Le numérique nous change au-delà de nos usages

Nous avons tous conscience, pour peu que nous prenions un peu de recul, que nos usages et nos mœurs ont considérablement changé dans les 20 dernières années. Nous en attribuons la cause à l’omniprésence des technologies numériques que nous avons massivement adoptées, du moins dans notre partie du monde.

Cependant ce n’est pas seulement notre manière de communiquer, vivre, travailler, aimer… qui ont complètement changé, c’est aussi notre manière d’être nous-mêmes, ou plutôt : la façon dont notre être apparaît aux yeux du monde numérique désormais.

Lorsque ce monde numérique est quasi entièrement sous la coupe des entreprises de la Silicon Valley et sous la surveillance des gouvernements, nous sommes asservis à une nouvelle féodalité, et plus vraiment dans une démocratie.

C’est ce qu’expose Aral Balkan dans le billet qui suit.

Aral Balkan est le fondateur et principal créateur de Ind.ie, il a déménagé son entreprise aux Pays-Bas l’an dernier lorsqu’il a vu que le nouveau gouvernement britannique voulait accentuer la surveillance de masse et imposer des backdoors, ces portes dérobées dans le code qui permettent les intrusions dans les données confidentielles.
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La nature du « soi » à l’ère numérique

aral-432Article original sur le blog d’Aral Balkan : https://ar.al/notes/the-nature-of-the-self-in-the-digital-age/

Traduction Framalang : Piup, roptat, line, goofy, Penguin 

3 Mars 2016 – Cet article repose sur une conférence que j’ai donnée au Bucerius Lab à Hambourg le mois dernier et qui s’intitulait : « Émancipation numérique : la propriété de soi à l’ère numérique ».

La nature de la technologie moderne

Votre téléviseur intelligent, la montre à votre poignet, la nouvelle poupée Barbie de votre enfant et la voiture que vous conduisez (c’est plutôt elle qui vous conduit, non ?) ont une chose en commun : tous ces objets fonctionnent en collectant des données — vos informations personnelles — sur vous, vos amis, et votre famille.

Bien que cela puisse sembler effrayant en soi, le vrai problème n’est pas là.

La technologie moderne fonctionne en moissonnant une profusion de données (souvent personnelles). Il s’agit simplement d’une réalité de la vie. On ne la changera pas.

La question cruciale est la suivante : qui possède et contrôle les données vous concernant et les mécanismes par lesquels elles sont recueillies, analysées, et transformées en services utiles ?

Si la réponse à cette question était « c’est moi » alors notre problème serait résolu. Dans ce monde idéal, grâce aux capacités de la technologie, les individus disposant de davantage d’informations sur eux-mêmes et sur le monde qui les entoure pourraient traduire ces informations en superpouvoirs.

Malheureusement, nous ne vivons pas dans ce monde.

zuckerberg
Le public, branché sur des casques de réalité virtuelle, ne voit pas passer Mark Zuckerberg. L’avenir que nous devons éviter.

Aujourd’hui, la réponse à notre question, c’est que les sociétés multinationales comme Google et Facebook possèdent et contrôlent à la fois vos données personnelles, les moyens de les collecter, de les analyser et d’en faire de l’argent.

Aujourd’hui, ce sont les entreprises, et non les individus, qui  possèdent et contrôlent nos données et la technologie. Nous vivons dans une entreprenocratie, pas une démocratie.

Nous voici dans un état socio-techno-économique que Shoshana Zuboff de la Harvard Business School appelle le capitalisme de surveillance (en).

Pour comprendre pourquoi le capitalisme de surveillance est si problématique, nous devons d’abord comprendre deux concepts fondamentaux : la nature du « soi » et la nature des données à l’ère numérique.

La nature du « soi » à l’ère numérique

Selon Steve Krug, l’auteur de Do not Make Me Think (en), une technologie bien conçue devrait jouer le rôle d’un majordome lors de l’interaction avec un être humain. Disons que je veux me souvenir de quelque chose pour plus tard et que j’ai mon smartphone avec moi. La conversation entre nous pourrait donner quelque chose comme ceci :

Moi : majordome, rappelez-moi ça plus tard.

Mon smartphone : bien entendu, monsieur, je viens de le mettre pour vous dans l’application Notes .

Moi : merci

En réalité, avec des technologies comme Siri, vous pouvez avoir dès aujourd’hui exactement ce type de conversation.

Telle est la façon courante de voir notre relation à la technologie : comme une conversation entre deux acteurs. Dans notre cas, entre moi et mon téléphone. Si c’est ainsi que nous voyons la technologie, la surveillance est la capture des signaux entre les deux acteurs. Ce n’est en rien différent de ce que faisait la Stasi, quand elle installait des mouchards dans votre maison et écoutait vos conversations. Ce n’est pas très sympathique, mais la surveillance est ainsi, traditionnellement.

Mais que se passerait-il si telle n’était pas notre relation à la technologie ?

votre smartphone est-il un simple majordome ou bien un peu plus que ça ?
Votre smartphone est-il un simple majordome ou bien un peu plus que ça ?

Lorsque je note une idée sur mon smartphone pour m’en souvenir plus tard, est-ce qu’en réalité je ne donne pas une extension à mon esprit, et par là-même une extension à mon « moi » utilisant le smartphone ?

Aujourd’hui, nous sommes des cyborgs. Cela ne veut pas dire que nous nous greffons des implants technologiques, mais que nous étendons nos capacités biologiques avec la technologie. Nous sommes des êtres éclatés, avec des parties de nous-mêmes dispersées dans nos objets quotidiens et augmentées par eux.

Peut-être est-il temps de repousser les frontières du soi pour inclure les technologies au travers desquelles nous nous étendons nous-mêmes.

Le smartphone étend les frontières du « soi »

L’extension des frontières du « soi »

Si nous commençons à percevoir ainsi nos objets quotidiens, pas en tant qu’acteurs séparés, mais comme des extensions de nous-mêmes, alors plusieurs choses deviennent très claires.

Tout d’abord, la surveillance n’est plus la capture de signaux mais une violation du soi. Considérons le litige actuel entre Apple et le FBI, qui veut créer un précédent pour pouvoir accéder au téléphone de n’importe qui. J’ai entendu dire que la requête se rapprochait d’une requête légale pour accéder au contenu d’un coffre-fort (ici lien vers un article en anglais qui explique les véritables enjeux du conflit Apple contre FBI). Rien ne pourrait être aussi éloigné de la vérité. Mon iPhone n’est pas plus un coffre-fort que mon cerveau n’en est un. C’est une partie de moi. Dans ce cas, si on veut rentrer dans mon iPhone, ce qu’on veut vraiment c’est violer ma personne. C’est une attaque contre le soi. Et nous avons déjà un riche corpus de lois et de règlements qui sanctuarisent le soi et les droits des êtres humains.

surveillance-as-assault

La surveillance du « soi » est une agression, une violation du soi.

Ensuite, il apparaît clairement que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle Déclaration des Droits relative à Internet ou d’une « Magna Carta » du Web ou quoi que ce soit d’aussi absurde : tout ce dont nous avons besoin, c’est d’appliquer la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (les droits de l’homme que nous connaissons) au monde numérique. Il n’existe pas un monde numérique et un monde réel. Il n’y a pas des droits de l’homme et des « droits numériques ». Nous parlons, en fait, d’une même et unique chose.

Enfin, nous commençons à comprendre la nature véritable de ceux qui fouinent dans nos données personnelles et nous pouvons essayer de réglementer efficacement leurs pratiques néfastes.

Mais pour commencer, il nous faut comprendre ce que sont les données.

La nature des données

On entend souvent dire que les données sont des placements profitables. Selon le magazine Wired , elles seraient l’équivalent moderne du pétrole. C’est seulement parce que nous ne comprenons pas la vraie nature des données que nous ne sommes pas choqués par ce genre de comparaison.
Prenons un exemple :

Supposons que j’aie une petite figurine. Si je dispose d’assez de données sur elle, je peux avec une imprimante 3D en créer une copie conforme à l’original. Imaginez maintenant ce que je peux faire si je dispose d’assez de données sur vous-même.

Les données sur un objet, si vous en avez une quantité suffisante, deviennent cet objet.

Les données sur vous, c’est vous.

Les données personnelles ne sont pas le nouveau pétrole. Les données personnelles, ce sont les gens eux-mêmes.

Maintenant, il ne s’agit pas de dire que Google, Facebook et les innombrables start-ups de la Silicon Valley veulent faire votre copie en 3D. Non, bien sûr que non. Ces entreprises veulent simplement vous profiler. Pour vous imiter. Pour en faire du profit.

Le modèle économique du capitalisme de surveillance, celui de Google, Facebook et des innombrables start-ups de la Silicon Valley, c’est de monétiser les êtres humains. Nous savons tous que Facebook et Google font tourner d’énormes « fermes de serveurs ». Vous êtes-vous jamais demandé ce qu’ils peuvent bien cultiver dans ces fermes ? posez-vous la question et vous devriez arriver rapidement à la conclusion que c’est nous qui sommes « cultivés ». Que sont Google et Facebook si ce n’est des fermes industrielles pour cultiver des êtres humains ?

Une ferme de serveurs

Une ferme de serveurs

Nous les appelons des fermes de serveurs… Vous êtes-vous jamais demandé ce qu’ils peuvent bien cultiver dans ces fermes ?

Si cela vous paraît familier, c’est normal : voilà bien longtemps que nous utilisons diverses variantes de ce modèle économique.

Nous appelons ce business très rentable et pourtant ignoble qui consiste à vendre le corps des humains : « l’esclavage ». Le modèle économique des plus grosses entreprises technologiques consiste à tout monétiser de vous à l’exception de votre corps. Comment appellerons-nous cela ?

selling-people

Nous avons tout un passif historique honteux de la commercialisation des individus. Aujourd’hui, le modèle économique des industries technologiques principales consiste à vendre tout ce qui vous concerne, tout ce qui fait que vous êtes vous, à l’exception de votre corps. Comment devrions-nous appeler cela ?

Ce n’est pas un problème technologique…

La Silicon Valley est la version moderne du système colonial d’exploitation bâti par la Compagnie des Indes Orientales, mais elle n’est ni assez vulgaire, ni assez stupide pour entraver les individus avec des chaînes en fer. Elle ne veut pas être propriétaire de votre corps, elle se contente d’être propriétaire de votre avatar. Et maintenant, comme nous l’avons déjà vu, plus ces entreprises ont de données sur vous, plus votre avatar est ressemblant, plus elles sont proches d’être votre propriétaire.

Votre avatar n’est pas figé une fois pour toute, c’est quelque chose de vivant, qui respire (grâce à des algorithmes, pas avec des cellules biologiques). Il vit dans les labos de Google, Facebook et il est soumis constamment à des centaines voire des milliers de tests pour être analysé afin de mieux vous comprendre. Certaines de ces expériences, si elles étaient réalisées sur votre personne physique, conduiraient les dirigeants de ces compagnies en prison pour crime contre l’humanité.

Toutes ces informations personnelles et toute la richesse qui en découle appartiennent à des entreprises et par extension (comme Edward Snowden nous l’a montré) sont partagées avec les gouvernements.

Cela crée un très grand déséquilibre entre le pouvoir des individus et celui des entreprises et entre le pouvoir des individus et celui de leur gouvernement.

Si je me promène avec une caméra chez Google Inc., je serai en arrêté. En revanche, Google enregistre ce qui se passe dans un nombre incalculable de foyers grâce aux caméras Nest [NDT : webcam filmant en continu]. Dans le monde du capitalisme de surveillance, ceux qui ont droit au respect de leur vie privée (les individus) en sont… privés, alors que ceux qui devraient être transparents (les entreprises, les gouvernements) en bénéficient.

Quand Mark Zuckerberg déclare que « la vie privée est morte », il parle uniquement de notre vie privée, pas de la sienne. Quand il achète une maison, il achète également les deux maisons mitoyennes. Sa vie privée, celle de Facebook Inc. et la confidentialité de votre gouvernement sont toujours protégées, et même bien protégées.

Si cela ne ressemble pas à de la démocratie, c’est parce que ce n’en est pas. Le capitalisme de surveillance n’est pas compatible avec la démocratie.

Le système dans lequel nous vivons aujourd’hui pourrait être appelé : « entreprenocratie », le régime féodal des entreprises.

Nous vivons dans une époque néo-coloniale régie par des monopoles multinationaux.

Un impérialisme numérique, si vous préférez.

La montée de l’ « entreprenocratie » est la conséquence de décennies de néo-libéralisme incontrôlé et d’idéologie californienne. Elle a conduit le système à un niveau jamais atteint d’inégalités, pour preuve : 62 personnes possèdent autant de richesses que la moitié du monde la plus pauvre (soit 3,5 milliards de personnes). Elle apporte aussi la destruction à grande échelle de notre environnement à travers l’épuisement des ressources et le changement climatique. Pour le dire crûment, c’est une menace mortelle pour notre espèce.

Ce n’est pas un problème technologique.

C’est un problème du capitalisme.

Et la seule réponse possible est une démocratie meilleure et plus forte.

Des technologies alternatives, décentralisées et à divulgation nulle peuvent jouer un rôle important en nous aidant à obtenir de plus grandes libertés publiques et une meilleure démocratie. Mais la technologie n’est pas un remède miracle. Sans changement au niveau de la régulation ou des statuts, ces technologies seront jugées illégales et ceux d’entre nous qui les auront mises en œuvre deviendront les nouveaux Snowden et Manning.

Notre défi est immense : les alternatives que nous créons doivent être pratiques et accessibles. Elles doivent être conçues de manière éthique et être non-coloniales par construction. Ce n’est pas une tâche simple.  Mais ce n’est pas non plus irréalisable. Je le sais car en ce moment je code moi-même ce type de solution, et d’autres aussi.

ethical-design

La pyramide de la création éthique : les produits doivent respecter les droits de l’homme, être utiles, fonctionnels et fiables, tenir compte de l’expérience utilisateur.

Les solutions alternatives doivent être conçues de façon éthique.

La bataille pour nos libertés publiques et pour la démocratie doit être menée avec nos nouveaux objets quotidiens. Selon le résultat nous verrons si nous resterons des serfs soumis à une féodalité numérique ou si nous pouvons être des citoyens libres, renforcés par une technologie qui nous appartiendra et que nous contrôlerons, des individus qui pourront explorer le potentiel de l’espèce humaine jusqu’à l’infini.

Je souhaite travailler à ces lendemains lointains.

Et j’espère que vous aussi.

Copyright © 2003–2016 Aral Balkan. Sauf mention contraire, tous les contenus de mon blog sont sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 International et tout code publié est sous licence MIT. Photo d’Aral par Christina von Poser.




Comment modifier et personnaliser sa Framacarte ? (Tutos uMap 4/4)

Juste avant Noël, nous vous présentions Framacartes, un service de création de cartes personnalisées pour vos sites web, communautés, randos, chasses au trésor… Framacartes est basé sur le logiciel Umap, qui permet d’ajouter des points, tracés et polygones sur les fonds de cartes d’OpenStreetMap.

C’est alors qu’Antoine Riche, ingénieur informatique, Contributeur et Formateur OpenStreetmap, nous a contactés pour nous présenter sa série de tutoriels (libres, eux aussi) pour apprendre à maîtriser uMap (et donc Framacartes) à toute la famille Dupuis-Morizeau.

C’est avec son autorisation (et de chaleureux remerciements) que nous reproduirons sur le framablog les quatre premiers tutos (le niveau « débutant ») afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

Nous avons commencé par nous familiariser avec uMap pour profiter pleinement d’une Framacarte

Puis, nous avons vu comment créer sa première Framacarte

Ensuite, nous avons créé un compte afin de faire de bien jolies cartes et de ne pas les perdre !

Cette semaine et pour finir cette série de tutoriels, apprenons comment personnaliser ses Framacartes.

Je modifie et personnalise ma carte

Ce que nous allons apprendre

  • Gérer son catalogue de cartes
  • Choisir un fond de carte
  • Sélectionner les options d’interface

Procédons par étapes

1. Retrouver une carte

Vous souhaitez modifier une carte pour l’améliorer ou la mettre à jour. Si vous avez redémarré votre navigateur et à fortiori votre ordinateur, la première chose à faire est de retrouver la carte ! Si vous avez créé cette carte avec votre compte comme nous l’avons vu dans le tutoriel J’utilise un compte et crée une belle carte), afficher une de vos cartes se fait en trois opérations simples :

  1. connectez-vous à votre compte umap
  2. affichez votre catalogue de cartes
  3. cliquez sur le nom de la carte, affiché sous l’aperçu de la carte

umap_edit2La carte s’affiche alors en mode consultation. Cliquez sur le crayon en haut à droite de la carte pour passer en mode édition : vous pouvez dès lors modifier la carte. N’oubliez pas de sauvegarder la carte une fois les modifications terminées.

Il peut être fastidieux de passer du mode édition au mode consultation et vice-versa de façon répétée. Une astuce consiste à utiliser pour la même carte deux onglets ou deux navigateurs, l’un en mode édition l’autre en mode consultation. Vous devez tout de même enregistrer la carte dans l’onglet en mode édition avant de l’actualiser (par exemple avec la touche F5) dans l’onglet en mode consultation.

umap_homeVous pouvez retourner à votre catalogue de cartes à tout moment en cliquant sur le pictogramme Retourner à l'accueil dans le menu du bouton Plus à gauche de la carte.

2. Changer le fond de carte

Nous avons vu dans le tutoriel Je consulte une carte uMap que plusieurs fonds de carte sont disponibles dans umap. Lorsque vous éditez une carte vous pouvez choisir le fond de carte qui sera utilisé à l’affichage de la carte.

umap_layersCliquez sur le pictogramme Changer le fond de carte : un panneau à droite montre une vingtaine de fonds de cartes. Il vous suffit de cliquer sur l’un d’eux : faites votre choix et n’oubliez pas d’enregistrer la modification.

Le choix du fond de carte est une affaire de goût. Le contexte de la carte peut vous aider à en choisir un plutôt qu’un autre, par exemple :

  • les fonds Outdoors, Landscape ou OpenTopoMap montrent le relief : judicieux pour une carte de randonnée
  • OpenCycleMap montre les grands itinéraires cyclistes, comme les EuroVélo (Côte Atlantique, Loire à Vélo…)
  • Positron, Toner et OSM-Monochrome sont en noir et blanc : vos marqueurs, lignes et polygones seront plus visibles
  • le style HOTOSM, créé par le groupe humanitaire d’OpenStreetMap, permet d’aller jusqu’à un niveau de zoom élevé (niveau 20) : intéressant si l’étendue de votre carte couvre un quartier ou votre jardin

Tous les fonds de carte utilisés par umap, à l’exception des images aériennes de l’IGN, sont réalisées à partir des données OpenStreetMap. Ils sont produits par des associations, des entreprises ou des bénévoles qui les mettent gracieusement à disposition.

Remarquez le texte affiché en bas à droite de la carte : il crédite les auteurs du fond de carte, par exemple Map tiles by Stamen Design - Map Data © OpenStreetMap contributors.

3. Choisir les options d’interface

Vous pouvez configurer les éléments de la carte mis à disposition des utilisateurs qui consulteront votre carte. Vous pouvez par exemple ajouter une mini-carte de situation ou une barre de légende.

umap_parametersPour cela, ouvrez dans le menu Éditer les paramètres l’onglet Options d’interfaces. Vous pouvez activer ou désactiver une dizaine d’options dont voici la signification.

options_interface

Quelques remarques :

  • si vous cachez le bouton Plus, les utilisateurs de la carte ne pourrant ni la partager ni changer le fond de carte
  • si vous cachez les boutons de zoom et désactivez le zoom avec la molette de la souris, les utilisateurs ne pourront ni zoomer ni dézoomer … sauf à découvrir le menu accessible avec un clic droit sur la carte.
  • les boutons de navigation en bas des popups permettent de faire défiler les éléments de la carte

Lorsque la mini-carte de situation est affichée, l’opération Changer le fond de carte modifie le fond de celle-ci. Vous devez désactiver la mini-carte pour changer le fond de la carte principale.

umap_shareNotez que ces options – et quelques autres – sont également disponibles en Options d’export de l’iframe du menu Exporter et partager carte, où elles permettent de contrôler les mêmes options d’interface lorsque la carte est intégrée dans une page Web.

4. Copier ou supprimer une carte

Tout en bas des Propriétés de la cartes, l’onglet Options avancées propose deux opérations peu utilisées mais qu’il est bon de connaître :

  • Supprimer supprime la carte du serveur umap, ainsi que les données qui y sont associées !
  • Cloner cette carte effectue une copie de la carte et de ses données. La nouvelle carte est ajoutée à votre catalogue.

Dans les deux cas un message vous demande de confirmer l’opération.

Faisons le point

Ce tutoriel nous mène à la fin du niveau débutant. Vous savez créer, modifier et personnaliser une carte. Vous savez styliser vos marqueurs, lignes et polygones. Enfin vous savez gérer votre catalogue de cartes.

Une fois ces opérations maîtrisées, les tutoriels de niveau intermédiaire vous apprendront à structurer vos cartes avec des calques et enrichir le contenu de vos popups. Vous découvrirez également comment coproduire une carte et créer un diaporama géolocalisé.

Ces tutoriels, en cours de rédaction par Antoine Riche, ne seront pas reproduits sur le Framablog, mais il seront disponibles sur le wiki de Cartocité.

L’équipe du Framablog tient encore à chaleureusement remercier Antoine pour son travail sur ces tutos et sa sympathie 😉

Liens utiles :




Un financement pour pouvoir se libérer… de Framasphère !

Diaspora* est un réseau social décentralisé et respectueux de la liberté. Le terme diaspora* désigne à la fois le logiciel sous licence AGPL à installer sur un serveur pour pouvoir se connecter au réseau, et le réseau lui même, composé de toutes les différentes installations du logiciel diaspora*.

Framasphère est une de ces installations (appelées pods), et nous sommes heureux de vous fournir un accès à ce réseau depuis l’un de nos serveurs.

Démarré en Février 2010, le projet diaspora* est devenu communautaire en Août 2012. Depuis, le développement avance dans la bonne direction mais à un rythme lent : il n’est porté que par des bénévoles, principalement allemands et français.

Essayez, installez, migrez.

Senya, un développeur russe, se propose de travailler sur diaspora* à temps plein en se rémunérant grâce à une campagne de financement participatif. La fonctionnalité principale visée pour cette campagne est la possibilité de migrer son compte diaspora* d’une installation vers une autre.

migration diaspora

C’est une fonctionnalité qui nous tient à cœur, car elle touche un point clef de notre approche de la diffusion du logiciel libre : « cultiver son jardin », c’est à dire avoir sa propre installation du logiciel.

En effet, le projet Dégooglisons fonctionne en 3 étapes : vous faire découvrir le logiciel / service, vous permettre de l’essayer, puis vous permettre de l’installer chez vous, pour être le seul maître de vos données.

Vous pourrez enfin changer de pod !

Si pour certains services ce cheminement est facile, il devient nettement plus compliqué dès qu’il n’est pas possible d’extraire vos données de l’installation de Framasoft pour les réimporter dans votre propre installation.

Qui voudrait installer son propre nœud diaspora* si cela implique de perdre tous les contacts, messages, photos, etc. postés depuis des mois sur Framasphère ? Voilà pourquoi nous encourageons vivement Senya dans son crowdfunding.

Et bonne nouvelle ! Depuis quelques jours, les 3500 euros demandés ont été atteints, Senya va pouvoir travailler sur la migration entre les serveurs diaspora* !

5 jours pour aller plus loin…

Cependant, le financement se poursuit jusqu’au 20 Mars, car Senya se propose maintenant d’ajouter les mentions dans les commentaires si 4200 euros sont atteints, et la fédération des tags entre les pods si 5000 euros sont atteints (oui, les tags ne sont actuellement pas fédérés en tant que tels, voir cet article de blog pour les détails techniques). Ces fonctionnalités sont elles aussi très intéressantes, nous vous encourageons donc vivement à donner si vous le pouvez !

Senya propose notamment une récompense intéressante : si vous donnez 150 euros, il vous aidera personnellement à installer votre propre pod diaspora* puis à migrer votre ancien compte dessus en utilisant sa fonctionnalité toute neuve. C’est une opportunité unique d’avoir enfin votre propre réseau social entièrement sous votre contrôle !

diaspora

En participant à ce crowdfunding, vous ne permettez pas seulement à Framasphère et à toutes les installations de diaspora* d’être plus complètes et de mieux fonctionner, créant une alternative fiable à l’horreur qu’est Facebook. Vous montrez aussi que vivre en écrivant du code Libre est quelque chose de possible.

Non seulement vous aidez Senya, qui prend le risque de faire financer son travail par la communauté plutôt que de trouver un emploi stable traditionnel, mais vous incitez aussi les autres développeurs à se tourner vers le financement participatif pour faire vivre tous les beaux logiciels Libres que nous aimons tant !

Alors, n’hésitez plus, participez !




Comment créer une belle Framacarte avec un compte ? (Tutos uMap 3/4)

Juste avant Noël, nous vous présentions Framacartes, un service de création de cartes personnalisées pour vos sites web, communautés, randos, chasses au trésor… Framacartes est basé sur le logiciel Umap, qui permet d’ajouter des points, tracés et polygones sur les fonds de cartes d’OpenStreetMap.

C’est alors qu’Antoine Riche, ingénieur informatique, Contributeur et Formateur OpenStreetmap, nous a contactés pour nous présenter sa série de tutoriels (libres, eux aussi) pour apprendre à maîtriser uMap (et donc Framacartes) à toute la famille Dupuis-Morizeau.

C’est avec son autorisation (et de chaleureux remerciements) que nous reproduirons sur le framablog les quatre premiers tutos (le niveau « débutant ») afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

Nous avons commencé par nous familiariser avec uMap pour profiter pleinement d’une Framacarte

Puis, nous avons vu comment créer sa première Framacarte

Cette semaine, créons un compte afin de faire de bien jolies cartes et de ne pas les perdre !

J’utilise un compte et crée une belle carte

Ce que nous allons apprendre

  • Utiliser un compte pour retrouver ses cartes
  • Changer la forme, la couleur et le pictogramme d’un marqueur
  • Créer et modifier une ligne ou un polygone

Procédons par étapes

Nous avons appris dans le tutoriel précédent comment créer une carte anonyme contenant un marqueur. Nous allons à présent créer une carte plus complète : la carte de nos vacances au Camping de la plage Goulien sur la Presqu’île de Crozon en Bretagne.

Au lieu de créer une carte anonyme, nous allons utiliser un compte pour créer cette carte.

1. Utiliser un compte

uMap permet d’associer ses cartes à un compte. Cela présente deux avantages importants par rapport à la création de cartes anonymes :

  • les cartes créées avec un compte constituent un catalogue permettant d’accéder facilement à ses cartes
  • on peut modifier chaque carte du catalogue sans avoir besoin de conserver un lien d’édition

Le logiciel umap ne gère pas directement de comptes utilisateurs : la gestion des comptes dépend de la configuration du logiciel. Sur https://framacarte.org, nous vous proposons d’utiliser un compte OpenStreetMap. Si vous n’avez pas de compte, c’est le moment de vous inscrire sur le site www.openstreetmap.org : cliquez Créer un compte dans le coin supérieur droit et suivez les instructions – une adresse mail vous sera demandée (plus d’infos).

framacarte connexion

Cliquez sur Connexion / Créer un compte puis sur le pictogramme correspondant au compte que vous souhaitez utiliser. Apparaît alors la page de connexion du site : saisissez le nom d’utilisateur et le mot de passe. La page suivante vous demande d’autoriser l’application uMap à utiliser ce compte : accordez cet accès. Vous retrouvez alors la page d’accueil de uMap, sur laquelle le lien de connexion a laissé la place à un lien Mes cartes vous permettant d’accéder à l’ensemble des cartes créées avec ce compte.

framacarte compte 3

Notez l’URL de la barre d’adresse quand vous consultez votre catalogue de cartes : celle-ci contient le nom de votre compte – par exemple https://framacarte.org/fr/user/PouhiouNoenaute/. Vous pouvez l’utiliser pour accéder à votre catalogue de cartes, même sans être connecté à votre compte : vous pouvez diffuser cette URL, les récipiendaires ne pourront pas modifier vos cartes.

Toutes les cartes que vous créez en étant connecté à votre compte sont ajoutées à votre catalogue.

2. Créer un joli marqueur

Commençons par créer une carte : donnons-lui un nom, définissons une emprise et ajoutons un marqueur à l’emplacement du camping. Nous avons vu dans le tutoriel précédent comment effectuer ces opérations.

umap_marqueur_props

Ce gros marqueur bleu n’est pas très explicite pour figurer un camping. Remédions à cela. Dans le panneau latéral visible lorsqu’un marqueur est sélectionné, le menu Propriétés avancées permet de modifier l’apparence du marqueur :

  • Couleur : cliquer sur Hériter permet de choisir une couleur.
  • Forme de l’icône : le choix Par défaut correspond au marqueur actuel, les autres choix sont Cercle, Goutte et Épingle.
  • Symbole pour le marqueur : cliquer sur Ajouter un symbole pour choisir parmi une centaine de pictogrammes. Notez que le symbole n’est affiché que pour les formes d’icônes Par défaut et Goutte.
  • Étiquette : choisir Oui permet d’afficher en permanence le nom associé au marqueur

Voici le marqueur obtenu avec les propriétés ci-contre :

umap_camping

Modifier un marqueur

Pour modifier un marqueur de la carte, deux possibilités s’offrent à vous :

  • un clic sur le marqueur affiche le panneau qui vous permet de modifier son nom et sa description
  • un glisser-déposer vous permet de déplacer le marqueur sur la carte

3. Créer une ligne

Le premier jour de vacances nous allons en kayak de mer jusqu’à la Pointe de Dinan à l’ouest de la plage de Goulien. Traçons l’itinéraire suivi.

umap_lineLe bouton Dessiner une ligne permet de tracer, point par point, une ligne constiutée de plusieurs segments. Cliquez à nouveau sur le dernier point tracé pour terminer la ligne : apparaît alors à droite un panneau permettant de donner un nom et une description à la ligne, comme pour les marqueurs.

Modifier une ligne

A tout moment vous pouvez sélectionner une ligne en double-cliquant dessus. Vous pouvez alors éditer ses propriétés dans le panneau latéral, ou modifier son tracé sur la carte :

  • supprimer un point de la ligne, matérialisé par un carré blanc, en cliquant dessus
  • déplacer un point par un glisser-déposer
  • insérer un point en cliquant sur un carré gris se trouvant au milieu de chaque segment
  • allonger la ligne avec un Ctrl-Clic lorsque le curseur est placé sur le premier ou dernier point
  • couper la ligne en deux : Clic droit sur un point puis choisir l’option Scinder la ligne

umap_ligne

Propriétés d’une ligne

umap_ligne_props
Les propriétés avancées d’une ligne permettent de définir sa couleur et d’autres paramètres définissant son style :

  • l’épaisseur est définie en nombre de pixels, sa valeur par défaut est 3 : saisir une valeur plus grande pour un trait plus large (qui sera plus facile à sélectionner).
  • l’opacité est un nombre entre 0 (transparent) et 1 (opaque), sa valeur par défaut est 0.5. Plus le trait est épais plus il peut être transparent.
  • la simplification du tracé définit la précision du tracé en nombre de pixels : le tracé s’adaptera au niveau de zoom. Il est en général inutile de modifier cette valeur pour un tracé réalisé à la main.
  • les pointillés sont définis par une série de chiffres séparés par des virgules : nombre de pixels affichés, nombre de pixels cachés, etc. L’épaisseur du trait doit être prise en compte : plus les traits sont épais plus les intervalles doivent être grands.

Voici le style de trait obtenu avec les propriétés ci-contre :

umap_ligne_tirets

4. Créer un polygone

Le second jour de vacances nous louons un dériveur et naviguons dans la zone définie par le club nautique. Ajoutons cette zone à la carte.

umap_polygonLe bouton Dessiner un polygone permet de tracer le périmètre d’un polygone point par point, et de le terminer en cliquant à nouveau sur le dernier point comme pour le tracé d’une ligne. Une différence toutefois : dès le troisième point l’intérieur du polygone est coloré.

Propriétés d’un polygone

La liste des propriétés d’un polygone est assez longue. On y retrouve les mêmes propriétés que pour les lignes (couleur, opacité, etc.) : celles-ci s’appliquent au périmètre du polygone. Plus bas nous trouvons des propriétés spécifiques aux polygones :

  • les options trait et remplissage permettent de ne pas afficher le périmètre ou l’intérieur du polygone : si aucun de ces deux éléments est affiché le polygone est invisible.
  • la couleur du remplissage est par défaut celle du trait, mais peut être modifiée.
  • l’opacité du remplissage varie de 0 à 1, elle peut être très légère pour un polygone.

Deux autres options propres aux polygones sont disponibles :

  • lien externe : spécifier une URL aura pour effet d’ouvrir le page Web correspondante lorsque l’utilisateur clique sur le polygone.
  • Cliquable : choisir la valeur non ne permettra pas à l’utilisateur de sélectionner le polygone, donc de voir son nom et sa description dans une popup. Cela peut être utile pour définir la zone d’intérêt de la carte, qui ne porte pas elle-même d’information utile.

Un polygone non-cliquable ne peut plus être sélectionné sur la carte même en mode édition. Il faut pour cela passer par l’opération Visualiser les données disponible dans le sélecteur de calque, puis éditer l’élément correspondant dans la liste des données.

Faisons le point

Notre deuxième carte est déjà plus intéressante que la première, et en plus nous savons comment la retrouver facilement. Nous verrons dans le prochain et dernier tuto comment personnaliser notre carte.

Liens utiles :




Comment créer sa première Framacarte ? (Tutos uMap 2/4)

Juste avant Noël, nous vous présentions Framacartes, un service de création de cartes personnalisées pour vos sites web, communautés, randos, chasses au trésor… Framacartes est basé sur le logiciel Umap, qui permet d’ajouter des points, tracés et polygones sur les fonds de cartes d’OpenStreetMap.

C’est alors qu’Antoine Riche, ingénieur informatique, Contributeur et Formateur OpenStreetmap, nous a contactés pour nous présenter sa série de tutoriels (libres, eux aussi) pour apprendre à maîtriser uMap (et donc Framacartes) à toute la famille Dupuis-Morizeau.

C’est avec son autorisation (et de chaleureux remerciements) que nous reproduirons sur le framablog les quatre premiers tutos (le niveau « débutant ») afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

La semaine dernière nous nous sommes familiarisés avec uMap pour profiter pleinement d’une Framacarte

Cette semaine, voyons comment créer sa première Framacarte 😉

Je crée ma première carte uMap

Ce que nous allons apprendre

  • distinguer le mode édition du mode consultation
  • identifier les étapes nécessaires pour créer une carte
  • produire une première carte et la diffuser !

Procédons par étapes

L’objet de notre première carte est simple : positionner un ou plusieurs lieux (domicile, vacances, travail, etc.). Procédons par étapes.

1. Le mode édition

Rendez-vous sur le site https://framacarte.org et cliquez sur le bouton Créer une carte. Apparaît alors sur votre navigateur une carte qui se présente ainsi :

umap_edition

 

Nous retrouvons à gauche les boutons disponibles lors de la consultation d’une carte. Plusieurs éléments visibles au-dessus et à droite de la carte sont visibles uniquement lorsque l’on crée ou modifie une carte, c’est-à-dire dans le mode édition :

  • le nom de la carte en haut à gauche
  • les boutons Annuler et Enregistrer en haut à droite
  • à droite une série de 3 boutons permettant d’ajouter des éléments à la carte : marqueurs, lignes et polygones
  • en-dessous une série de 5 boutons permettant de configurer la carte

2. Nommer la carte

umap_parameters

umap_set_nameUne carte doit porter un nom qui renseigne sur ce que représente la carte. Pour définir le nom de la carte, cliquez sur le bouton Éditer les paramètres.

Un panneau apparaît sur la droite de la carte, il contient en haut un champ de saisie pour le nom de la carte, qui contient le texte Carte sans nom : placez le curseur dans ce champ, supprimez le texte existant et saisissez le nom de votre carte, par exemple Mon domicile.

Notez que le nom en haut à gauche de la carte est immédiatement modifié. Vous pouvez également saisir un texte plus long dans le champ description, qui apparaîtra dans le panneau de légende – nous y reviendrons.

Maintenant sauvegardez la carte avec le bouton Enregistrer : un texte en anglais est affiché en haut de la carte, comme celui ci-dessous.

umap_create_anonymous

Ce texte explique que vous venez de créer une carte anonyme et vous donne un lien (une URL) pour pouvoir modifier la carte. En effet la carte que vous avez créée n’est associée à aucun compte, et uMap considère que seules les personnes ayant ce lien secret peuvent la modifier. Vous devez donc conserver ce lien si vous souhaitez pouvoir modifier la carte. Nous verrons dans le prochain tutoriel comment créer son catalogue de cartes en utilisant un compte, il n’est alors pas nécessaire de conserver de lien secret.

3. Ajouter un marqueur

Commencez par déplacer et zoomer la carte pour visualiser l’endroit précis de votre domicile, lieu de vacances ou de travail.

umap_point Cliquez ensuite sur le bouton Ajouter un marqueur. Le curseur prend la forme d’un signe + et est accompagné d’un marqueur de couleur bleue. Déplacez le curseur sur le lieu que vous voulez marquer et cliquez avec le bouton gauche de la souris : le marqueur est déposé à cet endroit et un panneau apparaît à droite.

umap_marqueurCe panneau vous permet d’associer un nom et une description au marqueur :

  • le nom sera affiché au survol du marqueur par la souris
  • le nom et la description seront visibles dans une fenêtre dite popup qui apparaîtra lors d’un clic sur le marqueur.

Nous verrons plus loin l’utilité des calques, et comment modifier les propriétés du marqueur : forme, couleur, pictogramme, etc.

Répétez l’opération pour ajouter les marqueurs que vous jugez utiles à votre carte.

4. Définir l’emprise de la carte

Il est important de définir l’emprise initiale de la carte, c’est-à-dire la partie du planisphère qui sera affichée lors de la consultation de la carte.

Cette emprise doit inclure votre marqueur et permettre de situer la carte. Il convient de trouver un compromis entre un zoom trop éloigné et un zoom trop rapproché. Le bon compromis dépend essentiellement du contenu de la carte : la majorité des marqueurs, lignes et polygones doivent être visibles et utiliser au mieux l’étendue de la carte.

Vous pouvez aussi considérer le public de la carte : une carte expédiée à votre voisin peut être très zoomée, une carte envoyée un correspondant étranger doit permettre de reconnaître le pays où se trouve votre carte.

umap_extentPour définir l’emprise, déplacez et zoomez la carte afin d’afficher l’emprise souhaitée puis cliquez sur le bouton Enregistrer le zoom et le centre actuels.

uMap enregistre en réalité le centre et le niveau de zoom. Selon la taille de la fenêtre où est affichée la carte, la partie visible pourra varier. Il est utile de prévoir une marge autour du contenu de la carte.

5. Enregistrer la carte

Toute modification de la carte doit être sauvegardée sur le serveur uMap en cliquant sur le bouton Enregistrer en haut à droite. Cette opération enregistre toutes les modifications depuis la dernière sauvegarde : vous pouvez donc réaliser plusieurs modifications à la suite puis les enregistrer. A l’inverse le bouton Annuler permet de supprimer toutes les modifications depuis la dernière sauvegarde.

Après avoir enregistré les modifications, le bouton Annuler est remplacé par Désactiver l’édition. Cela vous permet de quitter le mode édition pour voir la carte en mode consultation. Vous pouvez alors tester votre carte : cliquez sur le marqueur pour afficher la popup et vérifier son nom et sa description.

Félicitations ! Vous avez créé votre première carte uMap. Vous pouvez la diffuser à votre entourage en copiant son URL dans la barre d’adresse du navigateur, ou en copiant son URL courte disponible dans le menu Partager vu dans le tutoriel Je consulte une carte uMap.

Faisons le point

Votre première carte est créée, en quelques étapes. L’opération est assez simple, mais le résultat est somme toute assez sommaire. Le tutoriel de la semaine prochaine nous permettra de créer une jolie carte.

Liens utiles :




Comment consulter une Framacarte ? (Tutos uMap 1/4)

Juste avant Noël, nous vous présentions Framacartes, un service de création de cartes personnalisées pour vos sites web, communautés, randos, chasses au trésor… Framacartes est basé sur le logiciel Umap, qui permet d’ajouter des points, tracés et polygones sur les fonds de cartes d’OpenStreetMap.

C’est alors qu’Antoine Riche, ingénieur informatique, Contributeur et Formateur OpenStreetmap, nous a contactés pour nous présenter sa série de tutoriels (libres, eux aussi) pour apprendre à maîtriser uMap (et donc Framacartes) à toute la famille Dupuis-Morizeau.

C’est avec son autorisation (et de chaleureux remerciements) que nous reproduirons sur le framablog les quatre premiers tutos (le niveau « débutant ») afin d’en faire profiter le plus grand nombre.

Cette semaine, on apprend tout simplement à se familiariser avec uMap et à profiter pleinement d’une Framacarte !

Je consulte une carte uMap

Ce que nous allons apprendre

  • Manipuler une carte uMap
  • Partager une carte uMap
  • Connaître les principales fonctionnalités de uMap

Procédons par étapes

1. Manipuler la carte

Vous avez reçu par mail un lien vers une carte umap. Voici les principaux éléments de la carte, et les opérations disponibles pour la manipuler. La carte umap représentée ci-dessous est disponible ici.

utiliser_une_framacarte

À droite de la carte et selon le choix de son auteur peut être affiché un des deux panneaux suivants :

  • Légende : le titre de la carte, une description éventuelle, et la liste des calques
  • Visualiser les données : l’ensemble des éléments de la carte, répartis par calques (voir plus bas)

Le panneau Légende peut être affiché en cliquant sur le mot “Légende”, toujours visible en bas à droite de la carte.

Comme pour la plupart des cartes interactives vous pouvez :

  • déplacer la carte par un glisser-déposer
  • effectuer zooms avant et arrière avec les boutons + et -, ou avec la molette de la souris
  • sélectionner un élément de la carte par un clic de la souris : apparaît alors une fenêtre popup affichant une description de l’élément. Celle-ci peut inclure du texte, une image, un lien vers un site Web. Dans notre exemple la description de chaque cinéma contient une image qui est un lien sur le site Web du cinéma.

Remarque : les boutons en haut à gauche de la carte, ainsi que la barre de légende, peuvent ne pas être disponibles si l’auteur de la carte a choisi de les cacher.

Voyons maintenant quelques fonctionnalités propres à umap.

2. Le sélecteur de calques

Les éléments d’une carte umap peuvent être répartis dans plusieurs calques, ou couches. Cela permet de structurer une carte, pour qu’elle soit plus claire et plus facile à maintenir. L’utilisateur peut choisir d’afficher ou cacher chaque calque individuellement.

umap_calquesLe sélecteur de calques est l’icône visible en haut à gauche de la carte sous les boutons de zoom. Lorsque vous positionnez la souris sur ce bouton, la liste des calques apparaît, vous pouvez alors afficher ou cacher chaque calque, ou encore centrer la carte sur le contenu d’un calque.
umap_selecteur_calquesDans cet exemple le calque “Stations Bicloo” est caché : cliquer sur l’oeil de ce calque permet de l’afficher.

La liste des calques, avec éventuellement un descriptif de chaque calque, est aussi visible dans la légende de la carte.

3. Le bouton Plus

umap_plusSous le sélecteur de carte est visible un bouton portant le texte “Plus”. Un clic sur ce bouton fait apparaître une série de boutons.

 

umap_home permet de retourner à la page d’accueil de umap.
umap_geoloc permet de vous géolocaliser1), c’est-à-dire centrer la carte sur votre position actuelle.
umap_search permet de chercher une localité et de centrer la carte dessus : saisissez le nom d’une commune et tapez sur Entrée.
umap_share permet de partager la carte ou d’en exporter les données. Un panneau à droite de la carte est affiché, il est expliqué ci-dessous.
umap_layers affiche à droite plusieurs fonds de carte : cliquer sur l’un d’eux change le fond de la carte.
 umap_edit est utile pour améliorer la carte OpenStreetMap – ce qui sort de l’objet de ce tutoriel.
 umap_measure est un outil de mesure. Activer cet outil a deux effets : d’une part il affiche la longueur des éléments linéaires de la carte et l’aire des éléments surfaciques ; d’autre part il vous permet de tracer sur la carte une ligne dont la longueur est affichée. Cliquez à nouveau sur le bouton pour désactiver cet outil.

Partager la carte

Le panneau de partage de la carte offre trois possibilités. Votre choix dépend de la manière dont vous souhaitez partager la carte :

  • URL courte permet de copier une URL abrégée – équivalente à l’URL de la carte – que vous pouvez par exemple envoyer dans un mail.
  • Embarquer la carte en iframe permet d’inclure la carte dans une page Web : il suffit de copier le code HTML et de l’insérer dans celui de votre page Web. Plusieurs options sont disponibles dans le menu Options d’export de l’iframe : taille de la carte, choix des boutons inclus dans la carte, etc. Activez ou désactivez ces options avant de copier le code HTML.
  • Télécharger les données permet d’obtenir les données visibles sur la carte, dans différents formats. Cela peut vous permettre d’utiliser ces données avec un autre outil.

 

umap_donnees4. Visualiser les données

La liste des éléments de la carte peut être affichée avec un clic sur Visualiser les données, accessible depuis le sélecteur de calques, la barre de légende, ou encore en haut du panneau Légende.

Le panneau alors visible à droite montre l’ensemble des éléments de la carte, organisés par calques. La loupe à gauche de chaque élément permet d’afficher sur la carte la popup décrivant cet élément. Le texte de saisie au-dessus de la liste permet de rechercher un élément, en ne montrant que ceux dont le nom contient le texte saisi.


Faisons le point

Ce premier tutoriel nous a permis de découvrir les principales fonctionnalités d’une carte uMap. La semaine prochaine nous apprendrons à créer une telle carte.

 

Notes :

1) La géolocalisation exige de demander l’autorisation de l’utilisateur, votre navigateur Web peut donc vous demander d’accepter ou activer la géolocalisation

Liens utiles :




CHATONS, le collectif anti-GAFAM ?

Suite à la mise en place de la campagne Dégooglisons Internet, Framasoft souhaite impulser la création d’un Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (C.H.A.T.O.N.S. ! 😛 ).

Ce collectif rassemblerait les organisations souhaitant proposer des services alternatifs à ceux de GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), respectueux de la vie privée des utilisateurs.

Le projet n’en est qu’à ses débuts et ne sera pas ouvert au public avant plusieurs mois, mais ce billet permet d’informer les actuels hébergeurs de services libres de l’initiative.

Rappel des épisodes précédents

Depuis son lancement en octobre 2014, notre campagne « Dégooglisons Internet » a rencontré d’excellents échos. Que cela soit dans la presse, ou bien entendu, auprès du public.

Rappelons que ce projet, qui s’étale sur plusieurs années, vise à résister à la colonisation du web par Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft (GAFAM pour les intimes, et la totalité des internautes sont, justement, très intimes avec eux).

Pour cela, nous nous étions fixés trois objectifs :

1 – Sensibiliser le grand public aux dangers (avérés, mais surtout à venir) d’une trop grande centralisation des services web :

  • dépendance à des outils contrôlés à distance par d’autres ;
  • marchandisation de nos données personnelles ;
  • surveillance généralisée facilitée pour les états (telle que révélée entre autre par Edward Snowden) ;
  • frein à l’innovation du fait de la puissance financière de ces sociétés. Pour information, Alphabet, la maison mère de Google, est la première capitalisation boursière mondiale (la seconde étant… Apple). Jamais notre monde n’a connu d’entreprises aussi riches ;
  • un « débordement » du cadre web qui devrait nous interroger (voiture sans chauffeur, investissement dans les biotechnologies, la robotique, des projets pas du tout farfelus pour connecter toute la planète, des objets connectés surveillant nos faits et gestes, des incursions dans le domaine politique, etc.).

2 – Démontrer que le logiciel libre était une alternative (probablement la seule, d’ailleurs) aux services de GAFAM.

Pour cela, nous avons mis en place plus d’une quinzaine de services en ligne respectueux de vos données. Et une quinzaine d’autres devraient suivre dans les 18 prochains mois.

3 – Essaimer notre démarche, afin de ne pas nous-mêmes devenir un « espace centralisé »

framasoft-campagne-2103_ll-de-mars_licence-art-libre

 

Un bilan positif

Sur le premier point (sensibilisation), nous sommes satisfaits du résultat :

Sur le second point (démonstration), il semblerait que ça soit plutôt vous, le public, qui êtes satisfaits 🙂 :

Sur le troisième point (essaimage), il semblerait que la rencontre ait eu lieu : nous avons appris (parfois par hasard !) que de nombreux « clones » de nos services avaient été mis en place (Diaspora Nouvelle Donne, Framadate ici ou , MyPads, etc.)

 

Carte Dégooglisons Internet
Carte Dégooglisons Internet

Mais aussi des faiblesses

Pourtant, nous savons que nous allons dans le mur !

Pour l’instant, nous n’avons pas de problème pour fournir le service. Grâce à vos dons, nous avons pu embaucher un administrateur système à temps plein, ce qui va nous permettre de stabiliser l’infrastructure technique (une quarantaine de machines virtuelles, tout de même).

Cependant, cette croissance permanente n’est pas tenable à long terme.

Certes, nous pourrions demander plus de dons, pour embaucher plus, maintenir plus de machines. Mais cela ne nous parait pas être une bonne solution : nous n’avons pas envie de courir derrière l’argent, et surtout cela ferait de Framasoft, à terme, un service centralisateur du même type que celui contre lequel nous essayons de résister !

Et, non, pour répondre à une demande récurrente, il n’est pas question pour nous de proposer des services payants, car nous n’avons pas envie de gérer des clients. Ça, c’est le travail d’entreprises du libre (et elles ne manquent pourtant pas). Framasoft est une petite association et ce statut nous convient tout à fait.

Framasoft : une AMAP du libre ?

Vous pouvez voir Framasoft comme une AMAP du logiciel libre, en quelque sorte. Ce type d’organisation ne fait sens que si la taille en reste raisonnable, que s’il y a proximité entre le producteur (Framasoft) et les utilisateurs (vous !).

Dit plus clairement : nous ne cherchons pas de solution technique ou financière à une crise de croissance. Même si cela peut paraître paradoxal, nous souhaitons d’ores et déjà anticiper le ralentissement de cette croissance ! 🙂

Une forme de sobriété volontaire qui pourra sans doute en étonner certains, mais qui parait relativement logique si on ne souhaite pas « industrialiser » les processus car cette industrialisation, justement, génère des effets de bords négatifs pour la vie privée de nos utilisateurs. Nous sommes fiers de notre indépendance (grâce à vos dons), et de notre côté « artisan du web » qui peut encore prendre le temps de discuter/débattre avec ses utilisateurs.

Des chatons (et de la bière ?) pour libérer le monde !

Pour les raisons évoquées ci-dessus, Framasoft souhaite aujourd’hui renforcer son objectif d’essaimage.

Nous nous proposons aujourd’hui d’impulser la création d’un collectif nommé C.H.A.T.O.N.S. pour : Collectif d’Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires.

Pour faire court, CHATONS serait un peu aux services libres ce que la Fédération FDN est aux fournisseurs d’accès internet libres : un moyen de rassembler, de mutualiser, de décentraliser, de donner de la visibilité, de fédérer autour de valeurs communes, de faciliter l’essaimage, mais sans pour autant centraliser, rigidifier, contrôler ces structures.

 

Chat et bières

Pour faire plus long, reprenons les objectifs possibles d’un tel collectif, dont nous souhaitons faciliter l’émergence :

1 – Rassembler

Il existe en fait déjà de nombreux hébergeurs de services en ligne libres et alternatifs, dont certains existent depuis bien, bien plus longtemps que Framasoft.

Citons, par exemple (et par ordre alphabétique) :

L’un des objectifs serait de proposer à ces différentes structures, si elles le souhaitent, de rejoindre le collectif.

2 – Mutualiser

Les libristes aiment leur indépendance, elle est parfois une force qui nous permet de faire preuve d’innovation, de résilience, de créativité, de réactivité. Et elle est parfois un faiblesse, qui nous fait réinventer la roue, non pas par plaisir, mais juste par ignorance que d’autres ont déjà trouvé une solution à notre problème.

L’un des objectifs serait de partager l’information et les bonnes pratiques, sans pour autant imposer ces dernières.

3 – Décentraliser

Framapad est en rade ? Vous cherchez un service de sondages plus poussé que Framadate ? Vous voulez quitter Gmail, sans savoir chez quel fournisseur prendre votre email ?

Framasoft ne couvre pas l’ensemble des besoins, et ne propose aucune garantie de disponibilités dans ses Conditions Générales d’Utilisation. Il serait donc utile de répartir la charge et les services sur différentes organisations, non seulement pour éviter les silos de données, mais aussi pour s’assurer de ne laisser aucun utilisateur dans l’impasse.

L’un des objectifs serait de mettre en réseau les différentes organisations volontaires, afin qu’elles puissent proposer des services complémentaires (voir redondants) aux utilisateurs.

4 – Donner de la visibilité

Parmi les soucis que Framasoft rencontre, il y a le fait que nous sommes loin de connaître toutes les hébergeurs libres et alternatifs en France ou à l’étranger.

Pour prendre un exemple parmi beaucoup d’autres, nous avons découvert presque par hasard l’association Nanterasso (qui dépend du GUL Nanterrux). Il y a sans doute de nombreuses autres associations de ce type en France.

D’autres structures existantes, comme ouvaton.coop, mériteraient sans doute un coup de projecteur.

L’un des objectifs serait de rendre visible, sur un site web, les différentes structures membres du collectif, ainsi que leurs offres.

5 – Fédérer

Évidemment pour qu’un collectif fonctionne, il faut que ses membres se retrouvent autour de valeurs communes. Sans elles, on finit par ne plus savoir ce qu’on fait là, ce qu’on partage avec l’autre, ni ce qui nous rassemble.

Nous proposons que le collectif rédige :

  • un manifeste, pour poser noir sur blanc les valeurs défendues ;
  • une charte, permettant à chacun de connaître les règles de gestion du collectif.

L’un des objectifs serait donc de fixer ensemble les règles communes permettant aux membres du collectif de pouvoir promouvoir et défendre efficacement les valeurs qui les rassemble.

6 – Essaimer

Le collectif CHATONS est un collectif « sans compétition » : le but ne doit pas être d’avoir le plus grand nombre d’utilisateurs, puisque les membres souhaitent décentraliser les services. Par conséquent, le collectif veillera à faciliter la création et l’accueil de nouveaux membres.

L’un des objectifs serait d’abaisser « la barrière à l’entrée » pour les nouveaux entrants. Plus il y aura de chatons actifs respectant la charte et le manifeste, mieux cela vaudra pour le collectif.

7 – Partager

Trouver des tutoriels expliquant comment mettre en place tel ou tel service, c’est bien. Mais cela ne permet de réduire efficacement l’écart entre « ceux qui utilisent » et « ceux qui savent comment ça marche ». Nous devons faire de l’éducation populaire, en partageant avec les utilisateurs de nos services. Nous devons être à leur écoute, y compris devant des questions qui nous paraissent parfois naïves : « Au fait, par où passe mon email quand je clique sur « Envoyer », et que l’ordinateur de mon destinataire est éteint ? », « Mais un logiciel propriétaire, ça ne veut pas dire que je suis propriétaire de mes données, justement ? », « Quel problème y a-t-il à utiliser GMail ? C’est gratuit et ça marche bien, non ? »

Ces questions, on nous les pose souvent, mais notre expérience a montré que nous y répondions moins bien par email que quand nous étions face aux personnes, une bière (ou autre breuvage) à la main. L’explication passe mieux, non pas parce que nous serions plus clairs après avoir bu une pinte, mais parce que nous échangeons sur un pied d’égalité avec nos interlocuteurs, qui nous apprennent aussi de leurs usages, de leurs pratiques. Si nous voulons informer objectivement le public pour qu’il puisse faire des choix éclairés, il nous faut le rencontrer, lui parler, échanger, partager. Et sortir de notre tour d’ivoire.

L’un des objectifs serait donc de consacrer du temps à des temps de partages (et non comme souvent des temps d’informations distanciés, parfois professoraux ou dogmatiques), cela n’étant possible que si le collectif dispose d’un réseau suffisamment étendu géographiquement.

Les adminsys de Framasoft en plein dépannage de Framapad
Nos adminsys en plein dépannage de Framapad

Et maintenant ?

Voilà pour l’idée dans les grandes lignes.

Mais, même si nous savons que le diable se cache dans les détails, nous ne souhaitons – volontairement – pas aller beaucoup plus loin pour le moment, afin de faciliter la participation et le débat.

Ce qui a été fait :

  • Nous avons déjà contacté en amont quelques structures (notamment celles citées plus haut), ce qui ne veut évidemment pas dire que la participation est close ! (cf « Vous souhaitez devenir un chaton ? » ci-dessous)
  • Nous avons déjà commencé la rédaction d’un Manifeste et d’une Charte (en version 0.1, il ne s’agit que d’un brouillon de proposition, les versions finales n’auront probablement rien à voir)
  • Nous avons réservé le nom de domaine http://chatons.org, mais le site ne sera pas rendu public avant l’été.
  • Nous avons proposé un planning :
    • Janvier à juin 2016 – discussions sur la Charte et le Manifeste
    • 26/01 – annonce “officielle” du projet CHATONS à Brest
    • 9/02 – annonce sur le framablog
    • Avril à juin 2016 – mise en place du site web
    • Juillet – Annonce aux RMLL (si elles ont lieu !)
    • Juillet à Septembre – dernières retouches
    • Octobre – ouverture officielle au public

Précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas d’un projet interne à Framasoft, même si c’est Framasoft qui l’impulse. Nous serons à terme un chaton parmi les autres. Cependant, pour pouvoir avancer relativement efficacement, nous avons préféré proposer une base de travail (Charte et Manifeste), ainsi qu’un planning indicatif, afin de ne pas nous perdre dans les discussions trollesques que nous, libristes, apprécions tant 😉

Vous souhaitez devenir un chaton ?

Pour l’instant, nous allons débuter la phase de discussion, donc il est encore un peu tôt pour “postuler”, car nous ne saurions vous accueillir, puisque le collectif n’existe pas 🙂

Cependant, si vous pensez pouvoir apporter quelque chose de concret et tangible aux discussions (et non du “yakafokon”), vous pouvez laisser un message en commentaire du billet (en laissant bien votre adresse courriel dans le champ approprié, qui ne sera pas diffusée, au cas où nous souhaiterions vous recontacter).

Bref, pour l’instant, il ne s’agit que d’une idée, donc il va nous falloir un peu de temps pour la structurer avant de la présenter au public. Mais nous souhaitions la présenter ici, car il ne fait aucun doute que Framasoft consacrera une partie de son énergie à ce projet.

Un chaton, deux chatons... des chatons !
Un chaton, deux chatons… des chatons !

Internet est-il cassé ?

Pas encore, mais il est certain qu’Internet, tel que nous le connaissons, est en train de changer. Et pas forcément dans le bon sens.

Face à ce mouvement de concentration, qui pourrait bien transformer Internet en Googleternet ou Facebookternet, nous ne voyons qu’une seule voie (si vous en avez d’autres à proposer, on prend !) : décentraliser internet en faisant en sorte qu’il demeure tel qu’il a été conçu. Neutre. Ouvert. Interopérable. Libre.

Si nous voulons une économie qui soit aussi sociale et solidaire, il va nous falloir un internet qui soit aussi social et solidaire. Et cela passera entre autre par une diversité d’acteurs indépendants proposant des services web libres, éthiques et respectueux de vos données, décentralisés et solidaires.




Framacalc Reloaded : la force de vos feuilles de calculs se réveille !

Notre tableur en ligne, basé sur le logiciel libre Ethercalc, est déjà largement utilisé… au point d’être parfois victime de son succès ! C’est bien connu : plus un logiciel (ou un service) a d’utilisateurs, plus ils souhaitent, suggèrent et apportent des améliorations et aident ainsi le logiciel à devenir meilleur…

Alors : prêt-e-s pour les améliorations apportées à ce millésime 2016 ? C’est parti !

Une mise à jour aussi grosse qu’une pilule bleue !

La nouvelle mouture d’Ethercalc apporte déjà en elle-même de belles améliorations :

  • framacalc import
    importez vos propres feuilles de calcul

    Une interface graphique plus claire et plus simple (nouvelles icônes, plus que 2 niveaux de gris…)

  • Le format de la date s’adapte en fonction de la langue (de votre navigateur). Pour les francophones, sachez qu’enfin vous pourrez entrer vos dates au format JJ/MM/AAAA (c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous…)
  • Les onglets sont de la partie ! Même si cette fonctionnalité est -encore- expérimentale, cela veut dire concrètement que vos pouvez avoir un classeur de plusieurs feuilles de calculs sur le même Framacalc. Vous avez le droit d’écraser une larmichette de bonheur.
  • Du coup, vous pouvez aussi importer vos feuilles de calculs/classeurs dès la création de votre Framapad (que vos fichiers soient en .csv, en .ods… et allez, on est choux, on accepte même le format .xlsx, parce qu’il faut bien que vous vous en libériez !)
  • Une petite barre « rechercher » est apparue. Avant, pour rechercher une donnée dans votre tableau, il vous fallait utiliser la fonction de recherche de votre navigateur… Mais ça, c’était avant.
  • Les volets (pour l’en-tête des lignes et colonnes) deviennent permanents et visibles pour tous les utilisateurs. Désormais, vous pouvez naviguer dans l’immensité de votre calc et savoir de quoi parle la cellule Z42.

Barres de recherche, onglets, anciennes révisions… Il est pas beau le Framacalc 2016 ?
Barres de recherche, onglets, anciennes révisions… Il est pas beau le Framacalc 2016 ?

Framacalc contre-attaque.

Une des fonctionnalités qui manquaient le plus à Framacalc (quand on le compare à son cousin Framapad), c’est un historique des différentes révisions de votre feuille de calcul. Eh oui : une simple erreur d’un-e de vos collaborateurs ou collaboratrices, et tout votre calc était à reprendre !

C’était compter sans la sagacité de notre nouvel employé Luc (Framasky pour les intimes), qui a dégoté le petit bout de code qui enregistre automatiquement une révision de vos calcs toutes les dix minutes ! Ce petit bout de code nécessitait quelques adaptations pour enregistrer les différentes versions de chaque calc : il ne faisait qu’enregistrer la dernière version à chaque utilisation. Bien entendu, cet apport a été soumis à la communauté d’Ethercalc, afin que cela profite à tou-te-s !

Problème : pour accéder à vos calcs enregistrés, il fallait retenir l’URL : https://framacalc.org/history/nom_du_calc… ce qui est pas très très pratique pour Han Dupuis-Morizeau, qui a déjà d’autres choses à retenir dans sa vie.

Qu’à cela ne tienne, Luc a utilisé la Force du Javascript pour ajouter un onglet « Révisions » à vos Framacalcs. Désormais, l’ensemble de vos révisions est à portée de clic.

Autre problème : s’il existe bien un outil d’utilisation de ces révisions pour les restaurer, celui-ci n’a que peu de chances de fonctionner sur un autre site qu’Ethercalc.org… et la méthode de restauration des calcs était un protocole en 8 points si lourd que Han Dupuis-Morizeau hésitait entre le Xanax et l’abonnement à Microsoft Office 365.

Une chose que Luc-überGeek-Framasky ne pouvait pas laisser faire comme ça…

 

exemple d'une révision . Oui, chez Frama, on n'hésite pas à vous montrer nos données les plus sensibles !
exemple d’une révision .
Oui, chez Frama, on n’hésite pas à vous montrer nos données les plus sensibles !

Ethercalc Revision Tool : le retour du Framacalc

Han Dupuis Morizeau a l'air ravi de tant de simplicité ! (CC-BY Sam Howzit)
Han Dupuis Morizeau a l’air ravi de tant de simplicité !
(CC-BY Sam Howzit)

C’est ainsi que notre Framasky a sorti son clavier laser pour coder ERT (Ethercalc Revision Tool). Un système de révisions simple et efficace conçu pour Framacalc mais que vous pouvez aussi installer sur votre propre instance d’ethercalc (pensez à bien suivre le fichier INSTALL.md car y’a un bout de code à goupiller ^^).

Pour restaurer une révision précédente de votre calc, c’est très simple :

  1. Cliquez sur l’onglet « anciennes révisions »
  2. Choisissez la révision qui vous intéresse (elles sont enregistrées toutes les 10 minutes dès lors que vous avez modifié votre feuille de calcul)
  3. Cliquez dessus si vous voulez un aperçu (parce que quitte à avoir la classe, on va l’avoir jusqu’au bout)
  4. Et cliquez sur l’icône « retour dans le temps » en haut à droite (pas d’inquiétude, une confirmation vous sera demandée).

Oui, c’est tout.

Et re-oui : ça marche avec vos anciens Framacalcs (mais leurs révisions ne sont enregistrées que depuis quelques jours seulement ^^).

C’est pas une happy end ça ?

Ethercalc Revolutions

La morale de cette histoire, c’est que le Libre apporte au Libre. Parce que vous l’utilisez massivement, il nous semble essentiel de tenir Framacalc à jour. En mettant à jour Ethercalc (et donc en profitant du travail de son équipe), nous avons découvert certaines de ses possibilités et ce qu’il manquait à nos utilisations. Alors (même si Framasoft code très peu, encore un grand merci à Luc) nous avons apporté notre petite pierre en réalisant ERT qui peut désormais servir à toute la communauté, que vos alliez sur Framacalc ou sur un autre instance d’Ethercalc qui intègre cet outil.

C’est un cercle vertueux, et ceci est (littéralement) une révolution.

Liens pratiques :