

Les administrateurs des services informatiques de l’État sont parfaitement avertis de cet état de fait. Cette monoculture présente de sérieux désavantages. Dans d’autres secteurs, le développement logiciel adhère depuis longtemps à un principe complètement différent. Google ou Siemens, par exemple, travaillent en priorité avec des programmes dits open source, en d’autres termes des programmes dont le code est partagé librement. Dans ce cadre, n’importe quel programmeur ou entreprise peut utiliser le code, à la condition que le dernier arrivé mette chaque amélioration qu’il apporte au code à la disposition de tous. Cela signifie que les entreprises ne peuvent pas gagner d’argent en vendant ce genre de logiciel. Mais, dans le même temps, elles bénéficient du travail des programmeurs du monde entier sans avoir à les rémunérer.

Quels que soient les produits, de la centrale électrique à l’appareil de radiographie, Siemens a besoin d’un ensemble étendu de logiciels. « Or, 90 % d’entre eux réalisent des tâches de pure routine », explique Karsten Gerloff, informaticien du service concerné au sein de l’entreprise. « Pour cela, nous utilisons bien sûr des solutions open source ». L’entreprise utilise du « code propriétaire » uniquement pour des fonctionnalités précises, propres aux machines de Siemens. Si tous les logiciels devaient être mis au point par des équipes de l’entreprise, « ce sont 1 000 programmeurs de plus que nous devrions employer et nous ne serions plus compétitifs », indique M. Gerloff.

Le recours à la créativité d’une masse de cerveaux de par le monde engendre une dynamique bien plus forte que celui qui serait restreint aux seuls cerveaux d’une entreprise. C’est pourquoi « l’open source est maintenant la norme dans le domaine scientifique et économique » pour Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation Europe (FSFE), qui plaide pour une plus grande autonomie dans l’usage des technologies de l’information. Cela s’applique autant aux smartphones qu’aux superordinateurs, systèmes de commande des machines ou serveurs web. L’ancien modèle du monopole ne concerne plus que les logiciels d’ordinateurs de bureau et les suites bureautiques.

Il n’en reste pas moins que les administrations publiques s’appuient toujours sur ce vieux monopole, et pas uniquement pour la bureautique. Il existe des milliers d’applications dont seules les autorités ont l’usage. Qu’il s’agisse d’augmenter les impôts, de payer les retraites ou de calculer le coût de la collecte des déchets, que ce soit dans la police, à la sécurité sociale ou dans les services de l’urbanisme, pour quasiment chaque service que rend l’État, il existe un logiciel opérationnel spécifiquement conçu pour cette tâche. Or, parce que le système d’exploitation Windows est utilisé partout, la plupart de ces « applications spécifiques » reposent sur ce système, mettant les autorités à la merci de son éditeur.

On a vu jusqu’où cela pouvait aller quand, à la fin de l’année 2014, Microsoft a cessé de fournir des mises à jour de sécurité pour Windows XP. Du jour au lendemain, des services publics partout en Europe se sont vus contraints de souscrire des contrats de service onéreux avec Microsoft afin de s’assurer que l’entreprise continuerait de colmater les failles de sécurité de son vieux système d’exploitation. Le gouvernement britannique a ainsi déboursé 6,5 millions de livres afin de disposer d’une année supplémentaire pour migrer ses ordinateurs vers Windows 7. Les Pays-Bas, ainsi que les länder allemands de Basse-Saxe et de Berlin, ont, eux aussi, payé plusieurs millions d’euros pour disposer d’un délai. « Il s’est passé la même chose dans toute l’Europe », confirme un expert de la Commission européenne. Et cela risque de se reproduire, vu que dans trois ans, c’en sera terminé des mises à jour de Windows 7.

La Commission européenne n’écoute pas ses propres experts

Dans le même temps, les États prennent du retard à cause du verrouillage de Microsoft. « Il n’existe pas de preuves formelles de ceci actuellement, mais il est logique de supposer que la dépendance envers un fournisseur unique ralentit le progrès technique dans le secteur public », prévient Dietmar Harhoff, directeur de l’institut Max-Planck pour l’innovation et la concurrence à Munich. Par exemple, si les municipalités pouvaient développer leurs centaines d’applications dédiées sur la base de programmes open source, chaque innovation pourrait être immédiatement utilisée par les services d’autres villes sans coût supplémentaire. « Ce potentiel est énorme pour le secteur public », selon D. Harhoff.

Dès 2012, la Commission européenne avait, par conséquent, lancé un programme au nom évocateur : « Contre le verrouillage ». L’idée était que les futurs appels d’offres publics portant sur l’achat de technologies informatiques et de logiciels ne comporteraient plus la mention explicite de noms d’entreprises et de technologies « propriétaires » de ces dernières. À la place, les administrations publiques devaient s’astreindre à demander le recours à des « normes ouvertes » accessibles à l’ensemble des fabricants et éditeurs logiciels. Ce faisant, le monopole de Microsoft disparaîtrait au fil du temps dans la mesure où les problèmes de compatibilité ne se poseraient plus : les fichiers pourraient être lus par des logiciels concurrents, et cela sans perte de données. Si tous les services administratifs publics utilisaient les mêmes formats ouverts, on économiserait le prix des licences. « Les normes ouvertes créent de la concurrence, mènent à l’innovation et font économiser de l’argent », expliquait la commissaire à la Concurrence d’alors, Nellie Kroes. Selon ses experts, « le manque de concurrence » dans le secteur informatique et télécoms « coûte à lui seul 1,1 milliards d’euros par an au secteur public ».

Mais l’inertie des bureaucrates de l’État a eu raison des bonnes intentions, et l’initiative n’a abouti à rien. Pourtant, la législation européenne définit désormais des règles précises. Les administrations publiques nationales sont tenues de passer par des appels d’offres européens pour toute commande dont le montant excède 135 000 euros. Pour les autres organismes publics, cette règle s’applique pour des montants supérieurs à 209 000 euros. Quand ils achètent des logiciels standards pour leurs administrations, les gouvernements des États membres, comme un seul homme, passent outre la loi en vigueur et privilégient le fournisseur habituel Microsoft.

La mise en concurrence remplacée par de curieuses procédures

Une curieuse façon de procéder. Sans passer d’appel d’offres publics, les administrations négocient des réductions avec l’entreprise états-unienne et concluent des contrats-cadres sur cette base. Tous les groupements publics peuvent ensuite en profiter. Dans les offres ultérieures, ils cherchent uniquement des revendeurs qui leur vendront des licences Microsoft selon ces conditions. Il n’y a de facto aucune concurrence pour ces contrats publics.

En Allemagne aussi. En 2015, le ministère de l’Intérieur a convenu de nouvelles « conditions contractuelles » avec la filiale irlandaise de Microsoft, d’où la firme conduit ses affaires européennes pour optimiser ses impôts. Les rabais identifiés dans le nouvel accord peuvent être utilisés par tous les pouvoirs publics, du ministère fédéral jusqu’à la petite municipalité. La ville de Dortmund a ainsi passé un appel d’offres, par exemple pour trouver un « distributeur pour le contrat BMI de licences Microsoft en volume ».

« C’est comme si l’État publiait une offre pour acheter des voitures, mais uniquement de revendeurs Volkswagen », se moque l’avocat néerlandais Matthieu Paapst, dont le doctorat à l’Université de Groningen a porté sur l’achat de logiciels dans le secteur public. Sa conclusion : « Se fournir en produits Microsoft, pour une administration publique, sans passer d’appel d’offres ouverts, viole la législation européenne en vigueur ». En vérité, selon l’avocat, la Commission européenne devrait engager des poursuites contre ce phénomène. L’unique raison pour laquelle elle s’en garde bien, c’est qu’elle n’applique pas elle-même les recommandations.

En effet, la Commission européenne a un contrat exclusif avec Microsoft, valable pour toutes les institutions de l’UE – elle ignore de ce fait les recommandations de ses propres experts. C’est aussi « parfaitement légal » se défend Gertrud Ingestad, qui est responsable de la Direction générale pour l’Informatique (DG Digit), dans une interview à Investigate Europe. Il n’y aurait « pas d’autres possibilités » de garantir la continuité du travail de l’Union européenne. Et, dans ce cas, la législation permet explicitement le recours à une « procédure de négociation » non publique. Mais ce n’est pas exact : cette exception est explicitement valable « seulement quand il n’existe pas d’alternative raisonnable ou de solution de remplacement », selon l’article 32 du livret de recommandations de l’UE. Et c’est justement ce que la Directrice générale G. Ingestad et ses collègues ne peuvent pas prouver. Il existe des alternatives viables.

Le général italien Camillo Sileo, par exemple, a beaucoup à dire sur ce sujet. Ce militaire, qui travaille au ministère de la Défense, à Rome, reçoit dans une petite bibliothèque. Là, un sourire aux lèvres, d’une voix douce, il parle de son projet comme d’une affaire mineure. Pourtant, il est à la tête d’une opération peu commune, voire révolutionnaire, l’opération «Libre Défense ». Son objectif est de migrer les quelques 100 000 ordinateurs de l’armée italienne vers des logiciels open source. « Nous avons constaté que les deux types de logiciels sont capables de satisfaire de la même façon nos besoins », explique le général. « Voyez par vous-même », dit-il en montrant à l’écran la première page d’une étude récente du ministère. « Ici, vous avez un fichier Microsoft Word », dit-il avant de cliquer, « Et, ici, la version open source LibreOffice. Le logo, le titre, la structure, tout est là. Aucune différence, » dit-il, radieux. «La migration permettra une économie de 28 millions d’euros d’ici 2020 », a prévu le général. Par temps de crise en Italie, l’armée, elle aussi, doit faire des économies.

Le fait est que si la migration s’est déroulée sans accroc jusqu’ici, c’est grâce à une solide planification, selon le général. Le logiciel libre de remplacement peut satisfaire tous les besoins, mais il se manipule différemment et les utilisateurs doivent donc être formés. Pour cela, des volontaires de l’association « LibreItalia » ont formé des personnels de tous les services de l’armée devenus à leur tour formateurs et conseillers pour former leurs collègues. Ainsi, il y aura bientôt assez d’experts dans tous les services de l’armée. « Bien communiquer est un préalable à la réussite du projet », précise le général Sileo. « Si les gens comprennent l’objectif du changement, ils sont capables de surmonter toutes leurs résistances mentales ». Il n’a pas encore été décidé si l’armée migrera aussi son système d’exploitation un jour,  pour être totalement indépendante de Microsoft, mais la question sera examinée de très près », accorde le général Sileo.

La gendarmerie nationale française, l’une des deux forces de police nationales, a déjà mené à bien une opération de migration démarrée dès 2005. Aujourd’hui, 72 000 ordinateurs de la gendarmerie nationale sont équipés d’une version particularisée du système d’exploitation Linux, avec LibreOffice comme application principale. La gendarmerie affirme que l’économie réalisée depuis le début du projet s’élevait en 2014 à quelques 20 millions d’euros. Précisons que jusqu’à cette année-là, la migration s’était déroulée pratiquement dans le secret. « La migration vers Linux pourrait  être vue par Microsoft comme une menace de son monopole », peut-on lire dans une note interne obtenue par Investigate Europe. Cela aurait pu « déclencher des actions visant à discréditer cette politique de la gendarmerie ». C’est pour cette raison que la migration s’est effectuée « sans publicité » jusqu’au moment où le processus est devenu irréversible.

Les institutions mettent la pression sur ceux qui se désengagent

Ces précautions étaient fondées. Encore aujourd’hui, 12 ans après le lancement du projet, la direction de la gendarmerie est sous « pression permanente » pour faire marche arrière, rapporte un membre de l’équipe du département Informatique et Télécom du ministère de l’Intérieur à Paris, qui ne souhaite pas être nommé de peur de représailles. « Chaque jour de fonctionnement du système est une gifle pour notre administration qui maintient que seul Microsoft fonctionne correctement » dit-il.

Le bras de fer entre le ministère de tutelle et les partisans de Linux au sein de la gendarmerie est confirmé par une lettre du ministre, d’avril 2016, qu’Investigate Europe a eue entre les mains. Dans cette lettre, le ministre demande aux fonctionnaires responsables de la gendarmerie un retour définitif et intégral à Windows – prescription dont la direction de la police n’a pas tenu compte jusqu’à présent. Interrogé sur la question, un porte-parole faisait savoir « avec regret » qu’il était dans « l’incapacité de fournir une explication ». En parallèle, cependant, il écrivait de façon clairement subversive que la migration vers le logiciel libre « se passait en douceur et pour longtemps ». « Nous avons choisi Linux parce que le rapport coût/bénéfice est meilleur et, au final, nous gagnons en indépendance».

Ce conflit est caractéristique de ce que vivent partout les pionniers d’une émancipation vis-à-vis du monopole. Partout en Europe, il y a eu et il y a des centaines d’administrations et de municipalités qui ont migré ou tentent de migrer vers des logiciels open source : que ce soit l’administration des retraites de l’État en Suède, les écoles de Jaworzno en Pologne, les services municipaux de la ville de Rome, l’arrondissement de Camden à Londres, la grande ville de Nantes en France, le gouvernement de la communauté autonome d’Estrémadure en Espagne ou encore la ville de Vieira do Minho au Portugal. Ces projets sont à ce jour autant d’îlots perdus dans l’océan Microsoft. Pour cette raison, nombreux sont ceux qui subissent régulièrement des pressions pour rentrer dans le rang, parce que les produits et les lobbyistes de Microsoft sont omniprésents et peuvent créer de nouveaux ennuis.

Des lobbyistes à l’œuvre au sein des ministères

Dans le différend concernant l’administration municipale de Munich, ce qui se passe en coulisses est aussi un élément à prendre en considération. Dans cette ville, le maire centre-gauche SPD a besoin des voix du centre-droit CSU. Or, ce dernier est étroitement lié à l’entreprise étasunienne. Dorothee Belz, par exemple, vice-présidente chez Microsoft Europe jusqu’en 2015, fait partie du comité exécutif du conseil économique du parti conservateur.

Des épisodes identiques « d’allers-retours » se constatent partout en Europe. En Italie, un ancien directeur chez Microsoft pilote aujourd’hui la « transformation numérique » des affaires de la ville de Milan. Au Portugal, c’est un cadre de Microsoft qui a organisé la campagne pour l’élection du président conservateur. Plus de six cadres et directeurs ont des liens étroits avec des ministres et des politiciens. Dans le même temps, des techniciens de Microsoft travaillent directement dans les services informatiques des administrations. Au moins cinq d’entre eux possèdent une adresse électronique qui les identifie comme s’ils faisaient partie du personnel administratif, ce qui leur permet de « faire leur travail de lobbying pour Microsoft à l’intérieur de l’administration », affirme un fonctionnaire à Investigate Europe. En Allemagne aussi, l’accès aux ordinateurs du gouvernement est largement ouvert. Il existe plusieurs milliers d’experts dans les centres informatiques du gouvernement, y compris des personnels de Microsoft et ses partenaires, indique l’ex-responsable informatique du gouvernement fédéral, Martin Schallbruch.

Microsoft peut également instrumentaliser sans restriction les écoles et les universités à des fins marketing. Les écoliers et les enseignants reçoivent en général les produits Microsoft gratuitement, de sorte que les enfants grandissent sans rien connaître d’autre. La stratégie veut qu’après leurs études ils payeront des frais de licence pendant le reste de leur existence. « Une telle méthode est un classique du modèle « crack », utilisé dans le trafic de drogue », explique Rufus Pollock du Centre pour la propriété Intellectuelle et les lois de l’information (CIPIL) à l’Université de Cambridge. Les produits sont gratuits jusqu’à ce que les utilisateurs soient rendus accros.
Cela démontre que les gouvernements européens approuvent tacitement leur propre dépendance envers Microsoft. Ainsi que le formule Anna Strezynska, ministre polonaise du numérique : « Oui, nous sommes dépendants, mais je pense que c’est raisonnable ».
Cela signifie aussi que ces décideurs exposent leurs pays et leurs citoyens à d’innombrables risques de sécurité, tant techniques que politiques.

Ce n’est pas un hasard si les attaques informatiques majeures qui, ces dernières années, ont pris pour cible des institutions de l’État comme le Bundestag allemand ou encore la Commission et le Parlement européens, ont systématiquement exploité des failles de sécurité des logiciels Microsoft. La suite bureautique de Microsoft, notamment, et les fichiers qu’elle permet de créer, sont une des portes d’entrée privilégiée par les hackeurs, selon le rapport 2011 du Bureau fédéral allemand pour la Sécurité des technologies de l’information (BSI). D’après ce rapport, la moitié des attaques ciblées avait pour origine des documents infectés de type Microsoft, tels les fichiers « .docx », dans lesquels les hackeurs avaient dissimulé leur logiciel malveillant. « La particulière complexité de ces fichiers facilite la tâche des hackeurs », affirment les experts du BSI. Ces fichiers contiennent bien plus de code que nécessaire, ne serait-ce que pour empêcher d’autres logiciels de les lire facilement. « Ce constat est toujours d’actualité, confirme Joachim Wagner, porte-parole du BSI. Le format des fichiers Microsoft est bien plus complexe que celui des logiciels open source, ce qui augmente d’autant la « surface d’attaque» de la cible pour les hackeurs ».

Italo Vignoli, un des experts qui travaillent sur le logiciel libre LibreOffice, l’a testé pour Investigate Europe avec un simple texte de 5 500 caractères. Sous la version courante de Microsoft Word, le code du fichier couvre 390 pages. Par comparaison, le format libre OpenDocumentText ne fait que onze pages.

Les programmes de Microsoft sont confus et vulnérables

La particulière vulnérabilité des logiciels de bureautique de Microsoft se voit au nombre de failles de sécurité. « Aux États-Unis, le National Institute for Standards and Technology (NIST, Institut national des normes et de la technologie) a repéré 188 nouvelles failles dans la suite Microsoft Office au cours des trois années précédant le mois d’avril 2017. Les trois quarts de ces failles font partie de la catégorie des failles les plus graves. Sur la même période, on n’a découvert que onze failles dans LibreOffice. D’après M. Vignoli, cela n’a rien à voir avec le fait que LibreOffice est moins répandu. Simplement, malgré tous leurs efforts, même les meilleurs experts n’ont pu dénicher d’autres failles dans LibreOffice.

Cela n’a rien de surprenant. N’importe quel utilisateur chevronné peut contrôler le code source de LibreOffice. Pour l’un des meilleurs experts européens, Michael Waidner, directeur de l’institut Fraunhofer pour la sécurité des technologies de l’information, c’est la clef de voûte : « Si l’Union européenne ou un État entend vraiment préserver sa souveraineté, il doit être en mesure de vérifier que ses matériels informatiques et ses logiciels font bien ce qu’ils sont censés faire et rien d’autre, explique-t-il. Cela ne revient pas à dire que l’Europe doit devenir autonome. « Mais nous devons faire en sorte que nos experts aient accès à toute l’information requise pour tester les logiciels là où la sécurité est en jeu. Il est essentiel d’avoir accès au code source », exige l’expert. Sans cela, affirme-t-il, il ne peut y avoir de « souveraineté numérique ».

Or, c’est précisément ce que Microsoft refuse de fournir. L’entreprise a créé un « centre de la transparence», à Bruxelles, où les représentants gouvernementaux sont invités à inspecter le code source. Mais le BSI allemand juge la proposition insuffisante. « Microsoft doit satisfaire à un éventail complet de prérequis techniques pour créer un climat de confiance », a expliqué le BSI au magazine spécialisé C’t. Or Microsoft n’autorise même pas les experts à conserver leurs notes écrites et exige la signature d’un accord de non-divulgation, a confirmé un expert de la BSI à Investigate Europe.
Même si une inspection du code était possible, les conclusions en seraient probablement obsolètes dès la mise à jour suivante. En outre, le risque que représentent les produits Microsoft n’est pas seulement technique, il est aussi politique.

Déclasser l’Europe au rang de colonie numérique

L’entreprise est soumise aux lois des États-Unis. Cela signifie qu’à tout moment l’administration de ce pays peut la forcer à collaborer afin d’accéder aux données des citoyens et des pouvoirs publics d’autres pays. Pour satisfaire cet objectif, il existe ce qu’on appelle « la lettre du renseignement » dans la loi américaine, autorisant des tribunaux secrets à délivrer de telles instructions, avec obligation de se taire sous peine de poursuites légales. Les révélations de l’ancien agent Edward Snowden ont montré que les services de renseignement américain font un usage démesuré de leurs pouvoirs. Les documents qu’il a publiés révèlent que Microsoft coopère étroitement avec les services secrets de la NSA.

Un document de la NSA du 8 mars 2013 explique avec force détails que Microsoft a ouvert aux autorités américaines l’accès à ses services dans le nuage (cloud), autrement dit aux dispositifs de stockage de données auxquels recourent un nombre grandissant d’organisations privées, mais aussi publiques, qui confient ainsi à un prestataire externe leurs données informatiques par souci d’économiser sur les coûts de leur informatique interne. Les documents de Snowden ont aussi révélé que la NSA utilise une cyber-arme, Regin, en collaboration avec ses partenaires britanniques pour espionner la Commission et le Parlement européens via une faille de sécurité du programme Windows.

Wikileaks a publié des documents secrets qui prouvent que ce n’était pas un cas isolé. Ils montrent que la CIA a même développé un véritable arsenal de logiciels malveillants (malwares) ciblant exclusivement les logiciels de Windows. La NSA n’est pas en reste, un de ses outils exploitant, ainsi que l’a révélé récemment le groupe de hackeurs Shadow Brokers, quatre failles de sécurité du système d’exploitation Windows inconnues jusqu’alors (vulnérabilités Jour Zéro).

De fait, l’utilisation de produits Microsoft par les institutions de l’État « n’est plus compatible avec un État de droit », affirme le juriste et député Vert du Parlement européen Jan Philipp Albrecht. Beaucoup le considèrent comme le père de la loi européenne sur la protection des données. Albrecht précise qu’il y a pléthore de données individuelles stockées dans des ordinateurs appartenant à l’État, tels les montants acquittés pour les impôts, l’état de santé, les fichiers de police et les données sociales. « Cependant, les institutions ne peuvent garantir la confidentialité de ces données tant qu’elles travaillent avec des logiciels dont elles n’ont pas le contrôle », prévient Albrecht. Il va falloir changer cela, sous peine de « transformer l’Europe en une colonie numérique ».

M. Albrecht n’est pas le seul à exprimer ce genre d’opinion. En 2014, après les révélations d’E. Snowden, une grande majorité du Parlement européen appelait les États membres de l’UE à s’unir pour « développer des compétences-clés autonomes dans le domaine des technologies de l’information », qui devraient « être basées sur des standards ouverts et des logiciels open source », de manière à pouvoir « être testées ».

Un an plus tard, le Parlement nouvellement élu appelait à nouveau à l’adoption d’« une stratégie européenne pour l’indépendance du secteur des technologies de l’information ». Il indiquait aussi comment cela pouvait être acté : il est important d’établir « un code source publiquement accessible comme critère de sélection obligatoire dans toutes les procédures d’attribution des technologies de l’information du secteur public », ainsi que le préconisait l’expert en sécurité Michael Waidner.

 

Si l’open source devenait la norme obligatoire pour le développement logiciel, « les acteurs européens deviendraient immédiatement compétitifs ».

Si cela se faisait, M. Albrecht pense qu’il y aurait un effet sur les technologies de l’information « semblable à celui du projet Airbus ». De la même manière que l’Europe s’est autrefois affranchie de Boeing, elle pourrait s’affranchir aujourd’hui de sa dépendance à Microsoft, et cela pour un coût bien moindre, pense-t-il ; si l’open source devenait la norme obligatoire pour le développement logiciel, « les acteurs européens deviendraient immédiatement compétitifs, affirme Albrecht. Après tout, ajoute-t-il, les solutions alternatives sont développées depuis longtemps ».

Pourtant, aujourd’hui encore, les gouvernements européens s’avèrent incapables de chiffrer le montant du tribut versé au « seigneur » des licences de Redmond, aux États-Unis. De la Norvège au Portugal, la réponse des administrations compétentes aux demandes d’information d’Investigate Europe a invariablement été qu’il n’existe pas de statistiques en la matière. En Allemagne, le bureau des achats du ministère fédéral de l’Intérieur a précisé ne pouvoir fournir qu’une « estimation » des dépenses en licences Microsoft des autorités fédérales. Dix semaines après la demande, le bureau n’était toujours pas en mesure de fournir ces données.

Pierre Audoin Consultants, société spécialisée dans l’analyse des marchés IT, estime que, globalement, en Europe, Microsoft a tiré près de 2 milliards d’euros de revenus de ses opérations avec le secteur public pour l’exercice fiscal 2015-16. Cela voudrait dire que ce sont au moins 20 milliards d’euros de recettes fiscales européennes qui partent vers l’entreprise étasunienne tous les dix ans,  assurément assez pour que l’Europe développe sa propre industrie du logiciel.

Jusqu’à présent, les dirigeants européens ne veulent rien entendre d’un « projet Airbus » pour le secteur des technologies de l’information. Andrus Ansip, commissaire européen au marché unique du numérique ne veut même pas en parler. Son directeur de cabinet, Roberto Viola, botte en touche en déclarant que ce n’est pas là leur principal souci

Les entreprises américaines de l’Internet, de leur côté, n’ont pas besoin d’un dessin. Que se soit Facebook, Google ou Amazon, leurs infrastructures informatiques fonctionnent exclusivement avec des logiciels libres à en croire leurs porte-paroles. C’est le seul moyen qu’elles ont de se protéger. C’est bien aussi l’intention des dirigeants chinois, qui ont commencé à se libérer du monopole de Microsoft après le scandale de la NSA.

Sous l’égide de l’Académie nationale d’ingénierie chinoise, un système d’exploitation ouvert, Neokylin, a été développé, accompagné de sa suite bureautique. L’opération de « déwindowsisation », comme l’appelle le professeur Ni Guangang, chef du projet, concernera au premier chef les secteurs les plus sensibles en termes de sécurité. C’est pourquoi l’usage de programmes libres/ouverts est en train de devenir obligatoire pour les militaires, l’administration d’État et le secteur financier. L’opération devrait se terminer en 2020.
La Chine prend le chemin de l’indépendance. Que fait l’Europe pendant ce temps-là ?

photo par Leonid Mamachenkov (CC BY 2.0)

Cet article est une traduction de la version anglaise d’un billet d’Investigate Europe publiée le 13 mai 2017. Pour savoir dans quelles publications de presse, pays et langues le billet est disponible, veuillez consulter la page suivante.

 




Framalibre : une ressource vous manque ? À vous de l’ajouter !

Nous vous avons récemment présenté la refonte de notre projet historique, l’annuaire de Framasoft. Comme tous nos outils, celui-ci n’aura de sens que si vous vous en emparez.

Voici le troisième et dernier tutoriel de cette série vous aider à découvrir, utiliser et participer à ce grand projet collaboratif. Cette semaine, on vous incite à participer à cet annuaire du Libre. En effet, comme une belle auberge espagnole (ou comme le 6e site web le plus visité au monde) : vous n’y trouverez que ce que vous y apporterez.

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7 types de notices différentes

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  • Ressource générique : Ajouter une autre ressource (contenu non spécifique)

Notez que les types de ressources ne sont pas des catégories : vous pouvez très bien créer une ressource de type Média et la ranger dans la catégorie « électronique » car il s’agit par exemple d’un tutoriel sur un montage électronique. À vous de voir ce qui est le mieux approprié.

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N’hésitez donc pas à rechercher plus en profondeur (le site officiel ou la page wikipédia de la ressource, par exemple) afin de bien remplir l’ensemble des champs demandés… une fois le ou les visuels fournis, remplir une fiche peut prendre 5 minutes montre en main…

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  4. (optionnel) Relisez à l’aide de l’Aperçu, ou vérifiez les changements avec le bouton « Voir les modifications »
  5. Enregistrez votre mise à jour.

À chaque fois qu’une notice est modifiée, son créateur est prévenu par courriel. Il se génère aussi une archive de la notice dans sa version préexistante. Les différentes versions (l’historique des modifications et les noms des contributeurs) peuvent alors être visualisées et comparées (à la manière d’un wiki).

Ainsi à chaque fois que vous modifiez une notice, vous pouvez commenter votre révision, cela aidera le créateur à comprendre votre intention. Les révisions des notices (lorsqu’il y en a) sont accessibles en ajoutant le mot « revisions » (sans accent) à l’adresse de la notice, ainsi : framalibre.org/content/nom-de-la-notice/revisions

Une fois ma modification proposée…

Elle est automatiquement validée et le créateur originel est prévenu par courriel.

Dès lors, la personne ayant créé la notice pourra voir vos apports et interagir le cas échéant.

En cas de litige ou d’absence, notre équipe de modération fera de son mieux pour vous aider.

Pour aller plus loin :




Plus de CHATONS, plus de confiance en Mastodon

Les CHATONS vous proposent de nouvelles portes d’entrée de confiance vers Mastodon, le clone de Twitter libre et fédéré. Mais avant de vous les annoncer : penchons-nous sur une question simple : ça veut dire quoi, « libre et fédéré » ?

Faire du Twitter aussi libre que l’email

Première grosse différence entre Twitter et Mastodon : Mastodon est un logiciel libre. Ce qui veut dire qu’il respecte nos libertés individuelles (contrairement à Twitter). Que l’on peut en lire le code source, la « recette de cuisine » (celle de Twitter, elle, est cachée dans un coffre-fort légal). Donc que l’on peut savoir s’il y a une porte dérobée dans le service, ou que l’on peut repérer et réparer une faille (impossible de savoir ou de faire ça avec Twitter).

Capture écran de framapiaf.org – Notez le thème dédié concocté avec amour ^^

Deuxième grosse différence : c’est une fédération. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas un seul endroit où s’inscrire, mais plein. « Ouh là là mais c’est compliqué, c’est quoi un système de fédération ? » allez-vous nous demander…

En fait, vous utilisez déjà un système informatique fédéré : l’email.

Vous pouvez vous créer une adresse mail où vous voulez, et communiquer avec tous les autres emails. Vous pouvez changer de fournisseur d’email, déménager. Vous pouvez vous créer une autre adresse mail, une au nom d’une célébrité ou d’un personnage de fiction (alors que non, vous n’êtes pas le vrai Gaston Lagaffe, on le sait). Vous pouvez même vous créer votre propre serveur email, pour votre entreprise, votre organisme d’enseignement, votre association…

Vous le savez : les options et conditions générales d’utilisation de Gmail ne sont pas les mêmes que celles de Microsoft Hotmail qui peuvent à leur tour différer des règles imposées pour l’email de votre boite. Parce que dans une fédération, chaque administration de serveur, chaque instance décide de ses propres règles du jeu.

Ben tout cela, c’est pareil pour Mastodon :

  • Vous choisissez la ou les instances où vous vous créez un compte ;
  • Vous choisissez votre identité sur chaque instance ;
  • Chaque instance a ses propres règles du jeu (renseignez-vous !) ;
  • Vous pouvez créer votre propre instance (Numérama explique pourquoi ils l’ont fait).

Framasphère, c’est un Facebook serein, libre et sans pub.

Oh, et si Twitter n’est pas votre tasse de thé, sachez qu’il existe un réseau libre et fédéré alternatif à Facebook : Diaspora*. Cela fait plus de deux ans que nous avons ouvert notre instance (on dit un « pod »), Framasphère, et vous y êtes les bienvenu·e·s 😉

L’enfer, c’est les autres (ou pas)

C’est étrange, mais dès qu’on parle de collaboration, de fédération, de réseaux… la réponse quasi-instinctive que l’on voit poindre dans les yeux de notre interlocuteur, c’est la peur. La méfiance. Comme si on croyait, au fond de nous, que « les autres » nous veulent forcément du mal (de base et par principe). Mais si je ne suis pas « malveillant par réflexe », et que je fais partie de « les autres » pour mon entourage… Peut-être que ce n’est pas toujours le cas ?

Bisounours n’est pas une insulte, mais un titre de gloire.
image © Sergent TOBOGO

Philosophie mise à part, le meilleur moyen de ne pas tomber dans le piège de la niaiserie, c’est de ne pas rester dans l’ignorance : une utilisation avertie en vaut 42. Voici donc quelques astuces qui valent pour toute fédération.

On peut se faire passer pour moi sur Mastodon ?

Oui, comme pour les emails : je peux me créer un email votrenom@jojolarnaque.com. Il va donc falloir que vous indiquiez à votre entourage sous quels pseudonyme et instance vous allez sur Mastodon (beaucoup l’inscrivent dans leur bio Twitter). Sachez que si les comptes parodiques clairement identifiés semblent légaux, l’usurpation d’identité numérique (même sous pseudonyme) peut être punie par la loi Française.

Et si je veux être Moi-officiel-certifié-promis-juré ?

C’est vrai que ça peut être pratique, mais surtout lorsqu’on est un organe de presse et que l’on veut certifier ses journalistes, par exemple… Dans ce cas, le meilleur moyen c’est de faire comme Numérama, et d’héberger sa propre instance Mastodon. Vous réservez l’inscription sur votre instance à votre personnel, et le tour est joué. Lorsque l’on reçoit un email de machin@numerama.com, on se doute que ça vient de leurs services. C’est pareil pour leur instance Mastodon ! En plus, pour une fois, les médias (et entreprises, organismes, personnalités, personnes…) ont la possibilité de choisir les règles du jeu de leur réseau social, plutôt que de se les laisser imposer par Twitter et consorts…

Et si Jojo l’arnaque ouvre un guichet, je fais comment pour savoir qu’il faut pas lui faire confiance avec mes missives sur les bras ?

C’est un vrai danger. Car lorsque vous vous inscrivez sur une instance Mastodon, c’est comme s’inscrire chez un fournisseur email : vous lui confiez des informations intimes (vos contacts, vos messages – même les plus privés, votre utilisation, etc.). Il faut donc savoir à qui vous pouvez faire confiance, une confiance qui doit pouvoir durer. Sachant qu’en plus votre niveau de confiance n’est pas forcément le même que le mien, personne ne peut répondre à votre place. Il faut donc se renseigner sur votre hébergeur. Voici un jeu de questions pratiques :

  • Qu’est-ce qu’il utilise comme (autres) logiciels, et sont-ils libres ? (exemple : Y’a du Google Analytics sur ses serveurs ?)
  • Quel est son modèle économique ? (Va-t-il vendre mes données à des publicitaires ? à des partis politiques ? Est-il payé par ailleurs et comment ? Est-ce moi qui le paye ?)
  • Où sont ces conditions générales d’utilisation ? (sont-elles faciles à lire ou volontairement complexes ? peut-il les modifier à tout moment ?)
  • Quelle est sa réputation dans le petit monde d’internet ? (pratique-t-il la transparence ? Où affiche-t-il ses ennuis techniques ? Puis-je le contacter aisément ?)

Pour Mastodon, faites confiance aux CHATONS

 

Panier de bébés blaireaux, par David Revoy (CC by) – Allégorie chatonesco-ironique :)

 

Le collectif des hébergeurs alternatifs dont nous avons fêté la naissance en octobre dernier a un but : s’engager sur du web éthique et respectueux de vos données en faisant respecter les engagements de notre charte et les valeurs décrites dans notre manifeste.

Voici donc une nouvelle liste d’instances Mastodon proposées dans le cadre de ce collectif, en complément de celle de la semaine dernière (ici en grisé).

 

G3L

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

  • Site Officiel
  • Mastodon : https://m.g3l.org/
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Modèle éco : invitation à don à l’association (soutien financier donc)

Framasoft

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

SVNET.fr

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

DryCat

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

  • Site Officiel (en cours, chaton en devenir)
  • Mastodon : https://miaou.drycat.fr/about
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Modèle éco : dons acceptés

Unixcorn

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

Zaclys

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.zaclys.com
  • Inscriptions ouvertes, modération stricte
  • Particularités : signature dkim sur le domaine de messagerie
  • Modèle éco : gratuit ou don libre (en cours de discussion, dépend des ressources utilisées, sinon réservé adhérents)

ROFLCOPTER.fr

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

Outils Conviviaux

Cliquez sur l’image pour accéder à leur Mastodon

IndieHosters

  • Site Officiel
  • Mastodon : https://mastodon.indie.host
  • Inscriptions payantes, modération stricte
  • Modèle éco (vente de services) :
    • 10% du chiffre d’affaire reversé à Mastodon
    • 125€/an pour une instance privée (<10 utilisateurs)
    • instance privée >10 utilisateurs – nous contacter : contact@indie.host
    • 24€/an pour un compte sur notre instance partagée

 

Notez que l’instance Framasoft, nommée https://framapiaf.org (après moult débats internes !) bénéficie d’un thème personnalisé aux petits oignons. Framasoft aura de plus fait sa part, en traduisant en français la documentation, et en traduisant un grand nombre de chaînes manquantes au logiciel Mastodon. Toutes ces contributions sont ou seront, évidemment, proposées à l’intégration au code source originel.

Cela porte donc à 9 le nombre de chatons (ou candidats-chatons) proposant des instances Mastodon. Ce qui représente tout de même plusieurs (dizaines de) milliers de places 🙂

Et, si ça ne vous suffit pas, les CHATONS ne sont pas évidemment pas les seuls hébergeurs de confiance qui proposent une instance Mastodon. Tiens, rien que parmi les potes qu’on connaît bien, nous on pourrait aller les yeux fermés chez :

Nous vous souhaitons de joyeux Pouets, et pour bien apprendre à utiliser ce réseau, n’oubliez pas :

Vous pouvez d’ores et déjà nous suivre notre compte @framasoft@framapiaf.org sur https://framapiaf.org/@framasoft !




Framalibre : se créer un compte, ça compte !

Nous vous avons récemment présenté la refonte de notre projet historique, l’annuaire de Framasoft. Comme tous nos outils, celui-ci n’aura de sens que si vous vous en emparez.

Voici le deuxième tutoriel d’une série de trois pour vous aider à découvrir, utiliser et participer à ce grand projet collaboratif. Cette semaine, voyons comment pourquoi se créer un compte sur cet annuaire du Libre. Car si vous voulez tirer amplement parti de cet annuaire, nous vous recommandons fortement de vous créer un compte…

Comment se créer un compte ?

formulaire de création du compte

 

  1. Cliquez sur « Créer un compte » en haut à droite.
  2. Entrez un nom d’utilisateur/utilisatrice (les espaces sont permis !) et une adresse email valide (elle vous servira de contact régulièrement dans votre utilisation de l’annuaire).
    N’oubliez pas de déjouer le CAPTCHA pour montrer que vous n’êtes pas un robot (oui, c’est tellement facile qu’on pourrait avoir des doutes, mais non… y’a pas de piège !)
  3. Ouvrez votre boite email pour cliquer sur le lien d’activation dans les 24h suivant vote demande (si vous ne le trouvez pas dans la boite de réception, vérifiez le dossier des indésirables 😉 !)
  4. Remplissez le formulaire de présentation et cliquez sur « Enregistrer »

À noter : seuls les champs de votre mot de passe sont obligatoires, le reste, c’est juste si vous souhaitez agrémenter votre profil ^^ !

Pour donner des étoiles !

 

choix du nombre d'étoiles pour une notice

Sur chacune des notices, vous pouvez attribuer de 1 à 5 étoiles à la ressource concernée.
Ces étoiles concernent la ressource (le logiciel, le livre, le site web) et non la qualité de la notice.
Ce système de notation permet, à terme, de faire remonter les ressources les plus pertinentes et utilisées dans les différent modules, et de donner un aperçu des avis populaires aux personnes qui viendraient découvrir une nouvelle ressource.

Pour créer votre registre !

Votre registre contiendra toutes vos notices favorites, c’est à dire les notices dont vous avez cliqué l’icône cœur.

ajout d'une notice dans son registre

 

C’est l’occasion, pour vous, de retrouver facilement un lien direct vers les notices (et donc les ressources) qui vous intéressent le plus. Que ce soit parce que vous suivez la création et les modifications de cette notice, ou parce que vous utilisez/appréciez la ressource concernée, vous la retrouverez alors dans la page Mon Registre.

Cette page vous permet de trier aisément l’ensemble de vos notices favorites, que ce soit par Type, catégorie ou auteur. Bien entendu vous avez la possibilité de retirer la notice de vos favoris (et donc de votre registre).

Avec une future API, il devrait être possible d’afficher tout ou partie de son registre vers un autre site web 😉

exemple de registre

 

En attendant, vous pouvez d’ores et déjà rendre votre registre public :

  • Rendez-vous dans Moncompte / Modifier
  • Cochez « Rendre mon registre public »
  • Cliquez sur « Enregistrer » tout en bas.
  • Notez que l’adresse publique de votre register sera framalibre.org/monpseudo/favoris

Pour rédiger une chronique !

Une chronique est un texte personnel lié à une notice (et donc à la ressource qu’elle présente).

Chacun·e est libre de rédiger les chroniques qu’il ou elle souhaite, mais les usages et intérêts immédiats que nous y voyons sont :

  • Un tutoriel lié à la ressource (utilisation logicielle, matériel, etc.)
  • Un avis professionnel ou amateur sur la ressource (test, critique culturelle, impressions)
  • Des impressions ou réflexions quant à la ressource
  • Toute autre libre expression, dans le respect de nos conditions générales d’utilisations (et donc de la Loi)

vue d'une notice avec un compte connecté

 

Pour rédiger une chronique, c’est simple :

1. connectez-vous à votre compte Framalibre
2. allez sur la notice de la ressource concernée
3. cliquez sur "Rédiger une chronique sur cette notice"

Pour créer / modifier une notice !

C’est le but principal : contribuer et donner des apports à l’annuaire. Mais ça mérite son propre article, non ? Rendez-vous la semaine prochaine sur le blog… ou directement dans les liens ci-dessous !

Pour aller plus loin :




Framalibre : découvrez l’annuaire du Libre !

Nous vous avons récemment présenté la refonte de notre projet historique, l’annuaire de Framasoft. Comme tous nos outils, celui-ci n’aura de sens que si vous vous en emparez.

Voici le premier d’une série de trois tutoriels pour vous aider à découvrir, utiliser et participer à ce grand projet collaboratif. Cette semaine, on regarde simplement comment cela se présente !

Plusieurs façons de naviguer dans l’annuaire

Suivant l’information que l’on recherche, plusieurs options s’offrent à nous dès la page d’accueil :

page d'accueil de Framalibre

 

Rechercher une ressource

La barre de recherche est là si vous voulez rechercher directement une ressource (un logiciel, un livre, une asso, etc.) par son nom ou par son tag (les étiquettes, ou mots-clés, que l’on met sur les notices).

Le menu du haut permet d’aller chercher la ressource désirée selon la catégorie où elle se trouve. On distingue 4 catégories principales :

  1. S’informer : On y trouvera des liens vers des sites pour protéger sa vie privée ou d’autres campagnes d’informations, mais aussi un glossaire, ou des notices sur les différentes licences libres existantes.
  2. S’équiper : Ici, c’est le lieu pour découvrir des objets libres, de nombreux logiciels, mais aussi des jeux de données sous licencde libre.
  3. Se cultiver : Livres, Images, Musique, Films… Toute œuvre culturelle placée sous licence libre par son, sa ou ses auteur·ice·s peut s’inclure dans cette catégorie.
  4. S’entourer : Le libre, ce sont avant tout des personnes, qui souvent se regroupent auprès d’un projet. Que ce soit en collectif, association, entreprise, etc. ces initiatives ont leur place dans cette catégorie.

Se laisser surprendre

Dès la page d’accueil, des recommandations vous permettent de découvrir des ressources libres au hasard de votre venue. Que ce soient les dernières notices entrées dans l’annuaire ou nos références, ou les suggestions au pied des notices que vous visiterez, c’est un premier appel à la navigation dans l’annuaire.

Notez que chacun de ces carrés vous permet d’aller lire directement la notice, de conserver la notice dans votre registre, ou même d’aller directement sur le site officiel de la ressource.

Les liens pratiques sont à droite !

La colonne de droite ne s’affiche que sur la page d’accueil, et sert à accéder rapidement à des liens pratiques. Au delà de ses informations de compte (voir plus bas), on y trouve des boutons pour :

Découvrons une notice

 

une notice dans Framalibre

Lorsqu’on clique sur la notice d’une ressource, plusieurs informations pratiques sont à notre disposition dans la colonne principale…

  1. En haut, le chemin de la catégorie (menu, sous menus) où l’on peut retrouver la notice
  2. les onglets « Voir », « Modifier » et « Révisions » pour les diverses évolutions de la notice dans le temps
  3. Une illustration au dessus des informations pratiques
  4. le texte de présentation de la notice et les tags (mots-clés) qui l’accompagnent
  5. les liens pratique (a minima le site officiel de la ressource, éventuellement la page Wikipédia, etc.)

Et autour, on peut retrouver :

  • Des informations liées à la catégorie (colonne de droite
  • Des suggestions de notices similaires (sous les infos principales)

NOTE : en cliquant sur l’utilisateur qui a créé la notice, vous vous rendez sur la page de son profil public. Vous pouvez ainsi le contacter via un formulaire si vous souhaite lui proposer des modifications que vous souhaitez pas effectuer vous-même.

Pour aller plus loin :