Temps de lecture 13 min
Nous le savons, et n’ayons pas peur de paraphraser les Beatles pour appuyer notre propos (et montrer toute l’étendue de notre culture), « logiciel libre » et « éducation » sont des mots qui vont très bien ensemble.
Voici ce qu’en disait récemment le Département de l’instruction publique du canton de Genève : « Dans sa volonté de rendre accessibles à tous les outils et les contenus, le libre poursuit un objectif de démocratisation du savoir et des compétences, de partage des connaissances et de coopération dans leur mise en œuvre, d’autonomie et de responsabilité face aux technologies, du développement du sens critique et de l’indépendance envers les pouvoirs de l’information et de la communication. »
En France pourtant cette association ne va pas de soi. Nouvelle illustration avec le site Educnet, portail TICE du Ministère de l’Éducation Nationale et du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (autrement dit c’est ici que l’on traite des Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation ou TICE).
Sur ce site donc, dans la catégorie juridique Légamédia[1], on trouve, et l’intention est louable, une page consacrée non pas aux logiciels libres mais aux logiciels « Open Source » : L’utilisation et le développement de logiciels issus de l’Open Source.
Il est difficile pour un site qui aborde tant de sujets d’être « expert en tout » mais dans la mesure où il s’agit d’un canal officiel de l’Éducation Nationale, je n’ai pu m’empêcher de réagir[2] et d’en faire ici une rapide lecture commentée.
1- Définition technique et pratique : L’Open Source est le nom donné à leur mouvement en 1998 par les acteurs du logiciel libre. Fruit de la mouvance libertaire de l’Internet, les bases de l’Open Source ont été jetées en 1984 par Richard Stallman avec son projet GNU (GNU’s not Unix). Ce projet consistait à créer un système d’exploitation aussi performant qu’Unix et complètement compatible avec lui. Est ainsi né le premier système d’exploitation dit « libre », car son utilisation, sa copie, sa redistribution voire sa modification étaient laissées au libre arbitre de l’utilisateur. Sous le nom d’Open Source, sont fédérées toutes les expériences d’accès libre au code source des logiciels.
Le site Educnet s’adresse à la communauté éducative dont en tout premier lieu aux enseignants. Expliquer rapidement ce qu’est un logiciel libre n’est pas chose aisée mais on aurait tout de même pu s’y prendre autrement, à commencer par privilégier l’expression « logiciel libre » à celle d’« Open Source ». Par exemple en empruntant la première phrase de l’article dédié de Wikipédia : « Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun (et sans contrepartie) le droit d’utiliser, d’étudier, de modifier, de dupliquer, et de diffuser (donner et vendre) le dit logiciel ».
Une fois ceci posé et compris, on aura bien le temps par la suite d’entrer plus avant dans le détail et d’aborder les choses plus finement en évoquant le code source ou les différences d’approche entre « logiciel libre » et « Open Source ». Quant à la « mouvance libertaire de l’Internet » je n’évalue pas l’effet produit sur le lecteur mais elle oriente assurément le propos.
1.1- Les principes de l’Open Source : En réaction au monopole d’exploitation reconnu par le droit d’auteur ou le Copyright, la finalité de l’Open Source est la promotion du savoir et sa diffusion auprès d’un public le plus large possible. Il est proposé aux internautes utilisant et développant les logiciels issus de l’Open Source de créer un fonds commun de logiciels en ligne. Concrètement, l’utilisation de logiciels issus de l’Open Source permet le libre accès au code source du logiciel, sa copie et sa libre redistribution.
Je continue à me mettre à la place d’un enseignant qui découvrirait ici le logiciel libre et cela demeure complexe à appréhender ainsi présenté. Reprendre la traditionnelle introduction de Richard Stallman (« je peux résumer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité ») aurait eu certainement plus de sens et d’impact. Retenons cependant que la finalité est « la promotion du savoir et sa diffusion auprès d’un public le plus large possible », ce qui tombe plutôt bien quand on s’intéresse à l’éducation, non ? !
1.2- Les conditions d’utilisation : Afin de développer à un moindre coût un projet informatique, des élèves et leur enseignant peuvent utiliser des logiciels « Open Source », les modifier ou les améliorer afin de les adapter à leurs besoins. En revanche, les améliorations effectuées sur le logiciel initial doivent être versées dans le fond commun mis en ligne. Il est possible de puiser gratuitement dans le fond des logiciels libres, à condition qu’à son tour on enrichisse le fond de ses améliorations en permettant à d’autres de les exploiter gratuitement…
Qu’est-ce que c’est alambiqué ! Et faux par dessus le marché : nulle obligation d’enrichir le fond des logiciels libres pour les utiliser ! On voudrait nous faire croire que les logiciels libres sont réservés aux informaticiens que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
2- Les points de vigilance : En utilisant des logiciels issus de l’Open source, les élèves comme leurs enseignants doivent avoir conscience des conditions d’utilisation particulières de ce type de logiciel. Cela permet d’avoir des outils logiciels performants à moindre coût, mais son apport dans l’amélioration du logiciel n’est nullement protégé. Il faut au contraire le mettre en libre accès en rappelant sur le site de téléchargement du logiciel les principes de l’Open Source.
Là ce n’est plus alambiqué c’est carrément de parti pris ! La tournure et le champ lexical adopté (« vigilance », « avoir conscience », « conditions », « mais », « nullement protégé », « au contraire »…) ne peuvent que conduire à inspirer une certaine méfiance au lecteur alors même qu’on devrait se féliciter de l’existence du logiciel libre, véritable facilitateur de vie numérique en milieu scolaire !
Et pour finir en beauté, l’ultime conseil, dans un joli cadre pour en signifier toute son importance (les mises en gras sont d’origine) :
Conseils : Il est donc déconseillé d’utiliser ce type de logiciel si les élèves, leurs enseignants, voire l’établissement scolaire souhaitent garder un monopole d’utilisation des travaux de développement du logiciel libre. Les principes de l’Open Source obligent les développeurs à garantir un accès libre aux améliorations du code source du logiciel libre.
La cerise sur le gâteau, pour définitivement convaincre le lecteur que non seulement le logiciel libre c’est compliqué mais qu’il est en fait à déconseiller alors même qu’il ne viendrait jamais à l’idée des élèves, enseignants et établissements scolaires de « garder un monopole d’utilisation des travaux de développement du logiciel libre ». Sommes-nous sur Educnet ou sur un site du Medef ?
Que l’Institution souhaite conserver un positionnement neutre vis-à-vis du logiciel libre, je le déplore et le conteste mais je peux le comprendre. Personne ne lui demande en effet de sauter sur sa chaise comme un cabri en criant : logiciel libre, logiciel libre, logiciel libre ! Mais de là à présenter les choses ainsi…
Soupir… Parce qu’on avait déjà fort à faire avec Microsoft et ses amis.
Et ce n’est malheureusement pas terminé parce que, autre intention louable, il y a également une page consacrée (nouvel emprunt à l’anglais) à « l’Open Content » : L’utilisation de contenus issus de l’Open Content.
1- Définition technique et pratique : Dans le prolongement du mouvement Open Source qui concernait que les logiciels, l’Open Content reprend les mêmes principes de libre accès à la connaissance en l’appliquant cette fois à tout type de contenus en ligne (content). Sur l’Internet, des auteurs mettent en libre accès leurs créations musicales, photographiques, littéraires, etc. … Ils choisissent ainsi de contribuer à l’enrichissement d’un fonds commun de savoir mis en ligne. Lors de l’élaboration d’un site web ou de tout autre travail, les élèves ou les enseignants peuvent utilement puiser dans ce fonds et intégrer ces contenus issus de l’Open Content dans leurs propres travaux. Enfin, à leur tour, les élèves et leurs enseignants peuvent aussi verser leurs propres travaux dans le fonds commun de l’Open Content. Il faut pourtant garder à l’esprit quelques règles à respecter.
Cela commençait fort bien mais, comme précédemment, un bémol final : « il faut pourtant garder à l’esprit quelques règles à respecter ». C’est tout à fait juste au demeurant, il y a bien des règles à respecter, celles de la licence accolée à la ressource. Amusez-vous cependant à comparer par exemple la licence (« Open Content ») Creative Commons By-Sa avec les directives (non « Open Content ») concernant les usages des « œuvres protégées à l’Éducation Nationale, effet garanti !
2- Les points de vigilance : L’Open Content est un choix conscient et maîtrisé par l’auteur, comme le démontrent les licences d’utilisation de ce type de « contenus libres ». Les conditions d’utilisation sont claires.
Là encore, il faut que le lecteur soit « vigilant » en ayant la « maîtrise » des « conditions d’utilisation » et la « conscience » de ses choix. Faites mille fois attention avant d’adopter de telles licences ! Dois-je encore une fois renvoyer à cet article pour illustrer des conditions d’utilisation bien moins claires que n’importe quelle ressource sous licence libre ?
2.1- Les prérogatives morales : Tout d’abord, les licences sont l’occasion de rappeler aux futurs utilisateurs, élèves et enseignants les prérogatives morales de l’auteur : le respect de la paternité et de l’intégrité de l’œuvre. En utilisant ces contenus, le nom de l’auteur doit être mentionné et aucune modification à l’œuvre originale doit être apportée sauf si elle est mentionnée avec l’accord de l’auteur.
Avec l’accord de l’auteur… sauf dans le cas où la licence choisie confère d’office certains droits à l’utilisateur qui n’a alors rien à demander à l’auteur pour jouir de ces droits. C’est justement le positionnement adopté par les licences libres et les licences de types Creative Commons (voir ce diaporama à ce sujet), licences de la plus haute pertinence à l’ère du numérique surtout en… milieu scolaire. Imaginez-vous en effet devoir demander à chaque auteur les autorisations d’usage pour chaque œuvre que vous souhaitez utiliser et étudier en classe !
Et n’oublions pas non plus l’existence du domaine public qui n’est pas mentionné ici.
2.2- Les prérogatives patrimoniales : De même, la licence précise les conditions d’exercice des prérogatives patrimoniales de l’auteur : les droits de reproduction et de représentation. Sur ces points, selon le principe de libre accès, la licence permet la copie et la redistribution de l’œuvre à condition que les copies soient faites dans une finalité non commerciale. Il s’agit d’une cession à titre gratuit limitée. Les contenus issus de l’Open Content peuvent donc être utilisés sans restriction dans le cadre de l’activité scolaire à la condition de respecter les prérogatives morales des auteurs initiaux et en rappelant sur les pages où se trouvent les contenus « libres » les conditions des licences « Open Content ».
Encore du jargon juridique qui n’est pas de nature à être véritablement compris par l’enseignant, qui plus est sujet à caution puisque les licences libres autorisent généralement aussi bien la modification que l’exploitation commerciale d’une œuvre soumise à cette licence.
Et comme pour l’article précédent, un (étrange) conseil à suivre pour conclure :
Conseil : Il est par contre déconseillé au milieu scolaire d’utiliser ce type de contenus si on envisage de valoriser ses travaux en s’associant avec un partenaire privé pour une exploitation commerciale.
S’agit-il de « valoriser » ou de « monétiser » les travaux ? Et là encore, vous en connaissez beaucoup vous des enseignants qui envisagent de s’associer à un partenaire privé pour une exploitation commerciale ? De plus il n’y a aucune antinomie, on peut très bien adopter des licences libres et s’associer à un partenaire commercial pour exploiter (avec succès) ses travaux, Sésamath et ses manuels scolaires libres en vente chez l’éditeur Génération 5 nous en donne un parfait exemple.
Résumons-nous. Avec les licences libres appliquées aux logiciels et aux ressources, on tient de formidables instruments favorisant l’échange, le partage et la transmission de la connaissance en milieu scolaire (c’est ce que je tente de dire modestement au quotidien sur ce blog en tout cas). Mais de cela nous ne saurons rien si ce n’est que consciemment ou non tout est fait pour dissuader l’enseignant de les évaluer sérieusement en le noyant sous la complexité et les mises en garde avec des considérations économiques qui viennent parasiter un discours censé s’adresser à la communauté éducative.
Ces deux pages, non retouchées depuis un an, mériteraient je crois une petite mise à jour. Qu’il me soit alors permis de suggérer à leurs auteurs la lecture de ces quelques articles qui ne viennent pas d’un illégitime électron libre et « libriste » (comme moi) mais qui émanent du sérail : Les Creative Commons dans le paysage éducatif de l’édition… rêve ou réalité ? (Michele Drechsler, mars 2007), Un spectre hante le monde de l’édition (Jean-Pierre Archambault, septembre 2007) et Favoriser l’essor du libre à l’école (Jean-Pierre Archambault, juin 2008). Peut-être y trouveront-ils alors matière à quelque peu modifier le fond mais aussi la forme du contenu tel qu’il se présente actuellement.
Sur ce je souhaite une bonne rentrée à tous les collègues et à leurs élèves, ainsi qu’une bonne année à tous les lecteurs du Framablog. Il serait tout de même étonnant que l’année qui vient ne voit pas la situation évoluer favorablement pour le logiciel libre et sa culture, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école.
Elessar
Le plus grave et le plus faux, dans tout ça, c’est de considérer que les modifications apportées à un logiciel ou à un contenu libre doivent obligatoirement être soumises à son auteur.
C’est absurde, parce que :
1. ça dépend des licences, puisque ce n’est pas un principe du logiciel libre ;
2. quelle que soit la licence libre, on n’est jamais obligé de publier des modifications personnelles : ce qu’on est parfois obligé de faire, c’est de publier sous une licence libre les modifications qu’on redistribue !
Il serait amusant de parodier ce texte sur le thème des licences propriétaires. Ça donnerait des trucs comme :
Conseils : Il est donc déconseillé d’utiliser ce type de logiciel si les élèves, leurs enseignants, voire l’établissement scolaire souhaitent avoir le droit de procéder à des travaux de développement…
Elessar
Ah, en passant, on peut toujours, comme d’habitude, leur faire remarquer que leur site est propulsé par Plone. 🙂
Antonin
Quelle tristesse…
Et dans le même registre on a Frédéric Lefbvre qui nous parle du web 2.0. (je crois que c’est encore pire quand on connaît les responsabilités de l’homme)
http://connexion-democrate.com/inde…
LordPhoenix
C’est effectivement navrant de lire cela mais dans ce genre de situation je me pose souvent la question de savoir si c’est volontaire ou simplement de l’ignorance voir aussi une non envie de savoir (ce qui est probablement plus grave)
Erwan P92
Du grand n’importe quoi ou comment les logiques économiques pervertissent les mentalités jusque dans le sanctuaire (supposé) de l’école !!!
Quand on pense que ces articles sont là depuis le 24/01/2008 !
Mettez les deux conseils bout à bout et vous obtenez un truc purement scandaleux :
1. Il est donc déconseillé d’utiliser ce type de logiciel si les élèves, leurs enseignants, voire l’établissement scolaire souhaitent garder un monopole d’utilisation des travaux de développement du logiciel libre. Les principes de l’Open Source obligent les développeurs à garantir un accès libre aux améliorations du code source du logiciel libre.
2. Il est par contre déconseillé au milieu scolaire d’utiliser ce type de contenus si on envisage de valoriser ses travaux en s’associant avec un partenaire privé pour une exploitation commerciale.
Et dire simplement : il est conseillé d’utiliser les logiciels libres et les ressources éducatives libres dans l’éducation, ça leur aurait arraché la gueule ???
Difficile de ne pas voir soit de l’inculture, et donc de l’irresponsabilité, soit l’influence des lobbys, et donc de la non intégrité.
D’un côté un Ministère qui ne bouge pas ou verse dans la désinformation et de l’autre le Café Pédagogique, Projetice et son protecteur Microsoft qui fait tout ce qu’il peut pour que de telles énormités continuent à être écrites.
Et au milieu les logiciels et les ressources éducatives libres qui se demandent pourquoi ils doivent déployer tant d’efforts alors qu’ils sont faits sur mesure pour l’école.
2009 commence mal…
Post Scriptum : Je suis curieux de savoir si ces pages seront effectivement modifiées.
Elessar
1.1 Les principes du logiciel propriétaire
Conformément au monopole d’exploitation reconnu par le droit d’auteur ou le Copyright, la finalité du logiciel propriétaire est l’exploitation du savoir par son unique auteur. Il est proposé aux clients d’utiliser les logiciels propriétaires sous des conditions restrictives choisies par son auteur. Concrètement, l’utilisation de logiciels propriétaire est soumise à l’achat de licences limitées en nombre d’utilisateurs et de postes informatiques.
1.2 Les conditions d’utilisation
Afin de développer un projet informatique, des élèves et leur enseignant peuvent utiliser des logiciels propriétaires, sans les modifier ou les améliorer pour les adapter à leurs besoins. Attention, les améliorations effectuées sur le logiciel initial sont illégales. Il est possible, moyennant finance, de puiser dans le fond des logiciels propriétaires, à condition de ne pas enrichir à son tour le fond de ses améliorations en permettant à d’autres de les exploiter gratuitement…
2 Les points de vigilance
En utilisant des logiciels issus propriétaires, les élèves comme leurs enseignants doivent avoir conscience des conditions d’utilisation particulières de ce type de logiciel. Cela permet d’avoir des outils logiciels performants, mais son apport dans l’amélioration du logiciel est interdit. Il faut au contraire utiliser le logiciel tel qu’il a été fourni.
Conseils
Il est donc déconseillé d’utiliser ce type de logiciel si les élèves, leurs enseignants, voire l’établissement scolaire souhaitent effectuer des travaux de développement. Les principes du logiciel propriétaire interdisent aux développeurs de procéder à des améliorations du code source du logiciel.
Aliostar
Et les formats ouverts utilisés par les logiciels libres ? Et le fait que les élèves peuvent utiliser librement (et gratuitement) une copie du logiciel à la maison ? Et le fait que pouvoir les étudier permet de comprendre un peu comment fonctionne cette boite noire que l’on appelle ordinateur ?
Comme aKa le dit, on ne peut pas avoir les yeux partout quand on gère de gros sites comme Educnet mais quand même, si on a une rubrique "Légamédia" qui parle donc de droit, on doit assumer le minimum syndical qui est de ne pas raconter de telles c*** nuisibles.
Winael
Premièrement, faire l’amalgame entre logiciel Open Source et Logiciel Libre est à mon sens une ignominie, mais ça comme à être la mode. Oui le Logiciel Libre est Open Source, Non le logiciel Open Source n’est pas Libre. Bizarrement cet amalgame revient souvent dans le discours des pro-logiciels privateurs.
Concernant les licences de contenu Libre ils ne parlent que de la cc-by-nd-nc, surement la plus restrictive des licences creatives commons, tout en zappant les autres licences de contenus libres.
Vu la drague douteuse de Microsoft auprès de nos enseignants je suis sûr qu’il y a encore du lobby la dessous.
Vite envoyons une copie du rapport BECTA au ministère de l’éducation !!!
nookie
Pur scandale!
Pourquoi pas des images subliminales à la télévision pour déconseiller le logiciel libre et renforcer l’amalgame avec l’open source…? Je suis déçu, de plus en plus déçu d’être citoyen de ce pays de fous. Je ne pense pas que le problème se situe uniquement chez ce site collabo…éducatif. Plus je parcours la blogosphère (oh le beau terme), plus je suis déçu du peu d’intérêt porté aux valeurs qui sont chères au mouvement du logiciel libre. Indépendance, autonomie vis à vis de la technologie, coopération, liberté ou plutôt libération des esprits face à l’individualisme croissant, respect mutuel de tous les acteurs du cercle de la connaissance. On leur préfère la popularité (MSN c’est le top, ya tous mes copains. Odt, oui peut être, quand tout le monde y sera passé), la facilité (je me suis fait mes habitudes, c’est pas maintenant que je vai changer, faut pas déconner. Latex? trop compliqué), la compétition (linux c’est mieux que maqueau aisse gnia gnia), les parts de marché (Linux doit vraiment faire un effort pour gagner du terrain sur microgniagnia), la centralisation (ouai! rassemblons les distributions linux, ça sert à rien de disperser la force dans plusieurs initiatives différentes), la délégation (mes données sont plus en sécurité chez google, va voir mon actu sur faceprout) et des plus vertes et des moins mures.
Ca va je suis pas trop hors sujet la?
Ca fait tout drôle de penser que ce site doit être consulté par des milliers de personnes, des centaines de professeurs… Comme si la balance n’était pas assez déséquilibrée en faveur de la pensée propriétaire. La france actuelle pense que la privatisation est la solution. Allons y. Détruisons l’espace commun, le domaine public! Le mouvement du libre se fait petit à petit avaler par le bien penser, il est en train de se faire détourner comme l’a été l’écologisme qui perd tout son sens actuellement quand on entend ce mot dans une pub pour un 4×4. Au final on se retrouve à nager à contre courant au sein même d’un mouvement qu’on cautionne. Je n’ai pas l’impression d’aller dans le même sens que ceux qui se disent libristes et cherchent à faire marcher du matériel apple sur leur linux…
Ce site peut très bien être défendu à grand coup de démagogie. A grand coup de : "on vous aide et vous pleurez, vous ne savez pas ce que vous voulez petits libristes". Le mouvement libertaire est mort, rongé par la politique du début du 20e. Les anarchistes se sont fait utiliser par les grandes puissances tandis qu’il pronaient l’éducation, l’autonomisation de la population, le pouvoir aux ouvriers… Le gouvernement français était à fond pour ce genre d’idées pendant la révolution russe, en tout cas le laissait-il paraitre. Quelques années plus tard, on a gentiment fait sombrer tout ça dans l’ombre puis l’oubli.
Qu’en sera-t-il du mouvement du libre? Avalé par la pensée majoritaire autoritaire? Victorieux grace à la prise de conscience massive? Remplacé par l’open source opportuniste? Interdit parce que trop dangereux pour un état flic? Détruit en surface ou vicieusement par des initiatives pernicieuses comme cet exemple educnet? Trop solide pour se laisser avoir comme ça? Gardons l’esprit clair et surtout, surtout libre.
fabrice
Quand on sait comment sont lus et relus les documents publiés sur un site ministériel surtout sur un sujet sensible, il ne s’agit certainement pas d’ignorance ou d’incompétence (ce qui aurait été un moindre mal) mais de corruption et de copinage au plus haut niveau du cabinet du Ministre.
Comment un fonctionnaire oserait il poster de sa propre responsabilité un tel tissu de mensonge si ce n’est avec la complicité de ce Ministère corrompu à la botte de quelques éditeurs.
Ce que je ne comprends pas, c’est pour qui roule ce Ministère ? Certainement pas pour les Français qui, au vue de l’ensemble des forums, ne sont pas dupes de tous ces mensonges. Est ce que la contrepartie politique ou financière des industriels qui font ce lobbying forcené reste profitable à l’ensemble des français ou simplement à quelques politiques qui trouvent là une occasion de remplir la caisse de leur mouvement politique ?
Elessar
@Winael :
Open source et logiciel libre, c’est pareil, techniquement. Le logiciel libre est défini par la FSF et par Debian, et l’open source par l’OSI, qui utilise la définition Debian.
Open source ne signifie pas que seul le code source est disponible, mais bien que le logiciel respecte la définition de l’OSI, autrement dit : qu’il est libre selon Debian.
Ensuite, l’utilisation du terme open source ou logiciel libre est souvent une affirmation de point de vue, mais concrètement, ils désignent la même chose.
Nicolas
J’espère seulement que les enseignants ne relaient pas les "conseils" à leurs élèves !
Bien vu Elessar pour la réécriture en mode propriétaire 😉
davandg
Juste une idée comme sa, et si on leur disait ?
Pas grand chose, un petit mail, voir une vrai lettre (si si !) ou on leur explique les quelques erreurs de leur site web et surtout ou on leur demande de donner des arguments sur ce qu’ils disent (pour pouvoir se moquer d’eux ensuite).
Avec un petit cachet "Framasoft" sur la lettre sa fait plus officiel (et pourquoi pas au passage demander à l’April de la signer… (et puis des associations de consommateurs)).
Popol
Malheureusement, le vers est dans le cadavre depuis longtemps !
Le marché de l’éducation a été évalué à plusieurs milliard d’euros et toutes les méthodes sont bonnes pour livrer la carcasse du "mammouth" aux vautours…
Luc
Je pense qu’il faut effectivement demander des explications à ce site sur l’adresse de contact et par courrier si pas de réponses ! Je vais y consacrer un peu de temps !
Mysanthropian
J’aime beaucoup cet article, il me conduit à penser que le fond du changement qui doit s’opérer dans notre société, et surtout dans l’esprit populaire, concerne le fondement même de notre système : la propriété.
Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder ce sujet sur une autre page du blog, mais tout le problème revient à ça. Internet est sans cesse bloqué par cette question de propriété, la propriété à laquelle on peut associer le contrôle. En fait, nous vivons dans une société qui se réveille, dans l’agonie pour certains et dans la joie pour d’autres. Et l’Education Nationale est l’une des entités agonisantes. Expliquez moi pourquoi un tel organisme ne peut il chercher à détruire le logiciel libre alors qu’il passe son temps dans la quête d’un contrôle absolu et centralisé des connaissances ? Attention, je parle bien de l’organisation et de la structure, pas du corps enseignant.
Ce système est issue de l’ère industrielle dans laquelle la hiérarchisation reposait sur le pouvoir et non pas sur le mérite (on prétendait une démocratie à une époque… et criait "liberté, égalité, fraternité" comme si ces termes pouvaient exister de fait absolu). On entre dans une ère numérique, nouvelle, qui est l’exact opposé de cette ère industrielle où la hiérarchisation est consacrée par la base et non pas par une institutionnalisation. C’est un choc, qui en plus est difficile à encaisser pour ceux qui voulait se prévaloir d’une place à l’ombre du "pouvoir" et qui se retrouvent maintenant entrainés dans quelque chose qui menace l’ordre qu’ils voulaient être établi. Allons, aKa, ne t’énerve donc pas sur ces messages…
C’est simplement la lutte entre la Transparence et l’Opacité… Pourquoi Microsoft a t il pu tant réussir, selon toi ? Il appartenait à une époque d’opacité… non ?
Kevin
C’est tout de même magnifique : on nous met en garde contre l’échange et le partage sur un site officiel de l’éducation nationale !!!
J’en reviens pas…
cemoi
@ davandg et Luc
"Juste une idée comme sa, et si on leur disait ?
Pas grand chose, un petit mail, voir une vrai lettre (si si !) ou on leur explique les quelques erreurs de leur site web et surtout ou on leur demande de donner des arguments sur ce qu’ils disent (pour pouvoir se moquer d’eux ensuite).
Avec un petit cachet "Framasoft" sur la lettre sa fait plus officiel (et pourquoi pas au passage demander à l’April de la signer… (et puis des associations de consommateurs))."
>>>>>Juste un rappel; l’éducation nationale est au service des parents d’élèves et des élèves ainsi que tout ce qu’elle englobe. De ce fait elle est dans l’obligation de vous retourner une réponse positive ou négative…
Ecrire rendra un (grand?) service aux enseignants qui se battent chaques jours…
maurice
Il y a aussi les "drôles d’infos du site Café Pédagogique" comme celle du 7 janvier dernier :
Formations Office 2007 pour l’Education gratuites :
L’association Projetice organise un vaste dispositif de formations aux usages pédagogiques liés à l’utilisation de la suite bureautique Office 2007. Plus de 110 sessions sont organisées, jusqu’au mois de juin, dans toutes les académies.
http://www.cafepedagogique.net/lexp…
Vous avez remarqué ? On ne dit plus "Microsoft Office" mais "Office" désormais ! Microsoft n’est plus citée, dommage…
12coeur
Pourquoi on ne parle pas ici de WTFPL ?
Patrick
Le plus grave n’est-il pas que cette page ne soit pas retirée du site Educnet , et par-là même légitimée, engageant pleinement la responsabilité du site Educnet, affirmant sa volonté de tromper, non par ignorance. http://www.educnet.education.fr
Laurent Delgondo
D’autant plus étonnant que je viens d’arriver sur ce site en tapant "educnet" dans Google :
http://www.google.fr/search?q=educn…
Il faudrait tout de même une réponse de leur part pour s’assurer qu’ils sont au courant et qu’ils ont laissé les choses en place délibérément.
jerome
Cet article sur Educnet est un pur scandale. Je conseille à chacun d’entre nous d’écrire sur leur site dans la partie "contact" pour qu’ils améliorent cet article.
Pour ma part c’est déjà fait.
Voici le lien pour le contact
http://www.educnet.education.fr/inf…
Thibault
J’ai aussi contacté les rigolos. J’espère recevoir une réponse.
JeanGui
Je ne sais pas si vous avez reçu des réponses mais ils n’ont pas l’air de bouger en tout cas.
Pour le dire comme mes élèves : j’hallucine !
jerome
Pour ma part absolument aucune réponse. Il faudrait faire remonter l’info sur cet article à l’April.