GitHub et les libristes : un danger et un défi !

Lorsqu’une personnalité notoire du Libre comme Carl Chenet s’attaque avec pertinence à la tendance massive du « tous sur GitHub » et égratigne la communauté du Libre pour son immobilisme (et même sa paresse !), Framasoft trouve que c’est une bonne occasion de lui donner un peu plus de voix encore.

S’adressant principalement aux développeurs, il pointe les dangers d’un service centralisateur, privateur, qui uniformise les pratiques en étouffant les alternatives. Ça ne vous rappelle rien ? Oui, les mêmes écueils contre lesquels nous vous mettons en garde dans notre campagne degooglisons ! Ajoutons que nous avons déjà basculé sur GitLab, comme le recommande Carl, dès 2014 et mis à la disposition de tous depuis le mois de mars 2015 notre GitLab qui héberge à ce jour 3017 projets, 2071 utilisateurs inscrits, 242 groupes.

Nous reprenons ici avec son autorisation le récent billet de Carl qui a déjà suscité d’intéressants commentaires et en provoquera probablement d’autres ici même.

 

Le danger GitHub

Un article de Carl Chenet d’abord publié sur son blog

Carl ChenetAlors que le projet CPython (implémentation historique du projet Python) a annoncé son passage chez GitHub (avec quelques restrictions, nous reviendrons là-dessus), il est plus que jamais important de s’interroger sur les risques encourus d’utiliser un logiciel propriétaire dans notre chaîne de création du Logiciel Libre.

Des voix critiques s’élèvent régulièrement contre les risques encourus par l’utilisation de GitHub par les projets du Logiciel Libre. Et pourtant l’engouement autour de la forge collaborative de la startup Californienne à l’octocat continue de grandir.

codercatL’octocat, mascotte de GitHub

Ressentis à tort ou à raison comme simples à utiliser, efficaces à l’utilisation quotidienne, proposant des fonctionnalités pertinentes pour le travail collaboratif en entreprise ou dans le cadre d’un projet de Logiciel Libre, s’interconnectant aujourd’hui à de très nombreux services d’intégration continue, les services offerts par GitHub ont pris une place considérable dans l’ingénierie logicielle ces dernières années.

Quelles sont ces critiques et sont-elles justifiées ? Nous proposons de les exposer dans un premier temps dans la suite de cet article avant de peser le pour ou contre de leur validité.

1. Points critiques

1.1 La centralisation

L’application GitHub appartient et est gérée par une entité unique, à savoir GitHub, inc, société américaine. On comprend donc rapidement qu’une seule société commerciale de droit américain gère l’accessibilité à la majorité des codes sources des applications du Logiciel Libre, ce qui représente un problème pour les groupes utilisant un code source qui devient indisponible, pour une raison politique ou technique.

De plus cette centralisation pose un problème supplémentaire : de par sa taille, ayant atteint une masse critique, elle s’auto-alimente. Les personnes n’utilisant pas GitHub, volontairement ou non, s’isolent de celles qui l’utilisent, repoussées peu à peu dans une minorité silencieuse. Avec l’effet de mode, on n’est pas « dans le coup » quand on n’utilise pas GitHub, phénomène que l’on rencontre également et même devenu typique des réseaux sociaux propriétaires (Facebook, Twitter, Instagram).

1.2 Un logiciel privateur

Lorsque vous interagissez avec GitHub, vous utilisez un logiciel privateur, dont le code source n’est pas accessible et qui ne fonctionne peut-être pas comme vous le pensez. Cela peut apparaître gênant à plusieurs points de vue. Idéologique tout d’abord, mais peut-être et avant tout pratique. Dans le cas de GitHub on y pousse du code que nous contrôlons hors de leur interface. On y communique également des informations personnelles (profil, interactions avec GitHub). Et surtout un outil crucial propriétaire fourni par GitHub qui s’impose aux projets qui décident de passer chez la société américaine : le gestionnaire de suivi de bugs.

1.3 L’uniformisation

Travailler via l’interface GitHub est considéré par beaucoup comme simple et intuitif. De très nombreuses sociétés utilisent maintenant GitHub comme dépôt de sources et il est courant qu’un développeur quittant une société retrouve le cadre de travail des outils GitHub en travaillant pour une autre société. Cette fréquence de l’utilisation de GitHub dans l’activité de développeur du Libre aujourd’hui participe à l’uniformisation du cadre de travail dudit développeur.

clone_army

L’uniforme évoque l’armée, ici l’armée des clones

2. Validité des points critiques

2.1 Les critiques de la centralisation

Comme dit précédemment, GitHub est aujourd’hui la plus grande concentration de code source du Logiciel Libre. Cela fait de lui une cible privilégiée.  Des attaques massives par déni de service ont eu lieu en mars et août 2015. De même, une panne le 15 décembre 2015 a entraîné l’indisponibilité de 5% des dépôts. Idem le 15 novembre. Et il s’agit des incidents récents déclarés par les équipes de GitHub elles-mêmes. On peut imaginer un taux d’indisponibilité moyen des services bien supérieur.

 

githubdown

L’excuse n°1 des programmeurs pour se lâcher sans scrupules : « GitHub est en panne »

— Hé, au boulot les gars ! — Github est en panne !

— Ah bon, continuez alors.

2.2 Les critiques relatives à l’usage d’un logiciel privateur

Cette critique, avant tout idéologique, se heurte à la conception même que chacun des membres de la communauté se fait du Logiciel Libre, et en particulier d’un critère : contaminant ou non, qu’on résume en général par GPL versus MIT/BSD.

 

bsdvsgpl

Framanote : MIT/BSD sont des licences permissives, laissant toutes les libertés, même celle de reprendre le code dans un logiciel privateur/propriétaire. Cela correspond à la CC-BY ou à la CC-0 dans les licences Creative Commons.

GPL est une licence copyleft (ou contaminante). Le principe est que tout développement utilisant un code sous licence contaminante doit rester Libre, donc être diffusé sous la même licence. Cela correspond à la mention SA dans les licences Creative Commons.


Les défenseurs du Logiciel Libre contaminant vont être gênés d’utiliser un logiciel propriétaire car ce dernier ne devrait pas exister. Il doit être assimilé, pour citer Star Trek,  car il est une boîte noire communicante, qui met en danger la vie privée, détourne nos usages à des fins commerciales, gêne ou contraint la liberté de jouir entièrement de ce qu’on a acquis, etc.

Les tenants d’une totale liberté sont moins complexés dans leur utilisation des logiciels privateurs puisqu’ils acceptent l’existence desdits logiciels privateurs au nom d’une liberté sans restriction. Ils acceptent même que le code qu’ils développent aboutissent dans ces logiciels, ce qui arrive bien plus souvent qu’on ne le croit, voir à ce sujet la liste à couper le souffle des produits commerciaux reposant sur FreeBSD. On peut donc voir dans cette aile de la communauté du Logiciel Libre une totale sérénité à utiliser GitHub. Et ce qui est cohérent vis-à-vis de l’idéologie soutenue. Si vous êtes déjà allé au Fosdem, un coup d’œil dans l’amphithéâtre Janson permet de se rendre compte de la présence massive de portables Apple tournant sous MacOSX.

freebsd
FreeBSD, principal projet des BSD sous licence MIT

Mais au-delà de cet aspect idéologique pur et pour recentrer sur l’infrastructure de GitHub elle-même, l’utilisation du gestionnaire de suivi de bugs de GitHub pose un problème incontournable. Les rapports de bugs sont la mémoire des projets du Logiciel Libre. Il constitue le point d’entrée des nouveaux contributeurs, des demandes de fonctionnalités, des rapports de bugs et donc la mémoire, l’histoire du projet qui ne peut se limiter au code seul. Il est courant de tomber sur des rapports de bugs lorsque vous copiez/collez votre message d’erreur dans un moteur de recherche. Mémoire précieuse non seulement pour le projet lui-même, mais aussi pour ses utilisateurs actuels et à venir.

GitHub propose d’extraire les rapports de bugs via son API, certes, mais combien de projets anticiperont une éventuelle défaillance de GitHub  ou un retournement de situation arrêtant brusquement le service ? Très peu à mon avis. Et comment migrer vers un nouveau système de suivi de bugs les données fournies par GitHub ?

L’exemple de l’utilitaire de gestion de listes de choses à faire (TODO list) Astrid, racheté par Yahoo! il y a quelques années reste un très bon exemple de service ayant grandi rapidement, largement utilisé et qui a fermé du jour au lendemain, proposant pendant quelques semaines seulement d’extraire ses données. Et il s’agissait là d’un simple gestionnaire de tâches à faire. Le même problème chez GitHub serait dramatiquement plus difficile à gérer pour de très nombreux projets, si on leur laisse la possibilité de le gérer. Certes le code reste disponible et pourra continuer de vivre ailleurs, mais la mémoire du projet sera perdue, alors qu’un projet comme Debian approche aujourd’hui les 800 000 rapports de bugs. Une vraie mine d’or d’informations sur les problèmes rencontrés, les demandes de fonctionnalités et le suivi de ces demandes. Les développeurs du projet CPython passant chez GitHub ont anticipé ce problème et ne vont pas utiliser le système de suivi de bugs de GitHub.

 

proposed-debian-logoDebian, l’un des principaux projets du Logiciel Libre

avec autour de 1000 contributeurs officiels

2.3 L’uniformisation

La communauté du Logiciel Libre oscille sans cesse entre un besoin de normes afin de réduire le travail nécessaire pour l’interopérabilité et l’attrait de la nouveauté, caractérisée par l’intrinsèque besoin de différence vis-à-vis de l’existant.

GitHub a popularisé l’utilisation de Git, magnifique outil qui aujourd’hui touche des métiers bien différents des programmeurs auxquels il était initialement lié. Peu à peu, tel un rouleau compresseur, Git a pris une place si centrale que considérer l’usage d’un autre gestionnaire de sources est quasiment impossible aujourd’hui, particulièrement en entreprise, malgré l’existence de belles alternatives qui n’ont malheureusement pas le vent en poupe, comme Mercurial.

git-logo

Un projet de Logiciel Libre qui naît aujourd’hui, c’est un dépôt Git sur GitHub avec un README.md pour sommairement le décrire. Les autres voies sont totalement ostracisées. Et quelle est la punition pour celui qui désobéit ? Peu ou pas de contributeurs potentiels. Il semble très difficile de pousser aujourd’hui le contributeur potentiel à se lancer dans l’apprentissage d’un nouveau gestionnaire de sources ET une nouvelle forge pour chaque projet auquel on veut contribuer. Un effort que fournissait pourtant tout un chacun il y a quelques années.

Et c’est bien dommage car GitHub, en proposant une expérience unique et originale à ses utilisateurs, taille à grands coups de machette dans les champs des possibles. Alors oui, sûrement que Git est aujourd’hui le meilleur des système de gestion de versions. Mais ça n’est pas grâce à cette domination sans partage qu’un autre pourra émerger. Et cela permet à GitHub d’initier à Git les nouveaux arrivants dans le développement  à un ensemble de fonctionnalités très restreint, sans commune mesure avec la puissance de l’outil Git lui-même.

Centralisation, uniformisation, logiciels privateurs et bientôt… fainéantise ?

Le combat contre la centralisation est une part importante de l’idéologie du Logiciel Libre car elle accroît le pouvoir de ceux qui sont chargés de cette centralisation et qui la contrôlent sur ceux qui la subissent. L’aversion à l’uniformisation née du combat contre les grandes firmes du logiciel souhaitant imposer leur vision fermée et commerciale du monde du logiciel a longtemps nourri la recherche réelle d’innovation et le développement d’alternatives brillantes. Comme nous l’avons décrit, une partie de la communauté du Libre s’est construit en opposition aux logiciels privateurs, les considérant comme dangereux. L’autre partie, sans vouloir leur disparition, a quand même choisi un modèle de développement à l’opposé de celui des logiciels privateurs, en tout cas à l’époque car les deux mondes sont devenus de plus en plus poreux au cours des dernières années.

L’effet GitHub est donc délétère au point de vue des effets qu’il entraîne : la centralisation,  l’uniformisation, l’utilisation de logiciels privateurs comme leur système de gestion de version, au minimum. Mais la récente affaire de la lettre « Cher GitHub… » met en avant un dernier effet, totalement inattendu de mon point de vue : la fainéantise. Pour les personnes passées à côté de cette affaire, il s’agit d’une lettre de réclamations d’un nombre très important de représentants de différents projets du Logiciel Libre qui réclament à l’équipe de GitHub d’entendre leurs doléances, apparemment ignorées depuis des années, et d’implémenter de nouvelles fonctionnalités demandées.

Mais depuis quand des projets du Logiciel Libre qui se heurtent depuis des années à un mur tentent-ils de faire pleurer le mur et n’implémentent pas la solution qui leur manquent ? Lorsque Torvald a subi l’affaire Bitkeeper et que l’équipe de développement du noyau Linux n’a plus eu l’autorisation d’utiliser leur gestionnaire de versions, Linus a mis au point Git. Doit-on rappeler que l’impossibilité d’utiliser un outil ou le manque de fonctionnalités d’un programme est le moteur principal de la recherche d’alternatives et donc du Logiciel Libre ? Tous les membres de la communauté du Logiciel Libre capables de programmer devraient avoir ce réflexe. Vous n’aimez pas ce qu’offre GitHub ? Optez pour Gitlab. Vous n’aimez pas Gitlab ? Améliorez-le ou recodez-le.

gitlab

Logo de Gitlab, une alternative possible à GitHub

en choisissant la version Communauté

Que l’on soit bien d’accord, je ne dis pas que tout programmeur du Libre qui fait face à un mur doit coder une alternative. En restant réaliste, nous avons tous nos priorités et certains de nous aiment dormir la nuit (moi le premier). Mais lorsqu’on voit 1340 signataires de cette lettre à GitHub et parmi lesquels des représentants de très grands projets du Logiciel Libre, il me paraît évident que les volontés et l’énergie pour coder une alternative existe. Peut-être d’ailleurs apparaîtra-t-elle suite à cette lettre, ce serait le meilleur dénouement possible à cette affaire.

GitPourTous

Finalement, l’utilisation de GitHub suit cette tendance de massification de l’utilisation d’Internet. Comme aujourd’hui les utilisateurs d’Internet sont aspirés dans des réseaux sociaux massivement centralisés comme Facebook et Twitter, le monde des développeurs suit logiquement cette tendance avec GitHub. Même si une frange importante des développeurs a été sensibilisée aux dangers de ce type d’organisation privée et centralisée, la communauté entière a été absorbée dans un mouvement de centralisation et d’uniformisation. Le service offert est utile, gratuit ou à un coût correct selon les fonctionnalités désirées, confortable à utiliser et fonctionne la plupart du temps. Pourquoi chercherions-nous plus loin ? Peut-être parce que d’autres en profitent et profitent de nous pendant que nous sommes distraits et installés dans notre confort ? La communauté du Logiciel Libre semble pour le moment bien assoupie.

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Le « lion » du Libre assoupi devant la cheminée (allégorie)

Liens :




Framacarte, pour libérer vos maps de Google !

Les barbu-e-s de la communauté le savent déjà : l’alternative Libre à GoogleMaps, c’est OpenStreetMaps (OSM pour les intimes). En un peu plus de dix ans, plus d’un million de personnes ont participé à ce projet de cartographie du monde librement utilisable et accessible

Mais comment faire pour que la famille Dupuis-Morizeau s’empare de ce magnifique outil offert par la communauté et se dégooglise un grand coup ? Notre réponse : Framacarte.

Vous offrir le monde au pied du sapin.

Avoir une carte en ligne, c’est très pratique pour tracer sa route d’un point A à un point B. C’est très exactement ce que vous propose Framacarte : placez votre point A, votre point B, votre tracé… et le tour est joué ! Vous n’avez qu’à cliquer sur « plus » puis sur l’icône « partager » pour avoir l’adresse web à partager à vos ami-e-s ou le code d’intégration afin de placer cette carte sur votre site web.

Balade du Jardin Japonais de Toulouse au fief du GUL Toulibre ;)
Balade du jardin japonais de Toulouse au fief du GUL Toulibre ;)

Framacarte ne s’arrête pas là. Vous pouvez bien entendu placer des étapes entre votre point A et votre point B… jusqu’à dessiner tout l’alphabet si cela vous chante (n’en déplaise à google, ce mot ne leur appartient pas :p).

Framacarte vous permet aussi de colorier des zones, changer les pictogrammes de vos épingles, utiliser plusieurs calques, changer les fonds de cartes (plutôt ville ou plutôt nature ?) importer ou exporter vos données… Bref, de créer des cartes vraiment personnalisées.

Ne réinventons pas la Frama-roue

Framacarte s’appuie sur deux projets Libres : les fonds de cartes sont ceux d’OpenStreetMap, tandis que l’outil d’édition et de partage des cartes n’est autre que le projet Umap. Oui, nous hébergeons tout simplement un clone de ce projet Libre déjà connu des barbu-e-s. Il faut dire que Framacarte n’était pas, à l’origine, dans nos projets de Dégooglisations.

C’est Yohan Boniface, contributeur de OpenStreetMap France et développeur de Umap, qui nous a contacté pour mettre en place cette Frama-version de Umap. L’occasion pour nous de lui poser 3 questions :

Question 1 : Bonjour Yohan, tout d’abord, est-ce que tu peux nous présenter Umap, ses origines, et comment il est développé ?

Je bossais dans un journal à l’époque, et j’étais attristé de voir qu’il n’existait aucun outil libre permettant à un journaliste de faire une simple carte pour afficher des données. Il fallait ou bien l’aide d’un développeur ou bien utiliser des services privatisateurs comme GoogleMap©.

uMap est bâti sur Django (un framework python), et j’ai cherché à le rendre modulaire : le frontend et le backend sont deux projets séparés, ce qui a permis à d’autres développeurs d’utiliser la même interface que uMap mais sur leur propre back-end.

À l’exception d’une demande financée par Ixxi (filiale tech de la RATP), je développe uMap sur mon temps libre, et j’y tiens!

Question 42 : Umap existe déjà et marche très bien… pourquoi cette envie de le doubler d’un Framachin ? C’est pas mieux de tout garder en un seul endroit ?

La centralisation coûte très cher, et ce coût induit une dépendance aux entrées financières. Dans le libre, on essaie autant que possible d’éviter le scénario alla Wikipedia, c’est-à-dire où le service à l’utilisateur est centralisé. On finit par passer son temps à chercher de l’argent pour financer le projet. Côté OpenStreetMap, on tâche autant que possible de laisser la communauté prendre en charge les services à l’utilisateur final.

Donc plus y a d’instances différentes, plus les coûts sont partagés, et plus le modèle est durable.

Il faut un peu connaître python pour installer uMap chez soi, mais quand c’est le cas on le fait tourner en 15 minutes, donc j’invite les motivés à installer d’autres instances! J’en connais déjà une bonne dizaine, notamment en Suisse, en Colombie, en Argentine, en Éthiopie, et aussi dans des intranets.

cliquez sur l'image pour aller sur Framacarte
cliquez sur l’image pour aller sur Framacarte

Question 1337 : À Framasoft, on espère que ce projet apportera du monde aux communautés Umap et OpenStreetMap… Mais du coup, comment y entrer et faut-il obligatoirement coder pour contribuer ?

Utiliser uMap, c’est déjà contribuer.

Parce que ça aide à le faire connaître, et donc à étendre ses utilisateurs, et donc à augmenter les instances disponibles, et donc à « dégoogliser » Internet.

Pour aller un peu plus loin dans la contribution, il y a plusieurs options. Faire des rapports de bugs ou des demandes d’amélioration est une façon d’aider à prioriser les développements. Il y a aussi un gros besoin de documentation et tutoriels.

On peut aussi participer à la traduction (on a récemment ajouté une traduction en amharique !). Enfin, y a de l’espace pour améliorer le graphisme et l’ergonomie.

Et bien sûr, quand on code en python (backend) ou en javascript (frontend), il y a de quoi faire ! La page du projet pour en savoir plus : http://wiki.openstreetmap.org/wiki/UMap

Libre à vous de dessiner sur le monde

Révolu, le temps des atlas coûteux (et autres cartes IGN) qu’il était illégal de photocopier et que l’on stabilotait à grands frissons. Désormais, avec Framacartes, vous pouvez laisser libre cours à votre imagination et partager en quelques clics ce parcours de trail avec l’ensemble de votre club…

carte-trail
oh le joli dénivelé !

… ou mettre en ligne sur le site de votre office de tourisme l’ensemble des restos, hébergements et lieux à visiter de votre ville…

carte-ville
ça ressemble furieusement à une chasse aux trésors… nous on dit ça, on dit rien, hein…

…ou encore détourner Framacarte pour dessiner un Tux, un Chaton ou un GNU sur le pays de votre choix (la première personne qui réalisera ce défi gagnera notre éternelle admiration déclarée officiellement sur nos réseaux sociaux !)

Car, encore une fois, le succès de cet outil ne dépendra que de vous. À vous donc de vous en emparer, de le partager et de nous soutenir par vos dons afin que nous préparions de nouvelles alternatives à GAFAM tout au long de 2016.




Je ne publierai plus chez toi (lettre ouverte à Apple)

Yann Houry est un professeur de français et auteur de manuels numériques dont nous avions encouragé la libération en 2014.
Nous reproduisons ici, avec son accord, la lettre ouverte (publiée initialement sur son blog), qu’il a adressée à un de nos GAFAM préféré dans laquelle il explique pourquoi il ne publiera plus chez Apple. Celle-ci est extrêmement instructive sur les conditions qu’ils peuvent imposer sur les contenus publiés.


En effet, la situation pourrait être comique si elle n’était kafkaïenne : Yann Houry se voit refuser – une n-ième fois – la publication d’un de ses manuels libres de grammaire sur la plate-forme iTunes au prétexte que « l’orthographe et la grammaire sont incorrects » ! (Le signalement est fait en anglais, en plus…)

Ce genre de pratique montre à notre sens bien les limites d’une trop grande concentration des pouvoirs des plate-formes sur internet : pour être vu, il faudrait publier sur ses plate-formes et pas ailleurs. Or ces dernières gèrent un tel volume de données publiées par leurs utilisateurs, qu’il devient impossible de les valider par des humains. C’est donc la machine qui prend le relais. Et on se retrouve alors avec des cas absurdes, comme celui de la peinture de Courbet, « L’origine du monde », censurée par Facebook.

Yann a finalement décidé de ne plus publier sur iTunes (tout en continuant – nous le regrettons – à publier chez Amazon ou Google Play, avec le risque que le problème se reproduise). Preuve supplémentaire que le secteur de l’édition a décidément bien besoin de se « dégoogliser » lui aussi. Framasoft propose par exemple le catalogue Framabookin.org pour partager, parmi des milliers d’autres œuvres, les ouvrages de sa collection Framabook. À quand le développement de ces « micro-catalogues », qui pourraient très bien être agrégées par des « moissonneurs » afin de proposer une recherche globale, et qui seraient surtout à l’écoute de leurs auteurs ?

 


Chère Apple,

Ma pomme préférée (alors que c’est moi la pomme), je t’écris pour te dire que je ne publierai plus chez toi.

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Depuis que tu t’es amusée, en 2012, à retirer mon livre de ton store parce que j’avais mis « libre et gratuit » sur la couverture, on s’est franchement bien marré ! Souviens-toi, tu m’avais dit : « Si tu veux revoir ton livre sur mon beau magasin, il faut retirer lesdits mots. Ils sont laids. Comment ? Tu l’as déjà fait, petit écrivaillon conciliant ? Eh bien retire « pour iPad » maintenant ! ».

Remove libre or gratuit

Et je l’avais fait.
Ce n’était qu’un début.
Dernièrement, j’avais écrit « Kobo » dans la préface du livre de grammaire et de littérature (mon dieu, quand j’y repense…). Encore plus récemment, j’ai dû oublier un truc dans la table des matières. Je t’ai envoyé des photos de mon dos que j’ai fouetté. J’espère que tu as aimé.

Et il y en a eu d’autres encore ! À propos du petit recueil que j’avais fait des fables de La Fontaine, j’avais dit que je m’appelais Yann Houry ! Grossière erreur ! Hop, on ne publie pas le livre !
Une fois, une vidéo ne fonctionnait pas ! Et hop ! on retire le livre. Une autre fois, tu as même retiré un livre parce que le « spelling and grammar must be correct » ! Ah ! tu t’es bien foutue de ma gueule ! Et ce en anglais ! Bah oui, tu ne vas quand même pas condescendre à t’exprimer dans la langue de ton interlocuteur ! Enfin ! Rien ne vaudra les mois que tu as mis à publier mon Manuel de 5e pour une raison que toi seule tu es incapable de donner.

grammar and spelling

Enfin bref. C’en est trop.
Je ne supporte plus. Raison pour quoi, je me barre ! Je m’en vais (et tes larmes – si tu étais capable d’émotion – n’y pourraient rien changer).
Imagine-t-on un éditeur publier puis retirer puis republier puis retirer à nouveau un livre de la vente ? C’est pourtant ce que tu viens de faire avec mon manuel de grammaire. C’est complètement insensé !

Problème

Je retire donc tous mes livres de ton store. J’imagine que tu t’en fiches comme de l’an quarante, mais moi ça me fait un bien fou.

Adieu.

Yann




Accord Microsoft-Éducation nationale : le Libre offre déjà des alternatives.

Mise à jour 3 décembre 2015 : Framasoft co-signe, avec de nombreuses associations et syndicats, un communiqué de presse dénonçant un partenariat indigne des valeurs affichées par l’Education Nationale.

C’est depuis les années 1970-1971 que le gouvernement français élabore et met en œuvre des plans informatiques (« numériques » dit-on aujourd’hui) pour l’Éducation Nationale. L’année la plus marquante, qui a fini par introduire vraiment des ordinateurs entre les murs de nos écoles, ce fut 1985 avec le lancement du plan Informatique Pour Tous (IPT) par L. Fabius.

La firme Microsoft a petit à petit avancé ses pions au cœur de l’Éducation nationale et, depuis lors, nous assistons à des accords réguliers entre le ministère et Microsoft, chiffrant l’usage de ses produits à plusieurs millions d’euros à chaque fois… avec un succès pour le moins mitigé. À tel point que les citoyens se sont récemment mobilisés autour de cette question en plébiscitant l’usage de logiciels libres dans les services publics lors de la consultation numérique initiée par la ministre Axelle Lemaire.

Et pourtant, comme un pied de nez à cette consultation, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a signé pas plus tard qu’hier un énième accord avec Microsoft. 13 millions d’euros pour s’assurer que les collégiens et collégiennes utilisent quotidiennement des logiciels et comptes Microsoft (quitte à fournir les tablettes). Cet argent servira donc à épier le comportement des élèves (pour leur fournir un « service personnalisé ») ainsi qu’à la formation de leurs enseignant-e-s à ces logiciels privateurs.

Tweet (im)pertinent et parodique de JcFrog en réaction à cette annonce
Tweet (im)pertinent et parodique de JcFrog en réaction à cette annonce
https://twitter.com/jcfrog/status/671394109974814720

En somme, un pas supplémentaire est donc effectué par Microsoft dans le monopole de l’informatique à l’école, jusqu’à saturer les élèves et les enseignants de solutions exclusives, centralisant et analysant les données des élèves selon des algorithmes dont le ministère n’a pas réclamé les clés (pas d’engagement à l’interopérabilité, ni à l’ouverture du code source).

Or, les enseignants ne manquent pas pour expérimenter et mettre en œuvre des solutions basées sur des logiciels libres. Des solutions plus ouvertes, plus malléables, et plus efficaces pour atteindre les objectifs d’un réel apprentissage de l’informatique par les élèves et une appropriation des outils dans leurs diversités et leurs logiques. Par exemple, les tablettes Tabulédu sont une solution pensée pour les classes de primaire dans le respect des données et des libertés des élèves.

Tabulédu en image.
Tabulédu en image.

Pour le collège, c’est en Espagne qu’on peut trouver de l’inspiration. En Mai 2014, le Framablog publiait Fin du support XP, un collège espagnol migre vers Ubuntu. Ce samedi 24 novembre 2015, Fernando Lanero, l’enseignant à l’origine de cette migration était invité à l’Ubuntu party parisienne pour y donner une conférence, interprétée dans sa version Francophone par Framasoft en la personne de Genma.

Dans son discours, Fernando nous montre que la migration n’est pas une question technique (une personne ayant les compétences et le temps peut le faire), mais bel et bien un enjeu d’éducation. Quel modèle d’éducation voulons-nous pour les enfants? Quelles valeurs souhaitons nous leurs transmettre? Les valeurs du logiciel propriétaire et privateur, pour lequel copier c’est voler, comprendre c’est tricher ? Ou bien celles du logiciel libre, celle du partage et de l’appropriation des connaissances ?

Le texte ci-dessous est une synthèse de son discours, reprenant les principales idées.

Ubuntu pour libérer les écoles – Linux pour l’éducation

Utiliser Ubuntu au sein d’une école augmente grandement les ressources éducatives et emmène les élèves au sein d’une nouvelle dimension éducative.

Capture du 2015-12-01 21:03:28

Pourquoi choisir le logiciel libre ?

Le logiciel libre, c’est non seulement une question technique ; mais il s’agit avant tout d’une question d’éthique, sociale, et politique. Ces aspects-là sont beaucoup plus importants que l’aspect technique.

Pour des raisons techniques :

  • auditable : toute personne qui en a les connaissances peut lire le code source du logiciel libre;
  • résistant aux malwares : en optant pour Linux, les virus informatiques, la dégradation du système et de nombreux problèmes techniques divers ont disparu instantanément;
  • sain et sécurisé : parfait pour un usage par des enfants;
  • il permet de réutiliser du matériel. Ubuntu est en général bien plus performant que Windows sur du vieux matériel, nous n’avons pas de nécessité à être constamment en train d’acheter du nouveau matériel;
  • un grand support via sa communauté.

Ce changement permet également à l’école économiser de l’argent. Ne pas avoir à acheter des licences pour les systèmes d’exploitation propriétaires, les suites bureautiques et des outils anti-virus a déjà permis à l’école d’économiser environ 35 000 euros dans l’année 2014-2015.

« Évidemment, il est beaucoup plus intéressant d’investir cet argent dans l’éducation. »

Pour des raisons non-techniques :

  • augmentation de la dimension éducative de l’Informatique;
  • la liberté du logiciel joue un rôle fondamental dans l’éducation ; le logiciel libre diffuse la connaissance humaine;
  • le logiciel libre soutient l’éducation, le logiciel propriétaire au contraire l’interdit;
  • il y a transmission d’un esprit de collaboration et de coopération;
  • le code source et les méthodes du logiciel libre font partie de la connaissance humaine. Au contraire, le logiciel propriétaire est secret, la connaissance restreinte, ce qui est à l’opposé de la mission des établissements d’enseignement;
  • pour plus de cohérence avec les valeurs de l’école. Le choix du logiciel libre est non seulement une question technique ; il est également une question d’éthique, sociale et politique.

« La liberté et la coopération sont des valeurs essentielles du logiciel libre. Le système GNU implémente la valeur du partage ; le partage étant bon et bénéfique au progrès humain. »

Avec quoi ?

  • les logiciels libres permettent de comprendre notre environnement technique quotidien;
  • les logiciels libres sont une forme d’éducation en eux-mêmes, d’une certaine façon;
  • Ubuntu offre une large gamme de logiciels éducatifs et de matériels certifiés;
  • Ubuntu fournit un accès sécurisé et accessible aux étudiants, enseignants et administrateurs scolaires.

Quand changer ?

Maintenant.

  • Windows XP est un système propriétaire et obsolète;
  • la majorité des problèmes rencontrés avant la migration étaient liées à la transmission des virus via les clefs USB utilisées pour les documents.

« Pourquoi amener Ubuntu à l’école? Parce que les enfants sont l’avenir d’une société. S’ils savent ce qu’est Ubuntu, ils seront plus « ouverts » et plus « libres » quand ils deviendront adultes. »

Pour qui ?

  • pour les élèves les enfants sont naturellement curieux, ils ne sont pas du tout réticents au changement car ils cherchent la nouveauté et le changement;
  • pour les enseignants et professeurs

« Quand un professeur enseigne avec une application propriétaire, il est face à un véritable choix. Il oblige les élèves à acheter des logiciels ou à les copier illégalement. Avec les logiciels libres, les professeurs ont le contrôle de la situation et ils peuvent alors se concentrer sur l’éducation. »

Capture du 2015-12-01 21:03:53

Comment migrer ?

  • impliquer au sein du projet les personnes qui croient dans ce modèle d’éducation globale;
  • solliciter la communauté du logiciel libre;
  • utiliser toutes les ressources disponibles.

Quelles étapes ?

  • prendre une grande inspiration : une migration ce n’est pas facile et vous trouverez face à beaucoup plus de problèmes que vous n’imaginiez au début ;
  • évaluer les besoins, les coûts, les économies ;
  • commencer les migrations doucement, très doucement. Commencer en remplaçant programmes propriétaires sur Windows par du logiciel libre. Le changement pour Ubuntu se fera de façon naturelle ;
  • former les enseignants à l’utilisation d’Ubuntu et des nouvelles applications ;
  • faire de la pub (beaucoup) Vous devez expliquer ce que vous faites et pourquoi c’est une bonne chose.

Construire ?

Choisir la bonne option pour les besoins de votre école n’est pas facile, mais la mettre en œuvre est encore plus difficile :

  • évaluer les machines que vous allez migrer et la prise en charge du matériel ;
  • choisir la bonne version d’Ubuntu (envisager par exemple l’usage de la version dédiée à l’éducation, Edubuntu) ;
  • utiliser la même interface graphique sur chaque ordinateur ; l’interface utilisateur doit être homogène ;
  • il faut adapter la distribution aux besoins scolaires et toujours garder à l’esprit les besoins de l’école. Le plus important est l’expérience de l’utilisateur final ;
  • il faut toujours garder en tête que les utilisateurs finaux, ce sont les élèves. Ce qui compte vraiment, c’est leur éducation. Les changements doivent donc se concentrer sur eux. Le passage au logiciel libre doit permettre d’améliorer leur éducation.

Rappelez-vous, nous ne nous battons pas contre Microsoft. Nous nous battons contre une mauvaise expérience éducative. Notre mission est de diffuser la connaissance humaine et de préparer les élèves à être de bons membres de leur communauté.

Résultats de cette migration

Ce sont :

  • plus de 120 ordinateurs migrés durant 2014-2015;
  • plus de 1 200 étudiants ayant un contact avec Ubuntu par an;
  • autour de 35 000€ qui ont pu être investis dans l’éducation, et non plus dans des licences Microsoft ;
  • des ordinateurs plus fiables et donc cela laisse plus de temps pour faire de l’éducatif.

« L’open source est une puissante alternative aux logiciels propriétaires. La preuve en est que de nombreuses municipalités, de gouvernements et d’entreprises sont en train d’adopter les solutions open source. Il est donc temps que les écoles et les universités fassent de même. »

Capture du 2015-12-01 21:07:10

Merci à Fernando Loreno pour son partage d’expérience,

Et à Genma pour la traduction.

Chère Éducation nationale…

Via son fil Twitter, le ministère incite le monde du Libre à proposer des solutions… en feignant d’oublier que cela fait des années que les acteurs du Libre s’échinent à se faire entendre des décideurs politiques.

Cher ministère… mais surtout chères académies, rectorats, enseignant-e-s et personnel encadrant : ces solutions existent déjà et vous êtes à l’origine de nombre d’entre elles. Nous nous permettrons simplement d’en énumérer quelques unes avec ces liens :

Cette liste est loin d’être exhaustive.

Il faut changer de paradigme

« Il faut changer de logiciel », dirait-on dans la novlangue actuelle. Au-delà de la question – importante – de l’usage des logiciels libres à l’école, et des coûts de migration, l’Éducation Nationale doit se poser la question de son rôle : former de futurs citoyens éclairés libres de leurs opinions et de leurs choix, ou de futurs travailleurs-consommateurs ? Sous-traiter à Microsoft (ou Apple, ou Google) le champ du numérique éducatif, c’est refuser aux élèves la capacité d’être acteurs du numérique de demain, en leur proposant uniquement une place de figurants.

L’enjeu central se porte aujourd’hui sur les valeurs que l’école souhaite porter : le Ministère de l’Éducation Nationale est il prêt à encourager réellement le développement des ressources libres à l’école ? En accompagnant les enseignants à publier sous licence Creative Commons, en travaillant avec les communautés pour améliorer les logiciels existants ou en créer de nouveaux, en se positionnant clairement du côté du bien commun et du partage de la connaissance, etc.

Ou préfère-t-elle laisser la place à des acteurs – spécialistes de « l’optimisation fiscale » – dont l’objectif n’est pas l’émancipation des élèves et enseignants, mais au contraire leur enfermement dans des usages et des formats leur permettant de faire perdurer une économie de la rente ?




Retrouvez Framasoft près de chez vous (octobre et Novembre 2015)

On l’avait déjà évoqué cette rentrée : Framasoft continue de dégoogliser près de chez vous…

Nous avions envie de faire un point sur les temps forts de ces prochaines semaines : entre une tournée à la Réunion, l’avant-première d’un film où le Libre foulera le tapis rouge et une présence massive au Capitole du Libre… nous espérons que vous prendrez le temps de venir boire une limonade (libre) avec nous !

Rappel : vous pouvez retrouver nos précédentes interventions sur cette page.

Octobre et novembre : ça dégooglise près de chez vous

Le succès de cette thématique ne faiblit pas, et on continue de nous demander de présenter le projet Dégooglisons un peu partout dans la francophonie… Si vous voulez nous retrouver et échanger avec nous, rendez-vous…


Vidéo « Les nouveau loups du web » sur Youtube

 

Merci encore à toutes les personnes qui nous invitent dans ces événements, qui les organisent… et surtout à vous qui venez et amenez vos proches afin de les sensibiliser au monde du Libre…

On se retrouve bientôt ?

L’équipe de Framasoft.




À vous de Dégoogliser Internet

Quelle semaine ! Avec cinq nouveautés et un nouvel élan pour entamer la deuxième année de la campagne « Dégooglisons Internet », nous espérions que la démarche vous plairait. Cela semble être le cas, alors du coup, nous voudrions à notre tour vous demander des services. 😉

Permettez-nous de poursuivre l’aventure

Ça, c'est grâce à vous. Cliquez sur la carte pour nous soutenir.
Ça, là, c’est grâce à vous. Cliquez sur la carte pour nous soutenir.

Vous le savez, les sous, c’est le nerf de la guerre. Framasoft vit à 75 % de vos dons (le reste étant de la vente de goodies sur EnVenteLibre et des prestations autour de Framapad/Framakey) et cette appartenance à l’économie du don nous offre la plus grande indépendance dans nos projets.

Vos 690 dons récurrents, notamment, nous permettent de nous projeter dans l’avenir et d’avoir l’esprit tranquille quant à nos salariés, nos serveurs, et tous ces impondérables que le bénévolat ne peut pas résoudre. Afin que nous puissions dégoogliser sereinement, et embaucher un-e admin-sys en 2016, il nous faudrait atteindre au moins 780 dons récurrents… Sachez qu’en plus, vos dons sont défiscalisables à 66 % (ainsi un don récurrent de 10 € par mois vous revient à 3 € 40).

C’est grâce à nos donateurs et donatrices que nous avons pu faire tout ce que nous avons fait jusqu’à présent, et nous les remercions avec tout le datalove présent dans nos cœurs de Libristes. N’hésitez pas à les rejoindre en allant sur soutenir.framasoft.org (et à partager ce lien).

Partagez sur vos médias

Il y a une autre manière de soutenir le projet Dégooglisons Internet : en le faisant connaître autour de vous. Mais pour cela, il vous faut peut-être plus de données, d’informations, d’images, de .gif (correctement prononcés :p), de liens, de vidéos (telle que le dessin animé de Gee dont il a fait un making of sur son blog)…

Le site « Dégooglisons Internet » propose désormais tout cela dans son espace médias. N’hésitez pas à aller y faire un tour pour y récupérer tout ce dont vous avez besoin pour votre blog, vos réseaux… bref, pour sensibiliser tous les Dupuis-Morizeau de votre entourage ! … et, bien entendu, c’est du Libre.

Et si vous désirez vous entretenir avec nous pour votre radio, podcast, videocast, journal, etc. sachez que nous sommes là pour vous répondre.

Dégooglisez votre entourage

Dégooglisons Internet est un projet parfois complexe à expliquer. Entre les enjeux de la centralisation du web par GAFAM, la vingtaine d’alternatives que nous proposons (et celles que nous voulons mettre en place), et le but final d’essaimer nos hébergements et données… Il y a mille façons de se perdre dans ce discours.

Heureusement pour nous, Pyves (un des bénévoles du forum des Framacolibris) a activé ses doigts de fée sur du RevealJS pour nous faire une petite présentation pleine d’humour et de phrases-clés avec les dessins de Gee.

Là encore, le code d’intégration de cette présentation est disponible sur notre espace médias : pensez donc à l’utiliser sans modération !

On vous l’a dit en présentant cette nouvelle année de la campagne : tout ce qu’on fait, on ne peut pas le faire sans vous. C’est vous qui pouvez décider de relayer, partager, informer et soutenir Dégooglisons Internet.

Grâce à vous, la première année de cette campagne a été un succès. Nous espérons que vous répondrez présent-e-s pour ce deuxième round, avec le même enthousiasme.

Car même si la route est longue, lorsque l’on est si bien accompagnés, la voie est d’autant plus libre !

Faire un don à Framasoft.




Framadrop : envoyez de gros fichiers en toute sécurité !

Envoyer un email, c’est bien. Mettre en pièce jointe l’ensemble de ses photos de vacances c’est… trop volumineux. Au mieux, vous remplirez la boite email de vos destinataires en moins de temps qu’il en faut pour dire “Tux” ; au pire, ça ne marchera pas. Mais ne vous inquiétez pas, il y a un Framachin pour ça : Framadrop.

Héberger ses fichiers sur les disques durs de GAFAM…

Même le framacat n’y arrive pas.

Pierre et Dominique Dupuis-Morizeau veulent envoyer la vidéo des premiers pas de leur petiot, mais ça ne passe pas dans l’email. Aucune envie de mettre cette vidéo sur YouTube ou Facebook, pour que leurs logiciels de reconnaissance faciale enregistrent déjà le visage du chérubin… La seule solution, c’est qu’ils hébergent le fichier vidéo et en partagent le lien de téléchargement. L’héberger oui… mais où ?

MégaUpload a fermé, Mega l’a remplacé, mais quelle maîtrise a-t-on vraiment des fichiers qu’on dépose sur son compte…? WeTransfer semble bien pratique, mais jusqu’à quand laisseront-ils la vidéo sur leur disques durs ? Et d’ailleurs où se trouvent ces disques durs, hein ? Qui peut y accéder, et voir la vidéo à son tour…? Le FBI peut-il repérer la grande sœur du nouveau marcheur, qu’on aperçoit au fond de la vidéo ?

Héberger ses fichiers, c’est forcément les mettre sur le disque dur de quelqu’un d’autre. D’une entreprise qui pensera plus à ses profits qu’à la protection de notre vie privée. Comment cet hébergeur peut-il nous assurer qu’il ne farfouille pas dans nos données ? Quel outil peut nous permettre d’avoir vraiment confiance ?

Le chiffrement, c’est maintenant

N’utilisez pas le terme “crypter”, les geeks n’aiment pas ça. Mais vous comprenez l’idée : Framadrop prend le fichier que vous voulez héberger sur nos serveurs, le chiffre dans votre navigateur jusqu’à le rendre incompréhensible, puis l’envoie sur nos disques durs. Il ne vous reste plus qu’à copier/coller le lien de téléchargement dans un email et à l’envoyer à qui bon vous semble.

Seules les personnes qui ont la clé de ce fichier (incluse dans le lien que vous leur emailez, et de telle façon qu’elle n’est jamais envoyée à notre serveur) peuvent le télécharger et le déchiffrer (cela se fait automatiquement, parce que votre navigateur web est carrément bien foutu). Nous n’avons pas cette clé. Nous ne pouvons savoir ce que vous hébergerez chez nous. Car nous avons une confidence à vous faire : on ne veut pas savoir. Si, si : on s’en fiche ! Ce sont vos fichiers, c’est votre problème. Nous, on vous propose simplement un outil qui fonctionne bien et un peu d’espace disque pour les faire transiter.

Pour cela, il vous faut juste un navigateur qui va bien. Cela fonctionne avec tous les navigateurs implémentant l’API WebSocket : Firefox, Chrome, Safari, Opera, et même normalement Internet Explorer à partir de la version 10. Framadrop, quant à lui, est basé sur le logiciel Lufi, une nouvelle variante de Lutim, lui-même étant basé sur Lstu, de l’infatigable Luc Didry… Un logiciel Libre, que vous pouvez installer chez vous en un tour de main !

Hébergé selon votre besoin, et pas pour toujours

Seulement voilà : si on se fiche de vos données, quel est l’intérêt de garder vos fichiers éternellement ? Avec Framadrop, c’est vous qui décidez : un jour, une semaine, un mois… Vous nous dites quand nous effaçons vos fichiers, et cela sera fait automatiquement. Non seulement nous n’avons jamais pu savoir ce qu’ils contenaient, mais en plus nous ne les aurons plus.

animation CC-By-SA Gee
animation CC-By-SA Gee

 

Comment allons-nous gérer tout ça pour que les frama-serveurs n’explosent pas sous la charge ? Il y a une astuce : plus vos fichiers sont gros, moins de temps vous pourrez les conserver sur nos disques durs. Une vidéo de 2 Go sera stockée moins longtemps que 100 Mo de photos. Cela comporte deux avantages non négligeables.

Premièrement, nous pouvons garantir (sauf énorrrme succès !) que nous aurons toujours de l’espace disque à partager avec la communauté (sans être squattés par un Pouhiou qui voudrait y conserver éternellement les rushes de ses 24 vidéos : on t’a vu :p !)

Ensuite, Framadrop ne deviendra pas le nouveau MegaUpload où seront stockés épisodes de séries en HD et autres blockbusters. Bon, OK, vous pouvez les y mettre si ça vous chante, mais ils n’y resteront pas plus de 48h… alors quel intérêt ? Chers ayants droit, nous ne sommes pas là pour inciter les gens à télécharger ou partager (ils n’ont pas besoin de nous 😉 ), nous voulons simplement qu’ils puissent partager leurs fichiers lourds facilement avec leurs proches.

Hébergez-le, utilisez-le et aidez-nous.

Carte2015-victoiresNotre instance de Lufi intègre nos règles… Rien ne vous empêche d’avoir les vôtres. Fastoche : il vous suffit de l’héberger ! Nous vous proposons, bien évidemment, un tutoriel pour vous aider à proposer votre instance, et votre façon de voir l’hébergement temporaire de fichiers chiffrés.

Nous avons déjà constaté que plus un logiciel est utilisé, plus on lui découvre des possibilités, des capacités et donc de la valeur. Les projets libres, eux, peuvent gagner des utilisateurs et des développeurs. Si vous voulez participer au code de Lufi, le logiciel derrière Framadrop, lancez-vous ! Il vous suffit d’aller sur son dépot git

En attendant, nous sommes heureux de vous proposer ce projet. Pensez à partager Framadrop autour de vous, à le faire connaître à tous vos ami-e-s qui utilisent encore Mega ou WeTransfer… Nous n’aurions jamais eu les moyens de proposer Framadrop sans les dons dont nous bénéficions (et qui sont défiscalisables, en plus), alors si vous le pouvez, pensez à nous soutenir afin que nous puissions maintenir ce projet, et tous ceux de la campagne dégooglisons.

 




Framadate : créateurs de sondages, nous vous avons compris !

Framadate, le « Doodle du Libre » est une exception chez nous. En effet, Framasoft n’est pas une association de développeurs. Oh, bien entendu il y en a par chez nous (et y’en a des biens, comme dirait l’autre), mais dès le départ les projets de Framasoft se sont orientés vers la mise en valeur du code des autres, et à faciliter l’accès à ces créations de l’esprit existantes dans le monde du Libre. Sauf que toute règle a ses exceptions.

Bienvenue sur le service le plus visité de Framasoft

Sincèrement, il y a encore quelques semaines, nous pensions que Framapad était notre service le plus utilisé. Mais nous avons eu la chance d’avoir Quentin, un frama-stagiaire à toute épreuve, qui nous a concocté un outil pour recueillir les statistiques du réseau Framasoft. Visiblement, vous êtes plus nombreux à utiliser Framadate que Framapad. il faut dire qu’avec la possibilité de planifier une réunion (ou des vacances), de choisir les pizzas entre ami-e-s ou encore de prendre une décision en commun, ce petit outil libre et respectueux de vos données est bien pratique… et donc fortement utilisé.

framadate1

En même temps, nous aurions pu nous en douter. Pour ce logiciel à l’origine basé sur le logiciel Studs, nous avons repris le suivi du développement lorsque l’Université de Strasbourg (on lui doit le code originel) a laissé le projet à la communauté. De fait, nous recevons régulièrement des remarques, retours d’expériences, suggestions d’améliorations et de corrections nombreuses et variées, que ce soit sur notre page de contact ou bien sur le git où repose le code. C’est un peu la rançon du succès : plus un service est utilisé, plus ses utilisateurs sont exigeants et demandeurs d’améliorations… alors on va pas se plaindre, hein !

Toujours est-il qu’après le travail conjoint d’Armony et JosephK pour rendre Framadate plus clair, facile d’utilisation et surtout plus accessible, une joyeuse équipe s’est montée autour de ce projet. Menée bille en tête par Olivier Perez (qui a aussi travaillé sur Framagames), assistée d’Antonin Murtin et toujours épaulée par JosephK, cette belle bande (que nous remercions du fond de nos cœurs de libristes) nous offre désormais une nouvelle version de ce logiciel, avec tellement de nouveautés qu’on se croirait dans un openbar !

L’openbar des nouveautés !

Cette nouvelle version (qui a réellement pour nom « Openbar ») fait suite à vos nombreuses demandes, remarques et retours. Voici une petite liste non-exhaustive des nouvelles fonctionnalités :

  • framadate2Possibilité de retrouver en un clic tous les sondages que vous avez créés via votre adresse email.
  • Les étapes de création d’un sondage ont été clarifiées, pour plus de facilité d’utilisation.
  • Vous pourrez choisir d’être notifié des nouvelles participations au sondage, des nouveaux commentaires, ou des deux.
  • L’administration d’un sondage est désormais refondue, pour vous laisser encore plus de liberté.
  • L’administrateur pourra désormais modifier son nom et la date d’expiration du sondage.
  • Chaque participant pourra désormais modifier son nom, ainsi que (si vous cochez la case) son propre vote.
  • Vous pourrez créer un « sondage à vote caché », un vote à bulletin secret, si vous préférez, dont seul l’administrateur voit les résultats.
  • Les champs des dates se complètent automatiquement (15/5 peut devenir 15/05/2015 ou 15/05/2016 en fonction de la date actuelle).
  • Le nombre de « si nécessaire » sont désormais affichés sous le compte des « oui », entre parenthèses et il vous est possible d’afficher un graphique des résultats pour en avoir une meilleure vue d’ensemble.
  • La page d’installation a été modifiée.

animation CC-By-SA Gee
animation CC-By-SA Gee

Sous le capot aussi, il y a du changement.

Pour tout vous dire, le code a été entièrement revu.

Il avait accumulé une dette technique colossale qui rendait tout correction/évolution très difficile et coûteuse. Cette réécriture rend le code plus facile à lire et à modifier, donc des évolutions plus faciles à mettre en place.

Ce qui a été fait :

  • framadate3mise en place d’un modèle MVC (Modèle Vue Contrôleur), qui permet de dissocier le traitement des infos et leur affichage ;
  • mise en place d’une architecture n-tiers : séparation en plusieurs couches ayant chacune un rôle très défini (échanges avec la base de données, traitement des informations, contrôle de l’affichage) ;
  • les fichiers .md (pour collaborer au code) ont été revus.

Quelques chiffres pour le vertige :

  • 21 contributeurs depuis le début
  • 609 commits (dont 290 pour Olivier, 79 pour JosephK, 32 pour Antonin) ;

Ce qui n’a pas changé :

Framadate a été conçu pour utiliser des langages et technos le rendant facile à installer… On n’allait pas les enlever ! Elles sont toujours là.

Et bien entendu les règles d’accessibilité n’ont pas changé sur Openbar.

Ce succès est le vôtre.

Carte2015-victoiresC’est vous qui, sondage après sondage, incitez votre entourage à utiliser Framadate et à se libérer des services privatifs comme Doodle et consorts. Lorsque vous choisissez d’utiliser ce service dans votre travail, votre association ou votre famille, lorsque vous faites passer notre tutoriel pour expliquer comment créer un framadate, vous dégooglisez Internet, une personne à la fois.

C’est un cercle vertueux. Lorsque vous nous contactez pour nous expliquer un malfonctionnement ou une amélioration possible, ou encore lorsque vous apportez votre pierre au code de Framadate via notre Git, vous rendez possibles de telles mises à jour qui à leur tour séduisent de plus en plus de monde et leur permet de ne plus nourrir GAFAM de leurs données.

Enfin, lorsque vous soutenez Framasoft de vos dons (toujours défiscalisables), une partie de cet argent nous permet de dégager du temps salarié pour suivre le développement, d’avoir les moyens d’héberger le code et surtout le service, et de donner les moyens techniques aux bénévoles motivés d’aller encore plus loin sur ce beau projet.

Merci à vous, donc, de nous aider une fois encore à Dégoogliser Internet.