Reprenons du terrain sur le Web toxique ! – Bilan 2023 de Framasoft

Il y a un an, nous vous présentions « Collectivisons Internet, Convivialisons Internet » notre feuille de route 2022-2025. L’objectif : favoriser l’adoption d’outils web conviviaux par des collectifs solidaires qui partagent les valeurs du Libre.

🦆 VS 😈 : Reprenons du terrain aux géants du Web !

Grâce à vos dons (défiscalisables à 66 %), l’association Framasoft agit pour faire avancer le Web éthique et convivial. Retrouvez un résumé de nos avancées en 2023 sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (nov. – déc. 2023)

Un an plus tard, nous sommes fiers et heureuses de vous présenter ce premier point d’étape complet de nos actions, qui sont (comme toujours) financées par vos dons.

dessin de Coin-coin, le canard mascotte de la campagne de Framasoft. Il est en position de karatéka
Cliquez sur Coin-Coin pour soutenir Framasoft – Illustration CC-By David Revoy

Changer le monde, un coin(coin) de web à la fois

Dessin du Datavöre, un monstre dégoulinant composé de 5 tête portant chacune un logo des GAFAM
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser le Datavöre – Illustration CC-By David Revoy

Rappelons que les actions de Collectivisons Internet / Convivialisons Internet (alias « Coin-coin », d’où la mascotte) complètent et s’ajoutent au maintien de nos actions historiques : services en ligne et outils logiciels, partages d’expérience, contributions et collaborations variées.

Comme nous l’exprimions l’an dernier sur ce blog, l’objectif reste le même : faire en sorte de multiplier les coins de Web éthiques, afin de reprendre du terrain sur le numérique toxique occupé par les géants du Web.

Si cet article résume très rapidement notre bilan-campagne de fin d’année, c’est pour vous donner une idée globale de ce à quoi servent vos dons. Pour les intéressé·es, nous détaillerons les actions phares de ce bilan sur ce blog, chaque mardi (si-tout-va-bien©), d’ici la fin de l’année.

Soutenir Framasoft

Framaspace, les collectifs solidaires apprivoisent ce cloud convivial

Nous l’affirmions déjà en 2022 : Framaspace est notre projet le plus ambitieux de cette nouvelle feuille de route. En effet, l’objectif est de fournir, d’ici fin 2025, jusqu’à 10 000 espaces de cloud collaboratifs, basé sur le logiciel Nextcloud, à de petits collectifs solidaires.

Les infos Framaspace que nous détaillerons la semaine du 21 novembre :

Illustration de DemonDrive, un monstre fantomatique orné du logo de Google Workspace
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Demon Drive – Illustration CC-By David Revoy

  • Première année de Framaspace
    • Un besoin fort, déjà près de 700 espaces Framaspaces ouverts ;
    • …et plus encore si vous en demandez un ici pour votre collectif ;
    • des enseignements tirés de cette sortie en bêta ;
    • les premiers besoins exprimés par les bénéficiaires ;
    • des optimisations techniques, mises à jour, maintenance, etc.
  • Dans les cartons pour la suite
    • la préparation d’outils facilitant la prise en main par de nouveaux arrivants ;
    • des idées de « tuto dont vous êtes le héros » (ou « combine dont vous êtes l’héroïne » ?) ;
    • des explorations à venir : possibilité de publier des pages web, voire de gérer ses membres & sa compta…?

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PeerTube : une v6 réalisée à partir de vos idées

Voilà six ans que nous éditons ce logiciel qui, une fois installé sur un serveur, permet de créer une alternative éthique à YouTube, Twitch, Vimeo, etc.

Les possibilités techniques qu’offrent PeerTube ont un même but : permettre d’héberger et diffuser ses vidéos et ses directs, même (et surtout) lorsque l’on n’a pas l’argent de Google ni les fermes de serveurs d’Amazon.

Les fonctionnalités que nous détaillerons la semaine du 28 novembre, ont été choisies parmi vos idées :

Illustration de Videoraptor, un monstre insectoïde dont les trois têtes sont ornées des logos de YouTube, Viméo et Twitch
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Videoraptor- Illustration CC-By David Revoy

  • Version 5.1 (mars 2023)
    • Modération des demandes de comptes ;
    • Retour au direct.
  • Version 5.2 (Juin 2023)
    • Gros travail sur le transcoding déportable sur un serveur distant ;
    • Visibilité des replay ;
    • Flux RSS adapté aux podcasts.
  • Version 6 (fin novembre 2023)
    • Amélioration de l’accessibilité ;
    • Prévisualisation de l’image dans la barre de progression ;
    • Chapitrage des vidéos ;
    • Téléchargement d’une nouvelle version d’une vidéo ;
    • Protection des vidéos par mot de passe ;
    • Tests de charge pour le live (publication d’un rapport à venir).

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Mobilizon, c’est la lutte version finale…

…pour Framasoft !

En effet, nous estimons qu’après 4 années de développements, nous arriverons au bout de la vision que nous avions pour Mobilizon. Une fois cette v4 sortie, nous espérons que vos groupes auront les fonctionnalités nécessaires pour s’organiser autour de vos événements, et ainsi vous émanciper de Facebook ou Meetup.

C’est pour cela que la semaine du 5 décembre, nous parlerons en détail de :

Illustration de Face Ghoûl, un monstre dégoulinant et griffu orné du logo de Facebook
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Face Ghoûl – Illustration CC-By David Revoy

  • La version 3.1 (mars 2023)
    • Possibilité d’entrer une adresse non répertoriée ;
    • Outils de lutte contre le spam.
  • La version 4 (décembre 2023)
    • Import des événements depuis d’autres plateformes (MeetUp, Facebook, etc.) ;
    • Message des organisatrices d’un événement vers les participants.
  • L’avenir
    • Nous assurerons les mises à jour de sécurité ;
    • Nous maintiendrons l’instance francophone Mobilizon.fr ;
    • Il y a des projets d’évolution de Mobilizon avec des ambitions nouvelles…
    • …et de la place pour votre vision à vous !

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PeerTube (oui, encore ! mais…) en 2024 : nous misons gros sur son succès

La toxicité de YouTube, Twitch et compagnie devient de plus en plus visible… Ainsi, de plus en plus de collectifs, d’institutions et de créateurices de contenus découvrent et utilisent PeerTube. En 2023, nous avons beaucoup travaillé en interne afin de mieux accompagner ce succès naissant, et de donner toutes ses chances à PeerTube.

C’est pour quoi la semaine du 12 décembre nous parlerons précisément de :

Illustration de Yetube, un monstre de type Yéti avec le logo de YouTube Premium.
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Yetube – Illustration CC-By David Revoy

  • La feuille de route vers PeerTube v7 (fin 2024)
    • Outil d’export et d’import de son compte ;
    • Audit d’accessibilité et intégration des recommandations ;
    • Outil de modération des commentaires (pour admins et vidéastes) ;
    • Outil de modération par liste de mots-clés ;
    • Séparation des flux audio et vidéo (ouvre de futures possibilités) ;
    • Ajout d’une résolution « zéro pixels » (recevoir uniquement l’audio) ;
    • Recatégorisation des contenus sensibles (plus détaillée que SFW/NSFW) ;
    • Refonte de l’espace de gestion des vidéos ;
    • Re-design de l’interface suite à un audit de l’expérience d’utilisation (UX).
  • S’investir plus encore dans PeerTube pour lui donner plus de chances d’élargir son audience, dès 2024
    • Promotion de l’écosystème PeerTube (newsletter, médias sociaux, etc.) ;
    • Travail sur une instance « vitrine » de PeerTube ;
    • Embauche d’un deuxième développeur (depuis septembre 2023) ;
      • Triple objectif : maîtriser 270 000 lignes de code, animer la contribution, mais surtout…
  • Application mobile officielle PeerTube (fin 2024)
    • Conception d’après un travail en design (enquête, maquettes, etc.) ;
    • Pour android, iOS (🤞)… et dans l’idéal AndroidTV ;
    • Première version : découvrir et regarder des vidéos (recherche, playlists, abonnements, notifications).

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Émancip’Asso : la formation, le MOOC, le site web…

Conçu en partenariat avec Animafac, le projet Émancip’Asso vise à former les hébergeurs de services à comprendre et accompagner les associations dans leur transition vers des outils web éthiques.

Un énorme travail a déjà été accompli cette année, dont nous parlerons la semaine du 19 décembre :

Illustration de Toxicloud, un monstre vaporeux et toxique avec le logo de Amazon Web Services
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Toxicloud – Illustration CC-By David Revoy

  • Organisation de la formation en présentiel (janvier 2023)
  • Publication du MOOC « Développer une offre de services pour accompagner les associations dans leur transition numérique éthique », la version enrichie de la formation en présenciel à destination de toutes les personnes qui souhaitent se lancer ou s’améliorer en matière d’accompagnement.
    • MOOC en participation libre et autonome ;
    • Pour comprendre le monde associatif et ses usages numériques ;
    • Pour maîtriser les méthodes de l’accompagnement associatif ;
    • Pour concevoir une offre de services adaptée à cet écosystème et la faire connaître ;
    • Sans oublier la mise en réseau, pour mieux travailler dans la complémentarité.
  • Conception et publication du site web Émancip’Asso
    • Répertoire de prestataires pouvant accompagner les associations dans leurs démarches de transition ;
    • Espace d’entraide communautaire entre associations ;
    • Accès à des ressources complémentaires ;
  • La suite pour 2024
    • Développement du nombre d’offres d’accompagnement recensées ;
    • Campagne de promotion du dispositif auprès des associations ;
    • Animation active de la communauté.

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L’émancipation numérique, avec des outils concrets

Afin de finir l’année en beauté, nous comptons bien parler du travail de fond que nous poursuivons sur les outils pratiques et concrets que nous proposons.

Qu’il s’agisse des services « Dégooglisons Internet » ou de notre historique annuaire de logiciels libres ; ces outils permettent, chaque mois, à plus d’1,5 million de personnes de s’émanciper un peu plus des géants du Web et de leurs outils toxiques.

La semaine du 26 décembre, si vous avez été (pas) sages, nous annoncerons :

Illustraiton de MS Blue Scream, monstre de type blob, bleu, orné du logo de Windows
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser MS Blue Scream – Illustration CC-By David Revoy

    • Framalibre, l’annuaire du logiciel libre
      • Refonte complète de l’annuaire suite à des enquêtes de design ;
      • Toujours collaboratif, avec modération a priori (pour lutter contre le spam) ;
      • (sous le capot) Nouveau moteur statique, notices facilement exploitables ;
      • Interface fluide et simplifiée, adaptée aux mobiles ;
      • Recherche facilitée (barre de recherche, tags) ;
      • Recommandations de logiciels ;
      • Outil « mini sites » : créez vos pages de logiciels libres à recommander.

Illustration de Hydroffice, un monstre serpentin à cinq têtes avec des crocs, ornées des logos des outils de la Google Suite
Cliquez pour nous soutenir et aider à repousser Hydroffice – Illustration CC-By David Revoy

  • Services « Dégooglisons Internet »

    • Bientôt 10 ans d’existence !
    • Nos statistiques annuelles d’utilisation ;
    • Travail de maintenance, sauvegardes, mises à jours ;
    • Gros travail de lutte contre les spams ;
    • Succès de Framagroupes…
    • …et de la campagne de rénovation des services (on a plein d’idées !)

Soutenir Framasoft

Tout le travail qu’on ne pourra pas détailler en 7 semaines…

Si vous avez mis le nez dans les 94 pages de notre rapport d’activités 2022, vous vous en douterez : c’est très difficile de résumer tout ce que fait notre petite association.

Or, ce n’est pas parce que nous ne consacrerons pas une semaine pour chacun des projets suivants qu’il ne s’est rien passé…

Voici donc ce que nous n’aurons pas le temps de détailler d’ici la fin de l’année :

  • Collectif CHATONS (hébergeurs de services web éthiques)
    • Déjà 6 ans que Framasoft consacre du temps salarié à animer le collectif ;
    • Organisation du camp CHATONS (août 2023) ;
    • C’est notre dernière année de coordination du collectif ;
    • Gros travail de transmission et d’accompagnement ;
    • Des débats internes auto-gérés ont déjà eu lieu ;
    • Framasoft reste membre du collectif, en le laissant s’autonomiser.
  • ECHO Network (projet européen d’échanges sur l’accompagnement au numérique éthique des citoyen·nes)
    • Co-organisation du séminaire d’ouverture à Paris (Janvier 2023) ;
    • Visite d’étude de Berlin (mars 2023) ;
    • Visite d’étude de Bruxelles (juin 2023) ;
    • Visite d’étude de Rome (septembre 2023) ;
    • Visite d’étude de Zagreb prévue pour début décembre 2023 ;
    • En 2024, mise en Communs des expériences partagées, dans des outils pratiques.
  • Peer.Tube (vitrine de contenus de qualité diffusés sur PeerTube)
    • Priorisation du développement de PeerTube en 2023 ;
    • Travail prévu pour 2024 (promotions de contenus, instance vitrine, communauté de curation…).

Soutenir Framasoft

Dessin dans le style d'un jeu vidéo de combat, où s'affronte un canard karatéka et un monstre affublé des logos des GAFAM.
« Coin-Coin VS Datavöre » – Illustration CC-By David Revoy

Sept semaines pour nous aider à boucler notre budget 2024

Si Framasoft peut employer non plus 10, mais désormais 11 personnes, louer près de 57 serveurs, se déplacer dans toute la France (et au delà), et élever dans les communs numériques tout ce qu’elle fait… C’est, encore et toujours, grâce à vos dons.

Vos dons sont, et restent, notre principale source de financement et celle qui nous permet d’agir librement, en toute indépendance. L’association Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don à Framasoft de 100 €, peut revenir à 34 € après déductions fiscales (pour les contribuables français·es).

Cette année encore, nous avons besoin de vous, de votre soutien, de vos partages, pour nous aider à reprendre du terrain sur le Web toxique des GAFAM, et multiplier les espaces de numérique éthique.

Nous avons donc demandé à David Revoy de nous aider à montrer cela sur notre site « Soutenir Framasoft« , qu’on vous invite à visiter (parce que c’est beau) et surtout à partager le plus largement possible :

Cliquez pour nous soutenir – Illustration CC-By David Revoy

Si nous voulons boucler notre budget pour 2024, il nous reste sept semaines pour récolter 200 000 € : nous n’y arriverons pas sans votre aide !

Soutenir Framasoft

Nous espérons, sincèrement, que ce bilan et ces perspectives vous enthousiasmeront, et (si vous le pouvez), vous rendront fier·es de soutenir Framasoft.




Brussels,june 2023 : Diary of the second ECHO Network study visit

 

As a reminder, the participants in the ECHO Network exchange come from 7 different organisations in 5 European countries: Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgium, Willi Eichler Academy (Germany), Solidar Foundation (European network), Centar Za Mirovne Studije (Croatia), Framasoft (France).

 

Report on the week in Brussels.

 

Cliquez ici pour lire l’article en français.

 

Brussels’ Grand Place under the sun

TLDR (too long, I didn’t read it): It was just too much fun! You can feel that the bonds between participants are getting stronger, and that the methods of popular/permanent/active/new education (place the term of your choice before education) are bearing fruit!

 

That week, from June 12 to 17, 2023, Brussels was bathed in sunshine.

A crosswalk in LGBT+ colors leading to parliament.

We were two Framasoft members: Fred and Booteille.

In ECHO Network meetings, Mondays and Fridays are dedicated to travel, since the various people are more or less far from the meeting place.

But our Belgian pals had planned a debate evening for Monday evening, so we had to arrive not too late.

Luckily, we both had trains that allowed us to arrive around noon, so we met up at the Gare du… Midi and set off together to explore the city center of the European capital in search of our hotel.

 

Smurf ceiling in Brussels. Comics are everywhere.

 

Once we’d packed up, we took a quick stroll to find a place to eat.

Brussels is a great city, where you can go from an upmarket district to a working-class one just by crossing the street. I’m sure that’s true elsewhere, but it struck us. Fred’s tip: if you want to be offered something to smoke, walk around with a guy who looks like Bob Marley.

After that, Fred wandered off while Booteille recuperated from his three nights of 3-4h in a row (he’d just come from another association’s AGM and a few parties).

So we met up directly at the DK workshop, a very nice association bar, where we were going to discuss what Framasoft is with a few dozen members of the public. The invitation had been extended by Tactic (which supports and hosts ethical digital services) and Neutrinet (a Belgian non-profit ISP); Tactic being one of the Belgian partners who co-organized some of the activities during our stay in Brussels.

The time, the people and the place were really nice. We were made to feel very welcome, and it was a pleasure to be with so many allies we didn’t know.

A journalist was at the party for a documentary he’s preparing on privacy. He wants to sell it to RTBF. He took video captures of the discussion.

Gerben, who works for NLnet, was there. NLNet is a foundation that funds a lot of digital projects that contribute to improving our society. PeerTube is one of these projects.

On the first evening, we had a meal downtown with the ECHO partners. For Booteille, who was bursting with fatigue, it was particularly difficult to start exchanging in English that evening.

 

On Tuesday, we kicked off the first day of activities at Maxima, a very nice third-party association.

Everyone had arrived, despite a few people’s transport problems. There were members of Solidar Foundation, CÉMÉA Italy, CÉMÉA France, Willi Eichler Akademy, La Ligue des Familles in Belgium, Tactic, Framasoft…

It’s important to note that the theme of the week was « active education practices to raise awareness of ethical tools ».

So we started by doing some activities to get us into the spirit of the week, to start building links between participants, based – as will be the case for almost all activities – on active/permanent/popular/new education methods; choose your favorite term among these. While not everyone agreed on the name (and some didn’t necessarily mean the same thing as others), everyone validated their interest, and that’s the important thing!

Next, we got into groups to discuss what we thought active education and popular education were and were not. We had to draw our interpretations on panels. In a few years’ time, our work may be found again, and the world may mistake it for a painting by Leonardo da Vinci. Expect the foundations of what we call « art » to change after that. There will have been a before and an after. 🙂

After the small-group discussions, we watched a video on Joseph Jacotot, « Peut-on enseigner sans savoir? » (Can we teach without knowing?).

We then presented our panels and had a large-group discussion.

 

In the afternoon, we did an activity based on key digital figures: money, quantity of data, pollution, place the figures given opposite the right question. Not an easy task, even for geeks. Quite a few people made corrections to the figures given after the activity, as the cards were three or four years old. This highlighted the speed at which digital technology is evolving, which is quite staggering.

Then we had a meeting with people from Code du Numérique. An ultra-cool project. They are working to build coherent legislative proposals to put to elected representatives – particularly on issues of inclusion. These proposals are developed through workshops with a wide range of people, both those who are comfortable with digital technology and those who are not. You don’t like legal issues: go and talk to these people!

There are some great videos on their website, which we recommend!

We also suggested that they be interviewed on the Framablog, because we were so enthusiastic about it.

The day ended with a review of the activities carried out. As always with popular education, you get the impression that the hours have just flown by and that you haven’t made any effort, but when you look back you realise how rich the exchanges have been and how much work has been done.

We then went for a drink and a bite to eat with some of the group. And to answer the question on your lips, yes, some people had chips!

The next day, we had a date at another venue, the PianoFabriek, in Saint-Gilles.

We had a beautiful (dance) hall with an outdoor area.

In the morning, Cécile and Annie, from the Ligue des Familles, suggested « the hidden side of clicking » as a theme, where we would discuss the attention economy.

But before that, we played a little presentation game, where each pair had to find something in common that the others didn’t have. Contrary to what you might think, many people have been on roadtrips to Spain and would like to listen to opera.

Annie and Cécile then asked us to answer 12 yes or no questions. These 12 statements are designed to help identify an addiction (see an example here) and have been adapted for use with smartphones. For example: « I feel nervous or anxious if I’ve left my smartphone at home ».

Several people in the group were a little « shocked » by the results of their answers.

Answering two (2!) of the statements with « yes » underlines addictive behaviour. Suffice it to say that the geeks have hit the roof.

 

 

 

In Belgium, Fred’s addiction to Speculoos is reawakening.

 

We then watched the Dopamine episode on Facebook, which many people were just discovering, and discussed it with our respective small groups.

The next activity was cognitive bias bingo. The names of several biases and their descriptions were posted around the room, and a randomly selected pair of us were asked to write down the name of the bias for each description on an index card.

After this activity, we discovered Ardoino’s grid in which we had to place, first on our own and then with our groups, solutions to the problems raised by digital technology.

Were these solutions of an individual, interpersonal, group, organizational or institutional nature? Let’s think about it!

The aim was to highlight the fact that many impactful actions are not just individual matters (you know, peeing, showering, etc.).

We ended our activities at PianoFabriek with a moving debate.

Individually, we wrote answers to « For me, active pedagogy is… » and « For me, active pedagogy is not… » on sticky notes.

 

After which, Alain, from CÉMÉA Belgium (who co-hosted most of the week with Sarah, also from CÉMÉA Belgium), chose a few answers and had us move around the space to indicate « I agree » or « I disagree ».

Once positioned, we were able to speak up and discuss the reasons for our position. At any moment, we could change our position, physically showing the evolution of our thinking.

We really enjoyed this form of debate.

Incidentally, we haven’t noted it yet, but it’s important to know that we mainly exchanged ideas in English, and translated into English what people who spoke in French were saying. Most people seemed to understand enough English not to translate systematically from English into French, and would indicate when there was a need for translation in that direction.

The translation work was a considerable effort, but for the people in charge of the animation, it was even more exhausting. At the ECHO Network session in Paris, those able to express themselves in English had formed a group which spent the whole week exchanging in that language. In Brussels, this was not possible. European project, European constraints!

After the PianoFabriek, we joined members of EDRI and Technopolice Brussels for an exploratory walk in public spaces (notably the Gare du Midi) in search of CCTV cameras.

 

These two people helped us to better understand the thinking behind the installation of cameras: « Which locations with which lenses? » In the Gare du Midi, for example, each door is necessarily equipped with a dedicated camera. There’s also a camera in front of every staircase leading up to the platforms, so that faces can be clearly identified. Not to mention the store, where a camera is also pointed… at the cashier’s hands!

We noticed that there are far more cameras in the poorer neighborhoods (including Molenbeek-Saint-Jean)  than in the richer ones. One fact that impressed us: a camera was located in front of a subway station in a working-class neighborhood. Residents didn’t like it, and it was damaged. Another camera was placed much further down the street, but it monitored the same subway exit. These cameras have an impressive zoom capability.

The cost of installing a camera is estimated at €20,000, and cities are installing hundreds of them, although their effectiveness in combating crime has not been proven in the slightest.

 

The premises of the Belgian Cyber Security Center are packed with surveillance cameras. No, nothing. All is well.

 

 

Ha, I think it’s time to ask this but… HOW IS IT THAT IN BRUSSELS YOU HAVE TO PAY FOR BOTTLED WATER IN ALL RESTAURANTS! NO FREE TAP WATER! JUST WATER! RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! LET’S BURN CAPITALISM!

 

 

 

A poster « Are you a communist? Join us! » we came across while wandering around Brussels.

Sorry for the outburst, it’s okay now.

For the last day, we were back at Maxima, where a number of digital, image (video) and radio players presented their projects to us, including RadioPanik, a free radio station (which makes fascinating impossible programs) and ZinTV, an organization close to social movements.

After the presentation of their projects, we had a large-group discussion on the difficulties of migrating to open-source solutions for certain structures.

During the day, we had to join either ZinTV to learn how to make video recordings, or RadioPanik to learn how to make radio.

We learned how an ultra-light portable radio transmitter works, or how to use OBS to broadcast live TV.

At the end of the day, there was a PeerTube presentation from someone who learned a little late that she had to do it, poor thing. Luckily, Booteille was on hand to answer any questions.

After that, the ECHO Network core group and I took stock of the week.

The results were really positive. The partners who didn’t really see the value of popular education methods during the first session in Paris are now convinced. The links between the different members and structures were further strengthened.

We had the feeling that we were really starting to form a body, a real group, and that we were all really moving in the same direction, which for a pan-European project like this is really motivating.

In the evening, before dinner, we attended a conference on Tyler Reigeluth‘s book, « The Intelligence of Cities, Critique of Endless Transparency ».

Before the conference, Booteille spoke on behalf of Framasoft alongside Morgane (co-organizer of the ECHO project, member of CÉMÉA France), Sarah (who was co-organizing the trip to Belgium) and Célo (member of Tactic and Neutrinet, who played an important part in organizing the activities), into the microphone of RadioPanik, which was broadcasting live.

We gave a brief presentation of our structures and the ECHO Network project.

The conference then got under way, and to be honest, we weren’t very good at it. Our ECHO Network accomplices, who had learned how to make radio and TV that very afternoon, were broadcasting the conference over the airwaves, and we couldn’t help but give them a helping hand. The PeerTube streaming of the rebroadcast had a problem, and Booteille had to get his hands dirty (Booteille’s note: In truth, they managed just fine without me, haha!).

Right after the conference, we went out to eat, drink and chat until late.

Antonio, our Croatian colleague (from Center for Peace Studies), hosted the evening. He’ll be part of the host team in Zagreb, and he’s quite a character!

 

Ce graffiti « Montrez-moi le budget » près de la Gare du Midi est la preuve indiscutable que pyg est passé à Bruxelles.

 

This « Show Me The Budget » graffiti near the Gare du Midi is indisputable proof that pyg has been to Brussels.




Bruxelles, juin 2023 : journal de bord de la deuxième visite d’études d’ECHO Network

Pour rappel, les participant⋅es à l’échange européen ECHO Network font partie de 7 organisations différentes dans 5 pays d’Europe : Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgique, Willi Eichler Academy (Allemagne), Solidar Foundation (réseau européen), Centar Za Mirovne Studije (Croatie), Framasoft (France).

 

Compte-rendu de la semaine à Bruxelles.

 

Click here to read the article in English.

 

La Grand Place de Bruxelles sous le soleil

 

 

TLDR (trop long, j’pas lu): C’était vraiment trop chouette ! On sent que les liens entre les participant·es se renforcent et que les méthodes d’éducation populaire/permanente/active/nouvelle (placez le terme de votre choix après éducation) portent leurs fruits !

 

Cette semaine-là, celle du 12 au 17 juin 2023, Bruxelles était écrasée de soleil.

Un passage piéton aux couleurs LGBT+ qui mène au parlement.

 

Nous étions deux membres de Framasoft à partir : Fred et Booteille.

Dans les rencontres ECHO Network, les lundis et les vendredis sont dédiés aux trajets, puisque les différentes personnes sont plus ou moins loin du lieu de rendez-vous.

Mais les potes Belges nous avaient prévu une soirée débat le lundi soir, il nous fallait donc arriver pas trop tard.

Par chance, nous avions tous deux des trains qui nous permettaient d’arriver aux alentours de midi, donc nous nous sommes retrouvés à la gare du… Midi et sommes allés, ensemble, explorer le centre-ville de la capitale européenne à la recherche de notre hôtel.

Plafond Schtroumpf dans Bruxelles. La BD est partout.

Une fois les affaires déposées, on s’est baladé vite fait pour trouver un coin où manger.

Bruxelles est une ville formidable, où on passe d’un quartier huppé à un quartier populaire en traversant la rue. Ça doit être vrai ailleurs, mais ça nous a frappés. Astuce de Fred : si vous voulez qu’on vous propose de quoi fumer, promenez-vous avec un type qui ressemble à Bob Marley.

Après quoi Fred s’est baladé pendant que Booteille récupérait de ses trois nuits de 3-4h d’affilée (il sortait de l’AG d’une autre association et de quelques soirées).

Nous nous sommes donc rejoints directement à l’atelier DK, un bar associatif très chouette, où nous allions discuter de ce qu’est Framasoft avec quelques dizaines de personnes du public. L’invitation avait été faite par Tactic (qui fait de l’accompagnement et de l’hébergement de services numériques éthiques) et Neutrinet (un FAI associatif belge) ; Tactic étant un des partenaires belges ayant co-organisé certaines activités du séjour bruxellois.

Le moment, le public et le lieu étaient vraiment sympathiques. Nous avons été super bien accueillis et ça faisait plaisir d’être avec autant d’allié·es que nous ne connaissions pas.

Un journaliste était présent à la soirée pour un documentaire qu’il prépare sur la vie privée. Il souhaite le vendre à RTBF. Il a pris des captures vidéos de la discussion.

Gerben, qui travaille pour NLnet, était venu. NLNet est une fondation qui finance pas mal de projets numériques qui contribuent à améliorer notre société. PeerTube est un de ces projets.

Le premier soir, on a fait un repas en centre-ville avec les partenaires d’ECHO. Pour Booteille, qui était explosé de fatigue, c’était particulièrement difficile de commencer à échanger en anglais dès ce soir là.

Mardi, on a démarré la première journée d’activités à Maxima, un tiers lieu associatif très chouette.

Tout le monde était arrivé, modulo les soucis de transports de quelques personnes. On comptait des membres de Solidar Foundation, Les CÉMÉA Italie, Les CÉMÉA France, la Willi Eichler Akademy, La Ligue des Familles en Belgique, Tactic, Framasoft…

Il est important de noter que la thématique de la semaine était « pratiques d’éducation active pour sensibiliser aux outils éthiques ».

Nous avons donc commencé par faire des activités permettant de nous mettre dans l’esprit de la semaine, de commencer à construire du lien entre les participant·es, en s’appuyant, comme ce sera le cas pour presque toutes les activités, sur des méthodes d’éducation active/permanente/populaire/nouvelle ; choisissez votre terme préféré parmi ceux-ci. Si tout le monde n’est pas raccord sur le nom (et que certains ne signifient pas forcément la même chose que d’autres), tout le monde valide leur intérêt, et c’est bien ça l’important !

Ensuite, nous nous sommes mis en groupe pour discuter de ce que nous pensons être ou ne pas être l’éducation active et l’éducation populaire. Nous devions dessiner sur des panneaux nos interprétations. Dans quelques années on risque de retrouver nos œuvres et le monde risque de le confondre avec une peinture de Léonard de Vinci. Attendez-vous à ce que les fondements de ce qu’on appelle « art » changent après ça. Il y aura eu un avant et un après. 🙂

Après les échanges en petits groupes, on a regardé une vidéo sur Joseph Jacotot « Peut-on enseigner sans savoir ? ».

Suite à quoi nous avons présenté nos panneaux et eu un échange en grand groupe.

L’après-midi, nous avons fait une activité autour des chiffres clés du numérique : pognon, quantité de données, pollution, placez les chiffres donnés en face de la bonne question. Pas évident, même pour des geeks. Pas mal de personnes ont apporté des corrections aux chiffres donnés après l’activité, car les fiches dataient d’il y a trois ou quatre ans. Ça a permis de souligner la vitesse à laquelle le numérique évolue, ce qui est assez effarant.

Ensuite, on a eu une rencontre avec des personnes du Code du Numérique. Un projet ultra-chouette. Iels travaillent à construire des propositions de loi cohérentes à proposer aux élu·es — notamment sur les questions d’inclusion. Ces propositions sont pensées à l’aide d’ateliers avec plein de gens, à l’aise avec le numérique ou non. Vous n’aimez pas les questions juridiques : allez discuter avec ces gens là !

Il y a des vidéos sur leur site web qui sont formidables, nous vous les recommandons !

Nous leur avons proposé une interview dans le Framablog, tellement ça nous a passionnés.

La journée s’est terminée après un bilan sur les activités réalisées. Comme toujours avec l’éducation populaire, on a l’impression que les heures ont coulé toutes seules et qu’on n’a pas fourni d’effort, mais quand on regarde dans le rétro on se rend compte de la richesse des échanges et de la quantité de boulot qui a été abattue.

Nous sommes ensuite allés boire un verre puis manger avec une partie du groupe. Et pour répondre à la question qui vous brûle les lèvres, oui, des personnes ont pris des frites !

Le lendemain, nous avions rendez-vous dans un autre lieu, le PianoFabriek, à Saint-Gilles.

Nous avions une très belle salle (de danse) avec un extérieur.

Le matin, Cécile et Annie, de la Ligue des Familles, nous ont proposé comme thématique « la face cachée du clic », où nous discuterons économie de l’attention.

Mais avant ça, nous avons fait un petit jeu de présentations où par binôme, nous devions trouver un point commun que les autres n’auraient pas. Figurez-vous que contrairement à ce que l’on pourrait penser, beaucoup de personnes ont fait des roadtrips en Espagne et aimeraient écouter de l’opéra.

Ensuite, Annie et Cécile nous ont fait répondre à 12 affirmations par oui ou par non. Ce sont douze affirmations qui permettent d’aider à identifier une addiction (un exemple ici) et qui ont été adaptées pour l’usage des smartphones. Par exemple : « Je me sens fébrile ou angoissé·e si j’ai oublié mon smartphone à la maison ».

Plusieurs personnes dans le groupe étaient un peu « choquées » par le résultat de leurs réponses.

En effet… Répondre à deux (2 !) des affirmations par « oui » souligne un comportement addictif. Autant vous dire que les geeks ont crevé le plafond.

 

En Belgique l’addiction de Fred pour les Spéculoos se réveille.

 

Ensuite, on a regardé l’épisode de Dopamine consacré à Facebook, que plusieurs personnes découvraient et nous en avons par la suite discuté avec nos petits groupes respectifs.

La prochaine activité était un bingo des biais cognitifs. Le nom de plusieurs biais et leur description étaient affichés sur l’ensemble de la salle et, avec un binôme choisi aléatoirement, nous devions, sur une fiche, indiquer le nom du biais pour chaque description proposée.

Après cette activité, nous avons découvert la grille d’Ardoino dans laquelle nous devions y placer, d’abord en solo puis avec nos groupes, les solutions aux problématiques soulevées par le numérique.

Est-ce que ces solutions relevaient de l’ordre de l’individuel, de l’interpersonnel, du groupe, de l’organisationnel ou des institutions ? À nous d’y réfléchir !

Le but était de souligner que beaucoup d’actions impactantes relèvent d’autres choses que de l’individuel. (Vous savez, le pipi, la douche, toussa toussa…)

On a terminé les activités au PianoFabriek avec un débat mouvant.

Individuellement, nous avons écrit sur des papillons repositionnables des réponses à « Pour moi, les pédagogies actives c’est… » et « Pour moi, les pédagogies actives ce n’est pas… ».

Après quoi, Alain, des CÉMÉA Belgique (qui a co-animé avec Sarah, des CÉMÉA Belgique aussi, la majeure partie de la semaine), a choisi quelques réponses et nous a fait nous déplacer dans l’espace pour indiquer « Je suis d’accord » ou « Je ne suis pas d’accord ».

Une fois positionnés, nous pouvions prendre la parole et échanger sur les raisons de notre positionnement. À tout moment, nous pouvions changer de position, montrant physiquement l’évolution de notre réflexion.

Nous avons beaucoup aimé cette forme de débat.

D’ailleurs, nous ne l’avons pas encore noté mais il est important de savoir que nous échangions principalement en anglais et traduisions, en anglais, les propos des personnes qui s’exprimaient en français. La plupart des gens semblaient comprendre suffisamment l’anglais pour ne pas traduire systématiquement de l’anglais vers le français et indiquaient quand il y a un besoin de traduction dans ce sens.

Le travail de traduction représentait mine de rien un effort considérable mais autant dire que pour les responsables de l’animation, c’était encore plus épuisant. Lors de la session ECHO Network à Paris les personnes capables de s’exprimer en anglais avaient formé un groupe qui avait passé la semaine entière à échanger dans cette langue. À Bruxelles ce n’était pas possible. À projet européen, contraintes européennes !

Après le PianoFabriek, nous avons rejoint des membres d’EDRI et de Technopolice Bruxelles, pour faire une ballade exploratoire dans l’espace public (et notamment la gare du Midi) à la recherche de caméras de vidéosurveillance.

Ces deux personnes nous ont permis de mieux comprendre la réflexion dans la pose des caméras : « Quels lieux avec quels objectifs ? » Dans la gare du Midi, par exemple, chaque porte a forcément une caméra dédiée. Une caméra est aussi placée devant chaque escalier montant aux quais de manière à pouvoir bien identifier les visages. Sans parler de la boutique où une caméra est aussi pointée… sur les mains du caissier !

Nous avons pu constater qu’il y a beaucoup plus de caméras dans les quartiers pauvres (notamment Molenbeek-Saint-Jean) que dans les riches. Un fait qui nous a impressionnés : une caméra était située devant la station de métro d’un quartier populaire. Les habitants n’ont pas apprécié et elle a été endommagée. Une autre caméra a été placée beaucoup plus loin dans la rue, mais elle surveille la même sortie de métro. On se rend compte que ces caméras ont une impressionnante capacité de zoom.

On estime à 20 000 € le prix de la pose d’une caméra, les villes en installent des centaines, et leur efficacité pour lutter contre la délinquance n’est absolument pas prouvée.

Les locaux du Centre pour la Cyber-Sécurité Belge sont truffés de caméras de surveillance. Non, rien. Tout va bien.

 

Ha, je crois que c’est le moment de le poser là mais… COMMENT CA SE FAIT QU’À BRUXELLES IELS FONT PAYER OBLIGATOIREMENT DE L’EAU EN BOUTEILLE DANS TOUS LES RESTAURANTS BORDAYL DE ZUT ! PAS POSSIBILITÉ D’AVOIR DE L’EAU DU ROBINET GRATUITEMENT ! DE L’EAU QUOI ! RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! BRÛLONS LE CAPITALISME !

 

Une affiche « Es-tu communiste ? Rejoins-nous ! » rencontrée au hasard de nos pérégrinations dans Bruxelles

 

Pardon pour le coup de sang, ça va mieux.

Pour la dernière journée, nous étions de retour à Maxima, où des acteurices du numérique, de l’image (vidéo) et de la radio nous ont présenté leurs projets, notamment, RadioPanik, une radio libre (qui fait des émissions impossibles passionnantes) et ZinTV, une organisation proche des mouvements sociaux.

Après la présentation de leurs projets, nous avons échangé en grand groupe sur les difficultés de migrer vers des solutions libres pour certaines structures.

Durant la journée, nous devions nous joindre soit à ZinTV pour apprendre à faire de la captation vidéo, soit à RadioPanik pour apprendre à faire de la radio.

Nous avons appris comment fonctionne un émetteur radio portatif ultra-léger ou l’utilisation d’OBS pour diffuser de la télé en live.

À la fin de la journée, il y a eu une présentation de PeerTube d’une personne qui a appris un peu tard qu’elle devait la faire, la pauvre. Heureusement, Booteille l’a un peu assisté pour répondre aux questions.

Après ça, nous avons fait un bilan avec le groupe cœur d’ECHO Network, sur la semaine.

Le bilan était vraiment positif. Les partenaires qui ne voyaient pas trop l’intérêt des méthodes de l’éducation populaire lors de la première session parisienne sont désormais convaincu·es. Les liens entre les différent·es membres et différentes structures se sont encore renforcés.

Nous avons eu le sentiment que nous commencions à faire réellement corps, à faire réellement groupe, et que nous avancions vraiment toutes et tous dans la même direction, ce qui pour un projet pan-européen comme celui-ci est vraiment motivant.

Le soir, avant le repas, nous avons assisté à une conférence autour du livre de Tyler Reigeluth, « L’intelligence des villes, Critique d’une transparence sans fin ».

Avant la conférence, Booteille a parlé au nom de Framasoft aux côtés de Morgane (co-organisatrice du projet ECHO, membre des CÉMÉA France), Sarah (qui co-organisait le séjour en Belgique) et Célo (membre de Tactic et Neutrinet, qui a pris une part importante dans l’organisation des activités), dans le micro de RadioPanik qui diffusait en direct.

Nous y avons fait une brève présentation de nos structures et du projet ECHO Network.

Après quoi la conférence a commencé et pour être honnête nous n’avons pas été très bons élèves. Nos complices d’ECHO Network qui avaient appris à faire de la radio et de la télé l’après-midi même retransmettaient la conférence sur les ondes, et nous n’avons pas pu nous empêcher de leur donner un coup de pouce. Le streaming sur PeerTube de la retransmission a eu un souci et Booteille a dû mettre les mains dans le cambouis. (Note de Booteille : En vrai, iels s’en sortaient très bien sans moi, haha !)

Juste après la conférence nous sommes allés manger, boire et discuter jusqu’à une heure avancée.

Antonio, notre camarade croate (de Center for Peace Studies), a animé la soirée. Il fera partie de l’équipe accueillante à Zagreb, et c’est un sacré personnage !

 

Ce graffiti « Show Me The Budget » près de la Gare du Midi est la preuve indiscutable que pyg est passé à Bruxelles.




Berlin, March 2023 : Diary of the first ECHO Network study visit

From 27 to 31 March 2023, the first study visit of the European project ECHO Network took place in Berlin. This report looks back on this week of exchange on the theme of « Young people, social networks and political education« , organised by the Willi Eichler Academy.

As a reminder, the participants in the ECHO Network exchange come from 7 different organisations in 5 European countries: Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgium, Willi Eichler Academy (Germany), Solidar Foundation (European network), Centar Za Mirovne Studije (Croatia), Framasoft (France). Around twenty people took part in the study visit.

It’s a chilly spring in Berlin!

It’s a long way to Berlin!

In order to promote the values of the Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network project, the Framasoft participants wanted to travel to Berlin by train. So Monday and Friday of this exchange week were dedicated to transport.

The day of departure was a national strike day in Germany (where a rail strike = no trains running!). As a result, only 3 of the 4 Framasoft members who had planned to take part in the project were able to make it.

When you think of trains, you think of time, where transport is an integral part of the journey. In fact, it takes 9 hours by train from Paris, or even 13 hours from Nantes… And you should add 1 or 2 hours (or even half a day) for « contingency management » (delays, cancellations, changes of train). Travelling to Germany by train was an adventure in itself (and the feeling seems to be shared!).

Tuesday 28 March: Discoveries and visits off the beaten track

After a brief meeting with the first participants the day before, Tuesday will continue with the aim of getting to know each other (arrivals will continue throughout the day due to changes in the itinerary caused by the strike the day before).

Tuesday morning will begin with a visit to the Jewish Cemetery of Berlin-Weißensee, the largest Jewish cemetery in Europe. Nature takes over in this historic place.

Weißensee Jewish cemetery, between nature and history

In the afternoon we visit a former Stasi prison, Berlin-Hohenschönhausen. This visit made a particularly strong impression on us: the site was created by former prisoners, the prison wasn’t closed until 1990, and many of the people who tortured prisoners were never brought to justice. In short, a dark page of history, but one that needs to be shared (we recommend the visit!)…

The day will end with a convivial meal in a traditional restaurant.

Wednesday 29 March: young, old and social networks

From Wednesday, we were welcomed at the Brillat-Savarin cookery school for our exchanges, workshops and talks.

The chandelier in the entrance hall of the cookery school is just right!

Discussion: What do we think about social networks in our organisations?

The first workshop was a round-table discussion in which each participant shared his or her use of and views on social networks, and in particular TikTok, the medium that will be used in the following workshop.

To summarise:

  • There is little use of social media from a personal point of view in the group.
  • On the other hand, the majority of the group use social media to promote their organisation’s activities (Facebook, Twitter, Instagram and Mastodon).
  • No one in the group uses TikTok, which poses a problem for understanding this social media.
  • As part of their organisation’s activities, the majority of the group would like to reach out more to young people and it seems interesting to find them where they are, i.e. on social media.
  • The group fully agreed that social media are not neutral tools and try to monopolise the attention of their users.

This time of exchange therefore allowed us to see that we share the same values, difficulties and desires when it comes to social media. However, we felt that the ‘one at a time’ format lacked some dynamism in the exchanges and the opportunity for several people to discuss.

Feedback from a student workshop: raising awareness of social issues in a TikTok video

Alongside our morning discussions on social media, 2 groups of students from the Brillat-Savarin school worked on a video project. They had to produce a TikTok video (one per group) to show the impact of the European Union (1st group) and climate change (2nd group) on their work as chefs. The videos were shown to us (incredible quality in 2 hours of work!) and then we exchanged views on the topic.

What we took away from this workshop:

  • The students were between 18 and 22 years old and did not use TikTok. According to the students, this social network is aimed at people younger than them (« young » is too broad a term!). However, they had mastered the codes of the platform as they were regularly exposed to TikTok content on other platforms such as Instagram and YouTube.
  • In any case, they wouldn’t necessarily want to use a social network to watch political content, preferring a more recreational use of the network (like watching videos of kittens!), even if they claim to be political.
  • They found it particularly interesting to get a message across in videos and to question themselves on issues that directly affect them.

It was an interesting experiment, even if the plenary discussions did not allow everyone to participate.

Photo of the ECHO Network group and some of the school’s students

Thursday 30th March: Politics and Open Source

Reflect EU&US: the Willi Eichler Academy project

Funded to the tune of €500,000 by Marshall Plan leftovers, Reflect EU&US is a 2-year project (2022-2024) by the Willi Eichler Academy. Its aim? To organise discussions between students outside the university environment, remotely and anonymously.

Reflect EU&US project logo

Points to remember:

  • The project involves 60 students (30 from the United States and 30 from Germany), with a physical meeting planned at the very end of the project to lift the masks.
  • Topics covered include justice, racism, gender and politics.
  • Following the discussions, a library of documents will be created, which will allow the various sources (texts, articles, videos, podcasts, etc.) to be validated (or not).
  • Anonymity makes it easier to accept contradictory opinions.
  • The management of the groups can be complicated by anonymity, but it is an integral part of the project.

From a technical point of view, the platform is based on the OpenTalk tool and was chosen to provide this space for free exchange, with the creation of coloured cards as avatars, making it possible to guarantee the anonymity of the participants. The choice of open source technologies was made specifically with the aim of reassuring participants so that they could exchange in complete peace of mind. This was followed by a live test of the platform with the students (in German, which didn’t allow us to understand everything!).

Open source meets politics

The afternoon continued with a talk by Peer Heinlein, director of OpenTalk, on « True digital independence and sovereignty are impossible without open source ». You can imagine that we at Framasoft have an opinion on this, even if we don’t feel strongly about it… Discussions with the audience followed on open source software, privacy and data encryption.

The next speaker was Maik Außendorf, representative of the Green Party in the European Parliament. Among other things, we discussed how digital technology can help the ecological transition. We learnt that German parliamentarians do not have a choice when it comes to using digital tools, and that national coherence is difficult to achieve with the decentralised organisation of Germany into Länder.

The study visit ended in a restaurant, where we had the opportunity to talk with a SeaWatch activist, highlighting the common values and reflections of the different organisations (precariousness of associations, the need to propose alternatives to the capitalist world, the need for free and emancipatory digital technologies).

This chandelier will have inspired⋅es (can you see the artistic side too?).

An intense week!

We were particularly surprised and excited by the common visions shared by the participants and organisations, whether it be about emancipatory digital, the desire to move towards a world that is more like us, where cooperation and contribution move forward, and the question of how to share our messages while remaining coherent with what we defend.

Although the majority of the week was built around plenary workshops, which did not always encourage exchange between participants or spontaneous speaking, the informal times (meals, coffee breaks, walks) made it possible to create these essential moments.

What next for the ECHO network? The second study visit took place in Brussels from 12 to 16 June. A summary article will follow on the Framablog (but as always, we’ll take our time!).

We couldn’t go to Berlin without visiting the murals on the Berlin Wall: here’s a photo of the trip to round off this article.

 

For further information:




Berlin, mars 2023 : journal de bord de la première visite d’études d’ECHO Network

Du 27 au 31 mars 2023, la première visite d’études du projet européen ECHO Network s’est tenue à Berlin. Ce compte rendu retrace cette semaine d’échanges sur la thématique « jeunes, réseaux sociaux et éducation politique », organisée par Willi Eichler Akademy.

Pour rappel, les participant⋅es à l’échange ECHO Network font partie de 7 organisations différentes dans 5 pays d’Europe : Ceméa France, Ceméa Federzione Italia, Ceméa Belgique, Willi Eichler Academy (Allemagne), Solidar Foundation (réseau européen), Centar Za Mirovne Studije (Croatie), Framasoft (France). Cette visite d’études a compté une vingtaine de participant⋅es.

Ambiance fraîche à Berlin pour ce début de printemps !

 

La route est longue jusque Berlin…!

Pour pousser les valeurs du projet Ethical, Commons, Humans, Open-Source Network (Réseau autour de l’Éthique, les Communs, les Humain⋅es et l’Open-source), les participant⋅es de Framasoft souhaitaient favoriser le train pour se rendre à Berlin. Ainsi, le lundi et le vendredi de cette semaine d’échange étaient banalisés pour le transport.

Les contre-temps faisant partie du voyage, le jour des départs était un jour de grève nationale en Allemagne (où grève ferroviaire = zéro train qui circule !). Ainsi, sur les 4 membres de Framasoft prévu⋅es sur le projet, seul⋅es 3 ont pu se rendre sur place.

Qui dit train dit aussi temps investi, où le transport fait partie intégrante du voyage. En effet, il faut prévoir 9 heures de train depuis Paris, ou encore 13 heures depuis Nantes… Et à cela, il est fortement conseillé d’ajouter 1h ou 2h (voire une demi-journée) de « gestion des imprévus » (retards, annulations, changements de train). Se rendre en Allemagne en train nous a semblé une aventure à part entière (et ce ressenti semble partagé !).

Mardi 28 mars : découvertes et visites hors sentiers touristiques

Après avoir rencontré brièvement la veille les premières et premiers participant⋅es, la journée du mardi continue avec l’objectif de se découvrir les un⋅es les autres (les arrivées se feront au compte-gouttes sur toute la journée suite aux changements d’itinéraire dus à la grève de la veille).

Nous entamons le mardi matin avec une visite du Cimetière juif de Weißensee de Berlin, le plus grand cimetière juif d’Europe. La nature prend le dessus dans ce lieu empreint d’histoire.

Cimetière juif de Weißensee, entre nature et histoire

Nous nous dirigeons ensuite l’après-midi vers une ancienne prison de la Stasi, la prison de Berlin-Hohenschönhausen. Cette visite nous aura particulièrement marqué⋅es : le site a été créé par d’ancien⋅nes prisonnier⋅ères, la prison n’a fermé qu’en 1990, et de nombreuses personnes ayant torturé des prisonnier⋅ères n’ont jamais été jugées. Bref, une page d’histoire sombre mais qu’il est nécessaire de partager (nous conseillons la visite !)…

La journée se terminera par un moment convivial dans un restaurant traditionnel.

 

Mercredi 29 mars : jeunes, moins jeunes et réseaux sociaux

À partir du mercredi, nous étions accueilli⋅es à l’école de cuisine Brillat-Savarin pour nos échanges, ateliers et interventions.

Lustre du hall de l’école de cuisine, on peut dire qu’il est plutôt adapté !

Discussion : on pense quoi des réseaux sociaux dans nos organisations ?

Le premier atelier a été un tour de table où chaque participant⋅e partageait son utilisation et point de vue sur les réseaux sociaux, et particulièrement TikTok, média sur lequel sera utilisé l’atelier suivant.

Ce que l’on peut résumer :

  • Il y a peu d’utilisation des médias sociaux d’un point de vue personnel dans le groupe.
  • Les médias sociaux sont par contre utilisés par la majorité du groupe pour mettre en valeur les actions de son organisation (Facebook, Twitter, Instagram et Mastodon).
  • Personne dans le groupe n’utilise TikTok ce qui pose problème pour comprendre ce média social.
  • Dans le cadre des activités de leur organisation, la majorité du groupe souhaiterait toucher davantage les jeunes et il semble intéressant de les trouver là où iels sont, donc sur les médias sociaux.
  • Le groupe est tout à fait d’accord sur le fait que les médias sociaux ne sont pas des outils neutres et cherchent à monopoliser l’attention de ses utilisateur⋅rices.

Ce temps d’échange a donc permis de voir que nous partageons les mêmes valeurs, difficultés et envies sur les médias sociaux. Cependant, le format « chacun son tour de parole » nous a semblé manquer un peu de dynamisme dans les échanges et de possibilité de discuter à plusieurs.

 

Retour d’atelier d’étudiant⋅es : sensibiliser sur des sujets de société dans une vidéo TikTok

En parallèle de nos échanges du matin sur les médias sociaux, 2 groupes d’étudiant⋅es de la Brillat-Savarin School ont travaillé sur un projet vidéo. Ils devaient produire une vidéo TikTok (une par groupe) pour montrer l’impact sur leur métier de cuisinier⋅ère de l’Union Européenne (1er groupe) et du changement climatique (2ème groupe). Les vidéos nous ont été présentées (incroyable la qualité en 2 heures de travail !), puis nous avons échangé sur le sujet.

Ce que nous retenons de cet atelier :

  • Les étudiant⋅es avaient entre 18 et 22 ans, et n’utilisent pas TikTok . Selon les étudiant⋅es, ce réseau social est tourné pour une cible plus jeune qu’elles et eux (« jeunes » est un terme trop large !). Par contre iels maîtrisaient les codes de la plateformes, étant régulièrement exposé⋅es à du contenu issu de TikTok sur d’autres plateformes telles que Instagram ou YouTube .
  • Iels n’auraient de toute façon pas forcément envie d’utiliser un réseau social pour voir du contenu politique, préférant un usage plus récréatif du réseau (comme regarder des vidéos de chatons par exemple !), même lorsqu’iels se revendiquent politisé⋅es.
  • Iels ont trouvé la démarche particulièrement intéressante de faire passer un message en vidéos, et se questionner sur des sujets les impliquant directement.

L’expérimentation aura été intéressante, même si les échanges en plénière ne permettaient pas l’implication de chacun et chacune.

Photo du groupe d’ECHO Network et quelques étudiant⋅es de l’école

 

Jeudi 30 mars : politique et open source

Reflect EU&US : le projet de la Willi Eichler Akademy

Financé à hauteur de 500k€ par des restes du plan Marshall, Reflect EU&US est un projet sur 2 ans (2022-2024) de la Willi Eichler Akademy. L’objectif ? Organiser des discussions entre étudiant⋅es en dehors du cadre universitaire, à distance et en restant dans l’anonymat.

Logo du projet Reflect EU&US

 

Les points à retenir :

  • Le projet investit 60 étudiant·es (30 des Etats-Unis et 30 d’Allemagne), une rencontre physique est prévue à la toute fin du projet pour lever les masques.
  • Des sujets traités tels que : justice, racisme, genre, politique.
  • Une bibliothèque de documents est alimentée suite aux discussions, permettant de valider (ou non) les différentes sources (textes, articles, vidéos, podcasts, etc).
  • L’anonymat permet plus facilement d’assumer des opinions contradictoires.
  • L’animation des groupes peut être compliquée par l’anonymat, mais fait partie intégrante du projet.

D’un point de vue technique, la plateforme est basée sur l’outil OpenTalk et a été choisie pour avoir cet espace d’échange libre, avec la création de cartes de couleurs comme avatar, permettant de garantir l’anonymat des participant⋅es. Le choix de technologies open-source a été fait spécifiquement dans le but de rassurer les participant⋅es pour qu’iels puissent échanger en toute tranquillité. Un test en direct de la plateforme a suivi avec des étudiant⋅es (en allemand, ce qui ne nous a pas permis de tout comprendre !).

Rencontres entre open source et politique

L’après-midi a continué avec l’intervention de Peer Heinlein, directeur d’OpenTalk, sur le sujet « L’indépendance et la souveraineté numérique réelle sont impossibles sans l’open-source ». Vous vous doutez bien qu’à Framasoft, même si ce n’est pas un aspect qui nous tient à cœur, nous avons un avis sur la question… Des échanges ont suivi avec les participant·e·s sur les logiciels open source, la protection des données personnelles, ou encore le chiffrement des données.

C’est ensuite Maik Außendorf, représentant du Green Party au parlement qui est intervenu. Nous avons, entre autre, échangé sur le numérique pour aider la transition écologique. Nous avons appris que les parlementaires allemand⋅es n’ont pas le choix dans leur utilisation d’outils numériques et qu’une cohérence nationale semble compliquée à mettre en place avec l’organisation décentralisée de l’Allemagne en Länder.

La clôture de la visite d’études a eu lieu dans un restaurant, où nous avons pu notamment échanger avec un activiste de SeaWatch, mettant particulièrement en avant valeurs communes et réflexions partagées entre les différentes organisations (précarisation des associations, nécessité de proposer des alternatives au monde capitaliste, nécessité d’un numérique libre et émancipateur).

Ce lustre nous aura inspiré⋅es (vous aussi vous distinguez un côté artistique ?)

 

Une semaine intense !

Nous avons particulièrement été surpris⋅es et enthousiastes par les visions communes partagées entre participant⋅es et organisations, que ce soit sur le numérique émancipateur, l’envie d’aller vers un monde qui nous ressemble plus, où la coopération et la contribution vont de l’avant et les questionnements sur comment partager nos messages en restant cohérent⋅es avec ce que l’on défend.

Bien que la majorité de la semaine ait été construite sous forme d’ateliers en plénière, ne favorisant pas toujours les échanges entre participant⋅es ou les prises de parole spontanées, les temps informels (repas, pauses café, balades) auront permis de créer ces moments essentiels.

Et la suite d’ECHO Network ? La seconde visite d’études a eu lieu à Bruxelles du 12 au 16 juin. Un article récap’ suivra sur le Framablog (mais comme toujours : on se laisse le temps !).

On ne pouvait pas se rendre à Berlin sans faire un tour par les fresques du mur de Berlin : petite photo de la virée pour boucler cet article.

 

Pour aller plus loin :




Collectivise the Internet : Three years to Ruffle the Feathers of Surveillance Capitalism

If the major issue in the digital world is systemic (a system called Surveillance Capitalism), then the answer cannot be limited to  » individual degoogleizing initiatives ». Our new roadmap Collectivise the Internet / Convivialise the Internet 🦆🦆  is all out on providing digital tools for non-profit organizations and collectives that work for the common good and the good of the Commons.

Let us tell you this story…

This article was published in French in October 2022 as part of the launch of Framasoft’s new roadmap Collectivise the Internet / Convivialise the Internet.

Simple banquet, in a shared garden, where free-software mascot animals are being served by Collectivise, convivialise ducks - Illustration by David Revoy - Licence: CC-By 4.0
Collectivise, convivialise – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

Emancipating Ourselves from Googles’ Industrial Animal Farmland

At Framasoft, we learn by doing. With every new campaign, with every new three-year roadmap, we try to apply lessons from the past. And every time, we discover more about our own misconceptions, our mistakes and ways forward to fix them.

During the Degoogleize The Internet campaign (2014-2017), we have learned that, although our small association could not degoogleize the whole planet, there is still a great deal of people who show interest in web-based tools that respect their values and integrity. Providing Free and open-source services to a as many people as possible ensures a large-scale deployment, even if that means risking focusing the demand and expectations on us. During this time period, we also initiated the alternative hosting collective CHATONS (an acronym that also means « kitties », in French), so that other hosts could join us in this adventure.

Then, we started the Contributopia roadmap (2017-2020), in which we contributed to many collective, popular and federated project, therereby meeting like-minded contributors, with whom we share the common values of sharing, fairness, caring, and emancipation, free and open-source software (FOSS) values that attracted us. We’ve come to realize, walking down this path, gathering and relating, that digital choices are societal choices, and that the choices made by FANGs are the pillars of a system: surveillance capitalism.

Illustration Quit planet GAFAM NATU BATX , CC BY David Revoy
« Quit planet GAFAM NATU BATX » Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

Entire books are merely attempting to define what surveillance capitalism is, so what we are sharing here is just a rough summary of what it actually is. Surveillance capitalism is a system that transforms collective behaviours into data sets by prioritizing profit and power above all. The aim is to sell prediction and manipulation of our future behaviours, generally as commercial, cultural or electoral propaganda. In order to do so, some mega corporations try to establish monopolies on digital tools that maximize the acquisition and monopoly on our attention.

Simply put, surveillance capitalism creates industrial data farms, where we are the cattle. On the one hand, we are force-fed with attention mush (enriched with ads), and, on the other, part of our lives and our social behaviours are snatched from us to be resold to prosperous buyers at premium price.

That is why, at Framasoft, we have developped tools designed away from the values pushed by this system. Among the solutions we developed are PeerTube, a video platform software, and Mobilizon, a group and events management system. However, these tools require an entire group of people managing, maintaining, drafting and ensuring its editorial policy, and moderating: many small organizations do not have the human ressources to handle this in-house.

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Requiring digital tools that do not give goose bumps

From 2019 to 2022, we also ran the Déframasoftisons Internet action plan. We closed several projects which were underused or available through other trusted « CHATONS » hosts. This allowed us to save some energy for future projects, to reinforce our will to take care of our organization by avoiding unreasonable growth or restructuring that would disrupt our collective and the way it operates – which has made us pretty effective so far! – but especially to promote the decentralization of ethical digital tools.

Between 2020 and 2022, right in the middle of a gobal pandemic that confirmed our general dependency on online services, we intensified our efforts in maintaining our actions. Incidentally, we revised our plans for « Let’s deframasoftize » and chose to maintain some of the tools we intended to restrain or close: Framalistes, Framagit, Framateam, Framacalc…. We made that choice because we could see little to no other alternatives, and we did not want to let so many people down.

During this period of forced isolation, a pressing need began to be voiced more and more:

I am willing to ‘degoogle-ize’ myself, but I need someone to assist me, who can be here, in person to help me throughout this transition.

a pastry chef kitten presenting a cake-cloud prepared on demand, while in the background other kittens cook another cake-cloud in the middle of their cat-scratching tree village
Emancip’Asso – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

We have been hearing this need for this kind of human, tangible support for a while, and this is not unexpected. One of the mechanisms of capitalism is to individualize (« the customer is always right ») so as to better isolate and place the responsibility on each of us. For example, the information that we name « personal data » is neither personal nor data: it is more accurately the digital harvesting of our lives linked to those of others. Those are our social behaviours.

Conversely, if so many organizations, federations, etc. are so efficient in their task for the common good (whether they help us discover knitting or fighti climate inaction), it is precisely because they rest on the enjoyment of being and doing together, on the joy of meeting and exchanging, on the human warmth we find in the collective.

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Ducking out the slump thanks to conviviality

The future Big Tech is designing for us is one where humans are being:
* isolated – so that connections between humans rely solely upon their tools
* exploited – so that more and more tools are being created for us to consume
* singled out – so that no collective action is put in place that challenges their methods
* dependent – on their system of absolute monopoly
* greedy – so our lack of money can be weaponized against us
* competing – to pit us against each other and justify the rise of their elite class

This future that surveillance capitalism is designing for us as we speak, is neither engaging nor sustainable.. It treats both people and the Earth as a liability and will lead us straight to destruction.

On the other hand, trying to step out of our comfortable FOSS-enthusiasts’ bubble to try and reach out to other communities that are changing the world, has proved to be not as desorienting as we might have thought. We found that oftentime we shared the same utopias and the same definition of society: one based on contributing.

Drawing of five isles in a circle, each with buildings from different cultures. They are communicating together using waves and echoes.
ECHO Network – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

These « Contributopians » share the same dream as us: a future where humans are proud, autonomous, emancipated, knowledgeable, sharing and helpful to each other… a future where digital tools are under control, transparent, user-friendly and enhance the emancipation of human beings.

Thus, let’s summarize the lessons learned from our previous endeavours:

  • We did not yet have tools that fit the needs of the small organizations and associations that do so much with so little, but most of all with a lot of good will.
  • We are aware of the risk of remaining isolated, singled out in our « small, individual ‘degoogleization’ initiatives » against a whole system that can only be faced effectively through collective action.
  • We can see how crucial it is to put humans back at the center, the need for human presence and kindness when assisting others throughout their transition towards ethical digital practises.
  •  We have been able to confirm that a good number of associations and organizations from civil society which are working for the commons share with us these common values.

These patrons/champions of a « society of contribution » work hard to make our common dreams a reality.

 Long story short: it’s high time we degooglized the Contributopians!

(… those who wish to be, of course. We have never forced anyone to do anything, and we won’t start now!)

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Finding warmth with the jolly fellows

The four long-term actions we introduced in the article « Convivialise the Internet » 🦆(Framaspace, Émancip’Asso, ECHO Network, Peer.tube) all serve the same purpose: to equip organizations with online tools that fit their values.

These four projects rely on the strength of the collective while also taking into account the known constraints and limits that associations face. Kindness alone cannot magically and miraculously provide people with knowledge, time and means to train to use Nextcloud, PeerTube and other ethical tools.

 

Sepia, PeerTube cuttlefish mascot, is by the sea shore. She invites us on the pier where many sailboats berthed. Movies are played on the sails.
Peer.Tube – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

Similarly, the 39 members that compose Framasoft (10 of whom are employees) cannot spawn everywhere to personally train each and every new organization that wants to use, let’s say Framaspace, especially as that number could rise – with the help of your generous donations – up to thousands of organizations within 3 years!

That is why all of these projects are both about building a sense of community through shared spaces and some time allocated to community-building activities and sharing practices, challenges, etc., and providing support via coaching, improvements tailored for specific needs, and learning content to help people to be more autonomous and master the different tools, etc. Going blindly ahead with preconceived notions and a “we know best what works best for you” kind of attitude does not seem to be the most suitable — let alone humane — approach.

 

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Let’s steer our ship into a virtuous circle

We want to be efficient, so we want our tools to actually be used. Our goal is thus to make our tools useful – yeah, because designing tools that are actually useful is what disruptive innovation is all about, to make Tech for good that is community-owned and still very much online!)

We are thus planning not to plan everything, except time and space dedicated to your feedback. We also want to be available to tackle issues we might face on each of the actions that we feel ready to take. In other words, if we already plan to develop new features, create tutorials, host webinars and draft learning content, we do not want to predefine everything upfront, so as to save some time to help our users, our main target.

A unicorn dressed as an astronaut (with a spaghetti strainer on its head) is walking on the clouds and is blowing bubbles. Inside the bubbles, we can see cubes that represent collective work (files, toolboxes, books, typewriters, abacus, etc.)
Frama.space – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

This is the virtuous circle that we defined over the course of our various experimentations and that best fits our workflow:

1. Launch a first draft of our project, although imperfect

It’s OK if the paint is still fresh, or if it’s still a rough sketch. It’s absolutely OK too to start with a very small target audience. We have 3 years ahead of us to improve all that, and we have time and resources in store to do so.

For example, while we hope to provide millions of organizations with Framaspace within 3 years, it will be a good start to offer it to 200-300 organizations by the end of 2022!

2. Take users’ feedback into account

The Frama.space forum, the PeerTube community the study programs on ECHO Network and the comments received on Emancip’Asso are all important resources to gather feedback on our tools. It’d be too easy to lock ourselves in an echo chamber and avoid the reality of those who are actually fighting on the battlefield.
We go as far as considering the creation of an Observatory of Practices and Free Open-Source Digital Experiences, basing ourselves on the organizations that make up the Frama.sapce user community. Codename: OPEN-L. Stay tuned for that… And let’s hope we manage to set it up!

3. Improve our solutions step by step

Our goal is to improve each of those actions over time. This could be done by creating documentation and pedagogical tools, moderating and facilitating user communities, working on the ergonomy or on new features to be developed.
We want to keep total freedom to improve each action depending on the feedback we get from users.

4. Link humans to tools, and to other humans

Here’s another important, yet often overlooked aspect: connections. Such a shame, considering that the Web is, by definition, designed to connect people, ideas and things. This step can take many forms. It may mean taking the time to introduce our users to the new improvements brought about by each of our actions. It may also mean broadening our user community for any given project. Finally, it may mean taking advantage of having organizations share a common tool by sharing with them, offering them and informing them on what their fellows are doing.

Additionally, it will take some journaling: to summarize experiences, the lessons learned, to gather the relevant resources… and share all of that with the community. Whatever the form, this connecting step is when we take the time to reflect, to review our actions so as to better start a new virtuous circle and launch a better version of the project.

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We ain’t no quacks. Please support us!

Ain’t gonna beat around the bush: Collectivise the Internet / Convivialise the Internet 🦆🦆 is a roadmap with a clear political purpose, in the sense that it shall contribute to changing the world (if only one byte at a time).

After eight years spent observing and informing the public on the future that Big Tech is already materializing for us day by day and the political choices that they are forcing on our societies, it feels more and more crucial to keep one corner of the Web free from their influence.

Such is « also » our role, because these new actions do not and will not replace the ones we are already conducting. All the ‘degoogleized » software already available to everyone, the development of PeerTube and Mobilizon, the FOSS collective CHATONS, the common cultural resources… All of these projects are still ongoing and will still require more work over the upcoming three years.

 

Portrait of a duck cheering in the foreground, while other ducks in the background are having a lantern-lit celebration among trees.
Quack-quack – Illustration by David Revoy – License: CC-By 4.0

If you agree with our set goals and strategy, if the actions that we are currently undertaking seem important to you, then we would like to remind you that Framasoft is exclusively funded by… You. It is only your kind contributions, eligible to a 66% tax cut for French taxpayers, that allow us to keep going in total independence.

If you can (as we are well aware that our current times are particularly harsh), and if you wish to, please support us.

 

🦆 Support Framasoft


This page has been translated from French to English by Framalang volunteers: Bastien, Bromind, Ellébore (proofreading), Goofy, GPSqueeek, Mathilde (proofreading), Stan, Susy




Frama.space : du cloud pour renforcer le pouvoir d’agir des associations

Framasoft souhaite mettre à disposition, d’ici 3 ans,  jusqu’à 10 000 espaces « cloud » collaboratifs, gratuitement, à destination des associations et collectifs militants. 40 Go et de nombreuses fonctionnalités à se partager entre 50 comptes sur un espace de type https://monasso.frama.space. Voici pourquoi nous nous lançons ce défi technique, humain, et politique.

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Basé sur la solution collaborative libre Nextcloud, votre espace Frama.space vous permettra de gérer (sur votre ordinateur ou smartphone) :

  • des fichiers de tous types et de les partager
  • des agendas, publics ou privés
  • des contacts
  • des photos (partageables sous forme d’albums)
  • des projets (méthode Kanban)
  • de la documentation (en mode wiki)
  • des visioconférences (jusqu’à une dizaine de personnes)
  • l’édition en ligne ou à plusieurs, de documents bureautiques (textes, feuilles de calculs, présentations, etc.)

Tout ça gratuitement.

Gif de Barack Obama faisant un mic drop

Mais derrière cet objectif technique déjà ambitieux (et coûteux : soutenez-nous !), un autre, politique, l’est plus encore : nous voulons accroître les capacités de collaboration numérique libre de ces structures, afin de renforcer leur pouvoir d’agir.

 

Soutenir ce projet

 

Image d'accueil du service Frama.space, avec une choupi-licorne (choupicorne ?) soufflant des bulles de liberté et de collaboration.
Page d’accueil du service Frama.space. Illustration CC by-sa David Revoy

 

Pourquoi Frama.space ?

Pour comprendre la volonté de Framasoft d’investir autant d’énergie dans un projet aussi ambitieux, il va nous falloir prendre un peu de hauteur et de recul historique sur la question associative.

D’abord, nous affirmons sans ambage que nous constatons, ces dernières années, une volonté politique de l’État de… dépolitiser le champ associatif.

Les gouvernements et les institutions n’apprécient que moyennement de voir des militant·es associatifs leur réclamer des comptes, les bousculer pour lever le voile et élever la voix sur les indignités et injustices. Qu’il s’agisse d’environnement, de logement, de santé publique, etc., les associations sont, depuis la loi de 1901, l’un des fers de lance des luttes sociales.

Afin de leur ôter cette épine du pied, nous assistons depuis des années à une forme de « ringardisation » du statut associatif par les grandes institutions publiques. Pour cela, elles n’ont pas hésité à supprimer les emplois aidés, à réduire le montant des subventions ou à les orienter sur du financement « d’investissement » en finançant des appels à projets spécifiques, plutôt que du financement de « fonctionnement » (participant par exemple aux salaires ou aux frais associatifs, et donc plus pérenne). Le discours ambiant et médiatique décrédibilise peu à peu le rôle et les actions des associations, actrices du contrat social.

À cela s’ajoute un mouvement de « marchandisation » des associations. Elles sont d’une part de plus en plus mises en concurrence, notamment par la communication qui devient un élément central — parfois au détriment des actions associatives — pour pouvoir être plus visibles et compenser la perte de subventions par des crowdfundings, collectes, et campagnes. Framasoft n’y échappe d’ailleurs pas.

D’autre part, le courant de l’entrepreneuriat social engage les associations à copier les modèles de l’entreprise privée jugée plus efficace, plus moderne, plus innovante…

Enfin, de belles saloperies et machineries comme les « contrats à impacts » transforment les associations en blanchisseuses sociales des entreprises du CAC40.

Schéma du Contrat à Impact Social
Vous avez bien compris ce schéma (officiel) du « Contrat à Impact Social » : ce sont des entreprises (pardon « des investisseurs privés » ) qui décident quelles sont les associations (pardon « acteurs sociaux » ) à soutenir, et vont financer leur action (pardon « besoin social » ). Mais cette action sera remboursée par l’État (pardon « puissance publique » ), donc avec nos impôts, à l’entreprise en cas de « succès » 😱 . Vous voyez venir les problèmes que cela pose ? Parce que nous, oui ! Ce fonctionnement dit tellement de choses sur notre société et sa façon de percevoir les associations qu’il mériterait un article à part entière.

 

Mème Drake : "Signer un Contrat à Impact Social" non. "Faire vivre le contrat social" : oui.

 

Mais en plus d’assécher les capacités d’action des associations, il y a maintenant la volonté de les faire « marcher au pas », par exemple en les contraignants à signer des textes tels que le « Contrat d’Engagement Républicain » , aux contours flous et sujet à interprétation, dans lequel les associations doivent s’engager formellement à respecter les lois et les symboles de la République sous peine de se voir refuser toute subvention publique. Cela place de facto toute structure qui, par exemple, refuserait de chanter la Marseillaise, dans une situation où elle pourrait perdre des financements publics.

Pour résumer, on peut dire qu’il y a une volonté à ne garder que les « bonnes » associations : celles qui se tiennent sages et ne viennent pas questionner les pouvoirs en place. Une espèce de paternalisme, si ce n’est de caporalisation, de la part de l’État envers le mouvement associatif. Pas de souci pour les collectivités à soutenir un club de bridge, ou une association sportive d’aïkido. Mais pour les associations d’aide aux migrants, ou pour une association de défense de l’environnement, l’État semble avoir acté que toute structure qui ne va pas dans le sens de sa politique est nécessairement contre lui, et devient potentiellement ennemie.

Dépolitisation, caporalisation, ringardisation, marchandisation sont autant d’attaques contre les libertés associatives, et donc contre leur capacité à faire évoluer le contrat social et la société toute entière.

mème du choix entre deux boutons. Bouton 1 "se vendre aux entreprises", bouton 2 : "se prosterner devant l'État" En dessous, les associations ne savant pas sur quel bouton appuyer.

Or, nous pensons que dans un monde où les crises se multiplient, et sont amenées à se multiplier encore, l’importance des actions de la société civile, et notamment des associations, permettent d’envisager des réponses réellement innovantes et résilientes, adaptées aux terrains, proches des citoyen⋅nes, impliquées, et éloignées des propositions tièdes et centralisées portées par les gouvernements (ex. : numéros verts, Grenelle de MachinTruc, …) ou le système capitaliste (ex : greenwashing, start-ups « à impact », tech « for good »…).

Framasoft est une association, fière de son statut, et souhaite soutenir — autant que possible et dans la mesure de ses moyens — les associations les plus fragiles, mais dont la société a radicalement besoin.

Mais… quel rapport avec le numérique ?

Aujourd’hui, les pratiques collaboratives numériques peuvent permettre aux associations d’être plus réactives et efficaces, en actionnant des réseaux et des personnes plus rapidement, en facilitant l’implication de bénévoles ou de partenaires, en permettant de mieux répartir les pouvoirs et la responsabilité, en encourageant la transparence, etc.

Cependant, ces collectifs et associations sont parfois à la peine avec les outils numériques, qui permettent parfois (ce n’est pas systématique) d’accroître leur pouvoir d’agir. Notamment, elles disposent rarement de parcours de formation adaptés à leurs besoins ou leurs moyens et elles doivent composer avec des niveaux de compétences numériques très différents dans leurs structures.

Par ailleurs, même lorsqu’elles ont des connaissances et des facilités avec le numérique, elles sont poussées à utiliser des outils toxiques (ex : Google Workspace, Microsoft 365, Zoom, etc) dont elles n’ont pas réellement la maîtrise, et qui, surtout, sont rarement en cohérence avec leurs objectifs et leurs valeurs.

Formulé autrement : les associations sont souvent consommatrices d’un numérique pensé par des acteurs qui veulent créer un monde dont les associations ne veulent pas. La réciproque est aussi vraie : le monde rêvé par ces acteurs du numérique ne veut pas d’associations puissantes, politiques, proposant d’autres façons de vivre ensemble.

En effet ces entreprises (notamment les GAFAM) ont une vision du monde très libérale où l’argent compte plus que la générosité. Où le succès compte plus que la solidarité. Où un profit immédiat vaut plus qu’un impact à long terme sur la planète.

Leurs outils comportent donc, dans leur code même, une partie de cette vision du monde. Et les utiliser revient non seulement à renforcer le pouvoir de ces entreprises et à leur donner raison, mais empêche aussi le développement de pratiques adaptées à des structures dont l’objet n’est pas la croissance ou le profit.

Les associations sont passées en « mode survie »

Les associations sont coincées entre ces entreprises qui les utilisent pour blanchir leurs pratiques, et l’État qui a rompu la confiance avec elles en jouant du bâton et de la carotte. Elles sont passées en mode « survie ».

Nous pensons qu’il s’agit réel danger pour une société bien portante et une démocratie vivante. Mais c’est peut-être, aussi, une occasion d’agir.

Alors : on fait quoi ?

On prend un risque.

On tire la langue au diable. On lui montre qu’on existe, qu’on est là, et qu’on est prêt à en découdre, comme à se lever et se casser. Qu’il ne nous impressionne pas. Qu’on est libres.

Pour Framasoft, à notre modeste hauteur, cela se traduit par un acte qu’on pense politique, une « recette » en quatre étapes : 1) rendre visibles les alternatives ; 2) faciliter leur découverte et leur usage ; 3) aider à faire émerger des communautés ; 4) participer avec humilité à leur donner du pouvoir, de la confiance, et soyons dingues – un peu d’espoir.

C’est ce que pratique Framasoft depuis 20 ans (Framalibre, Framakey, Framabook, etc), et sans doute plus encore ces 10 dernières années avec notre campagne « Dégooglisons Internet ».

Et c’est ce que nous comptons faire dans les prochaines années avec notre feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet » (COIN COIN pour les intimes), qui s’adresse particulièrement aux associations et collectifs militants.

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards
Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

Dans ce cadre, si on applique la recette ci-dessus à une offre d’espace « cloud associatifs » cela pourrait se traduire comme suit.

1) Rendre visible Nextcloud

Le service Frama.space repose sur la suite collaborative libre Nextcloud. Il existe plusieurs logiciels libres pour faire du « cloud », mais aucun ne nous semble aussi riche en fonctionnalités et en promesses que celui-ci.

Partage de fichiers, agendas, gestion de tâches et de projets, documentations collectives, visio-conférences, … Nextcloud, même s’il est perfectible, permet de répondre immédiatement à un grand nombre de besoins.

Cependant, si vous prenez au hasard 100 personnes dans la rue, il est peu probable que plus de 5 (et encore, on est sympas) vous disent avoir déjà entendu parler de ce logiciel. D’ailleurs, si vous faites partie des 95%, rassurez-vous, la suite est justement faite pour vous 🙂

1️⃣ Donc, notre première mission sera de faire connaître et d’accroître la notoriété de Nextcloud aux personnes francophones. Par des conférences de sensibilisation, des webinaires, des ateliers, la production de vidéos et tutoriels ou… en offrant la possibilité d’utiliser gracieusement Nextcloud via le service Frama.space.

Graphique (en allemand) présentant les parts de marché des suites collaboratives en ligne en 2022. Microsoft 365 représente 48,1%, Google Apps 46,4%, "Autres" 4,2%. Sources : Statista, Enlyft
Bon, c’est de l’allemand certes, mais le graphique est plutôt parlant : sur les marchés des suites collaboratives en ligne en 2022, Microsoft 365 représente 48,1%, Google Apps 46,4%, « Autres » 4,2%. Nextcloud ne représentant lui même qu’un petit pourcentage de ces 4,2%. Duopole, vous avez dit ?

 

2) Faciliter l’accès à Nextcloud

Il existe déjà des centaines d’hébergeurs proposant une offre Nextcloud. De Gandi à OVH ou Hetzner (pour les « gros » hébergeurs), d’IndieHosters à Zaclys, en passant par Paquerette (pour les membres du collectif CHATONS).

Mais, dès qu’il s’agit d’avoir accès à un espace collaboratif dédié (pour une entreprise, une association, une collectivité), il faut être prêt à payer. Et c’est bien normal : libre ne veut pas dire gratuit, et ces hébergeurs ont des coûts (humains, matériels et financiers) qu’ils doivent bien répercuter.

Cependant, le problème financier reste entier pour les petites associations ou les collectifs militants que nous évoquions en début d’article. Certaines ont un budget inférieur à 1 000€ par an pour leurs actions, et ne peuvent tout simplement pas consacrer 10% ou 20% de ce budget à un outil numérique. Donc : elles utilisent massivement Microsoft 365 ou Google Workspace (souvent en version limitée gratuite, ou à prix cassé).

À Framasoft, nous sommes convaincu⋅es qu’il faut faire comprendre le prix des choses, mais nous sommes aussi convaincu⋅es que le prix ne doit pas être la barrière qui empêche les gens de s’émanciper. Nous avons donc mis en place sur Frama.space une infrastructure technique capable d’accueillir gratuitement des milliers d’espaces Nextcloud (type https://mon-asso.frama.space), à destination des structures qui n’ont pas ou peu de moyens.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).
Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Un autre frein identifié au passage au libre, est la relative difficulté technique à mettre en place et à maintenir une solution logicielle. Avec Frama.space, la gestion technique de votre espace est déléguée à Framasoft. Nous nous chargeons de fournir une instance à jour, correctement sécurisée, directement utilisable, et à la maintenir dans le temps.

Ces espaces Frama.space comportent la plupart des outils nécessaires pour collaborer entre membres, y compris une suite bureautique collaborative en ligne (par défaut Collabora Online), mais le référent du Frama.space pourra lui préférer OnlyOffice).

Pour préserver le modèle économique des entreprises ou CHATONS déjà en place, nous limiterons cette offre à des structures ayant des besoins mesurés (50 comptes max, 40Go d’espace tous utilisateurs confondus) et des moyens modestes (c’est-à-dire n’étant pas prêtes à franchir le cap de payer chez un autre hébergeur).

2️⃣ C’est pourquoi notre seconde mission est de mettre gratuitement à disposition, sur les trois ans à venir, jusqu’à 10 000 espaces Nextcloud, pour des petites structures associatives ou militantes.

Capture écran montrant le fonctionnement de Collabora Online au sein de Nextcloud
Les espaces Frama.space sont livrés avec Collabora Online par défaut (OnlyOffice en alternative), ce qui permet une collaboration à plusieurs au sein d’un même document bureautique (texte, tableur, présentation, etc)

3) Aider à faire émerger une communauté Nextcloud francophone

Nextcloud est un logiciel complet, mais parfois complexe (« Comment synchroniser mon agenda sur mon smartphone ? », « Comment faire pour partager mon budget prévisionnel en ligne ? » « Comment rédiger collaborativement le compte-rendu de notre Assemblée Générale ? »).

Il existe de nombreuses documentations en ligne. Mais encore faut-il les trouver, et pouvoir se les approprier. Par ailleurs, certaines personnes sont à l’aise avec les documentations écrites, d’autres avec les courtes vidéos explicatives, d’autres encore préfèrent être accompagnées par des formations.

Or, aujourd’hui, alors que Nextcloud compte plus de 40 millions d’utilisateur⋅ices dans le monde, il n’existe pas réellement de communauté francophone autour de ce logiciel. Il existe certes des espaces plutôt réservés aux personnes administrant techniquement le logiciel, mais reconnaissons qu’il ne s’agit pas vraiment de lieux d’entraide destinés aux personnes découvrant le logiciel.

Par ailleurs, chaque hébergeur et utilisateur a tendance à exploiter ses espaces Nextcloud « dans son coin ». Nous voudrions d’une part qu’ils puissent se connaître, partager leurs expériences (leurs difficultés comme leurs succès). Mais nous souhaitons aussi pouvoir réfléchir collectivement aux apports que cette communauté souhaiterait apporter au logiciel. Par exemple, pouvoir importer une liste d’utilisateurs sans passer par la ligne de commande, améliorer l’onboarding, c’est-à-dire l’accueil des nouveaux utilisateurs, etc. Discuter ensemble de nos besoins communs nous permettra d’améliorer ensemble Nextcloud pour qu’il corresponde mieux à nos attentes et nos pratiques.

3️⃣ C’est pourquoi notre troisième mission consistera à faire émerger une communauté Nextcloud francophone, notamment par le biais d’un forum d’entraide.

Capture écran du forum d'entraide de Frama.space
https://forum.frama.space : le forum d’entraide Frama.space, et plus largement autour des usages de Nextcloud

4) Utiliser Nextcloud comme outil d’empuissantement

Vous l’aurez compris, notre objectif est ici avant tout politique : fournir des planches, des marteaux et des clous à des associations, afin qu’elles puissent construire et développer leurs projets, leurs envies, sans être liées à des entreprises dont la vision du monde est aux antipodes de la leur.

Le fait que Frama.space ne s’adresse qu’à des petites associations ou collectifs permet aussi d’envisager d’autres possibilités intéressantes.

Par exemple, cela nous permet d’envisager de mettre les associations en contact entre elles beaucoup plus facilement, puisqu’elles utiliseront le même outil (petite parenthèse technique : Nextcloud est un outil fédéré, c’est à dire qu’il est simple de « connecter » entre eux différents espaces associatifs pour partager par exemple des dossiers privés pour une action ou des communiqués de presse en communs).

Cela nous permet aussi de faire circuler de l’information relative aux questions associatives très facilement (par exemple en informant sur un nouveau texte de loi, sur une mobilisation spécifique, etc.).

Par ailleurs, en interrogeant régulièrement les utilisatrices et utilisateurs par le biais de courtes enquêtes, Framasoft pourra développer, ou faire développer, de nouvelles fonctionnalités à Frama.space. Par exemple, en intégrant une application de gestion de membres et cotisations, ou une application de comptabilité basique. Notre volonté est de faire en sorte que l’outil corresponde au mieux aux besoins réels et exprimés des personnes qui utilisent Frama.space.

Enfin, nous souhaitons permettre à chacune et chacun d’améliorer sa capacité à collaborer et à coopérer. Nous savons qu’il faudra, pour cela, faire évoluer certaines pratiques. Par exemple, il existe de nombreux outils de prises de notes collaboratives (de Google Docs à Framapad, en passant par… Nextcloud), mais combien d’associations expérimentent au quotidien une situation de réunion à distance ? Une transparence radicale de l’information ? Une gestion de projet en ligne ?

Nous pensons que Frama.space peut être une formidable porte d’entrée pour réfléchir (avec d’autres ?) à ces changements de pratiques, sans pour autant laisser sur le carreau celles et ceux qui ont du mal avec les outils numériques.

L’objectif étant ici de faire en sorte que Frama.space ne soit pas qu’un simple outil numérique de plus, mais plutôt le support à l’expérimentation de pratiques numériques nouvelles, qui pourront se refléter dans des changements au sein de l’organisation (par exemple en finir avec Le-président-tout-puissant, ou La-secrétaire-qu’on-cantonne-aux-compte-rendus).

4️⃣ Notre quatrième mission (le boss de fin de jeu) sera donc d’accompagner les bénéficiaires de Frama.space vers un accroissement de leurs compétences coopératives, afin d’amplifier leur pouvoir d’agir.

Vidéo (© Nextcloud GmbH) de présentation de Nextcloud Hub, représentative des outils que vous pourrez retrouver dans Frama.space (hors Nextcloud mail).

Agrandir la taille du gâteau

Une autre façon de comprendre Frama.space, c’est que Framasoft ne souhaite pas prendre une part du gâteau du « marché de Nextcloud » : nous ne vendons rien, et nous souhaitons au contraire que l’écosystème autour de Nextcloud se développe et se renforce, y compris pour les structures commerciales.

Nous essayons plutôt d’agrandir la taille du gâteau, pour que chaque entreprise ou chaton puisse en avoir une part raisonnable.

Nous pensons en effet qu’en augmentant significativement la base d’utilisateur⋅ices de Nextcloud à l’aide de Frama.space, qu’en travaillant les aspects entraide et accompagnement, et qu’en favorisant les développements et améliorations du logiciel, cela crédibilisera cette solution libre par rapport à celles de Microsoft ou de Google.

Comment ça va se passer ?

Bien. Enfin… on l’espère !

Tout d’abord, si vous êtes un ou une responsable d’une association correspondant aux critères de sélection, vous pouvez d’ores et déjà candidater. Nous prévoyons d’ouvrir quelques centaines d’espaces d’ici fin décembre 2022, puis nous ferons une pause de 3 mois environ dans les inscriptions afin de stabiliser les choses, récolter les premiers retours, et apporter les corrections et améliorations les plus demandées.

Si la candidature de votre association correspond aux critères mais n’est pas validée, pas de souci : nous rouvrirons les inscriptions régulièrement à partir du second trimestre 2023 afin d’atteindre 10 000 espaces actifs fin 2025. Inscrivez-vous à la Newsletter Framaspace pour avoir les dates des périodes d’inscription.

Si vous êtes une entreprise, une école, une mairie, une « grosse » association, alors nous sommes sincèrement désolé·es, mais nous ne pouvons vous accueillir sur Frama.space. Cependant, comme nous vous le disions, de nombreuses autres alternatives à Frama.space existent ! Voir notamment cette réponse dans notre Foire Aux Questions qui pourra vous orienter.

Une fois votre candidature validée (le processus étant manuel, cela peut prendre jusqu’à 30 jours !), vous recevrez un lien vous permettant de vous identifier sur votre espace (de type https://mon-asso.frama.space) et commencer à utiliser votre espace Frama.space. Vos membres pourront s’y inscrire (par lien d’invitation) ou vous pourrez directement créer leurs comptes.

Par dessus les nuages un groupe de licornes volent et ont des activités que l'on peut avoir dans le cloud (lire, compter, clamer, faire de la musique, peindre, planter des graines, partager des fichiers, chercher, réparer, etc.)
Frama.space accueil – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Mais…

À ce stade, nous ne pouvons que vous féliciter de nous avoir lu jusqu’ici. 🙂 Cependant, nous imaginons qu’il vous reste pas mal de questionnements.

« Quelles sont les applications utilisables ? », « Comment protégez-vous mes données et mes utilisateurs ? », « Comment personnaliser mon espace ? », « Frama.space, c’est centraliser des données, mais je croyais que Framasoft voulait décentraliser Internet ?! »

Nous avons tenté de répondre à ces questions (et bien d’autres) dans notre Foire Aux Questions. N’hésitez pas à aller y jeter un œil. Si vous n’y trouvez pas votre réponse, posez nous vos questions en commentaire de cet article, nous tâcherons d’y répondre de notre mieux.

Découvrir Frama.space

Nous avons besoin de vous

Nous pensons qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Frama.space est, techniquement, le projet le plus ambitieux mené par Framasoft à ce jour.

C’est aussi le plus coûteux. C’est aussi une des raisons qui explique que, contrairement aux services « Dégooglisons Internet » type Framapad ou Framadate, nous ne pouvons pas l’ouvrir sans limite ni discrimination.

Offrir jusqu’à 10 000 espaces, pouvant accueillir jusqu’à 500 000 personnes, c’est clairement une prise de risque financière pour Framasoft.

Surtout quand nous voulons les offrir, justement, à un public désargenté. Ajoutez à cela des crises sociales, énergétiques, économiques qui ont déjà mis plus que le pied dans la porte, et vous comprendrez que ce projet se fera très probablement à perte pour Framasoft. Nous rappelons que 98% des ressources de l’association provient de vos dons.

Barre de dons de Framasoft au 15 novembre 2022 à 33821 € sur 200000€.

À l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 166 200 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Nous avons donc besoin de votre soutien pour réussir le pari Frama.space, mais nous pensons sincèrement qu’un service réalisé par une association pour des associations a du sens.

Si vous le pensez aussi, que vous bénéficiez d’un Frama.space ou pas, nous avons donc besoin de votre soutien, dès maintenant, afin de nous « aider à aider » ces milliers de structures non seulement à quitter les GAFAM et à mettre leurs outils en cohérence avec leurs valeurs, mais aussi et surtout à mieux agir, à mieux coopérer, à mieux créer du lien. À mieux faire société, ensemble.

🦆 Découvrir Frama.space 🦆 Soutenir ce projet

(Médias : lire notre communiqué de presse)




Collectivisons Internet, 3 ans pour voler dans les plumes du capitalisme de surveillance

Si le problème majeur dans le monde numérique est systémique (le fameux capitalisme de surveillance), alors la réponse ne peut pas se limiter aux « petits gestes individuels de dégooglisation ». Notre nouvelle feuille de route « Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 » fait le pari de fournir des outils numériques aux associations, aux collectifs qui œuvrent pour le bien commun et le bien des Communs.

Laissez-nous vous expliquer pourquoi…

« Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 »

Il y a deux articles qui présentent notre nouvelle feuille de route. L’article Collectivisons Internet 🦆 (celui-ci !) présente les réflexions et la méthode derrière nos actions. L’article Convivialisons Internet 🦆, quant à lui, expose les actions et projets concrets que nous voulons mener.

Les actions de notre nouvelle feuille de route étant financées par vos dons (défiscalisables à 66 %), vous pouvez en trouver un résumé complet sur le site Soutenir Framasoft.

➡️ Lire la série d’articles de cette campagne (oct. – déc. 2022)

Banquet simple, dans une jardin partagé, où des animaux mascottes du libre sont servis par des canards
Collectivisons, convivialisons – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

S’émanciper de la basse-cour industrielle de Google

À Framasoft, nous apprenons en faisant. Chaque nouvelle campagne, chaque nouvelle feuille de route triennale, nous essayons d’appliquer les leçons du passé. Et à chaque fois, nous en découvrons un peu plus sur nos idées reçues, nos erreurs, et comment les corriger pour la suite.

Lors de la campagne Dégooglisons Internet (2014-2017), nous avons appris que si notre petite association ne peut pas dégoogliser la terre entière, il y a malgré tout un grand nombre de personnes qui sont intéressées par des outils web qui respectent leurs valeurs et leur intégrité. Proposer ces services ouverts à un maximum de monde permet une large adoption, même si l’on risque de centraliser les attentions. C’est aussi durant cette période que nous avons initié le collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS, pour que d’autres hébergeurs nous rejoignent dans cette aventure.

Ensuite nous nous sommes lancé·es dans la feuille de route Contributopia (2017-2020), où nous avons contribué à de nombreux projets collectifs, populaires, fédérés. Nous y avons rencontré ces autres, avec qui nous avons en commun les valeurs de partage, d’équité, de soin et d’émancipation qui nous ont séduites dans le logiciel libre. Ces cheminements, rencontres et échanges nous ont aussi permis de réaliser que les choix numériques sont des choix de société, et que ceux faits par les GAFAM sont les piliers d’un système : le capitalisme de surveillance.

Illustration « Quittons la planète GAFAM NATU BATX », CC BY David Revoy
« Quitter la planète GAFAM NATU BATX » Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Il y a des livres entiers qui essayent de définir le capitalisme de surveillance, donc la compréhension que nous allons partager ici est forcément résumée. Le capitalisme de surveillance, c’est ce système qui, en priorisant le profit et le pouvoir par dessus tout, transforme nos comportements collectifs en des jeux de données. L’objectif étant de revendre la prédiction et la manipulation de nos comportements futurs, le plus souvent sous forme de propagande commerciale, culturelle, électorale, etc. Pour ce faire, des méga-entreprises essaient d’établir des monopoles sur des outils numériques qui maximisent l’appropriation et la monopolisation de notre attention.

Dit plus simplement, le capitalisme de surveillance crée des fermes à données industrielles dont nous sommes la volaille. D’un côté on nous gave d’une bouillie attentionnelle (enrichie à la pub), de l’autre on nous arrache nos comportements sociaux, des parties de nos vies, pour les revendre à des clients de luxe, au prix du foie gras.

Nous avons alors, au sein de Framasoft, développé des outils pensés hors des valeurs de ce système, dont PeerTube, logiciel de plateforme vidéo, et Mobilizon, pour annoncer ses événements et gérer ses groupes. Cependant, ces outils demandent à ce que tout un groupe s’implique sur leur maintien, leur fédération, leur politique éditoriale, leur modération : beaucoup de petites structures n’ont pas ces moyens humains en interne.

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Besoin d’un numérique qui ne donne pas la chair de poule

De 2019 à 2022 nous avons aussi appliqué le plan d’action « Déframasoftisons Internet ». Nous avons fermé des projets qui étaient soit sous-utilisés, soit disponibles chez d’autres hébergeurs/chatons de confiance. Cela nous a permis de nous libérer de l’énergie pour de futurs projets, d’affirmer notre volonté de prendre soin de l’association en évitant une croissance déraisonnée qui modifierait notre collectif (et son fonctionnement qui nous permet d’être très efficaces !), mais surtout de promouvoir la décentralisation des outils numériques éthiques.

Entre 2020 et 2022, en plein cœur d’une pandémie qui a confiné une bonne partie du monde et souligné notre dépendance collective aux services en ligne, nous avons redoublé d’efforts pour maintenir nos actions. Nous avons d’ailleurs révisé nos plans de « Déframasoftisation », et fait le choix de maintenir une partie des outils que nous pensions restreindre, ou fermer (Framalistes, Framagit, Framateam, Framacalc…). Nous avons fait ce choix parce que nous ne voyions pas ou peu d’alternatives, et que nous n’allions pas laisser tant de personnes le bec dans l’eau.

C’est aussi durant cette période d’isolements forcés qu’un besoin fort s’est fait de plus en plus entendre :

Moi je veux bien me dégoogliser, mais j’ai besoin qu’une personne m’accompagne. Qu’elle soit là, physiquement, avec moi et qu’elle m’aide dans cette transition.

un chaton patissier qui présente un nuage-gateau fait sur commande, tansdi qu'en arrière plan d'autres chatons cuisinent un autre nuage gâteau au millieu de leur village arbre-à-chats
Emancip’Asso – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Cela faisait un moment que nous entendions ce besoin d’accompagnement humain, physique, et ce n’est pas surprenant. Une des mécaniques du capitalisme est d’individualiser (« Le client est roi ») afin de mieux isoler et faire peser la responsabilité sur chacune et chacun d’entre nous. Par exemple, les informations que l’on nomme « données personnelles » ne sont ni données, ni personnelles : c’est, plus précisément, la captation numérique de nos vies en lien avec celles des autres. Ce sont nos comportements sociaux.

À l’inverse, si de nombreuses associations, fédérations, etc. sont aussi efficaces dans leur travail pour le bien commun (qu’il s’agisse de faire découvrir le tricot ou de combattre l’inaction climatique), c’est bien parce qu’elles reposent sur le plaisir d’être et de faire ensemble, sur la joie de se retrouver pour échanger, sur la chaleur humaine que l’on trouve dans le collectif.

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Sortir du marasme grâce à la coinvivialité

Le futur que les GAFAM sont en train de dessiner est un futur où les humain·es sont isolées (pour que les liens entre être humaines dépendent de leurs outils), exploités (pour créer encore plus d’outils à consommer), individualisées (pour éviter que des collectifs remettent en question leurs méthodes), dépendants (de leurs systèmes monopolistiques), cupides (pour mieux manipuler nos manques d’argent), compétitives (pour les mettre en concurrence et ainsi légitimer l’élaboration d’une élite).

Ce futur, que le capitalisme de surveillance dessine dès aujourd’hui, n’est ni séduisant, ni viable. Il considère les humain·es et la planète comme des ressources, et mène droit à leur destruction.

De l’autre côté, en essayant de sortir de notre confortable bulle de libristes pour aller à la rencontre d’autres communautés qui changent le monde, nous n’avons pas été très dépaysé·es… On retrouve souvent les mêmes manières de faire société autour de la contribution, et les mêmes utopies.

Dessin de cinq iles en cercle, chacune avec des constructions d'une culture différente. Elles communiquent ensemble en s'envoyant des ondes, des échos.
ECHO Network – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Ces « contributopistes » désirent le même futur que nous : un futur où les humain·es sont fiers, autonomes, émancipées, savantes, solidaires, partageurs… et où le numérique est un outil maîtrisé, transparent et convivial qui contribue à cette émancipation.

Ainsi, si l’on résume les leçons tirées de nos cheminements passés :

  • Nous n’avions, jusqu’à présent, pas d’outil qui répondrait spécifiquement aux besoins des petits collectifs, de ces petites associations qui font beaucoup avec peu de moyens mais des tonnes de bonne volonté.
  • Nous décelons bien le piège de rester isolés, individualisées dans nos « petits gestes de dégooglisation » face à un système auquel on ne peut opposer qu’une force collective.
  • Nous voyons le besoin de remettre de l’humain, de la présence, de la chaleur dans l’accompagnement pour adopter des outils numériques éthiques.
  • Nous avons enfin pu confirmer qu’un bon nombre d’associations, de collectifs de la société civile qui œuvrent pour le bien commun partagent les valeurs des Communs.

Ces actrices et acteurs de la « société de contribution » travaillent à concrétiser des utopies que nous partageons.

Bref : il est grand temps de dégoogliser les contributopistes !

(…qui le désirent, hein, évidemment : on n’a jamais forcé quiconque, on ne va pas commencer maintenant !)

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Se réchauffer dans la joyeuse troupe

Les quatre actions au long cours (Frama.space, Émancip’Asso, ECHOnetwork, Peer.tube) que nous vous présentons en détail dans l’article Convivialisons Internet 🦆 ont un but commun : équiper des collectifs solidaires d’outils web à la hauteur de leurs valeurs.

Ces quatre projets misent chacun sur la force du collectif tout en ayant conscience des contraintes et des limites bien connues dans le milieu associatif. Ainsi, la chaleur humaine au sein de ces groupes n’est pas une baguette magique qui va miraculeusement leur libérer les connaissances, le temps et les moyens pour se former ensemble à adopter un Nextcloud, un PeerTube, ou d’autres outils éthiques.

Sepia, læ poulple mascotte de PeerTube, est au bord de la mer. Iel nous invite sur un ponton menant à une plein de voiliers. Un film est projeté sur chacune des voiles de ces voiliers.
Peer.Tube – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

De même, les 39 membres (dont dix salariées) de l’association Framasoft ne vont pas pouvoir se démultiplier pour aller accompagner personnellement chaque nouveau collectif qu’on veut accueillir sur Frama.space, par exemple (d’autant plus qu’on se dit que, si vous nous en donnez les moyens, cela pourrait représenter des milliers de collectifs d’ici 3 ans !).

C’est pour cela que chacun de ces projets intègrent à la fois une dimension communautaire (avec des espaces et du temps d’animation pour faire communauté et échanger ensemble sur nos pratiques, nos obstacles, etc.) et une dimension d’accompagnement (avec de la formation de formateurs, des améliorations spécifiques aux besoins, des contenus pédagogiques pour s’autonomiser et s’approprier les outils etc.)

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Mener le radeau en un cercle vertueux

Pour être efficace, et pour que ces outils puissent être adoptés, notre objectif c’est qu’ils soient utiles (oui, faire des outils utiles, ça c’est de l’innovation disruptive de la tech for good souveraine et néanmoins digitale !). Arriver bille en tête avec des idées préconçues en clamant « nous savons mieux que vous ce dont vous avez besoin » ne semble pas la stratégie la mieux adaptée (ni la plus humaine).

Nous prévoyons donc de ne pas tout prévoir, si ce n’est des temps et des espaces de retours. Nous voulons aussi nous rendre disponibles pour répondre aux besoins que nous rencontrerons sur chacune de ces actions que nous nous sentons d’entreprendre. Ainsi, si nous planifions déjà que nous allons probablement coder des fonctionnalités, ainsi que créer des tutos, des webinaires ou autres supports pédagogiques… Nous n’avons pas tout prédéfini à l’avance, afin de pouvoir répondre aux retours des bénéficiaires, qui seront les premières personnes concernées.

Une licorne déguisée en cosmonaute (avec une passoire sur la tête) marche sur les nuages et souffle des bulles. Dans ces bulles, on retrouve des cubes symbolisant le travail en commun (dossiers, boite à outils, livres, machine à écrire, boulier, etc.).
Frama.space – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

C’est un cercle vertueux que nous avons défini au fil de nos expérimentations et qui convient bien à notre manière de fonctionner :

1. Proposer une version imparfaite de notre projet

C’est OK si la peinture est fraîche, si c’est encore brouillon. C’est totalement OK aussi de commencer en s’adressant à un public très restreint. Nous avons trois ans pour améliorer tout cela, et nous avons prévu du temps et de l’énergie pour le faire.

Par exemple, si nous espérons pouvoir fournir du Frama.space à des milliers de collectifs dans 3 ans, ce sera déjà magnifique si on en ouvre pour deux ou trois cents collectifs d’ici fin 2022 !

2. Écouter les retours des bénéficiaires

Le forum Frama.space, la communauté PeerTube, les visites d’études ECHO Network et les retours sur la formation Emancip’Asso seront autant d’endroits pour écouter les retours sur ces outils. Parce qu’il est trop facile de tomber dans ses idées préconçues et de rater ainsi la réalité de celles et ceux qui sont sur le terrain.

Nous allons jusqu’à imaginer, en nous appuyant sur les collectifs qui bénéficieront de Frama.space, initier un Observatoire des Pratiques et Expériences Numériques Libres. Nom de code : OPEN-L, on vous en reparlera… si jamais on arrive à le mettre en place !

3. Améliorer progressivement

L’objectif est donc d’améliorer chacune de ces actions sur le long terme. Cela pourra passer par de la création de documentation et d’outils pédagogiques, de l’animation de communautés, un travail sur l’ergonomie ou sur de nouvelles fonctionnalités à coder…

Nous voulons nous réserver une complète liberté d’améliorer chaque action en fonction des retours que nous aurons eu en écoutant les bénéficiaires.

4. Relier les humain·es aux outils, et aux humain·es

C’est une partie importante et souvent négligée : le lien. C’est dommage car le Web est, dans ses fondements, fait pour faire du lien. Cette étape peut prendre plusieurs formes. Cela peut signifier prendre le temps de présenter les améliorations de chaque action à ses bénéficiaires. Ou bien élargir la communauté et les bénéficiaires de tel projet. Ou encore profiter que des collectifs partagent un outil commun pour leur partager/proposer/informer ce que peuvent faire leurs voisins de service…

Mais cela peut encore se traduire par un temps de documentation, afin de synthétiser l’expérience, les leçons apprises, les ressources rassemblées… et de verser tout cela dans les communs. Quelle qu’en soit la forme, l’étape du lien est un moment où on prend le temps de faire le point, de présenter un bilan pour mieux relancer le cercle vertueux et proposer une nouvelle itération du projet.

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Si vous ne voyez pas de couac, soutenez-nous !

On ne va pas y aller par quatre chemins : Collectivisons Internet / Convivialisons Internet 🦆🦆 est une feuille de route avec une ambition clairement politique, dans le sens où nous espérons qu’elle contribuera à changer le monde (ne serait-ce qu’un octet à la fois).

Après plus de huit ans à observer et informer sur le futur que les géants du web concrétisent chaque jour, sur les choix politiques qu’ils imposent dans nos sociétés, il nous semble de plus en plus essentiel de préserver un coin de web de leur influence. Et au-delà de leur résister, nous croyons que c’est aussi notre rôle de proposer des outils émancipateurs à celles et ceux qui contribuent à des utopies qui nous éloignent du capitalisme de surveillance, parce que ces personnes construisent un futur désirable.

C’est « aussi » notre rôle, car ces nouvelles actions ne remplacent pas celles que nous continuons de mener. Les services Dégooglisons ouverts à tous et toutes, les développements de PeerTube et Mobilizon, le collectif CHATONS, les communs culturels... tous ces projets restent d’actualité et vont nous demander du travail ces trois prochaines années.

Dessin d'un Canard qui sourie en très gros plan, de manière comique, tandis que derrière lui des canards font la fête dans une kermesse champêtre
Coin-Coin – Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

Si ce cap que nous nous sommes fixé et cette stratégie vous plaisent, si les actions que nous continuons de maintenir vous semblent importantes, nous vous rappelons que Framasoft est exclusivement financée par… vous ! Ce sont vos dons, déductibles à 66% des impôts pour les contribuables françaises, qui nous permettent d’agir en toute indépendance.

Framasoft, aujourd’hui, c’est plus de 50 000 € de dépenses par mois. Nous avons clos l’exercice comptable 2021 avec un déficit de 60 000 €, que des dons plus généreux lors des confinements de 2020 nous ont permis d’absorber.

barre de dons de la page soutenir, à 0 € sur 200 000 €

Cependant, à l’heure où nous publions ces lignes, nous estimons qu’il nous manque 200 000 € pour boucler notre budget annuel et nous lancer sereinement dans nos actions en 2023.

Si vous le pouvez (eh oui, en ce moment c’est particulièrement compliqué), et si vous le voulez, merci de soutenir les actions de notre association.

🦆 Soutenir Framasoft