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Jacques Attali, venu à l’AG du Syntec Informatique (le 5 juin dernier à Paris) faire le point sur sa fameuse Commission, semble n’avoir qu’un seul remord : celui de ne pas avoir assez insisté sur « l’importance de l’industrie du logiciel » (logiciel libre inclus ou exclu ?).
Et de préférer désormais l’expression logiciel ouvert ou open source à celui de logiciel libre dont il n’aime pas le mot libre : « ce n’est pas vrai, c’est pas plus libre qu’un autre, l’école libre elle n’est pas libre, elle est privée ».[1]
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Un commentaire à chaud ?
playmobil
Je ne sais pas quelle est son argumentation, mais il est vrai qu’il a raison : ce n’est pas le logiciel qui est libre, c’est son utilisateur.
lrbabe
On devrait dire logiciel libérateur, mais ce serait tendre le bâton à ceux qui accusent les libristes de sectarisme
matthew-zalem
Ben moi je suis pas d’accord, un logiciel libre c’est libre et puis c’est tout, je vois pas en quoi il ne serait pas libre, ici libre et ouvert c’est la même chose, on parle pas de la condition humaine ou de je ne sais quelle notion philosophique donc ICI libre = ouvert.
Jules D.
Je crois surtout qu’il s’adapte à son public.
Ici il s’agit du Syntec dont la méfiance vis-à-vis du logiciel libre est de notoriété publique.
Mais, mode parano, il y a peut-être aussi une petite surcouche d’un lobby derrière tout ça.
Xavier M
Je ne crois pas qu’il faille commencer à prêter attention aux jérémiades terminologiques d’un type qui n’y connait rien…
p4bl0
« ce n’est pas vrai, c’est pas plus libre qu’un autre, l’école libre elle n’est pas libre »
donc en gros il a rien comprit au mouvement du libre, il a pas saisi que libre et open source c’est pas la même chose…
Puis sa phrase « l’importance de l’industrie du logiciel » est bien ambigu : logiciel libre inclus ou exclu ? comme le dit l’article.
Puis ils commencent à me gonfler les politiques qui parle de truc qui les dépassent (Et tout ce qui fait 1m60 ou plus dépasse notre président, si je peux me permettre un peu d’humour…).
degobiol
Déja, il faut qu’il vire l’autiste qui lui écrit ses discours, ensuite qu’il en fasse une pré-lecture ne ferait que du bien à son auditoire.
Quand à la "liberté", si pour lui l’école libre est privée, c’est grave, car à part de moyen, je ne vois pas en quoi l’école est privée.
Quand au logiciel, il ferait bien de se documenter sur son sujet plutôt que de croire aveuglément ce (torche-cul) rapport qui ne semble pas émaner de personnes mieux éclairées.
Antonin
Pas d’accord avec monsieur Attali.
Un objet libre est un objet accessible.
Qu’est-ce que veux dire logiciel ouvert ? Pour moi, cela ne m’évoque rien à part mettre entre parenthèse le phénomène de gratuité qui en découle presque inévitablement.
genium
Le Libre est un mouvement politique et social; celles et ceux qui ne l’assument pas se retrouvent forcément dans la "catégorie" open source. Attali arrive avec ses grands sabots pour expliquer le Libre à Richard Stallman 🙂
C’est un peu comme si Sarkozy expliquait à Bové qu’un autre monde n’est pas possible… A la différence que le Libre est bien réel…
NB: matthew-zalem, le Libre et l’open source sont 2 mouvements distincts…
pour + d’infos: Why “Open Source” misses the point of Free Software>> http://www.gnu.org/philosophy/open-…
Le dernier mot à RMS: «Please do not use the term "open source" to describe what Emacs is in. Emacs is part of the GNU Project, which is part of the free software movement. To call us "open source" is like callingt Kucinich a Republican.»
http://lists.gnu.org/archive/html/e…
http://en.wikipedia.org/wiki/Kucini…
loutre
degobiol, quand Attali parle de l’école libre, il parle des écoles libres, qui sont à ma connaissance toutes privées (là je me trompe peut-être). Mais c’est justement parce qu’elles sont privées qu’elles peuvent être libres. M’enfin rien à voir avec le logiciel, je ne saisis pas l’analogie.
Amin Z.
Si vous voulez un commentaire alors il sera politique et un poil caricatural vu que j’ai pas le temps de développer.
Pas une opposition droite vs gauche qui ne veut strictement plus rien dire mais une opposition "Davos vs Porto Alegre" qui garde encore du sens.
Si je devais caricaturer je dirais que "l’open source" lorgne du côté de Davos et ce n’est pas étonnant que tous les "décideurs pressés" en informatique lui préfèrent ce mot (Syntec inclus). L’open source c’est juste une manière particulière (et particulièrement efficiente et efficace) de faire du logiciel. Ce n’est pas cela qui risque de déstabiliser le moindre système. Tout au plus aurons-nous une redistribution des cartes dans le milieu avec un Microsoft qui devra s’adapter pour survivre.
Par contre, à mon humble avis, le "logiciel libre" est du côté du Porto Alegre. Dis comme ça c’est tout con mais je pense sincèrement que le logiciel libre est du côté d’un "autre monde est possible". Les valeurs, les interactions et les liens entres les gens qu’il crée contiennent une redistribution non pas du microscopique domaine informatique mais du macroscopique domaine économique dans son ensemble. C’est utopique pourAttali et pour le Syntec (peut-être même puéril pour eux) mais c’est une source d’espoir pour quelques uns d’entre nous dont je suis.
antistress
Par contre son rapport est bien libre (de ne pas servir)
dada
J. Attali est un homme que j’écoute avec plaisir, mais là, il est quand même à côté.
Dommage.
KesJenDi
Il a des regrets sur des termes utilisés dans un rapport qui n’est assurément utilisé par personne ?
totomatisme
Bonjour à tous,
Selon moi, on sent surtout que "l’influence" pourrait bien avoir fait son effet…
Utilisée tout autour du monde depuis bientôt 30 ans, la terminologie "Logiciel Libre" signifie que le logiciel répond à 4 conditions claires (les 4 libertés) :
1. la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages,
2. la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à vos besoins,
3. la liberté de redistribuer des copies,
4. la liberté d’améliorer le programme et de publier vos améliorations.
(Cf. : http://www.gnu.org/philosophy/free-…).
Ça ne peut pas être vrai ou faux : c’est juste devenue une convention connue, reconnue et utilisée.
Dire que c’est faux, c’est à peu près aussi idiot que d’affirmer que "quand 2 lignes sécantes se croisent à 90°, l’angle formé (les 4 en fait) n’est pas un ‘angle droit’: parce que c’est pas vrai, ça n’est pas ‘droit’ (puisque pas plat à 180° pour être tout droit)"…
C’est pourtant une autre convention comme il y en a beaucoup. Ces conventions qui permettent à l’Homme de communiquer, aux sciences de progresser, et à M. Attali de nous parler dans un langage qui nous permet de comprendre les idées qu’il exprime grâce à des mots qui sont tous ‘conventionnellement’ porteurs de sens (et parfois de contre-sens ou de non-sens :-P).
Le seul fait que l’on puisse tirer de cet extrait, c’est que M. Attali est relativement ‘méconnaissant’ du sujet qu’il aborde (ou qu’il cherche à servir des intérêts moins avouables, mais ça, l’histoire ne le dira probablement pas ;-)).
Cordialement,
Thomas.
Aisyk
Je suis bien d’accord avec lui, souvent le terme "libre" est galvaudé et ne veut pas dire grand chose… libre de quoi ? De l’argent ? De la publicité ? De la propriété ? Bref, autant de sens politiques différents qui sont souvent antinomiques pour définir une même idée, que les utilisateurs ne soient plus enfermés dans les stratégies commerciales pour leur logiciels et leurs loisirs culturels.
J’avais pondu ce texte il y a de cela un bout de temps pour parler de licences ouvertes au lieu de licences libres…
http://aisyk.blogspot.com/2007/10/d…
Bonne lecture.
Aisyk
Autre chose aussi.
Sur la citation d’Attali, elle serait plus honnête si vous rajoutiez : "l’école elle n’est pas libre, elle est privée." Cela recentre le propos de l’auteur quant à l’analogie qu’il a voulu mettre en avant : la différence entre école publique et privée (qui se dit "libre").
aKa
@Aisyk
J’ai ajouté "elle est privée".
Très sincèrement cela m’avait échappé lors de l’écoute.
Souplounite
Sérieusement, qui écoute Attali ?
Personne de sensé. Nous ne devrions pas même évoquer cet homme-là.
Bruno Devauchelle
Attention, depuis la loi de 1959 (notre constitution de la cinquième république) c’est le choix de l’école qui est libre. Par contre la plupart des écoles qui ne sont pas publics, ne sont pas privées, elles sont sous contrat avec l’état… ce qui est très différent.
Cela veut dire que ce qui est libre c’est le choix des usagers, mais que l’offre est contrôlée par l’état. Or la question du logiciel c’est bien le "contrôle" que l’état ou la puissance économique peut exercer sur son environnement.
Autrement dit, Attali est bien dans le camp de ceux qui veulent tout contrôler…
Allez, il suffit de rentrer dans le rang…
Bruno Devauchelle
Aisyk
Les écoles privées ont toute latitude pour recruter des professeurs. Les programmes par contre sont les mêmes qu’à l’école publique. L’État veille à ce que les programmes soient les mêmes.
L’offre n’est pas contrôlée par l’État, ce sont les programmes, un peu comme les normes de sécurité dans l’industrie automobile. L’État ne contrôle pas le design ni la puissance des voitures.
Avoir un contrat avec l’État ne signifie pas ne pas être privé, alors Bouygues n’est pas une entreprise privée !
La thématique de l’école privée, était à sa naissance de pouvoir contrôler la moralité, puis par la suite la pédagogie, donnée par des professeurs recrutés pour cela. D’autres méthodes que celles enseignées par l’école publique en somme. Mais des programmes similaires, heureusement sinon n’importe qu’elle secte ou parti politique pourrait établir une école pour enrôler de nouveaux adeptes. L’enjeu est différent.
Attali le sait bien, et mélanger les deux est pour lui la meilleure façon de décridibiliser le terme "libre" (qui change de sens selon les contextes et les critères de chacun), et ainsi montrer son point de vue. Purement rhétorique. Il ne faut pas y voir de sens caché à rattacher l’école publique/privée au libre/propriétaire.
Takatla
C’est bien connu dans le monde libertaire: la propriété c’est du vol.
Et ce n’est pas Bill Gates qui pourra s’en plaindre du moment que les "éminents personnages des milieux autorisés" comme Jacques Attali viendront défendre la liberté d’entreprendre dans ce monde de voleurs.
Philippe
Pfffff !!! Le débat continu ! C’est une question de point de vue : Affirmer qu’il n’est pas libre est aussi aberrant qu’affirmer qu’il est libre en le comparant aux coins d’un carré ou d’un rectangle…
Le libre est un modèle économique, le meilleur concurrent du propriétaire… Interrogez vous un peu à partir d’autres métiers pour certain d’entre vous la perception n’est qu’informatique… Attali est sans doute sur une perception plus économique, et de ce point de vue, n’en déplaise à certains, le libre est ultra libéral au mépris parfois de la cohérence et du progrès social.
Du point de vue "sémantique", effectivement le libre est un concept plus philosophique qu’informatique, je suis aussi partisan de l’appellation "licence ouverte", cela me semble plus pertinent !
Gilbert
Tout ce débat n’a de sens qu’en Français et vient de ce que le champ sémantique de "free" et celui de "libre" qui est sa traduction française la plus proche ne se recouvrent pas exactement.
Le mot "free" recouvre entre autres la notion de gratuité (absence de contrepartie) qui ne fait pas partie du champ sémantique de "libre".
Par conséquent l’acception de "logiciel libre" en tant que traduction de "free software" reste encore largement à définir, puisqu’il s’agit d’élargir le sens du mot "libre".
Personnellement j’essaierai de voir ce que pourrait donner une traduction du genre "logiciel non marchand".ou "non marchandise" (qui rejoint quelque part l’explication "Davos Porto-Allegre suggérée plus haut. )
Le logiciel "marchand" est crée principalement en vue d’augmenter le "bonheur" par le pouvoir (d’achat, mais pas seulement) de la personne (morale ou physique) qui commandite sa création.
Le logiciel "non marchand" est crée principalement pour lui-même, c’est à dire pour ce qu’il peut apporter de "bonheur" à l’humanité entière.
Je pense qu’il serait nécessaire de creuser un peu dans cette direction pour replacer la problématique du logiciel "libre" dans la perspective d’ensemble de l’évolution de l’humanité: n’y a-t-il comme futur que le totalitarisme économique (le "tout est marchandise" ) ?.
Babar
Justement c’est en anglais que le terme free est ambigue.
Richard Stallman président de la Free Software Foundation précise bien que free ne se rapporte nulllement à l’argent mais seulement à la notion de liberté.
Donc la "traduction" logiciell libre est plus précise que la version original qui est ambigue…
sylvain_petiot
Et quand on retrouve Jacques Attali dans un entretien tout frais donné au magazine de Microsoft France alors il n’en parle carrément plus !
http://www.regardsurlenumerique.fr/…
totomatisme
@Philippe
Je ne comparais pas "libre (…) aux coins d’un carré ou d’un rectangle". J’essayais de faire remarquer que la comparaison d’une expression "substantif+qualificatif" à son seul qualificatif n’avait que peu de sens (ou plutôt pas d’autre but que de tromper). Ainsi, on pourrait aussi argumenter que la "France libre" n’était pas vraiment libre (et pour cause, sinon, nul besoin de résistance) malgré cela, on comprend le sens de l’expression historique "France libre".
Et cette pirouette sémantique peut marcher presque à tout les coups (dans la bouche d’un habile orateur) :
– la France libre n’est pas vraiment libre,
– un angle droit n’est pas vraiment droit,
– un Logiciel Libre n’est pas vraiment libre,
– <substantif1+qualificatif1> n’est pas vraiment <qualificatif1> (puisque <qualificatif1> est repris hors contexte).
On a pas attendu Attali pour s’interroger sur le pouvoir libérateur du Logiciel Libre :
http://www.framasoft.net/article309…
Il est vrai qu’on use souvent entre nous d’une terminologie comme : "le Libre", "le monde du Libre", etc. Mais si on veut bien 2 minutes arrêter de blablater sur le sens du mot "libre", force est de constater que "Logiciel Libre" à bien une définition précise (les 4 libertés), de même qu’"open source" en a lui aussi une (selon l’OSI) :
http://www.opensource.org/docs/defi…
Ce qui est une question de point de vue, c’est effectivement l’approche que l’on a du Logiciel Libre : on peut ne s’intéresser qu’à sa dimension technique et d’ouverture ou bien aussi à la dimension philosophique qui fonde le Logiciel Libre.
Pour ma part, s’intéresser au Logiciel Libre sans sa dimension philosophique, c’est juste oublier le "pourquoi" du Logiciel Libre.
Cordialement,
Thomas.