Temps de lecture 4 min
Ce n’est pas forcément tous les jours que la Free Software Foundation (FSF) de Richard Stallman applaudit et soutient ouvertement Google dans ses choix de format vidéo pour le Web. Et d’appeler les internautes à en faire de même.
Google est même qualifié d’audacieux, puisque l’adoption d’un format ouvert – WebM – s’accompagne de la suppression d’un format fermé – H.264.
Pour en savoir sur le sujet, nous ne saurions trop vous conseiller notre article : Bataille de la vidéo sur le Web : Quand Google restreint pour mieux ouvrir ?[1].
Pas de double standard : soutenir l’appui de Google à WebM
No double standards : supporting Google’s push for WebM
Brett Smith – 19 Janvier 2011 – FSF.org (Traduction Framalang : Cheval boiteux, Jérémie et Antistress)
Nous avons décidé de soutenir le projet WebM et nous encourageons les autres fondations et organisations à nous rejoindre pour connaître la marche à suivre. Aujourd’hui, nous exhortons également les gestionnaires de sites web à distribuer les vidéos dans le format WebM et à abandonner le H.264.
La semaine dernière, Google a annoncé qu’il planifiait la suppression du support du codec vidéo H.264 des ses navigateurs au profit du codec WebM qui a récemment été libéré. Depuis, il y a eu beaucoup de discussions concernant les incidences possibles sur l’avenir du Web, au moment où la spécification HTML5 — dont la balise video — mûrit.
Nous applaudissons Google pour ce changement : c’est une avancée positive pour le logiciel libre, ses utilisateurs, et pour chaque personne qui utilise le Web. Cela fait un moment déjà que regarder une vidéo sur le Web peut s’avérer périlleux. La plupart d’entre elles sont publiées à l’aide de Flash qui est un logiciel non-standard et propriétaire. Les alternatives libres comme GNU Gnash sont disponibles, mais l’expérience utilisateur n’est pas toujours à la hauteur.
Quand le travail a commencé sur la nouvelle version du standard HTML, HTML5, le travail sur la diffusion et la lecture des vidéos était une priorité. Mais, bien que tout le monde était d’accord sur ce à quoi la balise <video> devait ressembler, il n’y avait pas de consensus sur le format d’encodage des vidéos. Microsoft et Apple soutenaient H.264, Mozilla et Opera soutenaient WebM et Ogg Theora. Jusque là, Google supportait tous ces codecs, mais aujourd’hui il a fait preuve d’audace en décidant de supporter les standards libres et ouverts et de laisser tomber H.264.
Ceci est une bonne nouvelle, car si H.264 devenait le standard de fait pour la vidéo sur le Web, cela ne serait pas mieux que la situation actuelle. H.264 est un codec lourdement breveté ; le consortium MPEG LA oblige les développeurs qui l’implémentent à accepter une licence de brevet. Cette licence est fondamentalement incompatible avec les logiciels libres. Elle exige des développeurs qu’ils restreignent l’utilisation qui sera faite de leur logiciel, et permet la collecte d’une redevance dans la plupart des situations.
Afin de s’assurer que le Web reste libre et ouvert pour tous, nous avons besoin qu’un codec libre s’impose comme standard de fait pour HTML5. WebM peut être ce codec : Google fournit avec le standard une licence de brevet qui est compatible avec les licences des logiciels libres et propose même une implémentation libre. Ils promeuvent également avec force ce codec, et leur décision de laisser tomber H.264 est une étape de plus dans cette direction.
Des réactions au geste de Google ont suggéré que cela représentait un pas en arrière pour les standards sur le Web, car H.264 est supporté par un plus grand nombre de matériels et de logiciels. Ces commentaires révèlent une incompréhension fondamentale de la vision d’un Web libre et ouvert. Nous ne pouvons être libres que si nous rejetons les formats de données qui sont assujettis à brevets.
Mais la question n’est pas encore règlée. C’est le moment pour tout le monde d’agir et de faire en sorte que WebM soit effectivement adopté par le plus grand nombre À cette fin, nous avons décidé de soutenir le projet WebM et nous encourageons les autres fondations et organisations à nous rejoindre — écrivez à webmaster AT webmproject.org pour connaître la marche à suivre. Aujourd’hui, nous exhortons également les gestionnaires de sites web à distribuer les vidéos dans le format WebM et à abandonner le H.264.
Bientôt, nous allons transformer notre campagne PlayOgg en PlayFreedom et nous allons mettre l’accent sur les moyens permettant à chacun d’encourager l’adoption de WebM. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant pour en savoir plus sur la manière d’aider. Ensemble, nous pouvons veiller à ce que le Web remplisse sa promesse d’être libre pour tout le monde.
al.jes
Je note qu’on parle de moins en moins d’Ogg Theora… ='(
antistress
@ al.jes : d’un point de vue marketing promouvoir deux codecs libres aurait moins d’impact face à un codec proprio pour le public. Il faut un message clair.
chipoteur
D’un coté c’est une bonne chose pour le libre, mais d’un autre coté maintenant qu’on connais un peu mieux le codec VP8 qui se cache derrière WebM, c’est un peu triste. Ce codec a tellement de lacunes dont la lenteur en est la principale, que devoir se taper se codec pourri à toutes les sauces pendants les années à venir, ça va en faire suer plus d’un.
Ginko
chipoteur,
En même temps, pour ce qui est de la video web « basse définition » (comprendre « pas haute définition »), la légère perte de performance (par rapport à H.264) sera invisible (et VP8 est meilleur que les autres codecs Theora, DIRAC…). Tandis que les effets de la « liberté » du codec seront visibles: les videos encodées en Theora seront remplacées par des VP8 par exemple.
Sans parler de l’effet bénéfique du « codec unique » sur l’adoption de la balise <video>… sur certaines configs on passe d’un « Flash ne fonctionne pas (ou plante de façon récurrente) => pas de video » à une lecture tout à fait confortable.
chipoteur
Personnellement, pour le moment les vidéos <video> consomment chez moi plus de CPU que Flash… donc jusqu’à ce que cela change, et que l’on trouve aussi des solutions pour par ex le plein écran, le streaming et d’autres choses qui étaient dispo avec flash et qui n’ont pas encore été inventé pour le html5, le coté bénéfique sur l’adoption de la balise est VIRTUELLE.
Attention, je déteste flash, pour tout un tas de raisons. Et je suis convaincu comme les autres que dans un avenir proche, ce changement apportera du bien sur pleins de points différents. Mais pour le moment ce n’est PAS le cas, c’est une régression, d’un point de vue performance (chez moi en tout cas) et possibilités techniques (jusqu’à ce que certains inventent ce qui n’a pas encore été inventé).
Faites des tests vous-même, comparez et évitez de trop absorber avec une confiance aveugle n’importe quel article, même ceux des sites connus et réputés. Car eux aussi ne font parfois que répéter ce qu’ils lisent sans allé comprendre eux même et sans faire de tests.
hogren
chipoteur : c’est peut-être un pas en arrière, mais pour ré-évoluer dans le bon sens.
Heureusement que cela se passe maintenant. Il va y avoir un petit écart, certe. Mais bien plus petit que si cela arrivait dans 5 ans. La technologie évolue tellement vite. Ca peut aller très vite et dans tous les sens.
Internet est un grand moyen de partage, c’est, je pense une des priorités actuelle.
Dans un monde où Internet a pris une grande part – je parle ici en connaissance de cause, je connais beaucoup de personnes (en gros tous mes amis non-informatico-pationné) qui vont sur internet juste pour Facebook, news, recherches google – Il est impotant de faire de la liberté des formats, notre lutte proritaire. J’entends par la, que si internet devient complètement ouvert, moins de problèmes surviendront pour créér des systèmes libres accèdant à internet, et ainsi accèder à internet ne sera plus considéré comme un luxe (ou du moins, de relativement gros frais).
Je suis désolé, si des petites erreurs de syntaxe se sont glissées dans mon message, je n’ai pas le temps de me relire, j’ai rendez-vous.
Vive FramaBlog 🙂