Une affiche britannique invite les parents à se méfier de Kali Linux et Discord chez leurs enfants (zdnet.fr) Les machines virtuelles, le navigateur Tor, Kali Linux, WiFi Pineapple, Discord et Metasploit sont ainsi considérés comme des programmes dangereux et l’affiche exhorte les parents à appeler la police « afin de pouvoir leur donner des conseils et les pousser vers des activités positives ».
Le Sénat, à majorité républicaine (53 sièges sur 100), a adopté une résolution qui oblige le président à demander « un débat et un vote au Congrès » avant toute « guerre offensive ».
C’est un petit bout de métal dans l’utérus des femmes, et qui brise des milliers de vies. Un produit Bayer, avec la complicité silencieuse du ministère de la Santé.
L’obstruction parlementaire des députés de gauche aura au moins atteint un objectif : révéler que gouvernement et majorité veulent faire évoluer la valeur des points du futur système universel sur un indicateur statistique qui… n’existe pas.
Le 11 février 1951, mourait Ambroise Croizat, l’anti-Macron par excellence. Le seul ministre du Travail à avoir été ouvrier voulait faire en sorte que « la retraite ne soit plus une antichambre de la mort mais une nouvelle étape de la vie ».
Nous répandrons notre jeunesse et notre gaieté partout où ils sèment la mort et la désolation. Nous leur rendrons la vie insupportable jusqu’à ce qu’ils finissent par fuir sur des îles désertes. Et puisque nous voulons vivre une belle vie, nous continuerons, de notre côté, à cultiver les sols, à nous entraider, et aller à la rencontre de tous ceux et celles qui veulent sortir du pétrin où ils nous ont mis. Notre joie ne sera jamais intimidable.
D’innombrables arrestations, des milliers de blessés, et des centaines de personnes traumatisées parmi les manifestants : la violence de la répression policière affecte les corps et les esprits. Ceux qui ne sont pas atteints dans leur chair souffrent aussi, tétanisés par la peur, et voient leur existence bouleversée par les cauchemars ou la paranoïa.
« Les auteurs des dégradations sont-ils des fascistes qui admirent la police ou des policiers qui admirent le fascisme ? » Le 21 juin dernier, sur le Quai Wilson, à Nantes, la police chargeait avec une violence inouïe des centaines de personnes venues danser. Un jeune nantais, Steve, était mort noyé.
Chacune de ces petites contrariétés semble presque dérisoire, individuellement. C’est l’ensemble, la somme de toutes ces pratiques dégueulasses qui, minute après minute, arnaque après arnaque, font de ce monde de services un monde insupportable. […] Le pire dans tout cela – ou le mieux, selon comment on envisage le problème –, c’est que l’économie des services est en train de se saborder toute seule […] C’est que vivre dans cette société où tout est agression finit par vous rendre insensible à son effondrement : nous n’avons aucun attachement émotionnel à ce monde, le dépôt de bilan d’une de ces grandes enseignes ne nous touchera pas au-delà du chômage qu’elle provoquera. Nous ne regretterons pas les ténors de l’économie des services, nous soutiendrons comme une masse toute mesure qui sera susceptible de vous faire mordre la poussière, les logos des mastodontes disparus ne provoqueront qu’une nostalgie passagère sur un monde qui n’aura eu que ce qu’il méritait.
Que reste-t-il de nos libertés ? (dijoncter.info) – compte-rendu de la conférence du 31 janvier, tenue à Dijon et animée par Arié Alimi, avocat du bareau de Paris, membre de la Ligue des Droits de l’Homme.
Nous voulons vivre une vie qui a du sens car la vie a du sens. C’est pourquoi, nous ne voulons plus travailler au désastre capitaliste mais à l’avènement d’une société sans classe. Dans cette société, il n’y aura plus de peintres, mais des non-travailleurs qui, entre autres choses, feront de la peinture.
À Rome, un conservatoire interdit de cours «les étudiants orientaux (Chinois, Japonais, Coréens, etc.)», jusqu’à ce qu’ils passent une visite médicale. A Sydney, les passants laissent mourir un homme qui fait une crise cardiaque sur un trottoir de Chinatown. A Mexico, Uber désactive le compte de 240 clients qui ont voyagé dans un VTC ayant transporté un touriste chinois enrhumé.
Les baleiniers eux-mêmes ont confirmé n’avoir chassé aucune proie cette saison. La raison est toute simple: les coûts sont trop élevés et ce n’est donc plus rentable.Les baleines ont toujours eu une valeur économique. Mais aujourd’hui, ce qui change pour les Islandais, c’est que les observer rapporte plus que de les manger.
Entre la fin de l’année 2013 et le début de l’année 2020, le nombre de caméras de vidéosurveillance dans les 50 villes les plus peuplées de France a été multiplié par 2,4 passant de près de 4 800 caméras à plus de 11 400.
Rien n’excusera votre refus de porter de cinq à douze jours la règle légale. Absolument rien. Arrêtez d’improviser des explications contradictoires.[…] Chaque tentative de justification est une honte ajoutée à l’infamie. C’est une injure supplémentaire faite aux parents endeuillés.[…] Être des parlementaires godillots, est-ce là votre conception de la démocratie ? […] depuis des mois, pour des raisons budgétaires, on ferme des lits dans ces services partout en France. Les infirmiers, les aides-soignants, les médecins ne comptent plus leurs heures. Faute de place, des enfants en danger de mort sont transférés à des centaines de kilomètres de chez eux. Cherchez là encore une justification, vous n’en trouverez aucune qui soulage votre conscience. Ceci est le résultat de votre politique.
C’est un tournant majeur. Le Conseil constitutionnel a, pour la première fois, estimé que la protection de l’environnement peut surpasser la liberté d’entreprendre dans une affaire portant sur l’exportation de pesticides. Cette décision, qui concerne les producteurs de pesticides en France qui exportent à l’étranger, va avoir des effets considérables dans l’élaboration des règles de droit.
Appel à la police anti-émeute, refus d’évacuation malgré un incendie : un proviseur rennais prêt à tout pour faire passer les nouvelles épreuves Blanquer. Bilan : des lycéens choqués et effrayés, trois d’entre eux blessés, dont l’un évacué par les pompiers. Il passera la journée sous surveillance aux urgences pour une possible commotion cérébrale.
Gardes à vue d’ados de 16 ans, répressions policières aux abords des lycées, menace de zéro à l’examen… La façon dont se déroulent les épreuves de contrôle continu du nouveau bac (les fameuses E3C) et les sanctions qui pèsent aujourd’hui sur les élèves, rendent fou de rage Rodrigo Arenas, le président de la fédération des parents d’élèves FCPE.
Nous vivons dans un monde de symboles. Le LBD, les E3C, les 0,1% et les 0/20 en font partie. En transformant une note en intimidation, vous détruisez un autre symbole, celui du baccalauréat national pour lequel nous nous battons. En recourant au passage en force, vous attaquez l’école tout entière. […]Vous annonciez «une école de la confiance». Vous avez perdu la nôtre…
51% des Français se prononcent pour un retrait pur et simple du texte ; les Français qui apportent leur soutien au mouvement social restent (largement) majoritaires: 54% ; si 53% des sondés se disent favorables à un régime universel, ils sont une minorité à se prononcer pour l’instauration d’un système par points (34%)
Laurent est passé dans “l’autre camp”. Il était directeur de cabinet du Préfet en charge du maintien de l’ordre. Il dit aujourd’hui manifester avec les “gilets jaunes” au “nom des mêmes valeurs qui lui ont fait servir l’Etat”. Il est l’auteur d’une vidéo virale montrant un tir de LBD presque à bout portant.
Pour moi, tout cela fait schéma. Reliés, tous ces points forment le mot autoritaire. Nous sommes certes dans une démocratie, mais avec un mode autoritaire d’exercice du pouvoir : un mode répressif, avec la volonté, de la part de l’État, de montrer qu’il détient la force, l’autorité sur le peuple, et que les citoyens doivent se soumettre, quoi qu’il en soit, à la volonté du chef de l’État, des forces de l’ordre.
Mais il ne s’agit pas que de bêtises. Mais il ne s’agit pas que d’histoires. Dites trop vite. Articulées avec la volubilité de l’anus d’un cachalot mort. Il s’agit d’un projet de société. D’un vrai. De leur projet de société. Ce projet est simple. Matériellement il faut rappeler à chacun se tuant à la tâche que tout cadeau qui lui est fait lui sera repris dès qu’on aura fini de le briser. De le mettre à la rue.
Alors que les identités passées collent de plus en plus à la peau des personnes qui entrent dans l’âge adulte, ce ne sont pas seulement les individus qui vont en souffrir, mais également la société toute entière.
L’utopie ne consiste pas à préconiser le bien-être par la décroissance et la subversion de l’actuel mode de vie ; l’utopie est de croire que la croissance peut encore apporter le mieux-être, et qu’elle est matériellement possible.
En ce qui concerne l’enregistrement et le comptage des votes des citoyens, de nombreux experts en technologie parmi les plus intelligents que je connaisse s’opposent farouchement aux solutions de haute technologie, comme les machines de vote numérique et les applications de vote mobile. Après tout, chaque élément technologique impliqué dans le processus de vote est un point de vulnérabilité éventuelle. Et plus le système technique est large et interconnecté, plus il est vulnérable à une attaque.
Après 8 ans de mauvais mais loyaux services, le système TRAP utilisé par la police de Chicago va prendre sa retraite. Il cherchait à réduire la criminalité en identifiant à l’avance les personnes les plus susceptibles de commettre des infractions.
Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur l’affaire concernant le fondateur de Wikileaks, Julian Assange.
Si « la responsabilité pénale est affaire des juges, la question de l’antisémitisme est celle de la République […] Même si à la fin le juge décidait que la responsabilité pénale n’est pas là, le besoin de procès est là. »« Nous sommes scandalisés par ces propos. Certes, il [Macron] rappelle qu’il est garant de l’indépendance de la justice, qu’il ne peut pas interférer dans les décisions judiciaires, mais c’est exactement ce qu’il fait !
«Il aura finalement fallu six mois à la commune de Roubaix pour se rendre compte que les 187 panneaux photovoltaïques de la médiathèque qui faisaient la fierté des élus locaux depuis quelques mois n’ont en fait jamais été branchés.»
Pendant près de deux heures, les élèves des classes de première ont été confinés à l’intérieur de l’établissement où la direction a voulu les forcer à passer dans la même journée les trois premières épreuves du contrôle continu (E3C) prévues au programme.Issues de secours cadenassées et lignes téléphoniques coupées… […] Paniqués, de nombreux élèves, victimes de crises d’angoisse, sont pris en charge à l’infirmerie de l’établissement. D’autres lycéens vomissent, stressés à l’idée de passer leurs premières épreuves du bac dans ces conditions. Les toilettes sont également bloquées pour éviter qu’ils ne se substituent à la surveillance de l’administration.
Pendant quarante ans, l’Agessa, la sécurité sociale des artistes-auteurs, a oublié de prélever les cotisations retraites de ces derniers. Près de cent quatre-vingt-dix mille personnes pourraient être impactées par cette erreur informatique et administrative.
Des chauffeurs de bus et de tram se disent épuisés par leurs horaires très irréguliers et la cadence imposée lors des services. En 2015, 36% des chauffeurs de tram affirmaient s’être déjà endormis en conduisant.
fuite de sujets sur Internet, rupture d’égalité, mobilisation de retraités ou de contractuels pour surveiller les examens, pressions sur les enseignants, remises en question du droit de grève, escortes (et violences) policières devant certains lycées… Ces témoignages n’ont pourtant visiblement pas réussi à se frayer un chemin jusque dans les rédactions de certains médias nationaux
Des heurts ont éclaté entre des pompiers en grève et les forces de l’ordre ce mardi à Paris. Certains soldats du feu se sont immolés symboliquement en pleine rue.
En refusant de reconnaître la banalité et la gravité des violences policières sur l’ensemble de la société, les autorités de l’Etat se rendent de facto complices des exactions des forces de l’ordre.
Plusieurs députés proposent une loi pour transférer automatiquement les affaires de violences commises par des policiers vers une autre juridiction, afin d’éviter tout “soupçon” de collusion entre les autorités judiciaires locales et les forces de l’ordre mises en cause.
Des avocats dénoncent l’« opération de communication » de Christophe Castaner […] La GM2L est dotée d’un dispositif pyrotechnique encore plus puissant, ses effets sonores et lacrymogènes sont renforcés, elle reste une arme de guerre au sens du code de la sécurité intérieure. A l’instar de la grenade GLIF4, la GM2L relève de la stratégie de peur et de violence mise en place par le gouvernement dans la gestion des foules. Les blessures qu’elles occasionnent dissuadent à elles seules de manifester.
Nous pensions que nous effectuions des recherches sur Google, mais nous comprenons à présent que c’est Google qui fait des recherches sur nous. Nous pensions que nous utilisions les médias sociaux pour nous connecter, mais nous avons appris que c’est cette connexion qui permet aux médias sociaux de nous utiliser. Nous nous sommes à peine demandé pourquoi notre nouvelle télévision ou notre nouveau matelas disposait d’une politique de confidentialité, mais nous avons commencé à comprendre que les politiques de « confidentialité » sont en fait des politiques de surveillance.
il y a eu, et c’est immensément plus grave, le même relativisme permettant d’inverser la charge de la culpabilité, au travers d’une sortie calamiteuse et honteuse de … la garde des sceaux, Nicole Belloubet, expliquant que “l’insulte à une religion constituait évidemment une atteinte à la liberté de conscience”. Soit la définition même du délit de blasphème. Dans la bouche de la Garde des sceaux. Au 21ème siècle. En France. Après les attentats contre Charlie Hebdo.
Face à toutes les contestations, le verdict de la présidentielle de 2017 est de peu de poids. Le problème, il est vrai, dépasse Emmanuel Macron. C’est celui de la Ve République. Le suffrage universel ne peut pas être une arnaque suivie d’une sorte de bras d’honneur…
Mais qui sont ces gens ? Qu’est-ce que c’est que cette humanité-là ? Que se passe-t-il à l’intérieur de ces personnes ? Se passe-t-il seulement quelque chose ? Y a-t-il des pensées ? Si oui lesquelles ? En fait, comment peut-on résister au-dedans de soi à des hontes pareilles ? Que ne faut-il pas dresser comme murailles pour parvenir à se maintenir aussi stupidement face à des désaveux aussi terribles ? Comment peut-on espérer rester « légitime » à force d’imposer à la majorité les intérêts de la minorité ? Même un instrument aussi distordu que les sondages n’a pu que constater le refus majoritaire, continûment réaffirmé, de la loi sur les retraites. C’est sans doute pourquoi le gouvernement, supposément mandaté par le peuple, s’acharne à faire le contraire de ce que le peuple lui signifie.
Camus consacre de très nombreux éditoriaux à la presse, à la nécessité de refonder un “dictionnaire”, parce qu’il pense qu’un pays se définit par son langage, et que, parce que le nazisme et la collaboration ont prostitué les mots, que tout y était mensonge, il faut tout reprendre, réinventer une langue et que cette responsabilité incombe notamment à la presse.
L’administration Trump a dépensé 654 millions de dollars en « aide » pour tenter de renverser le gouvernement du Venezuela, dont 435 millions de dollars par le biais de l’USAID et 128 millions de dollars directement à Juan Guaidó et à sa bande de putschistes corrompus – tout en imposant une austérité paralysante aux US.
« Une fois qu’on a combiné cet aspect-là avec le fait, qu’aujourd’hui, en France, il peut y avoir une judiciarisation des mouvements comme les manifestations, et ce pour pas-grand-chose, ça fait un cocktail potentiellement explosif » […] « On peut se retrouver avec un gars dans une manif qui a été arrêté, ils vont tout extraire dans le doute en se disant qu’ils trouveront bien un truc. » […] Mais est ce bien légal ? La Quadrature du net explique qu’une directive européenne, la 2016-680, précise que les autorités ne peuvent collecter des données dites sensibles (biométriques, politiques, religieuses, orientation sexuelle…) qu’en cas de nécessité absolue. Or ce qui est prévu ici, dépasse largement ce périmètre.
Vous serez d’ailleurs peut-être surpris d’apprendre que les trois sujets d’actualité qui retiennent le plus leur attention mi-janvier sont : les massacres en République démocratique du Congo (RDC), les feux en Australie et la répression de la minorité musulmane des Ouïgours en Chine. […]
Et ils ne cessent de nous demander : « Et pourquoi, vous, les médias, ne parlez pas de tout ça ? »
Outre les “projections financières lacunaires” du gouvernement et un recours aux ordonnances qui “fait perdre la visibilité d’ensemble”, la plus haute juridiction administrative française estime qu’au moins une disposition pourrait être frappée d’inconstitutionnalité. Et pas des moindres puisqu’il s’agit de la promesse de revalorisation du salaire des enseignants.
Les Axa, ils avaient pris rendez-vous dès le mois d’octobre, pour nous proposer leurs produits. On avait trouvé ça fort, qu’avant même que la réforme des retraites ne soit votée, et même discutée (s’il était envisageable qu’elle le soit), ils passent le pied dans la porte, entrent dans la salle des profs, et s’installent à la table, ouvrent leurs grandes mallettes, disposent leurs petites brochures, d’un seul mouvement prévu se relèvent tendant le bras pour inviter à s’asseoir. Il paraît qu’à la lettre que la compagnie avait envoyée au chef d’établissement pour l’informer de sa venue, celui-ci avait répondu en poliment déclinant l’offre, et qu’il lui avait été en substance dit qu’on prenait bonne note de sa décision, mais que comme Axa avait l’autorisation de son ministère de tutelle pour pénétrer notre établissement, elle se voyait contrainte d’en référer à sa hiérarchie.
Analyse sur le plan linguistique d’une question qui revient comme une antienne à chaque mouvement social. Question qui peut être considérée à la fois comme absurde et illégitime.
Dans la nuit du 19 janvier 2020, nous étions dans les rues pour dénoncer l’inaction de l’État face aux violences conjugales. Une partie de notre équipe a été obligée d’arrêter son collage à l’arrivée de la police et obligée de l’arracher. Interrogatoires directement sur place, les questions fusent à toute vitesse. Nous avons eu droit à 40 minutes de menaces, pressions, humiliations, abus de pouvoir, sexisme, blagues graveleuses, réflexions en tous genres, et j’en passe.
Alors que des poubelles avaient été mises devant les portes, leur déplacement par la police a provoqué une échauffourée avec les lycéens mobilisés. Plusieurs élèves disent avoir reçu des coups de matraque sur les mains et dans les jambes, et au moins l’un d’entre eux aurait reçu un coup au visage. La mère d’un lycéen de terminale a confirmé […] que son fils avait l’annulaire cassé.
“Quand on vire un préfet de police qui ne voulait pas des LBD, (les adjoints de Michel Delpuech, limogé en mars 2018, NDLR) pour en mettre un qui a utilisé la répression à Bordeaux (Didier Lallement, actuel préfet de police de Paris, NDLR), on est quasiment dans de la violence préméditée”
Deux sources sécuritaires ont précisé que les stocks de GLI-F4 étaient en voie d’épuisement, notamment chez les gendarmes mobiles et les CRS. “Pour nous, ça ne change rien puisque la GLI est remplacée par la GM2L”, une grenade lacrymogène assourdissante mais sans TNT.
«Dans les affaires de violences policières, les vidéos des interpellations filmées par des témoins sont le seul moyen de faire éclater la vérité»[…] En effet, dans le cas du livreur, ce sont bien les images captées par des automobilistes qui ont permis de contredire la version des policiers.[…] «Un jeune de mon profil, un téléphone à la main ? Ça peut vite déraper. Ça n’est pas la solution.»
Poussés par les mécanismes de gestion et les consultants, les fournisseurs de services ont été fortement incités à externaliser tout ce qui pouvait l’être, et même plus. Chez un fournisseur de services de télécommunications moderne, les nouveaux équipements sont déployés, configurés, entretenus et souvent financés par le vendeur. Pour ne rien arranger, Huawei (et ses proches partenaires) gère et exploite déjà directement l’infrastructure de télécommunications mobiles pour plus de 100 millions d’abonnés européens. Alors qu’on s’inquiète que les Chinois pourraient perturber nos communications via des portes dérobées, on ignore que tout ce qu’ils auraient à faire pour perturber nos communications… c’est de cesser d’entretenir nos réseaux à notre place ! […] La discussion ne devrait pas porter sur le choix de Huawei ou non. Elle devrait porter sur la manière dont nous contrôlons nos infrastructures vitales de communication – et (ne pas) choisir un fournisseur spécifique ne changera pas grand-chose à cela.
le matraquage technocapitaliste en matière dataïste, tant en actes techniques et financiers qu’en paroles, obstrue le champ des possibles. L’idéologie selon laquelle il n’est point de salut en dehors de la donnée est ainsi renforcée. […] alors que le pouvoir de persuasion des robots est un sujet d’étude émergent, que de nombreux acteurs du numérique usent (et abusent) de nos biais cognitifs pour maximiser le temps que nous consacrons à leurs services, il semble plus qu’opportun de questionner le positionnement à venir des sociobots sur le marché. […] La gouvernementalité algorithmique est un système immunitaire développé par le capitalisme pour lutter contre tout ce qui pourrait le mettre en crise. Les êtres humains ne sont capables de se rebeller que s’ils deviennent des sujets à part entière. Or la technologie vient les saisir un niveau infrasubjectif, au stade pulsionnel, et leur donne ce qu’ils veulent tout de suite.
Il est probable que la plupart des Américains n’ont jamais entendu parler de Clearview AI, Inc. Mais beaucoup ont de bonnes chances de figurer dans l’importante base de données de reconnaissance faciale de cette entreprise.
Si Assange disparait, ce sont tous les disparus de l’Exception qui disparaissent un peu plus. C’est le monde qui sombre plus profondément encore dans le mensonge, l’arbitraire, la tyrannie, les crimes de masse impunis, la destruction. Ce monde qui conserve pourtant des capacités de civilisation, de communauté, de création. Il faut défendre Julian Assange, maintenant !
Avec le Patriot Act, puis le Cloud Act, la France a perdu une partie de sa souveraineté juridique, balayée par les lois extraterritoriales américaines.
Le taux du livret A va tomber à 0,5 % à partir du 1er février, annonce Bruno Le Maire. Une rémunération très basse, jamais atteinte, pour les 55 millions de détenteurs de livrets. Et largement en dessous de l’inflation…
J’obéis d’abord à la loi, et la loi est au-dessus de la hiérarchie. Donc si la hiérarchie fait des choses qui ne correspondent pas à la loi, il y a un choix à faire. Et ce choix, il est clair, c’est celui de la loi.
Le coucou est un oiseau opportuniste qui réussit à faire alimenter et élever sa progéniture par d’autres espèces. Pour ce faire, la femelle coucou pond son œuf dans un nid d’une autre espèce qui le couve bêtement avec ses œufs. Une fois le coucou sorti de sa coquille, son premier boulot consistera à virer par-dessus bord les œufs de l’espèce accueillante afin de supprimer…
Droite et gauche s’élèvent contre une réforme de l’étiquetage des candidats. Jugeant qu’elle déformerait la lecture des résultats au profit de la majorité.
En résumé, il est faux de dire que l’âge pivot est retiré de la réforme. Un âge pivot (appelé «âge d’équilibre» dans le texte de loi) s’appliquera bien après 2037. Ce n’est que la période transitoire entre 2022 et 2027 qui est concernée : l’âge pivot n’entrera pas en vigueur pendant cette période si des mesures financières alternatives sont trouvées.
Pour les éboueurs ou les égoutiers, qui ont en moyenne 17 années d’espérance de vie en moins selon l’Inserm, et qui peuvent partir aujourd’hui cinq à dix ans plus tôt, la réforme sonne comme une condamnation : « Vous prenez dix égoutiers qui sont partis à la retraite à 54 ans. Vous revenez dix ans plus tard, y en a à peu près sept ou huit qui sont décédés. On va mourir dans les égouts en fait »
Un article entier du projet de loi sur la réforme des retraites porte sur la retraite par capitalisation. Ratifiant des ordonnances de la loi Pacte, il appelle l’épargne retraite à « se généraliser ». L’opposition de gauche, mais aussi maintenant de droite, accuse le gouvernement de vouloir affaiblir le système par répartition en favorisant la capitalisation.
Nous subissons le syndrome du bunker quand les dirigeants, à l’abri de leurs protections institutionnelles, donnent le sentiment de regarder le monde s’effondrer autour d’eux dans l’aveuglement.
l’UNSA-RATP, l’UNSA-Ferroviaire ainsi que la CFDT-Cheminots résistent encore et toujours à l’opération de promotion mutuelle mise en place par le gouvernement et leurs confédérations. Ils continuent donc à appeler à la grève reconductible, qui dure d’ailleurs depuis le 5 décembre dans leurs secteurs.
Dans quel régime sommes-nous pour qu’un président, furieux que des manifestants le conspuent à l’extérieur d’un théâtre, fasse arrêter un journaliste qui s’y trouvait et qui avait osé communiquer sur sa présence ?
Les téléspectateurs de France 2 ce jeudi 9 janvier n’ont appris qu’en fin d’émission que l’un des citoyens invités à débattre pendant plus de deux heures sur la réforme des retraites, présenté comme un simple restaurateur, était en fait le mari de la maire du 5ème arrondissement de Paris, engagée dans la campagne de Benjamin Griveaux.
Le cri soudain et inattendu de la conscience, l’exhibition -même surlignée- de la bonne foi révoltée, l’éditorialiste modéré qui, la mort dans l’âme, dénonce les violences de l’Etat qu’il chérit depuis l’enfance, porteront plus loin que la dénonciation militante mécanique, par ailleurs admirable de constance.
Gaël D., le jeune manifestant qui avait voulu protéger une aide soignante, avait été placé pendant quarante-huit heures en garde à vue, puis libéré suite à un classement sans suite. Son avocate a déposé plainte. L’IGPN a ouvert une enquête.
Vers la place Saint-Augustin, je suis sorti du cortège. Je me suis dit que j’avais eu beaucoup de chance d’être touché trois fois sans être blessé, et que ça n’allait peut-être pas durer. Et là, je me suis assis, et j’ai pleuré. Je n’avais jamais vu ça, même dans les cortèges de Gilets jaunes. Dans ma vidéo du tir à bout portant de LBD, on voit à la fin un morceau de matraque au sol. Le flic a cassé sa matraque à force de taper. C’était sans commune mesure. Quand je faisais du maintien de l’ordre, l’objectif premier, c’était de faire descendre la pression. Là, c’était l’exact inverse.
En cherchant des excuses aux violences policières, le Premier ministre ne peut que les encourager. Et confirmer que rien n’est fait pour stopper la dérive sécuritaire actuelle.
Ils auront matraqué des personnes âgées, frappé des handicapés en chaise roulante, tiré au LBD sur des ados, agenouillé des classes entières, lancé des grenades à l’intérieur des appartements, tué une vieille dame — et puis bien sûr visé les yeux, lancé les GLI-F4 en cloche, arraché des mains. Ils auront tout fait — la police de Macron. Maintenant la haine de la population est sortie, et elle ne rentrera pas de sitôt dans le tube. […] Si le macronisme restera dans l’histoire comme la bascule dans l’État policier, c’est parce qu’à la prérogative exorbitante, il aura au contraire ajouté les autorisations exorbitantes : faites ce que vous voulez.
Cette mesure vise à offrir aux utilisateurs un plus grand contrôle sur leurs empreintes numériques et à améliorer la protection de leur vie privée, mais les critiques craignent qu’elle ne renforce encore la domination de Google.
Après avoir promis de chiffrer de bout en bout les messages échangés sur ses applications Messenger, Instagram et WhatsApp, Facebook a annoncé que son projet ne verrait pas le jour avant « des années ». En cause, la complexité à la fois technique et politique du sujet.
Le capitalisme, en révolutionnant la production, a introduit une contradiction : la richesse se fait désormais en réseau, mais reste possédée sous forme d’archipel. […] Internet, et plus largement la constellation des technologies numériques que nous appelons « tech », intensifie la contradiction fondamentale du capitalisme entre la richesse produite collectivement et la propriété privée.
Les violeurs et assassins ne représentent que moins de 5% de la population carcérale. Ce sont des pauvres qui sont derrière les barreaux. Je n’ai pas vu, en prison, de bourgeois, de banquiers ni de policiers. Pourtant, la première des violences, la première des criminalités, c’est celle qui vient d’en haut de la pyramide sociale.
Ils ne se soucient pas que les gens brûlent. Ils ne se soucient pas que la planète brûle. Ils ne se soucient que de leur pouvoir. Ils régneront sur les cendres.
La hausse du niveau de la mer pourrait atteindre 1,40 m d’ici 2100 dans certaines zones du delta du Gange, selon une vaste étude internationale. Soit le double des projections du Giec.
Sur la place Tahrir de Bagdad, comme dans plusieurs villes du sud du pays, des milliers d’Irakiens ont défilé aux cris de « Non à l’Iran ! Non à l’Amérique ! ».
L’étude note que lorsqu’un État augmente son salaire minimum d’un dollar par heure, le taux de suicide parmi les adultes de 18 à 64 ans ayant fait des études au niveau lycée ou inférieur enregistre une baisse de 3,5% à 6%.
La Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) est une des missions les plus controversées de l’histoire de l’ONU. Elle a fait l’objet de plusieurs allégations d’exploitation et d’abus sexuels. Un nombre choquant de militaires et de civils faisant partie du personnel de maintien de la paix ont commis des violations des droits de la personne, avec notamment des cas d’exploitation sexuelle, de viols et même d’exécutions.
Désireux de revenir sur l’inconditionnalité de l’accueil d’urgence, l’Élysée s’est immiscé dans le processus de nomination du dirigeant du 115. Une première depuis sa création, en 1993.
Le texte du projet de loi instituant un système universel de retraite a été rendu public ce matin par un certain nombre de syndicats et organismes y ayant eu accès. Dans cette version du projet, l’article 64 du chapitre 2 du titre 5 indique précisément que le gouvernement appelle le secteur de l’assurance à généraliser le recours à l’épargne-retraite.
Alors que Muriel Pénicaud ouvre le bal des concertations à la recherche d’un compromis, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, annonce que le projet de loi est déjà rédigé.
Dans la version transmise jeudi soir pour avis aux différentes caisses de retraites, le gouvernement reprend en détail le dispositif décrit par Edouard Philippe il y a… un mois.
Ce qui frappe dans le projet de réforme des retraites du gouvernement, eu égard à l’ampleur du bouleversement proposé, c’est son imprécision et l’absence de tout chiffrage détaillé et transparent.
Le terme figurait bien dans un arrêté de mardi. La préfecture évoque des «interprétations fallacieuses» mais a remplacé l’arrêté par une nouvelle version
De l’école à la retraite, les réformes du Président décivilisent : en place des solidarités d’hier, elles produisent partout du «chacun seul». Chacune et chacun doit entendre l’appel des grévistes de la première heure à venir les rejoindre ou les relayer – et pas seulement les jours de manifestation.
Au moment même où Édouard Philippe annonçait la “suspension provisoire” de la fameuse mesure concernant l’âge pivot, obtenant ainsi la trahison programmée de la CFDT, la manifestation parisienne démontrait toute l’ampleur du refus populaire de cette réforme et la détermination des gens à se battre jusqu’à son retrait total.
La réforme des retraites n’est pas encore passée devant le Parlement que France Info fait déjà la promotion… des produits d’épargne retraite pour « compléter le montant de sa pension ». Ou quand le « journalisme de solutions » se combine avec le suivisme vis-à-vis du gouvernement.
On note que l’ouverture de l’enquête fait suite à la publication de la vidéo. Car quand un tir de LBD à courte distance est documenté, mais sans vidéo (comme ici), le parquet ne réagit pas.
Un premier fonctionnaire donne un grand coup de matraque à la personne face à lui, tandis qu’un autre procède à un balayage avec son bâton de défense de gauche à droite. Un individu, de dos, avec une casquette, pousse le bouclier d’un des agents.On distingue alors nettement un policier s’avancer, braquer une première fois son LBD, reculer, s’avancer à nouveau et tirer. La petite fumée qui sort du canon ne laisse aucun doute sur son geste.
C’est au moment où la foule se fait la plus dense, (à cause de la pression inverse de l’immense cortège qui arrive depuis la place de la République) que sans raison apparente, une pluie de lacrymogènes s’abat sur la masse de chair compacte. C’est la surprise totale, l’incompréhension générale.[…] Pour ceux qui se relèvent c’est une mêlée de corps faite d’innombrables policiers de la BAC, arrivés par salve, à pied ou à moto, qui tombe sur les manifestants sans défense.[…] Il s’agit d’écraser les tissus, d’ouvrir les cranes, de brutaliser les organes au pied de biche, mais sans jamais chercher l’arrestation. Il faut simplement supplicier ceux qui ont eu le mauvais goût de protester.
La période actuelle a cela d’étonnant qu’elle fait monter en miroir l’horreur de la répression d’une société fascisante de Macron avec l’espoir et la beauté de ceux qui résistent. Tout est plus fort, de jour en jour : l’horreur et le sublime.
En France, le débat autour du plaquage ventral est ancien. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné l’Hexagone en 2007 dans une affaire similaire. En 2011, Amnesty International dénonçait les dangers de ce geste, répertoriant cinq décès entre 2004 et 2009.
Ce qu’il faut bien appeler le meurtre de Cédric Chouviat sera peut-être le meurtre de trop – “Le troisième mort de Christophe Castaner”, titre étrangement Mediapart, alors que Bastamag recense 26 décès liés à une intervention policière, pour la seule année 2019.[…] Banal constat : le meurtre de Cédric Chouviat n’aurait eu aucune chance de devenir le meurtre de trop, sans les vidéos.
Je t’assure y-a-des gens, vraiment ! Le type se fait pincer en flagrant délit de rouler en scooter sur la route avec un casque sur son téléphone, et en plus il n’est pas content de se faire verbaliser pour rien ! [..] les gens sont dingues de nos jours, il n’acceptent plus rien: ni les contrôles au faciès, ni les verbalisations abusives, ni les grenades lacrymo ou les LBD…Fous, te dis-je ! […] En fait, le gentil livreur de rêves, papa de cinq marmots, il a été tué par un atémi de l’avant-bras étrangleur de la Police nationale qui a brisé d’un coup sec aux arcs de son larynx le souffle pur de sa liberté…elle s’est ensuite éparpillée partout aux alentours en mille éclats de cris translucides… on aurait dit un envol de guillotines.
«On m’a traînée au sol, j’ai même senti qu’on me soulevait mais je n’ai pas opposé de résistance de peur d’être blessée.» C’est à ce moment-là qu’un homme se jette sur elle pour la protéger : «[…] C’est lui qui a été frappé. Moi, je pèse 50 kilos, si j’avais pris ces coups, ils m’auraient cassée en deux.»
Olivier Beziade a été blessé à la tête le 12 janvier 2019 par un tir de LBD 40. Plongé dans un coma artificiel, puis immobilisé quatre-vingt-dix jours, il souffre toujours d’hémiplégie.
Les multiples vidéos montrant des manifestants frappés au sol par des fonctionnaires, ou encore celle où l’on voit un agent tirant à bout portant au LBD – le parquet de Paris a ouvert une enquête sur ce geste extrêmement dangereux – suffiraient à révulser n’importe quel citoyen.
Stupeur ce vendredi à Perpignan pour les 25 salariés de B2S, sous-traitant d’Amazon spécialisé dans la livraison de colis. Alors qu’ils s’étaient mis en grève la veille contre les cadences de travail qu’ils jugent “infernales”, ils ont découvert que leur entreprise avait disparu pendant la nuit.
Dans plusieurs décennies, on regardera notre période en se disant qu’en quelques mois, les citoyens français ont vu leur liberté se réduire, avec le silence complice du plus grand nombre des secteurs qui auraient pu s’y opposer (politiques, associatifs, médiatiques…). Une période où il aura été accepté que des personnes soient arrêtées pour simple port d’un gilet jaune. Où des milliers de citoyens se sont vus privés de leur droit de manifester. Alors oui, depuis plusieurs mois, nous utilisons le terme d’autoritarisme pour parler du système politique français de 2019. Il ne s’agit pas de totalitarisme puisque la pluralité de partis et de syndicats est toujours présente. Mais il s’agit bien d’autoritarisme. […] Pire. Nous estimons aujourd’hui que le pouvoir actuel prend la direction d’un post fascisme, celui d’un système économique ultra libéral qui use de tous les coups possibles pour se maintenir.
Dans les Pyrénées espagnoles, la vallée d’Arce abrite plusieurs villages occupés par des collectifs autogestionnaires depuis de nombreuses années. Coupés de la moindre petite ville par plusieurs heures de voiture,ils y vivent en autarcie et s’organisent selon leurs propres règles. Entre construction d’une alternative réelle à la société capitaliste et fuite hors du monde, quelles sont les forces et les limites de ce modèle ?
L’ensemble des publications au Journal officiel des associations et fondations d’entreprise (JOAFE), ainsi que celles liées aux comptes annuels des associations et des organisations syndicales et professionnelles, sont gratuites depuis le 1er janvier 2020. C’est ce que prévoit en effet un arrêté du 25 novembre 2019.
C’est l’occasion peut-être de se demander combien de femmes ont pu participer réellement à ce “sondage” (si quelqu’un·e trouve une source fiable…) et de (re)lire quelques petites choses :
Retrouvez les revues de web précédentes dans la catégorie Libre Veille du Framablog.
Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).
D’autres technologies pour répondre à l’urgence de la personne ?
« Ce dont nous avons besoin, c’est le contraire de la Big Tech. Nous avons besoin de Small Tech – des outils de tous les jours conçus pour augmenter le bien-être humain, et non les profits des entreprises. »
Ce n’est pas une théorie complotiste : le profilage et la vente de données privées font, depuis des années, partie intégrante du modèle économique de la plupart des entreprises du numérique. Dans cet article traduit par Framalang, Aral Balkan (auquel nous faisons régulièrement écho) suggère qu’il est urgent de s’éloigner de ce modèle qui repose sur les résultats financiers pour gagner en indépendance et explique pourquoi c’est important pour chacun d’entre nous.
Grâce à Greta Thunberg, nous parlons sans aucun doute de la première. La question de savoir si nous allons vraiment faire quelque chose à ce sujet, bien sûr, fait l’objet d’un débat.2
De même, grâce à la montée de l’extrême droite dans le monde entier sous la forme de (entre autres) Trump aux États-Unis, Johnson au Royaume-Uni, Bolsonaro au Brésil, Orban en Hongrie et Erdoğan en Turquie, nous parlons également de la seconde, y compris du rôle de la propagande (ou « infox ») et des médias sociaux dans sa propagation.
Celle sur laquelle nous sommes les plus désemparé·e·s et partagé·e·s, c’est la troisième, même si toutes les autres en découlent et en sont les symptômes. C’est l’urgence sans nom. Enfin, jusqu’à présent.
L’urgence de la personne
On ne peut pas comprendre « l’urgence de la personne » sans comprendre le rôle que la technologie de réseau et numérique grand public joue dans sa perpétuation.
Votre télé ne vous regardait pas, YouTube si.
La technologie traditionnelle – non numérique, pas en réseau – était un moyen de diffusion à sens unique. C’est la seule chose qu’un livre imprimé sur la presse Gutenberg et votre téléviseur analogique avaient en commun.
Autrefois, quand vous lisiez un journal, le journal ne vous lisait pas aussi. Lorsque vous regardiez la télévision, votre téléviseur ne vous regardait pas aussi (à moins que vous n’ayez spécifiquement permis à une société de mesure d’audience, comme Nielsen, d’attacher un audimètre à votre téléviseur).
Il ne s’agit pas d’une théorie de la conspiration farfelue, mais simplement du modèle d’affaires de la technologie actuelle. J’appelle ce modèle d’affaires « l’élevage d’êtres humains ». C’est une partie du système socio-économique, dont nous faisons partie, que Shoshana Zuboff appelle le capitalisme de surveillance.3
Et pis encore : Alphabet Inc, qui possède Google et YouTube, ne se contente pas de vous observer lorsque vous utilisez un de leurs services, mais vous suit également sur le Web lorsque vous allez de site en site. À lui seul, Google a les yeux sur 70 à 80 % du Web.
Mais ils ne s’arrêtent pas là non plus. Les exploitants d’êtres humains achètent également des données auprès de courtiers en données, partagent ces données avec d’autres exploitants et savent même quand vous utilisez votre carte de crédit dans les magasins ayant pignon sur rue. Et ils combinent toutes ces informations pour créer des profils de vous-même, constamment analysés, mis à jour et améliorés.
Nous pouvons considérer ces profils comme des simulations de nous-mêmes. Ils contiennent des aspects de nous-mêmes. Ils peuvent être (et sont) utilisés comme des approximations de nous-mêmes. Ils contiennent des informations extrêmement sensibles et intimes sur nous. Mais nous ne les possédons pas, ce sont les exploitants qui les possèdent.
Il n’est pas exagéré de dire qu’au sein de ce système, nous ne sommes pas en pleine possession de nous-mêmes. Dans un tel système, où même nos pensées risquent d’être lues par des entreprises, notre identité et le concept même d’autodétermination sont mis en danger.
Nous sommes sur le point de régresser du statut d’être humain à celui de propriété, piratés par une porte dérobée numérique et en réseau, dont nous continuons à nier l’existence à nos risques et périls. Les conditions préalables à une société libre sont soumises à notre compréhension de cette réalité fondamentale.
Si nous nous prolongeons en utilisant la technologie, nous devons étendre le champ d’application légal des droits de l’homme pour inclure ce « Moi » prolongé.
Si nous ne pouvons définir correctement les limites d’une personne, comment pouvons-nous espérer protéger les personnes ou l’identité d’une personne à l’ère des réseaux numériques ?
Aujourd’hui, nous sommes des êtres fragmentés. Les limites de notre être ne s’arrêtent pas à nos frontières biologiques. Certains aspects de notre être vivent sur des morceaux de silicium qui peuvent se trouver à des milliers de kilomètres de nous.
Il est impératif que nous reconnaissions que les limites du moi à l’ère des réseaux numériques ont transcendé les limites biologiques de nos corps physiques et que cette nouvelle limite – le « Moi » prolongé ; la totalité fragmentée du moi – constitue notre nouvelle peau numérique et que son intégrité doit être protégée par les droits de l’homme.
Si nous ne faisons pas cela, nous sommes condamné·e·s à nous agiter à la surface du problème, en apportant ce qui n’est rien d’autre que des changements cosmétiques à un système qui évolue rapidement vers un nouveau type d’esclavage.
C’est l’urgence de la personne.
Un remaniement radical de la technologie grand public
Si nous voulons nous attaquer à l’urgence de la personne, il ne faudra rien de moins qu’un remaniement radical des technologies grand public.
Nous devons d’abord comprendre que si réglementer les exploitants d’humains et les capitalistes de la surveillance est important pour réduire leurs préjudices, cette réglementation constitue une lutte difficile contre la corruption institutionnelle et n’entraînera pas, par elle-même, l’émergence miraculeuse d’une infrastructure technologique radicalement différente. Et cette dernière est la seule chose qui puisse s’attaquer à l’urgence de l’identité humaine.
Imaginez un monde différent.
Faites-moi le plaisir d’imaginer ceci une seconde : disons que votre nom est Jane Smith et que je veux vous parler. Je vais sur jane.smith.net.eu et je demande à vous suivre. Qui suis-je ? Je suis aral.balkan.net.eu. Vous me permettez de vous suivre et nous commençons à discuter… en privé.
Imaginez encore que nous puissions créer des groupes – peut-être pour l’école où vont nos enfants ou pour notre quartier. Dans un tel système, nous possédons et contrôlons tou·te·s notre propre espace sur Internet. Nous pouvons faire toutes les choses que vous pouvez faire sur Facebook aujourd’hui, tout aussi facilement, mais sans Facebook au milieu pour nous surveiller et nous exploiter.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système en pair à pair qui établisse une passerelle avec le réseau mondial existant.
Ce dont nous avons besoin, c’est le contraire de la « Big Tech » (industrie des technologies). Nous avons besoin de « Small Tech » (technologie à petite échelle) – des outils de tous les jours pour les gens ordinaires, conçus pour augmenter le bien-être humain, et non les profits des entreprises.
Étapes concrètes
À la Small Technology Foundation, Laura et moi avons déjà commencé à construire certains des éléments fondamentaux d’un pont possible entre le capitalisme de surveillance et un avenir radicalement démocratique, entre pairs. Et nous continuerons à travailler sur les autres composantes cette année et au-delà. Mais il y a des mesures pratiques que nous pouvons tou·te·s prendre pour aider à faire avancer les choses dans cette direction.
Voici quelques suggestions pratiques pour différents groupes :
Les gens ordinaires
1. Ne vous culpabilisez pas, vous êtes les victimes. Quand 99,99999 % de tous les investissements technologiques vont aux « exploitants d’humains », ne laissez personne vous dire que vous devriez vous sentir mal d’avoir été obligé·e·s d’utiliser leurs services par manque d’alternatives.
2. Cela dit, il existe des alternatives. Cherchez-les. Utilisez-les. Soutenez les gens qui les fabriquent.
3. Prenez conscience que ce problème existe. Appelez des responsables et défendez ceux qui le font. À tout le moins, n’écartez pas les préoccupations et les efforts de ceux et celles d’entre nous qui tentent de faire quelque chose à ce sujet.
Les développeurs
1. Cessez d’intégrer les dispositifs de surveillance d’entreprises comme Google et Facebook dans vos sites Web et vos applications. Cessez d’exposer les gens qui utilisent vos services au capitalisme de surveillance.
2. Commencez à rechercher d’autres moyens de financer et de construire des technologies qui ne suivent pas le modèle toxique de la Silicon Valley.
3. Laissez tomber la « croissance » comme mesure de votre succès. Construisez des outils que les individus possèdent et contrôlent, et non votre entreprise ou organisation. Créez des applications Web pour utilisateur unique (dont chaque personne sera l’unique propriétaire). Soutenez des plateformes libres (comme dans liberté) et décentralisées (sans nager dans les eaux troubles de la blockchain).
L’Union Européenne
1. Cessez d’investir dans les start-ups et d’agir comme un Département de recherche et développement officieux de la Silicon Valley et investissez plutôt dans les « stayups » (entreprises durables, PME ou micro-entreprises matures).
2. Créez un domaine de premier niveau (DPN) non commercial ouvert à tous, où chacun peut enregistrer un nom de domaine (avec un certificat Let’s Encrypt automatique) pour un coût nul avec un seul « appel API ».
3. Appuyez-vous sur l’étape précédente pour offrir à chaque citoyen·ne de l’Union Européenne, payé par l’argent du contribuable européen, un serveur privé virtuel de base, doté de ressources de base pour héberger un nœud actif 24h/24 dans un système pair-à-pair qui le détacherait des Google et des Facebook du monde entier et créerait de nouvelles possibilités pour les gens de communiquer en privé ainsi que d’exprimer leur volonté politique de manière décentralisée.
Et, généralement, il est alors temps pour chacun·e d’entre nous de choisir un camp.
Le camp que vous choisissez décidera si nous vivons en tant que personnes ou en tant que produits. Le côté que vous choisissez décidera si nous vivons dans une démocratie ou sous le capitalisme.
Démocratie ou capitalisme ? Choisissez.
Si, comme moi, vous avez grandi dans les années 80, vous avez probablement accepté sans réfléchir la maxime néolibérale selon laquelle la démocratie et le capitalisme vont de pair. C’est l’un des plus grands mensonges jamais propagés. La démocratie et le capitalisme sont diamétralement opposés.
Vous ne pouvez pas avoir une démocratie fonctionnelle et des milliardaires et des intérêts corporatifs de billions de dollars et la machinerie de désinformation et d’exploitation des Big Tech de la Silicon Valley. Ce que nous voyons, c’est le choc du capitalisme et de la démocratie, et le capitalisme est en train de gagner.
Avons-nous déjà passé ce tournant ? Je ne sais pas. Peut-être. Mais on ne peut pas penser comme ça.
Personnellement, je vais continuer à travailler pour apporter des changements là où je pense pouvoir être efficace : en créant une infrastructure technologique alternative pour soutenir les libertés individuelles et la démocratie.
L’humanité a déjà mis en place l’infrastructure du techno-fascisme. Nous avons déjà créé (et nous sommes toujours en train de créer) des éléments panoptiques. Tout ce que les fascistes ont à faire, c’est d’emménager et de prendre les commandes. Et ils le feront démocratiquement, avant de détruire la démocratie, tout comme Hitler l’a fait.
Et si vous pensez que «les années 30 et 40 c’était quelque chose», rappelez-vous que les outils les plus avancés pour amplifier les idéologies destructrices de l’époque étaient moins puissants que les ordinateurs que vous avez dans vos poches aujourd’hui. Aujourd’hui, nous avons le « Machine Learning » (Apprentissage machine) et sommes sur le point de débloquer l’informatique quantique.
Nous devons nous assurer que les années 2030 ne reproduisent pas les années 1930. Car nos systèmes centralisés avancés de saisie, de classification et de prévision des données, plus une centaine d’années d’augmentation exponentielle de la puissance de traitement (notez que je n’utilise pas le mot « progrès »), signifient que les années 2030 seront exponentiellement pires.
Qui que vous soyez, où que vous soyez, nous avons un ennemi commun : l’Internationale nationaliste. Les problèmes de notre temps dépassent les frontières nationales. Les solutions le doivent également. Les systèmes que nous construisons doivent être à la fois locaux et mondiaux. Le réseau que nous devons construire est un réseau de solidarité.
Nous avons créé le présent. Nous allons créer le futur. Travaillons ensemble pour faire en sorte que cet avenir soit celui dans lequel nous voulons vivre nous-mêmes.
Discours d’Aral Balkan au Parlement européen, fin 2019, lors de la rencontre sur l’avenir de la réglementation de l’Internet. Merci à la Quadrature du Net et à sa chaîne PeerTube.