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Du 14 au 16 janvier 2023, les Ceméa France et Framasoft ont tenu le séminaire d’ouverture du projet ECHO Network. Voici un compte rendu de ce week-end d’échanges et de découvertes internationales.
Un projet européen sur deux ans
Présenté sur le Framablog en octobre dernier, ECHO Network est l’un des quatre projets phare de notre feuille de route Collectivisons Internet, Convivialisons Internet.
Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humaines et l’Open-source) est un projet, mais aussi un réseau associatif à échelle européenne. Mené par l’association d’éducation nouvelle des Ceméa France, ce réseau se compose de 7 structures provenant de 5 pays européens :
- Ceméa France
- Ceméa Federzione Italia
- Ceméa Belgique
- Willi Eichler Academy (Allemagne)
- Solidar Foundation (réseau européen)
- Centar Za Mirovne Studije (Croatie)
- Framasoft (France)
Ces structures ont en commun d’accompagner des citoyen·nes (éducation populaire, nouvelle, militantisme, etc.), et pour objectif d’échanger sur les usages numériques spécifiques à leurs pays, leur culture, leur langue.
Des visites d’études sont donc prévues en 2023 dans chacun des pays pour faciliter ces échanges et la compréhension du contexte de chacun·e, afin qu’en 2024 l’on puisse produire des communs pouvant servir à d’autres associations en Europe.
Un séminaire d’ouverture à Paris
La première rencontre des acteurs et actrices a donc eu lieu du samedi 13 au lundi 16 janvier dernier, à Saint-Ouen, au nord de Paris.
Ce séminaire d’ouverture était co-organisé par les Ceméa France et Framasoft. Si nous n’avons pas hésité à nous impliquer et contribuer de notre mieux, il faut reconnaître que les Ceméa ont une expérience précieuse sur l’organisation de ces événements, et qu’iels ont fourni un formidable travail sur ce séminaire (on a aidé comme on a pu ^^).
Car en plus de la trentaine de participant·es représentant des partenaires du projet ECHO Network, nous avons pu inviter plus de vingt personnes des réseaux de l’éducation nouvelle, de la médiation numérique, des communs et du libre pour alimenter ces premiers échanges autour du numérique éthique dans l’accompagnement citoyen.
Ainsi, ce séminaire d’ouverture a été pensé pour trouver comment parler de la même chose quand on ne parle pas les mêmes langues, alors que nos contextes sont différents, et nos cultures numériques variées.
Se comprendre grâce à l’éducation nouvelle
Ces trois jours ont été conçus en amont en reprenant les méthodes de l’éducation nouvelle chères aux Ceméa.
Les 55 personnes ont été réparties en 3 groupes de référence, pour pouvoir partager les savoirs ensemble. Le concept était simple : plutôt que de mal rencontrer 55 personnes, prendre le temps d’échanger avec une petite quinzaine.
Ces groupes étaient animés par une équipe de trois personnes (2 membres des Ceméa, 1 membre de Framasoft). Des temps étaient aussi réservés pour se trouver en micro groupes (de 2-4 personnes) et réaliser des « mini projets ». Bien entendu, l’ensemble des participant·es se rassemblait pour les repas et temps de convivialités dans la cantine.
Prenons d’ailleurs un temps pour saluer et remercier l’équipe du lieu Mains d’œuvres, à Saint-Ouen, pour son accueil formidable et ses plats délicieux. Cet espace consacré à la culture et intégré à la vie de quartier était idéal pour faire découvrir à nos partenaires de l’Europe Paris telle qu’elle est vécue par les personnes qui y habitent.
Les trois jours ont été découpés en six demi-journées : la première pour se rencontrer, puis 4 demi-journées consacrées à échanger sur les notions d’Éthique, de Communs, d’Humanisation et d’Ouverture dans le numérique (oui, ce sont les mots de l’acronyme ECHO ;)).
La dernière demi-journée du lundi après-midi a permis à chaque groupe de présenter aux autres un compte rendu des échanges, de mettre en commun tout cela et de se dire au revoir.
La convivialité comme outil politique
L’objectif était donc de se rencontrer et de comprendre ce qui nous rassemble dans nos actions politiques (qui visent à organiser la société autrement), et pour cela les Ceméa et Framasoft ont misé sur la convivialité et l’échange.
Les participant·es avaient des sensibilités différentes sur les usages du numérique. La plupart connaissaient Mastodon mais pas toustes. La plupart avaient un aperçu de ce qu’est le logiciel libre mais pas toustes. Les activités leur ont permis de se partager, entre elles et eux, leurs connaissances des différentes thématiques abordées.
Les ateliers ont pris plusieurs formes très imaginatives, par exemple :
- inventer son réseau social (avec ses codes, ses conditions générales d’utilisation, son fonctionnement), et imaginer comment l’on modérerait les posts d’autres communautés
- imaginer ce qu’il serait acceptable ou impensable de mettre ou de retirer dans un téléphone « lifephone » que chacune garderait toute sa vie
- utiliser les Métacartes Numérique Éthique pour creuser un à trois sujets en petit groupe puis présenter ces sujets au reste du groupe et animer la discussion
- un débat mouvant où l’on se positionne dans la salle (près du mur « d’accord » ou de l’autre côté près du mur « pas d’accord ») autour d’affirmations concernant l’éthique et le numérique
- … et bien d’autres animations, qui sont documentées dans l’article écrit par les Ceméa
Durant les temps consacrés à ces mini-projets, nous avons pu observer de belles initiatives :
- Imaginer une adaptation des Métacartes Numériques pour les rendre plus accessibles à un public d’enfants.
- Un atelier d’écriture sur ce à quoi pourrait ressembler un numérique souhaitable. Vous pouvez lire les créations sur le blog de Chosto, de l’association Picasoft.
- Approfondir la question de l’accompagnement numérique des associations avec une mallette clé-en-main (ça a notamment causé de RÉSOLU).
- Poser les principes qui permettrait de créer un jeu vidéo éthique et collaboratif.
- Papoter sur la façon d’introduire les enjeux sociétaux du numérique dans les formations supérieures techniques.
En bref, l’intelligence collective a encore montré, durant ces trois jours, ses merveilleuses capacités.
Des visites d’études à suivre
Si l’on sait déjà qu’elles ne ressembleront pas forcément à ce séminaire (où nous avons fait le choix de l’éducation nouvelle comme outil de rencontre et d’échanges), les visites d’études sont déjà programmées. D’ailleurs, au moment où nous finissons de rédiger ces lignes, c’est à Berlin que l’ensemble des partenaires est en train d’échanger.
Le programme des thématiques est alléchant :
- Allemagne (mars 2023) – Les réseaux sociaux centralisés chez les jeunes, outil d’émancipation ou d’aliénation ?
- Belgique (juin 2023) – Pratiques d’Éducation Nouvelle pour sensibiliser aux outils éthiques
- Italie (septembre 2023) – Entre présentiel et distanciel, quelle utilisation du numérique ?
- Croatie (décembre 2023) – Inclusivité et accessibilité du Numérique
Bien entendu, nous continuerons de rendre compte, ici-même, de notre expérience au sein de ces rencontres et de ce projet, l’ensemble des articles pourra être suivi grâce à la catégorie ECHO Network sur le Framablog… à suivre, donc !
Florian Ruymen
Bonjour
Cela m’intéresse. Je travaille avec MAKS en inclusion numérique à Kureghem à Anderlecht. J’ai participé au projet Open ADULT Education. Une centaine d’associations Bruxelloises sont mobiliser pour défendre l’humain et les guichets dans l’accueil de première ligne.
Peut on participer aux échanges en juin ?
Florian.