Avec le temps, va, tout s’en va…

Salut l’ami Léo, toi le poète, l’insoumis, l’anarchiste… Regarde un peu ce que tes « ayant-droits » ont fait de toi. Je te préviens, c’est pas beau à voir et c’est difficile à entendre (dans tous les sens du terme). De quoi se retourner plusieurs fois dans sa tombe, surtout en présence de l’innocence des enfants.

Résumons calmement (si possible) la petite histoire[1].

La célèbre chanson Avec le temps de Léo Ferré figure cette année au programme musique de baccalauréat. Du coup la très officielle et vénérable institution scolaire SCÉRÉN-CNDP nous a proposé à la rentrée 2008 le service suivant ainsi présenté (rappelons pour la forme la signification des acronymes : SCÉRÉN pour Services, culture, éditions, ressources pour l’Éducation nationale, et CNDP pour Centre national de documentation pédagogique) :

Chansons au baccalauréat 2009-2010

Le SCÉRÉN-CNDP et le Hall de la chanson s’associent pour proposer un nouveau site de téléchargement légal des chansons inscrites au programme musique du baccalauréat 2009. Candidats, professeurs et parents trouveront ici, non seulement les chansons dans des interprétations de référence, mais aussi, progressivement, d’autres versions et d’autres mises en musique qui enrichiront la connaissance des œuvres.

En savoir plus : www.chansons-baccalaureat.fr

Pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas Le Hall de la Chanson :

Le Hall de la Chanson, Centre National du Patrimoine de la Chanson, des Variétés et des Musiques actuelles, association de la loi 1901 établie à la Villette, est soutenu par le Ministère de la Culture et la SACEM.

Son objectif est de valoriser un patrimoine méconnu, oublié, parfois injustement négligé, et d’en raconter l’histoire.

Cela part donc d’un bon sentiment. Mais rendons-nous donc sur ce « site de téléchargement légal des chansons inscrites au programme musique du baccalauréat 2009 ».

Si l’on veut obtenir notre si belle chanson de Ferré, il nous en coûtera 0,99 euros.

Mais en fait il nous en coûtera beaucoup plus car le service est complètement verrouillé par le « choix Microsoft », en utilisant une technologie que l’on croyait définitivement enterrée : les DRM !

C’est écrit noir sur blanc sur la page de téléchargement : WMA DRM (protégé) – Compatible uniquement Microsoft Windows.

Chansons au Baccalauréat 2009-2010 - Copie d'écran

Il y a des Conditions Générales de Vente. Extrait :

Le service de vente de musique s’adresse aux internautes qui possèdent un ordinateur compatible PC équipé d’un processeur cadencé à 450MHz ou plus, de 64Mo de mémoire vive et de 640Mo d’espace disque disponible au minimum , d’un Système d’exploitation: Microsoft Windows 98SE ou plus récent et d’une carte son reconnue par Windows.

Il est optimisé pour Internet Explorer 6 ou ultérieur et nécessite Windows Media Player 9 (celui fourni avec Windows XP) ou ultérieur pour l’écoute, la gravure et le transfert vers les baladeurs numériques compatibles.

Et plus loin, conséquence directe des DRM, des fois qu’il vous viendrait l’idée de vouloir lire vos fichiers sous autre chose que Windows et son affreux Media Player :

Le Client s’engage également à ne pas essayer de contourner ou de modifier les logiciels nécessaires à l’utilisation du service.

Sans oublier, pour que le tableau soit complet, l’interdiction de liens (je rappelle que l’idée de départ c’est a priori de rendre service aux élèves qui passent le BAC) :

La société Starzik interdit à tout tiers de placer un lien hypertexte pointant sur une ou plusieurs pages du SITE sans son autorisation expresse et préalable.

Oups, c’est déjà fait ! (Starzik étant, à ce que j’ai compris, la société qui a mis en place le site)

Mais c’est l’Aide en ligne qui devient parfois totalement orwellienne. Morceaux choisis :

Attention ! pour que vos phonogrammes PROTEGES PAR DRM soient utilisables, il est indispensable que toutes ces opérations soient réalisées avec le Logiciel Windows Media Player de Microsoft version 10 ou 11 A JOUR (l’utilisation d’un autre lecteur tel que WinAmp, peut vous avoir fait consommer vos licences pour rien).

(…) Pour écouter le titre, démarrer l’application Lecteur Windows Media, dans le menu Fichier, sélectionnez "Ouvrir", et naviguez jusqu’au dossier où vous avez enregistré le fichier lors de son téléchargement. Ouvrez ce fichier et le lecteur Windows média player, après avoir récupéré la licence associée à ce titre (ou l’album dont il est issu si vous l’avez acquis entièrement) se mettra automatiquement à lire le morceau choisi.

(…) Lors de la première écoute d’un morceau acheté au détail, ou lors de l’écoute du premier titre tiré d’un album acheté en tant que tel, le Lecteur Windows Media à besoin d’acquérir une licence d’utilisation sur le site de Hall de la chanson – Sceren – CNDP. Vous devez donc être connecté ou établir une connexion à internet lors de cette première écoute. Une partie des informations de sécurité qui composent une licence sont stockées sur nos serveurs, voilà pourquoi il vous est nécessaire d’être connecté à Internet lors de la première écoute.

(…) La licence ainsi obtenue permettra l’écoute illimitée du phonogramme sur votre ordinateur, sa gravure (7 fois), et son transfert sur baladeur numérique compatible (5 fois). Cette license n’est utilisable que sur l’ordinateur sur lequel elle a été acquise. En cas de perte de celle-ci, une seconde et dernière license pourra vous être délivrée (une deuxième fois).

(…) A cette fin, vous devez posséder un baladeur numérique compatible avec le format WMA, et respectant le standard SDMI (système de protection des droits d’auteur DRM, qui permet à l’ensemble des artistes ayant contribué à la création des œuvres que vous avez téléchargées, d’être rétribués). Une liste de ces baladeurs est disponible sur le site de Microsoft à cette adresse. Attention, pour être pris en compte par le lecteur Windows Media Player, la plupart des baladeurs nécessitent l’installation préalable d’un ‘driver ou plugin’ sur la machine. Celui-ci est généralement fourni avec votre baladeur, veuillez donc vous référer à la notice d’utilisation jointe à celui-ci.

(…) Il peut arriver quelques fois que vous ne parveniez pas sur votre page de téléchargement. Les causes peuvent être multiples et n’entrent pas dans le propos de cette section.

Et le reste est à l’avenant. Je n’ai pas bien compris au juste ce qu’ils appelaient un « phonogramme ». Mais si il n’y avait que cela que je n’avais pas bien compris…

On notera qu’ils ne sont pas dénués d’humour, puisqu’après le véritable parcours du combattant de la gravure et du transfert sur baladeur, on a droit à lire respectivement ceci en guise de récompense : « Profitez maintenant de vos dernières acquisitions dans votre salon… » et « Profitez maintenant de vos dernières acquisitions en promenade… »

Et pour finir en beauté, les Inspecteurs s’en mêlent et s’emmêlent (lu sur le site de l’Académie de Poitiers) :

Remarque de l’inspection générale : ce modèle économique novateur a été difficile à mettre en place. Si sa réussite est avérée et le nombre de téléchargements significatifs, de nouvelles perspectives s’offriraient pour apporter de la ressource documentaire aux professeurs à tous les niveaux de l’enseignement.

Conclusion 1 (blasée) : Votons l’Hadopi et les moutons seront bien gardés !

Conclusion 2 (plus constructive) : Et si nous proposions un autre dispositif pour l’année prochaine ?

PS aux lycéens : Avec le temps sur Dailymotion.

Notes

[1] J’ai glané cette (mauvaise) nouvelle sur la liste de discussion des adhérents de l’April. D’ailleurs, il ne manque plus grand monde pour atteindre l’objectif fixé des cinq mille membres. Encore un petit effort 😉




Le mouvement du logiciel libre vu par Hervé Le Crosnier

Aussiegall - CC by« … mais ce serait peut-être l’une des plus grandes opportunités manquées de notre époque si le logiciel libre ne libérait rien d’autre que du code. »

Quand Hervé le Crosnier s’immisce sur le site de l’association Attac pour leur (et nous) parler du mouvement du logiciel libre, cela donne un article majeur qui vient parfaitement illustrer la citation mise en exergue sur ce blog, permettant de mesurer à l’instant t le chemin parcouru[1].

Extrait : « N’ayons pas peur de dire la même chose avec d’autres mots qui parleront peut-être plus clairement aux héritiers du mouvement social et ouvrier : le mouvement des logiciels libre a fait la révolution, créé de nouveaux espaces de liberté, assuré un basculement des pouvoirs et libéré plus largement autour de lui ce qui aurait pu devenir un ordre nouveau, balisé par les décisions de quelques entreprises. Comme toute révolution, elle est fragile, comporte des zones d’ombres, des « risques » de dérapages ou de récupération. Mais avant tout, comme les révolutions sociales, elle est un formidable espoir qui va ouvrir à la joie du monde non seulement les acteurs, mais tous les autres courants entraînés dans la dynamique… »

À lire, en évitant le « syndrome des textes longs à l’ère de la distraction permanente » (pour vous aider : version PDF de cet article), mais aussi et surtout à faire lire à votre entourage.

Leçons d’émancipation : l’exemple du mouvement des logiciels libres

URL d’origine du document

Hervé Le Crosnier – 24 avril 2009 – Attac
Licence Creative Commons By-Nc

Un mouvement ne parle que rarement de lui-même. Il agit, propose, théorise parfois sa propre pratique, mais ne se mêle qu’exceptionnellement de la descendance de son action dans les autres domaines, qu’ils soient analogues, tels ici les autres mouvement dans le cadre de la propriété immatérielle, ou qu’ils soient plus globalement anti-systémiques. Les incises sur le rôle politique du mouvement du logiciel libre dans la phase actuelle et sa puissance d’émancipation ne sont donc que mes propres interprétations… même si une large partie du mouvement en partage, si ce n’est l’expression, du moins le substrat. Mais d’autres, pourtant membres du même mouvement, et construisant eux aussi le bien commun du logiciel libre pourraient penser que leur motifs d’adhésion et leur objectifs restent largement différents, considérant l’élaboration de logiciels libres comme une autre approche de l’activité capitalistique et de marché, mais qui leur semble plus adaptée au travail immatériel. Approche « pragmatique » et approche « philosophique » ne sont pas incompatibles, c’est du moins la principale leçon politique que je pense tirer de ce mouvement et de son impact plus global sur toute la société. Car si un mouvement ne parle pas de lui-même, il « fait parler » et exprime autant qu’il ne s’exprime. Le mouvement des logiciels libres, et ses diverses tendances, est plus encore dans ce cas de figure, car son initiateur, Richard M. Stallman n’hésite pour sa part jamais à placer les fondements philosophiques au cœur de l’action du mouvement.

Introduction

Pour saisir la genèse du mouvement des logiciels libres, mais aussi son réel impact libérateur pour toute la société, il convient de revenir à la question même du logiciel. Le néophyte a souvent tendance à assimiler le logiciel aux outils de productivité, tels les traitements de texte ou les navigateurs. Mais il convient de comprendre que le logiciel intervient dès qu’une machine, un microprocesseur, sait « traiter l’information », i.e. transformer des signaux d’entrée (souris, clavier, réseau, mais aussi capteurs les plus divers) en signaux de sortie exploitables soit directement par les humains (écran, impression,…), soit utilisés en entrée par une autre machine de « traitement de l’information ».

Le logiciel est partout dans le monde informatique :

  • c’est l’outil essentiel d’accès aux connaissances et informations stockées dans les mémoires numériques
  • il est lui même une forme d’enregistrement de la connaissance et des modèles du monde produits par les informaticiens
  • enfin chaque logiciel est une brique nécessaire au fonctionnement des ordinateurs (système d’exploitation), des réseaux et de plus en plus de tous les appareils techniques qui incorporent une part de « traitement de l’information », depuis les machines-outils de l’industrie jusqu’aux outils communicants de « l’internet des objets ».

Le logiciel est donc tout à la fois un « produit » (un bien que l’on acquiert afin de lui faire tenir un rôle dans l’activité privée ou industrielle), un service (un système, certes automatisé, auquel un usager va faire remplir des tâches) et une méthode (une façon de représenter le monde et les actions possibles). Ce statut ubiquitaire du logiciel est essentiel pour comprendre certaines des revendications de liberté des acteurs du mouvement : il ne s’agit pas simplement d’un outil (un produit de type « machine-outil »), mais d’un système-monde dans lequel se glissent peu à peu la majeure partie des activités humaines, dans tous les domaines, de la production industrielle à la culture, de la communication à l’éducation,… André Gorz parle d’une « logiciarisation de toutes les activités humaines »[2].

La conception des logiciels s’en trouve affectée, ainsi que sa catégorisation qui lui dessine une place spécifique dans le cadre même du « marché ». Le logiciel est à la fois :

  • une œuvre de création : on peut réellement parler d’un « auteur » de logiciel, au moins collectif grâce au développement de techniques de partage de code et de maintenance (génie logiciel et programmation par objets). Chaque logiciel porte la trace des raisonnements de celui qui l’a programmé ;
  • un travail incrémental : un logiciel comporte des « bugs », qui ne peuvent être corrigés qu’au travers de l’expérience utilisateur, et un logiciel doit suivre l’évolution de son environnement informatique (les autres logiciels). Ceci implique la coopération comme base de la construction de logiciels fiables, évolutifs, et adaptables aux divers besoins ;
  • une production de connaissances (les « algorithmes ») qui pourraient devenir privatisées si les méthodes de raisonnement et les formes du calcul ne pouvaient être reprises par d’autres programmeurs (cette question est au coeur du refus par le mouvement des logiciels libres des brevets de logiciels et de méthodes).

Le développement de l’informatique, et l’extension du réseau et du numérique à tous les aspects de la production, de la consommation et des relations interpersonnelles (au niveau privé comme au niveau public) crée un véritable « écosystème », dans lequel :

  • chaque programme doit s’appuyer sur des couches « inférieures » (des applications déjà existantes jusqu’aux pilotes des machines électroniques dites « périphériques ») et rendre des informations à d’autres logiciels. La définition des « interfaces » entre programmes devient essentielle, et la normalisation de ces échanges une nécessité vitale.
  • les programmes peuvent lire ou écrire des données provenant d’autres programmes ou outils. C’est l’interopérabilité.

Que ces échanges soient « ouvert » ou « à discrétion d’un propriétaire » devient une question déterminante. Dans le premier cas, l’innovation s’appuie sur ce qui existe, et peut rester concurrentielle (nouveaux entrants, mais aussi nouvelles idées) ; dans le second, tout concours à la monopolisation (au sens de monopoles industriels, mais aussi de voie balisée limitant la créativité). D’autant qu’un « effet de réseau » (privilège au premier arrivé[3]) vient renforcer ce phénomène.

Tous ces points techniques forment un faisceau de contraintes et d’opportunités pour les industries du logiciel comme pour les programmeurs individuels :

  • la capacité à « rendre des services aux usagers » sans devoir maîtriser une chaîne complète. Ce qui entraîne la création d’un « marché du service » et la capacité de détournement social de tout système numérique : innovation ascendante, usage de masse, relations ambiguës entre les facilitateurs -producteurs de logiciels ouverts ou de services interopérables – et les usagers,… ;
  • la mise en place d’un espace d’investissement personnel pour les programmeurs (autoréalisation de soi, expression de la créativité, capacité à rendre des services associatifs et coopératifs). On rencontre ici un changement émancipateur plus général que Charles Leadbeater et l’institut Demos a nommé « the pro-am révolution »[4].

Le mouvement des logiciels libres

Les logiciels libres partent de cette intrication du logiciel, de la connaissance et du contenu : tout ce qui limite l’accès au code source des programmes va :

  • limiter la diffusion de la connaissance,
  • privatiser les contenus (avec les dangers que cela peut représenter pour les individus, mais aussi les structures publiques, des universités aux États)
  • brider la créativité

Le « code source » est la version lisible par un « homme de l’art » d’un logiciel. L’accès à ce code est un moyen de comprendre, d’apprendre, de modifier, de vérifier, de faire évoluer un logiciel. C’est de cette liberté là qu’il est question dans le mouvement des logiciels libres.

Il s’agit de construire la « liberté de coopérer » entre les programmeurs. Un logiciel libre respecte quatre libertés :

  • la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0.)
  • la liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à ses besoins (liberté 1) ; pour cela, l’accès au code source est nécessaire.
  • la liberté de redistribuer des copies, donc d’aider son voisin, (liberté 2).
  • la liberté d’améliorer le programme et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3) ; pour cela, l’accès au code source est nécessaire.

On notera que cet ensemble de « libertés » constitue une nouvelle « liberté de coopérer », et non un « droit » au sens où la responsabilité de la continuité de cette liberté reposerait sur des structures et des forces extérieures aux communautés concernées. C’est parce qu’ils ont besoin de coopérer pour libérer leur créativité (et aussi souvent pour gagner leur vie avec cette création de logiciel) que les développeurs ont installé, dans le champ de mines des entreprises du logiciel et de l’informatique, les espaces de liberté dont ils pouvaient avoir besoin. Le maintien de cet espace de liberté peut évidemment demander l’intervention de la « puissance publique » : procès, respect des contrats de licence, mais aussi financement de nouveaux logiciels libres ou amélioration/adaptation de logiciels libres existants, … Mais à tout moment, c’est la capacité à élargir et faire vivre les outils, méthodes, normes et réflexions par la communauté des développeurs du libre elle-même qui détermine l’espace de cette « liberté de coopérer ».

Une des conséquences, souvent marquante pour le grand public, au point d’occulter le reste, vient de la capacité de tout programmeur à reconstruire le programme fonctionnel (le logiciel « objet ») à partir du « code source »… Si le « code source » est accessible, pour toutes les raisons énumérées ci-dessus, il existera donc toujours une version « gratuite » du logiciel. Mais ce n’est qu’une conséquence : un logiciel libre peut être payant, c’est d’ailleurs souvent le cas : mais les copies seront à la discrétion de celui qui aura acheté un logiciel. S’il le souhaite, il peut redistribuer gratuitement. Le produit payant, s’il veut avoir une « raison d’être », y compris dans le modèle du marché, doit donc incorporer du service complémentaire. On passe d’un modèle « produit » à un modèle « service ».

La question économique pour la communauté des développeurs de logiciels libres, tourne alors autour du phénomène de « passager clandestin », celui qui va profiter des logiciels libres produits par d’autres, sans lui-même participer à l’évolution de l’écosystème. Pire, celui qui va privatiser la connaissance inscrite dans les logiciels libres. Par exemple, le système privé Mac OS X s’appuie sur l’Unix de Berkeley. Apple profite du choix des concepteurs de ce dernier, dans la pure tradition universitaire, de considérer leur logiciel comme une « connaissance » construite à l’Université et donc délivrée par elle pour tous les usages, sans règles et sans contraintes… une subtile question de gouvernance au sein du mouvement des logiciels libres, mais qui a des conséquences sociales d’ampleur… Dans la théorie des biens communs, la maintenance de la capacité des communautés à continuer d’accéder aux biens communs qu’elles ont produite est centrale.

Le « mouvement des logiciels libres » part de cette double contrainte :

  • favoriser la coopération autour du code informatique pour étendre l’écosystème
  • laisser fonctionner un « marché de l’informatique » (tout service mérite rétribution)

L’invention de la GPL (« General Public Licence »)[5] en 1989 par Richard Stallman et Eben Moglen va marquer un tournant :

  • auparavant le modèle « universitaire » produisait des biens de connaissance dont les usagers (étudiants, mais aussi industries) pouvaient disposer sans contraintes. Ceci permettait le développement de plusieurs produits construits sur les mêmes connaissances (vision positive), mais aussi la privatisation par les entreprises associées aux centres de recherche universitaires ou publics ;
  • écrite pour protéger une construction communautaire, celle du projet GNU (GNU’s Not Unix), la GPL produit une forme de gouvernance adaptée à un type de bien, à une série de règles et normes communautaires, et à un projet politique (représenté par la Free Software Foundation).

La GPL s’appuie sur le « droit d’auteur » pour compléter celui-ci par un « contrat privé » (une « licence ») qui autorise tout usage (donc offre les quatre libertés du logiciel libre), mais contraint celui qui s’appuie sur du code libre à rendre à la communauté les ajouts et corrections qu’il aura pu apporter. On parle d’une « licence virale » : tout logiciel qui utilise du logiciel libre doit lui aussi rester un logiciel libre.

Cette invention juridique est fondatrice, non seulement du mouvement des logiciels libres, et du maintien et extension de cet espace alternatif de liberté, mais aussi fondatrice pour d’autres mouvements qui vont exploiter la capacité des détenteurs de connaissance (ou les producteurs de culture) à décider volontairement de construire de nouveaux espaces de coopération et de liberté.

Un mouvement symbole

Le mouvement des logiciels libre représente une expérience sociale de grande ampleur, qui a profondément bouleversé le monde de l’informatique. Il suffit d’imaginer un monde dans lequel seul l’achat d’un logiciel permettait de tester des produits et services informatiques : dans ce monde il n’y aurait pas d’internet (les règles de l’organisme technique qui élabore les normes, l’IETF, imposent l’existence d’au moins un logiciel libre pour valider un protocole), pas d’échange de musique numérique, l’évolution des sites web serait soumise à la décision d’opportunité économique des géants oligopolistiques qui se seraient installés sur l’outil de communication, l’apprentissage des méthodes de développement informatique dans les universités seraient soumises à la « certification » de tel ou tel béhémot du logiciel ou des réseaux,…

N’ayons pas peur de dire la même chose avec d’autres mots qui parleront peut-être plus clairement aux héritiers du mouvement social et ouvrier : le mouvement des logiciels libre a fait la révolution, créé de nouveaux espaces de liberté, assuré un basculement des pouvoirs et libéré plus largement autour de lui ce qui aurait pu devenir un ordre nouveau, balisé par les décisions de quelques entreprises. Comme toute révolution, elle est fragile, comporte des zones d’ombres, des « risques » de dérapages ou de récupération. Mais avant tout, comme les révolutions sociales, elle est un formidable espoir qui va ouvrir à la joie du monde non seulement les acteurs, mais tous les autres courants entraînés dans la dynamique, comme nous le verrons plus loin.

Le mouvement des logiciels libres met en avant la notion de « biens communs » : créés par des communautés, protégés par ces communautés (licence GPL, activité de veille permanente pour éviter les intrusions logicielles[6]) et favorisant l’élargissement des communautés bénéficiaires. La gouvernance des biens communs, surtout quand ils sont dispersés à l’échelle du monde et de milliards d’usagers, est une question centrale pour la redéfinition de l’émancipation. Le mouvement des logiciels libres montre que cela est possible.

C’est un mouvement qui construit de « nouvelles alliances ». Les clivages face au logiciel libre ne recouvrent pas les clivages sociaux traditionnels. Par exemple, le souverainisme ne sait pas comment se situer face à des biens communs mondiaux : il n’y a plus de capacité à défendre des « industries nationales ». Seuls les services peuvent localiser l’énergie économique ouverte par de tels biens. Le mouvement des logiciels libres ne se définit pas en tant que tel « anti-capitaliste », car nombre d’entreprises, parmi les plus importantes et dominatrices (IBM en tête) ont compris que l’écosystème informatique ne pouvait fonctionner sans une innovation répartie, et donc des capacités d’accès et de création à partir des bases communes (le fonctionnement de l’internet et les normes d’interopérabilité). Il est plutôt « post-capitaliste », au sens où il s’inscrit dans le modèle général du « capitalisme cognitif »[7], qui est obligé de produire des externalités positives pour se développer.

Enfin, c’est un mouvement social qui s’est inscrit dès sa formation dans la sphère politique en produisant une utilisation juridique innovante (la GPL) comme moyen de constituer la communauté et protéger ses biens communs. Ce faisant, ce mouvement agit en « parasite » sur l’industrie qui le porte. On retrouve des éléments du socialisme du 19ème siècle : ne plus attendre pour organiser des « coopératives » et des « bourses du travail ». Une logique qui est aussi passée par l’expérience des mouvements dits alternatifs (« californiens ») : construire ici et maintenant le monde dans lequel nous avons envie de vivre.

Cette symbiose entre le mouvement, son radicalisme (c’est quand même un des rares mouvements sociaux qui a produit et gagné une révolution dans les trente dernières années) et les évolutions du capital montre qu’il existe une autre voie d’émancipation que « la prise du Palais d’Hiver », surtout dans un monde globalisé et multipolaire, dans lequel le « Quartier Général » n’existe plus[8].

Enfin, le mouvement des logiciels libres a construit une stratégie d’empowerment auprès de ses membres. La « communauté » protège ses membres. Il y a évidemment les règles juridiques de la GPL d’une part, mais pensons aussi à la capacité à « offrir » du code en coopération pour que chaque membre puisse s’appuyer sur un écosystème en élargissement permanent afin de trouver les outils dont il a besoin ou d’adapter les outils existants à ses besoins. C’est une des raisons de la force du mouvement : en rendant plus solides et confiants ses membres, il leur permet d’habiter la noosphère[9]. Cet empowerment doit beaucoup au mouvement féministe (même si paradoxalement il y a peu de femmes et qu’elles sont souvent traitées avec dédain parmi les activistes du logiciel libre). Comme dans l’empowerment du mouvement féministe, c’est la vie quotidienne et l’activité humaine créatrice qui est au coeur de la réflexion du mouvement social. La « concurrence » entre programmeurs libres se joue sur le terrain de « l’excellence » au sens des communautés scientifiques : il s’agit de donner du code « propre », de qualité, rendant les meilleurs services, autant que de permettre aux débutants de s’inscrire dans la logique globale, par leurs initiatives et activités particulières, sans la nécessité d’être un élément dans un « plan d’ensemble ». C’est un mouvement qui pratique l’auto-éducation de ses membres (nombreux tutoriels sur le web, ouverture des débats, usage des forums ouverts,…).

Enfin, même si de nombreuses structures associatives organisent et représentent le mouvement, la structuration de celui-ci comme mouvement social mondial est beaucoup plus floue. C’est au travers de l’usage des produits du mouvements que l’on devient « membre » du mouvement, et non au travers de la production d’un discours ou d’une activité de lobbyisme ou de conscientisation. On retrouve les formes d’adhésion « à la carte » des autres mouvements sociaux. On s’aperçoit aussi que les mouvements parlent toujours au delà des discours de leurs membres, individus ou organisations…

Extension : les nouveaux mouvements du numérique

Un autre élément essentiel pour comprendre l’importance et l’enjeu du mouvement des logiciels libre est de voir sa descendance dans d’autres mouvements liés à la sphère du numérique. Comme tout mouvement, les acteurs des logiciels libres ne sont pas tous conscients de l’étendu stratégique de leur actions. Nombre des membres se contentent des règles et normes « techniques » établies par le mouvement et se reconnaissent dans l’aspect pratique des résultats. Mais pourtant, les règles et les méthodes mise en place par le mouvement des logiciels libres se retrouvent dans d’autres sphères.

On parle d’une « société de la connaissance » ou « de l’information », ce qui est une expression ambiguë, qu’il conviendrait de mettre en perspective[10]. Mais pour résumée qu’elle soit, l’expression souligne que la propriété sur la connaissance, la capacité à mobiliser « l’intelligence collective » sont des questions organisatrices essentielles de l’économie du monde à venir. Et que ces questions renouvellent autant les formes de domination (par exemple la montée des grands « vecteurs »[11] sur l’internet, comme Google, Yahoo !, Orange, Adobe,… qui souvent s’appuient sur les logiciels libres) que les formes de l’émancipation, et la notion de contournement, de situation (au sens du situationisme) et de symbiose parasitique.

On voit donc apparaître de nouvelles lignes de faille dans les oppositions « de classe » liées au capitalisme mondialisé et technicisé. Et en conséquence de nouveaux regroupements des « résistants » ou des « innovateurs sociaux ». Plusieurs tentatives de théorisation de cette situation existent, depuis la théorie des Multitudes de Toni Negri et Michael Hardt[12], à celle de la Hacker Class de MacKenzie Wark[13], qui décrivent des facettes de ce monde nouveau qui émerge. Toutefois, ces interprétations ne savent pas encore répondre à deux questions centrales. D’abord celle dite traditionnellement des « alliances de classes », notamment la relation entre ces mouvements sociaux et les mouvement de libération issus de l’ère industrielle. Des « alliances » posées non en termes « tactiques » (unité de façade ou d’objectifs), mais bien en termes programmatiques (quelle société voulons-nous construire ? quelle utopie nous guide ? quelle articulation entre l’égalité – objectif social – et l’élitisme – au sens fort des communautés scientifiques ou des compagnons : être un « grand » dans son propre domaine de compétence – ?). Ensuite celle dite de la transition, particulièrement en ce qu’elle porte sur les relations entre les scènes alternatives et les scènes politiques. Le capitalisme, comme forme de sorcellerie[14], ne peut pas s’effondrer de lui-même sous le poids de ses contradictions internes. Le politique, avec toutes les transformations nécessaires des scènes où il se donne en spectacle (médias, élections, institutions,…), garde une place dans l’agencement global des divers dispositifs alternatifs – ou internalisés et récupérés – qui se mettent en place.

Ces questions peuvent avancer quand on regarde l’évolution du mouvement des logiciels libres, qui est né d’une innovation juridique (la GPL), et qui défend aujourd’hui son espace alternatif au travers de multiples actions contres les tentatives, souvent détournées et perverses, de mettre en place des enclosures sur le savoir et la culture. La place du mouvement des logiciels libres en France, avec notamment l’association April[15], au côté du mouvement spécialisé dit « La quadrature du net »[16], sur les dernières lois concernant la propriété immatérielle (lois dites DADVSI et HADOPI) en est un exemple. L’approche de la politique n’est plus « frontale », mais part de la défense des espaces de libertés, des « biens communs » créés, et leur reconnaissance comme forme essentielle de la vie collective. On retrouve les logiques du socialisme du XIXème siècle, des coopératives et de la Première Internationale.

Le mouvement des logiciels libres, s’il est le plus abouti et le plus puissant de ces nouveaux mouvements, n’est plus seul. C’est dans le domaine de la connaissance et de l’immatériel, dont la « propriété » que l’image de la GPL et des logiciels libres a connu une descendance abondante et pugnace. Les questions de la propriété sur la connaissance et de la construction, maintenance et gouvernance des biens communs créés par les communautés concernées sont deux éléments clés de ces nouveaux mouvements sociaux.

Quelques exemples :

  • le mouvement des créations ouvertes (Creative commons[17], Licence Art Libre,…) est construit autour de règles juridiques qui permettent aux auteurs d’autoriser des usages pour mieux faire circuler leurs idées, musiques, travaux divers. Ce mouvement emprunte directement à la « révolution douce » de la GPL pour son côté subversif, et à la fluidification du marché culturel comme conséquence de l’extension des communs de la culture. Une manière pragmatique de poser les problèmes qui évite l’enfermement dans des alternatives infernales[18].
  • le mouvement des malades qui veulent partager les connaissances avec leurs médecins. Avec une participation politique forte des malades de SIDA dans l’opposition aux ADPIC, qui s’est traduite par l’adoption des exceptions pour les médicaments dans les Accords de Doha[19]
  • le mouvement des chercheurs pour le libre-accès aux publications scientifiques et aux données scientifiques
  • le renouveau des mouvements paysans autour du refus de l’appropriation des semences par les trusts multinationaux (contre les OGM, pour le statut de bien communs des « semences fermières »[20] – un exemple symptomatique en est la réalisation d’un numéro de « Campagnes solidaires », journal de la Confédération Paysanne avec Richard Stallman)
  • le mouvement pour un nouveau mode de financement de la recherche pharmaceutique (notamment les propositions de James Love pour l’association KEI – Knowledge Ecology International[21]) et pour l’utilisation de nouveaux régimes de propriété afin de permettre le développement de médicaments adaptés aux « maladies négligées » (Médecins sans frontières, DNDi[22]…)
  • le mouvement mondial pour le libre-accès à la connaissance (a2k : access to knowledge) qui réunit des institutions (États, notamment pour l’Agenda du développement à l’OMPI, constitution du bloc des « like-minded countries »), des réseaux d’associations (IFLA, association internationale des bibliothécaires, Third World Network,…) ou des universitaires (il est intéressant de penser que ce mouvement a tenu sa première conférence mondiale à l’Université de Yale[23])
  • le mouvement OER (Open Educational Ressources[24]) qui réunit autant des grandes institutions (MIT, ParisTech) que des enseignants souhaitant partager leurs cours, avec le parrainage de l’UNESCO… et de HP !
  • le mouvement dit « société civile »[25] lors du SMSI (Sommet mondial sur la société de l’information, sous l’égide de l’ONU en 2003 et 2005) ou du Forum pour la Gouvernance de l’Internet, et tous les mouvement qui s’interrogent sur l’évolution des réseaux, combattent l’irénisme technologique autant que le refus passéiste des nouveaux modes de communication
  • les mouvements portant sur le « précariat intellectuel », depuis les intermittents du spectacle jusqu’à l’irruption d’une « hacker class » (MacKenzie Wark) pratiquant le piratage comme valeur de résistance
  • les mouvements de refus de la mainmise publicitaire sur l’espace mental collectif, qui organisent la dénonciation et le rejet de l’industrie de l’influence (Résistance à l’Agression publicitaire[26], AdBusters…)
  • le Forum Mondial Sciences & Démocratie[27], dont la première édition s’est tenue à Belèm en janvier 2009. Ce mouvement introduit la question des biens communs de la connaissance au coeur d’une nouvelle alliance entre les producteurs scientifiques et techniques et les mouvements sociaux.

Les formes de politisation au travers de l’empowerment des membres et des « usagers » de ces mouvements sont largement différentes de celles de la vague précédente des mouvements sociaux du vingtième siècle. La capacité de ces mouvements à s’inscrire directement dans la sphère politique est aussi une particularité. Il ne s’agit pas seulement de « faire pression » sur les décideurs politiques, mais d’imposer à la société politique la prise en compte de biens communs déjà établis et développés.

La problématique des biens communs n’a pas fini de produire une remise en mouvement de la conception d’une révolution émancipatrice, des rythmes de l’activité militante et de la relation entre les communautés de choix et les communautés de destin. Un élément moteur de la réflexion théorique en cours reste la dialectique entre l’empowerment individuel et coopératif/communautaire par la création et la maintenance de biens communs, et la défense des plus fragiles (financièrement, mais aussi juridiquement par des droits leur permettant une nouvelle gouvernance, l’accès à la connaissance ou de respect de leurs formes de connaissances, cf les mouvements « indigènes »[28]).

Car il faudra bien trouver des articulations théoriques, pratiques et politiques entre les diverses formes de résistance aux sociétés de contrôle, de militarisme, d’influence et de manipulation qui se mettent en place.

Pour cela, les pratiques, les réflexions et les succès sur le terrain du mouvement des logiciels libres sont à la fois un encouragement et une première pierre d’une réflexion par l’action. Ici et maintenant. En osant s’opposer aux nouveaux pouvoirs et aux franges les plus avancées des dominants.

Notes

[1] Crédit photo : Aussiegall (Creative Commons By)

[2] L’immatériel, André Gorz, Galilée, 2004

[3] Effet de réseau, Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_réseau

[4] The Pro-Am revolution, How enthusiasts are changing our economy and society, Charles Leadbeater, Paul Miller, Pamphlet, 24th November 2004 ISBN : 1841801364. http://www.demos.co.uk/publications/proameconomy

[5] http://www.gnu.org/licenses/licenses.fr.html

[6] C’est par exemple par ce type d’analyse des logiciels propriétaires que l’on a trouvé le « rootkit » (logiciel espion) installé par Sony à chaque fois qu’on lisait un CD de cette entreprise sur un ordinateur. Les logiciels libres, en permanence sous l’oeil des usagers et des membres de la communauté comportent beaucoup moins de failles et de risques d’infections par des virus ou autres « badware ».

[7] Le capitalisme cognitif : la nouvelle grande transformation, Yann Moulier-Boutang, Ed. Amsterdam, 2007

[8] Ces deux références renvoient à l’imagerie du mouvement communiste de libération (bien distinct du stalinisme de pouvoir). La prise du Palais d’Hiver de Saint Petersbourg signait le début de la révolution de 1917 et l’écroulement de la dictature tsariste ; le texte de Mao Zedong « Feu sur le Quartier général » était un appel à la révolte contre l’installation bureaucratique « par en haut », qui allait ouvrir la période dite de la « Révolution culturelle ». L’histoire a fini par avoir raison des mouvements de libération, ce qui n’enlève rien à leur force de contestation, mais montre que la vision d’un monde centralisé, avec des noeuds de pouvoir centraux à défaire, reste en deçà des formes exactes du pouvoir… et donc des besoins des révolutions émancipatrices.

[9] Homesteading the noosphere, Eric Raymond http://catb.org/ esr/writings/homesteading/homesteading/ Une traduction française est disponible dans le livre Libres enfants du numériques, Florent Latrive et Olivier Blondeau, Ed. De l’Eclat.

[10] Société de l’information/société de la connaissance, Sally Burch : In : Enjeux de Mots, sous la direction de Valérie Peugeot, Alain Ambrosi et Daniel Pimienta, C&F éditions, 2005. http://vecam.org/article516.html

[11] Tentative de définition du vectorialisme, In : Traitements et pratiques documentaires : vers un changement de paradigme ? Actes de la deuxième conférence Document numérique et Société, 2008 Sous la direction d’Evelyne Broudoux et Ghislaine Chartron. Ed. ADBS

[12] Multitude : Guerre et démocratie à l’âge de l’Empire, Michael Hardt et Antonio Negri, La découverte, 2004

[13] Un Manifeste Hacker : "a Hacker Manifesto", McKenzie Wark, Ed. Criticalsecret, 2006 (traduction française)

[14] La sorcellerie capitaliste : Pratiques de désenvoûtement, Philippe Pignarre et Isabelle Stengers, La Découverte, 2004

[15] http://april.org

[16] http://laquadrature.net

[17] http://fr.creativecommons.org

[18] Construire le libre-accès à la connaissance, Hervé Le Crosnier, In : Entre public et privé, les biens communs de l’information. Colloque, Université de Lyon 2, 20 octobre 2005 http://archives.univ-lyon2.fr/222/

[19] Sida : comment rattraper le temps perdu, Gernan Velasquez, In : Pouvoir Savoir : Le développement face aux biens communs de l’information et à la propriété intellectuelle, C&F éditions, 2005. http://vecam.org/article1035.html

[20] Les paysans sont-ils les protecteurs des semences locales, Guy Kastler, à paraître (version en ligne : http://vecam.org/article1075.html)

[21] Prizes to stimulate innovation, James Love, KEI International http://www.keionline.org/content/view/4/1/

[22] Relancer la recherche et développement de médicaments contre les maladies négligées, Bernard Pecoul et Jean-François Alesandrini In : Pouvoir Savoir, op. Cité. http://vecam.org/article1033.html

[23] Accès à la connaissance : Access to Knowledge, Compte-rendu de la conférence Access to knowledge qui s’est tenue à l’Université de Yale du 21 au 23 avril 2006, par Hervé Le Crosnier http://herve.cfeditions.org/a2k_yale/

[24] Cape Town Open Education Declaration : Unlocking the promise of open educational ressources, http://www.capetowndeclaration.org/read-the-declaration

[25] Relieurs, Première phase du Sommet mondial de la société de l’information – SMSI 2002/2003, Note de synthèse Octobre 2004 par Valérie Peugeot http://vecam.org/article364.html

[26] http://www.antipub.org

[27] http://fm-sciences.org

[28] Forum social mondial : un appel pour « bien vivre » plutôt que vivre mieux, Christophe Aguiton http://www.cetri.be/spip.php?article1037




Obama et Davos en images sous les plus libres des licences Creative Commons

The Official White House Photostream - CC byCoup sur coup, « Obama » et, plus étonnant, « Davos » viennent de publier sur Flickr plusieurs centaines d’images de qualité professionnelle sous licence Creative Commons (CC). Et pas n’importe quelle licence du panel, la CC By pour le premier et la CC By-Sa pour le second.

Pour résumer (grossièrement), vous disposez alors des mêmes droits avec ces images que ceux qui vous sont conférés avec les logiciels libres (sachant, bien entendu, que la question du droit à l’image subsiste quoiqu’il arrive).

Et c’est par exemple une aubaine pour la communauté Wikipédia qui trouve là une source d’une grande richesse pour illustrer son encyclopédie, en particulier lorsqu’il s’agit des articles biographiques traitant des grands de ce monde.

Obama et les Creative Commons ce n’est pas une nouveauté. Mais c’est peut être la première fois que nous sommes ainsi autorisés à pénétrer dans l’intimité du président des États-Unis (on se croirait dans West Wing en fait), avec des clichés assez exceptionnels ma foi (exemples 1, 2, 3 ou 4). Ils sont l’œuvre des photographes officiels du staff de la Maison Blanche qui s’inscrivent ici dans la même logique et dynamique qu’au moment de la campagne. On notera qu’en fait les clichés auraient dû directement se placer dans le domaine public mais la case « public domain » n’existe pas (encore) chez Flickr !

Pour ce qui concerne « Davos », ou plus précisément le Forum économique mondial de Davos, ce sont plus de trois cents images qui ont été déposées sur Flickr par les organisateurs (exemple : Bill Gates). Elles proviennent des photographes de l’agence Swiss Image mandatées à l’occasion de l’édition 2009, mais on trouve aussi quelques instantanées des éditions précédentes (exemple célèbre : poignée de main entre Shimon Peres et Yasser Arafat en 2001).

Bon, certes, mais est-ce que tout ceci va changer la face du monde (et absoudre de leurs responsabilités quelques uns des davossiens pour la période que nous traversons) ? Bien sûr que non. Mais c’est tout de même intéressant de les voir ainsi « mettre leur obole dans le pot commun ».

À la commande ou en salarié, on paye les photographes une fois pour un travail d’information publique qui peut alors tranquillement rejoindre la marmite toujours plus profonde des ressources libres. C’est, à n’en pas douter, un modèle qui a de l’avenir 😉

PS : Pour illustrer mon billet, j’ai choisi une photo de… Carla Bruni[1] (au fond à droite) !

Notes

[1] Crédit photo : The Official White House Photostream (Creative Commons By)




Le jour où la suite bureautique MS Office devint fréquentable ?

Kevin N. Murphy - CC byLe 28 avril prochain, Microsoft devrait mettre en ligne sa nouvelle mise à jour majeure de la suite Office 2007 (dans le vocable Microsoft, on parle de Service Pack, ici le numéro 2, donc SP2).

C’est un évènement beaucoup plus important qu’il n’y parait. En effet, parmi les nouveautés, la célèbre suite bureautique intégrera pour la première fois nativement le format ouvert Open Document Format.

Auparavant on pouvait en théorie lire et écrire en ODF sur la suite Office, mais il fallait télécharger un plugin et faire tout un tas de manipulations compliquées pour arriver au résultat souhaité (lire le rapport Becta pour avoir de plus amples informations).

En arriver là ne fut pas une mince affaire, il aura fallu mettre la pression sur Microsoft qui, avec son arrogance sa manière de faire habituelle, souhaitait plutôt nous imposer son propre format de fichier, le très controversé OOXML.

Toujours est-il qu’on tient enfin là un format de fichier bureautique, ouvert, standard, et en pratique réellement interopérable (en admettant bien entendu que la qualité technique soit bel et bien au rendez-vous). D’un coup d’un seul, la principale critique faite à la suite MS Office tombe, et l’on se retrouve avec un produit beaucoup plus fréquentable, pourvu que les utilisateurs de cette suite aient la bonne idée et lire, écrire et échanger par défaut avec le format ODF (ce qui, a mon humble avis, nécessitera tout de même un temps d’adaptation où il faudra être patient et pédagogue).

Pour « célébrer » l’événement, nous avons choisi de traduire un vieil article Jonathan Schwartz, PDG de Sun, qui témoigne de l’intérêt fondamental de posséder des formats ouverts, en bureautique comme ailleurs[1].

Mes photos de famille – et ODF

My Family Photos – and ODF

Jonathan Schwartz – 12 février 2007 – Blog
(Traduction : Poupoul2, Goofy et Olivier)

Il y a quelques années, alors que je me trouvais chez mes parents, j’ai passé un peu de temps à regarder de vieilles photos de famille tirées d’une boîte à chaussures. C’était sympa. J’y prenais beaucoup de plaisir… jusqu’à ce que je m’aperçoive que la plupart de ces photos étaient uniques. C’est à dire qu’il s’agissait d’exemplaires uniques. Uniques au monde. Et pour au moins l’un des membres de ma famille, il n’existait que deux ou trois photos prises au long de sa vie. Ouch !

Une boîte à chaussures, me dis-je. Un peu archaïque, non ? Et si jamais il y avait une inondation, ou pire encore, un feu ? Voici des photos que je veux partager avec ma famille et transmettre de génération en génération. Je veux que mes enfants en connaissent l’histoire, et mes petits-enfants, et les enfants de mes petits enfants.

Alors, j’ai fait ce que tout bon fils ferait : j’ai convaincu mes parents de me laisser leur subtiliser la boîte un certain temps, je suis rentré à la maison et j’ai numérisé les photos (j’ai aussi rendu la boîte à mes parents).

Les photos numérisées se trouvaient désormais sur mon disque dur. Dans mon portable. Dans ma cuisine (c’est là que vit mon portable).

Étant donné ce qui se passe tous les jours dans ma cuisine, elles s’y trouvaient sans doute moins en sécurité que dans leur boîte à chaussures. Et un point pour l’archaïsme. Un échec, un !

J’ai alors gravé quelques DVDs, les ai distribués autour de moi, et en ai donné quelques-uns aux autres membres de la famille. Cela va sans dire, la plupart des DVDs ont été perdus, ce n’est pas un hasard si les administrateurs système amateurs restent amateurs… Et deux échecs, deux !.

La bonne nouvelle, c’est qu’un jour, quelqu’un de brillant a dit que le réseau est l’ordinateur… Il y a quelque temps, j’ai décidé de les télécharger sur mon service de photos en ligne. Si vous allez vous résoudre à surveiller une boîte à chaussures, autant se tourner vers quelqu’un dont c’est le métier, qui surveille déjà plein d’autres boîtes à chaussure et qui pourrait bien être le meilleur au monde dans ce domaine.

Et puis je me suis demandé…

Comment puis-je garantir que le service sera au rendez-vous, ou que je serais capable de visualiser les images que j’y ai stockées… pas seulement dans un an, mais dans cinq ou cinquante ans ? Que se passera-t-il si les images survivent à la technologie ?

Le décor étant planté, voilà qui illustre bien la raison d’être de ce petit truc qu’on appelle Open Document Format.

Mettez vous dans la peau du législateur écrivant un texte de loi, ou dans celle d’un médecin rédigeant l’ordonnance de son patient, ou encore dans celle d’un étudiant travaillant sur une nouvelle de son cru. Et cinq ou cinquante ans plus tard vous prend l’envie de revoir vos documents. Sauf que le développeur de l’application qui a servi à créer ces documents, l’entreprise qui a créé le traitement de texte a, au choix, cessé son activité, ou décidé de vous demander $10000 pour vous fournir une version capable de lire de vieux formats de fichiers. L’information survit toujours à la technologie, ces scénarios en sont de bons exemples.

Que faites vous alors ?

Premier réflexe : vous râlez. Après tout, l’information que vous avez créée vous appartient à vous et pas à l’éditeur. C’est pareil pour vos photos de famille, vous imaginez qu’un fabricant d’appareil photo vous demande de passer à la caisse avant que vous ne puissiez voir vos propres photos ? C’est là tout le danger lié aux des applications n’utilisant pas des formats de fichiers ouverts. N’oubliez pas, l’information survit à la technologie.

C’est la raison pour laquelle, aux côtés de quelques-uns des plus grands groupes technologiques, ainsi que d’une foule de gouvernements et d’organismes du monde entier, nous avons créé quelque chose que l’on appelle Open Document Format (ou "ODF" de son petit nom). ODF décrit un format ouvert pour les informations contenues dans des documents, indépendant des applications utilisées pour créer les documents enregistrés en ODF.

En d’autres termes, si vous écrivez un texte de loi, un dossier médical ou une fiche réglementaire avec un traitement de texte supportant aujourd’hui l’ODF, et que vous avez besoin d’y accéder n’importe quand dans l’avenir, vous serez libre de le faire à vos conditions. ODF est un véritable format standard, mis en oeuvre par des éditeurs variés (d’IBM à Sun, en passant par Google, Red Hat et même Microsoft désormais), et adopté à une très large échelle sur toute la planète. Et c’est gratuit.

My family photos and ODF - Google docsLa pérennité de l’information et des formats de fichiers est plus qu’essentielle pour des institutions et des entreprises adoptant des politiques de rétention de documents allant bien au-delà de la vie utile du logiciel (ou des employés) qui a permis la création des documents. La disponibilité de l’information est ainsi garantie dans l’avenir. Il en va de même pour nos photographies dans nos boîtes à chaussures. En tant que CIO (NdT : Directeur informatique) à la maison, j’exige que les images me survivent.

Et juste au cas où vous auriez raté une étape, nous travaillons avec Google pour garantir l’interopérabilité entre les documents bureautique de Google et les documents OpenOffice, élevant l’ODF au rang de mécanisme d’échange. Tout document créé avec la suite bureautique de Google peut être aisément exporté vers (et bientôt importé de) OpenOffice (voir la copie d’écran). Combinés, les 2 produits permettent aux entreprises et aux particuliers de préserver, dans le monde entier et pour plusieurs générations, l’accès aux lois, aux contrats, aux dossiers médicaux, aux journaux ou aux plans stratégiques. Et c’est strictement pareil pour les présentations et les feuilles de calculs.

Enfin, pour ceux qui découvrent OpenOffice, il s’agit d’une suite bureautique libre, qui sera toujours gratuite, pour les entreprises comme pour les utilisateurs finaux. D’après nos estimations, nous en avons distribué des centaines de millions de copies autour du monde (cliquez ici pour le télécharger). Et maintenant que Microsoft a annoncé le support de l’ODF, les utilisateurs peuvent sereinement penser qu’OpenOffice peut être introduit dans toutes les chaumières et les bureaux, pas uniquement dans les pays en voie de développement, mais aussi dans les pays développés. Dans quelques semaines, vous aurez la possibilité de télécharger ici un plug-in ODF, qui permettra à Microsoft Word de lire et écrire de l’ODF par défaut. Une fois installé, vous le verrez apparaître dans les options de Word :

my family photos and ODF - MS Office

(Je mettrai un lien dès que le plug-in sera prêt)

À partir de maintenant, ODF devient votre format par défaut. Que vous soyez une compagnie pétrolière ou un étudiant, ODF vous permettra une interopérabilité sans heurts entre des environnements Open Source ou propriétaires, aussi longtemps que le standard (et pas la technologie ou le produit) existera.

Du point de vue des entreprises, de grandes institutions peuvent envisager une migration en douceur, les cadres pourraient conserver Microsoft Word, tandis que le reste du personnel peut passer à une alternative interopérable (par exemple : le traitement de texte de Google ou OpenOffice, ou même les deux). Accessibilité et interopérabilité sont de bonnes choses pour Internet, et nous avons bien l’intention de les utiliser pour les générations futures.

Notes

[1] Crédit photo : Kevin N. Murphy (Creative Commons By)




Dans la famille des objets libres je demande le porte-monnaie

Braithwaite Wallets - The VagabondQuestion (longue, donc prendre une grande inspiration) : Préférez-vous acheter votre porte-monnaie pour quelques euros chez le discount du coin, sachant qu’il est presque certain qu’il aura été produit à-la-chaîne-en-chine et que ce faisant on aura contribué à détruire le tissu artisanal local, ou bien préférez-vous l’acheter dix fois plus cher chez Braithwaite Wallets, sachant alors que vous serez l’heureux possesseur d’un porte-monnaie « libre » ?

Vous me direz que Braithwaite Wallets, c’est toujours pas la porte à côté (en l’occurrence c’est au Canada) et que le problème reste le même pour notre artisan local.

Certes oui, sauf que si jamais il lui prend l’envie de copier, adapter et commercialiser lui aussi le même modèle de porte-monnaie, c’est tout à fait possible puisque chez Braithwaite Wallets le design des porte-monnaies est sous licence Creative Commons By.

Exemple, avec le PDF du modèle The Vagabond du designer Connor Ferster présenté sur la photo ci-dessus : intérieur et extérieur.

Cela ne résout pas votre problème principal : « je n’ai rien à mettre actuellement dans mon porte-monnaie », mais cela méritait cependant d’être signalé. Et puis ça nous change un peu des news de la presse traditionnelle qui se concentre avant tout sur la contrefaçon et ses milliers de tonnes de fausses montres Cartier et de pseudos sacs Louis Vuitton arrêtés, puis détruits, à la frontière.

Pour en savoir plus…




3 000 jours de retard pour Hadopi

Inocuo - CC byIl y a une semaine, Sylvain Zimmer, l’un des fondateurs de la plate-forme de musique « libre, légale et illimitée » Jamendo, faisait paraître un intéressant article témoignage dans la presse (en l’occurrence Le Monde), que nous avons choisi de reproduire ici avec son autorisation (oui, je sais, c’est sous licence Creative Commons, donc il n’y a pas besoin d’autorisation, mais rien n’empêche l’élégance et la courtoisie).

3 000 jours de retard, ça nous ramène directement à l’époque de l’apogée de Napster, où il n’était quand même pas si compliqué de comprendre que nous étions à l’aube de grands bouleversements[1] dans le monde musical…

3 000 jours de retard pour HADOPI

Sylvain Zimmer – 12 avril 2009 – Jamendo
Paru initialement dans le supplément TV du Monde
Licence Creative Commons By-Sa

Pour comprendre pour quel Internet a été pensée la loi Hadopi, il faut revenir seulement 3 000 jours en arrière. Un disque dur de 15 Go coûtait 100 euros. Les réseaux peer-to-peer n’étaient pas encore cryptés, on pouvait rêver de les contrôler un jour. Je n’avais que 16 ans à l’époque, mais je me souviens encore du peu de gens dans la rue qui portaient des écouteurs. Forcément, l’iPod n’existait pas. Wikipédia, Facebook et YouTube non plus. Trois des sept sites les plus fréquentés aujourd’hui, tous gratuits.

Que s’est-il passé entre-temps qui a manifestement échappé aux douze députés ayant voté pour la loi Hadopi ? L’innovation. Des géants sont nés dans les garages de quelques auto-entrepreneurs et ont révolutionné l’accès à la culture en la rendant gratuite pour tous. On peut les accuser d’avoir fait chuter les ventes de CD, mais déjà à 16 ans je savais que je n’en achèterai aucun de ma vie. Cela ne m’a pas empêché de dépenser plus de 8 000 euros, depuis, en places de concert. Le marché de la musique se transforme, mais globalement ne cesse de grossir. Nous passons d’une économie de stock où le mélomane était limité par son budget CD à une économie de flux où la valeur ne se situe plus dans la musique elle-même (car elle est numérique, donc illimitée, donc gratuite), mais dans ce qu’elle représente : la relation entre un artiste et ses fans.

En 2008, la meilleure vente de musique en ligne sur Amazon a été un album de Nine Inch Nails, un groupe qui distribue pourtant sa musique gratuitement et légalement par ailleurs. Qu’ont donc acheté ces gens ? Certainement pas la musique elle-même. Comme les millions d’autres qui l’ont écoutée gratuitement, ils sont devenus fans, l’ont « streamée », partagée sur Facebook ou ailleurs, l’ont recommandée à leurs amis qui, à leur tour, ont acheté places de concert, coffrets collectors et autres produits ou services dérivés.

Tous les jours, des milliers d’artistes comprennent ce qu’ils ont à gagner dans la diffusion gratuite. La fidélité accrue de leurs fans crée de la valeur. Soyons cyniques : peut-être que la loi Hadopi servira à accélérer cette transformation de l’économie culturelle, cette éducation des artistes au monde numérique. Quand arriveront les premières lettres recommandées, les premières coupures d’Internet, quel cadeau pour le gratuit et légal ! Quelle remise en question pour l’artiste constatant que ses fans, punis, n’ont plus accès à Wikipédia !

Plus concrètement, comme les lois LCEN et DADVSI qui l’ont précédée, on se souviendra (ou pas) d’Hadopi comme d’une loi inapplicable dès son premier jour, imaginée pour une économie et des technologies déjà dépassées. Un gaspillage de temps et d’argent que le gouvernement aurait certainement mieux fait de consacrer à des lois plus pertinentes en faveur de l’environnement ou des auto-entrepreneurs. Car ce sont eux qui aujourd’hui innovent et préparent ce que sera Internet dans 3 000 jours. Quand l’industrie musicale existera toujours, mais ne vendra plus de disques. Quand télécharger un film prendra moins d’une seconde. Quand 200 ans de musique tiendront dans la poche. Quand une nouvelle génération d’artistes n’aura ni e-mail ni ADSL, mais un compte Facebook et une connexion Internet sans fil permanente. C’est pour ce siècle-là, pas pour le précédent, que nous devons penser la culture.

Notes

[1] Crédit photo : Inocuo (Creative Commons By)




Témoignages de soutien à Framasoft

Harrypopof - Licence Art LibreSur le site dédié à notre campagne de soutien, les visiteurs peuvent, si ils le souhaitent, déposer un témoignage, qu’il s’accompagne ou non d’un don. Nous vous en proposons ci-dessous une petite sélection.

Que ceux qui ont laissé une trace en soit chaleureusement remercié. Au delà de la question (et de l’urgence) matérielle, ces messages, qui font plaisir à lire, permettent de mesurer le chemin parcouru et gonflent le moral de tous ceux qui travaillent ou ont un jour travaillé avec nous[1].

On remarquera que l’on retrouve bien ce qu’est devenu Framasoft avec le temps, c’est-à-dire un vaste réseau de sites collaboratifs unis par le fil des logiciels et des licences libres. On rend bien sûr hommage à Framasoft dans son ensemble. Mais annuaire, clés, livres, blog, forum… aucun des projets n’est oublié. Enfin certains vont même jusqu’à remercier non plus Framasoft mais directement le logiciel libre, en qui ils placent beaucoup d’espoir. Cette position de médiation nous honore et nous ravit.

En supposant bien entendu que ce soit bien le cas, n’hésitez pas à manifester votre reconnaissance et votre attachement à Framasoft en rédigeant vous aussi votre petit mot. Cela participe à la dynamique en renforçant l’hypothèse que… ce serait dommage de nous voir disparaître !

Pfelelep - Licence Art Libre

Témoignage de Grégoire C.

Framasoft fait parti de ces mouvements trop peu nombreux qui sont – j’en suis certain – la réponse et la clé d’un avenir meilleur pour tous. Et pas seulement en matière de logiciels libres.

Témoignage d’un anonyme

Fédérer les communautés, c’est contribuer à la démocratie.
Bien à vous.

Témoignage de S. T.

Le logiciel libre c’est beaucoup plus que du logiciel, c’est une autre façon de penser le monde. Chaque fois que quelqu’un l’adopte je suis heureux de savoir que celui-ci pourra un jour peut-être s’émanciper du monde de la domination pour aller vers un monde de coopération.

Le logiciel libre c’est l’arbre qui cache la forêt, celui du partage des connaissances, du partage des ressources terrestres où le chef n’a pas vocation à dominer et à s’accaparer les ressources mais à redistribuer les richesses qu’elles soient matérielles ou immatérielles.

Témoignage de Robert Dupras

Depuis plusieurs années que je me réfère à Framasoft, que je réfère aussi à mes clients. Le travail de Framasoft est inspirant et stimulant pour tous ceux et celles qui croient ou oeuvrent dans le monde du libre.

Impossible de mesurer l’apport de Framasoft à la communauté, nul doute qu’elle est importante. Aujourd’hui ce sont nos clients qui bien souvent utilisent le banque d’informations disponibles sur Framasoft. Notre modeste contribution est un simple message pour encourager nos amis et clients à faire de même.

Le partage, la meilleure façon par laquelle l’humanité pourra continuer de grandir.

Merci à Framasoft.

Témoignage de Guillaume D.

Un grand merci à toute la Framateam au sens large ! Le réseau Frama* est une source d’information magnifique et sa contribution à la cause des logiciels libres est très importante.

Merci à tous pour ce formidable travail.

Témoignage de Frédéric L.

Voilà, dans un monde ou tout devient cher, ou tout devient régenté, standardisé et de moins en moins libre… Je vous félicite pour votre philosophie à propos de l’informatique.

Je vous remercie de mettre à la portée des plus humbles des produits tout aussi qualitatifs que ceux commercialisés par les Majors de l’informatique.

Témoignage de Bousquet M.

1. Framasoft m’a permis de devenir 100% libre sous windows grâce à ses logiciels OpenSource et donc de ne plus être hors la loi comme je l’ai si longtemps été.
2. Framasoft m’a fait découvrir le plaisir de partager ses connaissances par toutes ces ces réponses obtenues sur des questions compliquées pour moi mais si simples pour d’autres.
3. Framasoft ne s’est pas contenté de lister des logiciels tels une logithèque mais s’est développée autour du libre montrant une politique claire d’information, de formation et de promotion du logiciel libre.

En résumé, quand je vois la qualité du travail réalisé sur l’ensemble des Frama* alors je ne doute pas qu’ils sauront changer ma participation en Or et je sais déjà que mon don n’est pas à la hauteur de ce que j’ai gagné.

Un regret : je suis maintenant sous Ubuntu et n’ai plus autant besoin de Framasoft.
Un espoir : Framasoft deviendra peut-être un jour inutile… !

Témoignage de Ahmed G.

À l’instar de Wikipedia ou de Sourceforge, votre site apporte de manière non négligeable son soutien au développement de ce qu’on pourrait appeler l’information libre. Personnellement, je pense que la nature propriétaire du savoir est un frein au progrès, et la libre création/diffusion de l’information constitue pour moi le futur de la connaissance.

Et pour parler concrètement de votre apport, votre clef usb LaTeX est très efficace. J’ai pu rédiger mon mémoire de Master de Mathématiques avec, et ce aussi bien à la faculté que chez moi. Merci à tous.

Témoignage de Ludka T.

Grâce à Framasoft, nous nous sentions assez libre pour faire avancer (doucettement) l’informatique dans une administration peu ouverte (pourtant !). Nous installions en douce le Firefox et l’Open Office sur les postes publics, nous parlions autour de nous des logiciels libres et de la philosophie de partage. Nous faisions cadeau de Framakey d’une façon pédagogique, et c’est un outil qui suscite toujours la curiosité et pourquoi ne pas le dire, l’envie.

Pour moi, Framasoft est là comme une base forte, qui n’a pas succombé au libre-payant et qui est toujours up-to-date. Si j’hésite à propos d’une idée, d’une procédure, des habitudes prises, c’est le premier site que je consulte. Et je ne regrette jamais.

Témoignage de Bernard D.

Framasoft est ma page d’accueil

Ce site œuvre pour une entraide en dehors de tout esprit mercantile… Cette démarche est la seule acceptable pour espérer un avenir…

Témoignage de Bertrand Leopoldie

Un site indispensable pour booster l’efficacité de mon travail grace à une information pointue sur les logiciels libres et la culture associée…

Témoignage de Jérôme M.

Je trouve ce site de très bonne qualité. Articles bien écrits, plutôt longs, c’est vrai ça, prend plus de temps à lire qu’un billet de blog mais la qualité de l’information est souvent meilleure. De nombreuses traductions, de nombreuses vidéos… Bravo pour votre travail.

Témoignage d’André Cotte

Je m’intéresse aux logiciels libres depuis plus de 6 ans. Framasoft m’a accompagné pendant toutes ces années. Depuis 3 ans, je suis « Conseiller en logiciels libres pour l’éducation ». Oui, oui, c’est le titre que la société sans but lucratif où je travaille m’a donné. Sans Framasoft, j’aurais beaucoup de difficultés à assumer ce titre.

Merci et longue vie à Framasoft. Tous ensemble nous y arriverons.

Témoignage de Sébastien Jouffre

Framasoft fait partie des sites/outils dont je me sert régulièrement. Fiable, sérieux et indispensable dans un monde ou le libre à encore du mal à s’implanter dans les machines de série des grand groupe informatique. Il reste le meilleur alternatif pour les néophytes et grand utilisateur pour avoir un choix clair et documenté sur une quantitée importante de logiciels, pour un utilisation privé comme professionnelle.

J’en profite pour rappeler la qualité et la pertinence des ouvrage proposé par Framabook (j’en est commandé 4 sur 5) et attend avec impatience chaque nouvelle parution. Leurs prix est très correct et l’idée de créer une nouvelle forme de distribution d’ouvrage est tous simplement génial. Je tient a en remercier personnellement les auteurs et toutes les personnes qui on contribué de près ou de loin a cette aventure.

Témoignage de Yannick G.

Si Framasoft n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Mais comme Alexis Kauffmann et ses Framapotes l’ont fait, autant les aider à ce que cela continue.

Mieux, il faudrait déclarer la Framagalaxie d’utilité publique tant les ressources qu’elle propose sont cohérentes et à propos donc tellement utiles à ceux – nombreux ! – qui les fouillent.

Mais surtout, c’est l’état d’esprit qui anime les membres de cette galaxie qui m’a séduit dès le début, et c’est d’abord pour cela que je soutiens Framasoft aujourd’hui. Continuez les gars, c’est du beau boulot !

Témoignage de Jérôme T.

Pour un utilisateur de logiciels libres au quotidien comme moi, Framasoft est une bible de connaissances. Son annuaire de logiciels est devenue ma première référence et les articles publiés sur le Framablog sont d’une qualité rarement égalée.

Témoignage de Francis W.

De par ma profession je suis concerné par tout ce qui touche à la connaissance et à son partage. Et quelle plus belle réussite dans le domaine de la connaissance et du partage que celle du logiciel libre ?

Comme beaucoup, sûrement, j’ai commencé à utiliser au début le logiciel libre (c’était probablement Openoffice.org 0.xx) un peu comme un si c’était un freeware. Et puis petit à petit j’ai découvert, en particulier grâce à Framasoft, toutes les valeurs et les particularités du logiciel libre.

Il y aura bientôt quatre ans j’ai fait le grand saut et suis passé à un système d’exploitation libre et il est sûr que la consultation quasi quotidienne de Framasoft, et de ses forums en particulier, a été pour beaucoup dans ce choix.

Dans mon établissement j’essaie également de promouvoir le plus possible le logiciel libre (et il y a encore du boulot…) mais surtout je suis vraiment épaté et ravi lorsque je rencontre des professionnels de mon domaine (le génie climatique) qui utilisent et font la promotion du logiciel libre !

Et je dirai à tous ceux qui croient au logiciel libre : d’accord c’est gratuit, mais n’hésitez pas à apporter votre soutien financier et votre aide à tous ceux qui œuvrent pour la réalisation et la diffusion du logiciel libre.

Longue vie à Framasoft !

Témoignage de Jacques-Louis K.

Merci pour tout ce que vous faites, que j’apprécie énormément.

Pour moi, c’est pratique de pouvoir dire à des amis: « Si vous avez besoin d’un logiciel, allez d’abord sur Framasoft voir s’il n’existe pas quelque chose en libre qui satisfasse vos besoins ! ».

Si les dons peuvent aider à se débarrasser de la pub Google en page d’accueil, je serais doublement heureux…

Témoignage de Delphine S.

Framasoft me permet de travailler tous les jours et me permet d’initier mes élèves à l’utilisation de nombreux logiciels libres. Grâce à Framasoft j’ai découvert le logiciel qui nous a permis de construire un système d’aide pour les élèves de mon lycée. Je consulte le site très régulièrement et y trouve pratiquement toujours la solution à mes problèmes et surtout j’y trouve une communauté enrichissante. Merci !

Témoignage de N.

Je suis né avec le réseau ARPANET.
J’ai été un élève qui a profité du plan informatique pour tous en 81.
En 86 j’ai eu la chance qu’un oncle m’offre un ORIC 1.
En 88 pendant ma terminale, j’explique le BASIC a mon prof d’automatisme (Pendant les cours !)
En 89 j’intègre le plus vieux département d’informatique d’IUT de France a Lannion. On y apprend le COBOLD sur un serveur IBM 38xx. Dans la salle en libre service, ce sont des bons vieux MAC première génération.

Je change de voie et l’informatique quitte ma vie professionnelle.

Devenu infirmier et travaillant dans un lycée, on s’aperçoit de mes compétence informatique je devient administrateur réseau/infirmier a mi-temps. Je m’occupe du passage d’un réseau local de 10 poste au passage à un réseau avec serveur de fichiers, vlans et proxy. Linux, Apache rentrent dans ma vie.

C’est le temps de la maturité et de la réflexion. Je commence a fréquenter Framasoft et à découvrir le libre. Hé oui, tout ceux qui bossent à cette époque là dans l’informatique et dans l’éducation nationale savent qu’il faut faire sans moyens.

En 2004 je deviens militant, le libre n’est plus qu’une question de moyens mais d’état d’esprit.
Le Lun 06 Sep, 2004 à 13:28 je m’inscris sur les forums de Framasoft.

Le 13 septembre 2004 ma première notice est publiée et j’en ressens une grosse fierté ! J’ai enfin commencé à rendre au monde du libre tout ce qu’il m’a apporté !

Pour moi l’informatique n’est qu’un outil et n’est là que pour rendre les citoyens plus libres, et non pour les enfermer. Et c’est aussi l’outil le plus générateur d’inégalités. (De par son coût et sa complexité.) Le libre doit être là pour réduire cette fracture numérique.

Framasoft est là pour nous le rappeler, pour enseigner et pour diffuser. Merci a tous ceux qui le font vivre.

Témoignage d’un anonyme.

Merci.
Pour votre enthousiasme et votre initiative.
Pour vos travaux et des réflexions.
Pour votre partage et votre créativité.
Merci.

Témoignage d’un anonyme.

Par hasard, je suis tombé sur un site web avec plein de logiciel gratuit (j’ai découvert après qu’ils étaient libres…;-), et après c’est le drame: Firefox, OOO, GIMP, SPIP… Je suis tombé dans le libre.

La dépendance est venu très vite, je regardais de temps en temps le Framablog, puis j’ai totalement basculé: j’ai installé GNU / Linux… Je suis maintenant un de ces odieux personnages, qui prêchent et convertissent au libre tous ses amis et sa famille. J’écoute de la musique libre, je fais mes propres clip sous format CC que je mets sur Blip.tv… Je contribue à des communautés, j’échange et je m’intéresse… Je vais sur le Framablog tout les jours, je suis devenu un Fan de Aka… Mon médecin m’a prescrit une cure à Redmond pour endiguer le mal.

Merci FramaSoft !

Témoignage d’un Rudy W.

Framasoft ou le meilleur moyen de switcher à jamais du côté obscur de la force Linux ! 😉

Bonne continuation et bon courage !

Témoignage d’un anonyme

Les logiciels, c’est comme l’amour, c’est meilleur quand c’est libre. Framasoft contribue à cette liberté en étant un point de ralliement pour tous les libristes.

Merci donc à Framasoft qui a permis mon avancée au fur et à mesure dans le domaine du libre et a contribué à ma connaissance actuelle de ce monde si passionnant, un peu trop parfois pour mon temps libre. 😉

Témoignage de P. Soret

On ne peut qu’adhérer à la philosophie Framasoft quand on voit l’offre logicielle proposée, la Framakey… La plupart des logiciels que j’utilise tant personnellement que professionnellement sont issus des pages de Framasoft.

Je suis médecin généraliste et, à mon installation il y a quelques années, sur mon ordinateur je n’ai installé que des logiciels libres (les seuls non-libres: mon logiciel de gestion patient et Wind… car le premier n’est pas compatible Linux). Que ce soit Open Office pour la bureautique, Firefox pour internet, Thunderbird la messagerie, Cobian pour les sauvegardes…. en passant par the Gimp et Inkscape et j’en oublie. Des que j’ai besoin d’un logiciel, direction Framasoft …. et vous savez le pire ? c’est que je trouve celui dont j’ai besoin….!!! c’est tout ! Il faut continuer de lutter pour le libre et l’open source en France et le faire savoir autour de nous !

Longue vie à Framasoft

Témoignage de Laurent B.

Le logiciel libre, plus largement ce qu’on peut appeler la culture libre est la graine d’un modèle de société qui pourrait succéder à l’actuel quand il rendra son dernier souffle (ce qui finira bien par arriver). Promouvoir cet état d’esprit du don désintéressé, de la collaboration autour d’un projet, que ce soit grâce au logiciel libre ou à d’autres choses, est essentiel pour notre avenir : il faut dès maintenant apprendre à ne pas vivre constamment sous le principe du prêté pour un rendu.

Installez GNU/Linux chez vos amis/contribuez à Wikipédia/offrez des Framakeys, construisez le monde de demain.

Témoignage de Pablo R.

Framasoft est le site web sur lequel j’ai découvert et trouvé les premiers logiciels libre que j’ai utilisé, il y a quelques années (au début du collège, je suis maintenant en 2ème année de licence). Depuis quand on me demande un logiciel pour faire ci ou ça, la première chose que je dit c’est t’as regardé sur Framasoft ?.

Aujourd’hui, je suis un ardent utilisateur, défenseur et propagateur (j’aime pas évangélisateur) des logiciels et de la culture libres, membre de la FSF, de l’April et de l’AFUL. J’en suis fièr et heureux, et je le dois en partie à Framasoft, qui m’a permis de découvrir le logiciel libre en faisant sauter la barrière de l’anglais que je ne parlais pas à l’époque.

Témoignage de P.

Framasoft est ma bible !

Vos articles de qualité, je les consulte tous les jours. Il m’ont éduqué aux logiciels libres, ils m’ont permis de mieux comprendre la philosophie du libre et ses enjeux. Framasoft m’a sensibilisé de sorte que j’essaie de ne plus rester un acteur passif de la communauté. Lorsque je parle de logiciel libre à des gens, qu’ils soient débutant ou non, je n’oublie jamais de vous mentionner. Parce que vos articles sont accessible au commun des mortels sans perdre en pertinence. Bien au contraire.

Merci mille fois pour votre travail.

Nous vous retournons tous vos remerciements 😉

Si l’envie vous prend de témoigner vous aussi, c’est par ici

Harrypopof - Licence Art Libre

Notes

[1] Crédit illustrations (sous licence Art Libre) : 1 & 3 Harrypopof – 2 Pfelelep




La France sur le toit du monde Open Source !

Open Source World Map - Red Hat - FranceLes classements valent ce qu’ils valent mais, dans le climat de sinistrose ambiant, ne boudons pas notre plaisir de voir la France arriver tout simplement première sur la toute récente carte du monde de l’activité Open Source que nous propose Red Hat, les USA, par exemple, n’arrivant qu’en neuvième position.

Cette carte se base sur l’indice maison « OSI » (pour Open Source Index), élaboré à partir d’une étude du Georgia Institute of Technology (Georgia Tech).

Ce classement général est un moyenne de trois autres sous-classements : Gouvernment, Industry et Community.
Et pour le France cela donne respectivement les places 1, 25 et 3 (voir copie d’écran ci-contre).

Une fois la surprise et la satisfaction passées, il conviendra tout de même d’aller voir plus dans le détail ce qui se cache exactement derrière cet indice OSI. Parce que, au feeling, j’aurais vu la France moins bien classée pour l’Administration (où est le plan d’action français en faveur de l’Open Source ?) et mieux classée en Entreprise. Quant à la section Community, je ne me prononcerai pas, mais je suis assez curieux de connaître les critères permettant de la définir puis d’en distinguer les pays.

Au final, j’ai un petit doute quant à la rigueur scientifique des informations recueillies, analysée et ordonnées. Je pense qu’il faut plutôt prendre cette carte d’activité comme un indicateur ou plutôt une tendance, et à ce petit jeu-là, si la France n’est pas forcément la première de la classe, elle se trouve assurément dans le peloton de tête.

Mais on notera qu’il existe également une autre carte, celle de l’environnement Open Source. Et là c’est un tout autre son de cloche, comme nous le dit David Feugey sur Silicon.fr :

Red Hat évalue également si un pays réunit les conditions favorables au développement du marché open source : niveau technologique, pourcentage d’utilisateurs Internet, etc. La Suède est première, devant les États-Unis, La Norvège, le Danemark, La Finlande, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Royaume-Uni, Les Pays-Bas et le Canada. En Europe, les pays du nord semblent donc un terrain plus propice au développement de l’open source. Il en va de même avec les États-Unis.

A contrario, la France, pourtant première en terme d’activité dans ce domaine, n’est que quinzième dans celui des perspectives futures. Avec une moins bonne infrastructure que celle des pays nordiques et une politique moins favorable aux logiciels libres que celle des États-Unis, notre pays envoie trop peu de signes en faveur du développement de ce marché.

Alors, erreur d’appréciation de la part de Red Hat, ou réel frein politique et économique de la part de notre gouvernement et de nos entreprises ?

Peut-être un peu des deux !