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Le 15 juin 2009 Daniel Cohn-Bendit publiait une tribune dans Le Monde au titre étonnant : Faisons passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre.
Il récidive aujourd’hui dans Libération en profitant du clin d’œil historique que lui offre la date du 22 mars, pour lancer un nouvel appel au lendemain des élections régionales : Changer la politique pour changer de politique.
Extraits :
Le mouvement politique que nous devons construire ne peut s’apparenter à un parti traditionnel. Les enjeux du 21e siècle appellent à une métamorphose, à un réagencement de la forme même du politique. La démocratie exige une organisation qui respecte la pluralité et la singularité de ses composantes. Une biodiversité sociale et culturelle, directement animée par la vitalité de ses expériences et de ses idées. Nous avons besoin d’un mode d’organisation politique qui pense et mène la transformation sociale, en phase avec la société de la connaissance.
J’imagine une organisation pollinisatrice, qui butine les idées, les transporte et féconde d’autres parties du corps social avec ces idées. En pratique, la politique actuelle a exproprié les citoyens en les dépossédant de la Cité, au nom du rationalisme technocratique ou de l’émotion populiste. Il est nécessaire de « repolitiser » la société civile en même temps que de « civiliser » la société politique et faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre.
(…) Ni parti-machine, ni parti-entreprise, je préférerais que nous inventions ensemble une « Coopérative politique » – c’est à dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques. J’y vois le moyen de garantir à chacun la propriété commune du mouvement et la mutualisation de ses bénéfices politiques, le moyen de redonner du sens à l’engagement et à la réflexion politique.
(…) Encore une fois, l’important est moins d’où nous venons, mais où nous voulons aller, ensemble. C’est l’esprit même du rassemblement qui a fait notre force, cette volonté de construire un bien commun alternatif.
Ajoutez à cela le fait que parmi les signataires du Pacte du logiciel libre de l’April, près de la moitié sont d’Europe Écologie, dont on notera l’existence des groupes Culture et logiciels libres et Accès aux Savoirs / Propriété Intellectuelle, et vous obtenez selon moi un mouvement politique loin devant tous les autres en France actuellement pour ce qui concerne le logiciel libre et sa culture.
Tellement loin qu’à mon humble avis il « tue dans l’œuf » l’émergence d’un Parti Pirate national. Et pour appuyer mes dires, je vous propose reproduit ci-dessous un article fort intéressant issu justement du site d’Europe Écologie.
Et je le reproduis d’autant plus facilement que l’ensemble du site est sous licence libre Creative Commons By-Sa !
Je précise que je ne suis pas d’Europe Écologie (ni d’un autre parti d’ailleurs) et que je ne demande qu’à être contredit dans les commentaires ;-)
De la propriété intellectuelle vers l’accès aux savoirs
Gaelle Krikorian – 5 novembre 2009 – Europe Écologie
Quel est le point commun entre un réseau de malades du sida thaïlandais, des militants pour la réduction des émissions polluantes suédois, des mobilisations d’internautes en France, des manifestations de fermiers indiens, d’associations de mal-voyants américains, de producteurs de coton kenyans, ou l’appel d’un philosophe argentin poursuivit en justice. Tous sont parties prenantes d’au moins un des conflits qui ont émergé depuis une dizaine d’années et mettent en question le système actuel de protection de la propriété intellectuelle.
La question de l’accès aux médicaments génériques dans les pays en développement a sans doute été l’une des revendications les plus visibles tant auprès du grand public que dans les sphères politiques. Elle a donné lieu à une forte mobilisation internationale. Mais en dépit d’avancées symboliques dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les malades des pays en développement restent globalement écartés de l’accès aux médicaments contre nombre de maladies, infectieuses (sida, hépatites, etc.) ou non-infectieuses (cancer, maladies cardio-vasculaire, etc.).
Parallèlement à ces inégalités d’accès, il est devenu de plus en plus évident que le bénéfice social escompté de l’application de la protection de la propriété intellectuelle –constituer une incitation et un moteur à la recherche médicale– était de moins en moins garanti. Dans le même temps, le cloisonnement de la connaissance par l’instauration de monopoles et la culture du secret, la restriction de ce qui appartient au domaine public ou relève d’un savoir commun, la limitation ou la disparition des exceptions qui permettent de faire prévaloir le droit des individus ou l’intérêt des sociétés, entravent la recherche et à l’innovation. Concrètement, les innovations réelles se font de plus en plus rares et de vastes domaines de recherche sont ignorés parce qu’ils n’ouvrent pas sur des opportunités financières jugées suffisantes. Ces échecs motivent débats et réflexions (par exemple au sein de l’OMS, de l’OMPI ou de différents Parlements) afin de permettre, grâce à divers mécanismes (la création de prix à l’innovation, de fonds internationaux, de traités internationaux pour la recherche, etc.), le financement d’une recherche adaptée aux besoins des différentes populations (du Nord et du Sud) sans compromettre l’accès de ses fruits au plus grand nombre.
En termes d’accès, ce qui vaut pour les médicaments s’applique à toutes sortes d’autres produits de la connaissance : logiciels, bases de données, musiques, films, livres (et notamment l’édition scolaire). L’accès à un libre flux d’idées ou d’informations est essentiel au développement de n’importe quel pays. Or, l’inégalité d’accès à l’éducation, aux connaissances et aux technologies est une réalité qui s’exacerbe avec l’accroissement des inégalités sociales dans le monde. Elle compromet la participation des populations à la production de savoirs nouveaux et donc exclut et entretient l’exclusion d’une partie importante de la population mondiale de la « société de l’information ».
Dans le domaine du logiciel, la protection de la propriété intellectuelle qu’elle soit opérée par le biais d’outils juridiques ou de moyens techniques tend à interdire la reproduction, et par extension refreine la création en limitant les usages et les échanges. Alors que le logiciel n’entre en principe pas dans le champ du droit du brevet en Europe, l’Office européen accorde des brevets pour des logiciels. Ainsi, la même dynamique que dans la recherche médicale se met en place. Contrevenant aux principes de non exclusion et de non appropriation, qui caractérise les biens immatériels, les systèmes de protection en place favorisent les comportements opportunistes d’appropriation à des fins privées qui peuvent affecter la création, le développement et la diffusion d’un produit ou d’un service donné.
Ces réflexions émergent actuellement à propos de la lutte contre le changement climatique. À l’instar de la nécessité de développer des technologies moins polluantes ou non polluantes, le transfert de technologie est indispensable pour que les pays en développement puissent mettre en place des politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui limitent la croissance de leurs émissions, puis la réduise. L’UNFCCC et le Protocole de Kyoto encouragent le transfert de technologie, comme avant eux les accords de l’OMC et de nombreux traités internationaux. Dans les faits pourtant, qu’il s’agisse de technologies non polluantes ou de technologies d’une toute autre nature, les transferts de technologies sont extrêmement limités entre pays industrialisés et pays en développement, et la propriété intellectuelle représente souvent un véritable obstacle. C’est pourquoi, dans le cadre des négociations pour le traité de Copenhague, les pays en développement revendiquent notamment l’application du droit à suspendre la propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire.
Le système actuel de propriété intellectuelle entraîne et entretient ainsi des discriminations fortes entre pays, entre classes d’individus, ou entre individus. Certaines populations, comme les aveugles et mal-voyants, sont en raison de handicaps particuliers plus exposées aux inégalités que crée le système de protection de la propriété intellectuelle. Dans le même temps, ces situations particulières soulèvent des problèmes ou dysfonctionnements qui concernent également d’autres catégories de populations.
Les discriminations produites par le système de propriété intellectuelle touchent d’autant plus de monde que le champs de ce qui est concerné par la propriété intellectuelle s’étend ––au vivant par exemple. En Inde, comme dans un certain nombre de pays en développement, des agriculteurs se sont mobilisés contre les droits privés sur les semences et le vivant en général et contre la biopiraterie qui permettent à une dizaine de firmes multinationales (comme Monsanto, Syngenta, Bayer and Dow Chemical) de devenir progressivement propriétaire de la biodiversité pourtant nécessaire à la sécurité alimentaire des populations des pays en développement.
Le terme de propriété intellectuelle a été créé et son utilisation s’est répandue à partir du milieu des années 1960. Il suggère une analogie avec la propriété physique qui a progressivement conduit le législateur à aborder brevets, marques et droits d’auteur comme s’il s’agissait d’objets physiques. Réussir à imposer ce terme a signé le succès de l’offensive stratégique menée par les détenteurs de droits – industries pharmaceutiques, industries du divertissement et de la culture. La construction même du terme est en soit une entreprise idéologique favorisant le renforcement des droits de certains ou de certains types de droits. Il s’agit tout à la fois d’élargir le champ de ce que l’on protège, en rognant de plus en plus sur le domaine public, d’allonger la durée des protections tout en inventant de nouvelles formes de monopoles (exclusivité des données, etc.).
Le mouvement lancé par les détenteurs de droits exclusifs depuis la fin des années 1970 n’a eu de cesse de complexifier un système qui se montre à la fois de plus en plus englobant et de plus en plus rigide. La stratégie menée conjointement par les pouvoirs publics et les détenteurs de droits est globalement, à l’image de la nouvelle loi Hadopi en France, de renforcer l’arsenal juridique tout en développant la répression des comportements. La répression du téléchargement est l’un des exemples les plus emblématiques de l’ampleur nouvelle qu’a pris cette tendance dans les pays riches. Ainsi en France un usager du peer-to-peer a récemment été condamné à 10 000 € d’amende. La répression s’exerce dans de nombreux pays sous de nombreuses formes : descentes policières contre les vendeurs de rues (présents de Manille à New York), confiscation d’ordinateur aux frontières, saisie de médicaments par les douanes, action en justice contre des professeurs trop zélés dans leur mission d’éducation et de démocratisation du savoir.
Ce système concourt à limiter l’accès à de nombreux produits dont des produits de santé vitaux. Il renforce les inégalités d’accès aux connaissances et aux savoirs, ce qui nuit au développement et à la cohésion sociale. Par les déséquilibres qu’il établit entre droits des détenteurs de brevets et droits des individus ou des sociétés, il est responsable du développement de pratiques anticoncurrentielles qui imposent des dépenses injustifiées aux individus comme aux sociétés. Alors qu’il est en théorie au service de la création, il renforce ou au minimum ignore les obstacles croissants que rencontrent les auteurs, artistes et inventeurs pour la création et l’innovation dérivée, tandis que les mécanismes supposés rémunérer les individus et communautés créatives, mais qui sont dans les faits inefficaces et injustes pour les créateurs comme pour les consommateurs, perdurent. En favorisant la concentration et le contrôle de la « propriété intellectuelle », il nuit au développement, à la diversité culturelle et au fonctionnement démocratique des institutions et des sociétés. Les mesures techniques destinées à forcer l’exécution des droits de propriété menacent les exceptions fondamentales sur les droits d’auteur qui bénéficient aux personnes atteintes de handicaps, aux bibliothèques, aux éducateurs, aux auteurs et consommateurs, tandis qu’elles mettent en danger la protection des données personnelles et les libertés. D’une façon générale, on peut s’interroger sur la légitimité de l’exclusivité lorsque celle-ci contrevient au droit à l’information, favorise le monopole privé sur le savoir et le patrimoine commun de l’humanité, niant ainsi l’utilité sociale du partage et le caractère relationnel de la création et limitant l’économie du savoir au bénéfice d’une partie limitée de la population mondiale.
De nouveaux modes de production et de nouveaux modèles industriels émergent avec les technologies digitales et l’Internet. Ceci affecte la création, la fabrication, la circulation et la valorisation des produits et services issus de la connaissance. Se pose la question de savoir comment ces évolutions s’opèrent, par quels principes elles sont guidées, si elles accroissent ou au contraire peuvent réduire les inégalités, quelle place elles font au non marchand, quels domaines elles lui confient, comment se redessinent les échanges au cœur même du système marchand. Pour l’heure, les nouvelles formes de production, de travail et de collaboration, plus propices à la création dans l’environnement digitale et avec l’Internet sont freinées par le modèle qui repose sur la protection toujours accrue des droits de propriété intellectuelle et d’une façon générale au modèle propriétaire qui est appliqué. Elles mettent en évidence le caractère absurde et obsolète du système en place, autant qu’elles se heurtent à son inflexibilité et ses tendances jusqu’au-boutistes.
Les conflits actuels sur la propriété intellectuelle et les mobilisations autour de « l’accès aux savoirs » qui ont émergé ces 10 dernières années attestent de l’intérêt d’une approche qui privilégie la notion de « l’accès » comme enjeu de revendications. Pratiquement, de nombreuses réflexions ont lieu sur le développement d’alternatives pratiques au modèle actuel qui soient à la fois moins excluant, plus juste et plus efficace – nouveaux modèles de financement, de répartition, de rémunération, de collaboration et de partage, etc. Ces mobilisations nous proposent, au travers du prisme de l’accès, de penser les problèmes différemment pour traduire les conflits sous des formes politiques mais aussi pour penser de solutions nouvelles.
La question de l’accès aux savoirs est une question centrale pour toute politique de transformation écologique et sociale. Elle est déterminante à l’émancipation des personnes. Elle est essentielle pour préserver la biodiversité et éviter les prédations commerciales. Elle est fondamentale à la richesse de l’innovation et aux transferts de technologies indispensables pour répondre aux crises et assurer le développement des sociétés.
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3po
Moi j’ai voté Europe Écologie Lorraine juste parce que c’était les seuls à faire 0 erreur XML sur leur site Web 😀 (un bon indicateur à mon avis)
lowje
La route semble de moins en moins longue (en France). Et j’en suis le premier étonné.
Gage
Il faut remarquer que tous les partis ne présentaient pas le même nombre de candidats et que s’exprimer en nombre total de signataires expose ainsi à de sérieux biais. Le MoDem, dont François Bayrou avait déjà exprimé son affinité pour le Logiciel Libre, a ainsi 47 signataires mais pour bien moins de candidats. Idem pour le NPA. Au final, on peut résumer comme ceci : Europe Écologie : 66% des candidats ont signé le pacte. C’est déjà énorme, mais ce n’est pas 100%. Au MoDem, 59% des candidats sont signataires. Au NPA, 59% aussi. Au Front de gauche, 48%. Debout la république, 66%, mais quand on présente au total 3 candidats pour toute la France… J’ai fait abstraction des listes dont les partis sont apparus juste pour cette élection, parce qu’ils disparaîtront sans doute juste après aussi (ceci dit, il se pourrait bien que le MoDem ou DLR en fassent autant, mais c’est un autre débat).
Au total, ce sont l’UMP et le PS qui sont loin derrière, et l’UMP est encore plus loin que le PS : 8 signataires contre 21 (avec un nombre équivalent de candidats).
cheval_boiteux
@Gage : En effet ton raisonnement est tout à fait correct. Espérons maintenant que les alliances PS/Verts/Divers Gauche fassent émerger un mouvement pour le logiciel libre.
Je serais d’ailleurs d’avis que l’action menée pour les régionales 2010 continue, c’est à dire que dans un, deux ou trois mois (le temps que tout le monde prennent sa place dans les conseils régionaux) on relance les politiques pour savoir ce qu’ils vont maintenant faire en faveur du logiciel libre. Ils ont signé un texte pendant la campagne, mais il ne faut pas lâcher le morceau, il faut maintenant qu’ils essaient de faire appliquer ce texte et ainsi lancer un grand mouvement pour le Logiciel Libre dans les régions françaises.
aKa
@Gage : Merci pour la contradiction argumentée 😉
Du coup j’ai ajouté en fin d’article quelques anciens billets du Framablog concernant directement la politique. De nombreux partis y sont représentés.
Tala
Mon commentaire risque d’être un peu hors sujet, puisqu’il ne concerne pas directement la position d’Europe Écologie sur les logiciels libre, mais plutôt les propos de Monsieur Cohn-Bendit cités au début de l’article.
Le parti qui n’est pas un parti, le mouvement en métamorphose, … toutes ces images du dépassement de la politique traditionnelle me laisse sceptique.
Dans le petit coin où je vis, je vois plutôt les associations environnementales embrigadées et leur agendas rythmés par les échéances électorales… Rien que de très classique en somme.
Espérons que la période pré-électorale qui s’annonce laissera un peu de temps aux différents acteurs de l’écologie et de la transformation sociale pour mener des luttes de terrain, que "l’organisation pollinisatrice" permettra d’avancer concrètement, et qu’elle ne se contentera pas de pomper les énergies des associations pour gagner des voix.
lowje
Je ne comprends pas bien @Gage, le MoDem et le NPA (par exemple), n’avaient pas une liste dans chaque région et donc autant de candidats que le PS et l’UMP ?
Gage
(hors-sujet : je ne supporte pas la syntaxe Twitter, n’y suis d’ailleurs pas inscrit, et te prie donc de ne pas faire précéder mon pseudo d’un @, sauf en début de phrase. Il se pourrait que ça m’amène à perdre mon calme ;-))
Oui, en effet, le MoDem présentait, je crois, une liste dans chaque région. J’en suis moins sûr pour le NPA, mais ça reste assez probable. Cependant :
1. Je ne me suis intéressé qu’aux candidats présentés sur le site, qui a la forme d’un wiki. Peut-être tous les candidats n’y ont-ils pas été saisis.
2. Il est sans doute possible de présenter des listes incomplètees, encore que je ne sais pas si ç’a été le cas.
3. Tous les candidats de tous les partis n’ont pas été contactés. Ça jette un sérieux discrédit sur les statistiques qu’on pourrait en tirer (y compris les miennes, mais je ne me suis rendu compte de ce biais que récemment) : comment blâmer un candidat non contacté ?.
4. Il n’est pas à exclure que les militants d’un parti aient choisi d’y inscrire tous leurs candidats. Ça pose la question de l’instrumentalisation de ce genre de site participatifs comme outils de campagne. Ceci dit, le site en question être fidèle aux opinions qui ont été affichées par le passé.
Si des gens sont motivés pour faire des statistiques plus précises (pourcentage de signatures sur les candidats contactés, par exemple), ça pourrait être intéressant.
Amic
Faire passer la politique du système du logiciel propriétaire à celui du logiciel libre…
Pourquoi pas…
Sauf que bon, des actes d’abord ça ferait pas de mal. Pour être plus précis aKa, au départ c’était europeecologie.fr, qui s’est vaillamment fait forker en europe-ecologie.net (perdant au passage de la clarté sur les licences, mais ne soyons pas grognons, ce n’est que la version bêta), et puis là DCB se la joue en dictateur bienveillant, en nous pondant un nouveau site, encore moins clair, et rien sur les licences… Un truc à fond facebook et twitter, même pas un petit effort identi.ca, et un hashtag #22mars complètement foireux, au point que s’affichaient hier sur le site plein de tweets du genre « on est le 22 mars, notre petit loulou mathéo à 2 ans aujourd’hui ».
Alors pourquoi pas, mais nous e-militants d’Europe-Écologie, on s’y perd un peu.
Au fait merci pour m’avoir fait comprendre le clin d’œil… Je comprends un peu mieux pourquoi le 22 mars, mais franchement, je trouve que ça commence à bien faire ces appels. Entre celui là et http://etatsgenerauxemploiecologie…. ça sent le fork à tout va dans tous les sens.
Moralité, le premier commentaire que j’y mets, où j’expliquais que le nom « coopérative politique » est déjà pris depuis des lustres, et qu’il désigne le réseau social du PS,et où je demande à quoi sert le site europe-ecologie.net si c’est pas pour ce genre d’initiative, est censuré.
Donc bon il faut voir ou tout ça nous mènera, mais pour l’instant à monn goût, c’est de plus en plus : Europe-Écologie c’est le truc de Cohn-Bendit, de la même manière que le Modem c’était le truc de Bayrou, et ça c’est pas forcément bon signe quand on voit l’état actuel du Modem.
Pour Gage, je pense que aucune statistique n’est viable, on ne peut avoir qu’une impression générale, la mienne est la suivante : beaucoup de signataires Europe-Écologie, parce que beaucoup de militants (comme moi) les ont contactés. De même pour le Modem. Cela reflète donc l’importance de ces enjeux chez les militants, ou disons la proportion des différentes opinions politiques à l’April… C’est quand même un bon indicateur, mais à prendre avec des pincettes effectivement.
Par contre pour le nombre de candidats inscrits, aucune règle claire. Certains comme moi ont inscrit largement tous ceux qu’ils avaient à peine contactés, d’autres attendaient la confirmation avant d’inscrire, d’autres inscrivaient toutes les têtes de listes sans même les contacter… Je ne pense pas qu’on puisse tirer la moindre chose de ça. Le truc maintenant c’est qu’on a des élus qui ont signé, et je pense que on peut alors s’appuyer sur eux, pour être vigilant sur des sujets tels que le concept d’offrir des PC portables à chaque lycéen, comme veut le faire Malvy ici en Midi-Pyrénées.
draffin
Y en a marre de lire toute cette propagande pro Europe-Écologie. Pour ma part, je tiens un gros site de section pour le PCF entièrement sous SPIP et hébergé sur serveur BSD. Le squelette a été développé avec Bluefish, les ordinateurs de la section sont tous équipés avec Firefox et Openoffice et on n’en fait pas tout un foin…
Sans parler du site national sur lequel on trouve ce genre de choses : http://www.pcf.fr/spip.php?mot212
xiloa
J’étouffe de rage. Cette entreprise de récupération est une hérésie. D’autres partis, et pas des moindres, se font fort de défendre le logiciel libre, et de manière bien plus efficace que la récupération des écolo-bobos de Verts français. Quelques exemples : le modem, DLR, le NPA, …. Il y a même des partis comme le PCF qui fonctionnent au jour le jour avec linux depuis des années, et font des analyses au combien plus pertinentes et moins bisounours des rapports de force dans l’industrie du logiciels et sur le poids des technologies propriétaires sur la vie quotidienne….. Mesurer l’implication des élus sur le dossier des LL à la signature d’une pétition obscure est un peu léger par ailleurs.
D’autres part, la question de la lutte entre brevet et savoir commun est vieille comme le monde, et s’inscrit dans la lutte entre ceux qui ont et ceux qui font. Les moines copistes aussi défendait leur prérogatives contre les ouvriers imprimeurs.
James
les nouvelles stratégies de l’information pour les entreprises vont dans ce sens.
le nuage se forme a l’image du p2p devenu illégal, c’est ce partage social qui dirige les échanges devant l’imperatif économiQue et la prédominance lobbyiste.
la voie est etabli et les contre-venants n’ont plus le choix désormais.
for a brave new world.
atrepp
Afin d’éviter qu’un parti politique deviennent un parti de personnes avec ses conflits internes individuel ou corruptions. Il faut redonner le pouvoir au peuple (définition de la démocratie), c’est le seul moyen pour que la société participe plus à la vie politique, en se sentant concerné et écouté.
Par contre, je vois un danger dans la "dictature" du peuple, c’est que l’opinion de la masse n’est pas forcément la meilleure. C’est là où on voit l’importance de la liberté de l’information et de l’éducation. C’est là aussi où on voit le danger du filtrage de l’internet, qui peut amener très facilement au contrôle de l’information par des intérêts favorable à une minorité/élite. L’internet est le moyen de communication le plus efficace et encore libre aujourd’hui. Ce moyen de communication doit servir à l’éducation et la mise en place de débats qui amène à la réflexion.
Je suis convaincu des bénéfices de la philosophie des logiciels libre, ainsi que de la transparence et la liberté de l’information.
Je pense que le principe des réseaux sociaux est le moyen le plus efficace de faire circuler l’information rapidement (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Six_de… ).
Donc pour un parti/pays, il faudrait créer un outil dans la forme d’un logiciel libre.
– qui sera un point de rencontre et d’échange par l’intermédiaire de forums
– qui permettra la remonté d’information par le fonctionnement réseau social
– qui pourra servir à effectuer des consultations, d’avis sur des projets
– qui pourrait désigner des représentants/candidats par mérite et avis
Je verrais cet outil fonctionner à différentes échelles :
– local : ville/village
– régional
– national
– européen/international
Ainsi :
– un maire pourrait utiliser cet outil pour faire passer des informations pratiques à ses habitants
– un habitant pourrait proposer une idée d’amélioration pour la ville
– un événement pourrait être organisé dans la région
– une idée pourrait être un projet de loi si suffisamment de personnes sont intéressé
– un projet de loi pourrait être soumis à un débat et avis
– etc
Le problème de cet outil est qu’une personne peut créer plusieurs comptes pour manipuler un vote ou faire peser les débats dans un sens, il faudrait pouvoir exclure par vote/modérateur, en fonction de l’utilité des contributions de certains membres.
J’insiste sur le fait que cet outil doit être un logiciel libre (transparent) afin que nul ne puisse contester son fonctionnement et soit neutre par définition.
Il devra être capable d’évoluer en fonction de la société, pour cela il doit être développé par une communauté ouverte à toute personne (principe même du logiciel libre).
D’autre part cet outil pourra servir à gérer aussi bien un parti (qu’il soit UMP, PS ou autre), qu’une entreprise, une association ou un pays.
C’est un outil qui utilise la puissance du réseau internet au service de la société.
Donc en réponse à l’appelle du 22 mars, je lance l’appel à la création d’un outil libre de gestion d’idées au service de la société.
Peut-être faudrait il mettre ce texte sur un wiki pour que n’importe qui puisse ajouter sa réflexion, c’est un point de départ.
Mlle Ellute
Par rapport au fait que le site d’europe écologie soit sous licence Creative Commons je voudrais juste préciser que les site du PS et du PCF sont également sous licence creative commons sans précision de la license exacte, j’ai écrit au webmaster du PCF pour plus de renseignement mais n’ai pas encore obtenu de réponse. Pour le site du NPA il semblerait qu’il soit sous copyright mais je n’en suis pas sûre, pour l’UMP les liens « charte d’utilisation » et « mentions légales » ne marchent pas depuis la page d’accueil. En les visionnant depuis une autre page il n’est pas fait mention de license (ou alors j’ai lu trop vite). Pour le site du dernier parti très présent à ces élections je n’irai pas vérifier.
Pour ce qui est de l’article en lui-même il est intéressant même si en effet il n’y a pas grand chose de nouveau. Par contre je voudrait bien xiloa des éclaircissement sur les actions des différents partis politiques sur le logiciel libre. C’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et j’avoue avoir été fort déçue lorsque j’ai constaté que le dernier article en date du site du PCF (c’est le parti dont je me sens proche bien que n’en étant pas adhérente) dans la catégorie logiciel libre datait de septembre 2008 et dans la catégorie « internet participatif » de 2004.
Incohérences
Oui bien sûr, beaucoup ont suivi les avis de Daniel Cohn Bendit sur le logiciel libre et sont d’accord avec lui, mais il y a comme d’habitude les mots, les discours et les actes.
Et dans les actes certains n’ont pas oublié que Sanseverino, un des plus stupides partisans de la loi Hadopi oeuvre maintenant chez Europe Ecologie :
http://www.leparisien.fr/paris-75/r…
http://www.liberation.fr/politiques…
http://www.lepost.fr/article/2010/0…
Pour rappel :
http://www.lexpress.fr/actualite/hi…
http://www.lefigaro.fr/medias/2009/…
http://www.rmc.fr/blogs/lesgrandesg…
http://www.emmanuelprost.com/2009/0…
http://www.numerama.com/forum/topic…
Il est vrai que tous les candidats n’ont pas été contactés mais qui sera finalement le plus efficace : 50 candidats dispersés qui peuvent signer un papier de campagne sans qu’aucun engagement ne soit suivi d’effet (et j’ai un exemple concret dans ma ville) ou un seul élu qui va mettre tout son poids pour faire pencher la balance dans l’autre sens.
Pas cohérent tout ça, Europe Ecologie pratique sans doute l’ouverture façon Sarkozy
Ju
Bah, le site d’Alsace d’Abord mentionne aussi qu’il utilise Spip, sous licence GNU/GPL…
Amic
Disons que Sanseverino est venu à Europe Écologie, pas le contraire a priori.
J’adore ce chanteur par ses textes et ai effectivement été très déçu de sa position sur l’hadopi. Mais vu ses idées en dehors de ça, je comprends qu’il ait voulu s’engager, et espérons que le fait de venir à Europe Écologie lui ouvrira les yeux.
C’est un peu le côté auberge espagnole d’Europe Écologie qui me plaisait bien. Mais à vouloir commencer à faire une structure on va en oublier ce concept. Un petit coup de cathédrale et on enlève tout ce beau bazar qu’était ce rassemblement…
Gilles
Le site du FN est un WordPress 2.8.6 dixit la source.
Sous IE7, affichage foireux à 100% et je n’ai vu aucune mention légale / page etc… (comme l’oblige la Loi, non ?) donc pas de mention de droits d’utilisations.
Qui veut reprendre leurs textes ?
Je vais vomir, ‘scusez-moi…
Grunt
@Gilles:
Un affichage foireux sous IE7 n’est pas un signe de mauvaise qualité.
Gilles
@Grunt : avec IE6, je peux comprendre mais Ie7, en théorie, ça passe surtout un Wordperss 😉
Doit être sacrément bricolé mais je ne m’y connais pas assez pour dire si le site du FN est si mal codé que ça. Je n’y suis pas resté longtemps 😛
Par contre il a évolué car il y a quelques années, c’était un site HTML traditionnel.
Seul le contenu a peu évolué 😛
Bruno
Bonjour,
je suis membre d’Europe Ecologie et même élu dans une collectivité locale. je suis ravi que mon mouvement soit en pointe sur cette question, mais ce qui me semble surtout important c’est de faire partager les enjeux sociétaux qui fondent le combat pour la culture et les logiciels libre à tous. Nous ne serons pas majoritaires tour seuls. Alors vous avez deux solutions :
– soit voter EE 🙂
– soit faire bouger votre propre camp !
Alors engagez vous et bougez vous !
;-)))
Bruno
ram
Effectivement c’est une bonne chose d’en parler.
Mais comme d’autre qui me précèdent, j’aimerais insister sur le fait qu’il existe (avec moins de projecteurs c’est sur) des engagements similaires dans d’autres mouvements comme DLR (http://www.debout-la-republique.fr/…) ou le PCF (j’ai pu constater également la remarquable nouvelle version du site d’égalité et réconciliation, mais qui ne fait pas mention explicite de son utilisation de logiciels libres en dehors de spip et autres plugins…)