Mortelle randonnée

Last Thoughts… - jurvetson - CC BY - détail

Voici une impressionnante photographie dont j’ai recadré quelques détails pour en accentuer l’effet dramatique (quand bien même ce n’était pas vraiment utile tant l’image se sufft à elle-même).

Last Thoughts… - jurvetson - CC BY - détail

Sous licence (libre) Creative Commons BY, elle est l’oeuvre de Steve Jurvetson.

Elle est disponible sur Flickr mais également dans l’annuaire d’images de Wikipédia (en) qui l’a élue photo du jour le 11 avril dernier.

On notera que l’auteur se trouve ravi de voir son image reprise dans un magazine grâce à la licence Creative Commons BY.

Last Thoughts… - jurvetson - CC BY - détail

Rien de plus naturelle que cette scène de la vie quotidienne d’une buse à queue rousse. Et pourtant difficile d’échapper à une sorte d’anthropomorphisme compassionnelle…

Last Thoughts… - jurvetson - CC BY




Quand Framasoft aide Johnny à s’acheter sa nouvelle Harley

Resistance is fertile - Pikaluk - CC-BY

Lu sur ZDNet.fr. La commission chargée des rémunérations pour copie privée en France a fixé le 18 juin dernier la taxation des clés USB, des cartes mémoires et des disques durs externes dont l’entrée en vigueur est attendue pour la rentrée avec pour conséquence une hausse mécanique des prix de l’ordre de 20%.

Voici ce que cela donne pour les capacités maximale de chaque catégorie. Une clé USB de 16 Go sera taxée à 2 euros, une carte-mémoire flash de 16 Go augmentera 0,95 euro, tandis qu’un disque dur externe de 1 To lui en prendra (carrément) pour 20 euros de plus.

Imaginons alors un utilisateur de la Framakey qui souhaite l’installer sur une nouvelle clé à plus grande capacité. Et de profiter alors de l’espace restant pour ses propres fichiers, images et de compléter le tout par de la musique libre glânée on ne peut plus légalement sur des sites comme Magnatune, Dogmazic ou Jamendo.

Alors cet utilisateur, qui à aucun moment n’est concerné ici par l’industrie musicale (et qui serait même pluôt critique à leur égard), devra payer davantage en faveur des ayants droit (SACEM, Adami et compagnie). A charge ensuite pour ces ayants droit de redistribuer la manne financière selon un système pyramidal qui bénéficie à une minorité, d’où le titre étrange mais cruellement réaliste de mon billet.

Quelque chose ne tourne pas rond au royaume de France. Surtout quand on pense que Johnny se retrouve en Suisse pour éviter de payer trop d’impôts !

Nous ne manquerons pas en tout cas de vous tenir au courant de tous les bons plans pour, hors de France, acheter par correspondance ces nouveaux supports à moindre prix. Parce que, bon, ça commence à bien faire quoi ![1]

Notes

[1] L’illustration est une photographie de Pikaluk intitulée Resistance is fertile issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY.




Jusqu’où ira cette librévolution ?

Still wanderer - CC byNous avons fait nôtre le slogan La route est longue mais la voie est libre[1]. Or, quand bien même le sage nous dit que l’important est le chemin et pas la destination, on peut se demander jusqu’où nous mènera cette voie que nous sommes de plus en plus à nombreux à emprunter à mesure que le temps passe.

Pour Leo Babauta du site lifehack.org il semblerait que cela puisse aller très loin jusqu’à finir par modifier en profondeur nos sociétés. A chaque domaine hiérachisé et pyramidal son alternative libre se dit-il un peu naïvement.

Je ne sais si nous en arriverons là mais ce qui est sûr c’est que quelque chose s’est enclenché. Un quelque chose qui ne cherche pas forcément à se substituer à l’existant mais qui a le mérite de l’interpeller et parfois même de jouer les enfants qui osent dire que le roi est nu. On le voit bien par exemple aujourd’hui avec le monde de la musique que nous pensions depuis des lustres progressiste et rock’n roll et que nous découvrons globalement conservateur voire rétrograde.

En fait cet article n’est là que vous poser cette question : selon vous, jusqu’où ira ce mouvement du libre ? Pensez-vous, comme la phrase qui ouvre ce blog que ce serait l’une des plus belles opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code ?

PS : Nous avons choisi tout au long de cette nouvelle traduction de mettre l’expression « libre » en italique là où l’auteur de l’article d’origine empoie l’expression « open source »[2].

Une vie libre : comment le mouvement du libre changera tout

Open Source Life: How the open movement will change everything

Leo Babauta – 18 juin 2007 – lifehack.org
(Traduction Framalang : Vincent, Yostral et Daria)

Prenez ceci en considération : en quelques années seulement, l’encyclopédie libre Wikipédia a rendu obsolète les encyclopédies propriétaires, que ce soit en version papier et CD-ROM ou en version commerciale en ligne. Au revoir World Book et Brittanica.

Bien sûr, ces sociétés existent toujours, mais leur clientèle se réduit rapidement au fur et à mesure que les gens se dirigent vers Wikipedia : c’est gratuit, c’est facile à utiliser et c’est beaucoup plus souvent actualisé et mis à jour.

Ce n’est qu’un exemple de la manière dont le concept du libre a déjà changé notre vie. Au cours de la prochaine décennie, nous verrons bien d’autres exemples et leurs conséquences pourraient affecter tous les aspects de notre vie.

Le concept du libre a été popularisé via le projet GNU et la licence GPL et n’a depuis cessé de s’étendre de manière de plus en plus rapide. Le système d’exploitation libre Linux a vu son nombre d’utilisateurs grimper de manière exponentielle ces dernières années, et bien qu’il y ait encore un peu de chemin à faire avant de défier Microsoft ou Apple, c’est devenu pour beaucoup une alternative viable et désirée.

Les alternatives libres croissent en nombre et en importance : du logiciel de bureautique au logiciel de finance en passant par le web ainsi que des utilitaires de bureau aux jeux ; à peu près n’importe quel logiciel auquel vous pouvez penser possède une alternative libre. Et dans beaucoup de cas la version libre est meilleure.

Maintenant, envisagez ceci : rien n’oblige le concept du libre à s’appliquer uniquement au logiciel. Il peut s’appliquer à n’importe quoi dans la vie, dans chaque domaine où l’information est actuellement dans les mains de quelques uns plutôt que tous, dans chaque domaine où quelques personnes contrôlent la production et la distribution et l’amélioration d’un produit, d’un service ou d’une entité.

Actuellement, les exemples suivants peuvent sembler utopistes, et ils le sont, mais il est possible qu’ils deviennent réalité dans les prochaines années, ou dans 10 à 20 ans. Seul le temps le dira, mais ça vaut le coup d’y réfléchir.

  • Ecoles. Actuellement, la connaissance et l’apprentissage de cette connaissance sont dans les mains de quelques-uns, de l’école primaire au lycée, jusqu’à l’enseignement supérieur. Mais pourquoi devons-nous passer par le système scolaire public ou privé, et pourquoi Harvard, Stanford et le MIT contrôlent l’éducation de leurs professeurs et universitaires ? L’enseignement à domicile, par exemple, est un mouvement qui prend de l’ampleur et qui permet aux parents de reprendre le contrôle sur l’éducation de leurs enfants, de quitter un modèle autoritaire de contrôle de l’esprit pour aller vers un modèle d’apprentissage, de questionnement, de pensée critique – et c’est réellement ce que devrait être l’éducation. Comprenez que je ne blâme pas les professeurs – ce sont des gens honnêtes plein de bonnes intentions, mais ils sont limités par le système éducatif, qui est contrôlé par notre gouvernement. Le concept du libre peut s’appliquer à l’enseignement supérieur : imaginez une école en ligne pour programmeurs ou comptables ou entrepreneurs, où les vrais professionnels décident du cursus et enseignent les cours et délivrent les diplômes. Si cette alternative devient de plus en plus acceptée (et ceci mettra du temps), il n’y a pas de raison pour qu’un diplôme d’Harvard soit meilleur qu’un diplôme libre, qui serait également beaucoup moins cher.
  • Gouvernement. Nos gouvernements sont dirigés par un nombre relativement limité de personnes (les politiciens et technocrates), qui régentent de nombreux aspects de nos vies, depuis les impôts et les dépenses des gouvernements jusqu’à la régulation de l’internet et du commerce. Mais imaginez que progressivement des alternatives libres pour ces fonctions soient créées et gagnent en reconnaissance. Ceci peut être difficile à imaginer, mais l’exemple des écoles cité précédemment est une manière d’envisager ce changement. L’e-mail est un autre exemple de comment une fonction publique pourrait être co-optée, car le système postal est moins indispensable qu’auparavant – de moins en moins de gens utilisent le service postal pour écrire des lettres, et les jours où nous recevons nos factures par la poste ne deviendront bientôt plus qu’un lointain souvenir. Peut-être que toutes les fonctions des gouvernements ne pourront pas être co-optées (même si c’est possible), mais si suffisamment de services publics deviennent obsolètes à cause de meilleures alternatives, la justification des impôts deviendra plus faible. L’aide libre aux pauvres, plutôt que les allocations sociales. L’aide médicale libre, plutôt qu’un système public de santé. Il y a beaucoup de possibilités.
  • Entreprises. Ceci peut paraitre idéaliste, mais considérons que la puissance des entreprises soit leur capacité à gérer la connaissance, la fabrication et la distribution de produits et de services. Si leur connaissance devient libre au travers d’alternatives – pensez aux médias traditionnels face aux blogs – alors les entreprises ne sont plus réellement nécessaires. Même la fabrication pourrait devenir décentralisée si les brevets sur les produits devenaient libres.
  • Loisirs. Les industries de la musique, des films, de la télévision, des livres et de la presse sont actuellement fermées – avec la production et la distribution de ces sources de divertissements contrôlés par quelques-uns. Seul un petit nombre de personnes réalisent des albums, des films ou des livres, alors qu’il y a beaucoup de gens talentueux partout ailleurs. L’attribution des contrats pour ces choses est dirigée par un petit nombre de gens. Il y a un nombre limité de canaux de distributions. Mais imaginez une alternative libre, où les personnes collaborent sur de la musique et la révèle sur internet. Ceci existe déjà sur internet avec l’industrie des livres et des magazines, où des gens distribuent des livres électroniques gratuits ou écrivent des blogs ou collaborent sur des recettes de cuisine et des manuels utilisateurs. Il n’y a pas de raison qu’une telle collaboration et une distribution gratuite ne puisse pas arriver avec d’autres loisirs, même si la production est un peu difficile ou onéreuse.
  • Argent. Cela peut paraitre paradoxal, mais qu’est-ce que l’argent ? C’est un système fermé qui dit qu’en échange d’un bien ou d’un service, je vais vous donner un « coupon » que vous pourrez utiliser ailleurs pour avoir des biens ou des services. Une alternative libre pourrait être créée, et aussi longtemps que les personnes font confiance au système, il n’y a pas de raison que ceci doive être contrôlé par les gouvernements et ne puisse pas être utilisé mondialement.
  • Internet. La plupart des biens ou services disponibles sur Internet sont actuellement propriétaires, y compris Google, Microsoft et Yahoo. Ceci pourrait bien changer si les gens développaient des alternatives libres de ces biens ou services. Il y en a déjà quelques-unes, depuis les messageries ou moteurs de recherches libres, jusqu’aux wikis et dictionnaires en lignes, annuaires internet, etc.

Notes

[1] La route est longue mais la voie est libre a été proposé par Nemtua sur nos forums le 26 Mai 2004 suite à un appel à slogan pour Framasoft.

[2] Crédit photo : Still wanderer (Creative Commons By)




Une belle histoire comme on les aime chez Framasoft

Voici le récit du passage sous licence libre d’une police cursive éducative que ne renierait pas mes amis de Veni Vidi Libri. Il nous est narré par mon collègue et néanmoins ami Julien Noël qui annonce dans son introduction que c’est le type d’histoire comme on les aime chez Framasoft. Et… il a parfaitement raison 😉

Il cite au passage l’une des grandes réussites francophones du monde du libre à l’école, à savoir Gcompris dont il se murmure qu’il pourrait même être intégré dans les futures versions de l’OLPC.

Cela va sans dire mais cela va mieux en le disant : n’oubliez pas de remercier son auteur si vous l’utilisez parce que ce n’est pas autrement que nous perpétuerons ce bon esprit qui nous anime et qui réussit, comme ici, à convaincre de plus en plus de monde de nous rejoindre.

L’image est un exemple d’utilisation de cette jolie police avec les premiers vers de Liberté célèbre poème de Paul Eluard.

Exemple police cursive Écolier court

Libérez la police !

Julien Noël – Juin 2007

Voici une belle histoire comme on les aime chez Framasoft.

J’ai tout compris

Il était une fois un jeune papa qui initia son fiston, de trois ans à peine, à l’ordinateur. Évidemment, pas question d’apprendre le B-A-BA de l’informatique sur du logiciel propriétaire. Dans la famille, on est libre de père en fils depuis 30 générations[1]. Le futur fils prodige est donc placé devant une machine sous Linux et découvre le maniement du clavier, de la souris, etc. via le formidable logiciel Gcompris.

En cinq jours à peine (si si), l’enfant est capable de reconnaître toutes les lettres et tous les chiffres. Et tout cela, en s’amusant – alors même que le père, féru d’informatique libre et passant de nombreuses heures quotidiennement devant son PC, était très dubitatif quant à l’apprentissage assisté par ordinateur.

Un an plus tard, l’enfant a grandi et il est temps de passer à l’étape supérieure. Au primaire, on apprend d’abord à identifier et à écrire les majuscules (ou les capitales – je n’ai jamais compris la différence). Il s’agit donc maintenant, à partir de polices cursives, d’identifier les lettres calligraphiées… Mais si, vous savez, celles que l’on écrit avec la main (vous savez bien, la main, ce truc qui permet de taper au clavier : eh bien, initialement, au moyen âge, il permettait d’écrire… Si, si !).

L’heureux papa contacte donc le développeur principal de Gcompris[2] et lui demande s’il est possible d’intégrer une police cursive.

La réponse tombe comme un couperet : pas de police cursive dans Gcompris parce que pas de police cursive libre tout court.

Recherche police désespérément

Le papa, têtu comme un Bill Gates décidé à trucider Linus Torvalds, se met donc à la recherche de la perle rare. Il google, google, google et finit par tomber sur ça : http://perso.orange.fr/jm.douteau/index.htm (évidemment, à l’époque, ce n’était pas libre).

Il joint le créateur de ces polices[3] et tente de le convaincre de les passer sous licence libre. Jean-Marie Douteau aime comprendre ce qu’il fait et pourquoi il le fait. S’ensuivent alors de nombreux échanges “épistomail” afin de mieux percevoir les principes et les enjeux du logiciel libre, pourquoi une police gratuite est inutilisable dans Gcompris, pourquoi la GPL et la LGPL… Bref, tout ce qui fait ce joli monde qui nous est si familier mais si obscur lorsque l’on ne baigne pas dedans.

Après un court passage sous licence creative common, le créateur des polices " Écolier court” et “Écolier lignes court” décide de les passer sous licence OFL, orienté dans ce choix par Sophie Gautier, la responsable OpenOffice.org France. Cette décision permettra d’intégrer les deux polices dans Gcompris ET dans OOo[4].

Vive la police libre !

Jean-Marie Douteau se demande maintenant ce que vont devenir ses bébés : il s’impatiente de les voir grandir et attend vos questions, vos remarques, vos encouragements, vos suggestions et vos contributions (par exemple pour ajouter des caractères qui n’y sont pas).

Notes

[1] au moins

[2] Bruno Coudoin

[3] Jean-Marie Douteau

[4] et évidemment dans tout logiciel compatible avec cette licence




Framasoft ou le prix à payer d’un certain succès

The day gravity failed - 4StringsGood - CC-BY

Framasoft vient de recevoir un Lutèce d’Or à la récente manifestation Paris Capitale du Libre. Et pas n’importe lequel celui de la meilleure action communautaire. Nous sommes heureux et fiers de partager donc ce prix honorifique avec tous ceux et celles qui de près ou de loin ont un jour collaboré avec nous. Un énorme merci à vous qui depuis cinq bonnes années avez contribué avec nous à faire connaître et diffuser le logiciel libre et son état d’esprit au plus large public possible.[1]

Mais paradoxalement cette distinction arrive à un moment où nous sommes si ce n’est à bout de souffle en tout cas en fin de cycle.

Il est très délicat de distinguer des individualités dans une communauté, et nous savons bien que personne n’est irremplaçable, mais il n’en demeure pas moins que la réussite de Framasoft, aussi communautaire soit-elle, repose également sur les épaules de quelques uns.

En effet pour que ça marche il faut une conjonction de facteurs favorables. Il faut entre autres une bonne idée de base (pour nous cela a été l’approche originale et frondeuse des logiciels libres à partir de Windows), une bonne ambiance, une bonne organisation, de bons outils, plein de bonnes volontés… mais surtout et quoiqu’il arrive il faut nécessairement quelques fourmis en coulisses prêtes à donner beaucoup de leur temps… libre pour animer et coordonner le réseau Framasoft dans son ensemble.

Il se trouve que certaines de ces fourmis, pourtant toujours aussi motivées, finissent l’année épuisées et frustrées. Epuisées car il arrive un moment où le développement de l’activité est tel que l’enthousiasme n’arrive plus à compenser la difficulté de devoir coincer ce travail bénévole entre vie professionnelle et vie privée. Frustrées car de nombreux projets en cours ou en préparation n’ont pu avancer faute de disponibilité suffisante.

D’ordinaire ces turpitudes personnelles sont mises de côté afin de ne pas affaiblir le moral des troupes. D’ordinaire aussi la lassitude n’est que passagère et elle est bien prise en charge par le reste du groupe. Mais aujourd’hui la situation est plus complexe car d’un côté nous sommes moins nombreux que par le passé à être présents et compétents pour relayer les défaillances et de l’autre côté ces fourmis spéciales ne souhaitent plus (ou ne peuvent plus) rempiler dans les mêmes conditions. Comme le dit Francis Cabrel c’est juste une question d’équilibre 😉

Or nous avons la faiblesse de penser que nous pouvons continuer à apporter notre petite pierre à l’édifice dans un contexte où plus le libre avance et plus il rencontre de résistances. Nous pensons que la confiance et l’énergie créatrice que nous avons su dans la durée engendrer autour de nous est précieuse. En un mot comme en cent nous avons carrément l’outrecuidance de penser que ce serait dommage pour le libre francophone de nous voir lentement décliner puis disparaître.

Que faire alors ? Il y a bien sûr de nombreuses pistes (et de nombreux y’a qu’à, faut qu’on) mais nous avons beau prendre le problème par tous les bouts nous pensons que la solution la plus pertinente (mais également la plus ambitieuse) serait de faire gagner du temps à ces fourmis à haut karma ajouté. L’idéal serait donc de substituer leur activité professionnelle par une activité pour Framasoft. En un mot comme en cent nous souhaiterions que l’aventure Framasoft soit aussi génératrice d’emplois !

Nous aimerions donc pérenniser notre action et poursuivre nos projets en étant capable de salarier un ou deux permanents pour notre association. Quand bien même nous n’avions pas prémédité une telle perspective, nous avons pleinement conscience de la difficulté de la tâche (surtout quand on commence à se pencher un peu sur le coût bien réel d’une telle opération). Et il est fort possible que, contrairement aux précédents, nous ne réussissions pas ce pari là. Mais à l’impossible nul n’est tenu et puis avec internet on n’est jamais au bout de nos surprises…

Nous nous déclarons donc officiellement à la recherche de fonds, subventions, partenariats publics ou privés, généreux mécènes… et de toutes les idées possibles et imaginables pour atteindre cet objectif qui, très concrètement, se chiffre charges comprises à un minimun de 40.000 € pour pouvoir démarrer l’exercice en janvier 2008.

Merci de votre attention, de vos futurs commentaires et suggestions, et surtout merci de nous soutenir en relayant l’information pour nous permettre de mieux atteindre ceux qui pourraient être susceptibles de nous aider dans cette petite entreprise qui ne souhaite pas connaître la crise.

Pour tout contact : aka AT framasoft.net

Notes

[1] L’illustration est une photographie de 4StringsGood intitulée The day gravity failed issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-SA




Ouvrons le débat de l’informatique à l’école

Reproduction de Informatique et TIC : une vraie discipline ?, un récent article de Jean-Pierre Archambault[1], que nous connaissions depuis longtemps comme héraut du libre éducatif, mais qui élargit ici la problématique au présent et à l’avenir de l’informatique et des TIC à l’école, et ce faisant pose finalement la question de la place des technologies de l’information et de la communication dans notre actuelle et future société.

L’occasion pour moi de citer en rappel deux initiatives liées à la récente campagne présidentielle française 2007, l’une de l’ADULLACT et l’autre de l’APRIL (avec son initiative Candidats.fr).

Extrait de la Lettre aux candidats à l’élection présidentielle de 2007 (ADULLACT)

C’est la jeunesse qui fera le monde de demain. Il est très urgent d’enseigner très tôt la maîtrise et non pas seulement l‘utilisation de l’informatique, les techniques et non pas les modes opératoires. Il faut promouvoir l’informatique comme discipline à part entière dans l’enseignement secondaire, et y encourager l’esprit et les outils de production et de partage, pour le savoir et les richesses. Il faut former les acteurs et non de simples consommateurs de la société de l’information. Pourquoi dans notre pays collégiens et lycéens ne peuvent-il s’initier à la programmation ou au travail collaboratif ?

Extrait du Questionnaire de Candidats.fr (APRIL)

Êtes-vous favorable à ce que l’informatique soit une composante à part entière de la culture générale scolaire de tous les élèves sous la forme notamment d’un enseignement d’une discipline scientifique et technique au lycée ?

Êtes-vous favorable à ce que les élèves soient formés non pas à une gamme de produits (e.g. la suite Microsoft Office) mais à des catégories d’outils (e.g. traitement de texte, tableur, logiciels de présentation…) ?

Avec des réponses contrastées (ADULLACT et APRIL) en particulier de celui qui est devenu dans l’intervalle le président de la République française (réponses PDF de Nicolas Sarkozy à l’ADULLACT et à l’APRIL).

Il est effectivement temps de faire bouger les lignes et ne pas se satisfaire de la situation actuelle qui ressemble parfois à de l’inertie pendant que le monde avance.

Heureusement que, dans un contexte proche de l’urgence, nous pouvons compter sur l’expérience (et l’expertise) de la communauté du libre qui, je crois, lui donne une perception fine des enjeux. Encore faut-il qu’elle soit écoutée en haut lieu…

Vous trouverez une version PDF de l’article en fin de page.[2]

Student in Class - foundphotoslj - CC-BY

Informatique et TIC : une vraie discipline ?

Jean-Pierre Archambault – Medialog 62 Juin 2007

Avec l’introduction de la maîtrise des TIC dans le socle commun de connaissances et de compétences et la généralisation du B2i, un consensus existe pour affirmer qu’il faut préparer les futurs citoyens de la société de la connaissance à devenir des utilisateurs « intelligents » et non « presse-boutons » des technologies. Mais il n’existe pas de consensus sur la façon de s’y prendre. Certains militent pour la création d’une discipline scolaire « Informatique et TIC ».

Tout le monde a en mémoire les débats qui ont accompagné en 2006 la transposition de la directive européenne sur les droits d’auteurs et les droits voisins dans la société de l’information (DADVSI) [3]. Ils concernaient notamment l’exercice du droit à la copie privée, la possibilité d’écouter sur plusieurs appareils un morceau de musique acquis en bonne et due forme… c’est-àdire la vie quotidienne de millions de gens. Ils portaient également sur l’interopérabilité, les DRM (Digital Rights Management) ou mesures techniques de protection, les logiciels de peer to peer, le code source des programmes (il fut abondamment question des logiciels libres), le droit un peu abscons des bases de données… Il est difficile au simple citoyen de maîtriser la complexité de ces notions techniques et juridiques et donc de mesurer l’impact de la loi. Par exemple, dans l’article 13 de la loi finalement adoptée, on peut lire : « Ces mesures techniques sont réputées efficaces lorsqu’une utilisation visée au même alinéa est contrôlée par les titulaires de droits grâce à l’application d’un code d’accès, d’un procédé de protection tel que le cryptage, le brouillage ou toute autre transformation de l’objet de la protection ou d’un mécanisme de contrôle de la copie qui atteint cet objectif de protection… Un protocole, un format, une méthode de cryptage, de brouillage ou de transformation ne constitue pas en tant que tel une mesure technique au sens du présent article… Les mesures techniques ne doivent pas avoir pour effet d’empêcher la mise en oeuvre effective de l’interopérabilité, dans le respect du droit d’auteur… » [4]

Une nouvelle forme d’illettrisme

Or, nul n’est censé ignorer la loi ! Mieux, chacun doit être en mesure de contribuer à sa manière à son élaboration et, pour cela, de comprendre ce dont il s’agit et de bien mesurer les enjeux et les conséquences des textes adoptés par le Parlement. Quelles sont les représentations mentales opérationnelles, les connaissances scientifiques et techniques qui permettent qu’il en soit ainsi ? Ces questions valent également pour la vie de tous les jours, quand il faut décrypter l’offre d’un fournisseur d’accès à Internet, avoir une idée de l’origine et de la responsabilité d’un dysfonctionnement (savoir par exemple pour quelles raisons une page web peut se faire attendre). Nous sommes de plain-pied dans la problématique de la culture générale informatique qui doit être dispensée par l’École. Comment procéder pour former tous les élèves à la société de l’immatériel ? Car, comme le soulignent Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet, dans l’économie de l’immatériel « l’incapacité à maîtriser les TIC constituera (…) une nouvelle forme d’illettrisme aussi dommageable que le fait de ne pas savoir lire et écrire » [5]. Et comment, dans le même temps, dispenser un enseignement qui prépare au mieux la formation ultérieure des spécialistes de haut niveau dont le pays a besoin ? Car, comme le relevait un article du Monde du 18 octobre 2006 sur les métiers de l’informatique, « la profession, où l’âge moyen est de 35 ans, commence à connaître une forte tension sur les recrutements des meilleurs profils : chefs de projet, ingénieurs spécialisés dans les nouvelles technologies, commerciaux, consultants spécialisés… ».

La question n’est pas nouvelle. Depuis une trentaine d’années, pour l’essentiel, deux approches se succèdent, coexistent, suscitent de vifs et intéressants débats. Pour l’une, les apprentissages doivent se faire à travers les usages de l’outil informatique dans les différentes disciplines existantes. Pour l’autre, l’informatique étant partout, elle doit être quelque part en particulier, à un moment donné, sous la forme d’une discipline scolaire en tant que telle [6].

Dans sa thèse, La constitution de l’informatique comme discipline scolaire (1987), Georges- Louis Baron, professeur à l’Université Paris V, parle de « lent cheminement vers le statut de discipline scolaire », et rappelle les conclusions d’un colloque international organisé à Sèvres en 1970 par le CERI-OCDE : « L’introduction d’un enseignement de l’informatique dans l’enseignement de second degré est apparu comme indispensable » [7]. Il y a eu, dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix, une option informatique dans les lycées d’enseignement général. Créée en 1982, elle a été supprimée en deux temps, alors qu’elle était en voie de généralisation (première suppression en 1992, rétablissement en 1995, deuxième suppression en 1997). Le « cheminement » est donc quelque peu tortueux. Le cours de technologie au collège comporte une composante informatique bien identifiée. Le B2i, quant à lui, s’inscrit dans la démarche qui situe les apprentissages dans les usages de l’outil informatique dans l’ensemble des disciplines. Il figurera dans les épreuves du brevet des collèges et du baccalauréat, ce qui constitue une reconnaissance institutionnelle qui n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur, indépendamment des avis que l’on peut avoir sur les contenus et les modalités d’évaluation.

Il arrive que cette question de la culture générale informatique ne soit pas exempte d’une certaine confusion, dans la mesure où l’on ne distingue pas suffisamment les objectifs généraux, les compétences à acquérir, les contenus scientifiques permettant de les atteindre – que l’on doit expliciter très précisément –, les méthodes pédagogiques et didactiques des disciplines. Rappelons donc succinctement que les statuts et les enjeux éducatifs de l’informatique et des TIC sont multiples.

L’informatique, outil et objet d’ensignement

Il y a un enjeu d’intégration d’instruments modernes pour améliorer la qualité de l’enseignement dans le contexte de sa démocratisation. L’ordinateur enrichit la panoplie des outils de l’enseignant. Il se prête à la création de situations de communication « réelles » ayant du sens pour des élèves en difficulté. Il constitue un outil pour la motivation. Il favorise l’activité. Il aide à atteindre des objectifs d’autonomie, de travail individuel ou en groupe. L’ordinateur est aussi encyclopédie active, créateur de situation de recherche, affiche évolutive, tableau électronique, outil de calcul et de traitement de données et d’images, instrument de simulation, évaluateur neutre et instantané, répétiteur inlassable, instructeur interactif… L’informatique s’immisce dans l’ « essence des disciplines » et leur enseignement doit en tenir compte. Cela vaut pour tous les ordres et niveaux d’enseignement, et notamment pour les formations techniques et professionnelles, tant les métiers, les processus de travail, les profils et les qualifications requises ont évolué. L’ordinateur est outil de travail personnel et collectif des enseignants, des élèves et de la communauté éducative. Enfin, l’informatique et les TIC sont objet d’enseignement car composantes incontournables de la culture générale de notre époque. Tous ces statuts ne s’excluent aucunement. Au contraire, ils se complètent et se renforcent. Ainsi le professeur de SVT pourra-t-il d’autant mieux enseigner l’expérimentation assistée par ordinateur et la simulation qu’il pourra s’appuyer sur de solides connaissances de base que ses élèves auront acquises précédemment et ailleurs que dans sa discipline.

Une discipline scolaire ?

En fait, la vraie question posée est celle de savoir s’il doit y avoir, à un moment donné de la scolarité obligatoire, apprentissages en matière de TIC et d’informatique sous la forme d’une discipline scolaire à part entière, comme c’est le cas dans un certain nombre de pays, par exemple la Corée du Sud, la Pologne et dernièrement le Maroc. Différentes raisons, selon nous, militent en faveur d’une réponse positive. D’abord, peuton considérer que « s’immerger c’est apprendre » ? À l’École et hors de l’École. L’utilisation d’un outil, matériel ou conceptuel, suffit-elle pour le maîtriser ? L’existence des enseignements techniques et professionnels est là pour rappeler que la réponse est évidemment non ! Jean-Michel Bérard, Inspecteur général de l’Éducation nationale, dit sans ambages que « l’utilisation d’un outil, si fréquente et diversifiée soit-elle, ne porte pas en elle-même les éléments qui permettent d’éclairer sa propre pratique » [8]. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas s’appuyer sur les pratiques et les expériences des élèves, mais avec l’objectif de les dépasser. Jean-François Cerisier, maître de conférences à l’Université de Poitiers, s’étonne de propos selon lesquels « les jeunes seraient naturellement outillés pour mettre en oeuvre des dispositifs techniques complexes dans une logique d’immersion qui postule implicitement que la pratique naïve des outils suffirait à produire des apprentissages pourtant complexes » [9]. Il indique qu’une étude conduite auprès d’élèves du cycle 3 a montré que la plupart d’entre eux ne disposaient pas d’une représentation suffisamment structurée d’Internet pour engager des démarches de recherche d’information même simples, et qu’ils « peinent à élaborer une requête documentaire lorsqu’ils utilisent un moteur de recherche standard ». Cela ne saurait surprendre quand on sait que le sens des opérateurs logiques (ET, OU) diffère de celui qu’ils ont dans le langage courant, que des éléments de logique figuraient dans les programmes de mathématiques des classes de seconde dans les années soixante-dix, et que leur compréhension n’allait pas de soi. On ne peut donc que le suivre quand, dans un autre article, il demande : « Comment en effet procéder à une recherche d’information efficace lorsque l’on n’a aucune connaissance du mode de fonctionnement de l’instrument utilisé ? » [10]. Par ailleurs, on sait que la science progresse en dégageant du « simple » dans la réalité complexe. Et que la pédagogie recommande de ne pas faire compliqué quand il faut faire simple. Dans une discipline donnée, se fixer, dans le même mouvement, des objectifs cognitifs et d’autres relatifs à l’outil informatique que l’on utilise, risque d’amener à échouer sur les deux tableaux. Chaque chose en son temps. J.-F. Cerisier fait également référence à « l’École comme seul lieu possible de prise en compte systématique des conceptions naïves ». C’est aussi le seul endroit où les élèves rencontrent la connaissance sous une forme structurée et organisée, où ils s’approprient « l’intelligence » des outils conceptuels pour bien s’en servir.

On ne fait pas des sciences expérimentales, ou de la technologie, de la même façon à l’école primaire et au lycée. La culture informatique s’acquiert donc selon des modalités diversifiées dans le temps. À l’école primaire, le B2i correspond bien aux méthodes d’initiation des enfants aux sciences et aux techniques. De plus, et c’est fondamental, il y a un enseignant unique, qui maîtrise donc ses progressions pédagogiques et leurs cohérences, l’organisation du temps scolaire et qui se coordonne facilement avec lui-même ! Ce qui n’est pas le cas au collège : là résident pour une bonne part les difficultés constatées de mise en oeuvre du B2i. Il n’est déjà pas évident d’organiser des apprentissages progressifs sur la durée lorsque les compétences recherchées sont formulées de manière très générale (du type « maîtriser les fonctions de base » ou « effectuer une recherche simple »), éventuellement répétitives à l’identique d’un cycle à l’autre, et que les contenus scientifiques, savoirs et savoir-faire précis permettant de les acquérir, ne sont pas explicités. Mais, quand, en plus, cela doit se faire dans des contributions multiples et partielles des disciplines, à partir de leurs points de vue, sans le fil conducteur de la cohérence didactique des outils et notions informatiques, on imagine aisément le caractère ardu de la tâche au plan de l’organisation concrète. Ainsi, un rapport de l’IGEN souligne-t-il que, « si différentes circulaires précisent les compétences qui doivent être validées et le support de l’évaluation (feuille de position), elles laissent néanmoins dans l’ombre de l’autonomie les modalités concrètes de mise en oeuvre » [11]. Pour se faire une idée de ces difficultés, il suffit d’imaginer l’apprentissage du passé composé et du subjonctif qui serait confié à d’autres disciplines que le Français, au gré de leurs besoins propres (de leur « bon vouloir »), pour la raison que l’enseignement s’y fait en français.

Former des utilisateurs « intelligents »

Au collège, le cours de technologie nous semble être un lieu institutionnel adapté à l’acquisition d’une maîtrise des outils informatiques, dont les enseignants des autres disciplines peuvent alors bénéficier dans leurs démarches pédagogiques, d’une manière réaliste. La complémentarité objet-outil d’enseignement peut donner toute son efficacité quand on l’envisage dans cette optique.

Au lycée, dans le prolongement des acquis précédents, une approche spécifique et scientifique, dans le cadre d’un enseignement particulier, permet de les capitaliser et de favoriser les usages pédagogiques des TIC dans les autres matières. Elle constitue une étape qualitativement nouvelle permettant de se fixer des objectifs ambitieux et incontournables pour des générations appelées à évoluer dans la société de la connaissance, dans laquelle on sait le rôle éminent joué par les TIC, de former des « utilisateurs intelligents » et des citoyens à part entière. Quand une matière est omniprésente dans la société, elle devient un élément de la culture générale, et de la culture scolaire, sous la forme d’une discipline particulière que l’on étudie pour elle-même afin de mieux la mettre au service des autres disciplines. Avec des enseignants spécialisés, des programmes, des horaires et des épreuves au baccalauréat. Jacques Baudé, président d’honneur de l’EPI (association Enseignement Public et Informatique), rappelle opportunément que « pendant plus de dix ans, le Conseil scientifique national (CSN), pilotant l’option informatique des lycées, a montré que la mise au point de programmes d’enseignement n’a pourtant rien d’impossible ; ce n’est ni plus difficile ni plus facile que dans n’importe quelle autre discipline ! Les invariants enseignables au lycée se dégagent somme toute assez facilement à condition de pratiquer une large concertation avec les universitaires et les enseignants du terrain » [12].

Ces invariants, dont parle Jacques Baudé, doivent inclure des activités d’algorithmique et de programmation, non pas pour former des informaticiens professionnels – même si cela y contribue – mais pour que les élèves comprennent la logique de fonctionnement de l’ordinateur et des environnements informationnels (si l’on apprend à résoudre des équations du second degré ce n’est pas parce qu’on en résout tous les jours !). Charles Duchâteau, professeur aux facultés universitaires N.-D. de la Paix de Namur, s’exprime en ce sens : « J’ai été et je reste parmi ceux qui croient que l’apprentissage de la programmation est formatif et qu’il ne faut pas tout mesurer à l’aune de l’utilité immédiate. Je crois aussi que les méthodes et concepts typiques de l’algorithmique sont parmi les plus fondamentaux de l’informatique et que, de plus en plus, une certaine familiarité avec le “faire faire” qui est au coeur de la programmation, au sens large, fait partie d’une utilisation efficace de beaucoup d’outils logiciels récents » [13]. Écrire des programmes informatiques, même très simples, permet également de donner de la substance à ce que sont les codes source et objet, et donc de mieux percevoir les enjeux des logiciels libres. La « philosophie » de ces logiciels est en phase avec l’objectif de former des utilisateurs « intelligents » car la connaissance du code permet la compréhension de la logique et du fonctionnement des logiciels.

Pour Jean-Pierre Demailly, membre de l’académie des Sciences, « un enseignement des langages, des algorithmes et de la programmation serait bien utile à partir du lycée. Tout d’abord parce que c’est un véritable besoin économique de mieux préparer les élèves à acquérir des connaissances technologiques solides, mais aussi parce que cela intéresserait de nombreux jeunes – dont l’informatique est parfois une passion en dehors de l’école » [14].

Pour résumer, une approche équilibrée garante d’une bonne culture générale scolaire doit, selon nous, s’appuyer sur l’utilisation de l’ordinateur dans les disciplines pendant toute la scolarité, le B2i à l’école primaire, le cours de technologie au collège et une matière « Informatique et TIC » au lycée. Avec la conviction que pareille intégration résolue de l’informatique et des technologies modernes dans le système éducatif est de nature à faciliter les évolutions économiques, sociales et culturelles du XXIe siècle.

Notes

[1] Jean-Pierre Archambault – CNDP-CRDP de Paris – Chargé de mission veille technologique

[2] L’illustration est une photographie de foundphotoslj intitulée Student in Class issue de Flickr et sous licence Creative Commons BY-SA

[3] Jean-Pierre Archambault, « Innover ou protéger ? Un cyberdylemne », Médialog n°58.

[4] lien

[5] Maurice Lévy, Jean-Pierre Jouyet, L’économie de l’immatériel – La croissance de demain, rapport de la commission sur l’économie de l’immatériel remis à Thierry Breton, décembre 2006.

[6] Jean-Pierre Archambault, Démocratie et citoyenneté à l’heure du numérique : les nécessités d’un enseignement lien

[7] lien.

[8] Jean-Michel Bérard, « Ordinateur et système éducatif : quelques questions » in Utilisations de l’ordinateur dans l’enseignement secondaire, Hachette Éducation, 1993.

[9] Jean-François Cerisier, « Qui est derrière Internet ? Des représentations tenaces », Les Cahiers pédagogiques n°446, octobre 2006.

[10] Jean-François Cerisier, « La nature du B2i lui permet-elle d’atteindre ses objectifs ? », Les dossiers de l’ingénierie éducative n°55, septembre 2006.

[11] lien en page 17.

[12] Jacques Baudé, Pour une culture générale intégrant l’Informatique et les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), lien

[13] Charles Duchâteau, Peut-on définir une « culture informatique » ? lien

[14] Jean-Pierre Demailly, professeur à l’université Grenoble I, directeur de l’Institut Fourier, membre de l’académie des Sciences, in interview à l’EPI, avril 2005. lien




D’une femme l’autre

Il y a quelques perles qui trainent sur YouTube et consors[1].

Sur une (sublime) musique de Bach, la Suite pour Violoncelle N° 1. BWV 1007. Sol Majeur sarabande (dont vous pouvez trouver une interprétation par Antonio Meneses en libre téléchargement sur Magnatune), on retrouve dans l’ordre les artistes suivants :

Leonardo Da Vinci, Raphael – Raffaello, Titian – Tiziano Vecellio, Sandro Botticelli, Giovanni Antonio Boltraffio, Albrecht Dürer, Lucas Cranach the Elder, Antonello da Messina, Pietro Perugino, Hans Memling, El Greco, Hans Holbein, Fyodor Stepanovich Rokotov , Peter Paul Rubens, Gobert, Caspar Netscher, Pierre Mignard, Jean-Marc Nattier, Élisabeth-Louise Vigée-Le Brun, Sir Joshua Reynolds, Franz Xaver Winterhalter, Alexei Vasilievich Tyranov, Vladimir Lukich Borovikovsky, Alexey Gavrilovich Venetsianov, Antoine-Jean Gros, Orest Adamovich Kiprensky, Amalie, Jean-Baptiste Camille Corot, Édouard Manet, Flatour, Jean Auguste Dominique Ingres, William Clark Wontner, William-Adolphe Bouguereau, Comerre, Leighton, Blaas, Renoir, Millias, Duveneck, Cassat, Weir, Zorn, Alphonse Mucha, Paul Gaugan, Henri Matisse, Picabia, Gustav Klimt, Hawkins, Magritte, Salvador Dali, Malevich, Merrild, Modigliani, Pablo Picasso.

Notes

[1] Le problème avec YouTube c’est que non seulement on n’a aucune idée de la licence de la vidéo mais en plus on finit par perdre l’identité de l’auteur puisque que la même vidéo se retrouve uploadée par plusieurs membres qui ne laissent pas forcément trace de l’adresse d’origine. Si vous avez des pistes ici n’hésitez pas à le signaler.




Dell + GNU/Linux Ubuntu : Un mariage assumé et médiatisé qui m’émeut

Dell.com - Ubuntu - screenshot

On peut toujours faire la fine bouche (en remarquant par exemple que la différence de prix à configuration similaire[1] n’est pas flagrante entre un modèle Ubuntu[2] et un modèle Windows Vista) mais on ne peut nier le plaisir de voir une distribution GNU/Linux s’afficher aujourd’hui en ouverture de dell.com, qui n’est rien d’autre que le premier site mondial de vente en ligne d’ordinateurs.

Dell a assurément marqué des points sur ce coup-là parce qu’ils sont allés au bout de leur démarche de consultation avec pour conséquence la mise en place très rapide d’offres Ubuntu inside tout de suite mises en avant.

Ce faisant c’est Linux et par extension le logiciel libre dans son ensemble qui ont marqué des points notamment chez le grand public qui y verra certainement là un gage de sérieux, de confiance mais aussi une assurance de trouver dès le départ des ordinateurs parfaitement configurés pour accueillir Ubuntu.

Quelque soit le degré de perfectionnement de l’offre c’est assurément un évènement majeur qui permet de mesurer le chemin parcouru…

Notes

[1] En fait on ne peut pas véritablement faire de comparaison parce que les modèles sont similaires sans jamais être identiques. Pas le peine de chercher bien loin le pourquoi du comment.

[2] Autre petit bémol sur le site de Dell actuel, la mention très discrète de Linux par rapport à l’omniprésence d’Ubuntu.