Une extension qui meta-press.es à ta disposition

La veille sur la presse en ligne est laborieuse et exigeante, mais une extension pour Firefox peut la rendre plus légère, rapide et efficace… et plus éthique que Google News.

Nous rencontrons aujourd’hui Simon Descarpentries pour lui poser des questions sur le module Meta-Press.es qu’il a créé.

 

Bonjour Simon, pourrais-tu nous dire par quels chemins tu es arrivé à Meta-press.es…

photo noir et blanc de Simon DescarpentriesCommençons par le début : je suis né en 1984 comme la FSF et comme elle, je préfère mes logiciels avec de l’éthique en plus d’un code source accessible (pour reprendre cette belle formule de Pouhiou). J’ai découvert GNU+Linux en l’an 2000, ai adhéré à l’April en 2002, terminé mes études en 2007 et travaillé pour Framasoft de 2009 à 2011. J’ai ensuite rejoint Sopinspace1 jusqu’à sa mise en sommeil 4 ans plus tard et mon entrée dans Acoeuro.com2.

Très tôt j’ai décidé de ne pas pousser le monde dans la mauvaise direction le jour en essayant de compenser les dégâts bénévolement la nuit. Je me suis donc efforcé de gagner ma vie en faisant directement ce qui me semble éthique et via Acoeuro.com j’ai une grande liberté de choix dans mes clients, qui ne sont que des associations, clubs sportifs ou collectivités locales3.

Mais ce n’est pas tout d’en vivre, j’ai aussi toujours eu envie de contribuer au Logiciel Libre en retour. J’ai commencé par des traductions (avec la formidable équipe Framalang), puis me suis attelé à la comptabilité de FDN.fr (pendant 5 ans), j’ai fait un peu de JavaScript pour lancer un widget de campagne de LQDN.fr ou aider à éplucher les 5000 réponses d’une consultation de la Commission Européenne… Mais ça me démangeait toujours.

Je me suis donc également occupé de la revue de presse de La Quadrature du Net pendant 5 ans, et c’est là que m’est venue l’envie de développer une alternative à Google News, afin de libérer l’association de sa dépendance envers un acteur qu’elle critique à juste titre le reste du temps. À la faveur d’un inter-contrats en 2017, j’ai repris mes prototypes précédents de méta-moteur de recherche pour la presse et j’ai exploré sérieusement cette piste.

…tu en arrives ainsi à Meta-Press.es ?

Voilà, j’ai réservé un nom de domaine dès que j’ai eu une preuve de concept fonctionnelle.

Alors c’est quoi exactement ?

Meta-Press.es est un moteur de recherche pour la presse sous forme d’une extension pour Firefox.

Directement depuis notre navigateur, il interroge un grand nombre de journaux4. L’extension récupère les derniers résultats de chaque journal et permet de…

  • trier ces résultats,
  • mener notre recherche dedans,
  • sélectionner ceux qui nous intéressent,
  • exporter cette sélection suivant plusieurs formats (JSON, RSS ou ATOM, bientôt CSV aussi).

Et comment ça marche au juste ?

Eh bien il faut bien sûr installer l’extension depuis sa page officielle.
Tu ouvres ensuite l’onglet de l’extension en cliquant sur l’icône petite icône de l’extension meta-press.estu saisis les termes de ta recherche, tu précises les sources dans lesquelles chercher : journaux, radios, agrégateurs de publications scientifiques… par défaut tu choisis celles qui sont dans ta langue, et tu lances la recherche.

boutohn d elancement de la rceherche

Meta-Press.es va alors interroger les sources choisies et afficher les résultats.

Quelles différences avec un agrégateur RSS ou une poche-kangourou comme Wallabag ?
Contrairement à un agrégateur de flux RSS, Meta-Press.es donne accès aux contenus qui existaient avant qu’on s’abonne aux flux, puisque Meta-Press.es utilise la fonctionnalité de recherche des journaux. L’extension s’emploie à propager la requête de l’utilisateur auprès de chaque source pour agréger tous les résultats et les trier dans l’ordre chronologique. Google News ne fait pas beaucoup plus en apparence, or ça, n’importe quel ordinateur peut le faire.

Ensuite, Meta-Press.es intègre déjà un catalogue de sources connues (principalement des journaux, mais aussi des radios ou des agrégateurs de publications scientifiques), et est directement capable de chercher dans toutes ces sources, alors qu’un agrégateur de flux RSS doit être configuré flux par flux.

Actuellement, la base contient un peu plus de 100 sources (de 38 pays et en 21 langues), dont déjà 10 % ont été ajoutées par des contributeurs. Ces sources sont organisées par un système d’étiquettes pour les thèmes abordés, la langue ou d’autres critères techniques. Ce système permet d’accueillir toutes les contributions et l’utilisateur choisira ensuite dans quoi il veut chercher.

Apparemment c’est surtout pour faire de la veille sur la presse, est-ce que ça peut intéresser tout le monde ou est-ce un truc de « niche » pour un nombre limité de personnes qui peuvent y trouver des avantages ?

L’extension a été développée avec le cas d’usage de la revue de presse de la Quadrature du Net en tête. On est toujours plus efficace en grattant soi-même là où ça démange.

Mais les journalistes auxquels j’ai présenté Meta-Press.es se sont également montrés enthousiastes, car l’outil renvoie toujours les mêmes résultats quand on fait les mêmes recherches (même si on change d’ordinateur ou de connexion internet). Ce n’est pas le cas quand ils utilisent Google News, car l’entreprise traque leur comportement (historique des recherches, articles consultés) pour renvoyer ensuite des résultats de recherche « personnalisés » (donc différents d’une fois sur l’autre), et surtout, pour vendre aux annonceurs de la publicité ciblée.

Et puis un Mastonaute a récemment trouvé un autre moyen de se servir de Meta-Press.es :

un internaute a testé l’extension pour comparer le nombre de résultats de recherche pour "référendum ADP" et "le grand débat" (le deuxième l’emporte largement.

Au-delà des recherches, ce que permet Meta-Press.es, c’est d’exporter les résultats d’une recherche dans un fichier. On peut ainsi :

• archiver les résultats ;
• les reprendre plus tard (même hors-connexion) ;
• les envoyer à un ami.

On peut également sélectionner les résultats que l’on souhaite exporter. Une sélection exportée au format RSS peut ensuite facilement être ajoutée au flux RSS de la revue de presse d’une association (comme c’est le cas pour LQDN).
Cela épargne les deux-tiers du travail dans ce domaine, qui consistait sinon à copier chaque information (titre, date, source, extrait…) de la page du journal à l’outil générant le flux de la revue de presse.

D’ailleurs, pendant mes années de revue de presse à LQDN, plusieurs associations amies nous ont demandé quels outils on utilisait de notre côté. On a répondu à chaque fois qu’on utilisait plusieurs outils faits main (la nuit par l’un des cofondateurs) emboîtés les uns dans les autres sans documentation technique et que l’essentiel du travail restait fait à la main. C’était frustrant pour tout le monde.

Aujourd’hui, l’outil est là, revenez les amis, nous pouvons désormais tous nous partager Meta-Press.es !

logo de l’extension meta-press.es par Elisa de Guerra-Castro
Logo de l’extension par Elisa de Guerra-Castro

 

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Bon, pendant que les plus impatients sont déjà en train de tester l’extension et de s’en servir, nous avons d’autres lecteurs et lectrices un peu plus techniques qui veulent savoir comment ça se passe dans les coulisses, et pour commencer avec quelles briques tu as travaillé…

Techniquement, c’est fait en JavaScript moderne (ECMAScript6/7) avec tous les meilleurs exemples trouvés sur StackOverflow, developer.mozilla.org et surtout les API récentes comme : async/await, <script type= »module »>, fetch, crypto, domParser, XPathEvaluator

Je suppose que certain⋅es vont vouloir ajouter des « sources »…

Le processus de contribution des sources a été simplifié au maximum.

D’ailleurs, la première contribution à Meta-Press.es en a détourné l’usage pour y intégrer une dizaine de sources de publications scientifiques. C’est un cas auquel je n’avais pas pensé en développant Meta-Press.es, mais la contribution s’est facilement intégrée au reste du projet, on a juste eu à y mettre l’étiquette de thème : « science ».

  • Si la source propose des résultats de recherche sous la forme d’un flux RSS, il suffit en gros de préciser le nom de la source et l’adresse du flux (en remplaçant les termes de recherche par : {}) dans le champ d’exemple de source des paramètres de l’extension. La plupart des journaux qui utilisent le moteur WordPress fournissent ce flux (sûrement sans même le savoir), ce qui représente un tiers des sources de Meta-Press.es à l’international. En revanche en France, beaucoup de journaux utilisent SPIP comme moteur de site web, or SPIP n’intègre pas cette fonctionnalité par défaut… Une mise à jour serait très bienvenue ! En proportion, les flux RSS représentent donc environ 30% des sources actuelles, contre 1% de flux ATOM (la bataille est moins serrée qu’entre vim et emacs).
  • Si la source ne propose pas de résultats en RSS, l’exercice peut se résumer à rassembler une URL et 4 sélecteurs CSS. Toutefois, il faut donc parler HTML et CSS couramment, et bien souvent RegEx aussi pour arriver à ses fins. J’ai listé des documentations synthétiques dans le README.adoc du projet sur Framagit.

Une source est donc décrite par un objet JSON dans lequel on détaille comment accéder à chaque information dans la page de résultats (par des sélecteurs CSS donc pour pointer les éléments) et éventuellement en ajoutant un retraitement du texte obtenu par motif de remplacement en expression rationnelle. Pour s’exercer, l’ajout d’une source peut se faire directement depuis les paramètres de l’extension (où vous trouverez des conseils et les sources fournies en exemples). Si vous avez un résultat fonctionnel, vous pouvez vous contenter de me l’envoyer simplement par courriel, je m’occuperai de l’intégrer au projet.

J’avais testé en 2013 plusieurs solutions pour voir ce qui était le plus rapide dans le rapatriement et l’analyse des pages web listant les résultats de recherche de chaque source. Entre autres, les pages de résultat sont analysées par Firefox dans ce qu’on appelle un fragment de HTML. Ce dernier n’est pas complètement interprété par le navigateur web (pas de rendu graphique). Entre autres, les images et les feuilles de style de la page ne sont pas chargées. Il n’y en a pas besoin. En se contentant du HTML les choses se passent bien plus rapidement que s’il fallait charger les mégaoctets d’images et de traqueurs des journaux.

En puisant les résultats dans des flux RSS, le traitement devrait aller encore plus vite car la structure XML d’un flux RSS est minimaliste. Mais les serveurs web priorisent mal ces requêtes, alors les flux RSS mettent facilement plus de 10 secondes à arriver.

Une autre question épineuse, liée au JavaScript est celle de l’analyse des dates en format non américain. De nombreuses bibliothèques de fonction existent pour parer aux déficiences de la norme, mais elles sont généralement volumineuses et lentes. Je propose ma propre solution dans ce domaine, avec la fonction JavaScript `month_nb` qui se contente de transformer un nom de mois en son numéro, mais sait le faire pour 69 langues et n’a même pas besoin de connaître la langue du mois à convertir. J’en ai parlé plus longuement sur le site de Meta-Press.es notamment pour détailler l’aspect minimaliste et ré-utilisable de mon approche :  il fallait là aussi « faire rentrer le monde dans un fichier JSON » mais ça c’est bon, c’est fait.

Mais pourquoi avoir choisi une extension pour Firefox plutôt qu’une appli pour Android ou une appli standalone à installer sur son ordinateur… ?

Je faisais tenir mes premiers prototypes dans un unique fichier HTML. Je trouvais ça élégant d’avoir tout dans un seul fichier : le code, l’interface graphique, les données… Et puis un fichier HTML c’est facile à distribuer (par clé USB, en pièce jointe d’un courriel, directement sur le web…). Toutefois, comme je l’ai expliqué dans le billet « Motivations » du blog du projet, une contrainte technique empêchait ce modèle de fonctionner pour Meta-Press.es : on ne peut pas accéder au contenu d’une iframe depuis le JavaScript d’une simple page web.
Et puis j’ai compris qu’avec une extension pour Firefox la contrainte pouvait être levée. J’ai donc tout naturellement continué mon travail dans cette direction, en m’appuyant sur les technologies que je manipule au quotidien : le Web.
Avec un peu de recul, je considère que c’était une excellente idée. Firefox est probablement l’analyseur de HTML le plus rapide au monde, en cours de ré-écriture, par morceaux, en Rust. Piloter cette fusée via un langage de script se révèle à la fois plaisant et efficace.

Si j’avais voulu faire une application à part, j’aurais probablement utilisé le langage Python (dont je préfère la syntaxe, surtout édité avec vim et des tabulations !), mais j’aurais forcément eu à manipuler un analyseur de page web moins rapide et probablement moins à jour.

Ensuite, en tant qu’extension de Firefox, Meta-Press.es est aussi utilisable avec le navigateur web Tor, qui est taillé pour la protection de votre vie privée et installable en quelques clics sur n’importe quel ordinateur et quasiment n’importe que système d’exploitation.
Le navigateur Tor a été inventé en grande partie pour lire la presse en ligne sans être suivi, ni laisser de traces. Les deux font donc la paire. Avec le navigateur Tor les journaux ne savent pas qui vous êtes, et avec Meta-Press.es vous n’avez plus besoin de Google pour les trouver. Retour au modèle du bon vieux journal lu dans le fauteuil du salon, sans autres conséquences, ni à court, ni à long terme.

En ce qui concerne Android, l’extension fonctionne parfaitement une fois installée sur Firefox pour Android (ou la version IceCatMobile en provenance de la logithèque libre pour Android : F-Droid.org).

Mozilla offre l’avantage de fournir l’infrastructure de distribution du programme et un référencement (l’extension est facile à retrouver via le moteur de recherche d’addons.mozilla.org avec les mots-clés « meta presse »). Mozilla gère les mise à jour, des retours utilisateurs rapides ou complets via les commentaires, la notation par étoiles et même une porte de collecte de dons pour soutenir le projet — qui fonctionne très bien ;-).

Si l’on ajoute la documentation et les recommandations suite à l’analyse du code (automatique mais aussi effectuée par des humains), c’est une plateforme très accueillante.

Dans l’actualité récente les éditeurs de presse en ligne français étaient en conflit avec Google et son moteur de recherche. Est-ce que de nouvelles contraintes légales ne vont pas impacter Meta-Press.es ?

Oui, j’ai suivi ce feuilleton, et non ça ne devrait avoir de conséquence pour Meta-Press.es.
Pour reprendre un peu le sujet, tout se joue autour de la directive européenne sur les éditeurs de presse en ligne, que les élites du gouvernement se sont empressées de transposer en droit français, pour l’exemple et avec de grandes annonces.
Cet épisode a donné lieu en septembre à de savoureux échanges entre Google et les éditeurs. Le fond du problème était que les éditeurs, déjà sous perfusion de l’État, ont cru qu’ils pourraient taxer Google aussi (en améliorant la rente de leur situation, plutôt qu’en s’adaptant à un monde qui change), au moins pour un montant proportionnel à l’extrait d’article que Google republie chez lui, à côté de ses publicités, et dont de plus en plus de lecteurs se contentent (comme je l’ai détaillé dans ce commentaire sur LinuxFR.org).

Ça m’a fait bizarre, mais c’est Google que j’ai trouvé de bonne foi pour le coup : aucune raison de payer la rançon. Le géant américain a d’ailleurs simplement répliqué en retirant les extraits visés, en publiant des stats sur la faible consultation des résultats de Google News sans extrait, et en indiquant que pour un retour aux affaires il suffisait de préciser son accord via un fichier hébergé par chaque journal (une directive du fameux robot.txt).
En deux semaines la moitié des éditeurs avaient autorisé Google à reprendre gratuitement les extraits, au bout d’un mois tous avaient rejoint le rang. Tout ce travail législatif international pour en arriver là : un communiqué de presse du moteur de recherche et des redditions sans condition de la presse.

Aujourd’hui c’est facile à dire, mais je pense que les éditeurs n’ont pas pris le bon chemin… Au lieu d’essayer de jouer au plus malin et de perdre magistralement5, ils devraient chercher à s’émanciper de cet intermédiaire qui valorise sa pub avec leurs contenus. Un moyen de se débarrasser de cet intermédiaire, ce serait de développer eux-mêmes un Meta-Press.es, rien ne l’empêche techniquement. Après, j’ai quelques années d’avance, mais rien ne les empêche non plus de me soutenir.

Je me suis logiquement fait quelques sueurs froides, inquiet de voir bouger l’horizon juridique d’un projet sur lequel je me suis attelé depuis plusieurs années. Mais je vais pouvoir laisser les extraits de résultats de recherche dans Meta-Press.es, car cet outil n’entre pas dans le périmètre d’application de la loi, qui ne vise que les plateformes commerciales, ce que n’est pas Meta-Press.es. De plus, Meta-Press.es ne publie rien, tout se passe entre le navigateur d’un internaute et les journaux, pas d’intermédiaire.

Pas d’intermédiaire, mais plein d’idées pour continuer le développement de l’outil ?

Ça oui ! À commencer par l’indispensable mise en place d’un cadriciel (framework) de test automatisé des sources, pour tenir toute la collection à jour en détectant celles dont la présentation des résultats a changé et doit être revue.
Ensuite, j’ai déjà évoqué l’ajout d’un format d’export CSV ou la présentation de l’extension sur écran de téléphone, mais l’outil pourrait par exemple également être internationalisé pour en diffuser plus largement l’usage.
Une grande idée serait d’implémenter un test de rapidité de réponse des sources, pour ne retenir que les sources qui répondent rapidement chez vous.
La possibilité de récupérer plus que les 10 derniers résultats de chaque source est également sur les rails, et en fait malheureusement, la TODO-list du projet ne fait que s’agrandir au fur et à mesure que je travaille à la réduire…

Comment vois-tu la suite pour Meta-presse.es ?

Meta-Press.es n’est pas une grande menace pour Google, mais c’est une alternative techniquement viable.

Il faut maintenant faire l’inventaire des journaux du monde6 et mettre cet index en commun dans le dépôt des sources de Meta-Press.es. Je n’y arriverai pas seul, mais je suis bien déterminé à faire cette part de dé-Google-isation de l’internet7 et à la faire bien, dans la plus pure tradition Unix (une chose à la fois, mais bien faite).

Cela fait déjà des années que je travaille sur Meta-Press.es et je porterai ce projet le plus loin possible. Avec moi une contribution n’est jamais gaspillée. Alors je compte sur vous pour m’aider à indexer la presse en ligne.

Je vous encourage à bidouiller votre source préférée et à me l’envoyer si elle fonctionne ou si vous avez besoin d’un coup de pouce pour terminer. Indiquez-moi par courriel les sources à flux RSS que vous avez trouvées car elles sont très rapides à intégrer, et normalement stables dans le temps8.

Cet inventaire, réalisé pour un projet libre et fait dans un format standard (JSON) sera réutilisable à volonté. C’est une autre garantie qu’aucune contribution ne sera perdue.

D’autres malices dans ta boîte à projets ?

Avec les connaissances acquises en développement d’extension pour Firefox, il y a d’autres problèmes auxquels j’aimerais proposer des solutions… Je pense par exemple au paiement en ligne sur le Web. C’est parce qu’il n’y a pas de moyen simple de payer en un clic que la plupart des éditeurs de contenus s’empressent de grever leurs œuvres de publicité, parce que ça, au moins, ça rapporte, et sans trop d’efforts.

Une solution pourrait être proposée sous la forme d’une extension de Firefox. Une extension qui lirait le contenu des liens affublés du protocole payto: (comme il existe déjà le mailto:), ouvrirait une fenêtre de sélection de banque, proposerait de vous loguer sur votre compte via le site officiel de votre banque, et vous avancerait en lecture rapide jusqu’à la validation d’un virement bancaire, pour le destinataire précisé dans le lien payto:, pour le montant, le libellé et la devise précisée.

Dans l’idéal, les banques proposeraient une interface pour faire ça facilement, mais elles ne le font pas, et on n’en a pas forcément besoin pour que ça marche, il suffit d’arpenter leur interface web comme on le fait pour les résultats de recherche des journaux avec Meta-Press.es.

Coupler cette idée avec les virements rapides que les banques sont en train de concéder pour faire face au Bitcoin, et voilà, le Web serait réparé…

S’il y a des financeurs que ça intéresse, moi je sais faire…

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Wallabag it, une belle occasion d’y aller de votre poche !

Pour ne plus avoir 50 onglets ouverts « à lire plus tard » et garder tous les articles qu’on veut lire dans la poche, il existe une solution simple et libre : wallabag.

Wallabag, c’est le logiciel qui se trouve derrière notre service Framabag. Le principe est simple : vous vous inscrivez au service, et vous ajoutez l’extension à votre navigateur (Firefox ou Chrome/Chromium) afin d’avoir le bouton magique qui vous permet de sauvegarder vos articles à lire plus tard.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à aller les lire sur le site web du service ou depuis l’application de votre ordiphone…

Côté serveur, de notre côté donc, ce n’est pas la même paire de manchots. Voilà plusieurs mois que wallabag a sorti une version majeure (2.X), avec de mirifiques nouvelles fonctionnalités. Mais Framabag reste obstinément dans une version antérieure (1.9.X).

La raison est simple, nous sommes victimes de notre succès : migrer plus de 11 000 comptes vers une nouvelle version majeure est un très gros travail, un travail concernant des données sensibles (qu’on ne peut donc pas déléguer à n’importe qui). Or, comme toujours, nos bénévoles et salariés ont déjà une toudou liste qui déborde… Ce qui ne veut pas dire qu’on ne fera jamais la mise à jour, juste qu’elle est trop importante pour qu’on la fasse dans l’urgence, et que nous allons prendre notre temps.

Bien entendu, le top serait que chacun-e d’entre vous auto-héberge son wallabag, par exemple en utilisant Yunohost ou le tutoriel dédié. Malheureusement, ce n’est pas (encore) une solution accessible à toutes et tous.

Qu’à cela ne tienne, Nicolas Lœuillet, créateur et développeur principal de wallabag, et par ailleurs membre de Framasoft, propose une alternative intéressante (parce que payante) : wallabag.it !

Alors non : nous ne nous sommes pas concertés, mais oui : cela nous arrange. 11 000 comptes Framabag, c’est beaucoup trop, et il y a grandement besoin de solutions d’hébergement alternatives. C’est surtout l’occasion de démontrer une fois encore que libre ne signifie pas gratuit, et qu’il est important de ne pas mettre toutes ses données dans le même panier, fût-ce dans celui de Framasoft… Mais parlons-en donc avec le principal intéressé.

Une illustration de Wallabag V2 piquée au blog de Dadall

Bonjour Nicolas ! Peux-tu te présenter au lectorat du Framablog ?

Salut le lectorat du Framablog.

Je suis Nicolas, développeur web de métier et développeur de wallabag (vous avez vu ? Pas de w majuscule !) à mes heures perdues. Depuis maintenant trois ans, je suis également membre (à mes minutes perdues) de Framasoft.

Du coup c’est quoi, wallabag it ? Un Framabag survitaminé ? Quels sont les avantages et nouvelles fonctionnalités de ce service ?

wallabag.it, c’est un service en ligne qui te permet d’utiliser wallabag sans se soucier de l’installation, de la maintenance, des mises à jour de l’application.

Tu viens, tu crées ton compte et tu utilises. C’est tout.

C’est pas un Framabag survitaminé : c’est pareil que Framabag dans l’idée. La différence, c’est la version de wallabag : comme c’est si bien expliqué dans l’introduction du billet, nous avons publié une nouvelle version majeure l’an dernier (la deuxième du nom) et la mise à jour de Framabag est quelque peu complexe.

Les avantages de ce service, c’est la simplicité de création de compte. Pas besoin d’avoir les compétences pour installer une application web.

Il n’y a aucune différence de fonctionnalité entre le service et l’application que tu pourrais installer chez toi, sur ton serveur personnel. Et il n’y en aura jamais. Au mieux, certaines fonctionnalités seront proposées avant sur wallabag.it, mais à terme, tout sera rendu à la communauté.

D’accord, mais si je m’inscris, ça va me coûter combien cette affaire ? Un café ? Un menu Falafel-Frites-Ice tea ? Une Porsche Carrera 911 ?

Si tu t’inscris, ça ne te coûte rien pendant 14 jours. Pas besoin de carte de crédit pour te créer un compte, juste une adresse mail valide.

Ensuite, ça te coûtera 12 euros par an. Douze euros. Un seul euro par mois. Soit pas grand chose. Moins d’un café par mois, du coup. Et un peu moins qu’une Porsche.

Et puisqu’on est sympas, l’abonnement annuel est actuellement à 9 euro par an (et puis il parait que ça fait bien niveau marketing).

Juste pour comparer, voici l’interface d’un wallabag en V1…

Imaginons que je sois sur Framabag (ou sur Pocket, tiens !) et que je veuille migrer vers wallabag it… Comment je fais pour migrer mes données ? Y’a besoin d’un bac + 42 en administration système ?

Si tu es sur Framabag et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, tu dois exporter tes données (dans la page Configuration, il y a un lien pour ça). Ensuite, tu importes le fichier généré dans wallabag.it, rubrique Import. Tu choisis « wallabag v1 », tu sélectionnes ton fichier et roule ma poule.

Ça, c’est en théorie. Parce qu’en réalité, l’export depuis Framabag connaît parfois quelques ratés (certains diront que l’export depuis Framabag fonctionne de temps en temps, la nuance est minime). Si c’est le cas pour toi, contacte le support de Framasoft ou contacte le support de wallabag.it et on s’occupe d’exporter tes données (et au passage, on les revendra pour s’enrichir encore plus).

Si tu es sur Pocket et que tu souhaites migrer vers wallabag.it, c’est plus simple. Rubrique Import, tu choisis Pocket et tu te laisses aller (pas trop non plus). Ça devrait marcher tout seul, certains sont arrivés de Pocket avec 20.000 articles en poche 😆

Cela fait combien de temps que wallabag est dans ta vie ? Tu as déjà compté le nombre d’heures, de journées, de lignes de code passées bénévolement sur ce projet ?

wallabag et moi, on se connaît depuis bientôt quatre ans. Tout a commencé en avril 2013. Je marchais sur une plage, un peu comme celle-ci.

Je n’ai jamais compté mes heures pour wallabag, et je pense qu’il ne faut pas. Quand on aime, de toute façon, on ne compte pas.

Par contre les lignes de code, c’est plus simple : y’en a plus de 220.000 actuellement dans le projet. C’est uniquement un chiffre qui ne veut rien dire, et puis dedans y’a des lignes de javascript ou de HTML et comme chacun le sait, c’est pas vraiment du code, donc ça compte pas.

On dit souvent que « Libre ne veut pas dire gratuit »… est-ce que proposer wallabag It est aussi une façon de faire reconnaître le travail fourni sur ce logiciel et de le rémunérer pour que tu puisses t’y consacrer plus amplement ?

Le but à terme, oui ça serait ça : pouvoir me dégager encore plus de temps pour wallabag et faire avancer ce projet. Aujourd’hui, je suis salarié dans une petite SSII à 80%, le reste c’est pour wallabag. Si je peux encore réduire mon temps de travail, ça serait bien.

C’est gentil tout cela, mais si je m’inscris sur wallabag it, qu’est-ce qui me garantit que demain, ou dans un an, tu ne fermeras pas le code de wallabag, me demanderas un bras au lieu de 12 €, ou carrément l’âme de ma première-née pour utiliser ton service…?

La confiance. Tu ne peux te baser que sur ça : wallabag est et restera toujours open source et sous licence libre.

Concernant le service wallabag.it, je ne peux pas te dire que ça restera toujours 12 euros. Si tu veux me donner un bras, ça peut nous intéresser : on en manque par moment dans l’équipe, donc ça pourrait être pratique pour coder.

Question-perso-de-Pouhiou : moi j’ai déjà un wallabag V2 sur ma Brique Internet (et je le kiffe). Mais j’ai aussi une liseuse (la Cybook Muse HD de chez Bookeen, pour tout te dire…) sur laquelle j’aimerais bien lire les articles de mon wallabag… Comment je fais ? Est-ce que te soutenir te permettra de mettre en place de telles collaborations ? Et tu préfères que je te fasse un don (où ?) ou bien que j’offre un compte wallabag it à mon petit frère ?

Pour Bookeen, rassure-toi, il parait que ça arrive : une application wallabag native sur leurs liseuses 🎉

Tu peux payer un compte wallabag.it à ton petit frère et aussi à tous ceux que tu connais : j’ai des vacances à payer, merci.

Pour celles et ceux qui utilisent la liseuse Touch Lux 3 de chez Pocketbook, sachez qu’il existe une application pour lire vos articles wallabag !

Dis, j’y pense : proposer un service payant, c’est chaud niveau données : moyen de paiement, contact par email, chiffrage peut-être, etc. Que prévois-tu pour respecter les données de ta clientèle ?

Oui, c’est chaud niveau données.

Pour lancer le service, je m’étais fixé une obligation : ne bosser qu’avec des prestataires européens voire français.

L’hébergement est chez Web4all.fr

Le système de paiement est chez Payplug

L’emailing est chez Mailjet

Le nom de domaine et le certificat SSL sont proposés par Gandi

Alors, ça vaut ce que ça vaut, bien sûr, mais je ne voulais pas de services américains.

Et niveau respect des données, accès / revente de celles-ci, c’est pareil que les services proposés par Framasoft : c’est basé sur la confiance. Une phrase du site que j’aime bien : Parce que notre modèle économique est basé uniquement sur vos abonnements, nous n’avons pas besoin de lire ou revendre vos données.

Et si on est convaincu-e, on fait quoi, on s’inscrit où ?

Si t’es convaincu-e, tu te crées un compte ici.

Ensuite, tu peux bénéficier des 14 jours gratuits, puis te rendre dans la partie Abonnements.

Et le tour est joué !

Comme d’habitude, on te laisse le mot de la fin….

Merci à mes parents, sans qui je ne serai pas là aujourd’hui.

Non, plus sérieusement, merci à toute l’équipe wallabag (et ils sont nombreux) et merci à l’équipe Framasoft, qui m’ont tous soutenu depuis très longtemps maintenant.

Et dépêchez-vous de prendre un abonnement wallabag.it : début mars, ça repasse à 12 euros !




Firefox vide ses poches

Si vous avez un peu suivi la polémique, Firefox propose depuis quelques temps une intégration de Pocket, un choix discutable lorsque des alternatives libres et décentralisées existent.

Nicolas Lœuillet, principal développeur de l’alternative Wallabag (dont vous pouvez trouver une instance en libre service sur Framabag dans le cadre du projet Dégooglisons Internet) a remarqué un nouveau ticket ouvert sur Bugzilla qui montre la volonté de Mozilla de transformer cette intégration en un simple module complémentaire qui sera ainsi plus facilement désactivable. Comme quoi rien n’est irréversible quand on écoute sa communauté 🙂

Firefox vide ses poches

Vous me connaissez, quand il s’agit de gueuler, je ne suis pas le dernier. Ces derniers temps, un fleuron du logiciel libre, le célèbre Mozilla Firefox, a eu tendance à faire quelque chose que je ne peux mieux résumer que par ce dessin :

La mascotte de Firefox est représentée en train de faire caca dans un pot de super glue (« Prrroouuuttt… »). Celle de Thunderbird arrive et deamnde : « Dis donc, tu peux pas faire ça aux toilettes, comme tout le monde ? » Le smiley commente, blasé : « Humour scato dès la première image… ça commence bien. »

Signature obligatoire des extensions, changement total de l’API, publicités intégrées dans les vignettes par défaut… Firefox a provoqué pas mal de débats enflammés.

Gee s'exclame, tout content de sa blague : « Pour un renard de feu, ça tombe bien ! » Le smiley tape sur une batterie : « Badoum tsss ! » Un mec corrige : « Nan mais Firefox ça veut pas dire ça, ça veut dire panda r… » La Geekette le coupe : « OH, LA FERME ! »

Dernière affaire en date : l’intégration par défaut de Pocket, un outil de lecture différée propriétaire et centralisé.

Gee commente : « Alors qu'on a un équivalent libre et décentralisé qui fonctionne très bien, à savoir Wallabag* ? » Un kangourou dit : « Avec un autre animal sympathique comme mascotte, à savoir un kangourou ? » Le même mec chiant du dessus dit : « Attends, un wallaby n'est pas à proprement parler un kang… » La Geekette s'énerve : « MAIS TU VAS LA BOUCLER, OUI ?! »

Même que Framasoft propose une instance gratuite et ouverte à tous sur http://framabag.org/, farpaitement !

Mais voici enfin une bonne nouvelle : les développeurs de Mozilla travaillent à transformer l’intégration de Pocket en un simple module complémentaire, ce qui permettra de l’activer ou de le désactiver beaucoup plus facilement. Un pas dans la bonne direction, donc…

Voilà, on gueule, on gueule, mais quand on est entendus, ça fait du bien de pouvoir dire :

Merci Firefox !

Un autre mec chiant avec un t-shirt « I love systemD » commente, blasé : « Quoi, c'est tout ?  J'étais venu pour voir du sang, moi. J'suis super-déçu. » Une troll face répond : « U bag, bro ? » Note : BD sous licence CC BY SA (grisebouille.net), dessinée le 12 novembre 2015 par Gee.

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)




Mozilla & Pocket : et si on montrait la force du Logiciel (vraiment) Libre  ?

On aime beaucoup la fondation Mozilla, et le plus poilu de nos navigateurs web : Firefox. Alors, forcément, parfois, on a envie d’être encore plus exigeants avec ceux qu’on aime en leur rappelant pourquoi on les aime.

Mozilla, Pocket et Framabag

Depuis quelques jours, Mozilla a poussé une mise à jour de FireFox intégrant l’application Pocket, un logiciel de lecture en différé… qui est privatif (mais pas le bout de code, intégré à Firefox 38.0.5 et suivants, qui lui est open source) et qui centralise nos données.

C’est d’autant plus dommage que des solutions réellement Libres et Open source existent, que ce soit Wallabag (dont nous avons ouvert une instance nommée Framabag) ou l’outil qui existait déjà dans Firefox (comme le rappelle Nicolas Lœuillet, un des développeurs de Wallabag, dans une discussion en anglais reproduite ici).

Alors voilà, chers ami-e-s de Mozilla, chers utilisateurs et utilisatrices de Firefox… On va pas vous faire la morale. Mozilla doit faire des choix, et à eux de savoir le prix des libertés qu’ils nous font gagner (en aidant Pocket à re-rédiger ses CGU, comme ils l’auraient fait) face à celles que l’on perdra (ensemble).

On veut juste en profiter pour démontrer, une fois de plus, les belles choses que permettent le Libre et le collaboratif.

Découvrez Framabag

Vous ne savez pas ce qu’est Pocket, Wallabag ou Framabag ? Pas de souci. Chez Framasoft, on a des bénévoles tellement swag qu’illes prennent de leur temps libre pour vous faire une présentation drôle, Libre et simple histoire d’expliquer ce qu’est une application de read-it-later à votre papé !

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Vous pouvez télécharger cette présentation à cette adresse, elle est signée Pyves sous licence CC-BY-SA (mais c’est pas parce que c’est pas sous licence Beerware que vous pouvez pas lui payer une bière à l’occasion !) et a été réalisée grâce à RevealJS… et Gégé.

 

Une présentation faite grâce à Gégé !

Gégé, c’est le GEektionerd GEnerator ! Il s’agit d’un fork du logiciel ComicGen de Chamb, qui permet de créer des images hyper simplement à partir d’une base de dessins. Cyrille, un de nos bénévoles, l’a forké en utilisant quelques dessins du geektionnerd afin que l’on puisse s’amuser avec les personnages de Gee.

Sauf que depuis que Pyves nous prépare cette belle présentation, on s’est dit que Gégé manquait de contenu ! Qu’à cela ne tienne… Un autre bénévole, Obny, est allé farfouiller dans les BD du geektionnerd pour nous aider à nourrir Gégé d’une trentaine de nouveaux dessins !

On peut donc désormais créer ses propres aventures en deux clics et trois roulés de mollette, comme ça :

troll connards

Toi aussi, viens tester Gégé ici !

Bienvenue chez les FramaColibris

La présentation de Pyves mettant en valeur l’application de Nicolas (et de son équipe), le travail de recherche d’Obny dans les dessins de Gee, le boulot d’intégration de Cyrille dans un fork du logiciel de Chamb… Voilà la force du Libre : des collaborations (et parfois des moments de poilades) rendues possibles grâce à des rencontres autour de nos claviers.

Depuis quelques mois, Framasoft a timidement ouvert aux bénévoles et bonnes volontés un forum pour demander et intégrer vos participation à l’aventure : www.framacolibri.org . Le nom est inspiré à la fois du mouvement Colibris (à découvrir et partager ^^) mais aussi de la légende… Un petit oiseau amène des gouttes du lac pour éteindre l’incendie de la forêt, car même si ça paraît insignifiant, il « fait sa part ».

framacolibri logo

C’est sur ce sujet que Pyves nous a rejoint pour proposer à framabag sa magnifique présentation. Et c’est à l’occasion de cette annonce que Obny a aidé Cyrille à trouver et intégrer plus de dessins à Gégé.

La morale de cette histoire, nous demanderez-vous…? Elle est simple :

« La route est longue, mais la voie est libre… surtout lorsque chacun-e fait sa part. »




Framabag, un nouveau service libre et gratuit

Une interview de Nicolas, son développeur.

Il ne vous a sûrement pas échappé que notre consommation de contenus du Web est terriblement chronophage et particulièrement frustrante tout à la fois : non seulement nous passons beaucoup (trop ?) de temps en ligne à explorer les mines aurifères de la toile, y détectant pépites et filons, mais nous sommes surtout constamment en manque. Même si nous ne sommes pas dans le zapping frénétique si facilement dénoncé par les doctes psychologues qui pontifient sur les dangers du numérique pour les jeunes cervelles, il nous vient souvent le goût amer de l’inachevé : pas le temps de tout lire (TL;DR est devenu le clin d’œil mi-figue mi-raisin d’une génération de lecteurs pressés), pas trop le temps de réfléchir non plus hélas, pas le temps de suivre la ribambelle de liens associés à un article…

Pour nous donner bonne conscience, nous rangeons scrupuleusement un marque-page de plus dans un sous-dossier qui en comporte déjà 256, nous notons un élément de plus dans la toujours ridiculement longue toudouliste, bref nous remettons à plus tard, c’est-à-dire le plus souvent aux introuvables calendes grecques, le soin de lire vraiment un article jugé intéressant, de regarder une vidéo signalée par les rézossocios, de lire un chapitre entier d’un ouvrage disponible en ligne…

Alors bien sûr, à défaut de nous donner tout le temps qui serait nécessaire, des solutions existent pour nous permettre de « lire plus tard » en sauvegardant le précieux pollen de nos butinages de site en site, et d’en faire ultérieurement votre miel ; c’est bel et bon mais les ruches sont un peu distantes, ça s’appelle le cloud (nos amis techies m’ont bien expliqué mais j’ai seulement compris que des trucs à moi sont sur des machines lointaines, ça ne me rassure pas trop) et elles sont souvent propriétaires, ne laissant entrer que les utilisateurs consommateurs payants et qui consentent à leurs conditions. Sans compter que de gros bourdons viennent profiter plus ou moins discrètement de toutes ces traces de nous-mêmes qui permettent de monétiser notre profil : si je collecte sur ces services (ne les nommons pas, justement) une série d’articles sur l’idée de Nature chez Diderot, je recevrai diverses sollicitations pour devenir client de la boutique Nature & Découverte du boulevard Diderot. Et si d’aventure les programmes de la NSA moulinent sur le service, je serai peut-être un jour dans une liste des militants naturistes indésirables sur les vols de la PanAm (je ne sais plus trop si je plaisante là, finalement…)

La bonne idée : « se constituer un réservoir de documents sélectionnés à parcourir plus tard » appelait donc une autre bonne idée, celle d’avoir le contrôle de ce réservoir, de notre collection personnelle. C’est Nicolas Lœuillet, ci-dessous interviewé, qui s’y est collé avec une belle application appelée euh… oui, appelée Wallabag.

Framasoft soutient d’autant plus son initiative qu’on lui a cherché des misères pour une histoire de nom et qu’il est possible d’installer soi-même une copie de Wallabag sur son propre site.

Le petit plus de Framasoft, réseau toujours désireux de vous proposer des alternatives libératrices, c’est de vous proposer (sur inscription préalable) un accès au Framabag, autrement dit votre Wallabag sur un serveur Frama* avec notre garantie de confidentialité. Comme pour le Framanews, nous vous accueillons volontiers dans la limite de nos capacités, en vous invitant à vous lancer dans votre auto-hébergement de Wallabag.
Cet article est trop long ? Mettez-le dans votre Framabag et hop.

Framablog : Salut Nicolas… Tu peux te présenter brièvement ?

Salut ! Développeur PHP depuis quelques années maintenant (10 ans), j’ai voulu me remettre à niveau techniquement parlant (depuis 3 ans, j’ai pas mal lâché le clavier). Pour mes besoins persos, j’ai donc créé un petit projet pour remplacer une solution propriétaire existante. Sans aucune prétention, j’ai hébergé ce projet sur Github et comme c’est la seule solution open source de ce type, le nombre de personnes intéressées a augmenté …

Les utilisateurs de services Framasoft ne le savent pas forcément, mais tu as déjà pas mal participé à la FramaGalaxie, non ?

En effet. J’ai commencé un plugin pour Framanews, ttrss-purge-accounts, qui permet de nettoyer la base de données de comptes plus utilisés. Mais ce plugin a besoin d’être terminé à 100% pour être intégré au sein de Framanews (et donc de Tiny Tiny RSS), si quelqu’un souhaite m’aider, il n’y a aucun souci.
J’ai aussi fait 1 ou 2 apparitions dans des traductions pour Framablog. Rien d’extraordinaire, je ne suis pas bilingue, ça me permet de m’entraîner.

Parlons de suite de ce qui fâche : ton application Wallabag, elle s’appellait pas “Poche”, avant ? Tu nous racontes l’histoire ?

Euh en effet … Déjà, pourquoi poche ? Parce que l’un des trois « ténors » sur le marché s’appelle Pocket. Comme mon appli n’était destinée qu’à mon usage personnel au départ, je ne me suis pas torturé bien longtemps.

Cet été, on a failli changer de nom, quand il y a eu de plus en plus d’utilisateurs. Et puis on s’est dit que poche, c’était pas mal, ça sonnait bien français et puis avec les quelques dizaines d’utilisateurs, on ne gênerait personne.

C’est sans compter avec les sociétés américaines et leur fâcheuse manie de vouloir envoyer leurs avocats à tout bout de champ. Le 23 janvier, j’ai reçu un email de la part du cabinet d’avocats de Pocket me demandant de changer le nom, le logo, de ne plus utiliser le terme “read-it-later” (« lisez le plus tard ») et de ne plus dire que Pocket n’est pas gratuit (tout est parti d’un tweet où je qualifie Pocket de « non free » à savoir non libre). Bref, même si je semblais dans mon droit, j’ai quand même pris la décision de changer de nom et Wallabag est né, suite aux dizaines de propositions de nom reçues. C’est un mélange entre le wallaby (de la famille des kangourous, qui stockent dans leur poche ce qui leur est cher) et bag (les termes sac / sacoche / besace sont énormément revenus). Mais maintenant, on va de l’avant, plus de temps à perdre avec ça, on a du pain sur la planche.
wallaby avec bébé dans sa poche crédit photo William Warby qui autorise explicitement toute réutilisation.

Bon, alors explique-moi ce que je vais pouvoir faire avec Framabag…

Alors Framabag, ça te permet de te créer un compte gratuitement et librement pour pouvoir utiliser Wallabag. Seule ton adresse email est nécessaire, on se charge d’installer et de mettre à jour Wallabag pour toi. Tu peux d’ailleurs profiter d’autres services proposés par Framasoft ici.

À ce jour, il y a 834 comptes créés sur Framabag.

Vous avez vraiment conçu ce service afin qu’on puisse l’utiliser avec un maximum d’outils, non ?

Autour de l’application web, il existe déjà des applications pour smartphones (Android et Windows Phone), des extensions Firefox et Google Chrome.

Comme Wallabag possède des flux RSS, c’est facile de lire les articles sauvegardés sur sa liseuse (si celle-ci permet de lire des flux RSS). Calibre (« logiciel de lecture, de gestion de bibliothèques et de conversion de fichiers numériques de type ebook ou livre électronique »,nous dit ubuntu-fr.org) intègre depuis quelques semaines maintenant la possibilité de récupérer les articles non lus, pratique pour faire un fichier ePub !

D’autres applications web permettent l’intégration avec Wallabag (FreshRSS, Leed et Tiny Tiny RSS pour les agrégateurs de flux). L’API qui sera disponible dans la prochaine version de Wallabag permettra encore plus d’interactivité.

Y a-t-il un mode de lecture hors ligne ou est-ce que c’est prévu pour les prochaines versions ?

Il y a un pseudo mode hors ligne, disponible avec l’application Android. On peut récupérer (via un flux RSS) les articles non lus que l’on a sauvegardés. Une fois déconnecté, on peut continuer à lire sur son smartphone ou sa tablette les articles. Par contre, il manque des fonctionnalités : quand tu marques un article comme lu, ce n’est pas synchronisé avec la version web de Wallabag. J’espère que je suis presque clair dans mes explications.

Pour la v2, qui est déjà en cours de développement, où je suis bien aidé par Vincent Jousse, on aura la possibilité d’avoir un vrai mode hors ligne.

Alors si on veut aider / participer / trifouiller le code / vous envoyer des retours, on fait comment ?

On peut aider de plusieurs façons :

  • utiliser wallabag et nous remonter les problèmes rencontrés ;
  • participer au développement de l’application https://github.com/wallabag/wallabag Si Silex / Symfony2 / HTML5 / etc. te parlent, n’hésite pas !
  • comme tout projet, le gros point noir est le manque de documentation. Elle est dispo ici mais il manque plein de choses et tout n’est pas à jour ;
  • parler de Wallabag autour de vous ;
  • il existe un compte Flattr.

Le mot de la fin…?

Merci à Framasoft d’accueillir et de soutenir Wallabag !

La route est encore bien longue pour ne plus utiliser de solutions propriétaires, mais on devrait y arriver, non ?

framasoft plein les poches
hackez Gégé !




Geektionnerd : Wallabag

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Liens :

Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)