Je suis votre pire cauchemar

Janvier 2000, Eric S. Raymond, l’une des plus célèbres personnalités du logiciel libre (auteur notamment de La cathédrale et le bazar), se retrouve dans un ascenseur et remarque le badge Microsoft de l’un de ses occupants Craig Mundie.

Je vois que vous travaillez pour Microsoft, lui dit-il (avec perspicacité). Et l’autre, avec l’air un peu hautain du type en costard-cravate qui toise un hacker : Oui, et vous qui êtes-vous ?

Et Eric S. Raymond de réfléchir quelques instants et lui répondre… Je suis votre pire cauchemar !

—> La vidéo au format webm

Il n’avait pas tort.
Et Microsoft en tremble encore… [1].

😉

Annexe : retranscription de la vidéo

That was in january 2000, and one of the people who was there was Craig Mundie who is some kind of high mocky mocker at Microsoft. I think vice-president of consumer products or something like that. And, hum, I have actually met him, I bumped into him in an elevator, in an elevator and I looked his badge and said I see you work for Microsoft and he looked back at me and said Oh yeah and what do you do? And I thought he seemed just sort of a tad dismissive. I mean, here’s the archetype of, you know, guy in a suit looking at scruffy hacker and so I gave him a thousand yard stare and said I’m your worst nightmare.

Notes

[1] Cet extrait vidéo est issu du film Revolution OS (2001)




« La connaissance libre nécessite le logiciel libre » J. Wales (Wikipédia)

J’ai récemment publié sur ce blog un billet, un peu provocateur, sur la relation entre Wikipédia et le logiciel libre : Wikipédia peut-elle rester neutre lorsque l’on touche au logiciel libre ?. Ce que je tentais (péremptoirement ?) de dire c’est que le logiciel libre sera toujours un champ un peu spécial dans l’encyclopédie de part la filiation étroite qu’il existe entre les deux projets, mouvements et communautés. Et de me permettre d’ajouter que cela me convenait fort bien 😉

Dans la liste de mon argumentaire en faveur d’une accointance entre l’encyclopédie et le logiciel libre, on trouvait cette célèbre citation de Jimbo Wales, fondateur de Wikipédia : « Imaginez un monde dans lequel chacun puisse avoir partout sur la planète libre accès à la somme de toutes les connaissances humaines. C’est ce que nous faisons. ».

J’ai voulu aller encore un peu plus loin ici en demandant à notre groupe de travail Framalang de traduire un article du même Jimbo Wales paru sur son blog en octobre 2004 Free Knowledge requires Free Software and Free File Formats qu’il me sembait intéressant d’apporter à un débat qui pour moi n’est pas (encore) clos.

Mais avant cela je voulais témoigner (une nouvelle fois) de mon admiration pour Wikipédia puisqu’il n’aura fallu que quelques jours à l’encyclopédie pour lever la controverse de neutralité sur la page Linux – 9 avril 2007 (Linux aujourd’hui) qui avait servie de pretexte à mon billet.

Cette controverse portait principalement sur un passage ambigu avec usage a priori non factuel des mots maturité et succès :

Wikipédia - Screenshot - Linux - NPOV

Le passage en question a été à ce jour ainsi modifié (9 avril 2007) :

Wikipédia - Linux - 07/04/07 - screenshot 1

Elle portait également sur l’absence de section Critiques sur la page Linux en comparaison notamment avec la page Windows Vista qui elle en avait une (et plutôt deux fois qu’une !). Cette absence n’est plus puisqu’elle est apparue (9 avril 2007) dans l’intervalle en trois paragraphes : Support matériel, Gestion numérique des droits et Sécurité.

Cet épisode est selon moi tout à fait révélateur de l’excellente réactivité et capacité de Wikipédia à résoudre ses problèmes. Après échanges et communication, parfois assez vifs, sur la page de discussion de l’article Linux (exemple 1 : Pourquoi absence d’une section Critiques et exemple 2 : Comment rédiger cette section Critiques), on se retrouve avec le compromis actuel qui n’est certes pas la panacée mais qui est selon moi effectivement bien meilleur que la situation précédente.

On notera que la concertation ne s’est pas arrêtée là. Elle s’est poursuivie sur une page dédiée à la controverse de neutralité de l’article Linux mais surtout mon humble billet a suscité un fort intéressant sondage spontané au sein de la communauté Wikipédia : Neutralité de Wikipédia et logiciels libres.

Au passage, cet épisode est également révélateur pour moi de la difficulté de parler d’un article de Wikipédia à l’instant t de l’auteur qui dans la plupart des cas ne correspond plus à l’instant t+1 du lecteur (d’où la présence des dates et du recours aux historiques des articles pour figer leur contenu).

Toujours est-il qu’en une semaine (à partir de la date d’emission de mon billet le 1er avril), on relève, sur l’historique de la page Linux, 84 modifications réalisées par 17 contributeurs !

C’est aussi et surtout ça Wikipédia. Et le professeur que je suis demeure pédagogiquement impressionné par le produit de cette mise en relation surtout pour un article tel que Linux où le consensus est une douce chimère.

Le simple spectateur de l’encyclopédie qui visite l’article vitrine Linux ne se rend pas forcément compte de toute l’effervescence collective qu’il y a eu dans les coulisses pour aboutir au résultat qui s’offre à lui à l’instant t. Qu’il ait alors l’envie ou la curiosité de cliquer sur "modifier" et il est susceptible de basculer dans une toute autre dimension, un peu comme Alice et son miroir.

Sinon pour en revenir au sondage, il est en cours de vote et je m’en garderai bien d’en tirer la moindre conclusion si ce n’est pour relever que je ne suis pas le seul à m’interroger sur la relation ténue et privilégiée qui existe entre Wikipédia et le logiciel libre. À commencer par son influent et charismatique fondateur Jimbo Wales qui écrivait il y a un peu plus de deux ans sur son blog un billet au titre évocateur Free Knowledge requires Free Software and Free File Formats dont nous vous proposons la traduction ci-dessous (merci Penguin).

Parce que si la connaissance libre nécessite conceptuellement le logiciel libre (et des formats ouverts) alors tout ce qui le favorise n’est-il pas à encourager et ce qui le freine à décourager ?

Wikipédia - Wales's blog - screenshot

La connaissance libre nécessite le logiciel libre et les formats ouverts

Jimmy Wales – Octobre 2004

Des gens me demandent parfois pourquoi je suis si résolu à ce que Wikipedia utilise toujours des logiciels libres, même si dans certains cas un logiciel propriétaire pourrait être plus commode ou mieux adapté à un besoin particulier.

L’argumentation est la suivante : après tout, notre mission première est de produire de la connaissance libre, pas de promouvoir le logiciel libre, et bien que l’on puisse préférer les logiciels libres pour des raisons pratiques (puisqu’ils sont en général les meilleurs dans le domaine du web), nous ne devons pas faire une fixation là-dessus.

Je pense que cette argumentation est totalement erronée, et pas simplement pour des raisons pratiques, mais par principe. La connaissance libre nécessite le logiciel libre. C’est une erreur conceptuelle que de penser notre mission comme étant distincte de cela.

Qu’est-ce que la libre connaissance ? Qu’est-ce qu’une encyclopédie libre ? Son essence peut être immédiatement saisie par toute personne qui comprend le logiciel libre . Une encyclopédie libre, ou n’importe quelle connaissance libre, peut être lue librement, sans devoir obtenir la permission de personne. La connaissance libre peut être librement partagée avec d’autres. La connaissance libre peut être adaptée à vos propres besoins. Et vos versions modifiées peuvent être partagées librement avec d’autres.

Nous produisons un site web d’un volume très important, rempli d’une variété incroyable de connaissance. Si nous produisions ce site en utilisant un logiciel propriétaire, nous créerions des obstacles potentiellement insurmontables pour ceux qui voudraient prendre notre connaissance et faire la même chose que nous. Si vous devez demander l’autorisation d’un vendeur de logiciel propriétaire afin de créer votre propre copie de nos travaux, alors vous n’êtes pas totalement libres.

En ce qui concerne les formats propiétaires des fichiers, la situation est encore pire. Il est possible d’argumenter, même si ce serait à mon avis peu convaincant, que tant qu’il est possible d’ouvrir assez facilement le contenu Wikimedia dans un logiciel libre existant, alors une utilisation interne d’un logiciel propriétaire n’est pas si mauvaise. Pour les formats propriétaires, même cette séduisante erreur ne peut pas être acceptée. Si nous proposons des informations dans un format propriétaire ou avec la gêne d’un brevet, alors nous ne violons pas seulement notre propre engagement en faveur de la liberté, mais nous forçons ceux qui veulent utiliser notre connaissance prétendument libre à utiliser eux-mêmes des logiciels propriétaires.

Finalement, nous ne devrions jamais oublier en tant que communauté, que nous sommes l’avant-garde d’une révolution de la connaissance qui va transformer le monde. Nous sommes les pionniers et les guides de ce qui devient un mouvement mondial pour libérer la connaissance des contraintes propriétaires. Dans 100 ans, l’idée d’un manuel ou d’une encyclopédie propriétaire sera aussi bizarre et lointaine pour les gens qu’est pour nous l’utilisation de sangsues en médecine.

Grâce à notre travail, chaque personne sur la planète aura un accés aisé et à bas prix, à une connaissance libre qui leur donnera le pouvoir de faire ce qu’ils veulent. Et mon point de vue est qu’il ne s’agit pas d’un fantasme injustifié, mais bien de quelque chose que nous sommes déjà en train d’accomplir. Nous sommes devenus, en taille, l’un des plus grand site du monde, en utilisant un modèle d’amour et de coopération qui est encore presque totalement inconnu du plus grand nombre. Mais nous commençons à être connu, et nous serons connu, à la fois pour nos principes et nos réussites – car ce sont ces principes qui rendent ces réussites possibles.

Dans ce but, ce sera un élément important de fierté pour nous que la fondation Wikimedia ait toujours utilisée des logiciels libres sur tous les ordinateurs que nous possédons, et que nous mobilisions toutes nos forces pour garantir que notre connaissance libre _soit_ réellement libre, en n’obligeant pas les gens à utiliser des logiciels propriétaires pour la lire, la modifier et la redistribuer commme il leur convient.




Stallman, Torvalds, Novell et la licence GPL v3

GNU GPL - elloa - Flickr - CC BY-NC

La plus célèbre et la plus diffusée de toutes les licences libres, la GNU General Public License, est sur le point de sortir sa troisième version (la GPL v3). Ce sera un événement majeur dans la sphère plus si petite que cela du logiciel libre. Il faut dire que la version précédente, c’est-à-dire la version officielle actuelle pour quelques jours encore, remonte à 1991, Cette remarquable longévité témoigne de son efficience et de sa stabilité mais il fallait bien lui apporter quelques révisions car dans l’intervalle, le développement d’internet, les DRM, les brevets logiciels, le cas exemplaire de TiVo, l’accord Novell Microsoft… de l’eau avait coulé sous les ponts du monde numérique et la nouvelle donne impliquait aussi de nouvelles menaces.

Nous sommes désormais dans la dernière ligne droite d’un long processus de maturation discussion qui aura connu ses difficultés et ses controverses. Ainsi, en septembre 2006, lors de la mise en ligne du deuxième brouillon de cette troisième version, Linus Torvalds en personne menaçait de ne pas faire passer le noyau Linux sous GPL v3 mais de rester sous GPL v2 ce qui aurait inévitablement engendré une crise au sein de la communauté.

Le troisième et dernier brouillon de la GPL v3 (faut suivre !) vient de sortir et, bonne nouvelle, il semble qu’il ait plutôt rassuré Torvalds. Un article de Linux.com par Bruce Byfield fait le point en résumant les avis et positions de Richard Stallman (en quelque sorte le papa de la GNU GPL), de Linus Torvalds (en quelque sorte le papa de GNU/Linux) et d’un représentant de Novell (le papa de ses enfants).

Traduction (n’hésitez pas à en proposer des améliorations dans les commentaires).

Stallman, Torvalds, and Novell comment on GPLv3
Jeudi 29 mars 2007 – Bruce Byfield

Les commentaires à propos de la troisième version de la GNU General Public License (GPLv3), sortie hier, continuent d’affluer. Jusque là nous avons parlé avec le fondateur de la Free Software Foundation : Richard M. Stallman, le créateur de Linux : Linus Torvalds et le directeur des relations publiques de Novell : Bruce Lowry. Leurs réactions apportent de nouvelles perspectives et laissent entrevoir un possible premier pas vers un consensus. Ensemble, ils mettent en avant les points qui monopoliseront sûrement les discussions à propos de cette version dans les jours à venir.

Richard Stallman

Richard Stallman n’a pas pris part à la consultation autour de la GPLv3. A la place, il a quitté son poste de consultant au Software Freedom Law Center pour se concentrer sur les problèmes qui avaient été soulevés. Le processus, qui a duré presque deux ans pour lui, a représenté "pas mal de travail" dit-il. Cependant il ajoute "Je ne vois pas comment on aurait pu l’éviter. Beaucoup de problèmes que nous n’avions pas anticipés ont été soulevés".

Pour Stallman, la GPLv3 fait partie de l’évolution constante de la licence pour empêcher les tendances technologiques et légales de nuire aux principes du logiciel libre. "Avec la GPLv1 je voyais deux moyens pour quelqu’un de rendre un logiciel libre vraiment propriétaire" dit-il. "L’un était par l’ajout de termes supplémentaires à la licence, l’autre moyen était de ne pas publier la source. Donc la GPLv1 a rendu ces deux choses impossibles. Ensuite, en 1990 j’en ai trouvé un autre : les détenteurs de brevet pouvaient faire pression sur les développeurs et leur imposer des conditions plus restrictives sur l’utilisation du logiciel. Alors la GPLv2 a ajouté la Section 7, selon laquelle soit vous distribuez votre produit avec toutes les libertés liées à la GPL soit vous ne le distribuez pas, peu importent les conditions qui vous sont imposées. Actuellement nous avons découvert deux autres manières pour rendre un logiciel libre vraiment propriétaire : l’un d’entre eux est la TiVoisation (NdT : en rapport avec les enregistreurs numériques TiVo aux Etats-Unis) et l’autre est l’accord Novell-Microsoft, donc nous essayons de bloquer les deux. Et à chaque fois que nous découvrirons ce qui constitue une menace pour les libertés des utilisateurs nous essaierons de la bloquer."

Stallman dit que le dernier énoncé couvrant l’accord Novell-Microsoft a été achevé moins de cinq jours avant la sortie de la troisième version. L’astuce, dit-il, était d’écrire le langage dans la Section 11 afin de ne pas écarter de tels accords comme les licences partagées entre plusieurs sociétés qui incluent un engagement mutuel sur les brevets ou un arrangement avec ce qu’il appelle les "trolls des brevets", ces sociétés qui obtiennent des brevets et font leur beurre sur des litiges ou par des menaces de procès. A contre cœur il a accepté d’ajouter une ultime phrase qui consacrerait l’accord Novell-Microsoft, mais il dit "J’espère qu’on en arrivera pas là". Le maintien de cette phrase dépend, d’après lui, des commentaires de la communauté sur cette version.

Après le lancement de la GPLv3, Stallman prévoit une révision de la GNU Free Documentation License et de l’Affero GPL, une licence créée pour les logiciels proposés comme services Web. Malgré les efforts d’internationalisation de la GPLv3, il ne s’attend pas à voir de traductions officielles de la licence dans d’autres langues. "Ça serait bien d’avoir des versions officielles", dit-il, "mais c’est aussi très risqué. Je suis très peu enclin à prendre ce risque."

A propos de l’opposition d’opinion entre l’open source et les logiciels libres, que la GPLv3 a souvent accentués, Stallman dit qu’ils font tous les deux partie de la communauté du logiciel libre. Cependant, en se référant aux défenseurs de l’open source, il dit : "Tout le monde n’accorde pas le même prix à la liberté. Quand on donne la liberté aux gens de choisir leur propre opinion, ils ne tomberont pas tous d’accord." En même temps, Stallman dit qu’il pense qu’un consensus sur l’adoption de la GPLv3 est essentiel, car "les projets sous GPLv3 protègent les utilisateurs de nouvelles menaces contre leur liberté. Si la GPLv3 n’est pas largement adoptée, ou si de nombreux programmes restent sous GPLv2, alors ces programmes seront vulnérables à de nouveaux types d’attaques. Par exemple, si Linus (Torvalds) ne se convertit pas à la GPLv3, alors les utilisateurs de Linux seront vulnérables à la TiVoisation. C’est un problème important.

"Quand le but d’un programme est de vous limiter, le rendre plus puissant et fiable dans ce qu’il fait est pire. C’est donc une erreur de dire que l’obtention de logiciels plus puissants et fiables est un but" comme le maintient le point de vue de l’open source. Au contraire, "le but du mouvement des logiciels libres est de vous donner le contrôle du logiciel que vous utilisez. Ensuite, si vous voulez le rendre plus puissant vous pouvez y travailler." Malgré cela, Stallman garde quelques espoirs. Il remarque, par exemple, que les défenseurs de l’open source ne partagent pas tous le même avis. Il montre Sun Microsystems comme exemple d’une société dominée par la pensée open source et qui envisage d’embrasser la GPLv3 pour des raisons qui lui sont propres.

Linus Torvalds

Quand la deuxième version de la GPLv3 a été publiée, Linus Torvalds a été l’un de ses critiques les plus francs. Bien qu’il insiste sur le fait qu’il ne donne qu’une opinion rapide sur la GPLv3, et qu’il pourrait changer d’avis à mesure qu’il l’étudie plus en détail, sa première réponse à la troisième version donne un accord nuancé.

"Est-elle meilleure ?" demande Torvalds rhétoriquement. "Et de loin ! Mais elle a été limité de manière qui la rendent plus saine au moins. Je devrai y réfléchir. Le langage employé est plus clair et meilleur que celui de la GPLv2 à bien des égards et de nombreuses zones que j’aurai qualifiées d’"absurdité évidente et complètement idiote" ont soit été améliorées soit complètement retirées."

Torvalds approuve la reformulation et les clarifications des termes ajoutés dans la Section 7, suggérant que la troisième version rende la double licence plus simple dans des cas particuliers. Il ajoute : "l’absence totale de nouvelles restrictions est un soulagement énorme et rend la licence bien plus utile".

"Je ne suis pas certain que l’accord Novell (avec Microsoft) méritait tant d’attention", dit Torvalds, en référence à la Section 11 de la version. Cependant, il dit : "Je pense effectivement que ce sujet (plutôt que l’hystérie autour des DRM) était potentiellement une bien meilleure incitation à écrire la GPLv3 de prime abord."

La Section 6 autour de l’anti-TiVoisation couvre déjà cette "hystérie des DRM". A propos du langage tenu dans cette section de la version actuelle, qui remplace une interdiction complète des technologies restrictives et les logiciels espions par l’obligation d’inclure leur code source : "Il prétend toujours contrôler non seulement le logiciel, mais aussi le matériel ou l’environnement sur lequel le logiciel est installé. Je trouve ça odieux, mais le langage est bien meilleur, et ils (la FSF) semblent avoir réalisés que leurs anciennes versions étaient insensées (c’est-à-dire qu’ils disent clairement que si quelque chose est créé pour ne pas recevoir de mise à jour il n’y a pas de raison qu’il demande des ‘informations d’installation’ et des clés). Le fait de limiter les choses aux ‘dispositifs pour utilisateurs’ permet aussi de se débarrasser d’un grand nombre de problèmes idiots présents dans les versions antérieures de la GPLv3. "Sous cette nouvelle forme je pense que la GPLv3 devient au moins une alternative viable à la GPLv2. Je dois encore la lire en entier quelques fois et laisser les choses se décanter mais intérieurement, après l’avoir lue une première fois, je sens au moins que je n’ai plus cette impression de ‘Je n’aurai jamais choisi cette licence si je devais commencer un projet.’"

Novell

Représentant Novell, Bruce Lowry a refusé de fournir une réaction détaillée à cette version, apparemment pour réserver les commentaires officiels pour la version finale. Cependant il indique rapidement que "Rien dans cette nouvelle version de la GPLv3 ne réduit la capacité de Novell à inclure des technologies sous licence GPLv3 dans SUSE Linux Enterprise, openSUSE et d’autres offres open source, ni maintenant ni dans le futur."

Lowry dit "Nous sommes fermement décidés à poursuivre le partenariat avec Microsoft et ce, comme nous l’avons toujours fait, en total accord avec les termes des licences des logiciels que nous proposons, logiciels sous licence GPLv3 compris. Si la version finale de la GPLv3 a un impact potentiel sur l’accord que nous avons avec Microsoft, nous réglerons ça avec Microsoft." Lowry décrit Novell comme un "soutien fort au logiciel libre et à l’open source" et comme un "donateur important pour un grand nombre de logiciels libres et de projets open source."

Un avant goût des mois à venir

Stallman, Torvalds et Novell attendent de voir ce qui va se passer et la version finale de la licence avec de s’engager pleinement. Cependant, leurs commentaires mettent en avant les problèmes autour desquels tourneront les discussions dans les trois prochains mois à mesure que la GPLv3 s’approche de sa version finale. Malgré des efforts évidents de la part de chacun pour éviter les conflits et malgré quelques signes encourageants, le consensus est encore loin d’être atteint, mais l’adhésion générale à la GPLv3 semble déjà plus probable qu’il y a six mois.

Bruce Byfield est un journaliste informatique qui écrit régulièrement pour Newsforge, Linux.com et IT Manager’s Journal.




Mais que fait la police ?

Hospital, Amagasaki - m-louis - CC BY-SA

Deux petites choses et un rappel autour des polices de caractères (en fait on dit plutôt fontes de caractères si j’ai bien compris).

Tout d’abord la sortie du site Open Font Library qui se veut le pendant de l’Open Clip Art Library mais pour les polices. L’objectif est de regrouper des polices librement utilisables puisque dans le domaine public (c’est la condition d’entrée pour être sur le site). Pratique !

Ensuite une sorte de tableau d’équivalence graphique entre les polices Linux et quelques grands classiques du monde Windows et Mac (Arial, Verdana, Georgia,, Courrier New…). Très pratique ![1]

Quant au rappel, c’est pour mettre une nouvelle fois en lumière la police libre DejaVu que nous sommes nombreux à utiliser.[2]

Notes

[1] Surtout pour le linuxien fraîchement débarqué du monde Windows ou Mac.

[2] L’illustration est une photographie de m-louis intitulée Hospital, Amagasaki issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-SA.




Wikipédia peut-elle rester neutre lorsque l’on touche au logiciel libre ?

NPOV - Linux - WikipédiaImpossible de le louper puisque le bandeau caractéristique apparaît de suite en haut de page, il y a une controverse de neutralité en ce moment sur Wikipédia pour l’article Linux – 1er avril 2007 (l’article Linux aujourd’hui pour comparaison) et par ricochet pour l’article Windows Vista. On notera au passage qu’il est sacrément bien fait cet article Linux mais là n’est pas le propos.

Il semblerait que le passage suivant (mis en copie d’écran ci-dessus) pose problème : « Il (Linux) a également atteint depuis peu une certaine maturité sur le poste de travail grâce aux gestionnaires de bureau que représentent GNOME et KDE ainsi qu’aux succès de logiciels comme la suite bureautique OpenOffice.org ou le navigateur Web Mozilla Firefox. »

Exprimé sur le Framablog, cet extrait passerait totalement inaperçu mais il en va autrement sur Wikipédia dont un utilisateur, Ayadho, a décidé le 28 mars dernier de marquer certaine maturité et succès avec l’étiquette non neutre.

Et un autre utilisateur, Debhian (sic !), de formuler une explication sur la page dédiée à la controverse.

Il est injustifiable de laisser Linux sans une section critiques alors que Windows Vista si. Biensur, les sources écrites par les Linuxiens seront toujours anti-Windows, et les sources ecrites par les Windowsiens seront toujours pro-microsoft et non prises au serieux. Ce n’est plus un problème de sources ou de critiques non-constructives, nous savons bien que Linux a des défauts. Mais le fait est que l’informatique est pro-linux et que Wikipedia fait partit de cette tendance historique. Plus tard, malheuresement, on dira "Wikipedia était à l’image du monde qu’il décrit: pro-linux.". Si ce n’est pas un problème de neutralité ça …

Du coup je suis allé voir l’article Windows Vista – 1er avril 2007 (Windows Vista aujourd’hui) et il est vrai qu’il y a matière à débat puisque, contrairement à l’article Linux, on y trouve une section Critiques (1er avril 2007) plutôt bien fournie se déclinant en Sécurité, Gestion numérique des droits, Contrôle d’accès utilisateur, Comparaisons avec Mac OS X, Abus de position dominante et Prix européen de Windows Vista (rien que ça !).

Bon alors on fait quoi dans ces cas là ? Parce que c’est tout de même difficilement réfutable de dire que Linux a atteint aujourd’hui une certaine maturité et qu’OpenOffice.org et Firefox connaissent un succès croissant qui favorisent le développement de l’OS. Idem pour les critiques portées à l’encontre de Windows Vista qu’il serait selon moi partial de… taire justement. Peut-être que créer une section Critiques aussi pour Linux serait effectivement la solution. Mais ne comptez pas sur moi pour y participer 😉

Au delà de cet épisode symptomatique je me demande dans quelle mesure Wikipédia peut atteindre son objectif de neutralité lorsqu’il est question de logiciel libre et de culture libre dont l’encyclopédie, qu’elle le veuille ou non, est l’une des figures de proue. Je pense en fait que ça lui est encore plus difficile que de régler les problèmes classiques liés aux articles à risques comme islamisme ou homoparentalité.

Quelques éléments (non exhaustifs et subjectifs) censés étayer ma position quand bien même je n’oublie pas que Wikipédia n’est que ce que ses utilisateurs en font :

  • Le contenu de Wikipédia est sous licence de documentation libre (GFDL)
  • L’infrastructure logicielle qui soutient Wikipédia (moteur wiki Mediawiki, serveurs Apache…) est sous licence libre
  • Toutes les sections qui tournent autour du logiciel libre sont en forte expansion dans l’encyclopédie (ainsi, me semble-t-il, la liste des logiciels libres se développent bien plus vite que celle des logiciels non libres).
  • Je n’ai pas la moindre statistique sur le sujet mais il est pour moi évident que nombreux sont les contributeurs de l’encyclopédie sympathisants des logiciels libres (plus nombreux en tout cas que leurs opposants). Du coup mécaniquement et on en revient au point précédent et à l’essor de cette section dans l’encyclopédie.
  • La phrase emblématique de son fondateur Jimbo Wales : « Imaginez un monde dans lequel chacun puisse avoir partout sur la planète libre accès à la somme de toutes les connaissances humaines. C’est ce que nous faisons. »
  • Rien que chez nous, la participation de Wikimédia France (l’association des utilisateurs francophones de Wikipédia) à quasiment toutes les manifestations d’envergure autour du logiciel libre comme Solutions Linux ou les RMLL (sans parler de toutes les manifestations locales de sensibilisation au libre où Wikipédia est rarement absente).
  • Wikipédia presque toujours citée par la communauté lorsqu’elle tente d’expliquer ce qu’est le libre aux néophytes.
  • L’hypothèse, toute personnelle, qui stipulerait que plus le mouvement du logiciel libre est fort, plus l’encyclopédie est forte (et réciproquement).
  • Autre argument (cf les commentaires, enfin j’espère !)

C’est comme ça (et c’est bien comme dirait Nitot), Wikipédia est éthiquement, philosophiquement, économiquement et politiquement en phase avec le mouvement du logiciel libre. Et, difficile de tuer le père, elle aura selon moi toujours du mal à composer avec sa fameuse neutralité de point de vue lorsque les articles toucheront au libre. Pire encore, dans un monde qui résiste et n’accueille pas le logiciel libre et son état d’esprit à bras ouverts, elle sera pour beaucoup, dont je suis, suspectée de verser dans un politiquement correct malvenu (pour ne pas dire irresponsable) si elle se met à décrire les opposants au libre (et ils sont nombreux) avec toute l’objectivité requise.

Peut-on être neutre quand on parle de sa propre famille et des ennemis qu’elle proclame ?




L’autre raison de voter Ségolène d’après Rocard

Sacré Rocard ! Ce n’est pas ce extrait vidéo[1] qui va lui faire baisser sa cote de popularité auprès de la communauté ! Et la parti socialiste a certainement vu juste en lui confiant récemment une mission « sur les enjeux du numérique » [2].

A la question : quelle est pour vous la meilleure raison de voter Ségolène Royal ? Il répond que la meilleure raison de voter socialiste, c’est-à-dire Ségolène, c’est actuellement l’état économique du monde….

C’était somme tout attendu mais ce qui l’était moins c’est qu’il ajoute une autre raison : le… logiciel libre !

Retranscription intégrale du passage :

« Et puis j’ai une raison de plus qui est l’intérêt que j’ai porté au problème du logiciel libre, c’est-à-dire au problème de l’ouverture dans l’émergence d’une société de l’information. L’émergence de l’internet, la multiplication des internautes en très grand nombre et des activités des services que permettent ces nouvelles technologies offrent un champ considérable que les grandes puissances industrielles et financières aujourd’hui voudraient limiter par trop de contrôle, une brevetabilité, qui est un monopole pendant quelques temps, et cela tarirait je crois la fertilité de tout ce champ. Je suis très reconnaissant à l’équipe de campagne de Ségolène d’avoir pris conscience de cela et d’avoir souhaitée qu’un rapport soit fait qui prépare ce qu’elle fera si elle est élue. »

—> La vidéo au format webm

Bien sûr, comme c’est à lui qu’on a confié la mission il en profite pour l’évoquer et donc par là-même se donner un peu d’importance.

Il n’empêche que le téléscopage de l’état du monde et du logiciel libre comme raisons de voter en faveur d’un candidat à l’élection présidentielle, c’est du jamais vu de la part d’un ancien Premier Ministre. C’est également assez révélateur de remarquer que Michel Rocard dont la mission a pour (vaste) titre « les enjeux du numérique » met tout de suite en avant le logiciel libre.

Rocard président ! Rocard président !

😉

Notes

[1] La vidéo est issue du site dédié du parti socialiste.

[2] Michel Rocard s’est vu confier par le PS une mission portant « sur les enjeux du numérique ». Il se penchera sur les thèmes suivants: « Comment relancer l’innovation dans le numérique et le logiciel en France et en Europe ? Comment les technologies de l’information peuvent elles contribuer aux objectifs que le pacte présidentiel s’assigne en matière de réussite éducative ?» Il devra également apporter des réponses à trois questions: « Comment l’informatique (et les logiciels libres) peuvent ils contribuer à la réforme de l’État ? Comment le numérique peut-il revitaliser notre politique culturelle ? Comment préserver l’ouverture, l’innovation, la concurrence, l’interopérabilité dans la société de la connaissance ? ». Ses conclusions seront remises à Ségolène Royal au début du mois d’avril. Par le passé, Michel Rocard a notamment travaillé sur le dossier des brevets logiciels en Europe : il a défendu la non-brevetabilité des logiciels au Parlement européen. (source AFP)




Hi, I’m Linux !

Vous connaissiez peut-être la campagne de pub d’Apple Get a Mac campaign ?

Il s’agit d’une succession de petits clips qui sont autant d’échanges entre deux uniques personnages. Chaque clip commence invariablement ainsi :

« Hello I’m a Mac / And I’m a PC ».

Et, on s’en doute, les dialogues et situations ont une fâcheuse tendance à valoriser Mister Mac et à ringardiser Mister PC (et donc par extension Mister Microsoft).

Certes mais alors que faites-vous du troisième homme de la campaign ? En l’occurrence le troisième homme c’est une femme et, je ne sais pas pourquoi, mais elle m’est tout de suite bigrement sympathique 😉

On doit cette contre-pub à Novell[1] qui, comme IBM, communique ici de manière astucieuse et volontairement discrète autour de GNU/Linux.

Notes

[1] Vous trouverez sur le site de Novell une autre contre-pub de la même veine ainsi que les liens vers les formats mpg et ogg des vidéos.




10 choses à savoir sur Wikipédia

Quartermane - CC byVoici la traduction d’un article anglais intitulé 10 things you did not know about Wikipedia qui nous a semblé intéressant en ce qu’il permet d’après nous de rapidement comprendre et appréhender l’encyclopédie (et de dissiper tout de suite quelques éventuels malentendus).

C’est aussi une manière pour nous (et nos traducteurs de chez Framalang) de rendre hommage au projet en apportant notre toute petite pierre à l’édifice.

Précisons qu’il ne s’agit pas d’un « texte officiel » de Wikipédia mais d’une simple initiative d’un des ses auteurs anglophones[1].

Au fait, si vous d’aventure vous jugiez la traduction perfectible[2] rendez-vous sur… Wikipédia où nous avons bien entendu reproduit l’article[3].

10 choses à savoir sur Wikipédia

Ceci est un essai. Il ne s’agit ni d’une ligne officielle ni d’une série de directives, mais d’un texte qui reflète seulement certaines opinions de ses auteurs.

10 choses à savoir sur Wikipédia est une liste de considérations sur Wikipédia spécifiquement destinée à ceux qui ont une connaissance préalable limitée de ce projet, par exemple certains journalistes, nos nouveaux contributeurs ou nos nouveaux lecteurs. Ces explications ne surprendront guère les wikipédiens chevronnés mais nous espérons qu’ils aideront tous les autres à se forger une opinion éclairée de notre travail.

1. Nous ne sommes pas à vendre.

Si vous vous attendez à ce que Wikipedia soit rachetée par quelque sympathique géant de l’Internet, rassérénez-vous. Wikipedia est administrée par la Fondation Wikimedia, une association à but non lucratif dont le siège se trouve à St. Petersburg, en Floride. Notre financement repose sur des donations et des subventions et notre mission consiste à apporter des connaissances libres à l’ensemble du globe.

Pour plus d’informations : http://wikimediafoundation.org/wiki/Accueil

2. Nos travaux appartiennent à tous.

Wikipédia a emboîté le pas au système GNU/Linux et au navigateur Mozilla Firefox et s’est affranchie des restrictions imposées par le régime traditionnel de la propriété intellectuelle. Nous avons préféré opter pour ce que l’on appelle une « licence de contenu libre » : tout un chacun est et restera toujours libre de copier, modifier et redistribuer l’ensemble des textes et des images mis en ligne par nos utilisateurs. Notre seule exigence : que vous citiez l’auteur de l’oeuvre concernée et que vous ne soumettiez celle-ci ou l’amélioration que vous y apportez à aucune restriction nouvelle.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Copyright

3. Nous parlons le banyumasi.

…et environ 250 autres langues. Certes, seules une soixantaine de ces versions locales de Wikipedia contiennent actuellement plus de 10.000 articles — mais ce n’est pas faute d’y consacrer nos efforts. La Fondation Wikimedia s’appuie sur un réseau grandissant de branches indépendantes, présentes dans déjà sept pays, qui concourrent à nous faire connaître à l’échelle locale. Dans de nombreux pays, y compris les Etats-Unis, Wikipedia figure parmi les dix sites Internet les plus visités.

Pour plus d’informations :
http://meta.wikimedia.org/wiki/Liste_des_Wikip%C3%A9dias et
http://www.alexa.com/data/details/traffic_details?q=&url=wikipedia.org (en)

4. Vos modifications dans Wikipedia n’ont rien d’irréversible.

Wikipédia est une base de données pourvue d’une mémoire éternelle. A chacune de vos interventions, vous créez en fait une version modifiée de l’article et choisissez tacitement de la mettre à disposition de ses futurs lecteurs. Aucune version existante n’est plus jamais retouchée, ce qui nous permet de revenir en arrière à l’envi et d’annuler les modifications qui ne nous conviennent pas. En tant que lecteur, vous pouvez même citer la version spécifique de l’article que vous êtes en train de consultez. Il vous suffit pour cela de renvoyer à l’article en cliquant sur le lien « adresse de cette version » dans le coin en bas à gauche de l’écran et votre lien dirigera le lecteur vers une page dont le contenu ne sera jamais modifié.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wiki

5. Nous sommes très attentifs à la qualité de nos travaux.

Wikipedia est régie par une palette complète de règles à respecter et de procédés de contrôle de qualité. Nos éditeurs ont la possibilité de suivre les modifications au fur et à mesure qu’elles sont effectuées, de surveiller des sujets précis sur lesquels ils sont compétents, de suivre l’historique des contributions d’un utilisateur, d’étiqueter des articles problématiques pour que d’autres éditeurs y remédient et de débattre des mérites de chaque article avec d’autres utilisateurs. Les pages qui posent problème sont marquées pour être supprimées, quant aux meilleures, elles sont distinguées par l’estampille « article de qualité ». Les WikiProjects se concentrent sur l’amélioration d’une famille d’informations spécifique. Nous tenons à offrir un travail de qualité et nous sommes sans cesse en train de réfléchir à de nouveaux moyens d’y parvenir.

Pour plus d’informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil

6. Nous ne voulons pas que vous nous accordiez une confiance aveugle.

Pour un projet en mouvement permanent tel que Wikipédia, c’est inévitable : alors que certains articles sont d’une excellente qualité, d’autres, il faut en convenir, ne valent pas un clou. Nous nous efforçons bien sûr de faire en sorte que le pourcentage d’articles excellents soit toujours le plus élevé possible et de trouver des moyens utiles de vous indiquer l’état d’avancement d’un article. Même au meilleur de ce qu’elle peut offrir, Wikipédia reste une encyclopédie et non une source primaire, avec toutes les limites qui en découle. Nous vous prions donc de ne pas condamner Wikipédia, mais de l’utiliser en connaissance de cause.

Pour plus d’informations :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Avertissements_g%C3%A9n%C3%A9raux

7. Nous ne sommes pas seuls.

Wikipédia fait partie d’un mouvement promouvant les Connaissances Libres, qui commence à se répandre au sein des milieux scientifique et scolaire. La Fondation Wikimédia travaille directement sur huit projets frères étroitement liés à l’encyclopédie : Wiktionary (ou Wiktionnaire – dictionnaire et thésaurus), Wikisource (bibliothèque de documents source), Wikimedia Commons (dépôt d’archives multimédia riche de plus d’un million d’images, de vidéos et de fichiers audio), Wikibooks (ou Wikilivres – collection d’ouvrages pédagogiques et de manuels), Wikiversity (espace pédagogique virtuel), Wikinews (portail expérimental de journalisme citoyen), Wikiquote (collecte de citations) et enfin Wikispecies (recensement des toutes les formes de vie). Comme Wikipédia, tous ces projets sont sous licence libre et ouverts aux contributions de tous.

Pour plus d’information : http://wikimediafoundation.org/wiki/Nos_projets

8. Nous ne faisons que collecter des informations.

Les articles de Wikipédia ne sont pas signés et leurs auteurs sont des collaborateurs bénévoles. Que vous vous présentiez comme professeur diplômé, sous votre véritable nom, ou sous couvert d’anonymat, les modifications que vous apportez ou les arguments que vous avancerez seront jugés selon leur pertinence. Nous exigeons que les auteurs citent leurs sources pour toutes les théories exposées et nous n’autorisons pas les éditeurs à publier leurs conclusions personnelles lorsqu’ils rédigent un article. Les Wikipédiens doivent toujours respecter une neutralité de point de vue rigoureuse et ne collecter que des opinions pertinentes provenant de sources fiables.

Pour plus d’informations :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Principes_fondateurs

9. Nous ne sommes pas une dictature.

La Fondation Wikimédia est dirigée par son Conseil d’administration, dont les membres doivent, selon le règlement, être issus de la communauté. Les membres du Conseil d’administration et de la Fondation Wikimedia n’interviennent jamais dans les questions éditoriales, les différents projets de la Fondation sont autonomes et conduits de façon collégiale. Le fondateur de Wikipedia, Jimmy Wales, joue parfois le rôle de médiateur final au sein de la Wikipédia anglophone, mais son influence repose sur le respect et non sur le pouvoir – il n’intervient que dans les cas où la communauté n’y voit pas d’inconvénient. Wikipédia fonctionne de façon transparente et pratique l’auto-critique. Les points qui sont sujets à controverse sont débattus de façon ouverte et même signalés dans les pages de Wikipédia lorsqu’ils atteignent un certain niveau d’intérêt.

Pour plus d’informations : http://en.wikipedia.org/wiki/Criticism_of_Wikipedia (en)

10. Nous sommes partis pour durer.

Nous voulons que Wikipédia existe encore dans des centaines d’années, à moins qu’elle mute en un projet d’une envergure plus grande encore. Tout dans Wikipédia tend vers vers cet objectif : les licences de nos contenus, notre organisation et notre système d’administration, notre ouverture internationale, notre stratégie de collecte de fonds, notre choix d’utiliser des logiciels libres et nos efforts acharnés pour accomplir notre rêve. Nous voulons vous faire entrevoir un monde où chaque être humain pourra partager ses connaissances et profiter de la somme du savoir universel. Tel est notre engagement –– et pour y parvenir, nous avons besoin de vous.

Pour plus d’informations : http://wikimediafoundation.org/wiki/Accueil

Notes

[1] Crédit photo : Quartermane (Creative Commons By)

[2] À commencer par le titre qui nous a un peu posé problème, Notre choix s’est porté sur 10 choses à savoir sur Wikipédia mais nous avions aussi retenu Dix choses que vous ne savez pas sur Wikipédia ou encore Dix choses que vous devriez savoir sur Wikipédia.

[3] L’illustration est un détail d’une image de jem intitulée Wikipedia, London Bomb Blasts update issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY. Il s’agit d’une copie d’écran de l’historique des modifications de l’article dédié aux attentats de Londres de l’été 2005. Elle illustre la réactivité et le dynamisme des lecteurs contributeurs de l’encyclopédie qui, le jour même de l’attentat ajoutaient des éléments d’information toutes les trente secondes environ !